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Nehla !

La petite fille se fige, rentre la tête entre ses épaules et ferme les yeux. Comme si ce stratagème pouvait la faire disparaître, elle et sa potentielle bêtise. La voix de son père résonne à nouveau, un peu plus ferme cette fois. Dans un soupir, elle referme son grand livre et se dirige, penaude, la tête baissée, les pieds traînant sur le plancher de la librairie, le livre plaqué contre sa poitrine. Elle arrive devant son père et, sans lever la tête, lui tend l’ouvrage. Monsieur Theldj observe la couverture en secouant la tête avant de pouffer de rire.

Et tu y comprends quelque chose, à tout ça ?

Un peu, des fois c’est dur, alors oncle Ed’ m’aide des fois quand je sais pas.

C’est lui qui t’a… Enfin, laissons, je cherche ce manuel depuis des heures, et toi, tu es là, cachée dans un coin et tu… Ce n’est rien. Puisque ça t’intéresse tant… Tu vas m’accompagner, j’ai une livraison importante aujourd’hui.

Empilant quelques ouvrages sur le comptoir, il soulève sa fille pour l’installer sur le tabouret derrière le comptoir. Sans qu’il n’ait besoin de dire quoi que ce soit, la fillette ouvre le grand registre et attrape une plume qu’elle trempe avec précaution dans l’encrier. Le bout de sa langue se cale contre une de ses canines, et elle attend patiemment. Avec toute l’application dont elle peut faire preuve, elle inscrit le nom des manuels que son père lui dicte, relevant les yeux lorsqu’elle n’est pas sûre de l’orthographe pour qu’il lui épelle, puis elle pose sa plume sur la deuxième colonne.

C’est pour qui ?

Monsieur Dustseeker. D U S T S E E K E R. Marque donc Viktor pour le prénom. Avec un K ma grande. Voilà. C’est pour son fils à vrai dire.

Je pourrais lui expliquer si il comprend pas. C’est un peu dur quand même.

Elle pointe sa plume vers l’ouvrage qu’elle était en train de déchiffrer, et, sous le regard amusé et le léger rire de son père, se ravise, les joues rougies. Elle saute finalement du tabouret et enfile la cape que lui tend son père. Elle noue avec soin le cordon et déloge les longs cheveux noirs qui sont encore coincés sous le vêtement. Elle tend ses bras vers le gérant de la boutique et il dépose entre ses mains deux ouvrages, laissant bien en évidence le manifeste qu’elle étudiait, un air amusé et fier dans les yeux.

Ils prennent finalement la route, faisant retentir la petite clochette dans la boutique vide, avant d’en fermer la grande porte vitrée qui porte leur nom. Nehla suit son père dans les rues de Liberty, sans vraiment faire attention au chemin qu’ils empruntent, elle a déjà rouvert l’ouvrage et s’attarde sur certaines pages tout en marchant. Elle se cogne contre son père lorsqu’il s’arrête devant une grande porte. Il secoue la tête en claquant la langue et récupère les deux livres qu’elle tient, malgré toutes ses protestations.

Après quelques secondes, on les invite à entrer et à patienter dans un petit vestibule. Nehla retire sa cape et la donne à un très grand homme qui lui répond avec un petit signe de tête. Ne sachant comment réagir, elle lui sourit doucement et incline à son tour la tête. Satisfait, celui qu’elle prend pour un majordome, comme ceux des contes de fées, se retire avec son vêtement. Elle s’installe ensuite confortablement dans un petit fauteuil coloré, suppliant des yeux son père de lui rendre le manuel. Avec un soupir, il consent finalement à le lui donner. Elle avale à nouveau quelques pages, tout en demandant des précisions sur certains termes à son père.

Il faudrait que je note tout ce que je comprends pas, comme ça, la prochaine fois, je regarde. Mais j’ai pas de trucs pour écrire encore. Tu penses que je peux en avoir un ? Comme le registre, mais petit pour aller dans ma poche, comme ça si je marche, je peux écrire quand même et j’oublierais plus…

Son père la stoppe dans sa tirade en posant sa main puis il se lève avec un sourire en invitant Nehla à faire de même. Elle jette un œil à son ouvrage, glisse son doigt sur la page, et referme le manuel sur sa main pour marquer l’endroit où elle s’est arrêtée. D’un escalier descendent deux hommes immenses, l’un plus jeune que l’autre, à l’allure décidément peu commune. Les grands yeux émeraude de Nehla s’illuminent en reconnaissant quelques traits propres à certaines créatures décrites dans des livres qu’elle a déjà lus.

Son père avance de quelques pas en tendant sa main à l’homme qui semble le plus vieux, en inclinant légèrement la tête, tout comme celui à qui doit appartenir la maison. Serrant son livre contre sa poitrine, Nehla rejoint le libraire lorsqu’il lui adresse un signe de la main. Elle ne peut s’empêcher de laisser ses yeux virevolter d’un visage à l’autre, détaillant au plus vite ces deux curieuses personnes. Elle baisse doucement la tête avant de tendre sa petite main à l’homme qui a déjà salué son père.

Bonjour, je … Pardon !

Elle retire son doigt coincé entre les pages du livre et le tend à l’homme en même qu’elle tend à nouveau sa main.

Bonjour, je m’appelle Nehla, je travaille avec mon père et ça, c’est pour vous. Ou pour vous.

Elle se tourne avec son livre et sa main tendue vers l’autre homme, un léger sourire aux lèvres.

Et si c’est compliqué, je vous explique, mais comme vous êtes grand, vous allez sûrement comprendre très vite, en fait, c’est pas trop dur quand on connaît bien les mots, moi parfois, je comprends pas vraiment alors je demande de l’aide, mais vous aurez pas besoin de demander, je suis là et…

Nehla…

Pardon. C’est pour vous.

Elle baisse à nouveau la tête en s’approchant d’un pas avec son livre tendu, les joues légèrement rosées car elle s’est un peu laissé emporter et surtout parce qu’elle se fait souvent réprimander de la sorte par son père, alors que lorsque c’est sa mère qui parle pendant des heures sans s’arrêter, il ne lui dit jamais rien.

Viktor Genova
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Fiche du personnage
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Viktor Genova
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Revenons quelques années en arrière, si vous le voulez bien. En une belle journée de printemps, lorsque les températures sont encore fraîches mais que la vie reprend son droit, aidée par celà par les rayonnements lointains du soleil qui réchauffent êtres et cœurs. Cette journée fut marqué par la rencontre entre un Viktor encore dans l’adolescence et d’une jeune fille intéressante qui deviendra une jeune femme très intéressante.

Viktor profitait du temps libre qu’il avait enfin réussi à se trouver. Même aussi jeune, le drakyn était bien souvent occupé par les nombreuses obligations que l’on lui donnait. Son instruction principalement: il pouvait passer des journées à apprendre pendant une dizaine d’heure - selon les disponibilités de ses professeurs particuliers, les journées d’étude étaient plus ou moins longues. Mais aussi par son père, qui était bien déterminé à faire de lui son successeur, comme il fut celui de son père et comme ce fut le cas depuis près de trois milliers d’années, et l’emmenait avec lui pour qu’il puisse créer des relations avec des personnages importants de la république, qu’il s’agisse de députés, magistrats ou autres membres de la Maison Bleue.

Et, pour s’évader un tant soit peu de sa condition - loin d’être désagréable, il en avait bien conscience - Viktor lisait. Pas les sempiternels essais de philosophie politique, ou traités en rhétorique, mais de la fiction. Rien de mieux pour penser à autre chose qu’à son quotidien. Ainsi, le jeune Dustseeker était au beau milieu de Au gré du vent, un roman sorti quelques années plus tôt et qui avait été acclamé par la critique. Il était prenant, c’est le moins que l’on puisse dire, car lorsque son père lui adressa la parole, Viktor manqua de sursauter.

