Il y avait encore quelques personnes dans les rues et j’avais faim. Personne ici ne semblait convenir, mais là où j’allais, je trouverais mon bonheur. Le vent était frais, une caresse sur mon visage. Je déambulais dans les rues sombres, celles qui me convenaient le mieux ; je croisais par-ci quelqu’un qui ne me regardais pas, par là quelqu’un d’encapuchonné au pas hâtif. Alors que le crépuscule se faisait désirer, J’arrivais doucement à ma destination, la taverne d’un quartier moyen de Liberty. J’avais pris soin de m’habiller en très petite bourgeoise – une chemise blanche sous ma cape noire, un pantalon noir et des bottes à la mode – aussi je fis mon entrée sans attirer l’attention. Goûtant le doux parfum de la bière je m’assis à une table contre un mur et commença à évaluer les clients. Celui-là respirait la joie de vivre, non. Celui-là avait l’air préoccupé, mais pas triste. Je l’avais bien vu, celui-ci, qui me jetais des regards insistants. Je l’ignorais pour l’instant, un pervers me convenait, mais je trouverais peut-être mieux. La serveuse vint à ma rencontre. La serveuse ? Peut-être. Elle n’avait pas l’air heureuse malgré le sourire qu’elle m’adressa. Il faudrait cependant que je lui parle pour la connaître un peu. Je ne voulais pas commettre une erreur. Je lui commanda une bière et reprit ma recherche. Le pervers se faisant insistant, je me décidais à le défier du regard. Il s’approcha :
- par les titans, allez vous changer! Vous êtes habillée comme un homme ! Une femme se doit d’être habillée en robe.
Pendant une fraction de seconde j’avais écarquillé les yeux. De quel droit cet énergumène se permettait-il de commenter mon accoutrement de la sorte ? Soudainement, mon choix devenait facile. Je lui fis signe d’approcher et quand il fut suffisamment près pour que lui seul m’entende je lui dis :
- quand je partirais, tu attendras dix minutes et tu me suivras. Toi et moi on va s’amuser un peu.
Voilà qui devrait l’appâter suffisamment pour qu’il s’empêtre les ailes dans ma toile. Contre toute attente, il haussa le ton.
- Madame, c’est indécent ! Je vous somme de quitter cet établissement sur le champ !
Prise au dépourvu, j’hésitai. Je devais trouver un moyen pour qu’il me laisse tranquille, le temps qu’au moins je consomme ma boisson – j’avais commandé, je ne voulais pas partir sans avoir payé, et je ne voulais pas payer sans avoir consommé. D’un autre côté, j’enrageais, et je voulais lui hurler dessus qu’il n’avait pas à me dire quoi faire ni comment m’habiller. Une chose était sûre, ce serait lui, mon dîner.
- par les titans, allez vous changer! Vous êtes habillée comme un homme ! Une femme se doit d’être habillée en robe.
Pendant une fraction de seconde j’avais écarquillé les yeux. De quel droit cet énergumène se permettait-il de commenter mon accoutrement de la sorte ? Soudainement, mon choix devenait facile. Je lui fis signe d’approcher et quand il fut suffisamment près pour que lui seul m’entende je lui dis :
- quand je partirais, tu attendras dix minutes et tu me suivras. Toi et moi on va s’amuser un peu.
Voilà qui devrait l’appâter suffisamment pour qu’il s’empêtre les ailes dans ma toile. Contre toute attente, il haussa le ton.
- Madame, c’est indécent ! Je vous somme de quitter cet établissement sur le champ !
Prise au dépourvu, j’hésitai. Je devais trouver un moyen pour qu’il me laisse tranquille, le temps qu’au moins je consomme ma boisson – j’avais commandé, je ne voulais pas partir sans avoir payé, et je ne voulais pas payer sans avoir consommé. D’un autre côté, j’enrageais, et je voulais lui hurler dessus qu’il n’avait pas à me dire quoi faire ni comment m’habiller. Une chose était sûre, ce serait lui, mon dîner.