Champion inconnu en terre connu Rengoku Il ne restait plus que quelques jours avant le tournoi. Quelques jours, qui semblaient si lointain pour un événement qui marqua l’histoire une nouvelle fois. D’ici quelques jours, le royaume entier, et par écho, l’entièreté du Sekai, probablement, apprendra la grossesse de la Reine. Quelques jours, avant que la protection de la Reine ne devienne une absolue priorité. Évidemment, le Couple Royal était à l’origine de la création de ce rassemblement tant attendu, mais ce ne sont pas eux qui s’occupaient de l’organisation détaillée. Néanmoins, chaque décision importante était soumise à validation par au moins l’un des deux. Le tournoi allait rassembler bon nombre de personnalités du royaume ainsi que le peuple, il était important que tout soit absolument parfait afin de rendre honneur à la raison de celui-ci. Personne ne savait pour l’enfant royal. Personne encore ne se doutait de la véritable utilité de ce Tournoi et beaucoup pensait que c’était juste un moyen de réunir le peuple. Mais bon, les rumeurs vont de bon train. Aujourd’hui, Tensai avait eu une entrevue avec Erik Dyalriff, un des maîtres de l’arène, un excellent orateur et surtout un organisateur hors pair des combats dans cet édifice. Ensemble, ils ont pu discuter des déroulements des combats ainsi que le format somme toute plutôt original qui était prévu. C’était assez rare d’organiser ce type de jeu, mais pourquoi pas ! Cela allait donner du piquant et surtout donner un formidable divertissement aux spectateurs. Finalement, la discussion s’était relativement bien passée malgré les longues heures qu’elle avait prises dans la journée, plutôt occupée, de ces deux personnalités. L’astre solaire commençait doucement la fin de sa descente, signifiant l’arrivée imminente du début de soirée. Les deux hommes avaient partagé leurs avis sur les combats durant quasiment toute l’après-midi et il était désormais l’heure de vaquer à d’autres occupations. Bien qu’il avait passé la matinée en compagnie de sa charmante épouse, le Roi et la Reine s’étaient séparé pour la suite de la journée, ayant tous deux des choses à régler de leurs côtés. Le chef de guerre se ravissait de retrouver sa chère et tendre afin de passer une soirée agréable et parler de la vie ; et surtout de l’avenir. Un enfant n’était pas anodin, surtout leur rang social et tout allait changer dans leur vie. La vie au palais devrait donc subir des changements notamment en termes de sécurité. Bon nombre de gens ne souhaitaient pas le bien de Tensai Ryssen, chef barbare et vainqueur de la guerre qu’il avait provoqué. Il ne faisait aucun doute que certains, aussi idiot qu’ils soient, voudrait s’en prendre à la progéniture royale. C’est donc avec ce genre de pensée en tête, que le drakyns foulait de son pas lourd les longs couloirs de l’immense palais dans la direction d’un havre de paix, là où il pourrait prendre le temps de réfléchir. Toutefois, sa démarche fut stoppée par la vue d’une personne qu’il ne semblait avoir jamais vue au sein de la demeure royale. Une silhouette aux longs cheveux blancs, de dos, déambulait dans le dédale d’allée. Sans trop réfléchir, d’un réflexe protecteur, le Roi s’élança sur cette ligne droite à une vitesse surhumaine et s’arrêta à un petit mètre de l’intrus en lui posant violemment la main sur l’épaule. - Qui es-tu ?! |
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Roi du Reike
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Entrée au palais
Rengoku avait passé la plupart de ses journées à s’entraîner en vue du tournoi qui approchait pas à pas. Elle n’avait pas spécialement l’esprit de compétition, mais elle aimait se battre, et pour une fois, ce combat avait une cause.
La Lumina avait, plusieurs jours auparavant, après une mission républicaine d’escorte de bateau, reçue une lettre. La lettre venait de la Reine du Reike en personne, Eh oui, rien que ça. Ayshara Ryssen lui avait personnellement demandé d’être sa championne, l’invitant donc au tournoi.
C’était une tournure d’évènements auquel la Luciole n’aurait jamais pu prévoir. Elle n’avait jamais rencontré ni vu la Reine des dragons, et pourtant, elle se vit proposer un rôle important, malgré son statut de vagabonde. D’après la lettre reçue, un ami de la Reine lui aurait parlé d’elle. Sûrement Maara.
Quoi qu’il en soit, Rengoku avait déjà répondu par la positive avec une lettre elle-même, et avait commencé ses préparatifs. Mais à vrai dire, elle avait depuis toujours voulu rencontrer le couple royal. Et selon elle, c’était la bonne occasion.
Une fois sa routine matinale achevée, dans des vêtements propres, elle prit la direction du Palais d’Ikusa. Elle n’avait jamais vraiment tenté une approche aussi directe, aussi elle ne savait pas à quoi s’attendre.
Elle finit par arriver devant l’entrée principale, marchant sans le moindre doute sans s’arrêter, tout en observant le palais. Une lance fut cependant placée devant elle, les gardes faisant leur travail.
« Halte ! Pas un pas de plus ! Quel est le motif de votre venu ? L’entrée du palais est interdite ! »
Bien professionnel que ce garde. Rengoku, deux grands yeux sur le visage, fut ramenée à la réalité.
« Oh. Je désire une entrevue avec la Reine. Attendez, je vous trouve ça. »
Elle mit son gros sac à terre et se mit à fouiller dedans pendant quelques secondes, avant d’en retirer la lettre, intacte.
« Tenez. »
Elle la tendit à un des gardes, qui l’ouvrit, curieux. Il la lut, et la fit lire à son collègue.
«…C’est bien la signature de la Reine. Vous pouvez passer. Cependant, au moindre acte suspect, vous serez abattus sur place. »
Décidément. Mais, souriante telle une enfant, Rengoku les remercia, avant de récupérer la lettre et de s’engouffrer dans le palais royal.
Vint alors la première difficulté : elle n’avait absolument aucune idée d’où aller. Elle observa la riche décoration et architecture du palais en silence, les mains dans les poches, avant de prendre une direction au hasard.
Elle ne croisa personne, elle s’attendait pourtant à ce que le Palais soit plus animé que ça. Quelquefois, elle tentait sur son odorat pour peut-être humer un parfum lointain, mais rien. Son ouïe ne lui ramenait que des bruits lointains sans grande importance. Alors elle marchait.
