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Sahelle Saint-Just
Acte II : Par une nuit étoilée...  [Vaal] Sahell14
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Fiche du personnage
Race: Sirène
Vocation: Guerrier
Alignement: chaotique neutre
Rang: B
Noble du Reike
Sahelle Saint-Just
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Acte II : Par une nuit étoilée...

   
Avec Vaal Yesfaren 

L’eau bruisse soyeusement sur le sable, sur le grain doré et les morceaux de coquillages brisés, abandonnant dans son sillage humide, un peu d’écume frémissante. Un va et vient lascif, agréablement frais dans cette chaleur nocturne, étrangement apaisant après le tumulte de ces derniers jours. L’onde lèche mes chevilles, caresse ma peau nue avec douceur pour serpenter le long de mes jambes, de ma taille, de mon corps alangui sous la lune pleine. Qu’importe que l’étoffe de mon sarouel colle à mes cuisses en dévoilant le galbe de ma silhouette au travers du tissu si mouillé qu’il en devient évanescent, que ma tunique suive le mouvement du ressac, que mes cheveux dessinent sur la plage, une ramure ébène qui vogue et s’échoue au gré des vagues, comme un paquet d’algues mouvantes. Qu’importe du moment que l’océan n’emporte avec lui, la bouteille entamée que mes doigts enserrent vigoureusement.

Le verre et sa texture froide, lisse, sont comme un repère, une ancre jetée pour oublier le chaos de ces derniers temps. Comment la situation a-t-elle pu dégénérer aussi rapidement pendant le tournoi ? Comment un événement festif a-t-il pu se muer en pareil désastre sans que rien ne puisse le prévenir ? Tant de morts, de blessés et de mutilés pour une folie qui ne se nomme plus. S’il ne reste plus, sur moi, l’odeur ferreuse du sang et l’effluve âcre de poussière, j’ai pourtant la désagréable impression, d’inspirer encore, les relents de cendres, le sable en suspension de l’arène, comme si j’étais toujours dans ce stadium crevé, éventré. Les images des corps égorgés abreuvant le sol et les dallages des gradins, de ceux écrasés, ensevelis sous les blocs de pierre et les gravats, les cadavres distordus, disloqués par l’effondrement, se déploient, s’impriment douloureusement sur ma rétine à chaque battement de cils.

Je ne veux me souvenir des faciès marqués par la douleur et la poussière, l’hébétement, les larmes creusant les joues décharnées de rescapés livides. Des enfants larmoyant appelant leurs mères, des mères griffant les roches pour extirper leur progéniture, un époux, un ami. Je ne veux entendre le râle des agonisants, les pleurs et les hurlements. Mais ces réminiscences me harcèlent, ignorant le besoin de repos de mon corps et de mon âme. Oh bien sûr, je connais la guerre, l’ivresse des batailles, la cruauté des combats et la douleur qu’engendre la violence. Mais voir la mort s’inviter, là, au cœur de la Cité d’Ikuza, dans ce qui aurait dû s’apparenter à un instant d’amusement et de liesse, est un douloureux rappel à l’ordre. Rien n’est acquis, et la paix encore moins que tout autre trésor.

J’inspire, gonfle mes poumons de cet air iodé et salin, comme s’il pouvait chasser la morosité de mes réflexions. Mais il n’en est rien. Mon cœur demeure serré, mes pensées morbides, et à cela s’ajoute l’inquiétude de notre retour imminent en terres Boros. Les nouvelles scellées ramenées par la corneille, ne sont pas bonnes… et Agrus qui temporise encore, pourra-t-il seulement se libérer de ses obligations dès le lendemain, comme convenu ? Je l’espère car je doute que nous puissions nous accorder un délai supplémentaire. Mes lèvres se posent sur le goulot de la bouteille, et, pour quelques instants, la gorgée d’eau de vie brûle ma gorge, envahissante, emportant avec elle l’amertume et le gout de cendre logée sur ma langue.
Le silence ouaté de cette nuit, bercée par le chant océanique des vagues, se feutre d’une présence. Allongée, les bras en croix, je bascule légèrement ma tête en arrière pour percevoir la silhouette qui se détache des ténèbres, telle une ombre sinistre et pourtant familière.

« Yesfaren… Tssss….qu’est-ce que vous fichez ici ? Non... non, ne dites rien, à la réflexion je crois que je m’en moque. Ce qui est sûr, c’est que vous n’auriez pas été mon premier choix, ni pour partager ma dernière nuit à Ikuza, ni oublier ces derniers jours et les prochains qui risquent d’être tout aussi merveilleux. Enfin… maintenant que vous êtes là… Vous en voulez, milord ? » murmurais-je d’une voix dénuée d’animosité, en l’invitant à se joindre à moi, tout en me redressant doucement sur les coudes


Acte II : Par une nuit étoilée...  [Vaal] 87d3f310


   
Vaal Yesfaren*
Acte II : Par une nuit étoilée...  [Vaal] Cobra12
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Fiche du personnage
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Alignement: Neutre mauvais
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Seigneur de Kyouji
Vaal Yesfaren*
Seigneur de Kyouji
Feat. Sahelle Saint-Just

Une nouvelle nuit témoigne de cet homme que je suis. J'avance le pas lourd, mon corps soigné mais qui garde les souvenirs de la bataille d'il y a quelques jours, brûlé par cette foutue femme, et le regard droit devant moi. De temps à autre, une brise vient fouetter mon visage rude. Froid. Mort. Pourtant je le sens battre en moi ce cœur rougeâtre, cet organe qui normalement apporte du réconfort. Mais le mien... Je me demande... Quand l'ai-je perdu ? Ma première épouse décédée à cause de sa maladie ? Ou ma seconde femme, morte de vieillesse ? Non. J'ai ce sentiment de l'avoir perdu depuis bien plus longtemps, bien avant tout ceci. Mais quand ? Je n'arrive pas à me souvenirs, je n'ai que quelques bribes de "ces" années.

Le bruit de mes souliers sur le sol dur me ramène un tantinet dans ce monde. Tak. Tak. Tak. Voilà l'unique note que j'entends dans cette obscurité. Je repense à ce tournoi, aux rebelles, à cette "mission" qui relevait plus d'un suicide que d'une mission à proprement parlé. Quand ai-je perdu ma lucidité ? A quel moment me suis-je dis que l'idée était intéressante pour moi ? Mettre la vie de celle qui a marqué mon esprit en danger, est-ce là ce que je veux réellement ? Non. Bien sûr que non. Mais alors quoi ? Cet homme ? Ce roi ? Peut-être. Sûrement oui, le voilà le vrai problème. Tensai Ryssen. Et "LA" nouvelle n'est-elle pas merveilleuse ? UN BÉBÉ ?! Un enfant de ce démon va naître ?! Un enfant qui les liera encore plus que ce simple mariage de pacotille. Est-ce là donc tout l'intellect de la Mère des Dragons ? Celle qui était crainte et respectée se fait souiller par son propre kidnappeur et assassin de ses parents ? Non, c'est tout bonnement impossible. Elle devrait préférer mourir que de se laisser faire ainsi. Peut-être la menace-t-il d'une quelconque façon ? Son entourage ? Des amis ? Ou encore a-t-elle simplement perdu la raison ? Est-elle tombée amoureuse ? Ce Tensai. Je dois lui faire face une bonne fois pour toute et je dois discuter de tout ceci avec Ayshara. Ma lettre a été envoyé ce jour-ci. Bientôt nous pourrons nous faire face.

Totalement enfermé dans mes pensées, je n'ai pas réalisé que j'étais déjà arrivé à l'endroit habituel : la baie. Le son des vagues me libère de mes réflexions mais pas seulement. Autre chose perturbe ma nuit et cette autre chose n'est que Sahelle. Sahelle Saint-Just. Un nom que je ne voulais pas réentendre, encore moins ces temps-ci et pourtant le monde cherche à se jouer de moi. Elle parle. Encore. Encore. Et encore. Habituellement, je m'en contreficherai mais là, ses paroles m'irritent jusqu'à faire éveiller en moi l'instinct de vouloir la vider de son sang ici même une bonne fois pour toute. Elle termine sa phrase en me proposant sa bouteille. Finalement, elle ne parle pas seulement pour dire des absurdités. Je reste figé pendant un court instant, derrière elle, pendant qu'elle se place sur les coudes. Dans un silence de plomb, j'ôte mes souliers avant de poser les pieds sur le sable chaud, m'avançant jusqu'à elle. Je m'assieds à sa gauche dans un premier temps, le regard tourné vers l'horizon de la mer et seulement dans un second temps, je saisis la bouteille de la main droite que j'enquille.

La descente se fait naturellement, moi qui ai l'habitude de m'abreuver de litres et de litres de sang, ça m'est d'une facilité déconcertante. Je m'arrête après quelques gorgées seulement. La nuit risque d'être longue si elle est là, je préfère miser sur l'alcool pour m'aider dans cette tâche qui m'incombe : celui de l'écouter parler. Je lui tends la bouteille avant de passer ma légère manche de ma chemise noirâtre sur mes lèvres, essuyant le surplus d'alcool. Sans lâcher l'horizon du regard, ma voix enchaine quelques mots.

-Il semblerait que vous soyez toujours là dans les moments les plus improbables. Dois-je penser que vous me suivez pour je-ne-sais-quel-objectif ? Si vous voulez ma peau, il suffirait de m'envoyer une lettre de défi ou encore de débouler à n'importe quel moment de la journée pour me combattre. TOUTE la journée excepté "cet" instant précis.

Je me tais quelques secondes avant qu'une lumière vienne frapper mes neurones. Un comble pour un vampire. Je tourne mon visage vers la jeune femme.

-Oh, mais attendez. J'ai compris : vous voulez que je vous rende la pareille pour m'avoir "aidé" pendant le tournoi c'est ça ?

De toute façon, ce monde tourne ainsi. Il n'y a rien sans rien. Malgré mes années de vie, j'en arrive à omettre certains principes primordiaux : un être est avant tout un désireux.


Sahelle Saint-Just
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Sahelle Saint-Just
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Acte II : Par une nuit étoilée...

   
Avec Vaal Yesfaren 

J'éclate d'un rire. Sincère. Franc. Tranchant comme le fil d'une lame qui jamais ne retourne au fourreau sans avoir verser le sang. Un écho aux vagues qui se brisent doucement sur la grève et agonisent dans une brassée d'écume, autour de nous. Je me redresse complètement. L'étoffe humide et charbonneuse de ma tunique colle outrageusement à ma peau, mes cheveux étoilés de gouttes translucides et de grains de sable ruissellent sur mes épaules, et, mes pupilles d'ébènes, accrochées au profil prédateur de l'elfe, capturent les diaprures de la nuit.

