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Rachelle Virsce
Longue vie au Reike [Mirari Shax] Mini-rachelle
Messages : 95
Crédits : 2480

Fiche du personnage
Race: Hybride
Vocation: guerrier
Alignement: Loyal bon
Rang: C
Citoyen du Reike
Rachelle Virsce
Citoyen du Reike
Accoudée sur le comptoir d’un bar à ciel ouvert, Rachelle sirotait tranquillement un verre de jus de cactus en laissant son regard voguer au gré des passants. Voilà quelques heures qu’elle était enfin revenue au sein de la glorieuse Ikusa, capitale reikoise qui était devenue depuis quelques mois son milieu de vie. Ses vacances à Kyouji avaient renforcé son envie d’appartenance au Reike et avaient consolidé son besoin de consacrer sa vie à la nation du désert.
Bientôt, la souris devrait déménager à Taisen pour continuer son entraînement et bien qu’elle se voyait attristée de quitter la capitale, elle ne pouvait s’empêcher de crépitement d’impatience à l’idée de découvrir une nouvelle facette du Reike tout en en profitant pour laisser son entraînement de soldat passer à la vitesse supérieure.

Evidemment, pour le moment il n’y avait aucune date concrète mais la souris qui commençait à prendre confiance en elle savait que ce n’était plus qu’une question de temps avant qu’elle ne soit jetée avec des apprentis soldats adultes. Elle ferait ses premières missions officielles et rejoindrait peut-être même une escouade. Tant de possibilités qui faisaient rêver l’hybride. Peut-être même un jour serait-elle considérée comme une héroïne par le peuple, ce qui était probablement son vœu le plus cher.

Ses compétences en lecture grandissantes de jour en jour, la souris avait pu apprendre bon nombre d’informations importantes quant à la hiérarchie au sein de ce royaume, si cher à ses yeux. Elle ne savait pas jusqu'où sa frêle carcasse pourrait la porter, elle était néanmoins certaine que sa volonté n’aurait de cesse de la pousser à fournir toujours plus d’effort tant qu’il y aura des échelons à gravir.

Alors que Rachelle se retourna pour demander un second verre, un cri retint son attention. Par réflexe, Rachelle se retourna en déposant son verre. La provenance du cri était une villageoise d’un certain âge, probablement une oni à la vue des cornes sur sa tête. Cette dernière pointait un bâtiment conséquent qui surplombait la place du bar à ciel ouvert. Le peuple présent chercha alors ce qui procurait une telle détresse à la pauvre femme avant de rapidement mettre le doigt dessus.

Accroché à une gouttière tordue sur le point de céder, un jeune garçon se balançait au-dessus du vide, battant les pieds de peur face à la chute mortelle qu’il ferait sous peu. Comment et pourquoi s’était il retrouvé ici était de toute évidence une question à remettre à plus tard, les villageois s’organisaient déjà pour tenter de trouver une solution de sauver l’enfant. Certains essayèrent de se placer en dessous au cas où le pire arriverait, d’autres entrèrent dans le bâtiment pour tenter d’atteindre une fenêtre proche.

Mais le temps jouaient en leur défaveur car la gouttière émit alors un funeste grincement, se cassant un peu plus et emportant l’enfant encore plus loin du bâtiment.
Bien que Rachelle resta sans voix devant l’esprit communautaire de ce peuple qu’elle appréciait tant, elle savait au fond d’elle qu’ils n’auraient pas le temps de grimper pour le rejoindre. Elle se leva d’un coup et fit un pas en avant. Malheureusement, sa peur d’échouer lui susurra dans le creux de l’oreille à quel point elle serait ridicule si elle venait à échouer. A quel point ce serait de sa faute si l’enfant lui échappait pour terminer sa course sur le sol.

Une grimace sur le visage, Rachelle n’eut guère le temps d’y penser plus que nécessaire. La gouttière grinça de nouveau et l’enfant pourtant relativement calme, laissa échapper un cri de terreur.
—A l’aide ! s’époumona-t-il.
L’esprit de l’apprentie soldate ne fit qu’un tour. Elle laissa tomber sa lance sur le sol et s’élança aussi vite que ses pattes la portaient. Se déplaçant sur ses quatre pattes pour gagner de la vitesse, elle se faufila au sein de la foule avant de commencer à grimper la gouttière à son tour. Certains criaient que c’était de la folie, que cette dernière allait succomber sous leurs poids combinés. Heureusement pour Rachelle, sa constitution de souris lui donnait une morphologie certes loin des standards de beauté ou de force, mais elle gagnait en retour une légèreté et une corpulence des plus faibles qu’elle s’efforçait de cacher sous sa longue cape rouge.

—Cesse de te débattre ! ordonna-t-elle à l’enfant sous le coup de la pression. Tu vas finir par t’épuiser ou pire, briser la gouttière. Je suis là dans un instant, tiens bon.

Le gamin lui lança un regard terrifié alors qu’il tenta tant bien que mal de calmer ses agitations.
—E-et maintenant ? grogna-t-il à la souris alors qu’elle l’avait presque rejoint. Nous sommes deux à être coincés !

Rachelle lui offrit un sourire bienveillant.
—N’ai crainte jeune homme, je suis une fière soldate au service du Reike. Je ne laisserai pas un si bête accident se produire sous mes yeux.

Le garçon roula un peu des yeux, complètement suspicieux quant à la véracité des dires de l’hybride. Malheureusement pour lui, il n’eut guère le temps de faire la fine bouche car sa partie de la gouttière se fractura nette. Il écarquilla les yeux, ne se rendant pas tout de suite compte qu’il entamait une longue chute vers sa fin.
Rachelle plissa les yeux.
—Flute, laissa-t-elle échapper de mauvaise humeur devant ce coup du sort.

Ne pouvant se laisser aller dans de longues réflexions sur comment procéder, l’hybride laissa son instinct agir. Elle se jeta dans les airs pour attraper le garçon dans sa chute. Une excellente chose, certes. Mais elle remarqua bien vite qu’elle tombait à présent avec lui, heureusement, il lui restait une infime chance de s’en sortir. Un ultime coup de poker. Rachelle pivota sur elle-même pour être certaine qu’elle heurte le sol la première dans le cas où son plan de dernière minute se terminerait avec perte et fracas en tendit un bras alors qu’elle gardait l’enfant contre elle de son autre bras.

