Amren & Marcus
La mission de Marcus se poursuivait lentement. La morosité de l'emploi du temps de la jeune nonne l'ennuyait au plus haut point, mais ce matin-là fut quelque peu bousculé. Le chevalier devait s'entraîner et il comptait bien en profiter pour se défouler un peu. Dix heures sonnèrent à la Haute-Cathédrale lorsqu'il demanda à Amren de l'accompagner à son entraînement. Bien sûr, il s'était assuré d'avoir toutes les autorisations nécessaires et gagner la confiance des religieux était chose aisée lorsqu'on avait dix ans d'expérience dans l'art du mensonge.
Lyris entrait à peine dans l'âge adulte et venait d'acquérir sa noblesse d'épée. Marcus le voyait encore comme l'écuyer qu'il avait accompagné dans sa formation -même s'il ne lui avait jamais apprit autre chose que le combat rapproché.
Malgré son jeune âge, il avait déjà tout d'un guerrier : sa stature était en tout point semblable à celle de Marcus, il avait cette même posture fière et solide. Seule l'expérience manquait à ses gestes malgré son talent certain pour le combat. Les entraînements en binôme étaient un bon moyen de s'assurer que la puissance de l'Ordre ne faiblissait pas.
Marcus mettait un point d'honneur à rester en forme. En dix ans, le brun n'avait manqué ses entraînements qu'après avoir été gravement blessé. Au contraire de certain de ses pairs chevaliers, il n'était qu'un humain qui n'avait aucun talent en magie. La seule chose qui le démarquait était sa maîtrise de l'épée et Lyris partageait cette particularité, ce qui faisait de lui le meilleur partenaire d’entraînement.
Marcus avait prévenu le garçon de sa présence à la Haute-Cathédrale durant toute la semaine, c'est donc tout naturellement qu'ils se retrouvèrent dans la cour intérieure réservée à l'entraînement. Les passages étaient rares à cet endroit, mais il arrivait que les hommes au service de Shoumei viennent s'entraîner ici. La cour était entourée de parterres d'herbe et de fleurs bien entretenues.
Les deux homme se saluèrent amicalement. Lyris salua ensuite Amren avec tout le respect dont il était capable. Marcus prit l'une des épées apportées par Lyris, qui était de qualité moyenne. La lame n'était pas assez aiguisée pour faire des blessures graves. Son poids était semblable à la plupart des armes utilisées sur le champ de bataille. Lyris avait exactement la même.
« Je te propose qu'on rajoute un peu de piment pour aujourd'hui. »
Lyris sortit un poignard simple à la lame légèrement émoussée. Marcus comprit presque aussitôt.
« Je ne pense jamais à me servir des armes plus discrètes pour mettre fin à un combat. J'aimerais qu'on travaille là dessus. »
Marcus acquiesça d'un petit hochement de tête. Après quelques échanges sur les règles du combat, les deux chevaliers se mirent en garde. Il n'y avait aucun compromis dans leurs entraînements et leurs gestes le montraient bien : le moindre faux pas assurait une défaite cuisante.
Le plus jeune chevalier ouvrit le combat. Les premiers échanges commencèrent doucement, avant de rapidement gagner en intensité. L'épée de Lyris dessina un arc de cercle, la suite de sa course étant destinée à un coup sur le côté gauche de Marcus. Ce dernier le para au dernier moment. Aussitôt, il fléchit les genoux pour se saisir du poignard que le garçon avait mit à sa ceinture en début de combat. L'ouverture lui permit d'effleurer du bout des doigts l'arme, avant que le jeune homme ne réagisse et se recule brusquement. Marcus était plus précis que son partenaire de combat, mais la force brute de son adversaire équilibrait la différence d'expérience entre les deux.
Marcus se moquait des autres religieux qui passaient dans les couloirs donnant sur la cour, mais il en était tout autre quand il s'agissait de Amren. L'espace d'une seconde, il la chercha du regard alors que le combat battait son plein. Il savait qu'il venait de manquer de rigueur et cela lui porta préjudice aussitôt : il sentit le coup d'estoc que venait de faire passer Lyris, ce qui lui fit perdre l'équilibre. Il n'en fallut pas plus à son adversaire pour placer la lame froide du poignard sous sa gorge, l'immobilisant complètement. Les deux se faisait face, Marcus avait levé ses mains en signe de défaite.