« Vous êtes vraiment pas croyable Yesfaren. Vous avez remarqué ? J'étais là avant vous. Est ce que VOUS, vous me suivez ? C'est tout de même la seconde fois que vous venez empiéter sur mes plates bandes, et tenter de vous les approprier ! Franchement si j'avais voulu vous foutre une raclée ou me débarrasser de vous, de une.... »

Mon index accusateur se lève entre nous.

« … je vous aurez fait la peau la première fois, ici. »

Un second doigt se dresse pour rejoindre l'autre puis un tierce.

« De deux, je vous aurais pas sorti du merdier de ce campement et j'aurais laissé les petits nordiques jouer avec vos oreilles et vos fesses de nobliau désagréable. Trois, je vous inviterai pas à descendre, maintenant, cette liqueur. Et vu comment vous l’enquillez, cette bouteille ne suffira plus à me saouler. »

Je soupire légèrement. Peut-être finalement devrais-je rentrer. Rejoindre le bord vacillant de la Murène, vérifier que tous les préparatifs soient opérationnels pour notre appareillage. Oui. Assurément je le devrais. Pourtant je reste ici, à coté de ce lord que j'exècre, tant par cette arrogance et cette morgue belliqueuse dont il se drape, que par cette façon très aristocratique de croire que le Sekai entier tourne autour de son nombril. Ais-je demander à ce qu'il débarque ici ? Sur ma plage ?A être accusée de le poursuivre de mes intérêts ? Non... mais il est plus facile, j'imagine, d'accuser les autres de ce que l'on ne peut contrôler.

-Oh, mais attendez. J'ai compris : vous voulez que je vous rende la pareille pour m'avoir "aidé" pendant le tournoi c'est ça ?

« Vous êtes affreusement désagréable, ce soir. Vous avez avalé un oursin ? Franchement, j'en reviens presque à regretter que vous ne soyez pas rester ficelé comme un bout de viande, accroché à votre poteau dans cet enclos aux esclaves. Cette gentillesse innée et adorable, c'est un traitement que vous me réservez tout spécialement ou être insupportable fait partie du lot « je suis un gros abruti de lord » ? »

D'un geste vif, je récupère ma bouteille pour me servir une rasade. Je n'apprécie même pas l'alcool qui glisse fiévreusement dans ma gorge. Cette goulée là, est juste pour retenir les mots franchement obscènes qui tentent de forcer encore davantage le seuil de mes lèvres après cette salve. Peut-être que les noyer dans la liqueur... Je pose doucement la bouteille entre nous, comme une frontière, ou l'amorce d'une tentative d'apaisement. Pour lui ? Pour moi ? Pour nous deux...

« Je ne savais pas que c'était vous. Dans l'arène. Mais ça n'aurait rien changé... » commençais-je en figeant mon regard, au loin, sur cette limite inexistante entre l'obscurité de la nuit, et l'ombre de l'océan que seul le reflet de la lune trahit. « Je ne veux rien. Et je n'en attends rien, n'exige rien. Croyez vous donc que toute action induit récompenses?C'est triste... »

Je me rallonge, indifférente à ses menaces, à cette lueur inquiétante qu'il me semble percevoir à la lisière de ses prunelles, dans le rictus qui tord imperceptiblement la commissure de ses lèvres, dans la tension de son corps . S'il compte vider querelle ici, il le fera qu'importe mes agissements ou mes paroles, je crois, et j'y suis préparée sous mon apparente nonchalance. Mais je ne crains pas ce guerrier, pas après avoir combattu à ses cotés, noté ses faiblesses, répertorié ses avantages. Il est fort, rapide... mais sans finesse. La soif de combat obscurcit son jugement à chaque goutte de sang qu'il fait couler. Il est trop impulsif et trop impétueux. « Comme toi, !» souffle la petite voix d'Hodji dans mon esprit. Mais elle se trompe. Oui je suis sanguine et impatiente, fougueuse parfois, mais jamais complètement irréfléchie.

«  Non... je suis arrivée ici avant vous, parce que j'aime cet endroit. Le bruit des vagues sur les falaises un peu plus loin. Le ressac. Et les étoiles. Ikuza est suffisamment éloignée pour que personne de vienne ici, alors j'en apprécie le calme. Les derniers jours ont été particulièrement étouffants en ville. J'avais besoin d'une pause. Et je crois que c'est exactement ce que vous recherchiez aussi. L'isolement. Je me trompe ? »


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Le rire de Sahelle me fait éloigner légèrement la tête sur le côté, pour éloigner mes tympans du bruit. Mes yeux se décrochent un petit instant de l'horizon pour plonger dans ceux ténébreux et brillants de la jeune femme. Elle se lance dans une synthèse des différentes façons qu'elle aurait pu user pour se débarrasser de moi ou même de me tuer. Pas un seul rictus ne veut s'échapper de mes lèvres contrairement à d'habitude où j'aurai eu tendance à être amusé par ce type de remarques.

"Désagréable" et "Gros abruti de Lord" hein ? Le suis-je réellement ? Je reste silencieux face à ses insultes. Mes pupilles dévisagent son faciès : son nez, ses sourcils, ses traits, ses plis, son regard, ... Ma tête pivote en direction du vaste océan couvert par les ténèbres de la nuit avec pour témoins les étoiles et la "Bellissima Luna". Quel âge doit-elle avoir ? Sait-elle au moins ce qu'est de devoir se coltiner des millénaires toujours avec les mêmes rengaines ? Et cela malgré les générations qui se suivent ? A se demander si les gènes ne font que transmettre les absurdités et font disparaitre les bonnes choses. Alors oui, je suis et je serai le plus désagréable, le plus sanglant, le plus opportuniste qu'il soit pour garder ceux qui le méritent à mes côtés. La bouteille enfoncée dans le sable, je la saisis et en reprend une gorgée.

-Je n'ai que faire de ce que le monde peut penser de moi et encore moins de ce que peut penser une inconnue. Si je suis à vos yeux désagréable, que grand bien vous fasse.

Toujours les mêmes remarques qui ne cessent de revenir encore et encore sur ma façon d'être. Ce monde est-il devenu si fragile ? Le bon vieux temps me manque bizarrement. Je reprends une gorgée du liquide totalement dégueulasse.

-Et je confirme oui : toute action induit à une récompense et vous ne me ferez pas dire le contraire.

Ma main glisse sur le côté pour déposer la bouteille dans le trou précédemment créé en regardant du coin de l’œil Sahelle, allongée sur le sable.

-Cessez d'être aussi naïve. N'êtes-vous pas une experte du terrain ? N'avez-vous donc rien appris des expériences endurées dans vos missions ? Dans votre vie même ? Rien dans ce monde n'est gratuit. Tôt ou tard, vous finirez toujours par en payer le prix.

Chaque trait de mon visage se durcit, mes dents se serrent instinctivement dans ma bouche fermée, gonflant par à-coups les côtés de ma mâchoire. Je croise les bras en tenant mes genoux, le regard qui s'évade dans le sable sous mes pieds. La jeune femme enchaine sur quelques mots qui semblent me parler. L'isolement ? Oui, complètement. C'est lorsque je me retrouve seul, loin de toutes choses que je ressens une sorte de tranquillité. Néanmoins, la vie finit toujours par nous rattraper et dans mon cas, c'est le passé qui ne cesse de me poursuivre. Le passé et l'ennui. On pourrait se demander si la mort est la solution ? Mon visage se lève sur le ciel obscur étoilé. Un rictus s'allonge sur mes lèvres. Non. La mort n'est pas une solution, mais une faiblesse. Et je n'aime pas être faible.

-Nous arrivons finalement à nous mettre d'accord sur une chose : l'isolement est une bénédiction.

Rapidement, une question vient à mes lèvres. Ma ligne de vue se repositionne face aux vagues, parfois légères, parfois plus fortes, avant d'entamer ma question.

-Mais dites-moi donc, admettons que je m'isole pour tous vos "compliments" que vous ne cessez de me faire depuis le début mais vous, on pourrait se demander pour quelles raisons vous vous isolez ? Et ne me dites pas "le calme". Généralement, nous avons besoin de nous isoler pour plus qu'une simple question de "calme".

Je place mes mains sur le sable dans mon dos et prends appui dessus en étirant mes jambes sur le sable chaud.


Sahelle Saint-Just
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Donc ce traitement si particulier qu'il me sert à chaque rencontre n'est pas uniquement lié à moi, mais juste à lui, à sa façon d'être et évoluer dans ce monde . L'idée devrait me rasséréner mais en vérité, j'entrevois que s'il agit ainsi c'est peut-être qu'il se maintient à distance des autres. Avec un tel tempérament, je doute qu'on se dispute sa présence ou que les amis bousculent le portillon de sa maison. Quelle vie terne! Triste ! Mais si ce n’était là qu'un mirage, une illusion factice qu'il dessine autour de lui ,que tout ceci ne résultait que des élucubrations de mon imagination fertile...

« Tout acte induit une conséquence, désirée, désirable, involontaire, inattendue ou indésirable. Mais tout acte ne réclame pas un paiement ou une contrepartie. Nous avons tous nos raisons pour agir comme nous le faisons, certains le font, comme vous le dites, pour l'appât du gain, mais d'autres juste par altruisme, bienveillance ou idéal. Est ce que ceux là réclament un paiement pour leurs actions ? Je ne le crois pas. Je ne dis pas qu'ils n'en sont pas récompensé, d'une façon ou d'une autre, peut être, mais ce n'est pas l'essence  originel de leur geste. Parfois les deux se mêlent. Rien n'est jamais tout noir ou tout blanc. Il n'est question que de nuances et de dégradés. »

Mes mains glissent sous ma tête, et je me laisse bercer par les vagues, le regard happé dans le miroitement des étoiles scintillantes, mon esprit à la dérive, en suspens.

« Est ce pour cela que vous êtes si revêche ? Est ce une façon de vous protéger de l'avidité des autres, de crainte de vous lier contre votre gré ? Peut-être que vous me percevez comme naïve. Peut être le suis-je, mais je doute que s'isoler des autres soit une solution. N'est ce pas de la lâcheté que de laisser cette peur prendre possession de nous ? Moi ce n'est pas le choix que je fais. Mais vous , cette frustration, ce désenchantement perpétuel et cette désillusion dans laquelle vous semblez vous complaire, la trouvez vous si préférable ? Vous rend-t-elle plus heureux ? »

Doucement je me tourne vers cet homme, qui recèle kyrielle de mystères sous son profil aquilin, un peu comme ce ciel sombre et pourtant illuminé. Je donnerais une pièce, pour savoir ce à quoi il pense là, tout de suite tandis que son visage à la minéralité séculaire se fendille imperceptiblement. Mais je ne fais rien, ne demande rien, laissant le silence s'installer entre nous jusqu'à ce que sa voix le brise, simplement.