”Viktor! Viktor!”, s’époumona son père, jusqu’à ce que le jeune homme lève les yeux.
”Grand dieux, toi et tes livres!”, dit-il d’un air amusé en levant les yeux au ciel.
“Enfin, je ne vais pas t’en priver, tu pourrais d’occuper de manière bien moins recommandable. Bref, j’espère que tu n’as pas oublié que Monsieur Theldj passe dans une demi-heure, amener les livres recommandés par tes précepteurs. Je compte sur toi pour être là.”
“Bien entendu père, c’est la moindre des politesses.”, répliqua son fils en se levant, reposant son roman sur la table basse qui lui faisait face.

Il savait monsieur Theldj un vieil ami de son père, auquel il faisait souvent appel lorsqu’il cherchait des ouvrages peu communs, ou dont l’édition était limitée. A vrai dire, il savait même que la quasi-totalité des livres que son père avait amassés et ajoutés à la bibliothèque familiale était passée entre les mains du libraires. Ce qu’il ne savait pas, cependant, c’était comment, quand et dans quelles circonstances s’étaient rencontrés les deux hommes. Pas qu’il en soit curieux: il ne le savait juste pas.

Viktor, désormais debout et seul, entreprit de lisser sa chemise de ses mains, la posture assise qu’il tenait depuis des heures l’ayant froissée. Le tissu refusait de se laisser faire, aussi le jeune homme fila dans sa chambre en enfiler une nouvelle: il ne voulait pas paraître négligé auprès des connaissances de son père. Après être passé devant un miroir afin de s’assurer que sa coiffure n’avait pas trop souffert depuis le matin, il entreprit d’enfiler des chaussures plus présentables et de les lacer. C’est à ce moment que Théodore, le majordome de la maisonnée, vint le trouver pour lui annoncer l’arrivée du libraire - Viktor rejoint aussitôt son père dans le petit salon, qui donnait directement sur l’antichambre via un petit escalier. Vander Dustseeker se retourna, souriant à son fils, et ils descendirent ensemble les marches pour accueillir leur invité.

Ou plutôt leurs invités, semblerait-il, car le bouquiniste n’était pas seul. Accompagné d’une petite fille aux cheveux sombres et aux yeux clairs, il tendit la main d’abord vers Vander pour le saluer, puis vers Viktor, qui lui rendit vigoureusement sa poignée de main. La fillette a ses cotés leur adressa des gestes de la tête, l’air émerveillée. Viktor sourit: elle ne devait pas avoir l’habitude de voir des drakyns et peut-être même n’en avait-elle jamais vu. Ce ne serait pas étonnant, peu de lignées de cette race avaient élu domicile en République après tout.

La jeune fille lui tendit un livre, hésitant entre lui et son père, l’air embarrassé par la remarque que lui avait faite son père. La couverture de l’ouvrage était craquelée: il avait déjà dû passer par plusieurs mains et était peut être âgé de plusieurs dizaines d’années. Viktor baissa la tête, et s’accroupit pour se mettre à la hauteur de l’enfant qui lui faisait face, plaçant une main sur la tranche du livre.

Les rouages du pouvoir au Shoumei, en voilà un livre compliqué pour une jeune fille comme toi. Je suis impressionné que tu aies réussi à comprendre de quoi ça voulait parler!”, lui dit-il d’un air espiègle.
“Je m’appelle Viktor! Et toi, quel est ton nom? J’ai entendu dire que tu avais d’autres livres pour moi, les as-tu? Normalement, il y en a un qui parle du Reike, et un à propos de Kaizoku!”, ajouta-t-il, s’assurant d’avoir un ton rassurant.

A vrai dire, Viktor n’était pas habitué à parler à des enfants. Et pour cause: il avait tellement l’habitude d’avoir des interlocuteurs plus âgés, qu’il s’agisse de ses parents, de ses précepteurs, ou de relations de son père, qu’il ne conversait que peu avec des ados de son âge, et encore moins avec des enfants. Il espérait juste ne pas faire mauvaise impression, et de ne pas l’effrayer.
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La petite fille rougit légèrement, triturant le coin du livre qu’elle avait coincé sous son bras quelques instants plus tôt. Elle baisse la tête, ne sachant pas quoi répondre pour le moment, puis lève finalement ses grands yeux verts vers le jeune homme.

Theldj, Nehla Theldj, pour vous servir.

Elle accompagne sa phrase d’une petite révérence avant de relever doucement la tête, tout en observant le jeune homme.

J’ai pas tout compris toute seule, c’est un peu dur parfois.

Elle sourit doucement, de légères rides d’expressions venant se faufiler au coin de ses yeux, puis elle s’approche de son père pour regarder le titre des livres qu’il transporte. Elle extirpe les deux ouvrages demandés par le fameux Viktor de la petite pile en murmurant leurs noms.

Ceux-là, je ne les connais pas. Tu me diras si c’est bien, d’accord ?

Elle glisse les deux manuscrits dans la main du jeune homme avant de s’approcher de son visage pour murmurer :

Et il y a aussi deux livres d’histoire, mais Père m’a dit que c’était pas sur la liste, et si tu veux, j’ai aussi celui là, tu verras, ça parle de dragons et de gens qui se battent, c’est super chouette !

Elle lui montre son petit roman, *Dans les flammes perdues*, dont les coins sont légèrement cornés à force de le feuilleter en permanence. Ce roman fantastique, elle l’a parcouru pendant des heures, à s’imaginer vivre les mêmes aventures.

Lui, il est pas dur du tout, mais il fait voyager ! C’est mon oncle, Ed’, qui m’a dit de le lire, même si Père est pas très d’accord, il dit que ça me met des graines dans la tête.

Un léger rire s’échappe de ses lèvres alors qu’elle recule d’un pas, puis se redresse lorsque son père toussote.

Je me suis permis une petite sélection d’ouvrages un peu plus… Distrayant pour Viktor dirons-nous. Considérez que ce sont des cadeaux, puisqu’ils n’étaient pas sur la liste de votre commande.

Le père de Nehla, un sourire aux lèvres faisant apparaître les mêmes pattes d’oie aux coins des yeux que sa fille, tend les deux fictions au jeune homme avant de poser la main sur la tête de la petite fille.

Bien, si vous n’avez plus besoin de moi j’ai…

T’es un peu étrange, tu sais ?

Le père de famille écarquille les yeux face à la remarque de sa fille, s’empourprant aussitôt en la tirant par le bras.

Veuillez l’excuser elle…

Mais c’est vrai ! T’as pas vu qu’il est étrange ? Et vous aussi, Monsieur, vous êtes étrange. Mais quand même, vous êtes beaux ! Hein, ils sont beaux, Père ? Moi je trouve en tout cas.

Elle se dégage de la prise de son père avant de s’approcher à nouveau de Viktor.

J’aime bien les gens différents comme toi ! Je suis sûre que t’es… En fait je sais pas, t’es quoi ? T’es pas une sirène, ça c’est sûr, je les connais bien, moi, les sirènes, c’est pour ça que je vais faire comme elle et devenir une mage qui contrôle l’eau ! J’ai déjà mon oncle Ed’ qui m’a présenté à un Maître, et il a commencé à m’expliquer et je m’entraîne, mais j’y arrive pas bien, même pas du tout, mais mon Maître m’a dit qu’à force de…

Un… Maître ? Nehla, elle vient d’où cette histoire ?

Sans quitter des yeux le jeune homme aux bras encombrés de vieux livres, elle répond à son père tout en s’approchant encore un peu de Viktor, bien décidée à glisser ses doigts sur les cornes qui ornent son front.

C’est Ed’, il a dit que si je voulais apprendre la magie, les livres, ça suffisait pas, alors il a trouvé un Maître de l’eau pour moi, et je vais le voir une fois par semaine, tu sais, quand je vais chez oncle Ed’ pour lui amener ses commandes, avec les pâtisseries de maman. C’est là-bas que je…

Son père, interloqué par les révélations de sa fille, ne prend même pas la peine de l’arrêter dans son monologue et dans ses mouvements, alors qu’elle est à quelques centimètres du jeune homme et se hisse sur la pointe des pieds, la main tendue vers lui.