« Je t'ai connu plus attentif. » Fit remarquer Lyris, un sourire fier étirant ses lèvres.
« Au fait ! Tu as déjà une cavalière pour le bal ?! »
Lyris avait posé la question sans la moindre forme de délicatesse. Le garçon était connu pour ce trait de caractère : mettre les pieds dans le plat était sa spécialité. Ce fut au tour de Marcus d'attaquer avec son épée. Il n'avait pas mesuré sa force, agacé par la question stupide de son congénère. Ce dernier para le coup qui le fit chanceler tant sa puissance l'avait surprit.
« -...Non. Ce n'est pas pour moi ces choses-là. »
La mine de Marcus s'était renfrognée. Malgré son apparente confiance en lui, jamais il n'avait connu le véritable amour. Aimer était trop compliqué quand tout son cœur était occupé par la peine qu'il traînait depuis bientôt vingt ans.
« -Oh allez ! Tu devrais te décoincer un peu Marcus ! Ça te ferais du bien d'avoir une belle avec qui te prélasser ! »
Le garçon se déconcentrait visiblement, et sa gestuelle devenait beaucoup moins précise. Le dernier assaut de Marcus marqua la fin du combat. Lyris avait lâché son épée et était tombé au sol. Marcus en avait profité pour lui prendre son poignard et l'immobiliser en lui plaçant la lame sous la gorge.
« -Et toi, tu devrais surveiller ta garde. »
L’entraînement prit fin peu de temps après. Sur les quatre combats qu'ils avaient échangés, il étaient arrivés ex-æquo.
Les deux chevaliers se saluèrent amicalement et Marcus fit un débriefe des progrès qu'avait montré Lyris. Le garçon quitta la Haute-Cathédrale, appelé par des missions sûrement plus risquées que celle qui avait été assignée à Marcus.
Il revint aux côtés d'Amren, visiblement satisfait de sa matinée. Conscient qu'il ne pouvait pas se permettre de lui adresser la parole autant qu'il le voulait, il resta silencieux. Il ne voulait pas prendre le risque qu'on les surprenne en train de bavarder, alors il attendait toujours les moments où ils étaient complètement seuls pour glisser une petite phrase à la jeune femme.
Lyris entrait à peine dans l'âge adulte et venait d'acquérir sa noblesse d'épée. Marcus le voyait encore comme l'écuyer qu'il avait accompagné dans sa formation -même s'il ne lui avait jamais apprit autre chose que le combat rapproché.
Malgré son jeune âge, il avait déjà tout d'un guerrier : sa stature était en tout point semblable à celle de Marcus, il avait cette même posture fière et solide. Seule l'expérience manquait à ses gestes malgré son talent certain pour le combat. Les entraînements en binôme étaient un bon moyen de s'assurer que la puissance de l'Ordre ne faiblissait pas.
Marcus mettait un point d'honneur à rester en forme. En dix ans, le brun n'avait manqué ses entraînements qu'après avoir été gravement blessé. Au contraire de certain de ses pairs chevaliers, il n'était qu'un humain qui n'avait aucun talent en magie. La seule chose qui le démarquait était sa maîtrise de l'épée et Lyris partageait cette particularité, ce qui faisait de lui le meilleur partenaire d’entraînement.
Marcus avait prévenu le garçon de sa présence à la Haute-Cathédrale durant toute la semaine, c'est donc tout naturellement qu'ils se retrouvèrent dans la cour intérieure réservée à l'entraînement. Les passages étaient rares à cet endroit, mais il arrivait que les hommes au service de Shoumei viennent s'entraîner ici. La cour était entourée de parterres d'herbe et de fleurs bien entretenues.
Les deux homme se saluèrent amicalement. Lyris salua ensuite Amren avec tout le respect dont il était capable. Marcus prit l'une des épées apportées par Lyris, qui était de qualité moyenne. La lame n'était pas assez aiguisée pour faire des blessures graves. Son poids était semblable à la plupart des armes utilisées sur le champ de bataille. Lyris avait exactement la même.
