LA COUTURIÈRE EN PÉRIL (avec Selaphaë)
Comme chaque matin, avant même que le soleil ne chauffe les toits de la ville, Agonn était debout. Observant depuis sa petite cabane, entassée avec d’autres sur les toits de la ville, les marins qui s’affairaient déjà sur le port. À cette heure du jour les marchands installaient déjà leurs étales et la ville se réveillaient avec la forte odeur des embruns qui remontait jusqu’au sommet de la cité. Il aime particulièrement ce moment où les citoyens n’ont pas encore inondés les rues de leurs voix et de leurs odeurs. Mais il aime également cette facette de la ville, tout le monde à sa place et l’on y trouve tout ce que l’on désire, et si vous ne trouvez pas c’est que vous cherchez mal. Ici il n’a jamais manquer de client, car pauvre ou riche, on a toujours besoin d’un mercenaire.
Agonn croqua dans un morceau de pain avant de lancer le reste aux goélands, puis accrocha son arme à la ceinture. Il saisit sur sa table une requête qu’il avait vu la veille. Elle venait d’une commerçante du centre-ville de Liberty qui parlait d’un vol dans sa boutique. D’ordinaire il n’aurait même pas fait attention à cette lettre mais quelque chose l’avait interpellé ; la boutique en question appartenait à une couturière. Que peut-on vouloir dérober à une couturière ? Et puis pourquoi appeler un mercenaire et pas la milice pour ce genre d’histoire, quoi qu’il en soit cela suffit a piquer la curiosité du nain. Il rangea la lettre et sortit de sa cabane puis rejoignit la rue à peine agitée par quelques vendeurs de fruits, Puis il trouva une diligence pour Liberty qui partit dans l’instant.
Agonn appréhendait car il y avait dans la capitale certaines personnes qu’il ne souhaitait pas revoir, mais il saurait se faire discret, faire son travail et repartir. La grande cité de Liberty ne manquait pas de charme et on pouvait y trouver toutes les races et toutes les origines, mais aussi les mages de l’académie. Ces derniers ne rassuraient pas Agonn, qui se méfiait toujours d’eux et de leur pouvoir, mais peut-être pourront-ils réparer son dos qui commençait à souffrir sur les sièges de la diligence.
Il arriva en ville après trois jours de voyage éreintants et ne remercia pas le cocher. Il pris la direction du centre-ville et regarda sa lettre. La requête indiquait une boutique en centre-ville, près de la taverne des trois ours. Les tavernes sont les meilleurs endroits pour apprendre des choses c’est de notoriété publique, par conséquent Agonn les connaissait bien, et il n’eut aucun mal à s’orienter. Une fois devant la boutique Agonn constata la vitre brisée et pensa un instant qu’il avait autre chose à faire que de jouer le rôle d’un garde, mais sa curiosité prit le dessus et il entra. À l’intérieur il vit une fée qui faisait les cent pas en frémissant des ailes nerveusement.
« Bonjour, j'ai lu votre requête il y a quelques jours, alors dites moi, qu'est ce qui justifie de faire appelle à un mercenaire ? »
Tout en parlant il observa la boutique et à part la vitre rien n’avait été cassé ni déplacé, l’homme qui est venu savait parfaitement où il devait aller. La situation intriguait de plus en plus le mercenaire qui eu finalement l’impression de ne pas être venu pour rien…