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Le 2 octobre, an 1

Iria ouvrit les yeux, l’air hagard. Ses paupières s’ouvrirent et se refermèrent plusieurs fois avant qu’elle puisse voir clair. Les poutres apparentes au plafond lui firent prendre conscience rapidement qu’elle n'était pas chez elle. Elle voulut se lever, trouver une arme, n’importe quoi, mais en tentant de se redresser, sa main gauche céda. Une douleur vive qui lui parcouru tout le bras l’assaillit et la jeune femme ne put retenir un cri - plus de surprise qu’autre chose. La douleur était certes présente, mais elle demeura toute somme supportable. Renonçant à sortir de sa couche, Iria fit le point: elle n’était pas chez elle et avait une main bandée qui lui faisait un mal de chien. Au moins, elle n’était pas attachée: elle n’avait pas dû tomber entre les mains d’un ennemi du Reike ; et la chambre dans laquelle était bien tenue. Un peu pittoresque, certes, mais charmante. Un feu crépitait dans la cheminée, et un verre d’eau trônait sur la table de nuit - qu’Iria bût d’une traite.

Les souvenirs de la veille étaient tout sauf clairs: seul lui revenait les premières heures de la journée, avant de se rendre à l’arène où se déroulait le grand tournoi royal. Elle s’était ensuite installée au milieu de la foule lorsque les spectateurs étaient entrés, peuplant des gradins qui ne demandaient qu’à être occupés. Elle se souvint de l’homme qui s’était installée à ses cotés, un homme au teint si blanchâtre qu’on aurait pu le croire mort. Elle se souvint de l’autre, un homme mystérieux qui fumait quelque chose qui n’était pas du tabac. L’odeur était horrible, et la fumée noircissait son champ de vision. Puis, plus rien. Enfin, pas rien, seulement des bribes. Des éclats de voix, le bruit de l’acier contre l’acier et du sang. Beaucoup de sang. Mais impossible de se souvenir des faits, des actions, des faits auxquels s’accrocher.

Alors qu’elle était absorbée dans ses pensées, la porte de la chambre s’ouvrit. Une femme élancée, à la chevelure noire de jais coiffée en queue de cheval, et aux habits immaculés entra. Iria la reconnut immédiatement: c’était son amie depuis très jeune. L’une des seules qui l’avait suivie lorsqu’elle avait rejoint le clan Ryssen et qui avait survécu jusqu’à ce jour. Son visage portait une expression sévère, et seuls ses yeux montraient la joie qu’elle avait l’habitude de partager autour d’elle.

“Mel!”, s’exclama Iria, son cri s’étouffant dans une toux grasse qui lui secoua les côtes.
“Reste allongée mon amie”, lui répondit la guérisseuse en s’approchant du lit, un verre en terre cuite à la main. “Et bois. Ne t’inquiètes pas, ce n’est qu’une mixture au fouettard. Histoire d’éliminer les résidus d’herbe du diable présents dans ton organisme.”

Iria but le liquide visqueux que Melma porta à ses lèvres. Le goût était immonde, comme l’odeur de la décoction le laissait deviner. Ce n’était pas les feuilles de fouettard - un mets par ailleurs délicieux - que son amie avait préparé en antidote au poison qu’on avait fait entrer dans son organisme, mais les racines, autrement moins appétissantes. C’est à ce moment qu’Iria réalisa: on avait tenté de la tuer, et elle n’en avait aucun souvenir. Cette révélation apportait bien plus de questions que de réponses, et un flot de nouvelles interrogations vinrent aux lèvres de la reikoise. Cependant, il fallait qu’elle procède avec méthode si elle voulait que les pièces du puzzle s’assemblent d’une manière qui puisse se montrer logique. Elle voulut parler, interroger son amie, mais elle n’en eut pas le temps: celle-ci s’était remise à parler.

“Tu as reçu une forte dose d’herbe du diable. Probablement via une arme, car le poison semble s’être propagé à partir de la plaie que tu avais sur ta main. Du propre en tout cas, la lame t’a transpercé la paume d’un coup net et je n’ai pas eu trop de mal à la nettoyer puis recoudre. Tu devrais en retrouver l’usage habituel d’ici quelques semaines. Putain de rebelles!”, finit par s'exclamer la guérisseuse.

