⊱ Vous connaissez le Morillon ?
Je venais tout juste de sortir de mon lit de soie de couleur or, un simple drap sur mon corps. Ma chambre était grande, spacieuse avec des meubles en chêne sombre, des miroirs, des couleurs dorées et rouges couvrant mes fenêtres. J’ouvre les rideaux en grands, dans une posture princière, admirant mes terres par delà les hauteurs qui entourent mon domaine. Seul dans ma demeure, le château de Morillon parait bien vide. Je songeais depuis un temps à me prendre une femme de ménage, il faut dire que mes priorités sont ailleurs. Entre la paperasse, m’occuper des vignes, souscrire des contrats commerciaux, écrire des missives à mes futurs clients. Tout cela était faramineux et quand bien même, je pouvais utiliser un sort de clonage, me voir courir partout pouvait m’agacer. Il est l’heure de prendre un bon bain, s’occuper d’un bon petit déjeuner avant de se diriger dans le plus merveilleux des endroits.
Un temps splendide, bien que nous étions à l’aurore, c’est exactement la météo idéale pour cette journée de travail intense auprès de mes vignes. Ces raisins si beaux, si ronds, aux diverses couleurs allant du jaune orange à un rouge sanguin. Ces grappes ne doivent pas encore être cueillies de suite, je pouvais le sentir lorsque je touchais délicatement la pruine. Je tâtais la terre, il faudra également leur donner de l’eau, mes bébés méritent tout l’amour du monde. Bien évidemment, mes terres étaient irriguées depuis une grande rivière qui passait non loin. Là où je vis, je ne fais qu’un avec la nature. Les animaux sont les bienvenus hormis si certains nuisibles commencent à grappiller mes raisins. Je commence à rentrer dans ma demeure après avoir inspecté chaque parcelle de terrain, ce qui me prend facilement deux bonnes heures. M’installant dans mon fauteuil favori, devant mon magnifique bureau, je me mets à consulter les registres de ce que j’ai utilisé cette semaines. Je remarque qu’il va falloir récupérer quelques éléments pour les vignes mais aussi pour moi-même. Je commence à manquer de parchemins, d’encre mais aussi de fûts, de bouteilles et de personnel. Il était grand temps de chercher des hommes de main que je paierai au lance pierre, sans qu’ils le sachent, évidemment. Les gens du bas-peuple sont des écervelés.
Prenant une charrette et un cheval, je me mets à préparer mes affaires pour me diriger dans la cité de Liberty. Il faut savoir que je porte un long drapé blanc avec une ceinture de cuir, quelques lanières et une grande bourse de cuir où j'entrepose mon argent. Une fois avoir vérifié que mon domaine a bien été verrouillé à clé, je décide de faire un sort de clonage avec la concentration de mon pouvoir et ordonne à mon double de rester aux alentours le temps de faire les quelques courses. Puis, dans un élan, la charrette s'en va jusqu'à la cité.
Onya la plus belle