Soudain, après elle ne savait combien de temps à déambuler, elle entendit quelque chose. Derrière elle, mais elle n’eut pas le temps de se retourner, c’était trop rapide. Une main se posa sur son épaule, une main énorme, et une voix profonde, autoritaire lui demandait qui elle était.
Elle se retourna. Elle vit un homme, très grand, très large. Pas autant que Brak, mais plus proche d’Agrus. Il avait d’ailleurs lui aussi des cornes noires sur la tête et des cheveux argentés.
Surement un garde ? Non, il n’a pas d’armure… est-ce que ?
«Oh. Bonjour. Mon nom est Rengoku. Désolé si tu n’as pas été prévenu de ma présence, je suis venu rencontrer la reine. Ceci devrait expliquer pourquoi je suis ici. »
Elle sortit la lettre de sa poche en la tendant devant elle. Prise d’un doute, elle préféra demander.
« Tu es Tensai, n’est-ce pas ? »
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Roi du Reike
Champion inconnu en terre connu Rengoku La première pensée de Tensai à la vue de cet intrus qui semblait plutôt perdu fut « abrutis de garde ». Évidemment, laissez rentrer une inconnue dans le palais royal sans accompagnement, quelle idiotie. Les règles allaient se renforcer à la suite du Tournoi et ce genre d’erreur ne serait, plus jamais, permis. Il y avait au moins deux têtes qui séparaient le Roi et celle aux cheveux blancs. La main de celui-ci englobait largement toute l’épaule, somme toute assez musclée, de l’intrus et pouvait sûrement la lui broyer d’un simple geste. Toutefois, tant que la petite maline n’aura pas répondu à sa question, l’emprise ne sera pas lâchée d’un iota. D’ailleurs, d’une sérénité assez impressionnante, celle à la chevelure blanche ne tarda pas à répondre plutôt nonchalamment au chef de guerre. Décidément, cette Rengoku ne doutait de rien. Une fleur entre les dents, elle se pointe comme si de rien était dans la demeure des souverains de tout un peuple, pour « rencontrer la reine ». Toutefois, une chose retint l’imposant poing du Ryssen qui allait percuter et fracasser la mâchoire de cette idiote. Une lettre. Il ne l’a lu pas en entier, mais reconnu la signature ainsi que l’écriture de sa bien-aimée. Alors comme ça, cette insolente ne faisait pas de l’humour ; elle avait bien une rencontre de prévu avec Ayshara. Et bien la visite est annulée maintenant. Étrangement, l’insolence de Rengoku lui donnait une impression étrange. Elle ressemblait d’une certaine manière à quelques grands guerriers du clan Ryssen. À ne jamais douter d’eux même et à se foutre royalement des interactions sociales. Son impertinence, serait-elle à la hauteur de sa force ? Il serait intéressant de le savoir… Par réflexe, la poigne du guerrier se resserra sur l’épaule de la jeune femme. - Je suis bien Tensai. Et pour toi, la visite s’arrête là. Toutefois, une pensée parcourut l’esprit du drakyn. Il se rappelait d’une discussion avec sa tendre femme où elle lui annonçait avoir fait appel à une femme pour la représenter au sein de l’arène durant le Tournoi à venir. Vu le contenu de la lettre, il s’agirait donc d’elle ? Hum. C’est visiblement bien « personne ». Elle n’est jamais entrée dans le palais, et au vu du contenu de la lettre, ses abrutis de gardes ont dû penser que c’était quelqu’un d’important qui connaissait la bâtisse. Mais une question le taraudait parmi toute celle qu’il avait en suspens. - Donc c’est toi ? La personne qui va représenter la Reine ? Il marqua une courte pause, toisant du regard, de haut en bas la fameuse « Championne ». - Qui es-tu réellement ? Pourquoi la Reine t’a-t-elle choisie ? Le souverain du Reike relâcha l’épaule de son interlocutrice comme pour ouvrir une conversation intéressante. Certes, vu le visage menaçant de ce premier ainsi que la manière dont son poing droit était serré, on pouvait considérer que cette interaction relevait beaucoup plus d’un interrogatoire que d’une conversation… Mais il faut un début à tout n’est-ce pas ? |
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Entrevue
La question précédemment posée fut rapidement répondue par la positive. Rengoku se trouvait donc devant le roi de toute une faction, et ce dernier semblait apprécier l’épaule de la Lumina, puisqu’il appuyait dessus avec insistance.
Une description physique complète n’est pas a répété ici, mais Rengoku conservait tout son calme. C’était uniquement de la logique que de ne pas avoir peur, être méfiant, sur ses gardes, face à lui.
L’être en face d’elle était de nombreuse fois plus puissante qu’elle, et si ça ne suffisait pas, il était chez lui, entouré de potentiels renforts, dans un immense palais semblable à un labyrinthe qui regorge sûrement de secrets que Rengoku ne possédait pas.
La Lumina avait pour l’habitude d’analyser rapidement chaque situation, d’éternellement peser le pour et le contre… mais là, pas besoin, vraiment.
S’il voulait qu’elle meure, elle mourra.
Alors autant qu’elle reste naturelle. Avoir peur ne l’aidera pas.
Donc, avec la même expression sur le visage, elle continua de planter ses grands yeux dans les siens.
Malheureusement, tout en se présentant, il lui indiqua que c’était la « fin de la visite ». Sans voir la Reine, donc. Bon, au moins, elle était tombée sur lui, c’est déjà ça.
Elle avait entendu énormément de choses sur le comportement du Roi, donc elle pourrait confirmer ses rumeurs.
Visiblement, il voulait connaitre… qui elle était, et pourquoi la reine l’avait choisie.
Elle reviendrait sur la visite plus tard. Au moins, son épaule était désormais libre. Il devait sûrement avoir compris que, de toute façon, elle ne chercherait pas le conflit.
« Et bien, à moins que la décision ne change, oui, je suis la désignée championne de la Reine. Ce pourquoi elle m’a choisi ? Je l’ignore moi-même. A vrai dire, je comptais lui poser la question. Elle a mentionné avoir entendu parler de moi grâce à un contrôleur Royal, mais rien d’autre. »
Elle prit une petite pause, toujours d’une totale neutralité sur son visage, avant de continuer.