Putain de rebelles. Cette envolée de la part de Melma fut tout ce qu’il fallait à Iria pour que tous les événements de la veille lui reviennent. Le nuage de fumée de l’homme à la cigarette étrange. L’énorme flash lumineux provoqué par Rengoku. Les dizaines de signaux magiques émis en un court laps de temps qu’elle avait capté avec son senseur. Puis les combats. Et enfin, la folie, la rage sanguinaire propre au champ de bataille. Le sang. L’homme qu’elle avait abattu d’une dague au milieu du front. L’homme qu’elle avait transpercé de son épée. Et enfin la femme qu’elle avait achevé d’un coup d’estoc alors qu’elle était a terre. Les images qui tourbillonnaient dans sa tête lui donnèrent la nausée. Adressant un signe frénétique de la main à Mel, Iria eut le temps d’attendre que cette dernière produise une bassine pour rendre tout ce qu’elle avait dans son estomac.
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Le 2 octobre, an 1 - partie 2

Les minutes passèrent, Iria étant trop occupée à cracher la bile du fond de ses tripes pour s’occuper de quoi que ce soit d’autre. Melma était partie chercher de quoi la nettoyer: dans son état, l’espionne était tout sauf capable de s’occuper d'elle-même. Lorsque ce spectacle grotesque prit enfin fin, elle était seule dans la chambre: son amie n’était pas encore revenue. Des images noires et des idées toutes aussi noires tourbillonnaient dans son crâne. Son regard passait sans cesse de sa main droite à sa main gauche, l’une bandée, l’autre tâchée de sang. Naturellement, Melma avait fait du bon travail en s’occupant d’Iria, et aucune goutte d’un rouge pourpre n’était encore présente sur cette dernière. Mais elle voyait encore le liquide glisser sur sa lame, sa paume, ses doigts, et se répandre au sol. Un sang qui n’était pas le sien, mais qu’elle avait elle-même fait couler. Rien que d’y penser, la jeune femme eût un haut le coeur, mais rien ne vint: tout était déjà rendu.

C’est ainsi que la soigneuse retrouva sa patiente du jour, un air à la fois glaçant, morose et furieux affiché sans filtre par les traits de son visage. Si l’état dans laquelle elle l’avait retrouvée ne laissait que peu de doutes, elle en était certaine: les événements de la veille avaient affecté Iria bien plus que le commun des spectateurs présents sur les lieux du tournoi. Sans un bruit, elle prit la bassine qui reposait sur le lit et la mit sur une petite table ronde qui trônait plus loin, puis s’affaira à nettoyer le visage de son amie à l’aide du linge mouillé qu’elle avait ramené de sa cuisine.

“Enfin, tu n’es pas morte Iria, et ta blessure ne sera bientôt qu’un lointain souvenir. Tu as eu de la chance de t’en tirer à si bon compte, le soleil soit loué.”, lui dit-elle doucement, presque en chuchotant.
“J’aurais peut-être dû…”, glissa Iria sur le même ton que son amie. “Mourir, j’entends.”

Une expression de surprise se lut sur le visage de la guérisseuse. Depuis qu’elle connaissait l’espionne, c'est-à-dire un paquet d'années maintenant, jamais cette dernière n’avait prononcé d’aussi sombres paroles. Même pendant la guerre et que le combat battait son plein, le sourire n’avait jamais vraiment quitté son visage. Mais là, il n’y avait ni sourire ni joie de vivre d’affichés sur son visage. De la peine surtout. Melma resta silencieuse, attendant qu’Iria continue d’elle même.

“J’ai tué Mel. Tué.”, souffla la jeune femme, les larmes perlant aux bords de ses yeux.
“Pas une, pas deux, mais trois personnes. Et le pire dans tout ça, le pire? C’est que je ne l’ai pas voulu.”

Elle s’effondra en sanglots. Pendant vingt-huit ans, elle avait gardé ses mains propres. Elle avait eu l’opportunité de tuer, et de tuer des personnes qui n’auraient manqué à personne, bien au contraire. Au coeur de la bataille, lors de ses dizaines de mission au service du clan Ryssen, puis de la couronne reikoise, Mais elle s’était toujours refusé à le faire. Peut-être s’était-elle sentie au dessus de ça, au dessus de ces barbares qui prenaient des vies comme des enfants enfilaient des perles sur un collier, au dessus de ces simples d’esprits qui voyaient en la violence une solution. Elle avait bien conscience que ses actions avaient souvent mené à des meurtres et même pire. Lorsqu’elle et son unité avaient ouvert les portes d’Ikusa à la horde Ryssen. Lorsqu’elle avait amassé des preuves contre des nobles qui abusaient de leur pouvoir et de leur autorité. Mais jamais, jamais elle n’avait tué de ses propres mains. Jusqu’à hier.

