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1er octobre an 0:

Enfin, je suis pris ! J’ai eu un peu peur après mon entretien d’embauche que le Grand Argentier change d’avis et refuse ma candidature au poste de Contrôleur royal, mais finalement ce n’a pas été le cas et j’ai maintenant ma chambre près du palais royal. J’ai enfilé ma tenue officielle, entièrement noire, cette couleur semblant être plus autoritaire que ma tenue familiale, or et sang ou plutôt rouge et jaune.

Mais je n’ai guère le temps de me mirer dans le miroir, car je suis convoqué par mon supérieur hiérarchique. Il semble pressé de mettre mes talents à l’épreuve et m’a confié une mission assez simple, contrôler une des plus importantes auberges de la capitale, car on la soupçonne de fraude. C’est une parfaite occasion de me mettre en jambe, mon père, décédé lors de la prise de la capitale par les barbares qui nous gouvernent aujourd’hui, m’a longuement expliqué comment faire lors de mes années d’étude.

C’est donc relativement confiant que je vais jusqu’à l’auberge « Du Froid Glacial », une grande bâtisse sur un étage, avec des écuries, une large cuisine, bref tout ce qu’il faut pour que les voyageurs se sentent bien, et que l’argent rentre à flots. C’est le dirigeant de l’endroit qui m’accueille, ayant été averti de ma visite, sans doute grâce à des réseaux non-officiel et il m’apporte les différents livres de compte sans même que j’ai à ouvrir la bouche.

Je fronce les sourcils devant tant d’amabilité et d’empressement et je m’assois à une table dans la grande salle pour y commencer mon travail. Nous sommes tôt le matin et il n’y a pas grand monde, ce qui me permet de me concentrer, j’aurais d’ailleurs bien pris une bière, mais je me dois de rester concentré, alors j’étudie page après page, compilant les données sur une tablette en argile qui ne me quitte jamais et un boulier, des instruments de hautes précisions, indispensable à mon travail.
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Il semblerait que le contrôleur rentre finalement dans cette auberge, en même temps, c'était sa première mission, il avait intérêt à la remplir parfaitement. Pourquoi est-ce que la fée y portait intérêt ? Parce qu'il était nouveau, bien sûr, et qu'en temps que tel, il devait être digne de confiance une fois les pouvoirs d'un contrôleur royal … Et également parce que son chef de cellule était paranoïaque et lui avait demander de le suivre à la trace pendant un petit moment.

C'était donc nonchalamment que la fée rousse entrée dans l'auberge, ses ailes dissimulées sous sa cape et ses cheveux tressés pour … Des raisons. Falthène était rentrée quelques minutes après le contrôleur, mais ne l'avait pas pour autant perdu de vue .

Consulter les recettes de l'établissement n'était pas en soi une mauvaise idée, mais ce genre de choses étaient bien facile à falsifier. S'asseyant plusieurs tables plus loin, la fée se faisait la réflexion qu'il n'avait pas à s'investir dans le travail du contrôleur. Le sien était juste de s'assurer qu'il le fasse, pas qu'il le fasse bien.

Regardant autour de soi, il remarquait que l'auberge n'était pas si pleine, malgré le placement du soleil. Dans ces eaux là, ne devrait-il pas y avoir beaucoup de monde ? Surtout dans un établissement si grand et réputé. Pour sûr c'était plus rempli qu'une auberge classique, mais pas non plus de quoi s'affoler … Est-ce que par hasard …

Remontant le regard vers les étages supérieurs, généralement là où on pouvait y trouver des invités spéciaux ou généreux. Certains fumés, penchaient au dessus des rambardes plutôt que par la fenêtre. Outre le fait qu'ils se croyaient tout permis à laisser leur cendre descendre comme ça sur les gens, il semblait que la fée reconnaissait la morphologie d'un d'entre eux. Généralement le petit être ne connaissait que des raclures, alors ne serait-ce qu'avoir un doute n'indiquait rien de bon.

