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Tensai Ryssen**
Une clémence inespérée - Ft Sahili 9906sQp
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Fiche du personnage
Race: Drakyn
Vocation: Guerrier
Alignement: Chaotique neutre
Rang: S - Chef de faction
Roi du Reike
Tensai Ryssen**
Roi du Reike
Un clémence inespérée ?
Feat. Sahili


Cela faisait maintenant quelques jours que le Grand Tournoi s’était terminé… en fiasco. Ces foutus rebelles avaient décidé de sortir de l’ombre afin d’interrompre le plus grand évènement depuis l’ascension de Tensai au pouvoir et le mariage de l’héritière Draknys. Il était évident que la majorité du peuple ne soutenait pas directement leur nouveau Roi, mais au moins, celle-ci ne faisait pas de vague. Toutefois, une petite partie des citoyens avaient décidé de s’unir pour essayer de détrôner le Ryssen, et bien qu’ils étaient restés dans leur terrier jusqu’ici, ils ont été inspirés de se dévoiler. Ainsi, il était bien plus facile de les traquer même si pour l’instant la recherche ne donnait pas grand-chose.

Cependant, l’heure n’est pas aux représailles et quelque chose de bien plus marquant, en tout cas pour quelqu’un en particulier, était prévu aujourd’hui. Lors de la fin de l’évènement, Sahili, une esclave au service des Ryssen depuis des années est venue faire un discours incompréhensible sur la mort de ses maitres – alors que ce n’était clairement ni le moment ni l’endroit -. Évidemment, ces mots, mais surtout ses accusations ont interpellé le couple royal qui s’est promis d’écouter plut attentivement ce que cette hybride cervidé a à dire.

C’est ainsi que l’esclave fut convié, non pas par une lettre, mais par un soldat qui est venu la chercher, au palais. Après tout, pourquoi enverrait-on un courrier à une esclave ? Sahili reste, pour l’instant, la propriété de Tensai depuis la mort de ses ex-nouveaux maitres.

Le Roi n’était pas assis, à son accoutumée, sur son trône, mais debout à parler avec une personnalité qui avait beaucoup fréquenté le palais ces temps-ci : Erik Dyalrif, le gérant principal de l’Arène. Il avait beaucoup aidé à l’organisation du tournoi, notamment avec l’introduction de Sébastien dans les combats. Mais sa présence était surtout liée à l’invité du jour. Il avait pu la croiser dans des salles réservées au personnel du RSAF dans les sous-sols du bâtiment, sans qu’elle ai l’air d’être une intru pour autant. Comme si elle avait été guidée jusqu’ici n’ayant pas pour but de faire du mal ou libérer ces animaux.

Tandis que les deux discutaient de ce qui s’était passé lors du tournoi ainsi que de la chasse aux Rebelles, un bruit lourd retentit dans la pièce. C’était l’imposante porte qui s’ouvrit d’un coup net par la Griffe qui était suivi de près par un garde qui avait visiblement accompagné Sahili jusqu’à l’imposant orc avant de se rendre ici.

- Alors, Sahili ? Ça fait longtemps qu’on ne s’est pas vraiment parlé tous les deux, hein ?

Évidemment, Tensai s’était retourné très vite en direction de la cervidé qu’il connaissait depuis, maintenant, quelques années. Honnêtement, il l’appréciait presque. Sahili avait rendu de nombreux services et avait bien servi les Ryssen, surtout lors de la Guerre, c’était quelqu’un de fidèle et surtout d’honnête. Bien qu’elle ne soit qu’une misérable peureuse et pleurnicheuse, elle était efficace quand on avait besoin d’elle. Dans sa condition, elle avait sur resté respectable malgré tout.

Mine de rien, l’ambiance de la salle du trône était assez pesante. En plus de la magnificence de cette pièce, la présence du Roi, de la Griffe et de Erik rajoutait quelque chose d’assez… effrayant ?

- Bon alors, il parait que tu aurais des choses importantes à raconter sur la mort de tes maitres ? Ici, tu peux en parler plus facilement que la dernière fois. Bien réfléchie, ton histoire m’intéresse. Tes anciens propriétaires étaient des gens intéressants pour quelques tâches.



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Sahili Ryssen
Une clémence inespérée - Ft Sahili Y9ad
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Sahili Ryssen
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Deux portes. Immenses. Vraiment très grandes. Trop grandes. Peur, elles faisaient peur, très peur. Trop peur … trop de temps avait passé pour que l’hybride se sente à l’aise devant l’entrée de cette auguste construction. La première fois, devant l’arène, l’urgence avait parlé, l’envie de bien faire aussi, si bien qu’elle n’avait même pas réfléchi au fait qu’elle devrait s’adresser de nouveau à Ten… à sa Majesté après tant d’années. Alors, scotchée devant les portes, accompagnée par l’orc qui l’avait bousculée la première fois, elle regardait droit en face, comme pour scruter au fond du reflet de ses yeux. Elle allait lui parler à nouveau. Elle allait lui parler à nouveau. Elle allait lui parler à nouveau …

Ce cycle de pensées fut interrompu par une tape dans son dos, encore la Griffe. Il grogna à son encontre avant de s’avancer vers les portes, de frapper deux fois et d’en ouvrir le battant. La gorge de Sahili se contracta alors, comme étranglée par une main invisible tandis que la vision de l’individu qui l’avait libéré une première fois pour lui renfiler de nouvelles chaînes lui apparut. « Compte-t-il m’en remettre ? », la question fusa dans son esprit alors que ses yeux se détournèrent vers le sol. Ses pieds avancèrent doucement, très doucement, comme cette fois où elle avait essayé d’approcher un cerbère. L’air était aussi pesant à cet instant lointain.