Elle pu sentir dans le creux de sa main une corde. Une des cordes qu’utilisaient les rekois du bâtiment pour faire sécher leurs linges sales. Cette corde reliait les deux bâtiments séparés par la grande rue principale.
Son point d’accroche cassa sous la force de l’impact et la souris se sentit se balancer à toute vitesse en direction de l’autre bâtiment. Serrant de toutes ses forces la corde qui lui brûlait les doigts, elle s'enveloppa autour de l’enfant pour minimiser au maximum le choc qu’il recevrait. Et finalement, la souris ferma les paupières, se préparant à l’impact.

Ce dernier ne se fit pas prier et apparût bien plus rapidement qu’escompté. La souris laissa échapper un couinement alors que son dos cogna contre le mur du bâtiment. Elle lâcha la corde sous la force de l’impact et glissa jusqu’au sol avant de s’effondrer sur le côté. Gardant le jeune garçon contre elle.
Son dos endoloris lui criait de rester au sol et elle sentait son bras gauche pleurer de douleur. Lentement, elle releva la tête pour fixer l’enfant dont le cœur battait à tout rompre. Remarquant qu’il ne semblait pas blessé, Rachelle laissa tomber sa tête en soufflant de soulagement.

—M-mais ça va pas dans ta tête ! lui reprocha tout d’abord le petit. Et si tu m’avais pas attrapé ? Ou s’il n’y avait pas eu de corde à linge ?

La souris fît un léger sourire.
—Avec des si, nous pouvons refaire le monde, répondit la jeune femme en se redressant non sans une grimace. Ce qui est important c’est que tu ailles bien. Maintenant, tu vas m’expliquer pourquoi tu t’amusais à grimper sur les toits.

Le jeune garçon évita son regard quelques instants avec une moue apparente sur le visage. Finalement il mit un pied devant l’autre pour tenter de prendre la fuite. Rachelle qui avait prévu cette réponse le retint par le bras. Elle n’était pas très forte, mais pouvait tout de même retenir un enfant.

—Lâche moi ! se plaigna-t-il en tentant de dégager son bras.
—Je ne pense pas, répondit Rachelle en fronçant les sourcils. Je te trouve bien impoli de vouloir prendre la fuite. Tu ne serais pas un petit voleur à tout hasard ? Si c’est le cas, dis moi où sont tes parents que je te ramène à eux et qu’ils te mettent la correction que tu mérites.
—J’ai pas de parents ! cria-t-il alors que la foule approchait, curieuse. Ils ont tous étés tués par des barbares ! On ne peut pas faire confiance aux soldats !

L’hybride baissa la tête un instant. Elle ne pouvait se permettre de dire qu’elle avait compris de quoi retournait le problème, toutefois elle s’estimait pouvoir dresser une ébauche de ce qu’il en était. Au bord de la crise de nerf, l’enfant continuait de se débattre. La souris se releva lentement avant de le prendre sous le bras en grimaçant sous son poids et de se retourner vers la foule en montrant son insigne d’apprentie garde sur sa tenue.
—Je me charge de le ramener chez ses tuteurs légaux, déclara-t-elle avant de prendre de la distance avec la foule. N’ayez crainte pour la gouttière, je donnerais de ma personne pour aider à sa réparation.

Après quelques pas, l’enfant se calma enfin et Rachelle le déposa devant elle. Il continua de fixer ses pieds un long moment avant de demander.
—Pourquoi tu ne leur à pas dit que j’étais un voleur ? lui demanda-t-il en se frottant les yeux. Ou même m’avoir puni pour mes propos ?

Rachelle hésita un instant avant de mettre un genou au sol pour se retrouver à sa taille. Elle lui releva le menton pour qu’il la fixe dans les yeux. Elle soutint son regard quelques instants avant de lui mettre une pichenette sur le bout du nez.

—Aïe ! Mais ça va pas ?! se plaignit le petit en se frottant le nez.
—Bafouer les règles de notre nation est certes quelque chose que je ne peux pas laisser passer, répondit finalement Rachelle. Néanmoins, j’estime que la jeunesse a le droit à une marge d’erreur. A quoi bon laisser les villageois te huer et t’humilier publiquement ? Tu as fait quelque chose de mal, mais j’imagine que tu peux t’en sortir avec une simple remontrance. Est-ce que tu as déjà volé quelque chose avant mon arrivée et qui sont ceux qui ont la garde sur toi ?

Le garçon soupira de mauvaise humeur avant de répondre.
—Fais pas genre de parler comme une sage, tu dois pas être bien plus vieille. Et puis, non j’ai pas eu le temps de prendre quoi que ce soit et puis je ne suis pas un voleur !. Il y a un riche marchand qui habite tout en haut, il m’a arnaqué il y a quelques jours, profitant du fait que je n’y connaisse rien pour me vendre une fleur qui était sois disant super rare et finalement ce n’était qu’une bête fleur qu’on peut trouver un peu partout en cherchant bien. Je voulais juste récupérer mon dû. Les autres enfants se sont bien payé ma tête. (Il ajouta d’une plus petite voix.) Et puis j’habite un peu en périphérie de la ville si c’est la question. Il y a un orphelinat là bas.

La souris hocha du chef avant de lui demander :
—Quelle était cette fleur dont il te parlait ?
—Une fleur bleue au coeur jaune. Capable de briller la nuit et qui aurait le pouvoir de revoir les gens qui nous ont quitté.

Rachelle ne pu s’empêcher de se sentir mal pour l’enfant. Le marchand en question était loin d’être un homme bon si les dires du petit étaient vrais. Toutefois, elle ne pouvait pas faire grand chose pour aider le petit en question.
—C’est regrettable, admit-elle. Tu t’es fait avoir par un être mauvais. (Il s’apprêta à répondre de colère mais la souris ne lui en laissa pas le luxe.) C’est un enseignement que tu vas devoir apprendre. Toutefois, si le produit qu’il t’a vendu est défectueux, alors je te promets de faire en sorte qu’il te rembourse. Je refuse qu’un charlatan s’amuse à vendre n’importe quoi au sein du Reike. Encore plus au milieu de la capitale.