L'isolement n'est une bénédiction que lorsqu'elle est éphémère, que lorsqu'elle s'use avec parcimonie. Je ne crois pas qu'elle se doivent de traverser les années, et, j'imagine que les ermites en finissent tous un peu fou à la contempler et se fondre en elle. Mais cela je le tais, je doute qu'il approuve ou comprenne que nous ne sommes pas fait pour une vie de solitudes, pour l'absence des autres, et l'unique contemplation de soi. Quelque part j'éprouve presque de la peine pour lui. Il rejette les autres et se ferme, s'abandonnant à la morosité et l'affliction. Qu'on doit se sentir seul avec juste soi. Qu'on doit se sentir vide. Sans aspiration. Sans désir.

Je ris doucement. Peut-être est-ce pour moi une forme de conjurer le sort, de chasser la mélancolie qui transcende ses mots sous l'acidité qu'il instille dans l’intonation de ses propos

« Croire que vous vous isolez en raison de mes compliments, serait me donner trop importance dans votre vie, alors que je n'en suis rien de plus qu'un fragment insignifiant ! »

Je me saisis de la bouteille, laissant les secondes se fragmenter, et l'écho de mon rire s'effacer dans la brise tiède. Je bois doucement, cette fois, appréciant la chaleur qui se dilue dans ma gorge.

« Oui. Et non. Disons que je fuis l'effervescence qui règne actuellement sur mon vaisseau. J'ai besoin de, prendre de la distance, faire le point et me préparer j'imagine.  Admirer une dernière fois cet endroit, boire cette liqueur en regardant les étoiles filantes, me laisser bercer par une nuit absoute de problèmes, de dangers ou de stratégie. Disons que c'est une façon pour moi de me recentrer, de restaurer mes forces avant de me lancer dans une bataille dont je ne reviendrais peut-être pas. »

Ma bouche s'ourle d'un sourire, désabusé, avant de se servir une nouvelle rasade au goulot de la bouteille. Je la dépose, entre nous de nouveau, dans ce petit logement que le lent va et vient des vagues tentent d'effacer.

« Au moins, si le sort vous est aussi favorable qu'il m'est cruel, dites vous  que vous n'aurez plus à tolérer ma présence ici, jamais, et pourrez vous consacrer pleinement à votre solitude.  Mais je vous ai ouvert mes motivations et partagé ma bouteille, me rendrez vous la pareille en me disant pour quelles sont vos raisons à vous, de venir ici ?»


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C'est donc ainsi qu'elle voit le monde et qu'elle perçoit les créatures autour d'elle. Elle me rappelle légèrement une personne. Et ce n'est pas la première, ni même la seconde fois que j'entends ce genre de discours. Discours vide de sens qui ne fait que traverser le vent de cette nuit. Croire encore à ce genre de futilités, j'ai l'impression de voir une jeune enfant découvrir la vie. Dois-je répondre ? Encore ? Me prendre la tête pour ça ? Je soupire, le sable sous mes fesses se tasse, l'eau qui remonte de l'océan me mouille le pantalon que je porte. Une fraicheur qui me donne l'énergie pour répondre.

-J'entends ce genre de futilités sans nom depuis trop longtemps. Je suis désolé de vous décevoir mais il a toujours été question de noir et de blanc. Nous finissons tous par tendre d'un côté ou de l'autre, il n'y a pas de juste milieu qui existe. Alors vos délires, vos idéaux, gardez-les pour vous. Je n'en ai pas besoin. Dans ce monde, vous finirez par comprendre que tout à un prix. Que vous le vouliez ou non importe peu, si vous ne le comprenez pas de vous-même, il viendra à vous. L'équilibre n'existe que pour l'être parfait et, sauf erreur, cet univers et tout ce qu'il contient est tout sauf parfait.

Mes mains, plantées dans le sable à l'arrière de mon dos, se retrouvent mouillées par les vagues qui remontent jusqu'à nous. Je décolle l'une des mains pour la placer sur le dessus de mon crâne, laissant alors quelques gouttes s'écraser et glisser sur le sommet de ma tête. La sensation de froid me fait un grand bien. En parallèle, j'écoute les paroles de celle allongée à mes côtés qui, au premier abord, peuvent sembler durs mais qui ont un sens différent à mes oreilles. Je tourne mon regard vers elle, mains sous sa tête et ses cheveux tombants sur les grains de sables. Mon ton reste simple mais toujours avec cette froideur connue.

-De la lâcheté, de la peur et de la frustration, vraiment ? C'est ce que vous percevez provenant de moi ?

Ma gorge se déploie pour laisser un rire s'échapper, brisant la sérénité du lieu. Mon visage dirigé vers le haut, face au ciel. Je reprends mon souffle. Mes yeux descendent de nouveau face à moi, le sourire aux lèvres.

-J'ai choisi cette voie pour être avec moi-même. Je n'ai jamais été plus heureux qu'à cet instant présent. Cet isolement que vous pensez être une illusion est la meilleure chose qui puisse exister en ce monde. Mais ne vous y trompez pas en pensant que je suis un ermite des montagnes. Des personnes m'entourent mais nous construisons nos relations différemment. Donc oui miss Saint-Just, cela me rend plus heureux, bien plus que vous ne le pensez.

Du coin d’œil, je vois le corps de Sahelle pivoter sur le côté pour être face à mon profil. Elle rit de nouveau, un peu moins fort que la première fois en répondant à mon interrogation. Elle subtilise une nouvelle fois la bouteille pour en boire quelques gorgées, enchainer son phrasé et conclure après une nouvelle descente d'alcool. La bouteille revient à son emplacement. Mon corps reste figé dans sa position et au loin, j'aperçois le saut d'un majestueux dauphin : sa courbe, son saut, son plongé, tout est parfait. Mon cerveau garde le cliché de ce moment splendide.

-L'avez-vous vu ?

Je n'en suis pas sûr. Je reviens sur le sujet de son départ d'ici quelques jours.

-Je ressens dans vos dires comme une sorte de fatigue, non ?

Et pour la première fois de la soirée, je laisse mon corps tomber en arrière pour m'allonger sur les fins grains de sable. L'arrière de mon crâne se fait masser par ces derniers et ajoutez à cela l'eau froide des vagues : voilà une des raisons pour laquelle cet endroit me plait. Tant de choses à apprécier pour un désert tel que celui-ci. Je pose mes mains sur mon torse, entrecroisées, avant de reprendre en appréciant la vue des étoiles brillantes dans le ciel noir.

-Vous devriez profiter de ces aventures et des sensations qu'ils vous procurent. Ce sont ce genre de choses qui donnent l'envie de vivre et de continuer malgré les années qui filent. Une bataille vous dîtes hein ? Ce mot est un... Délice. Et si je peux me permettre un conseil, ne partez jamais avec la défaite en tête, c'est finalement-là la réelle défaite. Et je serai presque touché de voir que vous pensez à ma solitude. Peut-être que vous devriez mourir là-bas dans ce cas.

Mes lèvres dessinent un fin rictus plein de malice avant de lever la main au ciel, désignant un point presque invisible dans le ciel.

-Quand à moi, je m'isole ici pour déguster à l'art que me procure la nature. Saisir le moment unique, l'instant qui ne sera jamais identique la seconde fois et... Apprécier.

L'astre invisible disparait dans une explosion silencieuse, rapide, furtive pour celui qui n'a pas l'habitude de regarder. Mes pupilles, mon sourire, ma main, tout se fige à cet instant-là. Quelques secondes passent dans le silence le plus total avant de reprendre de plus belle.

-Et je viens aussi pour réfléchir. Aussi simple que cela puisse paraitre.

Un léger rire s'échappe de mon gosier. Aussi simple ? Quelle blague. Tant de choses qui occupe mon esprit depuis ces millénaires que j'ai besoin de cet isolement pour replacer les choses dans l'ordre. Cet isolement est devenu vital.


Sahelle Saint-Just
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Vous l'avez vu?

Oui. Non. Peut-être. Tout dépend de ce qu'il croit, lui, avoir vu.  Était-ce cette étoile qui tombait des cieux, fuseau de filaments dorés et éphémères se noyant dans l'horizon crénelés de vague de l'océan, ou bien ce dauphin acrobate jaillissant des flots d'un bond ? Moi, ce n'est ni l'un, ni l'autre qui a retenu mon attention, a su capturer l'éclat sombre de mon regard. Je me détourne, pour qu'il ne me surprenne pas, comme si je pouvais y accorder une quelconque importance. En quoi serait-ce mal d'observer celui qui pourrais devenir, mon ennemi ? Et vu sa propension a jeter fiel et venin à mon visage lors que chacune de nos rencontres, ce jour pourrait ne plus être très lointain.

« Humm... oui, de la lassitude, sans aucun doute. Voir verser le sang n'est pour moi... en rien un délice, d'autant si celui qui souille mes mains est celui des miens. Mais pouvez vous le comprendre, vous qui vous dites ermite, et qui ne vous liez à personne ? J'avais déjà perçu cette exaltation et cette propension à vous jetez dans la bataille, lors de notre mission. Je ne m'étonne donc que peu de votre position à ce sujet. Quand à votre conseil.... je suis d'accord, mais il faut aussi avoir conscience de ses faiblesses, de sa mortalité.  C'est une nécessité parce que faire abstraction de ses failles c'est offrir une opportunité à d'autres de vous mettre à terre. »

J'inspire doucement, fermant les yeux, humant l'odeur saline de l'océan que les vagues dégagent à chaque oscillation contre nos corps alanguis, frissonnant sous la fraîche caresse lascive. Une invite. A venir plonger dans le reflet miroitant des étoiles, et de la lune. A se délester de tout pour s'enfoncer dans l'onde. Mais je résiste à cet attrait viscérale que la mer exerce sur moi. Je le chasse. D'un battement de cils. D'un battement de main dans l'eau qui produit une légère gerbe et arrose un peu nos visages. D'un rire. Léger. En réponse à sa provocation.

« Je crois que je vais plutôt survivre. Histoire de vous empoisonner encore un peu la vie ! Je trouverais ça bien plus amusant que de vous laisser l'entière jouissance de cet endroit ! »

Sa main s'élève vers le firmament, et je la suis, observant ce qu'il capture de la pointe de l'index, tout en me laissant étourdir par cette voix qui abandonne, petit à petit, son mordant hivernal. Une étoile, évanescente, fulgurante qui disparaît comme l'on souffle sur une bougie. Je ne vois le sourire qui étire ses lèvres, je ne perçois que son bras qui retombe sur son corps et l'expression d'un rire fragile. Insaisissable presque dans le bruissement des vagues sur le sable.