Lorsque la voix du souverain retentit pour résonner dans la salle, demandant à la cervidé une question qui était certainement rhétorique, elle ne laissa que filtrer une expiration aigue dans sa gorge pliée en hochant la tête. Lorsqu’elle sentit enfin son regard sur elle, alors elle se sentit véritablement écrasée, pliée. Tensai lui avait toujours fait peur, en plus de lui inspirer une grande admiration. Plus que la normale. Après tout, son clan avait pris soin d’elle avant qu’elle ne leur rende la pareille.

Mais maintenant, il fallait bien parler de la raison pour laquelle elle était venue jusqu’ici, la raison pour laquelle elle avait risqué d’être embrochée à vu par des gardes un peu trop sur les nerfs. Toujours avec le visage baissé, croisant ses doigts les uns dans les autres, elle s’inclina en avant.

- J’espère que vous êtes rétabli, mon Roi ! Je … je … Elle respira un grand coup, lançant des coups d’œil plus hauts, sur sa droite. Je vous ai dérangés, plus tôt, parce que … aussi brillants qu’étaient mes maîtres, ils étaient … cruels. Et des … traîtres.

Elle avait presque ravalé ce dernier mot, car elle avait peur d’avoir tort, elle était terrifiée de s’être complètement fourvoyée.

- J’ai gagné en indépendance grâce à quelques … expériences. Ils l’ont remarqué. Ils ont voulu se débarrasser de moi et m’ont amené à une réunion, à Kyouji. Je le sais, parce que l’accent des passants était plus … plus … pardon.

S’égarer sur des détails était une très mauvaise idée.

- Ils m’ont forcée à les accompagner dans un … un sous-sol. Et dans ce sous-sol il y avait beaucoup de monde, beaucoup de gens riches. Très riches. Ils sentaient tous les parfums ou épices très chers. Certains sentaient aussi le … le sang à pleine narine.

Son visage se releva alors enfin de manière presque complète, mais son regard ne s’aventura toujours pas dans celui du roi.

- Puis vint ce … gros … drakyn. Il était très bourru. Ce qui m’étonnait parce qu’il ne sentait pas du tout le gras, il sentait quelque chose de plus … doux. Presque enivrant.

Elle marqua un temps d’arrêt soudain. Baissant encore plus le visage, arrondissant des yeux toujours plus humides, elle finit par articuler.

- Son odeur ressemblait beaucoup à celle de … de votre femme, la Reine, votre Majesté. Différente, mais similaire. C’est cette personne qui a tué mes maîtres, et bien d’autres des personnes de l’assemblée. Des ombres, de vraies ombres sont apparues partout dans la pièce et ont égorgé tout le monde en même temps … il ne devait pas me trouver très intéressante, car … je suis devant vous aujourd’hui, votre Altesse.

La similarité de l'odeur avec la femme qui accompagnait son ancien maître était foudroyante, mais elle ne pouvait s'empêcher de douter. C'était comme comparer deux peintures aux innombrables ondes et remarquer qu'en leur centre, chaque coup de pinceau se superpose.
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Invité
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Une clémence inespérée - Ft Sahili YPeaH3E
La frêle hybride entre dans la salle du trône, invoquée par celui qui était désormais son maître. Elle a peur de lui, il en a bien conscience, mais celà montre à quel point elle est sage. Seul un fou ou un inconscient ne tremblait pas devant lui, et il avait déjà rencontré l’un comme l’autre récemment. Si ces conversations s’étaient montrées constructives, avoir l’ascendant direct sur son interlocuteur lui plait davantage, car sa parole est alors absolue. N’était-il pas le souverain de l’État le plus puissant du Sekai désormais? Il commençait à se poser la question.

Sahili semble dans un état plus… précaire qu’à l'accoutumée. Il en a bien conscience, la Griffe ayant un effet similaire au sien sur les gens. Après tout, n’avait-il pas été celui en charge du siège de Taisen, alors qu’il s’occupait de Kyouji?

“Je pense que nous en avons fini, Medrawt.”

L’Orc émet un grognement en signe d’acquiescement, et se retire de la pièce. Voilà qui devrait enlever un poids sur les épaules de la cervidé. Devant la détresse de l’esclave, il émet un sourire amusé, révélant sa dentition en piteux état, souvenir de ses années de rapines et de survie alors qu’il n’était encore qu’un enfant.

“Parle sans crainte Sahili. Je sais reconnaître un prédateur d’un herbivore inoffensif, et tu tires plus du second que du premier. Pour ta gouverne, je vais très bien. L’incident à l’Arène m’a montré à quel point je m’étais laissé aller, et a ravivé le feu en moi. Ca n’arrivera plus.”

Son ton est grave et ferme. Il est sérieux: il s’était complu dans son confort, et c’est par manque de discernement qu’il avait laissé une arme enduite de poison l’atteindre. Si son amour envers la Reine grandit chaque jour - chose qu’il n’aurait pas même pu imaginer un an plus tôt - il ne le laisserait plus l’aveugler. Le message passé au peuple, s’il avait réduit les dégâts sur son image, ne prendrait pas une seconde fois.

