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Afriel Àst
La vraie vie est si souvent celle qu’on ne vit pas - feat Eoduun (TERMINÉ) Prse
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Fiche du personnage
Race: Fée
Vocation: Mage
Alignement: Loyal Bon
Rang: D
Vagabond
Afriel Àst
Vagabond
Automne, première année d'Afriel dans le Sekai

Liberty
Like a Star @ heaven Like a Star @ heaven Like a Star @ heaven



Afriel jeta un regard à gauche et à droite. Il se trouvait dans le quartier rouge, en pleine nuit. C’était un quartier réputé pour faire des affaires un peu louches, se rencontrer pour discuter de crimes, mais surtout, c’était le quartier des bordels et des bars clandestins. Afriel ignorait s’il existait d’autres endroits ainsi dans la ville, car il ne venait certainement pas ici pour des raisons perfides. Non, il venait ici pour le Lotus Bleu.

Le Lotus Bleu n’était pas facile à trouver : aucune affiche ne l’annonçait d’ailleurs. Dans la troisième rue principale une fois rentrée dans le district, vous deviez vous arrêter à la sixième ruelle, à droite. On arrivait essentiellement devant une bouche d’égout — un vieil aqueduc inutilisé et désaffecté depuis presque aussi longtemps que la guerre des Titans. 

C’est face à cette bouche d’égout que se tenait la fée tira sur l’épais socle qui fermait la bouche d’égout et se laissa tombé, comme si de rien était. Magiquement, le socle se referma. Là, on arrivait dans l’allée des brumes : une allée humide, froide et sombre sous Liberty où on pouvait trouver à la fois vendeurs drogues,et galeries d’art considérées comme hérétiques et, le Lotus Bleu. 

Afriel enjamba un couple saoul étalé sur le sol s'embrassant à pleine bouche par terre et se dirigea vers une porte pleine de fioritures dorées. En forme d'arche, elle était barrée par deux lotus bleus liés ensembles qui servaient de poignées. Deux colosses lycanthropes de six pieds et une tonne de muscles accueillirent Afriel avec un sourire.

–Désolé Fyfou dit l’un d’eux, tu sais bien qu’on ne laisse personne entrer sans mot de passe, même les bons amis de monsieur. 

Afriel roula les yeux en souriant. 

–Il me désigne toujours comme ça après tant d’années ? Fort bien. Voici le mot de passe. 

Il baissa la voix et s’approcha des deux gardes, jetant un regard derrière lui afin de s’assurer que personne n’entre. 

–La quintessence du plaisir ne peut être donnée que par des personnes du même sexe, murmura-t-il.

Les deux lycanthropes hochèrent la tête et s’écartèrent. 

–Bonne soirée ! 

Afriel les remercia et il poussa la porte. L’architecture était clairement avant-garde pour le style : les murs étaient peints d’un bleu pâle et des motifs Shieraks dorés constellaient le plafond. Des colonnes de marbres ici et là donnaient l’impression d’être à Shoumei, et un grand comptoir fait en lapis-lazuli scintillait. Derrière le bar, Callisto Maglaro, le maître des lieux et tenancier principal, servait quelques clients. 

Sur les tabourets en velours rouges et sur le sol peint en blanc, des couples d’hommes s’embrassaient, se courtisaient et dansaient comme si c’était normal. Et pourtant, ce ne l’était pas. Les femmes également étaient admises, et bien entendu, tous ceux qui étaient entre les deux, hors-la-loi, mercenaires et autres. Le Lotus Bleu accueillait la marge du Sekai.  

Afriel était fier de son ancien amant. Oui vous avez bien lu. La fée avait fréquenté Callisto quelques jours lorsqu’il venait juste d’avoir 500 ans, dans une auberge. Tout de suite le désir avait été instantané, mais sans plus. Ils avaient couché en toute amitié. Aujourd’hui, leurs nuits folles bien derrière eux, les deux étaient restés bons amis. Outre l’absence d’attirance amoureuse, toute histoire entre eux demeurait impossible. Afriel savait à quel point ce bar était plus qu’une simple entreprise pour Callisto : c’était un endroit où il était en sécurité et où toutes les personnes marginalisées étaient protégées. Ce n’était pas pour rien que deux colosses lycanthropes de 6 pieds gardaient l’entrée. Le regard d’Afriel retrouva les prunelles dorées de son vieil ami qui l’accueilla en levant les bras, les pans de sa veste de soie noire s’étirant pour dévoilé dénudé. Avec ses cheveux courts noirs, sa peau olivâtre, ses boucles d’oreilles dorées, son vernis à ongles noir et ses yeux soulignés au khôl, Afriel reconnut instinctivement les traits qui avaient fait naître une passion si intense des années plus tôt. Bien que maintenant, ce feu avait laissé place à une solide amitié sans compromis ni malentendus. 


–Ah ! Fyfou ! Je n’ai pas vu depuis la dernière peste, foi de la lune ! Tu n’as pas changé. Quel bon vent t’amène ?

Afriel rendit son sourire et prit place au bar en soupirant longuement.

–Je m’ennuyais d’un vieil ami et je voulais lui donner des nouvelles. Je ne fais que travailler ces jours-ci.


Callisto se retourna pour remplir une grande chope de bière et sourit à son ami. 

–Allez la bière est sur mon compte, raconte-moi tout. 

Et ce qu’Afriel fit, lui racontant ses aventures des dernières jours, en prenant soin de laisser de côté tout ce qui avait rapport aux renseignements médicaux de ses clients. Afriel sentait déjà ses joues devenir plus rouges, même s’il était loin d’être ivre ou même pompette, le guérisseur avait une très faible tolérance à l’alcool. Mais dieu que cela lui faisait du bien d'avoir enfin un ami. 

