Mirari- Sorry, my hand slipped.
Nikaerth- You threw it at me!
November 5 / Morning. Ikusa
Il était encore très tôt, lorsque le Luteni ouvrit les yeux. D'un geste simple, il tourna la tête en direction des carreaux de la pièce pour en constater les faits. Visiblement, les couleurs rosés et mauves l'informèrent qu'il avait encore de bonnes heures de sommeil devant lui s'il le désirait. Pourtant, il s'étira de tout son long, avant de retirer le couvert et de s'asseoir sur le bord du matelas de plume. Déjà presque une année qu'il était devenu maître des lieux et il ne s'accoutumait toujours pas à se réveiller dans la chambre principale de la demeure. Au moins, ce lit était suffisamment large pour que ses pieds ne dépassent pas au bout. Beaucoup de choses étaient différentes dans cette villa depuis la mort de son père.
Le premier changement avait été la libération de tous les esclaves qu'elle y comprenait. Maintenant tous servants, la plupart d'entre-eux étaient restés par choix et d'autres, que pour le seul principe qu'ils n'avaient nulle part où aller. Tous avaient servi son connard de géniteur et ils méritaient ce service. La situation était toujours un peu précaire avec certain, venant davantage de sa honte à lui que d'une situation réelle. Surtout la nourrice, femme elfe qui avait prit soin de Nikaerth depuis toujours. Il détestait la façon dont elle le regardait constamment avec cet air désolé sur le visage. Comme si elle arrivait à voir les démons de l'Elfe à travers ses prunelles. L'officier n'avait pas su quoi faire d'elle à sa prise de pouvoir. Il n'était certes pas de ceux qui comptaient avoir des enfants prochainement et son utilité semblait avoir touché à sa fin dans ce contexte.
Pourtant, elle était toujours là. Elle s'occupait maintenant principalement des autres servants et les dirigeait d'une main de fer afin que la demeure continue de survivre en son absence. Il était facile pour le Lieutenant d'ordonner à des centaines d'hommes et femmes de combattre et de les organiser, mais essayer de gérer une vingtaine de servants pour des tâches ménagères n'était pas l'une de ses forces.
Se libérant finalement de ses pensées, il hocha la tête rapidement et entreprit de se mettre un pagne sur le dos avant de quitter la chambre et de descendre à l'étage inférieur. Déjà à cette heure, les servants s'occupaient déjà de leur devoir. Sans un regard l'Elfe passa la porte des bains et entreprit de se nettoyer un peu. Après tout, c'était aujourd'hui qu'il se devait de se rendre à la boutique des tatoueurs officiels pour refaire le sien. Il quitta finalement la salle pour retourner à l'étage. Un déjeuner copieux avait été déposé sur son lit, car les servants savaient bien que l'Elfe ne prennait jamais le temps de manger à une table. Il le faisait généralement en s'habillant, le plus rapidement possible. D'une main rapide, il empoigna un morceau de pain qu'il mit dans sa bouche tandis qu'il s'affairait déjà à retirer la robe de nuit. Tenant de lui-même par la bouche, il fit bien attention à ne pas l'accrocher lorsqu'il enfila sa tunique par-dessus sa tête.
Armure bien en place et ventre plein, l'officier quitta finalement cette résidence de malheur pour se rendre aux baraquements. Il avait encore du temps devant lui et il souhaitait prendre le temps de revoir les entraînements et les ordres de la journée. Tandis qu'il traversait l'allée, il observait les plus gradés montrer aux autres certaines prouesses d'armes et d'autres faisaient le tour des équipements comme pour s'assurer de leurs qualités. Indéniablement, ils se retournèrent sur son passage pour le saluer de la façon dont les militaires le faisaient, soit un point près de l'épaule. Il en fit de même et finit par traverser la lourde porte double qui menait aux bureaux des officiers.
Ici se trouvait l'emplacement pour tous les hauts gradés, l'endroit où les ordres et parchemins étaient distribués pour faciliter la tâche aux messagers. Sur le gros meuble qui lui servait d'office, l'un d'entre eux lui semblait nouveau. Il le saisit sans plus de façon, en s'installant dans la grande chaise et y déposa les bottes sur le coin du bureau.
