J’avais payé ma place et mis ma roulotte au marché d’Ikusa, comme souvent. J’avais besoin de vendre mes marchandises, et je savais qu’une place sur le marché était souvent rentabilisée. J’avais placé devant ma roulotte un certain nombre de pancartes et de jolis visuels indiquant ce qu’on pouvait acheter ici ou simplement pour faire joli. Des potions suspendues, des ingrédients des panneaux peints, tout pour attirer le client – et pour faire ésotérique, j’avais l’âme artistique. J’étais en train de préparer des potions et des mixtures, des choses que je savais que j’allais vendre, quand un groupe s’approcha de mon étalage.
– Bienvenue mesdames et messieurs ! Que puis-je faire pour vous ?
– Bonjour ma p’tite dame, fit celle qui se trouvait devant, une femme grande et très musclée, on a besoin d’une potion de mana, de trois potions de soins et d’une potion de métamorphose.
Je n’aimais pas du tout qu’elle me prenne de haut à m’appeler « ma p’tite dame » comme ça mais je continuais de sourire, J’avais besoin de ces clients.
– Vous avez l’échantillon de la personne ciblée ?
Elle sortit quelques cheveux d’une bourse et me les tendit.
– Laissez-les dans la bourse pour le moment. Lui dis-je.
Je fis chauffer mes instruments et commença la préparation de la potion de métamorphose, qui n’était pas si courante. Ces gens voulaient évidement commettre un méfait avec ce genre de potions, et je me sentais un peu coupable de leur donner le moyen de le commettre… Je me rassurai un peu en me disant qu’ils trouveraient de toute façon un moyen de faire ce qu’ils veulent faire, mais tout de même. Au moins, je pourrais les faire casquer pour une telle potion. Pendant que je préparais la mixture, je fis le calcul dans ma tête :
– Trois potions de soin, une potion de mana et une de métamorphose, ça fait soixante seize pièces d’argent.
– Vous savez, répondit la meneuse du groupe, on est de la bande à Picsou.
Picsou était une petite frappe de certains quartiers d'Ikusa. Si ça venait à se savoir que j'étais alliée avec lui, je perdais les trois quarts de mes clients.
– Ah ? fis-je nonchalament.
– Une petite réduction et en échange on vous protège ?
Je posai ma mixture de côté – elle n’était pas perdue, je pouvais encore faire autre chose avec, au pire de la recherche – me penchai sur mon comptoir en la regardant droit dans les yeux.
– non.
Voilà. Simple, catégorique. Ça eut l’air de la contrarier.
– Dis-donc, fit-elle d’un air de contrôleuse des impôts, t’es sûre qu’il est bien aligné, ton stand ? Il dépasse un peu non ?
– Je suis sûre de l’avoir bien aligné ce matin, lui répondis-je d’un ton calme.
En réalité, je me pissais dessus. Je n’avais aucune envie de me battre, d’autant plus qu’ils étaient nombreux. Un large sourire contrarié se dessina sur son visage. Elle prit le pot de ma mixture dans sa main.
– Écoute, je suis fatiguée, on est tous fatigués, j’ai pas envie de négocier. Alors on dit vingt pièces d’argent et on défonce pas ta jolie roulotte. Entendu ?
Discrètement je créais cinq lames de glaces le long de chacune de mes jambes, prêtes à être envoyées sur mes raquetteurs. Je n’allais tout de même pas leur donner quatre potions dont une de métamorphose pour vingt pièces d’argent ! D’un autre côté, je n’étais très probablement pas de taille à les affronter, et les réparations de ma roulotte allaient me coûter bien plus cher que quarante six pièces d’argent. Mais si je me laissait faire, ils allaient recommencer, et la rumeur allait circuler. Aucune garde en vue. Comment ça aucune garde en vue ?! Il y avait toujours des gardes qui patrouillaient le marché d’habitude ! Allais-je ainsi devoir me battre ? Je tremblais de tous mes membres.
– Bienvenue mesdames et messieurs ! Que puis-je faire pour vous ?
– Bonjour ma p’tite dame, fit celle qui se trouvait devant, une femme grande et très musclée, on a besoin d’une potion de mana, de trois potions de soins et d’une potion de métamorphose.
Je n’aimais pas du tout qu’elle me prenne de haut à m’appeler « ma p’tite dame » comme ça mais je continuais de sourire, J’avais besoin de ces clients.
– Vous avez l’échantillon de la personne ciblée ?
Elle sortit quelques cheveux d’une bourse et me les tendit.
– Laissez-les dans la bourse pour le moment. Lui dis-je.
Je fis chauffer mes instruments et commença la préparation de la potion de métamorphose, qui n’était pas si courante. Ces gens voulaient évidement commettre un méfait avec ce genre de potions, et je me sentais un peu coupable de leur donner le moyen de le commettre… Je me rassurai un peu en me disant qu’ils trouveraient de toute façon un moyen de faire ce qu’ils veulent faire, mais tout de même. Au moins, je pourrais les faire casquer pour une telle potion. Pendant que je préparais la mixture, je fis le calcul dans ma tête :
– Trois potions de soin, une potion de mana et une de métamorphose, ça fait soixante seize pièces d’argent.
– Vous savez, répondit la meneuse du groupe, on est de la bande à Picsou.
Picsou était une petite frappe de certains quartiers d'Ikusa. Si ça venait à se savoir que j'étais alliée avec lui, je perdais les trois quarts de mes clients.
– Ah ? fis-je nonchalament.
– Une petite réduction et en échange on vous protège ?
Je posai ma mixture de côté – elle n’était pas perdue, je pouvais encore faire autre chose avec, au pire de la recherche – me penchai sur mon comptoir en la regardant droit dans les yeux.
– non.
Voilà. Simple, catégorique. Ça eut l’air de la contrarier.
– Dis-donc, fit-elle d’un air de contrôleuse des impôts, t’es sûre qu’il est bien aligné, ton stand ? Il dépasse un peu non ?
– Je suis sûre de l’avoir bien aligné ce matin, lui répondis-je d’un ton calme.
En réalité, je me pissais dessus. Je n’avais aucune envie de me battre, d’autant plus qu’ils étaient nombreux. Un large sourire contrarié se dessina sur son visage. Elle prit le pot de ma mixture dans sa main.
– Écoute, je suis fatiguée, on est tous fatigués, j’ai pas envie de négocier. Alors on dit vingt pièces d’argent et on défonce pas ta jolie roulotte. Entendu ?
Discrètement je créais cinq lames de glaces le long de chacune de mes jambes, prêtes à être envoyées sur mes raquetteurs. Je n’allais tout de même pas leur donner quatre potions dont une de métamorphose pour vingt pièces d’argent ! D’un autre côté, je n’étais très probablement pas de taille à les affronter, et les réparations de ma roulotte allaient me coûter bien plus cher que quarante six pièces d’argent. Mais si je me laissait faire, ils allaient recommencer, et la rumeur allait circuler. Aucune garde en vue. Comment ça aucune garde en vue ?! Il y avait toujours des gardes qui patrouillaient le marché d’habitude ! Allais-je ainsi devoir me battre ? Je tremblais de tous mes membres.