Les révélations de Sahili le choquent. Des traîtres jusque dans les rangs Ryssen? Que certains aient quitté le clan pour retourner à leurs activités de rapt et de pillage, il s’y était attendu en montant sur le trône. Ils n’avaient été que part d’une meute, dont les éléments défaillants étaient voués à l'exécution. Mais que certains se rallient à Vaenys? Jamais il n’y aurait cru. Cependant, il sent que la biche est sincère.

“Cet homme, était-il si beau que tes yeux ne pouvaient complètement appréhender la perfection de son physique? Avait-il des yeux d’un violet améthyste?”

Si ses soupçons sont corrects, elle avait parlé de Vaenys Draknys. Qu’il soit une figure proéminente de la Rébellion, il s’en doutait fortement. Qu’il tue ses soutiens était plus… mystérieux. Il ne savait pas grand chose de son beau-frère à vrai dire, mais il savait qu'il aurait dû le tuer lorsqu’il en avait eu l’occasion. Si ce n’avait pas été pour les beaux yeux de sa soeur, sa tête aurait été dévorée par les mouches depuis belle lurette.

“Quant à tes maîtres… Ils n’étaient pas à la hauteur. Je leur ai accordé une confiance dont ils n’étaient pas dignes. Leur trahison a été leur déchéance, et je n’en aurais pas attendu moins.”

Il se rapproche de l’hybride, s’arrêtant seulement à un pas d’elle. Il tend la main et agrippe sa mâchoire de sa poigne, la forçant à dévoiler son profil gauche, puis le droit, comme le ferait un marchand de chevaux, tout en veillant à esquiver ses bois. Que cachait-elle? Comment avait-elle survécu pour rentrer jusqu’au palais et lui raconter cette histoire?

“Dis moi, Sahili. Comment toi, une vulgaire esclave à la solde des Ryssen depuis trop longtemps déjà, as pu échapper à cet océan d’ombre et de mort?”

Il ne peut pas ignorer qu’elle avait été épargnée pour mener un double jeu. Qui sait ce que les rebelles avaient pu lui promettre en échange des informations qu’elle pourrait se procurer auprès de lui.

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Sahili Ryssen
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Sahili Ryssen
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C’est avec une goutte de sueur sur la tempe que Sahili esquiva le regard de la Griffe. Il était grand, il avait l’air méchant … il avait tout pour lui faire peur. Et ces dents … brr. Il ne faisait pas aussi peur que le chef Ryssen, cependant … mais il dégageait sensiblement la même aura, avec juste moins de … sympathie ? Tensai était parfois gentil, parfois plus dur, pour avoir été esclave du clan Ryssen pendant près de dix ans, elle avait eu l’occasion de voir le meilleur et le pire du Roi. C’est hésitante que la cervidé répondit aux questions, quand bien même elle ne voulait pas contredire son autorité suprême.

- Sans vouloir vous donner tort, mon Roi … il était plutôt moche. Et gros. Très gros. Et ses yeux … oui … je crois qu’ils étaient violets. Mais je sais qu’il y a des gens qui se cachent derrière de la magie, mais pour l’odeur, je suis sûre et certaine qu’elle ressemblait beaucoup à … votre épouse. Certaine ! Et parfum ou non, je l’ai bien senti …

Elle baissa les yeux, une fois encore, plus par réflexe qu’autre chose, même si elle craignait vraiment son chef comme elle craignait la mort. C’était à lui qu’avait été remis sa vie, lorsqu’elle fut accueillie au clan pour servir … plus que toute autre personne, c’était lui qui tenait les chaînes à son cou, plus que quiconque, c’était lui son propriétaire.

L’écoutant fulminer sur ses maîtres défunts, elle ne put répondre quoi que ce soit, le traitement du silence était la meilleure réponse aux réflexions d’un roi qui n’étaient pas une question directe. En tant qu’esclave et plus qu’autre chose, plus que servir même, Sahili avait été entraînée à savoir garder le silence. C’était cela aussi qui la rendait très prisée, de par son obédience, elle était la domestique et servante idéale et de par son silence, elle n’inspirait que du bon. Aussi triste que cela ait pu être, elle était aussi agréable à vivre qu’un chien qui n’aboie jamais et se laisse caresser à tout instant de la journée. C’était aussi qu’on l’avait élevée, ainsi qu’on l’avait dressée.

Son visage baissé ne lui permet pas de voir son souverain qui s’approche d’elle, des reflets qui se miroitent dans ses pupilles d’argent, elle ne voit rien d’autre que des jambes imposantes, si grande que les genoux lui arrivaient à hauteur d’hanches. Elle sentit la main de son roi et réprima toute réaction, elle se figea et se laissa faire, le laissant lui faire tourner, littéralement, la tête selon son bon gré. Son regard se perdit alors, lorsqu’il lui demanda comment elle avait survécu, il se perdit en remontant la silhouette de Tensai. La cervidé resta muette pendant quelques secondes, son expression se muant d’une peur viscérale, mais surtout … d’une très profonde admiration. Cela faisait des années qu’elle avait ce sentiment à l’égard de son souverain, il demeurait encore.

Lentement, et avec une parole très discrète, elle se résolut à répondre, alors que son regard se cachait derrière des paupières closes.