–Et là, le noble est parti comme ça, sans payer. J’ai essayé de le rattraper et pas un seul humain ou pas une seule créature n’est venu m’aider. Je ne suis pas un garde moi ! Je comprends mieux pourquoi certains humains ne se mêlent pas de la politique et de la corruption des grandes factions. À quoi bon faire la paix si on ne peut être juste et bon après ?

Afriel eut un long gémissement frustré lorsqu’il vit Callisto le regarder d’un regard amusé et désolé en même temps. Il ne voulait plus qu’on le prenne comme un simple idéaliste rêveur, même si au fond de lui, c’est ce qu’il était un peu. 

–N’ai-je pas le droit de rêver à un monde où la justice est égale pour tous ? Sans esclaves, sans guerres, sans famines, sans haine, sans violence ? N’aimerais-tu pas pouvoir voir ce qu’est la vraie vie, celle que l’on ne vit pas en ce moment ? Doit-on vivre une vie toujours cachée sous terre juste parce que quelques vieux boucs de prêtre nous disent quoi faire et quoi penser ? 

Callisto écarquilla ses yeux. 

–Ciel Afriel. Je te sers un seul verre et te voilà déjà en train de monter une révolution. 

La fée pouffa de rire, joyeux et pimpant, comme d’habitude lorsqu’elle était en bonne compagnie. 

–Ciel, Callisto, tu sais bien que je n’oserais jamais bousculer l’ordre des choses. J’ai déjà l’impression qu’avoir des vêtements féminins me fait perdre des clients. Ou peut-être que je suis un mauvais guérisseur.

Callisto soupira. Sa voix était chaude, rauque et ratoureuse — comme un chat qui s’étire au soleil. 

–Tu es le meilleur guérisseur de Sekai, je te l’ai toujours dit, espèce de biche. Tu ne me crois pas. Aveugle que tu es. Tu dois avoir plus confiance en toi, mais tu dois faire attention, Fyfou. Tu verras une fois au Reike. 

Afriel cala sa dernière gorgée en protestant.

–N’empêche, tu le sais que j’ai raison. Un jour, ce serait pas mal si on pouvait reprendre un peu nos droits, tu ne penses pas ?

Le regard triste que lui donna Callisto confirma les impressions d’Afriel. Il lui rendit un sourire compatissant. Combien de lui étaient rêvaient de vivre libre ? C’était la raison pour laquelle Afriel était parti seul. Il avait besoin d’être libre, de vivre la vie qu’il avait toujours voulu vivre, même s’il venait de partir et que tout restait encore à écrire. 

Callisto s’occupa d’autres clients, laissant ainsi Afriel seul avec ses pensées. Le fay détacha les deux brindilles qui retenaient ses cheveux qui descendirent jusqu’au milieu de son cou. Ici, Afriel ne pouvait pas se sentir plus libre. Son regard bleu balaya la foule qui buvait et discutait joyeusement. Peut-être y nouerait-il de belles amitiés ce soir ? Peut-être qu'un beau barde viendrait lui chanter de vieilles balades et qu'il aurait un peu de plaisir ?

La nuit était pleine de promesses et le guérisseur se sentait d’humeur légère, humeur amplifiée par l’alcool dans ses veines. 
---



HRP :
Spoiler:
Anonymous
Invité
Invité
S'il a la notion du temps, il peine encore avec la notion de ponctualité.

Il n'a qu'un an et quelques mois de vie, ce fragment d'ombre. Pourtant déjà, il apprend vite. Pourtant déjà, il a le parler fluide et le corps d'un adulte. Il sait beaucoup, mais ignore infiniment plus. Ce qu'il lit dans les livres, apprend auprès des gens et emmagasine par son vécu, ça ne suffit pas à totalement compenser sa jeunesse. Par exemple, depuis les quelques mois d'existence qu'il a écoulé sur le Sekai, il a jusqu'ici toujours gagné son pain en prenant. Prendre sans légitimité, prendre sans payer, payer avec de l'argent dérobé.
L'argent des vols.
L'argent des chantages.
L'argent des autres.

Ce n'est que depuis récemment qu'il a commencé à vendre ses talents. À prendre l'argent des autres, mais différemment. Le prendre dans leur main tendue, en échange d'un service rendu. Il connaissait le principe, mais il n'a pas essayé tout de suite. Longtemps, vivre au jour le jour et ne se soucier des pièces d'or lui a suffit. Se nourrir, apprendre, et profiter de ce que la vie lui donne. Rien de plus, rien de moins.

Mais voilà : peu à peu, il se trouve un goût pour l'intiative. Prendre les opportunités, plutôt que les attendre.

Peu à peu, il se trouve un goût pour le matériel.
Et ici plus que n'importe où ailleurs, le matériel est Roi. La République. Terre des riches et des puissants, là où l'importance d'un homme se mesure à la taille de son coffre fort et celle de son carnet d'adresses. Terre des murmures, terre des ombres bavardes, terre des secrets honteux. Il a vite appris à aimer la République... Et surtout, à aimer les Républicains.

Il a beaucoup évolué à leur contact, ces dernières semaines. C'est ici qu'il a décroché son premier contrat. Et le second. Et d'autres. Il débute, mais il est efficace. Il lui manque simplement quelques bases, quelques... basiques du métier.
La notion de ponctualité, disions-nous donc.