Le garçon resta sans voix quelques instants.
—Mais, reprit-il finalement. Tu es une soldate, j’ai vu ton insigne !
—Effectivement, déclara Rachelle non sans un sourire. Et c’est pour cela que je dois faire ce qu’il faut pour protéger le peuple. Que ce soit de chute mortelle, ou de charlatans comme le marchand dont tu m’as parlé. Écoute, je ne vais pas dire que je sais ce que tu ressens vis à vis de notre nation. Mais la tragédie du passé ne doit pas t’empêcher de te tourner vers l’avenir. Premièrement, tous les soldats ne sont pas forcément ceux qui ont pris la vie de tes parents lors de la prise de pouvoir. Ensuite, sache que même si une partie de l’armée a effectivement lutté contre l’ancien pouvoir en place, notre rôle aujourd’hui n’est pas de faire couler le sang reikois. La prochaine fois qu’une telle chose arrive, n’hésite pas à en parler aux gardes de la ville. Je crois sincèrement qu’ils viendront à ton secours. Du moins, c’est ce que je compte faire, je crois sincèrement en la voie que j’ai choisie. Avec les responsabilités qui en incombent.

L’enfant baissa la tête avec un léger grommellement. Cachant les larmes qui couvraient ses yeux.
—Papa et maman ne sont plus là… ça reste à cause de ces sales types… J’espère que Tensai et tous ses généraux s’étoufferont dans le vin qu’ils doivent consommer pour fêter leur victoire.

La souris lui mit alors une petite tape derrière la tête.
—Je ne peux pas te laisser insulter notre roi, lui expliqua-t-elle d’une voix douce. Tu as le droit de lui en vouloir, de le haïr pour la souffrance qu’il t’a causé. Mais tu ne peux pas lui manquer de respect devant un représentant de la loi.
L’enfant reste surpris quelques instants avant de lui offrir un regard de défi.
—Et si je disais que j’allais préparer un plan pour lui ôter la vie ?
La souris lui remit une tape derrière la tête en soupirant.
—Alors nous serons ennemis, répondit-t-elle d’une voix bien plus sérieuse. Et si la seule solution pour protéger le Reike et ses valeurs de ton fameux plan est d’ôter ta vie, je le ferais sans y penser une seconde fois.

Voyant que la soldate était sincère, l’enfant ne put s’empêcher de faire un pas en arrière. Légèrement effrayée par celle qui semblait quelques secondes plus tôt si gentille. Heureusement, Rachelle lui offrit de nouveau son sourire avant de se tourner en tapotant ses épaules.
—Grimpe, je te raccompagne jusqu’à l’orphelinat. J’ai vu que tu avais du mal à tenir debout. Sans doute une légère foulure à cause de notre chute commune.

L’enfant hésita quelques instants avant de grimper sur les épaules de la souris qui se releva non sans mal. Décidément, elle n’était pas très douée pour porter des charges. Ce que le petit releva bien vite.
—Je peux marcher sinon hein.
—Je m’en sors parfaitement bien ! mentit Rachelle entre ses dents alors qu’elle s’efforçait de mettre un pas devant l’autre.
—Mouais… on dirait pas.
—Dis ! Tu peux arrêter de te plaindre un instant ? Tu aimerais que je passe mon temps à râler tout le long du chemin ? Non ! Alors dis moi plutôt un truc intéressant. Qui étaient tes parents ?
—Mes parents ? commença le petit surpris. En quoi ça t'intéresserait ?
—Contente toi juste de répondre.

Le garçon croisa les bras ne voulant tout d’abord pas répondre puis devant le silence de la souris, il narra finalement alors que Rachelle entama sa marche vers l’orphelinat :
—Papa était soldat pour l’ancien roi. Même qu’il était le plus fort ! Enfin… je suis sûr qu’il a été pris en traître par les lâches qui lui ont pris la vie ! Sinon impossible qu’il puisse perdre un combat !

La souris le laissa continuer, le portant sur ses épaules en quittant le centre de la ville peu à peu. L’enfant racontait l’histoire de ses parents avec tant de vigueur teintée d’une pointe de joie. L’espace d’un instant, il oublia même leur perte. C’était comme si ces derniers étaient revenus l’espace d’un soupire, pour partager ce moment avec leur fils et l’hybride. Rachelle, qui comprenait le bien fou que cela faisait au garçon d’en parler et ainsi se libérer d’un poids qui semblait le nuire de jour en jour, resta silencieuse. Se contentant d’écouter l’histoire de son protégé avec toute l’attention dont elle pouvait faire preuve. Lorsqu’il eut fini, il lui demanda :
—Madame souris ? Pourquoi tu m’as demandé de te parler de mes parents ?
Rachelle lui offrit en retour un sourire sincère.
—Tes parents sont morts en se battant pour ce en quoi ils croyaient, répondit-elle. Ne faire comme si ces derniers n’avaient jamais existé, même s’ils sont ennemis au régime que je défends aujourd’hui serait une insulte des plus grave que je me refuse de commettre. Je me refuse à cracher sur les morts qui ont suivi leurs convictions jusqu’au bout, fussent-ils mes ennemis. Cela n’engage que moi, mais le passé du Reike est important. C’est bien de se concentrer sur le présent, mais si tu as besoin de compagnie pour pleurer les morts d’hier, alors je t’accompagnerai sans hésiter.
—Et si… et s' ils revenaient à la vie pour devenir des rebelles, les affronterais-tu ?
—Je prendrai même leurs vies si nécessaire, répondit la souris sans sourciller. Je protégerais cette nation jusqu’à mon dernier souffle. Quels qu’en soient les ennemis.
—Mais tu as dit que tu les pleurerais avec moi.
—Oui, et je n’ai pas menti.