- Je ne sais pas pourquoi … mais les gens ont l’air de vouloir m’aider, alors que je n’ai jamais rien demandé de tel … ma situation d’esclave me convenait mais … tout le monde pensait que j’étais … une victime. Je ne devais pas être assez importante … pour être tuée, pas à ses yeux.

Ses lèvres entrouvertes laissèrent mourir un soupir dans l’air, tandis qu’une larme sortit de ses paupières serrées, s’écrasant inconsciemment sur le flanc de la main qui tenait son menton. Maintenant qu’elle se retrouvait devant lui, elle avait l’impression de réaliser à quel point sa survie était humiliante, et suspecte.

- Plus que quiconque, mon Roi … vous savez peut-être que je ne meurs pas facilement. Et ma vie vous appartient … alors si … si vous doutez de moi … vous …

Elle inspira très fort en plissant des yeux, sans doute sous le coup de la peur, tandis qu’une seconde larme s’extirpa de son œil gauche.

- … vous pouvez me briser la nuque pour que je ne sois plus un danger pour vous. Restera ma parole … et c’est tout ce qui importe.

Son menton se releva, exposant la peau fine qui encerclait son cou. Si Tensai disait « suis », elle suivrait, s’il disait « tues », elle tuerait … s’il disait « meurs », alors elle pleurerait … mais finirait par mourir. 

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Une clémence inespérée - Ft Sahili YPeaH3E
Un homme gros. Et moche. Un gros moche quoi. Un gros moche capable d’anéantir un grand nombre de nobles et fortunés à lui seul. Qui “sentait” presque la même odeur qu’Ayshara. A moins qu’il ne soit tombé dans la potion magique, il ne voyait pas comment Vaenys aurait pu prendre autant de poids en si peu de temps. Sauf s’il était métamorphe, ou que simplement il ne s’agissait pas de lui et que Sahili se fourvoyait. Mais le prince héritier restait une menace pour lui. Il ne le craignait pas, certes, mais il n’aurait jamais dû le laisser en vie: c’était chercher les problèmes que de laisser un animal orgueilleux lécher ses plaies et reprendre des forces lorsqu’on avait l’occasion de l'abattre. Il espérait juste ne pas trop s’en mordre les doigts dans le futur.

“Suffit Sahili. Je te crois. J’enverrais mes agents enquêter afin qu’on puisse savoir qui était derrière cette mystérieuse réunion. Je compte sur toi pour leur indiquer de ton mieux le lieu de la rencontre.”

La réaction de la biche était un exemple à montrer dans toutes les écoles d’esclaves… si seulement il y en avait. Une obédience claire de dominé à dominant, aucune parole inutile, et un laisser-faire qui ravirait le plus sadique des hommes. Par quelles horreurs elle était passée pour en arriver là? Il avouait ne probablement pas avoir un quart de l’idée des sévices qu’elle avait subi. Et pourtant elle était là, devant lui, aussi saine qu’on pouvait l’être après tout cela. En soit, c’était une forme de force, avoir réussi à rester un semblant d’elle après tout ça. Il n’en prenait conscience que maintenant. Une force dans la faiblesse, ça restait relatif, mais digne d’être noté.

Alors qu’il examinait l’esclave sous toutes ses coutures, il se surprit à vouloir la faire sienne. La crème de la crème pour le souverain du pays. Elle était convenable pour être à son service - si elle ne l’était pas, personne ne l’était. Mais non. D’une part, parce que son épouse ne l’admettrait pas: il n’y avait plus d’esclaves au palais depuis un moment déjà. De l’autre, parce qu’il mettait un point d’honneur à valoriser la loyauté chez ceux qui le suivaient. Il avait bien conscience qu’il s’agissait d’une relation à double sens: s’il prenait ses soutiens pour acquis, il les verrait aussitôt rejoindre les rangs de ses ennemis.

Une larme solitaire coula le long de la joue de la cervidé pour s’écraser sur son pouce. Peut-être avait-il trop serré en lui prenant la mâchoire mais qu’elle n’osait pas le dire. Qu’importe: il en avait déjà assez vu. Il lâcha le visage de la biche et se recula, prenant un peu de distance, un air pensif sur le visage.

“Oui, ça fait sens. Pour beaucoup, les esclaves ne sont qu’accessoires. Des meubles, des parures en somme. Des choses qu’on ne remarque pas. Ta condition s’est révélée être ton salut. Le destin peut être cynique.”

Puis elle vint à lui parler d’une mise à mort. Sa mise à mort. Il éclata d’un grand rire tonitruant. Sérieusement? C’est comme ça qu’elle le voyait? Un monstre assoiffé de sang, ne permettant pas le moindre échec? Elle savait mieux que ça. C’était l’impression qu’une partie des Reikois avaient de lui, et qui pourrait les en blâmer. Mais, s’il était exigeant, il n’éprouvait pas le moindre plaisir à tuer une créature faible et fébrile. Le plaisir était dans l’adversité. Dans le combat. Mais pas dans l'exécution sommaire.

“Non, Sahili. Je ne te tuerais pas, sauf si tu le veux bien sûr. Par la Loi, tu es à moi désormais, mais la Couronne n'entretient pas d’esclaves. Alors que faire de toi? Je te le demande. Et par les saintes couilles des Titans, épargne-moi ton mutisme exacerbé. Parle, et dit ce que ton cœur te dicte.”