… m’entraîne un peu, d’abord avec un bol d’eau, je dois essayer de la faire bouger, mais j’y arrive pas encore, j’ai juste réussi à la faire frissonner, tu sais, comme quand un petit morceau de légume tombe dans une casserole, mais j’ai lu dans un grand livre, le vieux, aux pages presque noires à force que les gens gribouillent des choses dessus, celui tout en haut de l’étagère que tu m’as dit de pas y aller, j’ai lu dans ce livre qu’il faut beaucoup de sacrifices pour y arriver et… Ça te fait mal ? T’es né avec ou c’est venu après ? Je peux les toucher, dis ? Juste pour voir comment ça fait !

Elle se stoppe finalement, plongeant un regard amusé et intrigué dans celui du jeune homme, soudainement consciente que son comportement n’est pas très correct, mais sa curiosité maladive prend trop souvent le dessus dans des instants pareils.

Viktor Genova
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Viktor Genova
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Les manières de la gamine devant Viktor étaient adorables. Sa manière de ne pas savoir comment se présenter, sa révérence - comme si elle était au bal dans un conte - la rendaient tout à fait craquante. Mais - Viktor le comprit vite - elle était vive pour son âge. Si le vocabulaire qu’elle employait restait globalement pauvre, elle savait lire et rendre son discours cohérent. Le jeune homme se demanda s'il était aussi débrouillard au même âge. Il en doutait fort, et, si c’était le cas, il devait probablement remercier son éducation pour celà. Il avait la chance d’avoir les meilleurs enseignants dont on pouvait se payer les services en République alors qu’elle… non.

“Honnêtement, je suis déjà surpris que quelqu’un de ton âge puisse y comprendre quelque chose. Même moi je n’y comprends pas tout, c’est pour ça que j’ai besoin d’aide pour être capable de tout appréhender.”, dit Viktor avec un sourire espiègle.
Assurément, si elle était capable de lire Les rouages du pouvoir en Shoumei, elle était capable de comprendre un langage plus soutenu que la moyenne. Elle pourrait même voir en un vocabulaire simplifié - celui qu’on réservait en général aux enfants - un affront, devinait Viktor.

La petite alla chercher les deux livres qu’il manquait à Viktor: le premier était sobrement nommé Kaizoku, et le second, plus imposant, La Maison Draknys. Le jeune homme avait très envie de découvrir plus en détail l’histoire de la dynastie qui régnait en Reike depuis trois millénaires, mais cela devrait attendre que leurs invités soient partis. La fillette approcha sa bouche de l’oreille de Viktor, lui confiant qu’elle avait également des surprises pour lui: des livres plus divertissants.

“C’est très gentil de ta part, Nehla”, lui susurra-t-il.
“Mais si tu aimes tant ce livre, tu ne devrais pas t’en séparer! Je suis sûr de l’avoir déjà quelque part, celui-là! Il est formidable, je me souviens de l'avoir lu de nombreuses fois lorsque j’avais ton âge.", ajouta le drakyn en désignant du menton le roman qu’elle tenait en main.

Puis le libraire approcha, confiant qu’il avait pris la liberté d’ajouter ces livres de son propre chef. Était-ce l’anniversaire de Viktor? Non, pas avant deux bons mois, se remémora-t-il. Aussi n’y avait-il aucune raison de ne pas rémunérer le travail qu’avait fait monsieur Theldj. Les Theldj ne semblaient manquer de rien certes - ils n’étaient pas nécessiteux - mais la famille Dustseeker était l’une des plus fortunées de la République, et on avait toujours appris à Viktor que tout travaille mérite salaire. Il échangea un regard entendu avec son paternel, puis reprit la parole.

“Votre générosité nous honore. Cependant, il est de notre devoir de vous régler également pour vos suggestions supplémentaires. Je ne doute pas qu’il s’agisse d’un cadeau de bonne foi, mais il nous tient de n’entretenir aucune dette, soit-elle morale, car nos ennemis politiques y verraient aussitôt un pot de vin - bien qu’il n’en soit rien.”, annonça-t-il avec un calme protocolaire, à l'affût de l’approbation de son père.

Celle-ci n’eut pas le temps d’arriver, car la petite Nehla était re-partie sur un autre sujet: l’appartenance raciale des Dustbringer. Puis de l’utilisation - et plus précisément de l’étude - de la magie, ce qui, au vu de la tête qu’il tirait, surprenait son père. Si les paroles de l’enfant induisaient qu’il n’approuvait pas franchement, c’était la stupéfaction qui prévalait aux autres émotions qui se lisaient sur ses traits. Par ailleurs, la petite s’approchait bien de trop de Viktor, très à cheval sur la notion d’espace personnel. Tentant de masquer son trouble, il se surprit à lui répondre d’une manière joviale à Nehla.

“On ne touche pas les cornes des Drakyn jeune fille! C’est comme ça que nous nous transformons en dragons, comme ceux de ton livre, et il est terriblement dangereux de se transformer en intérieur. On pourrait tout casser!”, lui dit-il en finissant par un petit rire qui pouvait passer comme malicieux.
“Une fois que tu sauras bien maîtriser ta magie d’eau, tu pourras essayer, car c’est comme ça que nous nous re-transformons sous forme humaine! Il faut assez d’eau pour éteindre le feu qui est en nous.”, improvisa-t-il.

Il se releva, déposant ses livres sur la table basse qui était disposée à côté de lui. Le libraire semblait encore choqué, alors que Vander Dustseeker arborait un petit sourire amusé. Une idée germa vite dans l’esprit de Viktor suite aux déclarations de la jeune Nehla: lui qui n’avait aucun talent pour les magies primaires, il les avait cependant toutes étudiées dans l’espoir de se découvrir une aptitude élémentaire.

“Viens, j’ai une idée!”, déclara Viktor à la jeune fille, la pressant vers l’escalier, laissant leurs pères seuls.
“Vois-tu, j’ai longtemps cherché mon élément de prédilection: tous les drakyns en ont un. Malheureusement, je suis un peu particulier, je n’ai de prédisposition pour aucun d’entre eux. Mais j’ai des livres pour apprendre les bases, et je dois en avoir deux ou trois pour la magie de l’eau.”

Il la mena jusqu’à une étagère qui commençait à prendre la poussière: et pour cause, aucun des volumes présentés dessus n’avait été touché depuis des mois, peut-être même des années. Notant mentalement qu’il faudrait qu’il demande au personnel de maison d’y jeter un coup d’oeil, Viktor passa son doigt sur les tranches des manuscrits avant de trouver ceux qu’il cherchait. Il les sépara de leurs semblables et épousseta les couvertures.

“Voilà pour toi. Je suis sûr que si tu les lis, tu y trouveras des astuces pour réussir plus facilement à maîtriser le pouvoir qui est en toi. C’est pas toujours facile à lire, mais je sais que tu y arriveras”, indiqua-t-il gaiement. Si elle pouvait lire des essais politiques, elle n’aurait aucun mal pour comprendre des manuels pour mages débutants.
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Aux paroles de Viktor, la petite fille rabat rapidement sa main vers elle en reculant d’un pas. Elle écarquille les yeux, son imagination faisant le reste du travail, elle se prend à voir un immense dragon surgir dans le hall de la grande maison, cracher du feu en rugissant, et détruire le mobilier. Elle resserre également son livre contre sa poitrine, protégeant son bien le plus précieux d’une éventuelle attaque brûlante de la part du jeune homme. Elle acquiesce doucement, prenant une mine tout à fait contrariée, bien consciente que sa magie ne suffirait pas à protéger son livre.

Pa… Pardon. Je ne le fais plus. Mais quand même, un jour… quand je saurais éteindre du feu, je te promets, j’essaye encore !