Le garçon resta longuement silencieux.
—T’es bizarre madame souris. Mais je crois que je t’aime bien.

Rachelle le déposa devant l’entrée de l’orphelinat.
—Tu as la langue bien pendue, et tu es pénible quand tu t’y mets. Mais je t’apprécie également. Compte tu venger tes parents du pouvoir mis en place ?
—Eh bien… hésita l’enfant. J’y ai déjà beaucoup pensé. Il y a ces rebelles qui veulent s’attaquer au roi. Mais… tu vas m’enfermer si je disais oui ?
La souris secoua doucement de la tête.
—Non. Du moins pas tout de suite. Lorsque ce sera un fait avéré, alors oui. Mais je veux que tu sois maître de ton destin, que tu choisisses la route que tu désire en ton âme et conscience. Si par l’avenir nous devions être ennemis, je n’aurai aucune pitié car moi aussi j’ai des convictions que je compte respecter. Encore plus après ce qu’ont fait les rebelles au colisée.
—Oui j’en ai entendu parler. Et… je crois que je te comprends un peu. Je… je vais y réfléchir.

Il se mua d’un long silence en fixant ses pieds et la soldate lui frotta les cheveux de sa main velue.
—Réfléchis-y bien. Et pourquoi ne pas me donner une réponse plus détaillée lorsque j’aurai récupéré l’argent que le marchand te dois ?
—Tu penses encore à faire ça ? C’étaient pas des paroles en l’air ?
Rachelle pouffa légèrement avant de froncer les sourcils.
—Non. Il doit bien y avoir une loi contre le charlatanisme. Et puis même sans, ce qu’il a fait est immorale des valeurs d’honneur du Reike. Je refuse de le laisser s’en sortir ainsi.

L’enfant la fixa avec un mélange d’incompréhension et de respect.
—Merci madame souris. (Il se tût quelques instants.) Une dernière chose. Est-ce que… ce ne serait pas trahir mes parents que de me plier au gouvernement tel qu’il est aujourd’hui ?
La femme en rouge prit quelques secondes pour y méditer.
—Je crois, commença-t-elle hésitante. Que seul toi est capable de trouver la réponse à ce questionnement. Qu’auraient voulu tes parents pour toi et plus important, que veux tu pour toi ?

L’enfant finit par lui offrir un sourire.
—Je vais réfléchir à tout ça madame souris, dit-il en commençant à entrer dans l’orphelinat. Vous n'avez pas intérêt à oublier votre promesse concernant le marchand et mon argent !
—Je ne l’oublierai pas, tu as ma promesse. Cela pourra prendre quelques jours, mais tu auras ton dû. Et cesse de m’appeler madame souris ! J’ai un nom tu sais ! Toi aussi d’ailleurs, comment t’appelles-tu ?

L’enfant lui tira la langue avec un air espiègle.
—On s’échangera nos noms quand vous aurez accompli votre promesse madame souris. Encore merci pour la promenade.
Il s’éclipsa bien vite avant que Rachelle n’eut le temps de l’invectiver d’avantage.
Après un long soupir, la souris éclata d’un léger rire. Elle ne pouvait mentir, les yeux reconnaissants de l’enfant lui avaient fait un bien fou. Elle avait l’impression de faire le juste choix. De vivre la vie qu’elle souhaitait.

—Mince, remarqua-t-elle finalement. J’ai oublié ma lance sur la place. J’espère que le barman me l’a gardé dans un coin. Sinon je vais vraiment me faire taper sur les doigts par mes instructeurs…
Son sourire devint vite une grimace alors qu’elle s’imaginait le regard sévère de son instructeur principal. Elle savait déjà que la réprimande qu’elle allait subir serait sévère.

Elle nota ainsi dans un coin de son esprit de penser à récupérer sa lance avant d’aller voir le fameux marchand et se mit en route pour s’arrêter seulement quelques mètres plus loin. Un bruit sourd retint son attention et elle en chercha rapidement la provenance. N’ayant pas à enquêter bien longtemps, elle remarqua un bâtiment de tatouage faisant face à l’orphelinat. Ce dernier semblait en pleine rénovation, d'où les coups incessants qui provenaient de l’intérieur. Du moins c’est ce que supposait la souris mais elle ne pouvait se permettre de ne pas vérifier. Les bruits étaient bien trop incessants et dissonants pour n’être que des travaux des rénovations. Ce n’est que lorsqu’elle entendit une voix de femme proférer ce qui lui sembla être un juron qu’elle passa la tête par la porte avant de demander d’une voix timide.

—Bonjour ! Est-ce que tout va bien ?
Elle entra finalement pour s’en assurer.
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Il y avait tant à faire. La tatoueuse avait rétablit la boutique dans son ancienne demeure familiale mais le reste de l'habitation était encore loin d'être habitable. Pourtant, avec sa rencontre avec Tagar, l'avancée de ses projets, son anoblissement, l'arrivée imminente de Vahern... Il lui fallait faire vite pour rendre ce lieu habitable, révélant de lui-même la nature de son titre et utilisable pour les projets qu'elle entendait bien mener à bien et jusqu'au bout.

Malgré tout ce qu'elle devait mener de front ces derniers jours, elle employait chaque minute de son temps libre, que ce soit pour les rénovations, les achats, les démarches, il y avait encore tant à faire qu'il lui aurait fallut se dédoubler pour tout mener de front, aussi, et à défaut de pouvoir le faire, la jeune femme dormait peu, ne s'économisait aucun effort pour arriver au bout de ses plans.

C'est ainsi que les artisans qu'elle avait employé dans ce but, elle tenait à faire avancer les travaux, s'occupant aussi l'esprit de part le fait, évitant de songer à certaines personnes, certaines situations, qui avaient tendances à troubler son esprit et obscurcir son jugement. Peut être en avait-elle trop fait, ou simplement s'était-elle laissée emporter par l'ampleur de la tâche mais alors qu'aucun des dits artisans ou de ses voisins s'étant proposés pour lui venir en aide ne se trouvaient là, elle avait voulu continuer seule et se trouvait dans une situation fort fâcheuse.