C’était une manœuvre compliquée. Demander à un être si enfoncé dans sa servitude ce qu’il voulait, c’était probablement le meilleur moyen de faire disjoncter son cerveau. Mais même si elle ne savait pas ce à quoi elle aspirait, alors y-avait-il seulement un sens à sa vie?

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Sahili Ryssen
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Sahili Ryssen
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Sahili était soulagée que son souverain croit sa parole, plus qu’une question d’honneur, il s’agissait de survie pour eux. S’ils n’étaient pas informés de cette menace invisible, qui sait ce qui aurait pu leur arriver ? Et surtout à lui ? Il était devenu roi au mécontentement de beaucoup de personnes, et en tant qu’esclave Ryssen depuis toujours, cette pensée la terrifiait. Le clan était sa vie, malgré la distance et la séparation, la disparition de Tensai marquerait la fin d’une ère à part entière … et l’hybride ne s’en remettrait jamais.

Elle comprenait parfaitement que si elle avait sauvée, c’était parce qu’elle ne valait même pas que l’on salisse une dague sur elle … un meuble. Un simple et vulgaire meuble. Elle était plus que satisfaite de pouvoir essuyer cette insulte qui lui fut faite en rapportant tout ce qui s’était passé lors de cette soirée et en rétablissant la vérité. Aussi effrayée qu’elle était, elle avait au moins cette petite joie que d’avoir lavé un peu de son honneur en tant que personne … pas en tant qu’objet.

Vint alors la question fatidique … sa condition nouvelle. Qu’adviendrait-il d’elle ? Pire encore, pourquoi lui laissait-on le choix ? Surprise, même écrasée par une interrogation à laquelle elle n’avait aucune réponse, elle écarquilla des yeux et commença à s’agiter sur ses pieds, comme si elle cherchait à fuir cette situation. Son teint avait pâli de manière soudaine, et ses yeux s’étaient mués d’un très léger nimbe larmoyant. Serrant ses doigts les uns dans les autres, Sahili évitait le regard de son maître en tremblant de manière flagrante. Elle finit tout de même par parler …

- Mon roi, je suis entre vos mains … ma vie vous appartient, je … je ne sais pas, je n’ai aucune idée de ce que je peux être à part une esclave … je ne sais rien du monde des autres, ma place est … sans doute celle d’un meuble.

Comme le disaient ses maîtres, sa meilleure utilité était d’hocher la tête, garder le silence et servir, juste servir. Ne pas réfléchir, servir, ne pas penser, servir, ne pas ressentir, servir … mais au fond, voulait-elle vraiment revivre le traumatisme des Wessek ? Ils l’avaient blessée … ils lui avaient fait du mal alors qu’elle est incapable de ressentir la douleur. Ils l’avaient tant malmenée qu’elle aurait voulu mourir.

- … mais …

Est-ce qu’il accepterait une telle dérive ?

- … je ne veux pas revivre le traitement de mes anciens maîtres.

Se souciait-il seulement de ce qu’elle ressentait ?

- Ils étaient odieux. Des monstres. Pour ne pas vous mentir, mon Roi, je suis contente qu’ils aient été tués.

Ces propos ne lui ressemblaient pas … et s’il les interprétait mal ?

- Ils l’ont mérité. Moi … je pense que … que je pourrais être utile dans l’arène. J’y ai vu les animaux. Je peux leur parler, mon Roi, vous le savez, peut-être que je pourrais aider … E … Erik ? Si vous ne voulez pas de moi en tant qu’esclave, vous pouvez m’offrir à l’arène et je servirai là-bas, indirectement pour vous. Oui … oui, c’est ce que je voudrais !

Elle tremblait toujours, mais son air était plus déterminé, comme si son esprit s’était arrêté sur une solution nette. Son regard, pourtant, refusait toujours de sa fixer sur Tensai.
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Une clémence inespérée - Ft Sahili YPeaH3E
Zane Nevir n’était qu’un humble cordonnier. Sa vie avait été d’un ordinaire ennuyant, né dans les faubourgs d’Ikusa dans une famille aimante, et ayant une vie des plus communes. Service militaire en bonne et due forme, dans les règles de l’art. Il en était sorti avec les honneurs, mais n’avait pas souhaité continuer sur cette voie alors qu’un poste de Sajenti lui avait été promis, préférant reprendre le commerce de son paternel dont les os commençaient à se faire vieux.
A l’âge de vingt-deux ans, il avait épousé Moïra Yija, de deux ans sa cadette, fille du menuisier de la rue d’à côté. Ils semblaient être faits l’un pour l’autre, et ils l’étaient. Cinq ans plus tard, ils avaient déjà deux bambins entre les mains, et les affaires se portaient bien.

Mais vint l’invasion Ryssen. Les mois de siège, qui au fur du temps, se changèrent en années. Deux ans de galère, à batailler pour obtenir suffisamment pour sustenter leur descendance. Deux ans où, chaque soir, ils descendaient dans le cellier, aménagé pour l’occasion, afin de ne pas se faire surprendre si les barbares venaient à entrer dans la cité. Deux ans où se succédaient les mauvaises nouvelles. La prise de Kyouji. Puis celle de Taisen. Les forces barbares se renforçaient chaque jour, et le stress dans la cité montait. Zane et Moïra se procurèrent des armes: elle avait également suivi la formation militaire en son temps, et pouvait se défendre avec une lame. Ils s’engagèrent dans la milice, cet ordre créé de toute pièce pour l’occasion, composé uniquement de civils, dont la tâche serait d’aider l’armée régulière et la garde de la capitale lorsque les Ryssen entreraient dans la cité.