Elle lance un regard à son père lorsque le Drakyn, puisque c’est ce qu’il est, l’invite à le suivre. Le libraire hoche la tête avant de porter son attention sur le père de Viktor pour continuer leur conversation, non sans froncer un sourcil en observant sa fille disparaître dans l’escalier. Tout en suivant le jeune homme, son livre bien plaqué contre elle, en tâchant de garder une distance respectable entre elle et le dragon en puissance, de peur de le transformer par mégarde, elle l’écoute avec attention avant de complètement l’oublier lorsqu’ils entrent dans une pièce remplie de vieux livres poussiéreux. Elle ne peut s’empêcher de passer au crible les étagères, les yeux pétillants, la bouche entrouverte.

Elle se tourne vers le jeune homme et ses ouvrages, posant le sien sur une petite table non loin de là, avant d’attraper les grimoires un par un, prononçant à voix basse les titres gravés sur les couvertures. Sans prononcer le moindre mot à l’intention de Viktor, elle s’installe en tailleur à même le sol et commence à feuilleter un des livres, posant délicatement ses mains sur quelques illustrations, tournant les pages rapidement, avide d’en savoir plus. Elle parcourt les trois ouvrages, éternuant de temps à autre en passant les pages entre ses doigts, lorsque la poussière accumulée vient chatouiller son nez, puis elle pose les trois manuscrits près d’elle.

Je suis contente. Merci, Viktor. Avec ça, je vais mieux apprendre et éteindre ton feu, tu verras.

Elle relève ses grands yeux vers le Drakyn, un large sourire aux lèvres, avant de se relever tout à fait et de porter ses nouvelles acquisitions à la petite table sur laquelle repose son roman fantastique tout corné.

Tu sais, la magie de l’eau, ça paraît compliqué, mais en fait, il faut s’inspirer des sirènes. Tu en as déjà rencontré ? Moi, c’est mon rêve, c’est à cause d’elles que je veux apprendre. Tiens, regarde.

Elle sort de la poche de sa robe une feuille en aussi mauvais état que son livre préféré. Elle a demandé à sa mère de recopier le dessin de ce livre de contes, cette double page bleutée avec quelques sirènes créant de parfaites sphères aqueuses.

Tu vois, il suffit de faire des bulles comme elles. C’est ça que je veux faire. C’est à cause de celle-là que je veux être une mage de l’eau.

Elle désigne une des sirènes aux longs cheveux noirs, dessinée de dos, gracieusement allongée sur un rocher, le bout de sa queue bleutée frôlant l’eau doucement alors qu’elle manipule tout un tas de sphères aqueuses.

Je suis sûre que tu trouveras, un jour, ce qui va te donner envie de faire de la magie. Et peut-être que tu es même un de ces mages qui maîtrisent tout, puis que tu ne sais pas encore quoi faire comme magie !

Elle replie avec précaution la feuille de papier et la replace dans sa poche avec soin, presque religieusement.

En tout cas, vu les livres que tu achètes, je suis sûre que tu es très intelligent et que tu comprends très bien la magie. Il faut juste… Un déclencheur, c’est ce que m’a dit mon oncle Edward. Il a dit qu’il faut quelque chose qui déclenche ton appartenance et ton lien avec un élément qui te permettras de maîtriser parfaitement cet art magnifique qu’est la magie. Comme ça il l’a dit.

Elle imite la posture de son oncle lorsqu’il lui a donné cette leçon, un bras dans le dos pour se soutenir, le buste droit, les épaules dégagées, le menton relevé, les yeux légèrement plissés, une main tenant un vieux grimoire imaginaire et l’index de l’autre main en l’air.

Si tu veux, tu pourras venir le voir avec moi, il t’aidera sûrement. Et si ça fait comme moi, après une leçon, tu viendras avec moi manger des brioches de ma maman. Elle dit que ça donne des forces magiques, et je suis sûre que c’est vrai.

Elle s’approche à nouveau de Viktor, les yeux rivés sur ses cornes pour être sûre de ne pas les toucher, puis elle chuchote en mettant un doigt devant sa bouche.

Maman, elle sait que j’apprends la magie, mais c’est un secret, Père n’est pas très d’accord, mais comme dit maman, on ne lui laisse pas le choix de toute façon !

Un léger rire s’échappe de ses lèvres avant qu’elle ne recule d’un pas en observant à nouveau le jeune homme.

Je peux te poser une question, dis ? Tu me racontes l’histoire des Drakyns ? Je crois pas que je la connais encore.

Elle penche légèrement la tête sur le côté, les yeux presque suppliants, prête à écouter le jeune homme.

Viktor Genova
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Viktor Genova
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La découverte des étagères poussiéreuses semblait être une véritable chasse au trésor pour la jeune Nehla. Un léger sourire passa sur le visage du jeune Viktor: à cet âge, tout n’était que découvertes et aventures. Il espérait retrouver ces sensations lorsqu’il serait envoyé en Reike, en Shoumei et à Kaizoku lorsqu’il aurait fini sa formation: partir à la découverte de nouveaux décors, de nouvelles personnes, de nouvelles coutumes l’intéressait au plus haut point. Sa vie à Liberty, partagée entre études et le suivi de son père, ne lui laissait pas le temps ni le loisir de découvrir de nouvelles choses, si ce n’était dans les livres. Un voile de regrets s’installa sur le visage du drakyn. Il aurait une longue vie, il aurait le temps de faire ce qu’il voudrait, lorsque le temps sera venu - mais ça ne l’empêchait pas d’avoir hâte.

La curiosité de la jeune fille, couplée à sa manière d’éternuer à chaque page qu’elle tournait, la rendait tout à fait sympathique - et mignonne. Lorsque ses grand yeux s’agrandirent quand elle mentionna des sirènes et lui sortit son illustration, Viktor n’eut d’autre choix que de faire réapparaître le sourire bienveillant que montrait toujours son père. Une chose parmi tant d’autres qu’il avait héritées de lui.

”Non, je n’ai jamais rencontré de sirènes. Elles sont rares en République de ce qu’on m’a dit, et les colonies les plus actives sont au large du Reike et du Shoumei.”, répondit-il doucement à l’avalanche d’informations dont lui faisait part la jeune Nehla.
”Mais j’ai bien l’intention d’en rencontrer! Si elles sont aussi belles que celles de ton dessin, je finirais peut être même marié à l’une d’entre elles”, avisa-t-il avec un sourire.

C’était très peu probable. Les Dustseeker avaient la réputation d’être l’une des lignées de drakyn au sang le plus pur de tout le Sekai, étant seulement dominés en la matière par les Drakyns, souverains du Reike, qui eux étaient dans une toute autre ligue - ils appartenaient même à une autre race, plus proche des dragons encore que les drakyns. Mais pour conserver leur pureté et faire perdurer leur héritage génétique, ils étaient condamnés à l’inceste, ce qui dégoûtait profondément Viktor. Lui n’avait pas de préférence particulière pour les drakynes, mais il doutait que ses parents le laissent s’unir avec une humaine, une elfe, ou encore une sirène.

La remarque du petit être à ses côtés concernant une hypothétique maîtrise de multiples éléments le laissa songeur. Si seulement c’était le cas. Mais il était doué dans une toute autre discipline magique, et cette pensée fit germer une petite idée dans sa tête.

”C’est très aimable de ta part, Nehla, mais je n’ai vraiment aucun talent pour la magie élémentaire. Par contre, j’ai appris à maîtriser une toute autre forme de pouvoir. Laisse moi te montrer.”, dit-il avant de fermer les yeux.
Un dragon se pose sur une plaine enneigée du Grand Nord, et son cri retentit à des lieues à la ronde. Il tourne les yeux vers vous et ouvre la gueule, dans laquelle vous ne voyez qu’une boule rouge vif cernée de crocs aussi longs que vos bras. Ses iris, d’un bleu cristallin, vous fixent pendant ce qui paraît être des heures, et vous voulez prendre vos jambes à votre cou. Mais vous n’y arrivez pas, vous ne le pouvez pas. Vous restez tétanisé face à cette bête somptueuse, mais tout à fait dangereuse. Soudain, la boule incandescente se mue en torrents de feu qui se déchaînent sur vous.