L'étonnement arrondie ma bouche, et mes yeux d'ombre et d'ébène s'arquent vers lui pour saisir cet instant si fugace qu'il paraît n'avoir jamais existé. Un rire ? Dans sa bouche ? A lui ?

« Vous savez rire ? Je pensais bien que vous aviez oublié comment faire ! »

Je laisse le temps se fractionner, les secondes s’égrener, sans rien ajouter bien que l'envie déraisonnable de le harponner un peu plus, me presse. Peut-être conçois-je finalement nos frictions comme un jeu un peu piquant ? Ou bien est-ce l'alcool qui doucement sape mon discernement ? Quoique... n'est-il pas culotté de rejeter l'entièreté de la faute sur cette malheureuse bouteille, pas vraiment innocente. En vérité qu'importe, je n'ai jamais bien su tenir ma langue, et encore bien moins lorsque je me grise dans la liqueur.

« Non, ce n'est pas de la lâcheté ou de la peur que je perçois de vous, Vaal Yesfaren, contrairement à ce que vous imaginez. Vous me faites penser à ces statues érigées devant le palais royal. Dures, froides, impitoyables, menaçantes. Terriblement seules. Le temps passe sur elles, les marque, mais elles ne fléchissent pas, édifiées comme elles le sont dans le marbre , ayant pour unique objectif de veiller sur les Rois de ce pays.  Mais au final, elles ne sont que des blocs de pierre, vaines et abandonnées, devant lesquelles on passe et repasse sans plus les regarder. Elles sont là mais ne font que partie du paysage sans intervenir dans cette effervescence de vie qui les entoure. Oui vous me faites penser à elles, parce que vous vous murez tant qu'on ne sait plus si la vie parcourt encore vos veines. Alors un rire... même aussi bref... c'est étonnant.... »

Ma main se tend vers la bouteille à demi-consommée.

« Et la curiosité me titille. Qu'est ce donc ces réflexions qui vous arrachent un semblant d'humanité ? Milord... un sou pour vos pensées... »


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Voilà donc encore un terrain où je me retrouve à toujours répéter les mêmes conneries, encore et encore. N'a-t-elle pas conscience que le monde fonctionne ainsi depuis la nuit des temps ? Et qu'au lieu d'aller contre le courant, il faudrait penser à changer sa vision des choses et aller dans le sens du courant ? Finalement ce sont toujours ces mêmes personnes qui se font tuer en première ligne. Mais soit, on finit tôt ou tard par le comprendre.

-Il y a deux possibilités : soit vous êtes ce qu'on nomme une "dure de la feuille" ou alors vous ne prêtez aucunement attention à mes paroles. Je n'ai à aucun moment dit que j'étais ermite et je me suis même exprimé la dessus en expliquant que je ne l'étais pas, contrairement à ce que certains peuvent penser. Et vous dites que je ne suis lié à personne, qui vous l'a dit ? Moi ?

Je soupire un instant.

-Avoir conscience de sa faiblesse ne veut pas pour autant dire de penser à sa défaite. Ne comprenez pas tout de travers. Le fait d'être conscient et le fait d'être défaitiste sont deux choses totalement différentes. Voilà pourquoi il faut tendre vers un idéal, ne jamais cesser d'avancer, de gagner en maturité et en puissance, de rester fort et garder en tête de toujours sortir victorieux. C'est l'essence même d'un guerrier qui s'en va pour batailler, sinon vous pouvez rester chez vous et éviter de gêner vos partenaires sur le champ de bataille. Ca vaut mieux pour tout le monde.

L'éclaboussure de l'eau de mer atteint le profil de mon visage. Rafraichissant pour ainsi dire. Elle rit et prononce son envie de survivre pour continuer de venir me casser les pieds pendant encore quelques temps. Un petit sourire amusé s'affiche au coin de mes lèvres, caché par le visage froid, qui disparait presque aussi vite lorsque j'entends son interrogation. Je reste silencieux. Et l'instant d'après, elle partage son ressenti, sa perception de moi depuis que l'on s'est rencontré.

Ma main attrape la bouteille pour en descendre une nouvelle gorgée, une gorgée qui me brûle le gosier. Sensation qui prouve que je suis bien en vie. Je repose le contenant dans le sable. La jeune femme conclut avec une question qui porte sur mes réflexions. Sa curiosité va bon train et sa langue se délie au fur et à mesure. Je relève le haut de mon corps pour me mettre en position assise sur le sable. Je sens les grains de sable se détacher dans le dos pour s'écraser sur le sol. Je pointe mon regard dans l'ombre de la nuit, prenant un ton neutre.

-Votre comparaison me plait et votre perception n'est pas si mauvaise que ça. Néanmoins, je ne comprends pas pourquoi c'est toujours vu d'un mauvais œil. Vous ne faites que prendre la parole à la place des statues, vous ne faites finalement que donner votre ressenti, vos émotions et vos sentiments. Mais avez-vous déjà pensé que ces statues étaient comme ça car elles le souhaitaient tout simplement ?

Que dans cette façade de marbre, elles trouvent un réconfort plus important car cela leur permet de traverser justement les âges, de voir le monde évoluer et de rester aux côtés de l'avenir sans jamais cesser d'exister ? Vous dîtes qu'on ne les regarde plus mais malgré tout elles font partie de la vie de tous ces gens, elles sont là, fières, solides, éternelles et elles donnent un sens à chacune de ces personnes qui la regardent : certains les adulent, d'autres les prennent en exemple ou encore elles sont sublimes et emplies d'histoire.


Je me lève un instant après avoir tapoté mon arrière train. Je me tourne vers celle qui est allongée dans le sable.

-Suivez-moi un instant.

J'avance dans l'eau jusqu'à avoir les chevilles plongées sous les vagues. Je m'arrête là, face à cette étendue d'eau qui n'a aucune limite.

-Votre exemple des statues est intéressant mais prenons l'exemple des choses plus antiques encore : cette eau dans laquelle nous sommes, la terre sur laquelle nous étions, le ciel sous lequel nous nous trouvons. En soit, ce monde est quelque chose qui est vital pour nous autres créatures, pourtant nous n'y prêtons que rarement attention n'est-ce pas ? Est-ce pour ainsi que ce sont des choses qui n'ont pas de vie ? Abandonnées ?

Bien sûr que non, tout ceci est bien plus vivant que nous et surtout bien plus ancien que tout ce qui peut exister entre cette terre et le ciel. Et pour répondre à votre curiosité, mes réflexions se portent sur des sujets divers et variés : l'avenir, le passé, l'histoire, l'art, le pouvoir, l'argent, les affaires, les prémices de cet univers qui nous entourent et bien plus encore.


Je jette un œil à Sahelle, illuminée par la lumière même de la lune, mon regard dans le sien.

-Mais assez parlé de moi. Un peu plus tôt vous parliez d'un vaisseau ou plutôt votre vaisseau. Faites-vous partie de la Marine Reikoise ? Et vous me parliez de bataille, pouvez-vous m'expliquer quelle genre de bataille est-ce ?


Sahelle Saint-Just
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Il y a comme un rire, dans le soupir qui s'échappe de mes lèvres, comme une pointe malicieuse soigneusement dissimulée. Dure de la feuille ou idiote ?Mes yeux se relèvent vers lui, mesurant, sous la caresse sélénite, la perfection de ce visage ciselé dans l'albâtre, et, au-dessus comme un masque attaché à sa chair, l'arrogance séculaire de sa race nuancé par cette hivernale impassibilité. J'ignore pourquoi, mais j'ai envie de briser cet immobilisme trop parfait, figé dans la glace, d'arracher à cette bouche acerbe, un autre rire peut-être, même si le propos ne s'y prête pas réellement. Mais je n'en fais rien, je l'écoute juste.

« Oui... peut-être avez vous raison... » lui concédais-je sans réelle conviction.

La discussion pourrait s 'étoffer de mes objections, et nous pourrions ainsi débattre des heures, comparer nos dissemblances, nos perceptions divergentes sur le monde qui nous entoure, mais je n'ai pas envie de ce duel ce soir, aucune envie de découvrir plus que je ne le sais déjà que nous appréhendons le Sekai au travers d'un prisme très différent. Peut-être parce que nous ne sommes similaires, que nos vies, si elles se croisent, suivent des chemins divergents. Est ce du à nos origines, ou nos expériences, ou à rien de tout cela. A vrai dire, je n'en sais rien et cela n'a pas réellement d'importance. Je ne veux pas que ça l'en est. Pourquoi me jeter dans cette bataille dont je ne retirerais que des bleus à l'égo et l'amertume d'une frustration de n'avoir su le convaincre... S'il y a des guerres qui méritent d'être menées, celle là n'en est pas une.

Je me redresse, délicatement, abandonnant mon lit de sable et d'algues avec un peu de regret. Les étoffes gorgées d'eau de mes vêtements dégoulinent, dans le creux de mon dos, le long de mes cuisses, de mes chevilles dénudées jusqu'à rejoindre le lent va et vient de l'eau qui ondule contre nos peaux. Et sa voix, encore, s’approprie la nuit, de ce timbre que je pourrais reconnaître entre mille. Voix de givre, teintée d'arrogance et... d'autres choses bien moins définissables qui le rende moins minéral que d'ordinaire.

J'esquisse un sourire qui fleurit en rire dont les grappes m'échappent sans que je puisse les retenir au seuil de mes lèvres.

« Jamais sou ne fut plus mal dépensé que celui-ci... » commençais-je, mes iris sombres dissimulés dans le pli d'un regard amusé « Je m'étonne encore, que de la fumée ne vous sorte pas des oreilles ! Penser à tant de choses en même temps, en une seconde. Ah, décidément vous ne jouez franc-jeu. Peut-être devrais-je essayer de vous faire boire davantage pour vous soutirer vos secrets ! »

J'avance dans l'eau, et je me retourne brusquement. Dos à cet horizon qui se perds dans l'obscurité. Face à lui dont le visage joue d'ombre et de lumière.

« Vous trouvez réellement que je ressemble à l'un de vos marins reikois ? » Je m’esclaffe devant cette énormité. Rien en moi ne respire la Marine du Reike, que ce soit ma tenue, mon port ou simplement ma façon d'être. « Peut-être devrais-je me montrer aussi sibylline que vous l'êtes avec moi. Mais vous avez de la chance ! En plus des innombrables défauts de cette liste que vous établissez à mon encontre, à chaque fois que nous nous croisons, vous pourrez ajouter en plus de : dure de la feuille, incompétente, insupportable et défaitiste, suffisamment alcoolisée pour avoir la langue bien pendue ! »

Je ponctue ma tirade d'un clin d'oeil, et avance encore un brin dans l'eau, m'enfonçant jusqu'au genou, non sans avoir, à dessein, éclaboussé davantage cet elfe trop impassible.