Et ils le firent. Ils brûlèrent, pillerent, violèrent, tuèrent. Et la famille Nevir, comme tant d’autres, en souffrèrent. Moïra fut retrouvée le lendemain de l’attaque, un cadavre défiguré et totalement nu, le corps marqué de nombreux coups: il n’y avait aucun doute quant au sort qui lui avait été réservé. Leur fils, brûlé, dans les vestiges de la boutique familiale, qui leur servait également de domicile. Seule la petite était encore vivante, miraculée au milieu de tant de crimes qui ne seraient jamais jugés, le chef des tortionnaires étant désormais assis sur le trône reikois.

Le temps passa, et Zane Nevir n’eut d’autre choix que de reprendre son activité, aidé financièrement par les grands-parents maternels de sa fille désormais unique. Des jours moroses, où seul l’alcool semblait l’aider à oublier à quel point sa vie était devenue misérable. Jusqu’à ce qu’il entende parler, au détour d’une conversation, de la Rébellion. Ce mouvement anti-Tensai auquel il adhérait, jusque-là inconsciemment, corps et âme. Ce mouvement qui devint, au cours des semaines qui suivirent, son unique moteur pour avancer dans cette vie qui n’en valait plus la peine.

Mais Zane, dans sa rage aveugle, n’était pas prudent. Ou plutôt, pas assez prudent. Simple transmetteur d’informations, il n’avait pas pris part aux événements du tournoi organisé par la nouvelle Couronne. Pas assez déterminé, lui avait-on dit, bien qu’il se savait tout le contraire. Mais sa fille le maintenait dans ce monde, l’empêchant de se fondre dans un fanatisme exacerbé: il était encore responsable d’elle.

Un soir, il manqua de discrétion. Et ce lui fut fatal. Aussitôt cerné par des agents des services de renseignement, il fut capturé avant même de pouvoir avaler la pilule de poison qu’il portait sur lui. Interrogé, torturé, mutilé dans les jours qui suivirent, il donna toutes les informations qu’il connaissait de la Rébellion à ses tortionnaires. Mais ils le gardèrent en vie, en piteux état dans une cellule sombre et crasseuse qu’il partageait avec des rats au moins aussi gros que ses mollets.

Quelques jours plus tard, on vint le chercher. Enfin, on le prit et on le traîna à travers les corridors de ce qu’il devinait être le palais royal. Après quelques minutes de trajet dans les arcanes du bâtiment, on le jeta au milieu d’une pièce. Il ouvrit les yeux et releva la tête, son regard se fixant sur le colosse qui le toisait. L’Usurpateur. A cet instant, il comprit que sa fille deviendrait orpheline de mère comme de père dans les minutes à venir.

- - - - -

Il faisait les cent pas. Sahili avait beau être une esclave exemplaire, lui avoir parlé de liberté semblait lui avoir complètement retourné le cerveau, l’enjoignant à se répéter. Il n’aimait pas ça: avec lui, tout devait être clair, rapide et succinct. Il ferait une exception pour la cervidée, car elle lui était loyale, et il entendait qu’un tel changement dans sa vie - la disparition d’un statut qu’elle avait toujours eu jusque là - devait être une expérience unique. Mais il s’impatientait. Le prisonnier devait arriver sous peu, et il voulait amener la conversation jusqu’au point où il serait utile.

“Bien Sahili. Ça me fait plaisir de savoir que tu es capable de penser par toi-même. J’imagine que ça ne doit pas être évident pour toi, mais c’est quelque chose qui me tient à coeur. La loyauté se doit d’être récompensée. Qu’elle vienne d’un être libre ou d’un esclave. Car tu m’es loyale, n’est-ce pas?”

Il y avait une différence entre l’obédience et la loyauté. Délivrer un esclave obedient n’avait aucun intérêt pour lui: le pauvre bougre retournerait simplement à une vie normale, sans qu’il n’en perçoive un quelconque bénéfice. Délivrer un esclave loyal, en revanche, ouvrait une toute nouvelle panoplie de possibilités.

“Oui, Erik m’a parlé de ton cas. Il parait que tu as eu une discussion… intéressante avec l’une des créatures enfouies sous l’arène. J’ai un poste à te proposer. Un poste rémunéré. En étroite collaboration avec Erik, mais pas seulement. Es-tu familière avec l’acronyme RSAF, Sahili?”

La biche n’eut pas même le temps de répondre. Les portes de la salle s’ouvrirent en grand, et deux gardes lourdement armés poussèrent un homme à la mine hébétée devant lui, avant de le saluer et de quitter la pièce, refermant les battants après leur passage. Le prisonnier. Un pauvre homme au visage cireux et creusé, dont les tempes commençaient à se dégarnir. Du sang séché était maculait son corps, et des bandages sanguinolents, plus proches du noirâtre que du carmin, s’étayaient sur ses mains. Un sourire cruel fit son apparition sur le visage du souverain.

“Le voilà. Nous parlions de loyauté tout à l’heure, petite bichette.”

Il dégaina son épée et la soupesa. Un geste qu’il avait répété des milliers de fois, avec des centaines d’armes différentes. Aucune ne semblait pouvoir résister longtemps à son usage entre ses mains. Mais celle-ci ferait l’affaire.