Se concentrant sur cette image, Viktor distilla sa mana en un fin filet qui s’attacha à Nehla et, lorsqu’il vit la réaction de la jeune fille dans ses yeux, il lâcha prise.

Une femme vous porte dans ses bras. Vous ne discernez pas son visage, mais vous savez que vous représentez tout pour elle. Vous voulez parler, mais le seul son qui sort de votre bouche est un balbutiement inarticulé. Le son de sa voix vous berce, et vous savez que jamais sa présence ne vous fera défaut et que jamais elle ne vous fera du mal. Vous vous rendormez, un sourire aux lèvres.

Répétant la même manœuvre, Viktor fit profiter de ces émotions à Nehla. Cette fois, il fit durer le lien qui les unissait - il n’y avait aucun mal dans ce qu’il lui faisait ressentir. Enfin, il la libéra du sort qui les liait et lui sourit. Il espérait juste ne pas lui avoir trop fait peur.

”Alors, Nehla, qu’en penses-tu?”, l’interrogea-t-il, faisant attention à maintenir un ton rassurant.
”Pendant que tu reprends totalement le contrôle de tes émotions, je vais te raconter l’histoire du peuple drakyn.
Il y a très très longtemps, avant même que les Titans ne quittent ce monde, il existait de gigantesques créatures qui parcouraient tout le Sekai: c’étaient les dragons. Certains d’entre eux avaient le pouvoir de se métamorphoser et de prendre une forme humanoïde, aussi se mélangeaient-ils avec les autres races lorsque leur cœur leur en disait. Un jour, un dragon se maria avec une elfe et ils eurent des enfants: c’étaient les premiers drakyns. Mi-dragons, mi-humains. Les années passant, de nombreux autres dragons eurent des enfants hybrides, et ces mêmes enfants se reproduirent également, donnant naissance au peuple qui est le mien. Nous ne conservons de nos ancêtres dragons que les cornes pour certains, les écailles pour d’autres, et bien entendu la capacité de nous transformer lorsque quelqu’un ose toucher nos cornes!”
, conta-t-il, amusé, à la jeune fille.

Il avait omis - de manière consciente - l’existence des Vosdraaks. Ils n’étaient plus que quatre désormais, de toute manière, et toucher leurs cornes pouvait réellement les transformer en dragon, si l’on croyait les légendes qui entouraient la famille royale reikoise.
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Elle rigole doucement aux quelques mots de Viktor à propos des sirènes, et s’amuse à l’imaginer vivre avec une sirène, dans une sorte de palais sous-marin, entouré de poissons colorés et affublé d’une bulle d’oxygène qu’il surveille sans cesse de peur de la percer avec ses cornes.

Ce serait drôle, si tu avais une femme sirène, quand même. Un dragon mouillé.

La petite fille écoute attentivement le Drakyn et hoche vigoureusement la tête lorsqu’il lui propose de lui montrer sa magie. Elle s’attend à des tours des plus majestueux, venant d’une créature comme lui, mais c’est plutôt dans sa tête que tout se passe. Les sensations et les sentiments qu’elle perçoit lui semblent étranges, comme s’ils ne lui appartenaient pas vraiment, et pourtant, elle réagit comme toutes les fois où elle a rencontré des situations similaires.

Elle a peur. Elle écarquille ses grands yeux verts, les sourcils plus hauts que jamais, la bouche entrouverte, incapable de parler. Elle reste figée là, petite statue humaine, et bien que Viktor soit en face d’elle, la petite Nehla n’a pas l’impression de le voir. Elle voit ce feu arriver sur elle, ses pupilles se dilatent, faisant presque disparaître le vert de ses yeux au profit d’une immense tâche sombre, elle sent une larme perler au coin de son œil, et subitement, plus rien. Elle se rend compte qu’elle a retenu son souffle et serré ses poings, elle reprend tout à coup une grande bouffée d’air, encore peu sûre d’être parfaitement hors de danger.

Elle sent soudainement une douce caresse sur sa joue, une chaleur envelopper son corps, et surtout, une sorte de paix et de calme qui fait son chemin dans son esprit. Un doux sourire se dessine sur ses lèvres, sa respiration se fait plus calme, ses yeux se ferment à moitié, sa vision devient trouble, mais elle sait qu’elle est en sécurité. Elle se laisse faire doucement, penchant la tête sur le côté, avant de finalement papillonner des yeux en sentant cette chaleur s’évaporer.

Elle se frotte les yeux, un petit bâillement s’échappe de ses lèvres, puis elle retourne à la contemplation du Drakyn. Elle essaye de bien comprendre ce qui s’est passé, mais elle n’est sûre de rien. Cette magie ressemble un peu à celle d’Edward, lui qui manipule les esprits et peut s’infiltrer dans la tête de n’importe qui pour leur parler, pour savoir à quoi ils pensent, ce qu’ils voient, ou encore pour insuffler des idées aux gens. Mais la magie de Viktor est bien différente, puisqu’elle permet de faire ressentir quelque chose de presque réel à l’autre.

Elle écoute le jeune homme avec attention, fronçant les sourcils de temps à autre pour se concentrer, et lui adresse finalement une petite mine boudeuse lorsqu’il évoque, encore une fois, qu’il ne faut sous aucun prétexte toucher ses cornes. Elle se redresse puis s’approche à nouveau du jeune homme pour lui chuchoter quelques mots.

Je les toucherai un jour, tu verras !

Elle lui adresse un clin d’œil laborieux, encore peu à l’aise dans la maîtrise de cet art, avant de laisser s’échapper un rire cristallin de ses lèvres.

En tout cas, tu es drôlement fort. Tu m’expliqueras comment ça marche, ta magie ? Peut-être que je vais l’apprendre aussi, je vais demander à oncle Ed’ si il sait faire ça. Je sais que, déjà, il peut entrer dans ma tête, alors peut-être qu’il sait aussi faire ressentir des choses. Ça m’a quand même fait vraiment bizarre. Tu le fais souvent à des gens ?

Elle s’installe à nouveau au sol, en tailleur, puis lève les yeux vers le jeune homme.

Donc toi tu es un enfant-dragon. C’est intéressant. Comme ces gens qui sont à moitié un animal et à moitié un humain un peu. Mais pas de la même façon, je crois. En tout cas, ça te va bien, d’être un dragon. J’espère que tu te souviendras que je t’ai ramené des livres et que j’ai même voulu te prêter mon préféré, le jour où tu te transformeras en vrai dragon et que tu deviendras fou et que tu voudras brûler tout ce que tu vois. Comme ça, tu ne me feras pas de mal, et moi, je profiterai de ta faiblesse pour te mettre dans une bulle d’eau et pouf, tu deviendras un humain et tu pourras plus rien brûler, et je serais l’héroïne qui a sauvé la ville et tout le monde dira que j’ai sauvé le monde. Oui, c’est comme ça que ça va se passer, tu verras.

Elle croise les bras sur sa poitrine, bombe le torse, relève un peu le menton, laissant ses longs cheveux glisser de ses épaules pour tomber dans son dos, plisse légèrement les yeux et lance un pseudo-défi à Viktor, déjà victorieuse de ce combat imaginaire qui n’aura probablement jamais lieu. Elle se reprend finalement, baissant les épaules dans un soupir.

Ce sera dans longtemps que je pourrais t’enfermer, donc en attendant, tu veux bien rester un gentil enfant-dragon ?

Elle relève des yeux presque suppliants vers lui, priant pour qu’il considère que la jeune mage qu’elle est ne constitue pas encore une menace pour lui.

Viktor Genova
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Viktor Genova
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Il serait mentir que dire que Viktor ne s’en voulait pas au moment où il vit la peur et l’effroi dans les yeux de la jeune fille. Peut-être était-il allé trop loin avec cette image, bien qu’elle soit uniquement sortie de son imagination: Nehla avait véritablement l’air terrifiée. Un court instant plus tard, une toute autre facette de la jeune fille se montrait: l’image d’une enfant fatiguée, presque assoupie, et souriante. Ceux qu’il fallait protéger.