Quelque part dans Liberty, un endroit isolé, caché. Un endroit pour les parias en tout genre. Un endroit pour s'amuser aussi, lui a-t-on dit. Il aime s'amuser. Et il aime les rencontres atypiques. Mais aussi, il aime lire, parfois jusqu'à ne pas voir le temps passer. En la matière, la bibliothèque de Liberty est un piège fatal.

Alors sans même y faire attention, il emprunte le chemin qu'on lui a indiqué, une heure en retard. Sans même y penser, il arrive devant les deux lycans, une heure et dix minutes en retard. Il arrive, et il est nouveau. Inconnu. Il sait qu'on attend quelque chose de lui... Un mot de passe. Quelques secondes le temps de s'en rappeler, il reste là, planté devant les deux mastodontes, une mine de réflexion sur le visage.

- Hmmmm... Ah, oui, voilà : La quintessence du plaisir ne peut être donnée que par des personnes du même sexe

Les deux Lycanthropes échangent un regard perplexe, un instant... Un nouveau visage, un parfait inconnu, une hésitation... Mais le mot de passe est le mot de passe, vraisemblablement : portes ouvertes, les deux saluent l'Ombre et laissent la voie libre.

Heh. Je comprendrais jamais pourquoi ils se limitent à soit homme soit femmes, tous.

La pensée lui traverse l'esprit, innocente, pure. Parce qu'il ne comprend vraiment pas : jeune par l'âge, mais adulte par le corps et l'esprit, il a déjà goûté aux plaisirs de la chair avec les deux sexes. Les choses ont été simple pour lui : à sa naissance, il ne s'y intéressait pas. Au bout de quelques semaines, il a appris ce qui lui plaisait esthétiquement parlant, les choses belles à son esprit. Bien assez tôt, quand les mois sont passés, il a été curieux de l'union des corps. Naturellement, il s'est rapproché de ceux et celles qu'il trouve beau, peu importe ce qui pend ou non entre leurs cuisses.
Et pour lui, c'est tout aussi simple que ça même aujourd'hui. Parfois, les choses sont terriblement simples, avec Eoduun.

Mais là maintenant, il n'a pas le luxe de se perdre bien longtemps dans ses pensées. Bien assez vite, ses sens sont pris d'assaut : Ses yeux attirés par la décoration, mais surtout par les corps. Par les gens, les attitudes. On ne lui avait expliqué que brièvement la nature de l'endroit, alors il ne savait pas trop à quoi s'attendre... Subtilement, un fin sourire prend place sur ses lèvres.
Mais aussi, une petite voix au fond de son esprit lui murmure faiblement qu'il n'est pas là pour s'amuser. Pas Principalement pour ça, au moins.

Alors naturellement, il cherche. Il cherche le trentenaire aux cheveux de feu, sa tenue extravagante et le monocle à son œil gauche. Il cherche les couleurs de son costume impeccable, mais atypique. Il se rappelle assez vivement du personnage, eh bien... Eh bien parce qu'il était mémorable. Visuellement parlant, en tout cas. Pourtant, rien. Pourtant, après plusieurs minutes passées à chercher, pas de trace du riche employeur. Petit à petit, une moue se forme sur le visage de l'Ombra.

- Meh.

D'un pas lent, paresseux, il se laisse traîner jusque vers le bar, perdu dans son esprit. Il met quelques secondes avant de se rendre compte que quelqu'un est assis à côté de lui. Là, une œillade, un court instant pour jauger l'inconnu aux cheveux roses. Pour détailler sa silhouette, son visage.
Un court instant peut-être un peu trop long.

- Hmmm. Il hésite, un instant. Pas par timidité – Pas le genre de la maison - mais … Mais parce que ça l'embête. Il était curieux de ce qu'on lui demanderait de faire. De combien de pièces d'or on ferait tomber dans sa main, et de si on lui demanderait de faire quelque chose d'intéressant. Ses pensées flottent dans cette direction encore un petit instant, puis... Puis il reporte son regard vers son voisin de comptoir. Dis-voir, je demande au cas-où... T'aurais pas croisé un grande type, humain, la trentaine d'âge, cheveux roux, monocle  à l'oeil gauche ? Habillé plutôt coloré, brun, les yeux... Un effort de mémoire. Marrons.

Il ne perd rien à demander, après tout.

- Oh, uh, Eoduun, enchanté.

Il a l'air un peu dans les étoiles. Parce qu'il l'est. À cet automne-ci, il avait une tendance à rêvasser assez constamment, un côté lunaire. Quelques mois plus tard, il apprendrait à canaliser ce trait...
Mais nous ne sommes pas quelques mois plus tard.

Pas encore.
Afriel Àst
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Fiche du personnage
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Afriel Àst
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Afriel sursauta. Il n’avait pas vu le jeune homme à la tignasse noire de j’ai se faufilé vers le bar, telle une ombre. Il cligna des yeux, son visage prenant un air dubitatif. Afriel, tentant de se remémorer ses nombreuses visites ici et les visages qu’il avait rencontrés, mais rien ne lui venait. 

–Non, ça ne me dit rien tout de suite, mais j'ai une mauvaise mémoire pour ce type de choses, répondit-il d’une voix navrée. Peut-être que Callisto sait quelque chose, c’est lui le maître des lieux. Callisto, viens ici ! 

Le temps que Callisto ne se faufile entre les tables en ondulant ses hanches telles une panthère laissa à Afriel le temps de détailler l’inconnu — il avait une beauté presque surnaturelle, peu commune. Une peau pâle, des yeux sombres comme la nuit, un corps musclé, mais svelte et tout de noir vêtu. Un sourire se dessina sur le visage du guérisseur.

