Alishar quitta le Palais Royal et avança pendant plusieurs minutes avant de s’arrêter à un coin de rue et de s’adosser à un mur avant de fouiller dans sa poche. Il sortit ce qui ressemblait à un insigne de sa poche, il s’agissait de l’insigne que possédaient les soldats chargés de la protection du Palais et du Couple royal : l’insigne de la Garde Royale. L'Oni laissa sortir un éclat de rire puissant qui fit sursauter une bonne partie de la population non loin qui vaquait jusqu’alors à leurs occupations, après un léger arrêt et un bref regard, ces derniers reprirent leur routine. De son côté, le soldat souriait en examinant la pièce, de nombreux soldats aimeraient recevoir un tel prestige et cela même en prenant en compte le Roi actuel. Concernant ce combattant-ci, le prestige n’était pas du tout sa principale priorité et encore moins la raison qui l’avait poussée à saisir la chance de rejoindre ce groupe d’élite. La proximité avec le couple royal qui semblait attirer les situations intéressantes comme personne et le salaire plus élevé qui lui permettrait de se goinfrer de bonnes viandes et d’engloutir des litres de bière de qualité plus souvent, voici les raisons d’Alishar.
Le nouveau Garde royal alla jusqu’au baraquement où se trouvait sa chambre actuelle et entra, plusieurs soldats étaient présents et ces derniers étaient au courant concernant la convocation matinale du Lajak, du guerrier. Une bonne partie d’entre eux appréciaient le combattant et même ceux qui ne pouvaient pas le supporter le respectaient pour ses actes sur le champ de bataille et lors des missions meurtrières. Ainsi, c’est dans une franche rigolade que les taquineries fusèrent dans sa direction et ils lui demandèrent s’il avait enfin été viré pour toutes ses beuveries ou pour plusieurs raisons que chacun se faisait un plaisir d’énoncer. C’est dans un calme olympien pour l’Oni qu’il se contenta de sourire et de sortir l’insigne avant de le pointer devant lui, aux yeux de tous les soldats qui furent ébahis pendant un instant, tandis que la fierté montrait le bout de son nez chez Ali.
Lorsque l’instant de surprise fut passé, certains restèrent incrédules tandis que d’autres le félicitaient dans une grande joie, mais tous voulurent observer de plus près cet insigne qu’ils auraient tous voulu recevoir. Le combattant reçut félicitations et taquineries pendant plusieurs minutes avant que le baraquement commence à réduire en effectif avec la prise de poste de chacun. Concernant Ali, ce dernier était en repos et se contenta d’aller à sa couchette afin de retirer la tenue officielle qu’on avait exigé qu’il porte aujourd’hui et de choisir une tenue plus adaptée aux évènements qu’il avait prévu.
C’est donc habillé d’une tunique à manche courte recouverte d’une cape en tissu et d’un pantalon au bas caché dans des bottes que le Lajak quitta le baraquement afin de se diriger jusqu’à la porte est pour rejoindre une amie. Il s’agissait de Calyrila, une jeune sirène avec qui l’Oni s’était lié d’amitié et avait prévu de passer la journée afin de chasser à ses côtés. Alishar repensa d’ailleurs au fait qu’il ne savait aucunement comment cette dernière chassait, elle lui avait possiblement dit, mais il ne l’avait aucunement retenu... Est-ce qu’elle chassait comme les guerriers de sa tribu ? C’est-à-dire armé de lance et de masse afin de combattre des créatures pour la plupart agressive et dangereuse ? La curiosité s’empara de lui et il se plongea dans ses pensées.
“Bordel, tu ne peux pas faire attention ! cria un type qui venait d’être bousculé par le grand gaillard.”
L’ancien chef de clan se retourna et plongea son regard dans l’individu qui semblait faire deux têtes et demie ou trois têtes de moins que lui. Il s'en fallut de peu pour qu'il décide de réduire sa taille d’un bon coup, mais une pensée l’en empêcha : * Pas maintenant, c’est une bonne journée, il y a une bonne nouvelle et je dois retrouver Caly, plus tard la bagarre. *
Le soldat se contenta de sourire de toutes ses dents et de dire avec un ton qui vacillait entre neutralité et colère refoulée : “Je vous prie de m’excuser, Monsieur.”