« Mon navire est marchand, à vrai dire... Je dis mon mais il appartient à mon clan même si j'en ai le commandement. »

Je me penche, laisse ma main dériver un instant dans les vagues avant de me redresser dans un sourire triste.

« Et c'est une bataille fratricide dont il est question. Les plus douloureuses en vérité parce qu'il y a toujours plus à perdre qu'à gagner. Je ne pense pas vous l'apprendre. C'est toujours la même histoire, l'avidité de certains qui prennent le pas sur le bon sens et le droit commun. Mais quoi qu'il en soit, et contrairement à ce que vous croyez savoir de moi, je ne pars pas à reculons, la défaite en guise de bannière. Juste... que je ne sais que trop le tribut de ces dissensions. Elles servent les intérêts de quelques uns et n'emportent que des larmes dans leur sillage. »

Mon regard s'est détourné de lui, refusant le contact du sien, non pour me soustraire à ses questions, mais parce que je ne veux qu'il lise les émotions qui se reflètent dans leurs ténèbres. La tristesse mêlée de colère, l'angoisse aussi... un peu. D'ailleurs n'est ce pas pour cette raison, pour provoquer une diversion que je m'approche, que mes doigts se tendent vers lui, sans oser l'atteindre. Ils restent en suspens entre nous, telle une invite.

« Vous vous souvenez.... la dernière fois, à cet endroit... cette danse... que diriez vous de la reprendre ? Et si vous me promettez de ne pas m'agonir d'injures, je ne vous giflerais pas.. »murmurais-je mi figue, mi raisin


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Me voilà surpris par sa réponse première : me donner raison à moi ? Elle ? Je n'y crois pas un mot. L'a-t-elle fait pour simplement me faire fermer le clapet ? Sûrement. Mais je n'en tiens pas plus compte que ça. Nous nous retrouverons tous deux dans l'eau à combattre les vagues qui ne cessent de nous repousser vers l'extérieur. Là, sous ce liquide, la vie chatouille mes chevilles et mes mollets. J'avance quelques fois, je m'arrête d'autres fois sans réel but, juste pour apprécier le froid qu'apporte l'océan. Ce froid absent des journées reikoises. Donc oui, j'en profite.

-Vous êtes une réelle mauvaise langue miss Saint-Just, vous avez vous-même dit : "Pour un sou". Voilà donc l'information pour un sou. Sou que je ne verrai d'ailleurs jamais, je suppose.

Je lui jette un regard en coin, un faible sourire malicieux au coin des lèvres.

-Vous devriez revoir aussi vos goûts sur le choix des boissons si vous souhaitez pouvoir me soutirer quelconque information. Enfin bon, je suis joueur. Je vais vous permettre d'entendre une des nombreuses choses auxquelles je pense. Il y a dans ce royaume une personne que je n'ai pas revu depuis bien longtemps. J'ai appris seulement récemment que certaines choses lui étaient arrivées et je dois lui venir en aide. Je vous vois arriver en me disant que vous ne me pensez pas capable d'aider et pourtant je le fais pour ceux qui le méritent.

Elle s'éloigne de moi de quelques pas, s'enfonçant un peu plus dans l'eau. Je reste à ma place, les bras le long du corps pour les laisser se relâcher. Je ressens encore certaines courbatures dû aux évènements de ces jours-ci. La mage d'eau se tourne soudainement vers moi, se moquant et blaguant sur une certaine liste de défauts à son égard. D'un côté, si cela lui permet de travailler ses faiblesses, pourquoi pas. Je lui réponds dans un ton moqueur.

-Je prends note de votre idée.

Sans crier gare, je reçois quelques perles d'eau sur mon visage : elles ruissellent le long de mes joues et mon nez pour finir par rejoindre l'aquarium géant. La coupable enquille sur sa non-appartenance à la Marine Reikoise avant d'attaquer un sujet qui semble la mettre d'une toute autre humeur : la bataille contre son clan. Je vois son visage se tourner, le temps d'un instant. Je ne connais pas son histoire, ni son clan pourtant je me vois en elle à ce moment-là. Néanmoins je ne dis pas un mot, elle finira par s'y faire si elle veut survivre. Les guerres ont toujours été ainsi. Je la vois se rapprocher de moi et me tendre sa main frêle. pour me proposer une nouvelle danse. Je me laisse un temps de réflexion : je suis curieux de voir ce qu'il se passera.

-Je ne vous promets rien mais je garderai les remarques pour moi si ça peut vous rassurer.

Je saisis sa main avec un mélange de fermeté et de douceur. Je brise la distance entre nous, m'avançant d'un pas lent tout en plongeant mon regard bleuté glacial dans le sien ténébreux. Mon autre main vient se positionner dans son dos, posée contre son vêtement trempé. Je me retrouve presque collé à elle, ma tête se baisse légèrement sur le bas pour ne pas rompre le contact visuel.

-Êtes-vous prête ?

D'un geste fluide, je lance le début de ce nouvel acte, de ce nouveau duet : ma main qui tient la sienne se lève au dessus de sa tête pour la faire tournoyer avant de la ramener fermement contre moi, l'eau se blottit et remonte entre nos deux corps avant de retomber dans le vaste océan. La lune, la froideur de la mer, les ténèbres des cieux et les milles et une étoiles sont présents pour nous juger et graver une nouvelle beauté en cette nuit. Nos pieds se baladent, se tournent autour, se frôlent, nos mains se lient puis se délient donnant à nos corps une sublime synchronisation. Je ressens de nouveau cet étrange sentiment, le même que celui de la première fois mais légèrement différent. Celui-ci semble un peu plus ancré. Plus intense.

Mon souffle se mélange à l'air libre et à son souffle. Nous créons à nous deux une unique partition, une partition que nul autre ne peut réaliser. Je me retrouve de nouveau collé face à face avec elle, pour quelques secondes de repos.


Sahelle Saint-Just
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Sahelle. »

J’épingle un sourire, sur l’ourlet de ma bouche, et, ma voix, n’est qu’un murmure au-dessus du clapotis des vagues avant qu’elle ne s’élève, douce et chaude, un peu rieuse aussi.

« Miss Saint-Just c’est si.. formel ! Je préfère que vous usiez de mon prénom, mais si vraiment vous craignez qu’il vous écorche les lèvres, un capitaine devrait être suffisant. Ah… et pour votre gouverne, personne ne s’est jamais plaint de ma langue ! »

Je redresse mon regard, le braque dans le sien d’un air parfaitement pince-sans-rire, néanmoins incapable de taire l’éclat feutré qui scintille d’amusement, croissant de lune sur l'obscurité de mes prunelles sombres. J’ignore pourquoi, il me plaît, ce soir, de le taquiner, de lui chercher gentiment querelle, de m’adonner à ce jeu du chat et de la souris, à ce titillement tout en nuance, qui lui soutire, de temps à autre, l'amorce d'une réaction sur son visage trop placide. Est-ce parce que je le devine prompte à réagir sous le policé séculaire de son arrogance. Est-ce parce qu'il est triste qu'un profil si plaisant ne respire que morosité sous un masque de minéralité, ou bien, simplement, parce que malgré le sang froid qui ondule dans ses veines, sous l'apparente indolence qui voile ses pupilles et ombre ses joues, il y a le frémissement dangereux d'un reptile toujours à l’affût. Ah ! Celà fait donc, certainement de moi, une vilaine aventurière, addict à la menace sourde qu'il instille et qui recherche jusqu'où elle peut pousser son vice.  Peut-être... ou  peut-être bien apporte-t-il en cet instant un piquant bienvenue , une distraction qui me détourne de ces lendemains assombris que je redoute tant.

« Ah, je ne vous savais pas rapiat au point de grappiller le moindre sou. S'il n'y a que cela pour vous satisfaire, je devrais pouvoir vous en trouver un. » Puis abandonnant toute trace d'amusement, mes yeux se détournant, loin par delà son épaule. « Vous me prêtez des pensées qui ne sont pas miennes. Si vous étiez incapable d'aider quelqu'un, vous ne m'auriez portée sur votre dos pendant des kilomètres. Je pense juste que vous ne vous pliez pas à cet exercice, pour n'importe qui. Ou sans raisons. J'espère néanmoins que vous retrouverez cette personne et que vous parviendrez à vos fins. »

Ma voix s'éteint et se meurt, ne laissant entre nous que le souffle d'un silence et ma main, tendue, suspendue, comme en sursis. Il s'en saisit, vient à ma rencontre aussi naturellement que les rivières vont à la mer, brise les derniers esquifs de notre distance. Sa respiration contre mon front, sa cuisse effleurant ma hanche, ses doigts au creux de mes reins. Je relève le menton, amenuisant notre différence de taille d'un sourire conquérant, m'abîmant dans les profondeurs céruléennes et givrée de son étreinte.

« Etes vous prête ? »

« Autant que je puisse l'être... »

Il commence, ou recommence peut-être, ce qui fut entamé et jamais achevé, liant nos mains, nos corps, nos souffles dans une danse. Nous croisons, nous effleurons, virevoltons, l'un avec l'autre, l'un contre l'autre, batailles de frôlements lascifs et d'esquives cruelles, capricieuses. Les vagues roulent et ondulent autour de nous, en gerbes de gouttelettes translucides qui forment une pluie alors que nos doigts s'accrochent, que nos visage se rapprochent pour se détourner d'un revirement impétueux. Je ris doucement, les joues rougies par cette altercade, mon cœur palpitant bruyamment dans ma poitrine. L'eau bruisse et nous évoluons comme un seul être, un seul corps, qui se partagerait, se fragmenterait pour toujours se rallier et se reformer. L'osmose d'une complicité, qui ne chancelle sous l'appel de cette nuit, sous la berceuse que fredonne l'océan et la brise, jusqu'à ce que l'enchantement se morcelle, que nos mouvements unis se dénouent et la trame de notre duet s'effiloche sous nos souffles fissurés, sous la buée mêlée de nos bouches et notre étreinte trop proche, trop intime pour d'anciens rivaux.

Nos prunelles se heurtent de jais et d'azur, et je m'absous de leurs emprises, laissant glisser contre mon front, en rempart, la soie noire de ma chevelure. Peut-être est-ce pour cette raison, pour cette proximité dérangeante et incongrue, pour cette sensation qui picote ma nuque sans que je ne parvienne à la définir, que je brise ce sursis, cet étrange instant suspendu dans le temps, d'un mouvement brutal qui lui vaut de choir entièrement dans l'eau, sous l'eau, tandis que je m'écarte prestement dissimulant ma gêne sous un rire, et ma confusion sous une plaisanterie.