« Qui je suis réellement ? Mon nom est Rengoku, je suis une Lumina, et j’ai atterri sur le continent il y’a un peu plus de dix ans maintenant. J’ai majoritairement vécu à Shoumei, mais je suis vagabonde. J’ai arpenté beaucoup d’endroits pour trouver quelle faction rejoindre. A vrai dire, je suis en train de le faire en ce moment même. Je pense que c’est tout, mais si tu as d’autres questions, n’hésite pas. »
Elle pensait honnêtement avoir dit les informations importantes à savoir sur elle -c’est-à-dire, pas grand-chose-. Bah, s’il veut des précisions, il les demandera, à vrai dire.
Pas vraiment question de laisser un silence s’installer non plus, pour une vagabonde comme elle, discuter seule à seul avec un Roi était une occasion à ne pas manquer.
« Quand tu dis que la visite est terminée… j’imagine que tu ne me laisseras pas voir la Reine. Pourrais-je au moins savoir pourquoi ? Et… si tu me permets, depuis que j’ai entendu ton arrivée sur le trône, il y’a une question que je me suis toujours posé te concernant. »
Une question stupide. Mais qui, honnêtement, l’intriguait.
« Pourquoi voulait-tu devenir Roi ? »
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Feat. Rengoku
Tensai souffla du nez, amusé de voir la nonchalence dont faisait preuve son interlocutrice. Elle qui s’était introduit dans le palais pour rencontrer la Reine et qui faisait désormais face au plus grand guerrier du Sekai. Elle ne semblait pas douter d’elle-même une seule seconde, était-ce de l’insolence ou de la reddition ? Savait-elle qu’elle n’avait aucune chance en jouant la carte de l’aggresivité ou était-elle sûre de le vaincre en duel si combat il devait y avoir ?
Tout ça rendait cette rencontre plutôt intéressante. A vrai dire, le suzerain du Reike ne souhaitait pas réduire en bouilli cette jeune femme à la blanche chevelure… pour l’instant en tout cas. L’impertinence de l’intru l’amusait grandement. Si ces deux là c’était rencontrer quelques mois ou années plus tôt, il est fort à parier que la lumina aurait recu une proposition de rejoindre le clan Ryssen.
Le chef de guerre avait entendu parler des luminas ainsi que des ombras, des êtres venus d’une ile à l’ouest naissant adulte et capable de contrôler la lumière ou les ombres comme une extension de leur propre corps. Une magie particulièrement puissante et destructrice selon l’utilisateur. Toutefois, la carrure physique de cette petite Rengoku se rapprochait beaucoup plus du guerrier que du mage. Etrange pour un être issu de la nature elle-même. Les élémentaires ont beaucoup plus tendance à se tenir loin des affrontements d’ordinaire. En tout cas de ce qu’il en savait et de ce qu’il avait vu.
Au vu des propos tenu par la lumina, Ayshara pense-t-elle que celle-ci ferait une bonne recrue pour le Reike ? Souhaitait-elle la recruter pour un projet en particulier ? Tensai savait que son épouse s’y connait assez profondément en magie, et un être originaire de l’ile Lumin’Ombra a une source importante de magie. Il devrait lui poser la question directement pour connaitre les intentions de sa chère et tendre. Déjà, rien que le fait qu’elle ait choisit une personne extérieure à la nation est étrange. Toutefois, le Roi avait confiance en sa femme et ses décisions. Si Rengoku avait été choisis en tant que Champion alors il devait y avoir une bonne raison.
Alors que les deux se tenait encore au milieu d’un des couloirs de la bâtisse royale, l’intru ne se gêna pas à continuer son monologue avant de finir sur deux questions. Evidemment, il prit la peine de ne pas répondre à la première. C’était une question débile qui ne nécessitait pas une réponse si la femme à la chevelure blanche avait un peu de jugeote. Elle avait le souverain de tout un peuple devant elle et celle-ci osait demander la raison d’une décision.
Ha. Ha. Ha.
C’est le Roi.
Toutefois, la deuxième question était bien plus intéressante. Et c’était une question que lui-même s’était posé par le passé. Etrangement, l’humeur de Tensai s’était calmée et celui-ci se mit à marcher en emportant à ses cotés l’invitée de la Reine. On pourrait croire, de loin avec une mauvaise vue et en ne connaissant pas le Roi, que c’était deux vieux amis qui discutaient du bon temps après s’être retrouvé dix ans plus tard.
Alors que le drakyn s’apprêtait à répondre à une des plus grandes questions qui avait hanté sa vie, il eut un flash qui sembla durer plusieurs minutes mais qui se déroula en une fraction de seconde. Une vision d’un passé lointain ou d’un rêve idyllique, comme une image créée par le Destin lui-même. Il prit alors la parole.
- On ne devient pas Roi. On née Roi et on récupère seulement le trône qui nous reviens de droit. Le Reike m’appartiens, je l’ai seulement repris.
A contrario de toutes les rumeurs qui trainaient à son égard, Tensai n’avait pas plongé dans une rage berserk et servit du Rengoku farcie au diner, il semblait calme, marchant cote à cote avec la lumina à ses côtés.
-Après avoir vécu à Shoumei, pourquoi ne pas les avoir rejoint définitivement plutôt que vivre une vie d’errance ?
Le barbare connaissait ce mode de vie. Vivre au jour le jour, bougeant sans cesse jusqu’à trouver un but fixe à atteindre. Après tout, avant de devenir chef de clan puis Roi il était aussi passé par la case « vagabond ». Un petit bout d’homme que la vie a épargné dans un but bien précis. Une volonté divine peut-être ? … Qui sait ?
Après avoir marché quelques mètres et avoir tourné deux fois, Tensai s’engagea dans une salle où l’entrée n’était démarqué que par un épais rideau rouge et deux gardes postés à l’entrée qui saluèrent respectivement leur souverain. C’était une des salles de détente du palais, une magnifique vue d’Ikusa était facilement observable du balcon tandis que sur les murs, des plantes vertes grimpants chaotiquement le mur ayant pied dans deux petits bassins d’eau alimenté par une fontaine en forme de dragon. Des assises confortables faites de coussins et de tissus colorés étaient éparpillés un peu partout dans la pièce alors que deux bancs se faisant face, semblant extrêmement confortable trônaient au milieu de la pièce. Le Ryssen s’assied sur l’un deux.
- Alors Rengoku ? Pourquoi avoir accepté l’invitation de la Reine du Reike, toi simple vagabonde sans attache ?
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Discussion
Tensai s’était, pour le mieux, visiblement calmé. Rengoku mit cela sur le compte du fait qu’il n’aurait aucun mal à s’en débarrasser si elle tentait quoi que ce soit, mais elle n’exclut pas le fait qu’il puisse tout simplement être comme ça naturellement : bien que de nombreuses rumeurs et témoignages circulaient sur lui, la Lumina essaya au maximum de surtout se fier à ce qu’elle avait devant elle.