Se levant, il approchait sans un bruit vers le contrôleur, s'asseyant en face de lui, assit sur le dossier de la chaise et les jambes trop courtes pour pouvoir poser plus que la pointe des pieds sur le cul de la chaise. Son regard mort s'attardait brièvement sur les suites de chiffres ne faisant que peu de sens dans son esprit, préférant regarder le gris.

“Généralement, les personnes venant dans une auberge boivent ou mangent, ils ne viennent pas écrire une floppée de non sens sur de l'argile.”
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Donc les recettes moins les dépenses cela devrait faire exactement…

Je suis interrompu dans mes pensées par un petit être, donc j’ai du mal à connaître la race, mais de toute évidence pas humaine, qui s’assied sans façon sur ma chaise et critique mon travail ! Les gens n’ont vraiment aucune manière ! Du temps de mon père, les gens avaient une certaine éducation, mais depuis que les barbares ont pris possession de notre pays, ce n’est clairement plus le cas.
Je soupire donc et levant le nez de mon boulier, je dis à la créature :

Vous n’avez personne d’autre à embêter ?

J’espère avoir mis fin à la discussion, mais alors que j’allais me replonger dans mes calculs, un cri d’effroi se fait entendre et je vois des hommes qui dégainent leurs armes, épée courte ou dague, en les pointant vers les différents clients et le gestionnaire des lieux.
Décidément, on ne peut plus travailler tranquille. Celui qui semble être leur chef, prend alors la parole et nous indique :

Ceci est un braquage, vous allez mettre tous vos objets précieux et armes dans ce grand sac et sans faire d’histoires.


Pendant qu’il parle, un de ses sbires a bloqué la porte à l’aide de la petite planche en bois prévu à cet effet, nous enfermant à l’intérieur et empêchant quiconque d’entrer, mais ce n’est pas fini, car il continue, en mettant sa dague sous la gorge de l’aubergiste :

Quant à toi, tu vas nous montrer où es ta cache, on sait que tu planques une grande partie de tes bénéfices.

C’est à ce moment précis que je lève la tête, subitement intéressée, j’avais bien vu des écarts qui ne pouvaient s’expliquer que d’une seule manière et maintenant, je vais en avoir la preuve ! Pas mal pour une première journée ! Mais avant tout cela, il va falloir se débarrasser des malfaiteurs. Je commence par exercer doucement mon pouvoir de métal, renforçant ainsi mon épée, mais je doute que sera suffisant, je demande donc au petit être qui me fais face :

Si vous avez une idée, je suis preneur.
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Un braquage ? Il fallait être courageux pour en organiser un en plein jour, encore plus dans une telle auberge. Quatre … Cinq, cinq gusses et un chef. Falthène n'aimait pas ce qu'il voyait parmi eux. Un élémentaire de terre, s'il en croyait les excroissances rocheuses lui servant d'arme et sa peau craquelée, ainsi que deux hybrides. Cela allait être compliqué de passer sous leur vigilance.

“Je ne sais trop, ne devrais-je pas aller embêter quelqu'un d'autre ?”


Taquin, certes, mais la question se posait réellement. Sa main à couper que l'élémentaire était immunisée à son propre élément. Pas que c'était un soucis, si falthène réussissait à se rapprocher suffisamment pour utiliser sa lame en humanite, mais il ne pourrait pas le faire avec ces deux cabots sensibles au possible aux sons et aux odeurs.

“Je peux prendre l'élémentaire, mais il faut que je puisses me rapprocher.”

Lui venait à l'esprit que tout cela n'était qu'une mascarade organisée par le contrôleur, s'il en avait l'influence, mais il y en avait peu de chance. Le chef il le reconnaissait, c'était un personnage suivit par les cellules de contre-espionnage et de surveillance dont faisait plus ou moins parti Falthène. Un bandit ayant autrefois fait parti des clans que le roi avait mis sous sa botte pour prendre le reike dans tout les sens possible, qui ne s'était pas satisfais du poste qui lui avait été proposé et s'était remis au banditisme.