*C’est un Ombra. On m’a dit que les Lumina sont beaux comme tout, je n’en jamais rencontré un. Et si je me fie à ce qu’on dit des Lumina, les Ombras sont impressionnants eux aussi*.

Il se présenta comme Eoduun. Un nom particulier, pensa Afriel. Alors que Callisto arrivait au bar, Afriel eut un grand sourire amical et tendit une main franche à Eoodun.

–Afriel Àst, guérisseur et soigneur nomade. Et voici mon ami, Callisto. C’est lui qui tient le bar. 

Afriel pivota sur son tabouret, regardant Callisto d’une moue enfantine.

–L’homme ici veut savoir si tu as vu un homme aux cheveux rouges, avec un monocle. Moi ça ne me dit rien, mais tu as une meilleure mémoire que moi.

Afriel s’interrompit abruptement. Callisto avait ouvert son peignoir, s’accoudant sur le comptoir pour mieux plonger ses yeux dans ceux d’Eoodun. Regard sensuel, menton délicatement posé sur les paumes, cela ne voulait dire qu’une chose. Callisto avait une nouvelle cible. Afriel soupira d’exaspération.

–Mon chéri, pour toi et ton joli minois je retournerais ciel et terre pour retrouver ce type dont tu me parles. J’espère que tu vas revenir plus souvent et qu’on pourrait trouver ensemble d’autres choses, dans mes quartiers privés. 

Afriel s’éclaircit la voix bruyamment et Callisto roula des yeux en riant, en lançant un regard amusé à Ariel.

–Pardonne-moi mes manières, je suis tellement direct et souvent, je ne passe pas par milles chemins pour dire ce que je veux. Afriel, mon chou, tu as mauvaise mémoire, tu étais avec moi quand il s’est fait escorté par Paolo et Xivern.  

Afriel écarquilla les yeux, ses deux ailes frétillant comme s’il avait eu une révélation. Il se souvenait maintenant d'avoir vu Xivern et Paolo sortir un homme avec la description donnée par Eoduun pendant qu'il parlait avec Callisto. L'homme avait eu l'air d'être trop agressif et Callisto avait ordonné aux deux lycans de l'amener ailleurs. 

–Ah, mais oui, suis-je bête ! Oui, je l’ai vu, il est entré, mais comme il commençait à être trop agressif avec des clients Paolo et Xivern, les deux gardes, sont venus le chercher. Je ne sais pas ce qu’ils en ont fait, Xivern m’a dit qu’ils l’ont simplement amené à l’entrée de l’allée et qu’il a déguerpi. Désolé. Peut-être qu’il va revenir.

Callisto lança un clin d’œil à Eoodun, se dirigeant au fond du bar pour servir un client, laissant un autre serveur à sa place. 

–Je vous laisse, et mon chéri, l’offre tient toujours une fois que tu auras fini ta soirée. 

Afriel secoua la tête timidement, en riant nerveusement. 

–Il faut pardonner le tenancier, il séduit à peu près tout ce qui bouge et ne pense pas avec sa tête, si tu te vois ce que je veux dire. Et il appelle tout le monde chéri. 

Afriel en savait quelque chose.Il prit une gorgée de sa bière et observa l'Ombra.

–J’imagine que tu dois être pressé de le trouver, peu importe qui il est. C’est la première fois que je te vois ici. 

Le guérisseur eut un grand sourire presque naïf, ses yeux brillants comme des étoiles. Il fit un clin d’œil au Ombra.

–Pour venir chercher un homme ici, ça ne doit pas être par hasard. Est-ce un premier rendez-vous amoureux ? souffla-t-il. Ne t’en fait je ne le dirai à personne. J’adore les intrigues amoureuses. Et puis, à peu près tout le monde ici est soit aux hommes, aux femmes et aux deux alors on ne te jugera pas, moi y compris. 

Il soupira longuement, le regard rêveur, il ne regardait plus son invité, ses doigts fonds énumérant plus tôt son profil parfait.

–Moi un jour je rêve de rencontrer mon prince charmant. J’aimerais qu’il soit un artiste, ou un barde, ou encore un saltimbanque, pourquoi pas. Quelqu’un de flexible, j’adore. Peut-être un noble, mais pas trop riche ; je déteste les gens qui ne savent pas que faire de leur argent au lieu de le distribuer aux plus pauvres. Quelqu’un de confiant. Peut-être blond. Mais je suis prêt à faire des concessions sur la couleur des cheveux. - Oh !

Il s’interrompit, gêné de s’être laissé dévoiler ainsi, comme ça, à un parfait inconnu. L’alcool lui montait vraiment à la tête. Ses joues étaient rouges et son filtre complètement disparut. Il parlait encore plus que ce qu’il était habitué, et déjà, Afriel parlait beaucoup.

–Pardonne-moi, je suis vraiment ridicule. Tu dois déjà me trouver un peu étrange, t’en fais pas sinon, ce n’est pas les choix qui manquent ici. Je parle trop et je suis un peu rêveur, je dois l’avouer. 
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Invité
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Cheveux-Roses ne sait pas, mais il dit que quelqu'un d'autre sait peut-être.

Eoduun ne tourne pas immédiatement son visage dans la direction du Callisto qu'on appelle un peu plus loin. Il garde ce regard rêveur, un peu... Absent. D'une oreille distraite, il écoute Cheveux-Roses, qui ne s'appelle pas Cheveux-Roses, mais qui s'appelle Afriel. Doucement, son regard descend vers la main. C'est comme ça que les gens se saluent, souvent. Il le sait, il le fait souvent. Mais il trouve toujours ça un peu... Bizarre. Tranquillement, il va chercher la main tendue et la serre. Là, il va chercher le regard d'Afriel, le détaille un peu plus longuement. Se dit qu'il n'est pas désagréable à regarder. Puis, il tourne son regard vers celui qui a ses réponses.