“J’ai besoin d’actes, et non pas de mots. Cet homme est l’un de ces ignobles rebelles qui ont comploté contre moi. Que dis-je, contre nous. Contre la Couronne, contre le clan Ryssen, contre le Reike.”

L’homme voulut protester, mais il fut cueilli par un poing bien senti de la main gantée du colosse en plein thorax, lui coupant la respiration.

“Tue-le. Et, par cet acte, réitère ton allégeance à ton souverain, Sahili. Alors je saurais que je peux te faire confiance.”

Il tendit son arme vers l’hybride, faisant bien attention de lui présenter la garde et non la lame. Désorientée comme elle l’était, elle était capable de s’embrocher d'elle-même en pensant lui faire plaisir.

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Sahili Ryssen
Une clémence inespérée - Ft Sahili Y9ad
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Fiche du personnage
Race: Hybride (humain/cerf)
Vocation: Mage
Alignement: Loyal bon
Rang: C - Esclave affranchi
Citoyen du Reike
Sahili Ryssen
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Sa demande fut accueillie avec un certain … enthousiasme ? De la part de Tensai, il s’agissait souvent d’enthousiasme lorsque l’on ne se prenait pas au moins une petite tape de réprimande. Joignant ses mains devant sa poitrine, Sahili baissa à nouveau le visage, son regard fuyant toujours affiché en soulignage de sourcils haussés. La question de sa loyauté ne se posait pas, elle mourrait s’il lui disait de le faire, elle en était sûre, même si cela lui aurait fait très peur. Elle hocha la tête sans hésitation, mais sans parole inutile.

Quant à la discussion avec la chimère … elle n’avait pas été vraiment profonde, on pouvait même dire qu’elle fut coupée court plutôt vite. La trompe à son cou avait fait en sorte de bien empêcher tout dialogue … ce n’était pas comme si la créature semblait d’humeur à faire la conversation de toute manière, tout ce qu’elle avait voulu d’elle, c’était qu’elle ne la libère de sa cage.

Eressaheffe. Quel drôle de nom, mais quel rapport aussi avec l’arène ? Un poste à lui proposer était quelque chose de bien étrange. Elle garderait ses questions pour plus tard, mais elle se demandait à qui on l’assignerait en tant qu’esclave cette fois-ci. Tout ce dont elle espérait, c’était qu’il s’agirait de quelqu’un qui l’utiliserait pour autre chose que de n’être une simple pantin à pratique. Nul temps d’hocher la tête, ils furent interrompus par les portes qui s’ouvrirent. Son ouïe fine avait décelé la présence de quelqu’un derrière ce mur, mais elle n’aurait pas pensé que quiconque eut osé la franchir sans l’accord du roi.

Deux soldats balancèrent à leur devant un homme qu’elle ne connaissait en rien, le souverain évoqua une nouvelle fois la loyauté qu’il voulait se voir louer, et qui, du côté des bois de l’hybride, lui était toute acquise. Un léger sursaut remua les épaules de Sahili lorsque la lame crissa d’hors du fourreau, menaçant de couper la peau de quiconque ici lèverait un œil trop sévère. Mais qu’importait l’air hébété que la semi-biche avait arboré à cet instant. Dès le moment où l’arme avait été sortie, elle avait compris très précisément ce qu’il allait lui demander … et elle n’aimait pas ça.

Des actes, pas des mots … pourquoi cet acte devait-il seulement incomber de retirer la vie d’un inconnu ? Elle ne le haïssait pas, pas plus qu’elle ne l’aimait pas. C’est lentement que son visage se retourna vers l’épée, la toisant avec une mine attristée, lasse. Le poing du roi s’enfonça dans le thorax de l’inconnu, le forçant à s’incliner et à s’agenouiller sous le regard rond de l’hybride. Ce qu’elle devait faire ? Elle le savait. Sa capacité à le faire était autre chose.

Elle regarda Tensai dans les yeux, un bref instant, avant d’empoigner l’épée, non sans effort, de ses deux frêles mains pour s’approcher du captif. Avec difficulté, mais vraisemblablement aucune hésitation, elle l’enfonça lentement, s’aidant un peu de sa magie de lumière pour pousser la lame dans la chair, offrant au prisonnier une lente agonie douloureuse, bien plus cruelle que ce qu’aurait pu proposer une décapitation propre. Sahili retira la lame avec difficulté, appuyant sur l’homme avec son pied pour la retirer.

Ses yeux ne transmettaient pas de chagrin très apparent, mais seulement peut-être, la nuance de l’insatisfaction d’une tâche dont elle se serait bien passée. Ses pupilles brillaient pourtant, sans doute sous l’éclat des larmes qu’elle refusait de libérer. Etrangement, elle n’en avait pas envie, car, ce qu’elle ne dit pas, c’est que cet exercice, elle l’avait déjà accompli. Six personnes dont un enfant qu’elle avait dû tuer pour préserver la vie de sa maîtresse tandis que des corbeaux déjà creusant des trous de leurs becs dans leur chair. Tétanisée sans avoir l’air traumatisée, l’hybride se retourna, le visage maculé d’une traînée de sang qui résonnait sur ses paumes. Son visage était rigide dans ses traits, elle refusait de se détendre.