Conclusion, si le contrôleur travaillait pour le roi, même s'il jouait double jeu, un individu aussi égocentrique ne se laisserait pas donner des ordres si facilement par si faible. Donc au moins de ce côté là …

“Vous là bas j'ai dit les armes dans le sac !”

Oh sa mère … Est-ce qu'il faisait référence à la fée ? Non, cette dernière cachait très bien ses armes sous sa cape. Alors il parlait de l'épée du contrôleur. C'était au final peut-être une chance que ce soit un des hybrides qui ait réagi ainsi. Dans tout les cas, Falthène levait les mains, regardant comment les choses aller se dérouler.

“La gringalette là, t'es de quelle espèce !?”

Il ne fallait pas qu'il réponde, une fée ne pouvait pas mentir.
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Le petit être commence à faire de l’humour alors que la situation ne s’y prête guère. Pourtant, il change heureusement de posture et m’indique qu’il doit approcher de l’élémentaire, ce qui semble être une très mauvaise idée, personnellement, je ne m’en approcherais pas à moins de dix mètres, ne voulant pas finir écraser entre ses énormes mains.

De toute façon, j’ai un problème plus urgent en ce moment, avec mon épée, je me suis fait repérer et un des hybrides vient vers moi, en profitant pour demander à mon acolyte son espèce, comme si cela avait une quelconque importance. J’en profite que son attention soit plus vers lui pour lever un petit vent grâce à ma magie de l’air, faisant tomber une bougie juste derrière ma cible. Le bandit se retourne surpris et j’en profite pour l’embrocher par-derrière, ma lame renforcée par la magie du métal le transperçant comme dans du beurre.

Le corps de mon adversaire tombe comme un sac de navets et d’un coup le silence se fait dans l’auberge. Malheureusement, cela ne dure pas et dans un hurlement de rage le malfrat le plus proche de moi, lance un trait de feu. Heureusement pour moi, il s’est trop précipité et il ne fait qu’effleurer mon visage, qui devient tout de suite bien rouge, à cause de la chaleur.

Les gens commencent à paniquer, voulant sortir et je profite de la cohue pour changer de position, informant mon nouveau meilleur ami :

Tu peux te rapprocher, je te couvre.

Il me reste en effet ma magie la plus puissante celle de la terre et je vais pouvoir embrocher avec un projectile celui qui osera lui barrer la route. C’est maintenant à lui de jouer, même si je suis septique sur ses chances de survie, il est vraiment très petit et désarmé. Mais la vie, c’est comme une boite de confiserie, on ne s’est jamais sur quoi, on va tomber.
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C'est une assez inorthodoxe manière de se faire “discret”, mais en soit l'épéiste n'avait jamais dit qu'il le serait. Cela faisait une parfaite distraction pour la fée pâle qui semblait presque se fondre dans le décor. Sa cible était l'élémentaire qui regardait inquiet les évènements se dérouler.

Sa taille avait beaucoup d'avantage dans ce genre de situation, comme par exemple facilement se soustraire à un champ de vision pour contourner les gens. Néanmoins dans le toué, c'était plus que de la discrétion dont il avait besoin. Utilisant sa magie pour amplifer ses réflexes et sa souplesse, la petite fée évitait avec brio la masse de jambe et de coccyx essayant de le battre en neige.

La panique ajoutait à la simplicité de la tâche pour l'assassin, qui se retrouvait en quelques coups d'ailes passant inaperçu derrière l'élémentaire de roche et à portée de sa gorge. Le reste se déroulait calmement. La couleur neigeuse de sa lame se laissait apercevoir un court instant hors de son étui en cuir, le temps de dessiner une ligne blanche partant de l'arrière à l'avant du coup de l'être composé de magie.

Un clignement d'oeil plus tard, la ligne blanche était remplacée par le néant, puis par des ruissellement de rouge perlant du coup de l'élémentaire, avant que cela ne se mette à gicler plus vigoureusement alors que les yeux de cette pauvre âme roulait dans son crâne.