Alors qu'elle avait enfin fini de nettoyer le grand lustre du salon, elle s'était mit en devoir de refixer toutes les poulies servant à le hisser en place, tapant comme une sourde pour s'assurer qu'elles ne bougeraient plus, vu le poids du lustre. Au final, elle avait voulu le remonter grâce à l'épaisse code qui le permettait, si au départ tout s'était plutôt bien déroulé, alors que l'imposant et fragile luminaire arrivait presque à sa place, la vicieuse corde, abîmée par le temps sans doute, s'était effilochée dans la poulie fixée au plafond, s'y coinçant tout bonnement.

Mirari était prise dans une situation compliquée, sans personne pour sécuriser la corde ou le lustre lui-même, elle ne pouvait désormais plus le redescendre pour changer cette foutue corde et le remettre en place, créant une situation d'autant plus risquée qu'elle ignorait si la corde actuelle résisterait encore longtemps dans cette situation si elle tentait de tirer pour la décoincer.

Une bordée de jurons, preuve entre toute de son passé militaire, s'envola sous la colère et la frustration. La brune tentait désespérément de fixer la maudite corde au support métallique prévu à cet effet quand elle entendit une petite voix derrière elle. Elle manqua lâcher sa prise et la retint de justesse, se tournant vers l'imprudente qui osait se risquer ici et faire face à son état de nerfs.

Rachelle_ " Bonjour ! Est-ce que tout va bien ? "

C'était la souris... Elle l'avait vu passer plus tôt avec un des gamins de l'orphelinat sur les épaules et s'en était amusée une seconde derrière sa fenêtre tant elle semblait avoir été écrasée par la charge qu'elle soutenait sur ses épaules. Bien que plus grande qu'elle, l'hybride semblait pouvoir difficilement rigidifier son buste sous la contrainte, lui donnant alors une démarche fort atypique qui l'avait fait sourire avant qu'elle ne se soit détournée de la rue, n'estimant pas ce mouvement comme hostile ou méritant qu'elle s'y attarde trop longtemps.

Le regard noir qu'elle posait désormais sur elle n'avait plus rien d'amusé et bien qu'elle portait une tenue qu'elle reconnaissait fort bien, la brune n'en était pas adoucie.

_ " Oui, parfaitement bien quand ce foutu lustre reste coincé et qu'on me surprend alors que je tente de nouer cette foutue corde! "

L'amabilité n'était pas sa plus grande qualité, il fallait le reconnaître, sa patience non plus, par contre, son cynisme n'avait pas de bornes...

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Rachelle Virsce
Longue vie au Reike [Mirari Shax] Mini-rachelle
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Fiche du personnage
Race: Hybride
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Rachelle Virsce
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La petite souris qui s’était avancée dans l’espoir d’aider, se retrouva face à une véritable tempête. Une femme aux longs cheveux de jais lui lança un regard meurtrier qui donna envie à l’hybride de se cacher dans un trou. Cette dernière, qui avait toute la moitié du visage en mauvais état (pour ne pas dire défiguré), tenait une sorte de longue corde reliée par poulie à un imposant lustre qui surplombait la salle.

Rachelle, qui avait fait un pas en arrière devant la colère sincère de cette dernière pour ne laisser montrer que ses yeux et un bout de son museau, comprit rapidement que l’humaine était dans une situation bien fâcheuse.

—Je ne voulais pas déranger, laissa-t-elle entendre d’une voix incertaine avant d’ouvrir la porte de nouveau en s’avançant légèrement tendue devant ce regard inquisiteur. Vous semblez avoir un léger problème. Enfin… je ne vous jette pas la pierre. Néanmoins ! (Elle montra son insigne de soldat avec un léger sourire.) Il se trouve qu’il est de mon devoir d’aider les citoyens du Reike dans le besoin.

Elle s’avança finalement d’un pas plus assuré pour vérifier ce qu’il n’allait pas avec le lustre.

—Vous êtes en pleine rénovation alors ? demanda-t-elle à la femme avant de rapidement se raviser devant son regard. O-oui enfin, ce n’est peut-être pas le moment de discuter de ça. On verra après. Votre problème donc.

Elle retourna son attention vers le lustre et la poulie.

—Je crois que la corde s’est plus ou moins coincée. Tenez-bon mademoiselle. Encore quelques secondes et vous pourrez reposer vos bras.

Rachelle avait tout d’abord pensé à tenir la corde pour elle mais s’était rapidement rendue compte que la possibilité de s’envoler devant le poids du lustre n’était pas à ignorer.
Ainsi, la souris attrapa deux chaises qu’elle commença à empiler avant de grimper au sommet de sa nouvelle tour. Se mettant sur la pointe d’un pied, la souris tendit la main vers la poulie pour tenter de redresser la corde.

De par son poids plume et son entraînement au cirque, la souris n’eut aucun mal à rester dans cette position le temps qu’il lui fallut pour désamorcer la situation. Et cela, sans faire dégringoler sa magnifique construction de chaise.

Elle baissa la tête pour lancer un regard à la femme au demi-visage, espérant que sa colère soit retombée.

—Voilà, s’enquit la souris. Vous devriez être en mesure de pouvoir souffler un peu désormais.

Rachelle sauta pour se réceptionner sur le sol avec un sourire. Laissant la tempête humaine terminer ce qu’elle avait à faire avec le lustre, la souris se permit de remettre les chaises aux endroits où elle les avait trouvés.

Une fois cette petite tâche terminée, elle retourna en direction de l’humaine, espérant qu’elle en avait terminé avec le lustre.
Elle passa son regard sur tous les travaux qui restaient à faire.

—Vous avez pu stabiliser le lustre demanda la souris en faisant mine de s’éponger le front. C’est une belle demeure que vous avez là.

Elle marqua une pause en réfléchissant un peu. Et remarquant qu’elle avait du temps devant elle pour réfléchir à la marche à suivre qui lui permettrait de tenir sa promesse envers le jeune garçon, elle proposa :

—Il y a l’air d’y avoir beaucoup de travail ici, remarqua-t-elle avec un demi sourire sur les lèvres, légèrement effrayée de recevoir un nouveau regard noir. Puis-je vous proposer mon aide ? Je ne suis pas en service donc j’ai du temps à tuer devant moi. Et… ça me ferait plaisir de pouvoir aider comme je peux.