''Luteni Dyr Erlamshir... bla bla bla ... esclaves en fuite... retour... Bla bla... vu pour la dernière fois... désert, près de Taisen... Bla bla.''
Dit-il à haute voix, en faisant un très bref résumé du contenu des ordres donnés. Apparemment, d'ici deux jours, il se devrait de prendre deux troupes militaires afin de retrouver une dizaine d'esclaves qui avaient réussi à faire faux bon à leur maître. Personnellement, il s'en foutait bien et il ne comprenait pas l'importance de déranger des officiers pour ce genre de balivernes. Que les esclavagistes fassent leur boulot et qu'on le laisse tranquille avec les assignments de bas étage à la fin! Sans doute encore une proposition de son capitaine... Un jour, Nikaerth le tuerait de ses propres mains, il le jurait.
Sans plus attendre il lança la missive dans les airs derrière lui, comme pour lui signifier son in-importance dans un soupir habituel.
C'est à ce moment que le Capitaine en question passait devant la porte de l'office, un sourire aux lèvres, le regardant visiblement de haut. D'un air hypocrite, le Lieutenant le salua tout de même, tandis qu'il imaginait déjà l'homme mort dans un buisson la gueule ouverte. Bien sûr qu'il devait venir voir l'air de Nikaerth devant le nouvel ordre... Ne pas voir la réaction morose du Lieutenant aurait été un crime. Quel connard... Au moins, il serait déçu cette fois. L'Elfe fit comme si de rien n'était et lui rendit son sourire, beaucoup trop forcé sûrement. Sourire, qui disparut aussitôt l'humain avait passé le cadre de porte et n'était plus en vue. L'Officier roula les yeux aux ciels avant de se lever brusquement et de quitter les offices. Pas question de passer plus de temps que nécessaire dans cet endroit de merde. Il passa rapidement le topo de la journée avec quelques Dunarks et Sous-officiers avant de prendre officiellement congé des baraques.
Traversant la ville à pied, la boutique n'était pas très loin des campements militaires. Une fois devant, il passa le cadre des vielles poutres tandis que l'odeur de l'encre et de tanin lui remplissait les narines. Il tendit une lettre à l'homme devant lui. Ce n'était pas la première fois que l'Elfe le voyait et il ne connaissait que trop bien les formalités. La notice ne servait qu'à l'identifier, rien d'autre et faciliter le recensement pour les Tovyrs.
Tandis que l'officier crut l'humain se lever de sa béquille et lui montrer le chemin comme à chaque fois, il n'en fit rien. À la place, il lui indiqua un siège où il pouvait attendre et un autre pour y déposer ses affaires. Pas très content, l'Elfe s'exécuta quand même. Nikaerth n'avait jamais été des plus patients et il n'aimait certes pas qu'on le fasse patienter. Il retira les pièces d'armures du haut et les déposa dans les emplacements pour cet effet. Gardant le haut de sa tunique pour le moment, Il s'assit en croisant les bras devant lui, marquant ainsi son impatience.
N'ayant rien d'autre à faire, il posa le regard sur les vieilles étagères devant lui. Rien de trop surprenant, que des pots d'encres, des linges et des babioles pour faire leur travail. Cet endroit pourrait sembler d'être d'une propreté inégalée si ce n'était que de ces vieux et épais rideaux qui semblaient accumuler la poussière et le sable depuis trop longtemps. Dans les courbes de tissus de celui à la gauche de l'elfe, un pommeau d'une dague ou d'une petite épée était déposée dans les plis, facile d'accès pour quiconque en connaissait l'emplacement. De plus en plus ennuyer, l'Elfe tourna finalement la tête en direction de l'humain à la jambe manquante.
''Ça va être encore long? J’ai autre chose à faire, vous voyez...''
Ce n’était pas complètement impoli, mais limite de l’acceptable. Après tout, ce n’était pas faux du tout. Il devait organiser les préparations des troupes pour ce nouvel assignment, même s’il n’en avait pas très envie. En fait, tout pour lui occuper la tête de ses pensées serait plus que suffisant.