Le spectacle d'hémoglobine attirait l'attention du chef, qui n'avait pas lâché son sac d'armes et de richesses. Avare jusqu'aux os, pensait la fée n'ayant pas demandé à être interrompu dans son travail de surveillance. Cette dernière se retrouvait devant le perturbateur en chef, n'ayant pas utilisé ses ailes, mais une liane ayant poussé depuis le manchon de sa cape et s'étant enroulée autour d'un piller pour tracter Falthène en avant.

“Tsk Tsk Tsk.”

Se contentait de faire les lèvres légèrement bleutées de la fée. Peut-être ce chef le reconnaissait-il. Est-ce que l'image d'un masque en forme de dragon à la crinière rouge lui venait à l'esprit ? Lui qui avait combattu du même côté que la fée à la faux ? Est-ce qu'il avait été protégé par le bouclier de cette dernière ? Sauvée in extremis par sa lame rudimentaire ? Ou avait-il toujours été trop lâche pour approcher la bombe a retardement qu'était le cannibale sur un champ de bataille.

“Rends-toi.”

Ce n'était pas de la pitié, cela se voyait dans les yeux de la fée, ni du respect pour quelqu'un étant tombé plus bas que terre, avec une lame noire menaçant de s'enfoncer dans son œil et une fée accrochée à son cou par les jambes. C'était un acte de pur sadisme. Parce que ce qui attends un ancien membre de l'armée du roi en prison donnerait envie d'une mort douce et rapide. Considéré un traitre par les adeptes de l'ancien régime et du nouveau, s'ils ne le tuent pas derrière les barreaux, il mourra d'anxiété et de crainte que le premier cas se produise.
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Je vois le petit être partir de toutes les forces de ses jambes minuscules et grâce à une agilité surprenante, évite tous les pieds des personnes présentes dans l’auberge, qui pour lui, doivent ressembler à des géants. Il vole même à un moment et se retrouve ainsi derrière le colosse, sortant une lame de nulle part avant de lui couper la gorge en un seul mouvement fluide.

Je suis très impressionné, je pensais que mon compagnon d’infortune se ferait massacrer en un tour de main, mais finalement, il a réussi à s’en sortir très bien et se retrouve devant le chef des bandits, lui demandant de se rendre. Mais c’est sans compter sur le second hybride, qui voyant ses compagnons tombés les uns après les autres, décide de prendre une mesure désespérée et agrippe la pauvre serveuse prostrée dans un coin et lui mettant une dague sous la gorge, nous indique :

Laissez-nous partir !

Puis, il désigne l’aubergiste de sa main libre :

Donne-nous ton argent où je l’égorge.


Je ne bouge pas, curieux de savoir s’il a vraiment caché de l’argent au royaume du Reike et c’est à priori le cas, car il passe derrière le comptoir, soulève des planches, vu le bruit que cela fait et en sort une belle bourse, bien pleine. Je le savais ! Ses livres de compte étaient incompréhensibles et cette attaque va nous éviter une longue recherche.

Maintenant, que j’ai vu ce que je voulais, avec ma magie de la Terre, je crée une boule bien dure au niveau du plafond, juste au-dessus du preneur d’otage, ce dernier étant bien trop occupé avec sa victime qui essaie de se débattre. Une fois celle-ci assez grosse, je le fais simplement tomber sur sa tête, et il s’écroule, proprement assommé, libérant ainsi la jeune femme.

Voyant cela, les deux derniers se précipite sur la porte, mais les clients leurs tombent tous dessus à bras raccourcis et une lutte épique s’engage. Il ne reste plus que le chef, toujours encombré de ses sacs remplis de butin et je me demande s’il va se rendre au petit individu qui le menace, dont j’ignore toujours la race.
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Il ne prêtait aucune, mais alors là aucune attention à ce qu'il se passait derrière lui. L'auberge pourrait être en feu qu'il s'en moquerait . Les perles brumeuses lui servant de rétines étaient fixés sur le visage distordu de l'humain en face de lui. Rage, crainte, souvenirs, tant d'émotions aussi futiles que comiques passait devant la fenêtre de son âme.