Un regard qui commence en haut, puis qui descend... Puis qui remonte.

Il sourit.
Dans un geste miroir, il va s'accouder au comptoir, visage tourné vers le gérant des lieux. À ses lèvres, un sourire amusé, dans ses yeux, un éclat joueur. Peut-être un éclat intéressé, aussi... Peut-être.
Qui sait.

- Peut-être. Tout dépend de s'il y a des choses intéressantes à trouver sur place.

Une douceur dans sa voix, teintée d'un quelque chose d'espiègle. Il a rarement rencontré quelqu'un d'aussi... Direct, mais ça ne le dérange pas. À l'inverse, en fait. Les choses sont parfois terriblement simples avec Eoduun, disions-nous. Callisto plaît physiquement à l'Ombre, Callisto manifeste son intérêt... Alors Callisto aura sûrement droit à une visite nocturne, à l'occasion.
Terriblement simple. Mais la simplicité a du bon, parfois. Et une petite voix dans la tête d'Eoduun ne peut pas s'empêcher de murmurer qu'il fait bon s'acoquiner avec le propriétaire d'un tel lieu.

- J'ai l'air gêné? Son sourire s'étire, son dos se voûte un peu plus. Sois direct. Va savoir, peut-être bien que ça pourrait te porter chance.

Innocemment, il joue avec une mèche de ses cheveux bouclés. Puis, derrière cette attitude de jeu, il écoute. Attentivement. Il écoute que son client aurait été... Escorté par ce qu'il pense deviner être les deux Lycanthropes à l'entrée. Il écoute que son client a été agressif, et qu'il a fallu lui montrer la porte de sortie. Son sourire reste, mais faiblit doucement. Un soupir finit par faire son chemin entre ses lèvres.

- Aw. Dommage.

Dommage.
Rien de plus que ça. Perdre une opportunité de travail devrait le secouer un peu plus que ça... Mais non. Non, finalement, cet empêchement semble n'être qu'un désagrément mineur dans sa petite journée. Après tout... S'il devait manquer d'argent, il n'aura qu'à faire autrement.
Il est doué, pour Faire autrement.

- à plus tard. Ou peut-être à ce soir.

Il regarde Callisto partir, laisse traîner son regard un instant... Puis il revient vers Afriel. Il l'écoute, puis il hausse les épaules.

- J'te rassure, il en faut plus pour me déranger. Je suis un grand garçon.

Il est tout conscient de l'ironie cachée de cette affirmation, et ça ne manque pas de le faire sourire de nouveau. « Un grand garçon », derrière ses quelques mois de vie seulement. Est-ce qu'il ment ? Oui et non. Il est jeune, mais il est adulte. Un paradoxe étrange, et parfois... Insolite.

- Hmmm, j'aurais aimé le retrouver oui. Bah, c'est pas la fin du monde. Mais oui, c'est ma première fois ici. On ne m'avait expliqué que partiellement l'endroit, en fait... Je crois que je comprends mieux maintenant que j'y suis.

Et il n'a pas l'air dérangé, ni déçu, là aussi.
Puis... Puis il écoute. Il écoute la théorie lancée par Afriel, une théorie qui devrait se tenir... Mais qui n'est pas la bonne réponse. Pourtant, il n'interrompt pas. Il écoute. Et il se rend assez vite compte qu'Afriel a beaucoup à dire. Peut-être trop ? Certains diraient trop. Pas lui.
Lui... Il le regarde avec un sourire rayonnant. Un air attendri sur le visage, à voir le jeune homme lui lancer ses rêves et convictions d'un coup d'un seul.

Enfin, le silence. Un silence, plutôt. Le silence de celui qui se rend compte qu'il en a trop dit. Un silence un peu gêné, et les excuses qui suivent avec. Un doux rire ronronne dans sa gorge, et il lève la main en signe d'apaisement.

- Ne t'excuse pas, va. « étrange », ça me dérange pas. Ça me plaît, au contraire. Au ton de sa voix, au pli de ses lèvres et à la lueur au fond de son regard, un petit quelque chose de charmeur.  « Le Prince Charmant », tu me disais, c'est ça?

Un peu taquin, il reprend les mots. Prince Charmant... Il comprend. Il comprend ces choses, sur le plan logique. L'amour. L'attachement, des sentiments assez forts pour se lier à un autre. Physiquement, mentalement, spirituellement. Son cerveau comprend, mais son cœur a du mal a suivre. Eoduun est jeune, très jeune... Son esprit apprend vite, très vite. C'est ce qui lui permet de compenser ce jeune âge en partie. Mais son cœur lui, il n'apprend pas plus vite qu'un autre. Puis il y a son âme, aussi. Son âme n'est pas humaine. N'est pas comme celle des Autres.
C'est une Ombre faite homme. C'est un fragment de Ténèbres incarné. Alors... Alors tout ça combiné, les choses sont différentes, pour lui.

- J'aime rarement les gens plus d'une nuit. Ou deux. Ou un peu plus. Je pense que tu vois où je veux en venir.Un regard entendu, et il demande un cocktail qui a attiré sa curiosité au serveur qui passe prés. Je voyage beaucoup, et je fais beaucoup de choses sur un coup de tête. C'est plus facile d'être un voyageur capricieux quand on est en solitaire.