Nikaerth- You threw it at me!
November 5 / Morning. Ikusa
Il était encore très tôt, lorsque le Luteni ouvrit les yeux. D'un geste simple, il tourna la tête en direction des carreaux de la pièce pour en constater les faits. Visiblement, les couleurs rosés et mauves l'informèrent qu'il avait encore de bonnes heures de sommeil devant lui s'il le désirait. Pourtant, il s'étira de tout son long, avant de retirer le couvert et de s'asseoir sur le bord du matelas de plume. Déjà presque une année qu'il était devenu maître des lieux et il ne s'accoutumait toujours pas à se réveiller dans la chambre principale de la demeure. Au moins, ce lit était suffisamment large pour que ses pieds ne dépassent pas au bout. Beaucoup de choses étaient différentes dans cette villa depuis la mort de son père.
Le premier changement avait été la libération de tous les esclaves qu'elle y comprenait. Maintenant tous servants, la plupart d'entre-eux étaient restés par choix et d'autres, que pour le seul principe qu'ils n'avaient nulle part où aller. Tous avaient servi son connard de géniteur et ils méritaient ce service. La situation était toujours un peu précaire avec certain, venant davantage de sa honte à lui que d'une situation réelle. Surtout la nourrice, femme elfe qui avait prit soin de Nikaerth depuis toujours. Il détestait la façon dont elle le regardait constamment avec cet air désolé sur le visage. Comme si elle arrivait à voir les démons de l'Elfe à travers ses prunelles. L'officier n'avait pas su quoi faire d'elle à sa prise de pouvoir. Il n'était certes pas de ceux qui comptaient avoir des enfants prochainement et son utilité semblait avoir touché à sa fin dans ce contexte.
Pourtant, elle était toujours là. Elle s'occupait maintenant principalement des autres servants et les dirigeait d'une main de fer afin que la demeure continue de survivre en son absence. Il était facile pour le Lieutenant d'ordonner à des centaines d'hommes et femmes de combattre et de les organiser, mais essayer de gérer une vingtaine de servants pour des tâches ménagères n'était pas l'une de ses forces.
Se libérant finalement de ses pensées, il hocha la tête rapidement et entreprit de se mettre un pagne sur le dos avant de quitter la chambre et de descendre à l'étage inférieur. Déjà à cette heure, les servants s'occupaient déjà de leur devoir. Sans un regard l'Elfe passa la porte des bains et entreprit de se nettoyer un peu. Après tout, c'était aujourd'hui qu'il se devait de se rendre à la boutique des tatoueurs officiels pour refaire le sien. Il quitta finalement la salle pour retourner à l'étage. Un déjeuner copieux avait été déposé sur son lit, car les servants savaient bien que l'Elfe ne prennait jamais le temps de manger à une table. Il le faisait généralement en s'habillant, le plus rapidement possible. D'une main rapide, il empoigna un morceau de pain qu'il mit dans sa bouche tandis qu'il s'affairait déjà à retirer la robe de nuit. Tenant de lui-même par la bouche, il fit bien attention à ne pas l'accrocher lorsqu'il enfila sa tunique par-dessus sa tête.
Armure bien en place et ventre plein, l'officier quitta finalement cette résidence de malheur pour se rendre aux baraquements. Il avait encore du temps devant lui et il souhaitait prendre le temps de revoir les entraînements et les ordres de la journée. Tandis qu'il traversait l'allée, il observait les plus gradés montrer aux autres certaines prouesses d'armes et d'autres faisaient le tour des équipements comme pour s'assurer de leurs qualités. Indéniablement, ils se retournèrent sur son passage pour le saluer de la façon dont les militaires le faisaient, soit un point près de l'épaule. Il en fit de même et finit par traverser la lourde porte double qui menait aux bureaux des officiers.
Ici se trouvait l'emplacement pour tous les hauts gradés, l'endroit où les ordres et parchemins étaient distribués pour faciliter la tâche aux messagers. Sur le gros meuble qui lui servait d'office, l'un d'entre eux lui semblait nouveau. Il le saisit sans plus de façon, en s'installant dans la grande chaise et y déposa les bottes sur le coin du bureau.