La phrase possède une rigidité qui montrait bien que cela n’était pas dans les habitudes du combattant. L’homme en face se retrouva devant un géant de plus de deux mètres qui lui lançait un sourire digne d’un prédateur en s’excusant... il ne lui fallut pas longtemps avant d’écouter son instinct de survie et d’accepter les excuses pour s’enfuir directement ensuite.
“Bien, dit Alishar, tout souriant.”
À la suite de cela, l’Oni se dirigea vers la porte est en espérant qu’il s’agissait bien du lieu de rendez-vous, mais que dans le pire des cas, il n’aurait qu’à se rendre à chacune des portes jusqu’à trouver la bonne.
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Partie de chasse entre amis
Avec Alishar Shugoki
Depuis que j’avais sauvé plusieurs sirènes d’un Traffic honteux, j’avais décidé de les héberger chez moi pendant quelques jours, afin de les rassurer et de soigner leur blessure. Cependant, j’avais bien conscience que je ne pouvais pas les garder indéfiniment avec moi. Elles ne parlèrent pas très bien notre langue, enfin la langue parlée de ceux qui marchent. Mais je compris que les trois jeunes n’avaient pas projet de rester ici, mais bien de retourner dans l’eau, lorsqu’elles iront mieux. Je ne connaissais pas leur nom, ni leur appartenance à un certain type de clan. Même si j’étais une sirène, j’avais l’impression qu’il y avait une barrière entre nous. Pourtant, cela ne faisait même pas deux mois que je vivais au royaume. Je ne savais pas comment je devais interagir avec elles et je me sentais bien mal à l’aise maintenant. Que faire ? Les jeunes femmes étaient dans la grande chambre en espérant quelque chose se dénouer prochainement. Je savais que ce n’était pas facile, mais elles devaient s’adapter à ce monde pour survivre, sinon elle pourrait mourir ici, sans avoir profité de leur vie. J'allais chercher du bon poisson et des coquillages, cela pourrait leur remonter le moral. Mais je devais leur trouver un endroit où elles pourraient vivre en marge d’Ikusa pour apprendre la culture de ce monde et du royaume de Reike. Il fallait que je demande la permission peut être à un membre de l’état pour savoir si je pouvais reconstruire un petit repère. Franchement, ce n’était vraiment pas le moment, avec le tournoi qui allait bientôt débuter.
- Restez là ! Je vais chercher de la nourriture pour vous remonter le moral. Alors, ne faites pas de bêtises et restez calme. Je vais me dépêcher… Si vous voulez, j’ai une bassine d’eau pour vous rafraîchir et l’eau vous manque. Je sais que les premières semaines dormaient tout le temps dans la bassine, car l’océan me manquait terriblement. Mais à mon retour, il faudrait me dire ce que vous voulez faire maintenant que vous êtes sur la terre ferme…
Les jeunes femmes me hochèrent la tête doucement avant de repartir dans leur pensée. Je soufflais doucement et je descendis rapidement à l’étage inférieur, où se trouvait la boutique. Je ne l’avais pas ouverte de la journée, bien trop occupée avec les jeunes femmes. Je claquais la porte en la verrouillant de l’extérieur. Je partis en direction de la plage pour aller chasser des poissons, voir des mammifères bien plus gros. J’avais prévu Alishar, mon vieil ami de toujours, de me rejoindre sur mon terrain de chasse, où je savais que personne ne viendrait nous embêter. Cela faisait bien longtemps que je ne l’avais pas vu et que je n’avais pas eu l’occasion de lui parler et de l’embêter un peu. C’est vraiment un super ami, sur qui je pouvais confier ma vie, en cas de problèmes. Je courus comme une folle en direction des rives d’Ikusa, pour le rejoindre. J’avais l’impression que j’étais bien retard… Il savait très bien que je ne supportais pas les gens qui arrivaient en retard et bien évidemment, il fallait que ce soit moi qui ne sois pas à l’heure pour une fois. Une fois que la plage, je ne vis personne pour le moment.