C'est une vérité, mais ça n'est pas Toute la vérité. Il pourrait aussi ajouter qu'il ne s'est encore jamais assez intéressé à quelqu'un pour ressentir un sentiment d'amour. Il pourrait ajouter que quand quelqu'un l'intéresse, souvent, ça ne dure pas. Souvent, il apprend à connaître la personne, à la découvrir, à percer ses secrets. Puis quand il n'y en a plus, alors il n'y a plus rien. Il pourrait même ajouter qu'il n'y a personne d'assez bien pour lui, ici-bas.
Toutes ces vérités un peu plus sombres qu'il ne dit pas, parce qu'il sait que Les Autres n'aiment pas ça.

- Mais ça ne m'empêche pas de m'amuser à mes escales. Ce n'est pas parce qu'il voyage qu'il doit se condamner à la solitude éternelle, n'est-ce pas ? Après tout, Eoduun aime les gens. Sincèrement. Il aime la compagnie d'autrui. Parce qu'il aime se distraire. S'amuser. Le problème, c'est que ça ne se résume qu'à ça, pour lui. Et donc pour te répondre... Non pas un premier rendez-vous amoureux.

Sa relation avec la personne qu'il cherche ici est plus simple. Professionnelle.
Une relation faite d'ombre et de pièces dorées.
Afriel Àst
La vraie vie est si souvent celle qu’on ne vit pas - feat Eoduun (TERMINÉ) Prse
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Fiche du personnage
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Afriel Àst
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Afriel observa l’échange entre Callisto avec Eoduun. Ses yeux espiègles et amusés bondissaient de gauche à droite entre les deux interlocuteurs.

*Callisto a peut-être trouvé un futur prétendant. Ça lui ferait du bien, il ne le dit pas, mais Callisto se sent si seule. Je vais devoir lui écrire plus tard dans l’année pour voir s’il va revoir Eoduun. *

Callisto semblait également apprécier le jeu séducteur de Eoduun, mais malheureusement, le tenancier était occupé avec l’achalandage de clients à servir et accueillir ici et là. Afriel par contre n’avait pas quitté le bar encore.

– J’te rassure, il en faut plus pour me déranger. Je suis un grand garçon.

Afriel hocha la tête en souriant, en sirotant sa bière. Il écouta le jeune homme lorsque ce dernier lui indiqua que ce n’était pas la fin du monde s’il n’avait pas trouvé sa fréquentation et que c’était la première fois qu’il venait dans cet endroit. 

–Oui effectivement, c’est un bar particulier. Déjà, il est caché et une fois à l’intérieur la décoration et l’ambiance sont assez originales. On peut s’y attendre avec un propriétaire aussi flamboyant ! 



  – Ne t’excuse pas, va. « Étrange », ça ne me dérange pas. Ça me plaît, au contraire. « Le Prince charmant », tu me disais, c’est ça ?

Le visage d’Afriel devint aussi rouge qu’une pivoine. Il évita le regard du Ombra, encore embarrassé de sa diatribe romantique à l’eau de rose — même si son interlocuteur semblait avoir apprécié, apparemment. Il balbutia à voix basse d’une voix tout enfantine et timide en tripotant sa pinte nerveusement.

–E-Euh oui enfin, le prince charmant, je ne sais pas s’il existe, mais j’aime bien y croire. J’ai eu déjà des fréquentations par le passé, mais rien qui ne ressemblait au grand sentiment que tu éprouves avec le grand Amour. Du moins, rien qui ne m’a soulevé du sol ou quoi que ce soit, tu vois le genre.


Afriel soupira et cala ce qui lui restait de bière. Il se sentit assez courageux pour en commander une autre même s’il savait que cela serait sa dernière : l’ivresse légère commençait à s’installer beaucoup trop aisément en lui et le guérisseur était presque pompette. Et lorsqu’il buvait, il devenait encore plus expressif et enjoué. Parfois, trop, même. Il devait se surveiller. 


– J’aime rarement les gens plus d’une nuit. Ou deux. Ou un peu plus. Je pense que tu vois où je veux en venir. Je voyage beaucoup, et je fais beaucoup de choses sur un coup de tête. C’est plus facile d’être un voyageur capricieux quand on est en solitaire.


Afriel le regarda, d’un air pensif. Exactement comme Callisto. Pour sa part, le guérisseur ne s’était jamais empêché de vivre la vie comme il le sentait. S’il devait tomber en amour éperdument quitte à devoir changer son itinéraire, il s’adapterait. Il n’avait pas de plan fixe pour le futur et c’était ça la beauté d’être nomade. Bien entendu, certains étaient attachés à ce mode de vie et préféraient ne pas se faire trop d’attaches. Il le comprenait. Afriel était prêt à s’adapter, mais pas à quitter sa vocation de soigneur. Néanmoins, il ne disait pas non à certains compromis ou changements de dernière minute.

Un serveur déposa une chope d’hydromel pleine devant le fae qui en profita pour parler.

–Je comprends ce que tu veux dire, dit-il en regardant Eoodun avec appréhension. Je suis guérisseur nomade, donc l’aventure, le voyage ça me connaît aussi. Même si je crois que je n’ai pas vraiment de plan défini ni d’obligation pour le moment à rester solitaire toute la vie. Si l’amour arrive, il arrivera. Je fais confiance aux astres et je vis la vie un jour à la fois. Tant que je peux être utile dans le Sekai, c’est tout ce qui m’importe. Je fais tout de sortes de rencontres et je parle à plein de gens, donc ça m’apporte aussi un peu de compagnies. Mais rien comme un vrai compagnon à tes côtés. 