« Je te propose qu'on rajoute un peu de piment pour aujourd'hui. »
Lyris sortit un poignard simple à la lame légèrement émoussée. Marcus comprit presque aussitôt.
« Je ne pense jamais à me servir des armes plus discrètes pour mettre fin à un combat. J'aimerais qu'on travaille là dessus. »
Marcus acquiesça d'un petit hochement de tête. Après quelques échanges sur les règles du combat, les deux chevaliers se mirent en garde. Il n'y avait aucun compromis dans leurs entraînements et leurs gestes le montraient bien : le moindre faux pas assurait une défaite cuisante.
Le plus jeune chevalier ouvrit le combat. Les premiers échanges commencèrent doucement, avant de rapidement gagner en intensité. L'épée de Lyris dessina un arc de cercle, la suite de sa course étant destinée à un coup sur le côté gauche de Marcus. Ce dernier le para au dernier moment. Aussitôt, il fléchit les genoux pour se saisir du poignard que le garçon avait mit à sa ceinture en début de combat. L'ouverture lui permit d'effleurer du bout des doigts l'arme, avant que le jeune homme ne réagisse et se recule brusquement. Marcus était plus précis que son partenaire de combat, mais la force brute de son adversaire équilibrait la différence d'expérience entre les deux.
Marcus se moquait des autres religieux qui passaient dans les couloirs donnant sur la cour, mais il en était tout autre quand il s'agissait de Amren. L'espace d'une seconde, il la chercha du regard alors que le combat battait son plein. Il savait qu'il venait de manquer de rigueur et cela lui porta préjudice aussitôt : il sentit le coup d'estoc que venait de faire passer Lyris, ce qui lui fit perdre l'équilibre. Il n'en fallut pas plus à son adversaire pour placer la lame froide du poignard sous sa gorge, l'immobilisant complètement. Les deux se faisait face, Marcus avait levé ses mains en signe de défaite.
« Je t'ai connu plus attentif. » Fit remarquer Lyris, un sourire fier étirant ses lèvres.
« Au fait ! Tu as déjà une cavalière pour le bal ?! »
Lyris avait posé la question sans la moindre forme de délicatesse. Le garçon était connu pour ce trait de caractère : mettre les pieds dans le plat était sa spécialité. Ce fut au tour de Marcus d'attaquer avec son épée. Il n'avait pas mesuré sa force, agacé par la question stupide de son congénère. Ce dernier para le coup qui le fit chanceler tant sa puissance l'avait surprit.
« -...Non. Ce n'est pas pour moi ces choses-là. »
La mine de Marcus s'était renfrognée. Malgré son apparente confiance en lui, jamais il n'avait connu le véritable amour. Aimer était trop compliqué quand tout son cœur était occupé par la peine qu'il traînait depuis bientôt vingt ans.
« -Oh allez ! Tu devrais te décoincer un peu Marcus ! Ça te ferais du bien d'avoir une belle avec qui te prélasser ! »
Le garçon se déconcentrait visiblement, et sa gestuelle devenait beaucoup moins précise. Le dernier assaut de Marcus marqua la fin du combat. Lyris avait lâché son épée et était tombé au sol. Marcus en avait profité pour lui prendre son poignard et l'immobiliser en lui plaçant la lame sous la gorge.
« -Et toi, tu devrais surveiller ta garde. »
L’entraînement prit fin peu de temps après. Sur les quatre combats qu'ils avaient échangés, il étaient arrivés ex-æquo.
Les deux chevaliers se saluèrent amicalement et Marcus fit un débriefe des progrès qu'avait montré Lyris. Le garçon quitta la Haute-Cathédrale, appelé par des missions sûrement plus risquées que celle qui avait été assignée à Marcus.
Il revint aux côtés d'Amren, visiblement satisfait de sa matinée. Conscient qu'il ne pouvait pas se permettre de lui adresser la parole autant qu'il le voulait, il resta silencieux. Il ne voulait pas prendre le risque qu'on les surprenne en train de bavarder, alors il attendait toujours les moments où ils étaient complètement seuls pour glisser une petite phrase à la jeune femme.