Les yeux vitreux, le regard au loin, elle les voyait encore. Le drakyn qu’elle avait transpercé de son épée, puis qu’elle avait éborgné d’une dague de jet. Il s’était étalé de tout son long, la main sur le ventre, le sang coulant à flot sur les gradins alors que toute étincelle de vie quittait ses yeux. L’hybride chèvre, qu’elle avait dû abattre pour sauver Aurience de ses cornes. Et la femme qui s’acharnait sur un soldat déjà mort, qu’elle avait tué de sang froid d’une lame dans le dos. La même femme qui, dans un dernier élan de rage, avait poignardé la main de sa tueuse, expliquant sa blessure.

“Je… Je ne sais pas Mel.”, sanglota-t-elle. “Pourquoi est-ce que j’ai fait ça?”

Melma posa sa main sur l’épaule d’Iria et l’étreignit. Elle la connaissait. Elle savait. Et pourtant, ça ne l’étonnait pas tant. Ce jour devait arriver, le jour où les activités et la profession d’Iria se montreraient inadéquates avec ses valeurs et sa pureté. Au moins était-elle là pour son amie.
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Le 4 octobre, an 1
Personne ne remarqua Iria lorsqu’elle se présenta aux funérailles de Tenla Irashir habillée de sa tenue d’officier. La jeune femme était populaire, que ce soit au travail ou dans son cercle privé: sa joie de vivre et son sourire illuminaient les journées de ses proches, et elle semblait toujours trouver les mots justes pour faire sortir quelqu’un de sa mauvaise humeur ou pour redonner le sourire quand on n’avait pas le moral. Aussi, beaucoup pleuraient sa disparition, marqués d’une manière ou d’une autre par cette femme qui n’appartenait à personne, et pourtant donnait tant à tous ceux qu’elle croisait sur son passage.

Ses services, bien qu’exemplaires, resteraient à jamais inconnus du grand public. C’était là tout le paradoxe de la fonction d’espion: on donnait tellement pour son pays, sans que personne ne connaisse l’importance de tous les sacrifices que l’on consentait. Trois jours plus tôt, dans les gradins de l’arène, Tenla Irashir avait fini par donner sa vie pour sa patrie. L’uniforme qu’elle portait avec fierté ce jour-là, censé la fondre dans la masse et la faire passer comme une énième soldate venue assister aux festivités, n’avait fait que de faire d’elle une cible des rebelles. Elle avait été vraisemblablement tuée dès le soulèvement des loyalistes sans qu’elle ne puisse se défendre, car son cadavre avait été retrouvé sous d’autres corps sans vie, et aucune estafilade ne se dessinait sur sa peau. Seulement un trou d’un pouce de largeur perforant sa poitrine de part en part. Au moins n’avait-elle pas souffert - elle ne méritait pas le supplice qui avait été réservé à des combattants membres du clan Ryssen.

Iria tenta de se remémorer en détail les traits de sa défunte subordonnée. C’était peine perdue: le tourbillon qui s’était installé dans ses pensées l’interdisait de se concentrer sur un sujet plus de dix secondes. Si elle avait su à l’avance les horreurs qui furent commises dans l’arène ce jour-là, jamais elle n’aurait autorisé Tenla à lui apporter son soutien. La cheffe de cellule eut un sourire triste: elle aurait de toute manière ignoré cet ordre et se serait faufilée d'elle-même dans les gradins pour garder un œil sur sa supérieure.

Lorsque la tante de Tenla prononça les derniers sacrements, même le vent sembla apporter sa complainte à celle des vivants. Son gémissement, fruit du passage de ses courants dans les roches poreuses du reg, fût la seule chose qu’on entendit lorsqu’il emporta les cendres de la défunte avec lui. Lorsque le premier sanglot éclata, Iria exécuta le salut militaire reikois, guettant de l'œil les autres officiers présents pour être en rythme avec eux. Le bruit du fer des gantelets sur l’acier des plastrons résonna, et une larme perla de l'œil droit de l’espionne alors qu’elle levait son poing.

Quelques minutes plus tard, lorsque tous vinrent chacun leur tour adresser des paroles de soutien aux parents de la défunte, Iria avait déjà disparu. Elle avait un deuxième ami qu’elle souhaitait voir partir dans l’au-delà.
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Le 4 octobre, an 1 - partie 2

La vue était impressionnante du haut de la plus haute tour de la caserne de la Cinquième Horde d’Ikusa. Les dizaines de marches de pierre mal entretenues rendaient l’ascension difficile et périlleuse, surtout si l’on avait les mains occupées. Mais Iria émergea vivante de l’escalier, les deux chopes qu’elle tenait moins pleines que lorsqu’elle avait posé son pied sur la première marche. La douleur se lisait sur son visage: sa main gauche était loin d'être guérie, mais elle se devait de faire ça, d'honorer sa mémoire. Elle posa les bières sur un créneau et s’assit sur la balustrade, les pieds oscillant dans le vide, le regard au loin, songeuse.