Le contrôle des émotions était une magie particulière: elle ne se maîtrisait pas, ne se contrôlait pas comme on contrôle une flamme ou une bourrasque. Pour bien insuffler une émotion, il fallait d’abord que le sujet soit neutre: on ne pouvait suggérer une émotion contraire au tempérament d’une personne. Il était possible de décupler un sentiment, ou le noyer, mais pas l’effacer totalement: on pouvait rendre une personne triste moins triste, mais pas joyeuse pour autant. Le fait que Nehla soit ici intimidée par ses cornes et sa découverte de la race Drakyn lui avait permis de rediriger ce sentiment vers la peur par exemple.

La petite s’approcha ensuite le lui, lui confiant qu’un jour, elle touchera ses cornes, ce qui arracha un sourire à Viktor.

”Un jour, peut-être, si tu es assez forte pour canaliser un dragon!”

Le ton du Genova était espiègle, mais il n’avait aucune envie que ça arrive: voyez-vous, ses cornes, faites plus de chair que de corne, étaient extrêmement chatouilleuses. Il n’aimait absolument pas que quiconque y touche, et considérait ça comme - presque - une violation de son intimité, quoi qu’en pensent les coupables. On ne touchait pas le corps d’un autre sans son consentement. Et, dans le cas des Drakyn, les cornes faisaient partie de leurs corps.

”En ce qui concerne ma magie, c’est très simple. Elle consiste à amplifier et déformer quelque peu les émotions d’une ou de plusieurs cibles, ce qui peut se montrer utile dans certaines situations. Pour l’instant, j’ai encore besoin d’imposer des images à mes cibles pour stimuler ces émotions, comme je l’ai fait avec toi. Mais si je m’améliore, je n’aurais même plus besoin de faire ça! Un claquement de doigts et tu pleureras de joie!”

La jeune fille s’installa à même le sol, alors Viktor s’assit sur un fauteuil installé à proximité, l’écoutant parler encore et encore sans s’interrompre. Il y avait quelque chose de charmant dans le manque de protocole et de politesse d’un enfant, lorsque c’était bien intentionné. Le drakyn gardait en tête que ces êtres si naïfs, si ignorants des règles du monde qui les entouraient, représentaient le futur de la République. C’était les mots de son père, et ils n’étaient pas dénués de sagesse.

”En effet, les drakyns sont différents des hybrides.”

Il rougit légèrement: il avait entendu les histoires qui traitaient de la conception des membres de cette espèce… hors du commun.

”Imagine plutôt qu’on est comme les sirènes. Seulement, au lieu d’être à moitié poisson, nous sommes à moitié dragons. Plutôt un quart même. Contrairement aux hybrides qui changent du tout au tout d’un individu à un autre, nous nous ressemblons tous plus ou moins. ”

Il reprit son souffle: il n’avait pas le même débit que Nehla.

”Quant à ton histoire d’héroïne et de prison, je veux bien. Mais seulement si c’est pour de faux! Tu me calmes avant que je puisse faire quoi que ce soit, puis tu me libères. J’ai pas envie de passer des années en prison moi!”

Son sourire fut tel qu’on vit toutes ses dents, révélant des canines plus prononcées que la plupart des autres êtres humanoïdes. Un autre trait témoignant de ses origines draconiques.

”En attendant que tu devienne assez puissante pour me battre sous ma forme de dragon, tu dois me promettre de rester gentille aussi. La magie est un don merveilleux, mais elle peut être utilisée pour faire le mal comme pour faire le bien. Tu dois me promettre de ne jamais utiliser tes pouvoirs pour faire du mal aux autres, c’est tout ce que je te demande pour que j’honore ma part du marché.”

Il tendit la main vers la jeune fille, un sourire levé et la bouche tordue dans un sourire amusé. Il attendait qu’elle la lui serre, mais il devinait avoir le droit à un énième monologue avant qu’elle daigne le faire. Elle était bavarde, et ce n’était pas pour lui déplaire: il ne savait pas vraiment quels sujets il pouvait aborder ou non en sa présence. Viktor préférait la rigueur protocolaire des adultes qui rendait la vie bien plus facile.
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Elle écoute avec patience, avalant avidement les paroles du jeune homme lorsqu’il parle de sa magie, bien consciente qu’elle a encore tellement de choses à apprendre sur tous les types de magies, se doutant qu’une seule vie ne lui suffirait pas. Ses pensées vont rapidement à Edward, cet ami de son père qui la traite presque comme sa propre fille, qui lui a confié vouloir tout connaître de toutes les magies, raison pour laquelle il étudie énormément et voyage tout autant, pour rencontrer les meilleurs dans chacun de ces arts. Elle hoche finalement la tête, signifiant au Drakyn avoir bien compris ce qu’il lui a expliqué, puis lui sourit doucement en l’imaginant claquer des doigts et faire pleurer son entourage.

Je suis sûre que tu y arriveras, même sans claquer des doigts !

La petite fille est ravie de capter toute l’attention de Viktor, ce qui l’encourage un peu plus à poursuivre ses monologues, pour lesquels elle reçoit bien plus souvent des remontrances que des signes d’encouragements, notamment de la part de son père, qui supporte difficilement les longues tirades de sa mère, et encore moins ceux de sa fille. Elle acquiesce et écoute avec attention, transformant dans son esprit l’image qu’elle se fait des sirènes, les affublant d’attributs draconiques, puis, peu satisfaite de l’image qu’elle se fait, fronce les sourcils et remplace sa création par quelque chose de plus délicat, fortement inspiré du jeune homme en face d’elle, non sans ajouter quelques détails qui viennent des livres de contes qu’elle a pu dévorer ou qu’on lui a lus.

Comme des sirènes, mais pas dans l’eau, d’accord.

Elle hoche plusieurs fois la tête, tout occupée à ses pensées, avant de revenir à Viktor, un sourcil haussé.

Peut-être même je peux te mettre dans une prison d’eau comme ça, plus de risques ! mais tu as raison, il vaut mieux quand même que je t’arrête avant que tu brûles des maisons quand même. Alors c’est d’accord, je te dé-transforme avant que tu te mettes en colère !

Elle fronce à nouveau un sourcil, peu certaine de bien comprendre ce que Viktor attend d’elle en lui faisant promettre une telle chose. Après un court instant de réflexion, passé à observer la grande main qu’il lui tend, elle se lève et se positionne comme son oncle Edward, qu’elle a mimé quelques instants plus tôt.

Je peux pas te promettre ça. Je suis une gentille fille, c’est ce que dis mon père, et mon oncle, et d’autres gens, mais quand même, promettre de pas faire de mal… Non, je peux pas. Parce que, regarde, si par exemple, ma maman est en danger et que je dois utiliser la magie pour la sauver, mais que pour ça, je dois faire du mal à quelqu’un qui lui fait déjà du mal, alors je fais quoi ? Il faut bien que je sauve ma maman quand même ! Ou si, par exemple, tu te transforme et que je dois te lancer de l’eau très fort pour que tu redeviennes normal, mais que ça te fait mal quand même, ben je te fais du mal mais j’ai pas le choix ! C’est compliqué quand même, de promettre de jamais jamais faire de mal aux autres. Parce que ça dépend. Tu sais, c’est comme quand tu dois choisir si tu manges ton dessert tout de suite ou le garder pour plus tard. Parce que là, t’as plus faim, alors tu veux le garder, mais tu sais que ton frère va le trouver et le manger avant toi, alors t’es obligé de le manger, tu comprends ?

Elle décroise les bras puis s’approche d’un pas, veillant à rester à bonne distance tout de même du Drakyn, de peur d’un geste malheureux. Sa petite main se tend vers lui, frôlant le bout de ses doigts.

Je te propose un truc alors. Je te promets de pas faire de mal, sauf si c’est pour sauver quelqu’un de quelqu’un de méchant. Voilà, je fais pas de mal sauf aux méchants. D’accord ?