Elle marchait donc à côté de lui, le laissant la guider. Elle était perdue, de toute manière, elle n’allait pas se mettre à partir dans la direction opposée alors qu’ils parlaient. Même si bon, elle était là pour la reine, le roi était tout aussi intéressant… moins les questionnements sur la lettre, en tout cas.
Et quant à la raison de pourquoi la « visite était finie » … rien. Hm, peu importe. Elle n’allait pas insister, autant saisir ce qu’il y’a d’autre plutôt que de buter là-dessus pour l’instant.
Et enfin, vint une réponse qu’elle désirait vraiment savoir : la raison pour laquelle Tensai était devenu Roi.
Et on ne va pas se mentir, la réponse n’était pas très… convaincante. Déjà qu’elle trouvait le principe de légitimité quand au trône discutable, car ne se basant pas sur les compétences mais sur le sang (ce qui ne faisait pas de sens à ses yeux), lui n’avait même pas ça pour avoir au moins pour lui l’opinion publique de son côté. Juste… le Reike lui appartenait ? Une réponse fortement égocentrique, et pour l’instant en tout cas, dénuée de valeur.
Mais comme vu auparavant, la réponse en elle-même n’est pas le plus important, c’est la manière de répondre qui compte surtout, dans l’ensemble.
Et vint le tour des questions en retour ! Cela serait peut-être plus intéressant qu’elle ne l’espérait, voir même, agréable. Elle aimait discuter, et elle n’aurait jamais cru atteindre le Roi aussi facilement.
Elle fut finalement amenée dans une salle gardée, et bien évidemment : pas de Reine à l’horizon pour la Luciole à côté du Drakyn. La salle était très jolie, la vue sur la ville encore plus. Tensai s’assied sur un des sièges, et la Lumina, sans trop hésiter, fit de même, en s’asseyant du mieux qu’elle pouvait en face de lui.
Deux questions furent posées à la Lumina, à peu près sur le même thème : ses objectifs. Pourquoi avoir erré, plutôt que de rejoindre directement Shoumei ? Et aujourd’hui, pourquoi répondre à l’invitation de la Reine, si elle n’avait pas pris de décision auparavant ? C’était pertinent.
« Pour répondre à la première question, j’ai vécu un peu moins d’un siècle sur mon île natale. Alors dès que j’ai rejoint le continent, ma première envie était d’apprendre, d’observer et de découvrir. Rejoindre aveuglément une faction n’aurait apporté que des restrictions, et à force de vivre en vagabonde, je n’en ressenti pas le besoin, et plus j’en apprenais sur les factions, plus il était dur de faire un choix, alors je n’en fis aucun. »
Elle parlait à un rythme modeste. Elle ne prenait pas son interlocuteur pour un idiot, mais visiblement, c’était une vraie conversation, alors elle ne se pressait pas. Après une petite pause, elle reprit :
« Et bien, pour être franche, l’opportunité était belle, non ? La Reine en personne qui me donnait l’autorisation de participer à un tournoi, rien que cela m’aurait déjà plu, les occasions de se battre correctement sont rares. Et en plus de cela, plus important encore, elle a mentionné ses intentions d’abolir progressivement l’esclavage, une cause dont je partage l’objectif. Et seule, je peux des personnes une à une en hors la loi, mais cela ne traite que les symptômes du problème et non pas la source. Discuter de cela était d’ailleurs ma raison d’être venue ici. Je souhaite changer des choses au Reike, et le faire de l’intérieur est plus efficace, et plus pacifique… la plupart du temps. Et comme je l’ai déjà dit, je souhaite rejoindre une faction, alors forcément, cela a attiré ma curiosité. »
La vagabonde, à vrai dire, ignorait le point de vue de Tensai sur l’esclavagisme, mais en toute logique, il ne devait pas être contre, sinon, le changement se serait déjà fait, au moins un peu.
Enfin, elle avait déjà demandé, et globalement, la théorie serait qu’il n’en a rien à faire. « Que les faibles se débrouillent. » Quelque chose comme ça.
Rengoku n’avait aucunement envie de prendre des pincettes, bien qu’elle ne soit bien évidemment pas dans le conflit. Comme avec n’importe qui. Elle disait ce qu’elle pense.
« Quoi qu’il en soit, j’espère que le tournoi se passera bien, car il semble célébrer quelque chose que j’ignore. »
Personne ne pouvait prédire le futur, après tout. Et, bien que curieuse, Rengoku se dit que si la raison du tournoi n’était pas mentionné dans la lettre, alors poser la question serait inutile. Elle devait tout simplement poser une autre question. Elle en avait bien évidemment des tas, mais laquelle lui demandait le plus de réponse…
Une. Une qui pourrait très bien faire tomber sa tête, mais aussi la remplir d’informations.
Alors sans y réfléchir, elle demanda :
« Si je peux continuer dans mes questions… n’as-tu vraiment aucune pitié pour les personnes ne souhaitant pas se battre ? Lors de l’attaque organisée sur le bateau de marchandise républicain il y’a de ça plusieurs, tu avais bien donné l’ordre de ne laisser aucun survivant. Pourquoi ? Les hommes étaient déguisés, alors les survivants n’auraient même pas pu dénoncer cet acte.
Et si tu te poses la question, j’étais effectivement sur le bateau républicain en tant que mercenaire. »
Effectivement, c’était… osé. Elle ne disait aucunement ça pour le provoquer, son ton était aussi naturel qu'auparavant : elle voulait juste savoir à qui elle avait à faire, et ce genre de questions était vraiment critique pour en savoir plus sur lui.
Et si elle pouvait discuter sans devoir tenter de se battre, ça lui irait mieux.
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Tensai et Rengoku se faisait désormais face dans la petite pièce qui semblait extrêmement confortable, entre le petit bruit de l’eau s’écoulant de la fontaine ainsi que de la brise animant les différents tissus colorés, il y avait une ambiance vraiment paisible. Évidemment, la différence de carrure entre le drakyn et la lumina était significative et ce premier pourrait surement faire disparaitre l’intrus assez facilement, mais ce n’était pas le but de cette discussion.