C’était là qu’elle retrouvait Kemp lorsqu’il se faisait virer de chez lui, souvent trop saoul pour aligner deux mots et aider sa femme à s’occuper de ses deux marmots. Comment il arrivait à gravir cette tour dans cet état avec assez de bière pour endormir un contingent entier de nouvelles recrues, elle n’avait jamais su le dire. Mais il y arrivait, et il noyait son chagrin dans encore plus d’alcool. Elle n’approuvait pas de son mode de vie, bien au contraire, mais il restait cher à son cœur.

C’était un homme qu’elle avait cru, aux premiers abords, très remonté contre elle, lorsqu’elle avait été propulsée à la tête de sa cellule. Il y avait de quoi: elle était une Ryssen, une ennemie, après tout. Mais il n’en était rien: c’était juste un homme réservé, qui faisait un métier pour lequel il était doué, avec une femme et des enfants, et qui, au fond, ne souhaitait que de vivre une vie banale. Son seul problème était l’alcool, et une compagne très jalouse, une combinaison qui ne faisait pas bon ménage, et expliquait ses nuits récurrentes à dormir à la garnison.

Iria s’était rapidement attachée à lui: c’était le seul qui faisait toujours profil bas, sans pour autant être le cancre de la cellule, s’il y en avait un; le seul qui ne remettait jamais en cause ses décisions ou ses agissements passés; le seul qui n’était pas exubérant. Une force tranquille, qui avançait inlassablement contre vents et marées. Elle n’avait pas été surprise lorsqu’elle avait appris sa disparition, mort enterré sous les combles de la destruction d’une partie de l’arène: elle avait été dévastée. La famille ne souhaitait personne d’autre qu’eux à ses funérailles et Iria avait respecté ce choix.

Elle but une gorgée de la bière désormais tiède qu’elle tenait à la main. La boisson était salée - sans doute avait-elle pleuré plus qu’elle n’en avait eu l’impression en tentant de réunir les souvenirs qu’elle avait de lui. Iria ne s’autorisa cependant pas à laisser la bière s’éventer et lorsque sa chope fut vide, et déversa la seconde dans le vide, souriant à l’idée qu’un soldat en contrebas puisse se l’être reçue sur le crâne. Celle-là était pour Kemp, il l’avait bien mérité.
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Le 20 octobre, an 1

La porte se referma derrière Melma. Iria fixait le mur devant elle, les yeux vides et vitreux.
Cela faisait dix jours qu’elle n’était pas sortie de chez elle. Cela faisait dix jours qu’elle ne s’était pas alimentée correctement. Cela faisait dix jours qu’elle ne s’était pas lavée. Cela faisait dix jours que son quotidien n’était que larmes et désespoir, et cela faisait cinq jours qu’elle en avait conclu qu’elle se détestait. Cela faisait dix jours que son quotidien n’était rythmé que par les visites de Melma pour changer son bandage, et cinq jours qu’elles n’avaient pas échangé un seul mot. Cela faisait dix jours que les mêmes pensées tournaient et se retournaient dans son esprit, toutes aussi sinistres les unes que les autres.

A quoi bon avancer, si la route que l’on prenait était jonchée du cadavre de nos camarades, autrefois des êtres chers, que l’on oubliait chaque jour un peu plus? Déjà Iria avait du mal à se souvenir du visage de celles et ceux qui l’avaient accompagnée, le soir de la prise d’Ikusa. Ca ne faisait pourtant que quelques mois et, si beaucoup de choses s’étaient passées depuis, ce n’était pas une excuse pour les oublier. Maxx, Piper, Jala, Yas. Qui était le cinquième déjà? Une larme coula de l'œil droit d’Iria, descendant le long de sa joue, tombant sur sa tunique sale. Elle n’avait pas le droit d’oublier: si personne ne se souvenait d’eux, leur sacrifice n’avait plus de sens. Et pourtant, chaque jour passant, leurs noms et leurs visages se faisaient plus lointains.