Elle relève la tête, un sourire aux lèvres, satisfaite de ce compromis qu’elle vient de trouver après son monologue de réflexion à voix haute.

Ça sera notre… Comment c’est déjà… Contrat, c’est ça que dit mon père. Il signe des contrats avec des gens pour vendre les livres parfois. Tu sais ce que c’est un contrat ? Je suis pas sûre de bien comprendre, mais ça a l’air de vouloir dire quelque chose d’important pour les adultes, un peu comme quand on dit « croix de bois, croix de fer, si j’mens j’vais en enfer ». Et ça a l’air moins important qu’une promesse, sinon, ils diraient que c’est promis, au lieu de dire qu’il faut signer une feuille et se serrer la main. Tu penses pas ?

Elle fronce un sourcil, peu sûre d’avoir été claire, avant de hausser les épaules. Viktor est bien plus âgé qu’elle, et vu l’importance qu’accorde son père au sien, il doit bien savoir de quoi il s’agit. Sinon, elle demanderait à son père de lui expliquer mieux qu’elle.

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Viktor était satisfait de son explication à propos de sa magie axée sur le contrôle des émotions, ainsi que ses précisions quant à la nature du peuple drakyn. La petite Nehla, l’esprit vif, semblait avoir compris l’essence de ces sujets, bien que des détails devaient encore lui échapper: les explications du Genova mélangeaient mythes et réalités et la jeune fille devait se faire une idée singulière des héritiers draconiques. Il n’en revenait toujours pas qu’elle croie à cette histoire de transformation lorsqu’on leur touchait les cornes, mais, bien qu’elle soit brillante, Nehla avait tout de même la naïveté d’un enfant face à un adulte - ou une autre jeune personne de plusieurs années son aîné.

Il commençait à peiner à suivre les monologues de l’enfant. Dieux ce qu’elle était bavarde, et rien ne semblait pouvoir l’arrêter, à part ses livres. Si c’était ça, avoir un enfant, alors il devait bien son respect éternel à tous les êtres du Sekai qui étaient parents: ça ne faisait que quelques poignées de minutes qu’il était en compagnie de l’humaine, et déjà il sentait un mal de tête s’installer. Si sa curiosité débordante était galvanisante et agréable, elle était aussi fatigante.

“Je me suis mal exprimé: je pensais plutôt à “faire le mal autour de toi” que “faire du mal à quelqu’un”. S' il s’agit de défendre des personnes chères à ton cœur ou des innocents, il ne faut surtout pas hésiter à utiliser tes pouvoirs, c’est même un très bel idéal de vie, utile pour progresser et auquel se raccrocher dans les moments difficiles.”

Elle était maligne, et réfléchie. Beaucoup d’autres se seraient empressés d’accepter son offre sans y penser plus que ça, mais Nehla l’avait refusée, et avait même fait une contre-proposition. Étonné, et amusé, Viktor sentait une idée germée en lui. Les Genova avaient toujours besoin de cerveaux éclairés et de conseillers pour les soutenir dans leurs entreprises politiques - peut être recommander Nehla comme pupille de la famille en veillant à sa bonne éducation serait une bonne idée. Celà nécessiterait du temps, mais ça pouvait aussi faire passer la pilule auprès de son père, qui semblait peu enclin à la voir pratiquer la magie.

“Un contrat hein? Ça me va.
C’est à peu près ce que tu as décrit, et c’est en effet semblable à une promesse. Lorsque tu promets quelque chose à quelqu’un, tu t’engages sur ton honneur. Cependant, lorsque tu n’es pas sûre que la personne en face de toi est honorable, il est préférable de lui faire signer un contrat: c’est un bout de papier que signent les deux personnes et qui a valeur légale.”


Viktor s’interrompit quelques instants. Il peinait à expliquer la chose avec des mots simples, et du prendre une dizaine de secondes pour réunir ses idées.

“En gros, si l’une des personnes ne respecte pas le contrat, alors il est possible d’aller porter ça devant la justice et les tribunaux, qui eux s’assureront qu’il soit respecté. C’est pour être sûr que personne ne se fasse avoir dans l’affaire, en quelque sorte.
J’ai bien conscience d’être un piètre professeur, mais as-tu compris ce que je voulais dire par là?”


Une idée lui vint soudain. Il se releva prestement, et se retourna vers la gamine.

“J’ai une idée, attends moi là!”

Une petite minute plus tard, il fit irruption dans le petit salon chargé de parchemins, d’un encrier et d’une plume. Sans perdre du temps à expliquer ce qu’il faisait, il griffonna quelques mots sur le papier, avant de le tendre vers la jeune fille, puis de prendre une seconde page et de ré-écrire les mêmes mots que sur la première.

“Voilà, j’ai écrit ce qu’on appelle mes termes du contrat, c'est-à-dire ce à quoi je m’engage. Maintenant, c’est à toi d’écrire tes termes, puis nous pourrons signer les contrats. Et s’il y en a deux, c’est parce qu’il y en a un pour toi et un pour moi.”

Il poussa la plume et l’encrier vers Nehla, l’enjoignant d’un geste à se mettre à l'œuvre.


Moi, Viktor Genova, promets de ne pas m’énerver au point de me changer en dragon, ou de laisser quiconque toucher mes cornes, tant que Nehla Theldj n’aura pas les moyens d’affronter, et de défaire, une telle créature.

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La petite fille écoute toujours attentivement, prend un temps de réflexion et hoche la tête. Elle sourit, satisfaite d’avoir compris le fonctionnement des adultes, du moins en ce qui concerne des notions tels que le bien et le mal, et acquiesce à nouveau lorsque Viktor complète ses réflexions dans son sens.

Ses sourcils se froncent cependant lorsque le Drakyn tente de lui expliquer le fonctionnement plus juridique des contrats, et, sans qu’elle puisse encore lui répondre, le jeune homme disparait pour mettre en pratique ses enseignements. La petite Nehla saisit la feuille et déchiffre, en murmurant, la jolie écriture du dragon. Se saisissant de la plume, elle relève la tête pour observer encore le jeune homme avant de laisser un léger rire s’échapper et de s’installer plus confortablement, s’allongeant sur le sol, pour rédiger ses propres termes de leur contrat.

Sa petite langue vient se poser sur la pointe d’une de ses canines alors qu’elle s’applique, prenant le temps de bien former les lettres afin que son écriture soit fluide et presque aussi belle que celle de Viktor.

Moi, Viktor Genova, promets de ne pas m’énerver au point de me changer en dragon, ou de laisser quiconque toucher mes cornes, tant que Nehla Theldj n’aura pas les moyens d’affronter, et de défaire, une telle créature.
***
Moi, Nehla Theldj, promets de devenir assez forte et d’être une mage puissante pour contrôler Viktor et l’emprisonner dans une prison d’eau s’il se transforme.
Je promets aussi de ne pas utiliser ma magie pour faire le mal, sauf si c’est pour protéger les gens que j’aime.
Je promets aussi de ne pas mentir à Viktor en lui disant qu’il est un bon professeur alors qu’il utilise des mots compliqués, mais qu’il a de la chance que je comprends quand même.
Je promets aussi qu’un jour, je vais toucher ses cornes quand il sera dans ma prison d’eau.
Je promets aussi de revenir rendre visite à Viktor et de lui livrer les commandes qu’il fait à la librairie de Père plus souvent.
Codage par Libella sur Graphiorum


Sans montrer tout de suite ce qu’elle a rédigé à Viktor, elle attrape le second exemplaire et recopie à la lettre ses termes. Elle souffle doucement sur l’encre pour s’assurer qu’elle soit bien sèche et plie les deux feuilles séparément avant de signer chacune d’elle, puis elle les pose sur la petite table pour que Viktor signe également. Lorsqu’il appose sa marque sur les deux feuillets, elle se saisit de son exemplaire avec un sourire, qu’elle plie à nouveau en deux pour le glisser dans son livre.