Étrangement, alors que ce n’était qu’une ermite inconnue, Tensai trouvait en elle quelque chose qui aurait pu la conduire au sein de son clan s’ils s’étaient rencontrés plus tôt. Et puis, surtout, le Roi désirait connaitre en détail celle qui avait été choisie pour représenter sa tendre épouse dans l’Arène. Il y avait tant d’excellents combattants au sein du Reike. Pourquoi elle ?
Tandis qu’ils étaient tous deux confortablement assis, le jeu des questions-réponses commença réellement. À vrai dire, la première réponse de Rengoku amusa légèrement le chef de guerre. Alors, comme ça, incapable de faire un choix ? Préférant manger à tous les râteliers comme un rat en manque de nourriture ? Hum.
La suite de son monologue était quand même bien plus intéressante. Enfin l’être de lumière expliqua ses raisons personnelles d’avoir accepté. Toutefois, alors que la première partie semblait louable et digne de respect, la deuxième tiqua le Roi.
Il est vrai que les occasions de se battre honorablement se font rares et le tournoi sera un parfait moment pour montrer ses capacités de combats. C’est aussi dans ce but qu’il a été imaginé, afin que les plus dignes combattants prouvent leur valeur à la Couronne, mais aussi au peuple.
Cependant, à la mention de l’abolition de l’esclavage, Tensai releva le buste, croisant les bras devant lui, attendant patiemment la suite des explications de son interlocutrice.
Le drakyn se mit à rire. Mais pas un rire à gorge déployé à la suite d’une bonne blague. Non, un rire plus grave… plus sombre. Comme un rire d’agacement, nerveux ? Décidément, la lumina avait choisi les pires mots pour leur conversation.
Tensai baissa légèrement le torse afin d’être à la hauteur de la vagabonde et la regarda droit dans les yeux.
- écoute-moi bien moucheron. Toi qui es incapable de choisir un peuple tu oses te mêler d’histoires qui ne te concernent pas entre deux nations ? Qu’est-ce que tu sais de la République ? Hein ? Que connais-tu de leur fourberie, de leur avarice ainsi que de leur stratagème pour devenir de plus en plus riche ? Tu ne sais rien. Tu n’as été qu’un pitoyable mercenaire. Finalement, toi qui défends l’abolition de l’esclavage, tu te mets au service de gens que tu ne connais pas pour combattre une cause que tu ne connais pas, comme un petit chien qui va chercher un bâton ?
Il fit une pause en se craquant le cou d’un côté comme de l’autre et posa sa main sur l’épaule de son interlocutrice, très proche de son cou. Il serra la main en y insufflant une très faible magie de feu, juste assez pour chauffer légèrement.
- Tu n’es qu’une vagabonde en quête d’un foyer que tu es incapable de choisir, et tu veux changer des choses dans un pays qui n’est pas le tien ? Tu te prends pour qui ? Une entité divine ? Il serra un peu plus fort la main en chauffant un petit peu plus. Les esclaves sont faibles. C’est pour cela qu’ils restent esclaves. S’ils ne sont pas capables de se sortir de cette condition, c’est qu’ils le méritent. Ce sont plus que des lois, ce sont les valeurs de tout un peuple.
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Température
Alors que Rengoku finit son petit monologue, Tensai se mit à rire. Un son mauvais, comme s’il sortait de ses tripes et que la bile lui montait.
Il se mit d’ailleurs plus bas, à la hauteur de l’invitée, comme pour appuyer sur le fait qu’il la prenait de haut, aussi bien sur le plan physique que sur le plan relationnel.
Et puis il se mit à parler.
Rengoku resta calme, car comme exposé précédemment, si elle devait se battre, elle perdrait, alors autant jouer sur la défensive.
A vrai dire, elle avait peur du tempérament du souverain. Selon elle, il était de ceux qui pouvait tuer sur un caprice. Mais cela ne suffirait pas à la faire s’écraser devant lui. Elle était là pour parler, et elle parlera.
En plus de quelques légères insultes, le Roi parla d’elle. De sa propension à se mêler « des affaires des autres », de la République. De leurs défauts, et la Lumina les connaissait, forcément. La raison pour laquelle elle n’avait pour l’instant pas porté son dévolu sur cette faction était que, bien que les problèmes étaient connus, ils étaient plus dur à attaquer. Pour une personne comme elle, s’occuper de la corruption est plus difficile que de remettre des égocentriques ivres de leur force à leur place. Du moins, c’est ce qu’elle pense.
Elle nota certaines phrases dans sa tête, prépara déjà ses réponses. D’autant que certains mots du souverain lui semblaient… culottés.
Il posa une main sur son épaule, la chauffant légèrement. Un peu trop pour que ça soit agréable, pas assez pour que ça soit dangereux. La chaleur monta un peu par la suite, la pression aussi, ce qui, instinctivement, fit regarder Rengoku vers son épaule, en coin. Cela lui faisait légèrement mal, mais elle y fit abstraction. Son visage était toujours totalement sérieux et neutre. Pas un sourire, pas une grimace, alors qu’il parla des esclaves.
C’était à son tour de répondre.
« Je ne prétends pas connaitre vos histoires, et elles ne me regardent pas. Je suis allé sur ce bateau pour protéger des civils, rien d’autre. Si tu ne souhaitais pas voir la République utiliser de ces entourloupes pour profiter de la fragilité actuelle du Reike, tu aurais dû y penser pendant ton ascension. De plus, je ne suis certes pas une experte en la République et ces pratiques, mais contrairement à toi, j’y ai déjà mis les pieds. »
Inutile de le préciser, mais son ton n’était pas agressif. Elle énonçait des faits sans provocation. L’interprétation est votre sur la réaction à adapter, cependant.
Elle n’avait pas fini de répondre à tout, alors elle continua.
« Je ne cherche pas de foyer ; je cherche à aider les gens. Je ne suis qu’une vagabonde, il est vrai. Tout comme, il y’a quelques années, tu n’étais qu’un barbare. Les choses peuvent changer, tu en es la preuve. Et mon statut de vagabonde me permet au moins de choisir après quel bâton courir, combien de Reikois peuvent en dire autant ? »
Les phrases qui suivirent, elle, sembla plus personnelle. Son ton était un peu plus… animé.