- Vous … vous avez parlé d’un poste, mon Roi ?
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Le roi fixa le corps sans vie de l’homme un long instant, ne prenant pas encore le temps de répondre à l’hybride. Son visage impassible ne laissait en aucun cas entrevoir la satisfaction qu’il recevait en ce moment même. Parce que satisfait, il l’était. Satisfait d’avoir vu juste dans le potentiel de la jeune femme, satisfait de savoir qu’elle lui était loyale et satisfait de ne plus avoir à penser à ce traître qui gisait désormais à leurs pieds. De toute évidence, Sahili était prête à faire ce qu’il fallait être fait pour le bien-être de la nation et en ces temps sombres, après l’attaque terroriste de ces chiens fous de rebelles, il était bon d’avoir quelqu’un dont il était sûr n’essayerait pas de lui planter une dague dans le dos.

Il marcha un moment pour s’éloigner du corps, inutile qu’ils s’infligent plus longtemps la vue de cet homme médiocre qui avait choisi son destin le jour de sa trahison. Puis, après que son regard inquisiteur se soit posé une nouvelle fois sur la jeune femme, le guerrier s’exprima de nouveau.

“Un poste effectivement. Au sein du RSAF. (Pour éviter quelconque quiproquo, il ajouta rapidement : ) En quatre lettres. Il s’agit de l'acronyme pour Régiment Spécial des Animaux Fantastiques. Un corps d’armée particulier dont nous nous gardons d’en dévoiler les subtilités au grand public. Vois ça comme l’arme secrète de notre nation. Tu disais être capable de parler aux animaux, même aux plus dangereux. Je pense que tes compétences seraient plus à même de s’épanouir et donc de contribuer à notre nation là-bas plutôt que dans l’arène ou en tant que mon esclave.”

Ne voulant pas se perdre en monologue explicatif, le souverain leva une main pour lui faire comprendre de ne pas le couper de question. Puis, il tenta d’expliquer succinctement le but de cette cellule spéciale.

“Il est probable que tu aies senti quelque chose de particulier chez Sebastien. La raison a sans doute à voir avec le fait qu’il s’agisse d’une expérience du RSAF. Cette cellule a pour but, et ce par tous les moyens, de renforcer la force militaire du Reike via l’étude et le dressage des animaux pouvant être utiles. (Il ajouta rapidement de manière préventive qu’elle n’allait pas terminer sur le billot d’opération dans le but d’une expérience sur sa personne.) Que ce soit pour le combat, le transport des troupes ou même tout ce dont nous pourrions tirer parti. Tu auras pour tâche de les aider dans leur travail. Peut-être seras-tu amenée à faire du dressage, à te charger à ce que les quotas de produits de luxe et de ressources animalières utiles à l’armée soient remplis. Peut-être seras-tu chargée de dresser les bêtes au combat pour qu’elles assistent nos guerriers sur le champ de bataille où nos soldats chargés de la protection des villes. Ou encore, sans doute te retrouveras-tu à travailler avec les scientifiques chargés de créer ou renforcer ces créatures. Quoi qu’il en soit, tu auras beaucoup plus à faire que lors de ton ancienne vie. Et c’est pourquoi, moi, Tensai Ryssen, en ce jour et ce lieu, je te déclare désormais affranchie et citoyenne du Reike. Nous ne pouvons pas nous permettre de laisser une personne avec tes compétences et ta loyauté perdre du temps à remplir des tâches inutiles. Cependant, que mes mots soient bien clairs, Sahili du Reike. Ce n’est pas parce que tu es affranchie que tu pourras te laisser aller. Les prochains jours seront probablement les plus éprouvants de ta vie. Tu travailleras à en perdre le souffle et le sommeil.”

Il ajouta finalement après une rapide réflexion :

“Mais je pense que tu t’épanouiras plus ainsi. C’est une nouvelle vie qui s’ouvre à toi alors tâche de la saisir et de la dompter.”

Il croisa les bras. Continuant de la fixer sans un mot quelque temps. Une part de lui était curieuse de savoir comment évoluerait la fidèle cervidé dans ce nouvel environnement. Elle était plus forte qu’elle ne semblait le penser, mais ce n’était pas encore assez. Tensai n’avait pas besoin d’un outil jetable, il désirait s’entourer de personnes avec qui il pourrait travailler dans le but de faire de son royaume une terre durable et faire taire une bonne fois pour toutes ces maudits rebelles.

“Deux dernières choses Sahili, reprit-il enfin. Le RSAF n’est pas secret à proprement parler, néanmoins tu te garderas d’expliciter ce qu’il s’y passe à toute personne non accréditée. Dans un second temps… (son visage se durcit lentement.) Aujourd’hui, tu as prouvé ta loyauté. Continue et tu seras de nouveau récompensée à juste titre. Trahis le Reike et ton sort ne sera guère enviable à celui de l’homme qui gît plus loin. Si nous sommes clairs là-dessus, je vais pouvoir y aller. Une personne viendra te chercher sous peu pour te présenter au bureau du RSAF et t'expliquer avec plus de patience et de détail que moi ce que l'on attendra de toi. Il te fournira ce dont tu as besoin pour démarrer en tant que Reikoise à part entière et t’aidera pour les papiers si jamais tu as besoin d’aide. Nous nous reverrons dans quelque temps, lorsque tu seras pleinement installée. Tu seras plus à même de me dire si la vie d’esclave te convenait mieux. D’ici là, adieu."

Il tourna les talons avant de quitter la salle sans plus de cérémonie.
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