Maintenant tu peux regarder si tu veux. Mais c’est trop tard, tu as signé, je peux pas me faire avoir et je peux aller à Justice, même si c’est un peu loin, pour tu respectes ce que tu as écrit.

Elle lui adresse un clin d’œil malicieux, persuadée d’avoir tout à fait compris la notion juridique du contrat.
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Le jeune drakyn posa de nouveau les yeux sur la fillette alors qu’elle s’emparait des deux morceaux de parchemin et de l’encrier, les disposant à même le sol afin d’y rédiger sa partie. Ca ne se faisait pas, mais il avait bien compris que Nehla n’avait pas encore acquis la notion de conventions sociales dans son entièreté - et qui pouvait l’en blâmer? Il tenta de lire ses mots au fur et à mesure qu’elle les inscrivait, mais elle tentait tant bien que mal de l’en empêcher en plaçant son bras et sa main de telle sorte qu’ils occultent son champ de vision. Soit, il le respecterait, et inspecterait son travail une fois qu’il serait terminé.

Viktor prit en main le manuscrit orné d’une couverture en cuir sur lequel on pouvait déchiffrer les mots ’La Maison Draknys’, et le nom de son auteur, en lettres d’or. L’adolescent commença à feuilleter le volume de manière distraite, son regard oscillant entre la jeune fille et les pages défilant entre ses doigts. Cinq mille ans de l’histoire d’une nation résumée en quelques centaines de pages, la magie de la littérature. De la création du Reike par Tensai et Akasha, jusqu’à la naissance de la princesse Ayshara - il y avait de quoi en avoir le vertige. Une lecture qui serait pour plus tard car, en quelques minutes, la fille du libraire avait fini son œuvre. Avec brio, constatait-il: il ne se serait pas douté qu’elle aie une si belle calligraphie sans avoir bénéficié de l’éducation réservée aux descendants des familles nobles de la République.

Le descendant de la lignée Genova sourit en lisant les lignes écrites par Nehla. Il était donc véritablement un piètre professeur, comme il s’en était douté, mais qu’importe, du moment qu’elle avait saisi le principal. Enfin, elle s’imaginait tout de même que la justice et la ville de Justice étaient la même chose, mais il n’allait pas la corriger: c’était si drôle de la laisser s’imaginer ça. Il fût tenté de la brancher sur les concepts de “demander justice”, ou de lui demander si l’expression “que justice soit faite” n’était que les mots prononcés par on-ne-sait-quel Titan pour créer la cité républicaine, mais il ne le fit pas.

“Bien, j’accepte volontiers tes termes Nehla.”, annonça-t-il d’une voix volontairement solennelle, sur un ton protocolaire avant de signer les deux documents. Il récupéra l’encrier et la plume qu’elle avait laissé par terre et entreprit d’apposer sa signature et le sceau familial sur chacun des contrats, avant de lui tendre l’un des deux exemplaires.

“Et voilà pour toi. Ainsi, je ne peux me soustraire à ce contrat, tout comme tu ne peux y déroger non plus. On se serre la main?”, continua-t-il en tendant son bras en direction de la jeune fille, paume ouverte.

Une voix s’éleva en contrebas. Sans comprendre ce qu’on disait, Viktor reconnut le timbre de son paternel. Et il n’y avait qu’une seule personne qu’il appelait d’un côté à l’autre de la maison: son fils. Il n’oserait pas faire ça à sa femme - il se ferait aussitôt envoyer paître - et, quant aux domestiques, il en avait toujours un dans sa viscinité proche.

”Bon Nehla, je crois qu’on nous appelle. Nos paternels doivent en avoir marre d’échanger des plaisanteries, et ils doivent avoir mieux à faire. Mieux vaut ne pas trop les faire attendre.”

Joignant le geste à la parole, il se redressa en poussant sur ses accoudoirs et fit signe à la jeune fille de le suivre, se dirigeant vers les escaliers en colimaçon menant au salon.

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La petite fille hésite un instant, les sourcils froncés, avant d’approcher doucement sa main de celle du Drakyn. Lorsque ses doigts entrent en contact avec les siens, elle ferme les yeux aussi fort qu’elle le peut avant de les rouvrir prudemment. Un soupir de soulagement s’échappe de ses lèvres lorsqu’elle constate qu’elle peut lui toucher la main sans qu’il se transforme. Elle lui serre donc la main aussi fermement que sa force d’enfant le peut, tout en hochant la tête, un air grave sur le visage, les lèvres légèrement pincées, imitant à la perfection la mimique de son père lorsqu’il conclut une vente.

La jeune Nehla tourne la tête vers la porte en entendant la voix de Monsieur Genova, avant de lancer un regard peiné à Viktor, visiblement attristée de devoir le quitter alors qu’ils viennent à peine de se rencontrer. Elle hoche cependant la tête en ramassant ses affaires, glissant ses livres sous son bras, sans oublier d’emporter ceux offerts par Viktor. En passant la porte de la bibliothèque, elle y jette un dernier coup d’œil en soupirant.

Je pourrais revenir hein ? Déjà parce que je dois te rendre ça, et puis… De toute façon t’as signé le contrat, c’est écrit que je vais venir.

Satisfaite d’avoir pensé à noter cette clause dans son contrat, elle emboîte le pas du jeune homme, laissant glisser sa main sur les barreaux de la rambarde de l’escalier dans un petit tintement régulier à mesure qu’elle descend les marches. Ses petites jambes ne lui permettent pas d’évoluer aussi vite que le Drakyn, elle a donc tout le loisir de l’observer d’en haut, laissant son regard vagabonder sur ses cheveux, et particulièrement ses cornes, qu’elle regarde avec envie, se jurant à nouveau qu’elle les toucherait.

Ils rejoignent finalement le vestibule, un doux sourire se dessine sur le visage de Nehla en voyant son père l’attendre en bas des marches. Elle se tient un instant près de Viktor, observant les deux adultes en face d’elle.

On devrait faire ça plus souvent. Que les enfants soient en haut je veux dire.

Elle saute ensuite la dernière marche de l’escalier pour se poster respectueusement à côté de son père qui l’observe, un sourcil haussé.

Viktor m’a donné des livres aussi. Il faudra que je revienne pour lui rendre.

Ses grands yeux glissent du regard de son père vers celui de Monsieur Genova, puis rapidement vers Viktor. Une petite grimace s’affiche sur le visage de la petite fille, comme pour indiquer à Viktor qu’elle est désolée si elle l’a mis dans l’embarras en révélant leur secret, qui n’en est pas vraiment un.

Dans ce cas, c’est toi qui livrera la prochaine commande, tu pourras peut-être même la préparer toi-même, ça t’entraînera pour plus tard. En espérant que Monsieur Genova ne commande pas une pile d’ouvrages plus haute que toi.

C’est pas grave, je viendrais plusieurs fois comme ça !

Elle hoche la tête, pince légèrement les lèvres, imitant à nouveau le libraire lorsqu’il mime son accord. Un tendre sourire se dessine sur les lèvres de son père avant qu’il ne pose sa main sur la tête de Nehla.

Bien, Messieurs Genova, comme toujours, ce fut un plaisir de faire affaire avec vous. J’espère que Nehla n’aura pas été trop… épuisante ?

Il tourne délicatement le visage vers Viktor, qui semble en effet un peu plus fatigué qu’à son arrivé. Son père sait pertinemment que Nehla peut être épuisante quand elle s’y met, à partir dans ses longs monologues qu’elle tient de sa mère, et ses réflexions à voix haute lorsque l’envie lui en prend. Après quelques brefs échanges, les Theldj quittent la demeure des Genova, Nehla ne manque pas d’adresser un large sourire et un petit geste de la main à Viktor, tout en brandissant le contrat qu’ils viennent de signer. Elle s’arrête à quelques mètres de la porte, se retourne vivement, joint ses mains pour plaquer ses paumes l’une contre l’autre, créant une minuscule bulle d’eau qu’elle lance en direction de Viktor avec un clin d’œil. La promesse de le maîtriser un jour ne la quittera pas de sitôt.

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