Elle offrit finalement à la jeune femme un regard sincère. Aider les citoyens du Reike était vraiment la vocation qu’elle s’était choisie.
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La candeur désarmante de la souris, sa maladresse aussi et sa fierté, quelque peu mal placée désormais, à devenir un apprenti soldat du reike ne désarmait pas la tatoueuse. A peine s'adoucissait-elle pour ne pas l'envoyer voir si les licornes ne venaient pas de débarquer dans les rues d'Ikusa... Au moins ne l'agressait-elle pas alors que l'envie de se défouler sur quiconque était bien présente.

Rachelle_  " Vous êtes en pleine rénovation alors ? demanda-t-elle à la femme avant de rapidement se raviser devant son regard. O-oui enfin, ce n’est peut-être pas le moment de discuter de ça. On verra après. Votre problème donc. "

Le regard émeraude se reposait avec une certaine incrédulité sur l'hybride, sidérée par ses propos ou du moins le manque de sens des priorités de la jeune personne qui s'était introduite en disant vouloir aider. Bon sang, l'efficacité et la rapidité ne semblaient pas être ses principales qualités pourtant !

Heureusement, l'aspirante était habile une fois que les idées se mettaient en ordre dans sa petite tête et son aide fut efficace, permettant à Mirari de redescendre de le lustre sur le dallage du salon en douceur bien que ses bras et ses épaules semblaient vouloir lui faire payer cet effort absolument pas nécessaire...

D'un pas rapide, elle s'approchait de luminaire et détachait la corde, l'observant là où s'était coincée. Les fibres étaient abîmées, rongées par le temps avant de se coincer dans la poulie. C'était peut être un mal pour un bien, elle allait changer cette corde et s'assurer qu'aucun accident ne survienne. Alors que Rachelle revenait vers elle, la brune arquait un sourcil en la regardant de haut en bas d'un regard impénétrable, se demandant pourquoi un être d'apparence si fragile se lançait dans pareille épopée en voulant intégrer les forces armées. Elle était habile certes, elle se mettait en mission d'aider la population, d'accord, mais si elle espérait la même dévotion dans les rangs, elle se trompait lourdement. Malgré tout, la tatoueuse s'abstint de tous commentaires désobligeant, au contraire. L'innocence était indispensable dans ce monde de monstres.

_ " Merci et de ton aide... "

Rachelle_ " Il y a l’air d’y avoir beaucoup de travail ici. Puis-je vous proposer mon aide ? Je ne suis pas en service donc j’ai du temps à tuer devant moi. Et… ça me ferait plaisir de pouvoir aider comme je peux. "

_ "Mirari, et toi ? " Volontairement, elle tardait à lui répondre, préférant se diriger vers une table où reposait une cruche et deux verres dépareillés qu'elle remplit d'eau. Il faisait particulièrement chaud dans le salon dont les fenêtres n'étaient pas encore en mesure de s'ouvrir. Elle lui tendait celui qu'elle avait servit pour elle et s'adossait à la dite table en l'observant par dessus son propre verre qu'elle vidait à demi.

_ " Et si tu m'aidais à changer cette corde et à remettre ce truc là haut ? Je crois que le faire à deux serait plus judicieux, des fois que ça ne se décide à me tomber dessus... Il pourrait se passer des jours avant qu'on retrouve mon cadavre. "

La jeune femme reposait son verre et tirait un sommaire drap de jute couvrant des matériaux qu'elle avait déjà fait livrer et en sorti, entre autre, une épaisse corde. Dissimulant son intérêt sous le couvert d'une banale discussion, elle continuait.

_ " Je t'ai vu passer avec le petit... Je ne sais pas ce que tu lui as dit, mais ce môme ne parle qu'à ceux qui ont pu l'attraper... "  Elle se souvenait encore du jour où elle l'avait ramené par le collet à l'orphelinat alors qu'elle l'avait surprit en train de se cacher dans une des chambres de la maison. Il lui avait parlé également, parce qu'elle n'avait pas tenu à le dénoncer ou le sermonner. Elle avait très bien comprit pourquoi il s'était introduit chez elle à ce moment là, lui rappelant douloureusement les passages de sa propre enfance où la fuite n'avait été la seule solution pour éviter la mort. Mais elle était curieuse de savoir comment la souris avait bien pu le coincer et pourquoi, surtout pour en arriver à le porter pour le ramener...

Ou bien s'était-elle fait avoir par le gamin trop habile elle aussi ? Cette idée lui tirait un sourire. Les enfants de Gadreel étaient habiles, rusés, violents, par essence, par revanche et besoin. Bien des adultes en avaient fait les frais.
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Rachelle Virsce
Longue vie au Reike [Mirari Shax] Mini-rachelle
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Fiche du personnage
Race: Hybride
Vocation: guerrier
Alignement: Loyal bon
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Rachelle Virsce
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Un simple remerciement de la part de l’humaine que la souris commença à rougir derrière son pelage. Balançant un peu sa tête sur le côté en affichant un sourire affectueux, Rachelle se sentait vraiment heureuse. Comme à chaque fois où elle avait pu se rendre utile, la reconnaissance des autres était son principal carburant pour avancer.
La petite tempête se présenta alors abruptement et la soldate du prendre quelque temps à comprendre le sens de sa phrase, encore sur son petit nuage suite aux remerciements.

—Ah euh ! réagit-t-elle finalement. Mirari alors. C’est un plaisir de vous rencontrer madame. Je me nomme Rachelle Virsce.
Elle suivit alors la dénommée Mirari vers une table qui contenait ce qu’il fallait pour se désaltérer. Après quelques petites préparations, l’humaine lui tendit un verre d’eau que la souris ne se fit pas prier pour accepter. Attrapant le verre de ses deux mains griffues, elle en bu le contenu d’une traite avant de frotter le bout de son museau d’un revers de la manche en plissant les yeux. Ce n’était finalement pas toujours si simple de boire dans un petit verre pour l’hybride.