Au fond, Iria savait qu’elle se cherchait des excuses. Ce n’était pas sa faute si elle avait versé le sang, c’était celle de Calyrila et sa camarade. Et pourtant, lorsque ce drakyn s’est écroulé à tes pieds, transpercé par ta lame, tu étais en pleine possession de tes moyens. Ce n’était pas sa faute si elle - et tous - avaient été surpris par l’attaque des rebelles. Mais n'es-tu pas la cheffe d’une cellule de contre-espionnage? N’est-ce pas ton travail que mettre au jour les complots contre la couronne? Ce n’était pas sa faute si tant de gens avaient perdu la vie ce jour-là. Vraiment?. La conscience d’Iria ne lui laissait aucun répit. Elle ne le méritait pas, de toute façon.

La porte de la chambre s’ouvrit doucement. Bien que surprise, Iria ne détourna pas le regard, toujours fixé au mur qui lui faisait face. Sans doute était-ce un assassin rebelle qui s’apprêtait à mettre fin à sa misérable existence. La jeune femme accepta son sort, mais c’est une toute autre chose qui vint la sortir de sa torpeur.

“Petit papillon… Tes ailes vont se dessécher si tu reste enfermé.”, déclara une voix douce mais ferme. Une voix familière, réconfortante.

Alors, enfin, Iria daigna enfin tourner la tête. L’Oreille était là, un petit sourire joueur aux lèvres, comme à son habitude. Etait-ce son esprit qui lui jouait à nouveau des tours? La fatigue pouvait probablement expliquer l’hallucination qu’elle subissait. Mais l’homme ouvrit à nouveau la bouche.

“Nous avons besoin de tes yeux et de tes oreilles, petit papillon. La situation est critique et nous ne pouvons nous permettre de perdre l’un de nos meilleurs éléments.”, continua-t-il avec légèreté.

L’un de nos meilleurs éléments. La bouche d’Iria se déforma dans un presque-sourire triste. Si elle avait fait correctement son travail, rien de ceci ne serait arrivé. Elle ne méritait pas ce compliment, loin de là. Des réprimandes. Une mise à pied. Mais en aucun cas des encouragements.

“Je-”, commença-t-elle d’une voix rauque.
“Pas de ça avec moi. Tu auras tout le temps de te lamenter lorsque notre Reine - et notre Roi - ne seront plus menacés par ces moucherons. Jarlan fait de son mieux, mais sans toi, la cellule du Papillon ne bat qu’une seule aile. Je t’attends dans mon bureau demain à la première heure.”, poursuivit-il sur le ton badin qu’il semblait toujours employer.
“Et propre avec ça.”, conclut-t-il en faisant mine de se boucher le nez.

Puis il partit comme il était entré: doucement, sans se presser. L’espionne regarda longuement la porte qu’il avait fermé derrière lui. Quelques minutes plus tard, elle sortit enfin de sa couche, le teint toujours aussi blafard, mais le regard déterminé. Qui était-elle pour se morfondre sur son sort alors que tant d’autres vivaient bien pire, après tout?

Le lendemain, elle se présentait au palais, vêtue d'un uniforme impeccable, les cheveux et la peau débarrassés de toute marque de crasse.
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Le 8 janvier, an 2 - partie 1

Iria relisait pour une énième fois la lettre qu’avait écrit Jhun Valriak à la reine Ayshara, dans l’espoir d’y lire quelque chose qu’elle n’avait pas vu. Ce n’était évidemment pas le cas et, de frustration, l’espionne chiffonna le parchemin d’un geste furieux, avant de s’assurer qu’elle ne l’avait pas abîmée. Ce n’était pas l’originale, seulement une copie, mais elle ne voulait pas aller déranger l’Oreille pour en obtenir une nouvelle alors qu’elle n’avait aucune avancée à lui proposer.

Lorsqu’elle avait repris du service, elle avait été envoyée à Kyouji pour y rejoindre sa cellule. L’accueil qui lui avait été réservé par ses subordonnés, désormais au nombre de trois, lui avait fait chaud au cœur, bien que le tourbillon de ses idées restait bien sombre. La mission qui lui avait été assignée, comme à d’autres chefs de cellule, était de récolter un maximum d’informations sur la rébellion, ses membres, les rapports de pouvoir entre Vaenys et Jhun et enfin, et surtout, des informations sur la suite de leur plan.

C’est là qu’avait fait irruption la lettre. Transmise par Ayshara à l’Oreille, celui-ci avait aussitôt fait rapatrier la cellule du Papillon à Ikusa: la missive était devenue le point central de l’enquête. Si le nom Valriak n’était inconnu de personne, aucune information sur Jhun n’était disponible sur lui depuis la chute de Kyouji lors de l’invasion de Tensai. Fils prodigue de l’ancien seigneur de la cité reikoise, il avait disparu de la circulation aussitôt que son père avait été enterré. L’enquête piétinait depuis bien trop de temps maintenant.

