Le loup, le brigand
et la rose...
Ft • Kaen Aegnor
Il se fait déjà tard au cœur de la capitale républicaine, il y règne une profonde obscurité. De lourds nuages couvrent complètement le ciel nocturne de la grande cité, rendant la nuit bien plus sombre qu’à l’accoutumé. Il n’y a plus grand monde dans les rues à cette heure, de plus il bruine légèrement, ce qui tend à vider plus encore les artères de la ville. Les chemins sont éclairés de petites lampadaires à huile que quelques mages du feu allument quand la nuit commence à tomber ils ne reviendront qu’au matin pour les éteindre. Quand tu quittes la boutique, tu jettes un petit regard autour de toi, à gauche, à droite il ne semble y avoir personne. Le petit inventaire que tu as fait t’a pris pas mal de temps… Tu espères néanmoins pouvoir trouver que te remplir l’estomac à l’auberge du coin avant de rejoindre ton petit chez toi qui se trouve juste au-dessus de ton établissement. Tu ne vas vraiment pas très loin, il y a quoi ? Peut-être deux cents mètres à faire à pied pour rejoindre l’auberge. Tranquillement tu t’éloignes donc de ta boutique, accompagné du son de tes pas sur le sol humide.
Le son se réverbère contre les murs des bâtiments autour de toi dans le silence presque religieux, te rendant un peu paranoïaque. Tu as l’impression qu’il n’y a pas que tes bruits de pas… et pourtant tu jettes un œil par-dessus ton épaule, tu ne vois personne. Cela te rassure quelques secondes, il est tard, tu es fatiguée c’est normal d’être un peu sur les nerfs. Tu continues ton chemin en te rassurant mentalement. Pourtant quelque chose dans les sons qui t’entourent t’inquiète…
Cette fois, tu t'arrêtes au milieu de la rue et observe franchement la ruelle qui s’étire derrière toi. Te tournant de trois quart, dans la lumière des lampes à huiles tu perçois les fines gouttelettes d’eau, mais l’éclairage ne te montre rien de plus encore une fois. Tu finis par te dire que si vraiment tu ne le sens pas tu n’as qu’à courir jusqu'à l’auberge… À nouveau tu te retournes pour reprendre ta route quand tu sens comme un regard sur ta nuque, tu as un frisson désagréable qui te parcourt rapidement le corps. Tu décides de presser le pas ! Ça ne peut plus durer.
Tu allonges autant que possible la grandeur de tes foulées, une partie de toi refusant toujours de céder à la panique et de juste piquer un sprint. N’ayant rien vu qui puisse justifier ton empressement, tu as un peu honte de prendre peur juste à cause de l'atmosphère et de la fatigue. Tu t’approches de ta destination quand tu entends finalement quelqu’un qui court derrière toi… Un petit cri t’échappe et tu as à peine le temps de faire cinq foulées de course qu’on te bouscule t’arrachant au passage ta bourse. Tu t’écroules en grognant avant de hurler au voleur au milieu de la nuit...
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