« Et les esclaves ne sont pas plus faibles que d’autres citoyens. Le système judiciaire leur prive de tout droits. Il est aisé de se considérer plus fort qu’un autre quand ce dernier à les chaines au pieds, sa famille en otage, sa vie entre vos mains. Certains esclaves ne savent pas se battre, Tensai, mais la force a plusieurs formes. L’intelligence, l’ingéniosité, la maitrise de soi, l’altruisme. Autant de choses enfouies sous des chaînes que certains n’ont même pas mérités. Mais le mérite est un autre débat, le système judiciaire également, et je n’ai pas que l’esclavage en tête pour aider les Reikois. Et oui, bien évidemment, vos valeurs ont certes des bons côtés, mais elles ne sont pas toutes bonne à prendre. »
Elle n’avait pas d’autres questions à poser, peut-être que Tensai daignera à un moment répondre aux précédentes. Mais la discussion… avançait, tant bien que mal.
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Fiche du personnage
Race: Drakyn
Vocation: Guerrier
Alignement: Chaotique neutre
Rang: S - Chef de faction
Roi du Reike
Champion inconnu en terre connu
Feat. Rengoku
Tensai se tenait devant la championne de la Reine, la lumina qui avait eu les faveurs de la femme la plus puissante du pays, une simple vagabonde qui ne faisait que voyager. Il fallait bien l’avouer, elle qui n’était qu’un inconnu dans ce vaste monde avait réussi à taper dans l’œil de la souveraine reikoise. De toutes les personnes peuplant ce monde, parmi tous les guerriers combattant sur ces terres, Ayshara a choisit Rengoku.
Bien que le Roi eût l’air plutôt menaçant en tenant fermement l’épaule de son invitée, ce premier l’écoutait attentivement. Globalement, la discussion était intéressante et si les questions étaient bien posées, des informations importantes pourraient être dévoilées.
Dès lors la première réponse, le chef de guerre relâcha son emprise et se redressa sur son siège. Vu le comportement plutôt calme de la championne, il n’était pas nécessaire d’être agressif. Celle-ci savait pertinemment qu’elle ne pourrait lutter dans un duel. Ou alors c’est qu’elle a sacrement confiance en elle… Ce qui serait stupide.
Le Ryssen croisa les bras devant lui, écoutant avec attention chaque mot qui sortaient de la bouche de la jeune femme. Elle semblait définitivement convaincue de ses idéaux de beau chevalier blanc qui aide la veuve et l’orphelin. Toutefois, son avis sur le système judiciaire du Reike était bien tranché et surtout assez négatif. Soit.
Une fois sa tirade terminée, Tensai reprit la parole d’un ton étrangement calme. La discussion était intéressante. Après tout, il était désormais sur le trône et des avis étranger sur le fonctionnement du pays, c’était parfois bon à entendre. Depuis son ascension, il n’avait guère eu le temps de changer beaucoup de chose dans le pays et c’est bien là une partie de la fureur des habitants du royaume. Toutefois, il ne fallait pas se leurrer, bien que le système « Draknys » était globalement assez vieillissant, une bonne partie du système était – aux yeux du barbare – plutôt correcte.
- Tu parles d’un système judiciaire que tu connais visiblement mal. Il n’est pas question de justice ici. Il est question de rang social. Evidemment qu’il existe plusieurs forces, sinon le monde ne serait qu’un tas de débris dirigés par des costaud sans cervelle. Toi qui sais te battre correctement, tu sais que dans un duel, ou même dans une guerre, la force physique ne fait pas tout. La preuve, tu es toujours en vie. Et je connais tout un tas de guerriers qui font probablement deux fois ta corpulence. Il marqua une pause et regarda attentivement tout autour de lui. La vie n’est qu’un combat à grand échelle. Si tu es née esclave alors trouve une astuce. Que ça soit par la force ou par la ruse, il y a toujours un moyen d’escalader l’échelle sociale. Nous donnons une chance aux enfants d’esclaves en leur offrant la même formation qu’a tous les citoyens de ce pays. S’ils ne sont pas capables de saisir cette chance pour s’extirper de cette condition, alors peut-être la méritent-ils ? Il y a bien des manières de sortir de l’esclavage et c’est pourquoi ceux qui en sortent deviennent citoyens et non criminels. Comme tu le dis si bien, je n’étais qu’un barbare en quête de survie. Tu n’es qu’une vagabonde sans foyer. Tout peut changer.
Il se leva et regarda du balcon, contemplant la splendeur d’Ikusa et la foule traversant les différentes rues, certains bruits et odeurs remontant péniblement jusqu’à cette fenêtre. Il faisait dos à son invitée, peut être même pouvait-elle tenter de lui assener un coup fatal, là ici et maintenant afin de régler les problèmes d’une bonne partie du peuple reikois. Tensai n’avait pas peur d’elle une seule seconde. Il reprit quelques secondes après la fin de ces précédents mots.
- Ne te berce pas d’illusions Rengoku. Tu ne pourras pas sauver tout le monde. Parfois, pour aider les gens comme tu dis, il faut en laisser mourir certains. Et vois-tu, en parlant de mal pour un bien, la Republique en est un. Ils pensent pouvoir nous posséder avec leur politique économique abusive. Mais bientôt tout ceci sera terminé. Et que feront-ils quand ils ne nous auront plus à leur merci ? Ils iront se planquer sous leur tas d’or ?
Tensai ne put s’empêcher de rire doucement et brièvement avant de faire un signe à Rengoku de venir le rejoindre à ses cotés pour regarder par la fenêtre.
- Regarde cette vue. Tu parlais de mérite à l’instant. J’ai mérité cette vue. J’ai vaincu les faibles. Et ce n’est pas que la force brute qui l’a emportée. Je n’ai pas fracassé les portes de la ville, elles se sont ouvertes au bon moment. Je n’ai pas pris le trône en défonçant les portes du palais. Je me suis marié à une femme que j’aime. Il prit une grande inspiration avant de continuer Le Reike est un beau pays. Mais il était gouverné par des faibles. Certains soldats ont été plus pénible que les anciens souverains. Ce pays ne doit pas seulement être beau. Il doit être fort. Et les citoyens qui ne le sont pas, sont juste bon à servir et renforcer les autres.
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Citoyen du Reike
Une vue dominante
Alors que ce dialogue tendu continuait son petit bonhomme de chemin, Rengoku fut agréablement surprise par quelque chose, chose qui contrastait avec les rumeurs au sujet de cet homme qui jusqu’à présent avait plutôt été confirmé : Tensai était calme. Il l’avait certes intimidé juste avant, mais voila qu’il reprenait une posture tout à faire normale, et un ton légèrement plus neutre, bien qu’il n’eût pas non plus l’air énervé précédemment.