La missive était précise et sans ambiguïté. Iria comprenait le sentiment - le partageait même- exprimé par l’ancien Tovyr dans son message. Eût-elle été de son côté pendant la guerre, elle aurait probablement adhéré à son mouvement. Mais ce n’était pas le cas, et les perdants devaient maintenant se faire une raison. Tensai Ryssen était là pour durer, et jamais il ne condamnerait les crimes de guerre commis par ses soldats lors de l’invasion. Nul chef ne le ferait: ce serait avouer sa propre faiblesse, ce qui était tout sauf bien vu au Reike. L’entreprise initiée par Jhun n’était pas dénuée de bêtise, bien au contraire, mais ses revendications étaient impossibles à honorer.

Mais cela faisait désormais une semaine complète que la cellule du Papillon se penchait sur lettre, tentant d’y déceler un message caché, un indice leur permettant de retrouver Jhun - que ce soit pour envoyer un escadron d’élite pour le déloger de son trou à rats ou pour lui faire suivre une réponse de la souveraine, en eut-elle l’envie. Il fallait se rendre à l’évidence: ils ne tireraient rien de ce texte, et il était grand temps que cette mascarade s’arrête. Qu’est-ce qui était passé par la tête du Maître-Espion? A sa première lecture de la lettre, il savait certainement déjà que toute tentative d’y voir autre chose que le message initial était vaine.

“Prenez votre après-midi. Et votre soirée..”, dit Iria à l’ensemble de la cellule, qui planchaient sur la même tâche qu’elle dans la salle qui leur était réservée au sein de la Cinquième Horde d’Ikusa.
Fei leva les yeux au ciel, visiblement soulagée que leur cheffe mette fin à leur calvaire. Elle détestait rester assise à son bureau et ne pas être sur le terrain. Charlyn, la mine contrite, se leva d’un geste crispé: la droiture protocolaire dont elle continuait de faire preuve semblait tout de même commencer à s’effacer. Arlan, lui, s’étira de tout son long, un sourire aux lèvres.

“La Cour?”, proposa-t-il, son sourire s’élargissant en prononçant ces mots.

Il faisait bien entendu référence à la Cour de Rhaesa, une taverne où ils avaient leurs entrées. Si être en poste fixe à Ikusa ne plaisait à aucun d’entre eux en ces temps agités, cela leur avait tout de même permis d’avoir du temps à eux, notamment pour se distraire et sociabiliser en soirée. Jarlan s’était rendu tous les soirs dans l’établissement de boisson depuis leur retour, parfois en leur compagnie, parfois seul.

“Ce sera sans moi”, répondit Iria en boutonnant son uniforme.
“J’ai à faire au palais. Mais allez vous amuser: j’ai comme le préssentiment que nous aurons beaucoup à faire dans les jours à venir, et très peu de temps libre.”

Elle allait exiger des explications à son supérieur. Et demander une nouvelle affectation pour sa cellule.

“Bonne soirée”, ajouta-t-elle à l’assemblée en passant le pas de la porte d’un air décidé.
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Le 8 janvier, an 2 - partie 2

Iria fit irruption dans le bureau de l’Oreille, furieuse. Bien qu’il commence à se faire tard et que le soleil disparaissait à l’horizon, elle n’avait eu aucun mal à passer les portes du palais. Son uniforme de Khashys, couplé aux papiers officiels l’autorisant à pénétrer l’enceinte de la demeure royale, lui permettaient d’aller et venir sans aucun problème. La plupart des gardes la connaissaient de vue maintenant, et ne contrôlaient ses papiers plus pour la forme que pour le fond.En revanche, ils n’étaient pas habitués à la voir arborer une expression déplaisante et avoir une démarche aussi assurée. Mat, le garde qui l’avait controlée, avait haussé un sourcil interrogateur.

”Mauvais jour?”, lui avait-il demandé.

“On peut dire ça comme ça”, avait répondu l’espionne d’un ton cassant, avant de se reprendre.
“Pardon, je ne suis pas en colère contre toi, je n’aurais pas dû te parler de la sorte.”

L’homme lui avait adressé un sourire entendu et laissée entrer sans plus discuter, et Iria s’était dirigée à grands pas vers le bureau du Maître-Espion. Avant de se souvenir que le palais était immense, et que ça n’allait pas servir sa cause que d’arriver toute rouge, haletante et essoufflée devant son supérieur. Aussi avait-elle ralentit la cadence, mais ses yeux avaient maintenu la même volonté et colère qu’en passant les portes du palace. La porte claqua derrière elle, et l’Oreille, occupé à lire un rapport, installé confortablement dans un fauteuil, leva les yeux.