Afriel prit une grande gorgée d’hydromel et ses ailes frétillèrent. L’alcool affectait parfois ses facultés de fée, et il ne savait pas pourquoi. Il n’était pas surpris puisque ses ailes étaient une extension de lui et réagissaient tout comme sa peau devenait rouge, ses gestes plus théâtraux et sa tête un peu plus étourdie. Heureusement, Afriel n’était pas encore saoul et allait s’arrêter après cette chope d’hydromel afin de ne pas l’être. Puisqu’on était la semaine, le guérisseur travaillerait demain et pratiquer la magie avec un lendemain de vielle n’était jamais une bonne idée. 


– Mais ça ne m’empêche pas de m’amuser à mes escales. Et donc pour te répondre... Non pas un premier rendez-vous amoureux.

Afriel haussa les sourcils, surpris. Tiens, tiens, était-ce alors une rencontre d’Affaires. Le côté espiègle et joueur — tellement présent dans sa race — prit le dessus. Ses ailes se mirent à frétiller avec intérêt. 

–Oh ! Intéressant, intéressant. Une rencontre d’affaires illicite ? Pardonne moi, ce n’est pas de mes affaires, mais tu sais, Callisto accueille tout le monde ici donc ce n’est pas la première fois que j’y vois des bandits, des voyous et autres choses de ce genre. Pas que tu es un criminel, hein, différent, peut-être, oui. Je veux dire, je ne veux pas que tu penses que c’est ça que j’implique, c’est juste que hein c’est un endroit propice à. N-N-N-N’est-ce pas ? 

Afriel se mordilla les lèvres en grimaçant. Il priait les astres, priant les astres qu’il n’eût pas offensé Eoduun. Il prit une gorgée d’hydromel, sa voix de plus en plus flûtée et rapide. 

–Mais c’est ce que j’aime du Lotus bleu. Les humains, les factions, les villes : souvent il faut avoir un certain statut, un certain rang. Les fées sont d’ailleurs parfois réticentes à s’intéresser aux affaires des autres. Pas moi, mais je comprends un peu d’où vient ce sentiment. L’impression de devoir suivre un carcan, ce n’est pas pour nous… pas pour moi. Ici, tout le monde peut-être qui il souhaite, peu importe ce qu’en pense la justice, les normes ou la société. Ici, les esclavagistes, les gens haineux sans raison, les gardes et les soldats ne rentrent pas. 

Afriel marqua une pause un moment. Il se sentait plus libre sous les rues de Liberty que n’importe où ailleurs. Il continua à parler d’une voix douce et fière. Afriel était fier du projet de son ami. Pas d’une fierté amoureuse, non, mais de la fierté de voir son ami réussir à entreprendre ses rêves, aussi fou set dangereux étaient-ils. 

–Callisto voulait que tous ceux qui représentaient un risque pour les gens dans la marge ou différents. Il fait une exception pour les voyous, les criminels et les hors-la-loi, mais il n’accepte personne qui pourrait nourrir une haine pour une race, un sexe ou un mode de vie. Seulement les rebelles, les marginaux, les originaux, les différents, les artistes, enfin, tu vois le genre. 

Afriel sourça, avec toute sa pureté et son innocence. Il ouvrit grand les bras comme pour englober tout le bar bruyant et animé. 

–Ici personne ne juge et on est tous ouverts d’esprits. Moi y compris. D’ailleurs, tu dis que tu es voyageur : ça fait longtemps que tu es ici à Liberty ? Par affaires ? Est-ce que ça te plait , ce mode de vie ?

Afriel ne pouvait qu’imaginer toutes les aventures que le voyageur avait vécues. Le guérisseur avait déjà beaucoup vécu à Liberty et il ne faisait que commencer sa quête. Il n’avait pas encore vécu tout ce qu’il allait vivre. Il débordait de curiosité et de fascination lorsqu’il entendait l’expérience d’autres voyageurs. Tant d’histoires enrichissantes à entendre et de choses à apprendre ! 

–Moi d’ici la fin de mois, je vais quitter Liberty et je vais entamer mon grand voyage pour guérir un peu partout. Je l’ai fait déjà avec mes parents, mais jamais seul. C’est une nouvelle expérience pour moi ! Alors, n’hésite pas si tu as des conseils de voyageur à voyageur ! 

Afriel fit un clin d’œil à Eoduun.

–En passant si tu t’intéresses à Callisto. Il est célibataire. Tu devrais t’essayer. Il a beaucoup de talents cachés. Si tu vois ce que je veux dire. 

*Callisto va m'en devoir une si ça fonctionne*
Afriel Àst
La vraie vie est si souvent celle qu’on ne vit pas - feat Eoduun (TERMINÉ) Prse
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Fiche du personnage
Race: Fée
Vocation: Mage
Alignement: Loyal Bon
Rang: D
Vagabond
Afriel Àst
Vagabond
Afriel souriait et écoutait Eoduun lorsqu’il entendit une chicane à l’extérieur, suivi de coups de lames puis de cris assourdissants, entremêlés d’insultes. Il eut froid dans le dos lorsqu’il entendit « espèce de sodomite ». 

Soudainement, un homme du fond du bar courut à l’extérieur et l’on entendit un cri sourd - suivi d’un silence, interrompu par les gémissements de douleurs de l’homme blessé. 

Les clients du bars s’affolèrent, se réfugiant tous vers le fond. Tous ne portant pas attention à ce qui se passa ensuite. Dans la cohue Afriel perdit la trace d’Eoduun.Afriel, vit Callisto s’élancer avec dix autres hommes tous munis de capes et de masques. 