L’ayant lâché, Rengoku se demande si, à vrai dire, il n’utilisait pas son apparence et sa réputation comme une sorte d’épreuve. Ils sont au Reike, après tout. Si quelqu’un à qui il adresse la parole tremble et bégaye devant lui, il pourrait ne même plus le considérer. Alors pour savoir de quelle trempe est son interlocuteur, il l’intimide. Peut-être, ou peut-être pas. Mais c’était une possibilité que la vagabonde considérait.
Le Souverain expliqua alors quelque chose à Rengoku : le Reike n’avait pas de justice. Il dit également qu’il n’était pas idiot et qu’il savait bien évidemment que la force avait plusieurs facettes. Finalement, il était moins insensible qu’on le disait… même si ça ne volait pas très haut en termes de compassion de ce côté-là. Mais malheureusement, la Lumina ne devrait pas s’arrêter là. Son but est de changer les choses après tout, et pour ça, il lui fallait convaincre.
Vient ensuite les paroles sur la république… inquiétantes. Et sur sa morale.
Bien qu’elle fût optimiste, elle ne l’était pas à ce point.
Quoi qu’il en soit, le visage de Rengoku se détendit un peu, prenant un ton encore plus léger. Une conversation à ce rythme serait, en plus d’être une chance incroyable, très agréable.
« Je vois. Je respecte ton point de vue Tensai, et en effet, tout n’est pas à jeter dans le système actuel, bien que je déplore personnellement l’absence de justice. Pour être honnête, l’abolition pure et dure de l’esclavage n’est pas ce que je souhaite, car non seulement le choc serait trop grand pour la population et entrainera des conséquences désastreuses… et surtout, dans les faits, cela sera dur à mettre en place. Pour l’instant, je souhaite te faire part de ceci : les esclaves gardent leurs conditions actuelle, mais cependant, ils devraient avoir accès à certains codes qui les protègeront.
Car tout rend le fait de sortir de l’esclavage difficile, peu importe le rapport de force. Et au-delà de ça… c’est un gâchis absolu. Certains lâches utilisent des esclaves comme l’objet de leur perversion et de leurs problèmes d’égo, n’ayant aucune répercussion en les mutilant, les tuant, alors qu’a conditions égales ils apportent beaucoup moins au Reike que ceux qu’ils enchaînent. Assurer l’intégrité physique et mentale d’un esclave serait, selon moi une chose dont tout le monde sauf ces malades bénéficieraient, et il y’a plusieurs moyen d’y arriver. »
Elle prit une courte pause, fin de la partie sur les esclaves.
« Et malheureusement Tensai, je sais que je ne pourrais pas sauver tout le monde. Personne ne le peut, et je ne fais pas exception. Je ne souhaitais pas donner cette impression non plus… mais je veux en sauver le maximum. Peu importe si c’est un, dix, cent, mille. En sauver le plus grand nombre, en faisant attention aux conséquences. Quant à la République, sache que je ne suis pas insensible aux répercussions de leurs manigances économiques non plus… mais j’espère que tout se réglera pacifiquement. Personne ne sortirait gagnant d’une guerre, pour l’instant. L’équilibre est dur à briser pour une raison. »
Là aussi, elle s’attendait à avoir une divergence d’opinions, ce qui serait totalement normal. Rengoku était pacifiste après tout.
Elle accepta l’invitation du Draknys à regarder par la fenêtre. Une belle, magnifique vue, à vrai dire. Ses yeux pétillèrent. Elle n’avait pas osé voler en haut du palais pour observer, mais cela donnait envie, il est vrai.
Tensai finit son dernier couplet, que Rengoku nota. Elle releva aussi qu’il n’hésitait pas à parler de son amour avec la souveraine. S’il disait vrai, alors la rumeur sur laquelle il avait épousé Ayshara purement par intérêt serait fausse également.
La force, donc. Aucun soucis à se faire là-dessus, d’une certaine manière.
« Je vois, Tensai. Je ne vais pas prétendre comprendre ce que tu ressens à ce sujet, mais sache que je ne suis pas là pour affaiblir le Reike. Je suis là pour tenter de le changer, et je ne le ferais pas si je ne considérais pas cela comme bénéfique. Il sera plus fort, d’une certaine manière. Si je réussis, du moins. Sinon, ça ne me regardera pas. »
En effet, le Reike avait des bons côtés, mais il y’en avait aussi des mauvais, et c’est pour ça qu’elle était là. Pour les poncer, voir les faire disparaître. Ou au moins, essayer.
Invité
Invité
Invité
Les yeux toujours rivés sur l’immensité de la capitale reikoise, il lâche un petit soupir de satisfaction. Cette cité, ce pays, sont à eux, et à eux seuls: la Couronne détient et administre la nation, et il ne se voit déjà plus sans sa Reine. Sa moitié, dont il ignorait l’existence jusqu’à il y a quelques mois, et grâce à qui il est enfin entier. Celle vers qui son destin, qu’il croyait uniquement conquérant, l’avait mené. Celle qui était sa conquête la plus importante, son prix le plus unique, celle qui comptait plus que tout, la mère de son enfant à naître. Car, s’il était le Soleil de ce nouveau royaume du Reike, elle en était la Lune, et jamais l’un ne va sans l’autre.
Les arguments de Rengoku, la lumina à ses côtés, le laissent perplexe. Sa réflexion est mûrement réfléchie, il en allait sans dire, et il sent dans son ton, dans ses yeux, et même dans la manière qu’elle a de se tenir qu’elle y croit dur comme fer. Une idéaliste en somme, même si elle montre un peu de retenue devant lui. Beaucoup peuvent rêver d’un monde juste, équitable et dans lequel tout le monde partirait avec des chances égales. Mais elle n’avait pas vécu le rejet, la cruauté, la profonde injustice de ce monde comme lui l’avait vécue. Une société égalitaire, qui se voudrait respectueuse de tous et chacun, est une société faible, qui ne tardera pas à plier le genou contre une invasion de ses voisins.
“La justice… Que dire de la justice dans ce monde, Rengoku? Le holmgang et le meurtre d’honneur sont-ils moins justes que les ordalies pratiquées en Shoumei, ou les jugements rendus par les tribunaux vérolés par la corruption en République?”
Son ton est pensif: cette réflexion, il l’avait déjà eu à plusieurs reprises, et il sait qu’il n’y a pas de solution miracle, quand bien même il aurait envie de changer cette facette des traditions reikoises.