“Ah, Ar’Baek. Je commençais à me demander si tu allais finir par me rendre visite.”, dit-il doucement en faisant disparaître le morceau de parchemin dans sa tunique.

“Ne me donnez pas de ça. Vous savez très bien pourquoi je suis là, et j’exige des explications. Si vous me mettez au placard parce que je n’avais aucun résultat à vous présenter à mon retour de Kyouji, donnez moi au moins des tâches faisables, aussi mineures soient-elles!”, lui répondit Iria d’un ton glacial, prenant bien soin à ne pas laisser exploser sa courroux et à crier sur son chef.

Le Maître Espion du Reike garda son sourire au lèvres, mais son regard changea alors qu’il regardait - sans tenter de l’interrompre - Iria déverser sa colère froide sur lui. Puis il se leva, ses pas le portant en face de sa subordonnée. Il tourna autour d’elle, une étincelle d’amusement se lisant dans ses yeux. A ce moment, la jeune femme douta de ses actes: avait-elle commis un impair si grave qu’il considérait quel serait son châtiment? Serait-elle rétrogradée, ou pire, chassée des services de renseignement reikois?

L’Oreille se dirigea enfin dans un coin de la pièce, et se retourna vers elle.

“Suis-moi, petit papillon.”

Il appuya sur un bouton dissimulé et un couloir, suivi de marches, fit apparition en lieu et place du mur devant lequel il se trouvait. L’homme s’avança dans l’escalier sans regarder derrière lui, et Iria le suivit, une boule dans la gorge. Une goutte de sueur dévala son front et tomba sur sa joue. A quelle sauce allait-elle être mangée?
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Le 8 janvier, an 2 - partie 3

“Je suis enchanté que tu aies trouvé la force en toi d’oser remettre en cause les directives de ton supérieur, petit papillon. Essaye juste de ne pas en faire une habitude.”, énonça l’Oreille d’un ton guilleret en gravissant l’escalier de pierre, alors que les torches s’allumaient les unes après les autres pour éclairer ses pas. La gorge d’Iria se dénoua alors: il ne semblait pas lui tenir rigueur des paroles qu’elle avait prononcé plus tôt.

Ils arrivèrent devant une porte en bois massif, et l’homme produisit une clé, l’insérant dans la serrure.

“Peu de gens connaissent l’existence de cette pièce, même si beaucoup se doutent de son existence. Je compte sur toi pour ne pas ébruiter ce secret.”, signifia-t-il en poussant la porte, révélant une pièce gigantesque dont les fenêtres donnaient plein ouest. La lumière rougeâtre du soleil couchant se propageait dans toute la salle, dévoilant un nombre impressionnant d’étagères où étaient disposés d’innombrables manuscrits, dossiers et parchemins, ainsi qu’un large bureau sur lequel s’entassaient des montagnes de papier. Les rapports de chaque chef de cellule et des informations diverses et variées, sans l’ombre d’un doute. Iria inspecta chaque recoin du bureau véritable du Maître-Espion du Reike, ses yeux virevoltant d’un coin à l’autre de la pièce, sa curiosité l’emportant presque sur la bienséance.

“J’ai beaucoup à te dire.”, annonça-t-il en prélevant une pile de parchemins sur une table basse proche des immenses fenêtres.
“Tout d’abord, j’ai accepté ta requête, et je te confie Alwen Miradelphe et Shawn Kanaan. Ils feront de bons remplaçants à Kemp et Tenla, leurs âmes soient bénies.”, continua-t-il en lui passant les documents.
“Et je t’ai trouvé une mission parfaite pour les mettre à l’épreuve. Tu trouveras toutes les informations nécessaires dans ce dossier. Prend contact avec eux dès demain, le timing est serré pour cette opération.”

Il alla s’installer dans l’un des fauteuils disposés dans la pièce, et son sourire se fit las.

“J'attendais de toi que tu vienne me voir pour me dire que cette lettre ne sert à rien. Car c'est ce qu'elle est. Inutile. Vois-tu je connais bien Jhun Valriak. Nous n'entretenons pas une relation des plus cordiales et je sais qu'il n'aurait pas donner une once d'indice via cette lettre. Evidemment, ce phénomène ne m'est pas inconnu et je le connais. J'ai tout un tas d'information à son sujet, des utiles, des moins utiles, des anecdotiques et d'autres importantes. Je ne savais pas à qui donner ce dossier, toi ou un autre ? A vrai dire, j'attendais ton mécontentement pour te le donner. Si tu as pu comprendre et avoir l'audace de venir exprimer l'inutilité de cette lettre, alors, peut-être mérite tu ces informations ?”, reprit-il d'une traite.