Afriel fonça les sourcils : il ne savait pas du tout qu’ils étaient. Cela semblait être pour la plupart des drakyns, d’autres Lumina et d’autres ombras. Ils semblaient forts, bâtis, ils glissaient sur le sol comme des fantômes. 

–Veuillez m’excuser, mes devoirs de guérisseurs, de samaritain et de premier répondant m’appellent,
hurla-t-il, espérant que Eoduun l’ait entendu quelque part.

Afriel s’approcha derrière pour écarter la mystérieuse garde de Callisto, puis il entendit une conversation.

–Il a été blessé par un esclavagiste, c’était un message pour la Rébellion… Un double message puisqu’on l’avait libéré comme esclave il y a quatre mois… Avec la horde de 50 esclaves qu’on a chopés à Ikusa. L’homme a dit que la prochaine fois, ce serait le tenancier.


Afriel sentit son cœur cesser de battre : que se passait-il ? Quelle révolution ? Qui voulait s’en prendre à Callisto.

Mais il ne devait pas perdre son sang froid. Pas maintenant. Un homme souffrant.

–POUSSEZ-VOUS, JE SUIS SOIGNANT, hurla Afriel.

Tous se poussèrent, Callisto évitant le regard d’Afriel.

Afriel se précipita vers l’homme blessé étalé dans la rue — un jeune à la peau basanée, d’à peine 18 ans. À côté de lui, un couteau. Le visage tordu de douleur, le pauvre se tenait la hanche, d’où giclait beaucoup de sang. Afriel déchira un pan de son chandail, et le pressa sur la hanche de l’homme.


–Pressez très fort, je suis guérisseur. Ça va aller, lui dit-il avec plus de douceur. 

Afriel jeta un regard impatient aux gardes de Callisto.

–J’ai besoin d’un verre, d’une corde, d’un sceau ; je ne sais pas qui vous êtes, mais trouvez-moi ça.

Les hommes coururent à l’intérieur. Afriel rassura l’homme en pressant très fort.

–Afriel… Je…


Afriel tourna son regard vers Callisto. Il était furieux.  

–Ce n’est pas le moment, Callisto, dit-il d’une voix sèche. Je ne veux même pas savoir de quelle Révolution il s’agit, je ne veux pas savoir pourquoi tu as des gardes, pourquoi on t’attaque, pourquoi tu libères des esclaves… Et pourquoi tu ne m’as rien dit ? 

Callisto évita encore une fois son regard. Le sang de l’homme giclait de moins en moins.

 Afriel ne posa une question sur où était passé le cadavre de l’assaillant. 

*Serait-ce les hommes de main de Callisto qui s’en s’ont débarrassé?*



Toutefois, il n’allait pas laissé ça passé !

–Tu ne m’as jamais rien dit, tu m’as toujours tout caché ! Ta vie, tes aspirations ? Est-ce que c’est parce que tu veux me protéger ? Ou bien parce que tu penses que je suis trop faible, trop naïf, que je ne comprendrai pas. C’est pour cela que je t’ai laissé, tu sais. 



Callisto retint son souffle. 

–Outre le fait… que tu ne voulais pas m’aimer. C’est que j’ai l’impression que tu me regardais comme un enfant. Je ne suis pas un enfant, même si je suis plus jeune que toi,  Callisto,
s'énerva Afriel. On me perd quand on me cache la vérité, siffla Afriel entre ses dents. Si tu ne veux toujours pas me dire de quoi il s’agit, je comprends, Callisto. Tu m’as perdu une fois comme amoureux, ne perds pas encore comme ami. Car je ne serai plus là pour croire tes mensonges.

Afriel amorça ensuite une guérison sur l’homme, alors que les instruments qu’il avait demandé étaient arrivés.

Quelques minutes plus tard, la plaie était refermée. L’homme remercia chaleureusement Afriel. 

–Ce n’est rien voyons, car le bar paiera pour le traitement, et il me paiera aussi la bière et celle du Ombra avec qui je parlais. 

Afriel vola jusqu’à Callisto, en le détaillant des pieds à la tête.

–Bonne chance avec ta Révolution, Callisto. 



Callisto baissa le regard. 

–Tu n’es pas un enfant. Et j’espère qu’on restera ami. 

Afriel soupira. 

–Bien-sûr qu’on peut… mais… c’est mieux que je parte, autour du monde, je crois. Fais attention à toi, Callisto.



Callisto dépolit un baiser sur le front d’Afriel. 

–Bien-sûr. J’espère que tu trouveras quelqu’un qui te mérite mieux.



Afriel hocha la tête, en répondant qu’il n’avait plus le goût de boire. Il chercha le Ombra dans le bar, mais sans succès. Il était probablement disparu dans la panique.

***

Ce jour-là Afriel, se jura de ne plus jamais se faire mentir. Dans sa tente, il pleura quelques minutes puis alla se coucher, toujours confus devant ce qui venait de se passer. 

–Une autre vie de sauvée… pauvre Ombra. J’aurais bien voulu discuter avec lui plus que ça.

Seul, dans son lit, le guérisseur se sentait, ce soir-là, affreusement seul.

***
Dans les échanges qui suivirent, quelque temps après, lorsqu’Afriel eut quitté Liberty, Callisto ne fit plus mention de la rébellion, ni même du Lotus Bleu. 

Les distances se créèrent et ils se perdurent de vue. Encore une fois.

Afriel a appris à vivre sans l'amitié de Callisto pendant quelques temps. Parfois, Callisto lui réécrivait. Mais c'était tout.

*J'espère que toi aussi, tu as trouvé quelqu'un qui te mérite mieux*
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