“Je ne vais pas me répéter.”

La lame s'enfonçait un peu plus, faisant perler sur son alliage noir des gouttelettes rouges et accélérant le rythme cardiaque du criminel. Le déshonneur ou la mort, probablement que ce dilemme était ce qui l'empêchait de faire un choix, mais dans les deux cas, il n'avait déjà plus aucun honneur aux yeux de la fée rousse.

“Je-”

Trop tard, la patience du déchu n'était pas illimitée. D'un mouvement simple de la main, il sectionnait une bonne partie de sa nuque, mais pas suffisamment pour le tuer sur le coup. Lavant sa lame à l'aide de sa maitrise de l'eau, il se retournait lorsque le corps lourd de l'humain tombait au sol, agonisant.

“Les astres décideront pour toi.”

Reposant les pieds au sol, les faisant rencontrer la marre de sang tiède sans y porter attention, la fée au regard sans vie portait son attention à la mêlée opposant anciens otages et voleurs. Le reike avait vraiment le combat dans le sang, même parmi ces gens lambda.

“C'était un usage bien peu intelligent d'une affinité avec la terre.”

Même s'il n'avait pas porté attention à ce que faisait le contrôleur, il avait gardé à l'œil le reste des voleurs, pour éviter les mauvaises surprises. Un simple rocher tombant d'une hauteur dérisoire ? Les inconnus dans cette action étaient bien trop nombreuses pour que cela soit vraiment efficace.

“Tu es chanceux que des débris n'ait pas également ouvert le crâne de l'otage, ou que ce bandit n'avait pas une constitution renforcée par la magie. Les hybrides ne souffre pas de leurs blessures, puisses-tu t'être raté d'une infime mesure, tu aurais du sang sur les mains.”

S'il avait été un garde royal, son rapport serait sans appel. Incompétent à la fonction. Mais dans les faits, on ne lui demandait pas de se battre, du moins pas en temps de paix relative.

“Passons. Je suis mal placé pour donner des leçons sur les dégâts collatéraux. J'imagines que cet argent dissimulé était ce que tu cherchais ?”
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Décapité ! Je pensais vraiment que le petit être allait faire prisonnier le chef de la bande qui avait eu la mauvaise idée de braquer cette auberge, mais il a changé d’avis et avant que ce dernier ne puisse lui répondre, il a tué froidement. J’ai beau en avoir beaucoup vu au cours de ma carrière, la vue de ce corps à qui il manque une bonne partie de sa nuque, qui tressaille encore sur le sol, me fait presque rendre mon petit déjeuner.

Finalement, grâce à un effort surhumain, je réussis à garder mon repas là où il doit être, mais je peux m’empêcher de reculer d’un pas quand l’assassin m’indique que je n’ai pas bien utilisé mes pouvoirs. J’ai pourtant agi avec beaucoup de retenu, nous avons au moins un voleur en assez bon état, ce qui est un véritable miracle. Si ma victime avait eu l’épiderme renforcé de magie, j’aurais essayé autre chose, en plus si cela était tombé sur l’otage, elle aurait été assommée, la masse n’étant pas suffisante pour lui fendre le crâne.

Toutefois, je ne dis rien de tout cela à mon interlocuteur, je suis brave mais pas suicidaire. La seule chose qui m’inquiète, c’est que je n’en ai peut-être pas terminé avec toute cette violence, car il me pose ensuite des questions sur l’argent et je lui réponds d’un ton ferme :

En effet, et inutile de vouloir le prendre, je t’en empêcherai. Il appartient au Roi et tu sais que sa justice est implacable.


C’est le moins que l’on puisse dire, le nombre de gibets a pratiquement doublé depuis son arrivé au pouvoir. D’ailleurs, la bagarre entre les malandrins et les clients est maintenant terminée et les deux membres du commando sont désormais à terre, en sang, j’ignore même si l’un d’eux respire encore, car je n’ai pas le temps de m’en occuper.