Il fit une pause, déboucha une carafe disposée devant lui et entreprit de verser son contenu dans deux verres cristallins, faisant signe à Iria de s’installer face à lui, et lui tendit un verre qu’elle s’empressa de prendre. Elle n’avait pas parlé depuis leur arrivée dans le bureau, trop occupée à écouter l’homme qui lui faisait face et intégrer ce qu’il lui révélait. Elle trempa ses lèvres dans le liquide contenu dans son verre et manqua de le recracher. C’était bien plus fort que ce qu’elle n’avait l’habitude de boire. L’Oreille éclata d’un rire cristallin, avant de reprendre son expression indéchiffrable habituelle.

”Du whisky. Typiquement républicain celui-là, et de contrebande. Ne vas pas t’étouffer avec.”, expliqua-t-il avant de revenir sur ses révélations précédentes.
”Si tu n’étais pas venue à moi, j'aurais convoqué quelqu'un demain, toi ou un autre. Tu ne manqueras pas de retrouver la piste de Valriak grâce à mon dossier. Tu y trouveras aussi une lettre: c’est la réponse de notre reine à cet homme.”

Iria grimaça en reprenant une gorgée. Une fois que le goût envahissant de l’alcool avait disparu, il laissait place à des notes boisées et fruitées, très appréciables. C’était bon, mais qu’est ce que c’était fort. Et elle comprenait totalement ce qui allait suivre. Elle n’était pas sûre d’aimer ça.

”Ta mission, une fois l’intégration de Shawn et Alwen à ta cellule réalisée, est de prendre contact avec Jhun Valriak, leader de la rébellion, et de lui transmettre la lettre de notre bonne reine. Si tu arrives à en apprendre plus sur son mouvement, tant mieux, mais ne va pas te mettre en danger pour ça. Ton rôle ici est seulement celui d’une messagère, mais je ne peux le confier qu’à quelqu’un en qui j’ai vraiment confiance, quelqu’un qui supporte la Couronne et plus spécifiquement notre nouveau Roi.”, conclus-t-il.

Ce n’était pas une demande, c’était un ordre, bien qu’il attende une réponse de sa part. Iria en avait bien conscience. Le jeu en valait la chandelle. Prendre contact avec le chef de la rébellion n’était pas sans risque, mais la lettre qu’il avait adressé à la Reine rassurait la jeune femme. Ce n’était pas un monstre, juste un homme déterminé à obtenir vengeance et réparation. Elle n’avait probablement pas à craindre pour sa vie, et la réalisation d’une telle mission pourrait l’aider à se faire connaître du couple royal.

”C’est entendu. Je m’occuperais d’ "accueillir" mes nouveaux agents, puis je partirais directement pour Kyouji.”, déclara-t-elle d’une voix assurée en soutenant le regard de son supérieur.
”Je vous présente mes excuses pour mes paroles tout à l’heure. J’ai franchi la ligne, ça n’arrivera plus.”

Il la rassura d’un geste de la main, et finit de boire son verre d’un trait. Iria l’imita, grimaçant à nouveau lorsque le whisky passa dans sa gorge.

”Au contraire, tu ne dois pas hésiter à me contredire et me demander des explications lorsque tu penses que j’ai tort, petit papillon. Je n’ai pas la science infuse, après tout. Fais le juste de manière plus courtoise, à l’avenir.”, lui conseilla-t-il, le ton grave malgré le sourire espiègle qu’il lui adressait.
”Tu trouveras le dossier sur le secrétaire, près de l’entrée. Bonne route, et surtout, sois prudente, petit papillon.”, conclu-t-il avant de se relever et de s’installer à son bureau, l’air pensive.

Iria n’avait pas besoin de plus pour comprendre qu’il la congédiait. Elle se leva à son tour, s’emparant du fameux dossier avant de poser une main sur la poignée de la porte.

”Bonne soirée, maître.”, déclara-t-elle en se détournant vers lui. Il ne lui rendit même pas son regard, les yeux plongés dans le vide.

A sa sortie du palais, Iria échangea un regard avec Mat, dont le tour de garde n’était pas encore terminé. Il lui adressa un sourire rieur en voyant sa mine déterminée emprunte d’une teinte de joie.

”Pas si horrible cette journée finalement!”, lui souffla-t-il à son passage.

Elle lui rendit pour toute réponse un sourire éclatant et disparut comme une ombre dans les rues d’Ikusa.
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