''Luteni Dyr Erlamshir... bla bla bla ... esclaves en fuite... retour... Bla bla... vu pour la dernière fois... désert, près de Taisen... Bla bla.''
Dit-il à haute voix, en faisant un très bref résumé du contenu des ordres donnés. Apparemment, d'ici deux jours, il se devrait de prendre deux troupes militaires afin de retrouver une dizaine d'esclaves qui avaient réussi à faire faux bon à leur maître. Personnellement, il s'en foutait bien et il ne comprenait pas l'importance de déranger des officiers pour ce genre de balivernes. Que les esclavagistes fassent leur boulot et qu'on le laisse tranquille avec les assignments de bas étage à la fin! Sans doute encore une proposition de son capitaine... Un jour, Nikaerth le tuerait de ses propres mains, il le jurait.
Sans plus attendre il lança la missive dans les airs derrière lui, comme pour lui signifier son in-importance dans un soupir habituel.
C'est à ce moment que le Capitaine en question passait devant la porte de l'office, un sourire aux lèvres, le regardant visiblement de haut. D'un air hypocrite, le Lieutenant le salua tout de même, tandis qu'il imaginait déjà l'homme mort dans un buisson la gueule ouverte. Bien sûr qu'il devait venir voir l'air de Nikaerth devant le nouvel ordre... Ne pas voir la réaction morose du Lieutenant aurait été un crime. Quel connard... Au moins, il serait déçu cette fois. L'Elfe fit comme si de rien n'était et lui rendit son sourire, beaucoup trop forcé sûrement. Sourire, qui disparut aussitôt l'humain avait passé le cadre de porte et n'était plus en vue. L'Officier roula les yeux aux ciels avant de se lever brusquement et de quitter les offices. Pas question de passer plus de temps que nécessaire dans cet endroit de merde. Il passa rapidement le topo de la journée avec quelques Dunarks et Sous-officiers avant de prendre officiellement congé des baraques.
Traversant la ville à pied, la boutique n'était pas très loin des campements militaires. Une fois devant, il passa le cadre des vielles poutres tandis que l'odeur de l'encre et de tanin lui remplissait les narines. Il tendit une lettre à l'homme devant lui. Ce n'était pas la première fois que l'Elfe le voyait et il ne connaissait que trop bien les formalités. La notice ne servait qu'à l'identifier, rien d'autre et faciliter le recensement pour les Tovyrs.
Tandis que l'officier crut l'humain se lever de sa béquille et lui montrer le chemin comme à chaque fois, il n'en fit rien. À la place, il lui indiqua un siège où il pouvait attendre et un autre pour y déposer ses affaires. Pas très content, l'Elfe s'exécuta quand même. Nikaerth n'avait jamais été des plus patients et il n'aimait certes pas qu'on le fasse patienter. Il retira les pièces d'armures du haut et les déposa dans les emplacements pour cet effet. Gardant le haut de sa tunique pour le moment, Il s'assit en croisant les bras devant lui, marquant ainsi son impatience.
N'ayant rien d'autre à faire, il posa le regard sur les vieilles étagères devant lui. Rien de trop surprenant, que des pots d'encres, des linges et des babioles pour faire leur travail. Cet endroit pourrait sembler d'être d'une propreté inégalée si ce n'était que de ces vieux et épais rideaux qui semblaient accumuler la poussière et le sable depuis trop longtemps. Dans les courbes de tissus de celui à la gauche de l'elfe, un pommeau d'une dague ou d'une petite épée était déposée dans les plis, facile d'accès pour quiconque en connaissait l'emplacement. De plus en plus ennuyer, l'Elfe tourna finalement la tête en direction de l'humain à la jambe manquante.
''Ça va être encore long? J’ai autre chose à faire, vous voyez...''
Ce n’était pas complètement impoli, mais limite de l’acceptable. Après tout, ce n’était pas faux du tout. Il devait organiser les préparations des troupes pour ce nouvel assignment, même s’il n’en avait pas très envie. En fait, tout pour lui occuper la tête de ses pensées serait plus que suffisant.
1.