—Merci beaucoup, ajouta la souris en déposant le verre sur la table. Rien ne vaut un peu d’eau. C’est vrai qu’il fait sacrément chaud ici. Vous ne voulez pas ouvrir un peu les fenêtres pour laisser passer un peu de vent ?

La souris qui restait bien droite garda néanmoins son long manteau étouffant, n’aimant pas s’en séparer. Tout comme son couvre-chef qui masquait un peu plus ses formes d’hybride.
L’humaine lui demanda alors son aide pour changer la corde du lustre qui était désormais sur le sol.
—Mais avec grand plaisir madame Mirari ! s’exclama la souris avant de la suivre un temps. Ça fait beaucoup de matériel mine de rien. Vous venez de déménager ici ? Ou alors il y a eu une tempête de sable qui est passée ? Ou alors vous étiez en vacances loin d’ici depuis longtemps ?

Le plaisir de la discussion intéressait de toute évidence plus la souris que la véracité de la réponse en elle-même. Ayant très peu de rapport sociaux avec les autres, la faute à son origine, l’hybride s’attachait facilement à quiconque lui témoignait un brin de reconnaissance. C’est pour cela, qu’elle tentait désormais de faire au mieux pour ne pas décevoir l’humaine après lui avoir proposé son aide.

Mais l’humaine évoqua alors le petit garçon que la souris avait dû porter jusqu’à l’orphelinat. Comprenant que Mirari avait déjà dû le croiser, la souris se mit à rire. Gardant pour elle que ses épaules étaient encore endolories après cette marche à travers la ville avec le garçonnet sur les épaules.

—Alors vous le connaissez ? fit semblant de demander l’hybride en contenant son rire. C’est naturel chez lui de filer comme un petit espion ? Pour ma part, je n’ai pas eu à lui courir après. Laissez-moi vous conter comment, dans une manœuvre héroïque, je lui ai sauvé la vie ! Monsieur jouait au casse-cou en grimpant le long d’un bâtiment, sur une jolie place en ville. N’écoutant que mon courage, j’ai volé à son secours pour lui empêcher une chute mortelle. (Rachelle mimait presque ses dires, totalement plongée dans son propre récit. Pourtant, bien qu’elle se mettait clairement en valeur, la souris ne mentait jamais quant à la véracité de ses récits.) Malheureusement, nous avons terminé tous les deux sur le sol. Bien chamboulés et endoloris par notre chute, j’ai eu plus de chance que lui qui s’est retrouvé avec une foulure à la jambe. Donc… après une petite discussion, j’ai décidé de le ramener ici. C’est un gentil garçon, vraiment ! (Elle baissa légèrement la tête avec un timbre de voix plus triste.) C’est triste qu’il ait dû perdre ses parents à son âge. Personne ne devrait avoir à subir cela. Les parents c’est… important.

Elle se coupa alors que ses yeux s’embuèrent. Repensant à son propre père qui l’avait abandonné au cirque pour se débarrasser de la honte qu’elle représentait à son égard. Elle finit par secouer la tête pour retrouver un sourire sincère.
—Enfin ! reprit-elle avec plus d’entrain. Ce qui est fait est fait. Ça ne sert à rien de s’apitoyer sur le passé. L’important, c’est qu’il parvienne à s’en relever pour devenir une personne capable d’être fière de ses actions. Vous ne pensez pas !?
Elle lança à Mirari un regard interrogateur presque enfantin. Evidemment, elle se parlait presque à elle-même en disant cela. Comme pour se convaincre et se donner du courage.

—D’ailleurs, continua-t-elle en récupérant la corde pour offrir son aide. Peut-être pourriez vous me conseiller madame Mirari. Le garçon a une sorte de litige avec un marchand de la ville qui lui a vendu un produit défectueux. Il y aurait-il un moyen pour qu’il puisse se faire rembourser ? C’est un enfant sans parent, alors c’est difficile pour lui de se faire entendre. Mais j’ai promis de l’aider ! Sauf que… (Elle baissa la tête avec une petite moue.) Je ne suis pas certaine de la marche à suivre. C’est que je suis Reikoise depuis peu de temps alors je n’ai pas encore assimilé toutes les lois de notre fantastique pays. J’aimerai faire ça selon les lois si possible. Le pauvre semble avoir perdu la conviction que devrait avoir chaque reikois envers sa nation ! J’aimerai rallumer chez lui la flamme du Reike ! Les citoyens peuvent compter sur les représentants du pouvoir et de l’ordre !

Offrant un grand sourire certes niais mais tellement sincère à l’humaine, Rachelle la suivit pour s’atteler à la tâche du lustre.

—Comment souhaitez vous procéder d’ailleurs ? questionna finalement la souris.
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La jeune femme l'écoutait sans avoir l'air d'y toucher avec une grande attention, rendue curieuse par la jeune hybride, pleine de candeur. Rachelle donc... Pour répondre quant aux fenêtres, la jeune femme haussait un sourcil et d'un signe de tête désignait les quelques planches qui en interdisait l'ouverture le temps que les huisseries pourries soient changées... La petite hybride parlait trop. Mais surtout manquait de réfléchir et d'observer avant d'ouvrir la bouche, trop candide encore pour se rendre compte d'à quel point ça pourrait la desservir, surtout dans la voie qu'elle semblait visiblement avoir choisit.

_ " On va dire que j'ai été absente longtemps. " Un soupire passait ses lèvres. Ouais on pouvait dire ça, il avait fallut plus d'un an et le décès de Refulgens pour qu'elle se décide à reprendre possession de la propriété après des années à ne pas y avoir remit les pieds.

L'hybride parlait, beaucoup, à propos du garçon et de la manière dont ils s'étaient rencontrés. De son exploit héroïque, une teinte plus triste se faisait entendre quand elle évoquait les parents disparus et la brune eut un reniflement désabusé en serrant l'attache métallique sur la corde, durement, comme si elle passait ses nerfs dessus. Elle l'écoutait tenter de détourner l'attention d'elle même.