« Pardon, je suis... désolée.. » commençais-je en plaçant mes mains devant lui, paumes ouvertes, alors qu'il ruisselle en tentant de refréner mon hilarité . « Encore dés.. non, non en fait je ne suis pas désolée du tout. C'était si tentant que je n'ai su résister ! » hoquetais-je avant d'éclater de rire à nouveau


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-Sahelle hein ? Dans ce cas, vous pouvez m'appeler Vaal. Laissons les formalités de côté pour ce soir.

Elle n'avait pas tord sur un point : l'aide que j'apporte n'arrive jamais sans raison. Je ne suis pas dupe au point de venir en aide à ceux qui ne me serviront pas. Chaque parcelle de mon être travaille à ça, aucune énergie n'est déployée dans le néant. Je passe le moment sous silence.

Notre duet est un véritable chef d'œuvre : nos pas nous rapprochent et nous éloignent, nos mains ne cessent de mener un combat, de se tenir parfois fermement et parfois avec finesse et délicatesse. Nos corps se mouvent dans l'eau comme si nous ne faisions qu'un. L'océan a perdu sa tranquillité de début de nuit, les remous font des va-et-vient avec nos déplacements, les éclaboussures ne cessent de grimper sur nos corps vêtus. Nos vêtements collent à nos peaux et finalement le duet se termine dans un dernier acte, un dernier tout.

Je me retrouve alors là, face à elle, proche d'elle, beaucoup trop proche à vrai dire mais je ne me prête aucunement attention à ce détail. Je suis figé sur place le temps d'un instant : mes billes azuréennes sont plongées dans ceux abyssales de ma partenaire de danse pourtant mon esprit ne se trouve pas ici. Mon esprit est ailleurs. Je me repasse comme un film qu'on rembobine cette chorégraphie que nous venons de réaliser. Mon cerveau revoit chaque pas, chaque goutte qui virevoltait dans les airs. Je veux ranger ceci dans une nouvelle boite en moi : j'ouvre le contenant et je commence à déposer les images, une par une. Tout ceci se fait en quelques millièmes de secondes mais avant même de terminer, ma connexion se perd lorsque je me fais littéralement éjecter dans l'eau.

D'abord une incompréhension. Que s'est-il passé au juste ? Je me suis à peine absenté le temps d'un moment pour enfin faire de se duet un chef d'œuvre et me voilà finalement au sol. Sous l'eau, je remonte à la surface, essuyant d'un revers de la main l'eau qui coule sur mon visage. Je regarde Sahelle qui s'excuse et se met à rire de bon cœur. Mon visage se ferme de nouveau dans une neutralité totale. J'étais à "ça" de valider ce chef d'œuvre... A "ça"... Pourquoi faut-il toujours qu'elle fasse quelque chose qui va à l'encontre de mes envies. Mes yeux se plissent dans sa direction pendant qu'elle se marre. Je soupire légèrement. Ce n'est pas comme si je n'avais pas l'habitude de tomber sur des cas, mais tout de même. Je dis d'un ton légèrement agacé.

-Sahelle... Un jour, il faudra réellement laisser l'art se distinguer, pourquoi faut-il toujours que vous coupiez court à la touche finale ?...

Un nouveau soupir s'échappe de ma bouche. Je n'attends pas spécialement de réponse de sa part, elle semble être le genre de personne à ne pas prêter attention à la subtilité d'un art. Je me laisse tomber en arrière : l'eau éclabousse de nouveau mon visage et je me retrouve à flotter sur le dos, totalement face au ciel noir étoilé.

-M'enfin, nous avons tout de même réussi ce que nous n'avions pas réussi la dernière fois : terminer notre danse. Vous avez été impeccable à ce niveau-là.

Le visage impassible devant l'immensité des cieux, je ressens malgré tout une certaine satisfaction. Une malicieuse idée s'empare de mon cerveau. Je lève légèrement la tête dans sa direction.

-Mais ce n'est pas pour autant parfait parfait. Donc je vous demanderai, lorsque vous serez au Nord, de vous perfectionner pour la prochaine fois. Je compte réussir à accomplir enfin cette œuvre une bonne fois pour toute.

Je repose ma tête sur l'eau, un léger rictus moqueur s'affiche.

-Et je vous préviens ce sera la dernière. Si la prochaine danse vous vous loupez, je vous envoie aux travaux forcés. Ca vous laissera le temps pour méditer sur ce qu'est l'art, MISS SAINT-JUST !

Mon corps dévie de la plage petit à petit, les yeux toujours dans les étoiles.

-Sahelle, connaissez-vous le Roi en personne ? Avez-vous déjà échangé avec lui ?


Sahelle Saint-Just
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Avec Vaal Yesfaren 

Pourquoi ? Et pourquoi devrait-il y avoir une touche finale ? Pourquoi pas juste une suspension, un sursis, l’attente d’une prochaine fois ?  Est-ce sous le prétexte que tout ce qui commence un jour, se doit de s’achever… Possible. Possible alors, que je n’aime simplement pas ce concept pour ce qu’il représente. Une fin. Sans retour. Une limite infranchissable. J’hausse les épaules sans véritablement lui répondre, je me moque un peu que notre danse, se mue à ses yeux, en une œuvre d’art, moi je ne le conçois pas comme cela, pas comme une peinture que l’on peut accrocher au-dessus de sa cheminée, pas comme un objet qu’il faut admirer de loin sans oser interférer avec. A croire qu’il visualise ce moment avec cette distance froide qui le caractérise tant, non comme un acteur mais juste en spectateur.  Notre danse était vivante, vibrante, et non une image figée et morte, conservée en gisant dans nos mémoires.

J’esquisse un sourire, un peu rêveur, un peu lointain. De celle-ci ce qu’il me restera, à moi, c’est l’éclat de ses iris reflétées par le jeu de l’ombre et la lune, la courbure masculine de sa mâchoire, son souffle brisé effleurant mes cheveux, nos doigts s’enlaçant au rythme silencieux de nos battements de cœur, nos joutes, nos frôlements et la fraicheur de l’onde.

« Cette fois ci était pourtant différente. Je ne manipulais pas l’eau. »

Je ris. Il ose le sacripant, me rendre coup pour coup, dans cette escarmouche que j’ai initiée en le projetant délibérément sous l’eau. Suggérer que je puisse m’entrainer pour exceller. Comme si j’allais en terres Boros pour parfaire mes katas mêlant souplesse et magie, afin de satisfaire pleinement ses exigences. Sacré toupet.

« Vous croyez vraiment que j’aurais le temps de lambiner ? Vous êtes impayable ! Croyez-moi bien que quand ça commencera à barder, je demanderais à mes adversaires un pas ou deux de danse, en votre honneur ! C’est amusant mais je pense qu’ils auront plus dans l’optique de me trancher la gorge que de m’offrir un menuet.» ironisais-je

Suivant son exemple, je m’immerge dans les flots, goutant la sensation soyeuse de l’eau sur ma peau, malgré l’épaisseur des étoffes qui se gonflent ou collent à mon corps au gré de mes mouvements. Mes cheveux, eux, filent, en ramure d’ébène, comme un écheveau d’algues effleurant la ligne de mon crâne. La lune, haute et pleine, se couvre d’un nuage, qui, l’espace d’un instant noie la faible clarté dans une obscurité plus dense, si bien que l’horizon en parait brusquement plus ténébreux.

« Je me contrefiche de l’art MILORD, et ne me tentez pas, il y a comme un défi dans votre voix, et c’est bien le genre de choses auxquelles je suis incapable de résister. Si en plus vous piquez ma curiosité en imaginant que vous pourriez m’obliger à vos travaux forcés… humm quels seront-ils d’ailleurs ? Il est clair je ferais sciemment tout déraper ! »

Il y a un sourire piqué de provocation à la commissure de mes lèvres, dans le plissement de mes yeux et la fronce de ma paupière. Qu’importe si nous ne nous revoyons, si la vie se décide à écarter nos chemins pour que nous ne nous croisions jamais plus, cette gageure demeure suspendue entre nous, comme une promesse. Quoi qu’il en dise, je suis à peu près sûr que c’est un jeu qu’il joue, le même que le mien, en vérité… aiguillonner l’autre un peu pour le plaisir et la bravade. J’en suis d’autant plus certaine que ma réaction n’a rien d’inattendue et que tout tendait à ce que je rétorque de la sorte.

En revanche, lui me prend de court. Le Roi ? Comment et pourquoi connaitrais-je le roi, je ne suis qu’une nordique, une guerrière déguisée en marin. Le Roi ne connait ne connait mon visage, et s’il a entendu mon nom, c’est uniquement parce que l’arène a raisonné de mon patronyme lors du tournoi.

« Vaal, je ne suis qu’une pauvre capitaine, d’un navire sans importance, d’un clan relégué dans les Marches du Nord. Pourquoi voudriez-vous que je connaisse le Grand Tensai, personnellement ? »

Mon visage se tourne vers lui, à demi noyé dans l’océan. Rien n’exsude de cet homme, et son profil aquilin d’oiseau de proie ne trahit aucune de ses pensées.

« Pourquoi demandez-vous ça ? Vous devez le rencontrez ? »

Mes iris se retournent vers la voute céleste.

« Je connais plusieurs gardes royaux… alors je ne le connais pas personnellement, mais les hommes sont parfois bavards et leurs langues se délient facilement avec l’alcool et… un peu de tendresse. »


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Les souvenirs. Vivre avec de simples souvenirs, voilà la voie que j'ai choisi depuis le jour où j'ai goûté à l'enfer. La mémoire est la chose la plus importante à mes yeux. Elle regorge de reliques du passé. Une véritable grotte d'Ali Baba où je peux à tout instant piocher ce dont j'ai envie et le redéposer sans que nul autre ne puisse ne serait-ce qu'entendre parler de cet endroit. Et à vrai dire, je possède de grotte d'Ali Baba : celle qui se trouve dans ma mémoire et celle qui se trouve dans un lieu que je garde jusqu’à aujourd'hui secret. Il me tarde d'y retourner un jour pour récupérer mes biens, mais patience est mère de sûreté.

Rieuse, elle commente ma parole avec ironie et me demande même des détails sur les fameux travaux forcés. En voilà une créature curieuse et compétitive. Mais serait-elle à même d'accepter le défi ? A l'aveugle avec moi ? Des doutes se posent tout de même.