Finalement, peut-être que j’avais un tout petit peu d’avance. Je décidai alors de me mettre sous la forme de sirène pour nager un peu en l’attendant. Cela me faisait du bien d’être seule avec la mer, l’eau. Je pouvais réfléchir calmement, sans me prendre autant la tête. Ces sirènes avaient besoin d’aide, mais je ne savais pas vers qui je pouvais me tourner. Peut-être demander de l’aide à cet homme, Lucifer Blake. J’avais l’impression qu’il avait de bonnes relations avec des nobles et des personnes assez riches. Cependant, il fallait que je sache où il résidait… Hummmm… On verra bien lorsque je serai plus reposée et fraîche d’esprit. Je flottai sur le dos, au bord des rives, en espérant que mon cher ami se dépêche de me rejoindre…
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Alishar passa plusieurs minutes à attendre à la porte Est de la ville d’Ikusa, plusieurs minutes à attendre la sirène avec laquelle il avait rendez-vous... c’est après ces minutes-là qu’il commença à se dire qu’il n’était peut-être pas au bon lieu de rencontre. La ville possédait plusieurs portes et ces dernières étaient plutôt éloignées les unes des autres, après tout elles permettaient d’entrer dans la ville, peu importe d’où vous arriviez. Définitivement, pas au bon endroit, l’oni se décida à rejoindre une autre porte, la sirène n’était toujours pas là et vu que l’heure du rendez-vous était dépassée... ce n’était pas le bon lieu. Toutefois, le combattant décida qu’il était préférable de vérifier avec les hommes en poste et commença donc un certain cercle désespérant : il rejoignait une porte, interpellait un garde et commençait à décrire avec ses mots la jeune femme... puis il recommençait à la décrire afin que l’homme en face réussisse à cerner la façon de penser de l’oni. Lorsque l’homme finissait par lui dire qu’il ne l’avait pas vu, il partait pour une nouvelle porte et recommençait ce cercle.
Comme on pourrait s’en douter, le soldat se rendit à toutes les portes et c’est seulement quand il parcourut quasiment toute la ville à pied et qu’il eut fini de vérifier chacune d’elles qui décida de passer à la seconde étape de son plan : trouver un autre lieu où chercher. C’était un plan digne d’un génie et seulement un être doté d’une intelligence supérieure aurait pu entrevoir les lignes d’un tel plan, la partie la plus ingénieuse étant de trouver des lieux qui pourraient correspondre à la demoiselle. C’est à ce moment que l’oni regretta de ne pas disposer d’une magie de localisation, car il n'en savait foutrement rien... il se balada un peu dans la ville en espérant y trouver une réponse quand un poissonnier l’accosta afin de lui vendre son poisson.
“Bien joué, le vieux ! s'écria-t-il en souriant avant de se mettre à courir.”
C’est une sirène, elle aime l’eau, c’est sûrement là-bas que je la trouverais. La réflexion d’Alishar n’était pas complètement incorrecte, mais entre le fait qu’il y ait pensé en regardant des poissons et qu’il limitait Calyrila au fait qu’elle devait aimer l’eau... c’était assez triste pour le coup. Conscient de son retard, l’oni courra pour éviter de perdre trop de temps... surtout que la porte qui menait au rivage d’Ikusa était à l’opposé de sa position actuelle.
Assez rapidement – pour une traversée de la ville -, le guerrier atteignit la porte et continua son trajet jusqu’au rivage d’Ikusa. C’est lorsqu’il se rapprocha de l’étendue aqueuse qu’il put observer la jeune sirène qui profitait du désert humain pour se déplacer sous sa véritable forme dans la mer. Alishar observa un instant la demoiselle et laissa son regard parcourir sa chevelure bleue et ses écailles de la même couleur, la jalousie de son habilité aquatique se mêla avec une certaine nostalgie en repensant au fait qu’il l’avait rencontré ici même, trois années auparavant. Ces émotions trop tendres pour son cœur ne durèrent qu’un instant et il finit par se rapprocher en criant à voix haut – pour être audible par la sirène - :
“Tu veux t’faire capturer, petite sirène ?”
Le guerrier était motivé à la rejoindre dans les étendues d’eau, il aurait pu se débarrasser de tous ses vêtements afin d’éviter de trop les tremper, mais il avait compris par le passé que les gens n’appréciaient pas autant sa nudité que lui-même. Alishar retira sa cape, sa tunique et ses bottes, dans cet ordre-là avant de replier son bas de pantalon jusqu’au-dessus de ses genoux. Il se permit alors un plongeon dans l’eau à la température agréable pour la peau du colosse, il fit quelques mouvements afin de se déplacer en direction de la sirène.