“Non. Le holmgang place la destinée de chaque être bafoué dans ses propres mains, ce qui est bien plus juste que l’aléatoire des pratiques de nos voisins de l’Ouest, ou que la bonne volonté d’un juge acceptant des pots de vin à l’Est. La seule vérité qui compte est celle du plus fort, du plus influent, du plus riche. Au moins, en Reike, le combat est équitable.”
Il prononce cette dernière phrase d’une voix plus forte que les précédentes, et frappe la balustrade de son poing.
“Quant aux esclaves… On ne balaye pas des traditions millénaires d’un revers de main. Je ne m'étendrai pas sur mon opinion à ce propos, mais tu as de bien meilleures chances de trouver une oreille attentive auprès d’Ayshara.”
Un sourire contrit et las s’affiche sur son visage: ces sujets lui rappellent toute son impuissance en tant que souverain. Lorsqu’il avait mené ses troupes à l’assaut des cités reikoises, il avait fantasmé qu’une fois sur le trône, il ferait de ce pays ce qu’il lui en plairait, mais, au moindre de ses gestes, d’innombrables voix s'élèvent contre la sienne. Il pourrait les faire taire, bien entendu, mais il se retrouverait sans nul doute rapidement sans peuple à gouverner. La vie d’un chef de guerre à l’autorité absolue est décidément bien plus facile que celle d’un Roi, qui lui doit composer en prenant en compte les préoccupations du plus grand nombre.
“Et cesse de me parler de cette maudite République, va! Personne ne veut d’une telle guerre: la reconstruction et la stabilisation sont la priorité absolue du trône. Mais s’ils continuent de nous humilier de la sorte, alors ils devront se préparer aux conséquences. Notre patience à ses limites, et notre fierté n’est pas quelque chose que nous laissons impunément les autres maltraiter.”
La balustrade se fissure sous sa poigne qui se resserre au fur et à mesure qu’il présente ses opinions. Sa colère a encore pris le dessus, chose fréquente ces jours derniers. Peut-être est-ce l’annonce d'Ayshara à propos de sa future paternité qui le mettait tant à cran. Peut-être est-ce la lenteur protocolaire à laquelle les choses changent dans ce pays, en dépit de sa volonté. Peut-être sont-ce ses doutes, qu’il ne montrerait à personne, mais qui étaient tout de même bien là. Peut-être était-ce un mélange de toutes ces choses, mais il était las, et en colère.
Il se détourne de la vue plongeante sur Ikusa, et tourne le dos à la lumina. Il lui faut rejoindre Ayshara, car elle seule sait le canaliser, le calmer, mettre un terme à ses doutes et ses angoisses. Cette entrevue inopinée avec la championne de la Reine aura été charmante et un bol d’air frais de par l’honnêteté et le franc-parler de son interlocutrice, mais ne change ultimement rien dans ses plans. Il lui adresse un signe de la main en s’enfonçant dans les abysses de la demeure royale, sans même daigner se détourner.
“Maintenant, va, Rengoku. Et, lors de ce tournoi, prouve moi que la confiance que mon épouse a placée en toi l’est pour une bonne raison. Je considérerais toute autre place que la première comme un échec. Et Tensai Ryssen ne tolère pas l’échec.”
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Citoyen du Reike
Fin de visite
Tensai semblait satisfait de la vue qui se tenait devant lui, prenant une longue inspiration. Sentiment partagé avec Rengoku, bien les raisons soient totalement différentes.
Tensai critiqua alors la justice de ce monde, ou plutôt, questionna son existence, en comparant les pratiques Reikoises à leurs homologues Shoumeieines ou Républicaines. De ce que Rengoku en savait et de son propre point de vue, la République possédait le meilleur système parmi les trois existants. La question de la corruption était un autre sujet : le système de lois et de tribunaux pouvait en être dissocié, car elle n’affecte pas les règles, mais les gens qui les appliquent.
Elle n’était pas non plus d’accord sur le holmgang. Elle détestait cette pratique, et pourtant, Rengoku se savait plus forte que la moyenne. Statistiquement parlant donc, étant au-dessus de la masse, cela servait ses intérêts. Elle pourrait même prouver l’absurdité de la pratique en tuant une autre personne lors d’un holmgang, puis en avouant sa culpabilité ensuite. Cela prouverait que ce n’est pas les dieux qui s’occupent de ce jugement, mais uniquement de la force individuelle, et la force individuelle n’a rien d’équitable.
A la fin de son passage sur cette tradition Reikoise, le Roi semble s’échauffer, il tape du poing sans raisons apparentes. Un passage de sa vie qui remonte, peut-être ? Une anecdote enfouie sur ce sujet qui refait surface ? Elle l’ignorait. Elle plaignait juste la balustrade.
Sa réponse quant à l’esclavage, pour le coup, était partagée par Rengoku... le changement devra se faire lentement et par incrémentation.
Par contre, le commentaire sur la Reine...
« Je pensais aussi qu’Ayshara serait plus apte à discuter de cette question... ce qui était ma raison de venir ici, à vrai dire. »
...Du coup, si la Reine est un choix plus judicieux, la Lumina ne comprenait pas pourquoi elle ne pourrait pas la voir, mais tant pis, une rencontre avec Tensai était également très chanceuse pour elle, et elle en était très contente de ça.
Tensai, avant de partir en laissant Rengoku totalement en plan (il semblait irrité, pour une raison qu’elle ignorait), lui somma assez gentiment de ne pas lui parler de la république, en plus de la surprendre : il ne désirait pas la guerre, du moins, pas maintenant tant que le Reike n’était pas poussé à bout par les manigances des deux autres factions... tant mieux.
Il lui ordonna également de ramener la première place au tournoi, mais la Luciole n’avait que faire de tels titres. Elle ferait de son mieux et accepterait autant la victoire que la défaite tant qu’elle est légitime.
La vagabonde restait donc seule, à ce balcon, sans gardes ni escorte. Elle pourrait être un peu têtue et se remettre à chercher Ayshara sans permission, mais elle n’en fera rien. Elle avait eu une rencontre avec Tensai et elle s’en contenterait, surtout qu’elle s’était bien mieux passé que ce qu’elle espérait, vu ce que les rumeurs en disaient.
Et bien, une fois ceci fait, elle observa une dernière fois la ville, seule. C’était vraiment une belle vue.
Puis, ses yeux choisissant un toit au hasard, elle ferma les yeux, sentant une chaleur l’envelopper depuis l’intérieur, comme si elle suintait par ses pores, avant de la téléporter sur cette habitation désignée volontaire. Puis, sans mot dire, elle partit.