-Lambiner ? Et bien vous voilà de nouveau bien en bas de mon estime, même si je ne vous le cache pas vous n'étiez pas déjà très haut. Vous devriez apprendre à ré apprendre me semble-t-il. Saviez-vous que dans ces fameux pas de danses se trouvent en réalité une technique bien plus complexe qu'il n'y parait ? Je suppose de part vos dires que vous n'avez jamais rencontré un fleurettiste expert. Il vous aurait déjà troué de toutes parts.

Un rire moqueur se volatilise dans le silence de l'océan.

-Si vous manier une épée, un sabre ou une quelconque arme à une main, vous devriez apprendre à mettre en pratique ce type de techniques. Vous allez découvrir tout un monde que vous n'auriez jamais imaginer. Et je vous prends au mot ! Allez y donc, ne le faites pas et vous verrez ce que je vous proposerai en terme de travaux forcés. Et je vous en prie Sahelle, pensez-vous que je dévoile mes plans aussi aisément ? A une novice qui ose se moquer des arts de danse ?

Je veux voir jusqu'où elle est prête à aller. Ce jeu est un plaisir démoniaque, celui de travailler la personne au mental tout en n'appréciant les revers. C'est comme si nous étions face à un jeu d'échec et que nous faisions certains sacrifices inutiles simplement pour augmenter la difficulté. Les sens sont actifs, les piques verbales sont présents et chaque mouvement est critiqué pour tenter de déstabiliser. La vie est un plateau de stratégie, même dans des moments que l'on pourrait qualifier de simpliste. Une mine d'or pour ceux qui savent en extraire la substantifique moelle.

-Un bon conseil guerrière, vous devriez élargir vos horizons, ne restez pas plantée la tête dans vos montagnes comme une autruche le ferez. Changez votre point de vue, changez votre perception du temps, des batailles, des sujets posés sur la table et cessez d'être seulement à l'arrière de tout ce qu'il se passe.

Rapidement, le sujet tourne à quelque chose de plus sérieux : le sujet Tensai. La capitaine m'explique qu'elle n'est finalement qu'un soldat de plus et qu'elle n'a jamais été au contact du Roi. Et encore moins d'avoir échangé avec lui. Toujours à la dérive sur le dos, je croise mes bras sur mon torse sans broncher un instant à la demande de Sahelle. Je dois agir avec précaution surtout après les évènements passés à l'arène. Je me décide. Je plie une jambe dans l'eau pour prendre appui et me relever de cette sieste. Je m'approche de la jeune femme, le pas lourd à cause des vagues, le regard plus glacial et pénétrant que plus tôt. J'arrive au dessus de son corps allongée sur l'eau, les yeux dans les siens. J'aborde le sujet avec un ton sévère.

-Vous étiez dans l'arène tout comme beaucoup d'autres. Je dois absolument savoir ce qu'il se dit de Tensai, surtout provenant des Gardes Royaux. Pensez-vous pouvoir réaliser ce genre de mission ? Je paierai toute information ou personne pouvant apporter son lot de renseignements.

Mes paroles laissent entendre que je tente de débusquer certains traitres. Ces investigations pourront apporter une certaine aide pour la suite des évènements.


Sahelle Saint-Just
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Un éclat de rire en guise de réponse.

« Vous savez Vaal, ce n'est vraiment pas comme si j'en avais quelque chose à faire de votre estime. A vrai dire, si j'étais complètement impolie et sans filtre je dirais que vous pouvez bien vous la carrer profond. »

Je me laisse aller, détendue dans ce linceul liquide, bercée au rythme du roulis et de la brise. Mes paupières se referment sur l’indifférence narquoise qui traversent mes iris. Non qu'il puisse me lire, alangui comme il l'est, à mon coté, le visage tourné sur les étoiles et les cieux.

« Je ne manie pas mes armes pour la beauté du mouvement . Vous pouvez élever  le combat à de l'art et le bretteur à un artiste, mais au final, l'importance n'est pas de savoir si la garde est parfaite, le couronné précis et la feinte implacable. Au final, il est juste question de survie. La nôtre. Alors est-ce que j'ai besoin que ma technique soit l'expression d'une perfection ? Non. Certes ce peut-être un avantage indéniable, mais il existe bien d'autres facteurs qui tracent la frontière entre victoire et défaite. La surprise, l'imprévisibilité, le terrain, la ruse. Celle-ci est loin d'être la plus importante. Et à s'enfermer dans le carcan et l'étiquette d'un art, on se force à des mécanismes, à des automatismes, on manque d'imagination. Dans un combat, pour sa survie, il n'y a pas de règles, pas de limites hormis celles qu'on s'imposent. Tous les coups sont permis. »

J'inspire doucement l'air nocturne parfumé d'océan.

« J'aime cette façon dont vous vous posez en expert en imaginant que les imperfections de notre danse ne pouvait provenir, évidemment que de moi. Mais vous oubliez mon cher épéiste, que je vous ai vu la tête enfoncée dans la boue, et barbouillé d'un sang qui était le vôtre. Votre art me semble bien faiblard, en vérité. Et il est trop facile d'être juge et bourreau. Si cela rate, si cette prochaine fois n'est pas à la hauteur de vos attentes, vos travaux forcés nous seront imposé à nous deux. Vous les subirez à mes cotés parce que l'échec de l'un trouve aussi son origine dans l'autre. Une danse et d'autant plus celle-ci n'est pas une partition qui se joue seul, mais en duo sinon on appellerai pas ça un duet , les tords et la punition se doivent d'être partagées. Ah mais peut-être craignez vous ce que vous comptiez me faire subir....»

Il me juge sans me connaître, se forge une opinion de nos quelques rencontres mais se rend-t-il compte que ce qu'il perçoit est déformé par le prisme de ses préjugés et de ses raccourcis ? Non... je suis sûre que non. On dit que les elfes se jaugent comme une race supérieure aux autres, et je ne suis pas certaine qu'il déroge à ce constat. Mais qu'importe, qu'il ne devine en moi que mon reflet dans l'eau vive, fragmenté et partiel, sans concevoir qu'au dessous de l'ondoiement des vagues, il existe davantage.  Me résumer à une montagnarde idiote et aveugle, incapable de prendre la mesure des événements ou de les anticiper, alors que je suis justement les oreilles et les yeux des miens, par delà nos frontières, est assez cocasse.

D'ailleurs je sens instantanément le revirement de son attitude, lorsque j'évoque le roi et ses gardes. Il se relève, glisse vers moi, comme un serpent d'eau, et se penche par dessus la ligne d’étoffes gonflées que forme mon corps. Mes yeux s'ouvrent que pour plonger dans son regard effilé, lame au clair, à l’affût. Je n'aime pas qu'il me surplombe de la sorte, qu'il me domine de sa taille et me cloue de ces iris pénétrantes comme des dagues. Je me cambre, mes pieds effleurent le sable et je reprend appui tout en me redressant, ignorant filasse noire et humide de mes cheveux qui dévalent devant mon visage, contre mes joues. Mon menton se relève, non sans une pointe d'orgueil, même si jamais je ne pourrais réellement réduire cette différence de taille entre nous, avec de tels artifices.

« Oui, j'y étais. Un beau fiasco dont la montagnarde autruche que je suis se moque éperdument. Vous voulez tout savoir de Tensai ? Pourquoi ? Vous ne répondez à ma question que par une autre. C'est une esquive adroite qui marche peut-être avec les clampins sous vos ordres habituellement, mais ça ne fonctionnera pas avec moi. »

Je le scrute, le balaye, cherchant à forcer les secrets que recèlent ce bleu impénétrable et profond.

« Vous avez l'air de croire  que je suis à vendre. Ce qui n'est pas le cas. »

Je marque une pause, mes muscles se tendent d'instinct, sur le qui-vive. Les serpents lorsqu'on les dérange un peu trop, ont la fâcheuse tendance à se retourner et planter leurs crocs, distiller leurs poisons, jusqu'à ce qui fut la proie devienne le prédateur, et le prédateur , une carcasse sans vie crevée dans l'herbe.

« Je vois trois raisons pour lesquelles ces informations vous tiennent tant à cœur. La plus noble, par devoir... et patriotisme, quoiqu'il me semble que vous ne soyez que mage d'état et que la protection de sa seigneurie ne soit pas une de vos prérogatives. Par intérêt. Vous manigancez quelques choses et préparez le terrain pour vos petites magouilles personnelles quelles qu'elles soient. Ce qui vous correspond plus à mon sens. Par … peur ? Ce qui est définitivement pas, à mon avis votre cas. »

Mon index se plante, menaçant, au centre de sa poitrine.

« Quoi qu'il en soit, je n'ai aucunement l'intention de me retrouver mêler à vos histoires. Surtout que vous êtes du genre à pratiquer la terre brulée. Comme je n'ai pas encore eu envie de vous étriper de la soirée, et que jusqu'alors elle fut presque plaisante, je vais vous faire une fleur et vous donner un conseil. Ne jouez pas à un jeu de dupes avec le Roi, les apparences sont trompeuses. L'impulsivité, et la violence ne sont pas gages d'un parfait imbécile. »


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Mon faciès plaqué au ciel ténébreux, son insulte me passe bien au-dessus. Ce monde a perdu son charme d'antan : prononcer de tels mots lorsqu'on se retrouve sans rien dire est bien digne d'un peuple perdu. Je soupirerai presque. Et la suite de son discours ne fait que rajouter à mon ennui qui semble prendre le pas sur moi. Arf ! Que je déteste ce sentiment. Et ses dires ne sont absolument qu'un ramassis de bla bla sans valeur et dire qu'elle se pense une guerrière du terrain. Ne pas reconnaitre un art est une chose mais rabaisser un art de cette façon, elle n'est finalement qu'une enfant. Et que je hais devoir me répéter sans cesse pour des oreilles qui ne veulent pas écouter. La maladie de l'après-guerre. Las de voir que la médiocrité est devenu une fierté pour la plupart. Las de ces personnes qui tiennent de tel discours. Las de ne penser qu'à lever son épée pour "juste" tuer l'autre. Mais où sont passés les fières batailles ? Où est passé la recherche de la perfection ?

Et voilà qu'elle me sort un nouveau speech sur le fait que je me prenne pour un expert et en faisant un magnifique pot-pourri de différentes histoires pour tenter de faire croire qu'elle possède la vérité. Je finis vraiment par me demander si elle a toute sa tête. Dois-je lui répondre ? Dois-je juste me lever et m'en aller pour couper court à ce début d'ennui qui s'installe en moi ? Tentons une dernière fois.