C’est maintenant l’aubergiste qui se met à genoux et m’implore :

Je vous en supplie, soyez compréhensif, les taxes et tout cela.

Puis à voix basse, il nous propose :

Toute cette bourse est à vous, si vous acceptez de ne rien dire.

Je le regarde avec pitié et je lui réponds d’un ton ferme :

Les actes entraînent des conséquences.


Toutefois, je ne suis pas tranquille, ma magie du métal est toujours en place sur mon épée et je me tiens prêt à créer un mur de terre tout autour de moi si le petit humanoïde m’attaque.
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Il semblerait que le contrôleur ne soit pas un naïf complet, bien qu'un mauvais stratège. Si son affinité était la terre, il n'avait pas grande chance de pouvoir vaincre Falthène, une chance donc pour lui qu'il n'ait pas pour mission de se débarrasser de lui.

“Je ne suis pas suicidaire, je suis mieux payer sous sa botte que contre de toutes manières.”

Quel pitoyable spectacle qu'était celui montré par le gérant de cette auberge, enfin, futur non-gérant de l'auberge plutôt. C'était une évidence qu'il allait vite disparaitre de la circulation, on ne volait pas impunément au roi.

“On ne peut être plus d'accord. Je te conseilles de préparer ton héritage, s'il te reste quelque chose après le procès.”

Ricanant, le petit être se tournait vers le contrôleur, le voyant prêt à dégainer au premier gwack. Comme s'il avait une chance.

“Voyons, ce serait malvenu d'attaquer quelqu'un qui t'as juste aidé. Puis j'ai les réflexes très susceptibles, ce serait dangereux d'en provoquer un non ?”

Secouant la main, la fée sous couverture se dirigeait vers la porte pour s'abaisser au niveau des deux bandits battus à mort. Cela avait du être très douloureux, parce que le résultat était très sale. L'un des deux semblait avoir survécu, pour plus de torture néanmoins pour lui faire cracher tout ce qu'il savait.

“Pas la peine de vous dire que vous tous allez rester ici le temps que les autorités arrivent, n'est-ce pas ?”

Tagar Reys
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Je comprends grâce aux mystérieuses paroles de mon interlocuteur, qu’il travaille également pour le Roi, ce qui est un grand soulagement pour moi, je n’aurai pas encore à me battre. Il parle ensuite à l’aubergiste, puis à un des bandits, pendant que les consommateurs finissent tranquillement leurs boissons, contents d’eux.

Pour ma part, une fois, la bourse contenant le larcin du maître des lieux à l’abri, je soulève la barre bloquant la porte pour que les gens puissent à nouveau entrer. En plus, j’ai de la chance, car une patrouille passe juste à proximité, il faut dire aussi que leur nombre à grandement augmenter depuis la tentative de guerre civile.

Je leur fais donc signe et après leur avoir brièvement expliqué la situation, je les regarde faire leur boulot. Pendant ce temps, je retourne voir le petit être, dont je n’arrive toujours pas à deviner la race et je lui tends la main, en lui disant :

Je te remercie pour ton aide, sans toi, la situation serait devenue ingérable.

Il est vrai que je ne suis pas un guerrier, tuer un autre être par surprise est une chose, mais combattre à l’épée est loin d’être dans mes cordes. En plus, je déteste salir mon uniforme, les vêtements noirs sont vraiment difficiles à entretenir, heureusement que ce sont mes esclaves qui s’en occupent.

Il ne me reste plus qu’à ramasser mes différentes affaires et reprendre le chemin du palais, il me faut encore compter ce qu’il y a dans la bourse, faire la différence entre le manque à gagner pour la couronne et la somme confisquée, ajouter à cela les amendes et faire mon rapport. Je pense que vingt années d’esclavages du régent devraient pouvoir éponger sa dette, à moins que mon chef, décide de faire un exemple en le condamnant à une peine de prison, de toute façon, ce n’est plus de ma compétence.
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