-Je reste tout de même impressionné par le fait que vous ne saisissiez pas un mot du sens de mes paroles. Vous me dites expert ? Non, loin de là et je m'impose ce genre de règles pour toujours tendre à la perfection. Je vous l'ai déjà dit : l'être parfait n'existe pas. Ni vous, ni moi, ni personne. J'en suis bien plus conscient que vous. Mais il n'empêche qu'on ne peut se permettre de se reposer sur ses lauriers et se laisser aller à une médiocrité que j'exècre au plus haut point. Vous ne le voyez pas et vous osez me sortir des "je veux survivre". Vous n'êtes finalement qu'une suicidaire. Allez donc avec votre propre médiocrité tenter de sauver vos proches, vous ne verrez que plus de sang si vous ne savez même pas vous remettre en question lorsqu'on vous le dit.

Mes paroles sont dures, glaciales, pénétrantes mais elles doivent être dites. Les batailles ne sont pas faites pour de simples d'esprits et si vous osez le penser c'est une insulte même envers ceux qui guerroient. La guerre est un lieu de rencontre, même son ennemi devient un rival que l'on se doit de dépasser pour vaincre. Quelle bêtise de parler de survie.


Je reprends mon souffle le temps d'un instant.

-Le duet est toujours gâché par une seule et même personne et vous vous permettez de remettre la faute sur moi ? En voilà une sacrée guerrière dites-moi. Les tords et les punitions reviennent à ceux qui ne sont pas au niveau : vous faites une erreur vous payez, je fais une erreur, je paies. Aussi simple que bonjour. Pour clore, je ne crains aucunement de me remettre d'à plomb et si je dois en passer par les travaux forcés, je le ferai. Devenir meilleur, se perfectionner est tout ce qu'il compte dans ce monde. Soyez à la traine et l'ennemi lui ne vous ratera pas.

Rapidement, je change de sujet pour en revenir à Tensai. En voilà un sujet plus intéressant que de devoir me coltiner les sottises d'un tel énergumène. Elle se lève face à moi, son front m'arrive au menton. Ma tête se baisse légèrement en contrebas pour plonger mes yeux dans les siens. J'écoute ses réponses sans broncher jusqu'à la toute fin. Je relâche mon souffle que je retenais pour me laisser aller dans un fou rire démoniaque, le visage levé au ciel et la main sur le ventre. Quelques secondes passent avant de réussir à me calmer. Ma voix se fait plus légère et en même temps inquiétante, comme si je cherchais à lui faire comprendre que ce terrain n'était pas pour elle. Ma demande ne concerne rien d'autres que des renseignements, le reste elle est loin de valoir le coup pour m'aider.

-Vous n'avez vraiment pas froid aux yeux Sahelle.

Je prends le temps de m'abaisser, le visage face à elle qui se déforme avec un sourire totalement différent de ce qu'elle a pu voir de moi jusqu'à maintenant. Si je paraissais juste un elfe hautain et arrogant, elle apprendra que je suis bien plus que ça : un homme totalement dérangé.

-Je vais vous la faire courte et concise : vous n'êtes à mes yeux rien de plus qu'un grain de sable du désert reikois. Inutile, faible et totalement remplaçable. Mes raisons ne vous regardent pas, loin de là et comme vous l'avez si bien dit avec votre propre langue : vous n'êtes qu'une "montagnarde autruche" et vous n'avez cure de tout ce qu'il se passe ici. Je vous ai demandé de réaliser une simple mission et je traduis votre stress sur ce sujet comme un non.

Je relève ma tête en hauteur en fixant l'horizon toujours avec ce sourire déjanté, les yeux grands ouverts, en ajoutant.

-Inutile de vous égosiller pour me faire part de vos conseils. Ils sont aussi avariés que la chaire d'un mort. HAHAHA ! Vous m'aurez au moins permis de rire après vos terribles mots ennuyeux. Finalement la soirée n'a pas été aussi déplorable que cela.

Je tourne les talons à Sahelle en cherchant du regard le sable et m'y dirige en combattant à coup de cuisse l'eau de mer.


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Mon rire jaillit, tranchant comme le fil d'une lame, et mes yeux se plissent, traçant deux fentes sombres et meurtrières sur mon visage clos. J'ignore à quelle moment notre badinage s'est imprégné de fiel et de glace, charriant l'hiver et le mépris. Lorsque j'ai refusé son petit jeu en instaurant une alternative qui lui déplaisait ou bien parce qu'il ne supporte qu'on lui dise non. Il peut s'essayer à l'intimidation en se penchant vers moi, mais je ne ploie devant lui. Devant personne. Qu'importe s'il déchire sa bouche d'un sourire carnassier ou qu'il m'empale sur le céruléen fou de ses prunelles

« Et moi je dirais, que vu comment vous prenez la mouche, que vous avez un problème avec ceux qui rampent pas pour vous satisfaire.  Ou bien j'ai touché un point sensible »

Il tourne les talons mais je n'en ai pas finis avec lui. La patience est une qualité, mais il a usé la mienne jusqu'à la trame. Les insultes passent encore, mais il vient, ici, de franchir la ligne de trop. Il est grand temps que quelqu'un rappelle à cet elfe arrogant, et à son balai enfoncé dans le fondement, qu'il est loin, très loin d'être intouchable et éternel. Oui, j'ai très envie de lui donner cette leçon, de lui faire ravaler cette morgue et tout le gâchis de ces dernières minutes, de le faire choir de ce piédestal depuis lequel il scrute le monde de sa soit-disante supériorité et sa grande sagacité de Monsieur Je sais Tout et Seule Ma vérité Existe.

Aux orties, la conciliation, le jeu des taquineries, la bonne humeur, le partage d'une bouteille sous la lune et les rires, il n'a rien d'autre à offrir que la stérilité aride du désert qu'il foule et sa sombre bêtise aussi présomptueuse que fat. Finalement j'aurais du le laisser se faire carboniser dans cette arène, le laisser se faire saigner comme un porc dans le nord sous les haches de ce barbare. Des regrets. Oui presque. A moins que ce ne soit cette colère contenue, que je ne parviens plus à endiguer et qui déferle à présent dans mes veines, avec la force d'un raz de marée inéluctable.

« Vous êtes odieux. Et vous êtes un abruti, Yesfaren. »

Ma voix s'étoile de givre, cinglante comme cette bise qui souffle sur les plaines et les montagnes enneigées des Terres Boros. Cruelle, létale aussi sous le sourire mortel qui dévoile celle que je peux devenir, sans le vernis de la civilité et le policé de mon éducation. Mes doigts s'agitent sous le sortilège que je file et deux tentacules d'eau jaillissent de part et d'autres de l'elfe, s'enroulant autour de ses bras pour l'immobiliser. Une nasse. Une entrave. J'esquisse un pas allongé, avalant la distance qui nous séparait, liant à mon mouvement le lyrisme d'un chant.




Oui... je chante, de cette voix tissée de métal et de soie qui est l'apanage de ma race, un filet mouvant soufflé au creux de son oreille que j’abats sur lui, insidieux, inextricable, comme un poison mortel et, plus doux encore. Je le dépasse coulant jusqu'à lui comme coule l'eau d'une rivière, comme coule le sang. Mes doigts froids saisissent son menton, arpentent sans douceur la courbe de sa mâchoire d'une caresse acérée, noie, efface sous le miel de mon fiel, sa volonté.

Le désir de le pousser dans les tréfonds vacillant de l'océan, de le plonger dans les abysses sombres et glacé de ce large, d'admirer les bulles argentés s'échapper de sa bouche et le désespoir de sentir ses poumons se gonfler d'eau envahir le bleu de son regard, m'allèche. Est-ce ma nature qui parle pour moi ? Peut-être, oui peut-être, mais je ne m'abandonne à ce plaisir, parce qu'il ne peut y avoir de leçon s'il meurt.  Je saisis sa main baguée, l’entraînant dans mon sillage jusqu'à cette plage où nous nous abandonnions avant la danse et le fracas de nos différents. La bouteille git, je la prend, la brise contre un rocher. Et ma voix, en écheveaux se déroule toujours, l'emprisonnant de mes enchantements, et, à nos pieds nue, le sable absorbe l'alcool que nous avions partagé.

Devrais-je ouvrir sa gorge? Couper l'une de ses oreilles qui marque la fierté de son appartenance elfique ? La douleur brisera mon chant, mais qu'importe. Un large mouvement. Une estafilade striant son torse, déchirant sa chemise, laissant couler le sang. Une mise en garde. Une menace. Un chant qui se brise et l'éclat d'une pièce abandonnée là où je dissous dans la brise avant qu'il ne puisse se ressaisir.


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Surpris par les tentacules d'eau qui s'enroulent autour de mes bras, je tourne la tête vers l'arrière pour voir celle qui ose, de nouveau, m'attaquer. Le sourire ne me quitte pas et ne se fait que plus large. Elle s'approche de moi rapidement et son chant finit par mettre mon esprit en veille. Mon corps réagit sans même que je le lui ordonne. Je vis la scène un peu comme un rêve. J'entends tout, je vois tout mais je ne suis que spectateur de ce qu'il se passe.

Cette malédiction s'arrête lorsque le bout de verre tranche ma chaire laissant apparaitre une plaie de part et d'autre de mon torse. je me réveille. La douleur est là et la nordique a disparu. Le sang coule sur le sable. Je déchire ma chemise trempée pour constater les dégâts. Rien de bien méchant en soit. Je me tourne vers l'océan. Voilà donc la seconde fois qu'elle lève la main sur ma personne. Et ce chant hypnotique, ne serait-ce pas celui du peuple des mers ? Et tout ce précise dans mon esprit : ce n'est qu'une capricieuse. Elle ne supporte pas les vérités et se terre dans son illusion. Me dire que  je prends la mouche et que j'ai un problème avec ceux qui ne rampent pas à mes pieds ?

-HAHAHA !

Que nenni ! Les choses inutiles restent inutiles. Son refus était une chose mais oser demander des détails qui ne la concernent pas en me menaçant : en voilà une folie. Elle n'avait aucune légitimité pour me poser ce genre de questions. Néanmoins, si nous venons à nous revoir, je ne serai plus aussi tendre. Les races inférieures doivent apprendre à rester à leur place. Je tourne les talons au vaste paysage : je m'abaisse pour récupérer mes chaussures sur le sable fin. La douleur se fait ressentir sous le mouvement de ma poitrine. Le sang se mélange au sol créant une texture boueuse. Je me relève, le regard vif. Anna, ma gouvernante, sort de l'ombre de derrière un rocher et m'attends, bras le long du corps. J'avance jusqu'à elle.

-La sortie est-elle toujours prévue pour cette nuit ?
-Oui, tout ça m'a ouvert l'appétit.

Sortant du sable, mes pieds nus foulent le sol dur. Je saisis Anna par la taille et fait un bon en hauteur pour nous hisser sur le rocher et disparaitre dans l'ombre de la nuit. La chasse nous attend.

The End:


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