Rachelle_ " Enfin ! Ce qui est fait est fait. Ça ne sert à rien de s’apitoyer sur le passé. L’important, c’est qu’il parvienne à s’en relever pour devenir une personne capable d’être fière de ses actions. Vous ne pensez pas !? "

_ " Les orphelins deviennent les plus forts, les plus combatifs, ceux qui n'ont rien à prouver à personne si ce n'est à eux même. Nous avons la chance de ne rien concéder aux autres parce qu'on ne nous a rien offert à nous. "

La tatoueuse s'approchait une seconde de l'hybride et glissait sa main sous son menton pour lui faire relever le visage, d'un geste vif de son autre main, elle faisait voler son chapeau.

_ "' Ne te cache pas. J'ai mit des années à le comprendre. Ta condition n'est pas une faiblesse. Fais en une force. Ceux qui te railleront, te prendront pour plus faible que tu ne l'es, utilise ça à ton avantage. Et ne fais pas l'erreur de croire que tu dois faire plaisir aux autres pour être toi-même. Tu as dit "être fier de ses actions"... Il n'est pas nécessaire qu'elles soient conditionnées par les autres. Suis ton propre plan, le reste n'a aucune importance. "


Elle la relâchait et lui sourit, sincère.

_ " En plus t'es mignonne... "

La propriétaire des lieux continuait à dérouler la fameuse corde tout en écoutant la demande de la souris, pensive et amusée par son innocence. Elle lui accordait un nouveau sourire en inclinant la tête sur le côté.

_ " Effectivement, je crains qu'il ne te reste beaucoup à apprendre sur notre pays. S'il avait été adulte, il n'aurait qu'à se présenter au marchand avec une lame aiguisée et un air sévère, si il s'était obstiné, il l'aurait défié... Mais dans le cas présent, la théorie voudrait qu'il emploie quelqu'un d'assez fort pour faire valoir ses droits mais avant tout... Es-tu certaine qu'il te dit la vérité ? "


Elle plantait son regard dans le sien avec un demi sourire ironique, ici, même les enfants savaient mentir, il était nécessaire de le savoir, pour survivre, à défaut d'être assez forts pour faire valoir ses droits, pour se défendre, pour se protéger et protéger ses proches. Si elle posait cette question, ce n'était pas par mauvaise foi ou remettre en doute les paroles du gamin mais plus pour faire saisir à l'innocente hybride qu'elle pourrait très bien se faire avoir, si facilement...

_ " Convenons que si tu grimpe passer cette corde dans cette poulie... " Elle désignait celle au centre du plafond qui avait posé problème. " Puis celles-ci..." Cette fois il s'agissait de celles contre le mur qu'elle avait refixé plus tôt. " Je me charge d'aller visiter ce marchand ? Et je t'assure que je ne lui ferais pas de mal. " L'humaine avait ponctué la fin de sa phrase avec un clin d'œil amusé avant de tirer doucement sur la corde que l'hybride tenait toujours entre ses mains pour la pousser à répondre.

_ " Et puis tu pourras me questionner sur le chemin, je suis une ancienne Sajenti, je pourrais sans doute répondre à certaines de tes questions, recrue. "

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Rachelle Virsce
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Mirari lui expliqua que la nature du désordre était dû à son absence prolongée. A son soupire, Rachelle comprit qu’elle se garderait bien de lui demander la raison d’une telle absence. Elle ne désirait pas la revoir monter dans les tons à présent qu’elle était amicale. Surtout qu’elle venait de se rendre compte de l’état des fenêtres, inutile d’écrouler la pauvre Mirari sous un surplus de questions qui pouvaient déjà avoir des réponses avec un peu d’observation.

L’humaine lui expliqua par la suite ce qu’elle pensait des orphelins. Et la souris resta silencieuse, la fixant avec de grands yeux. Premièrement, étant elle-même orpheline, la souris était heureuse de ce compliment. Néanmoins, elle s’interrogeait sur la seconde partie.

—Que voulez-vous dire, Mirari, par ne rien concéder aux autres ? la questionna Rachelle timidement. J’ai du mal à comprendre. Ça veut dire que les orphelins ne pardonnent jamais ?

Rachelle croisa les bras pensive. Cherchant à se remémorer si elle était une personne accordant le pardon facilement. Et après quelques secondes fit une légère moue en comprenant qu’elle donnait raison à Mirari. Elle même était loin d’être de ceux qui accordaient le pardon. Elle en voulait terriblement à ceux qui avaient fait de sa vie un enfer et ne se voyait pas les pardonner un jour. Encore plus s’il s’agissait de quelqu’un ayant sali la réputation du Reike.

—En fin de compte, je pense que je comprends ce que vous voulez dire. Plus ou moins. Mais est-ce une force d’être incapable de pardonner ?

Comme seule réponse, elle sentit une prise lui tenir le museau pour lui relever la tête. Faisant face à Mirari qui la tenait, la souris s’imagina avoir dit quelque chose de mal et une frayeur lui parcouru l’échine alors qu’elle ferma les yeux devant le mouvement de l’humaine. S’attendait à prendre un revers de la main, l’hybride se contenta de rester bête de surprise en sentant son chapeau s’envoler.
Elle entrouvrit tout d’abord un œil, puis le second.

—M-mon chapeau, balbutia-t-elle encore sous le coup de l’étonnement.

Mirari lui enseigna alors une leçon qui s’inscrivit au fer rouge dans un coin des pensées de la souris.
—Tu veux dire que le fait que je sois… ce que je suis est une force ? lâcha Rachelle avec une grimace qui avait encore du mal à voir la vérité dans les dires de l’humaine. Je… Mais c’est dur d’exister que pour soi. D’être seul face au reste du monde. C’est un peu terrifiant non ? Ou trouver la force d’agir si ce n’est pas dans le regard gratifiant des autres ?

La souris ne le savait pas encore, mais les mots de Mirari continueront de la travailler un long moment. Mais pour l’heure, elle était encore trop immature, trop naïve pour voir la vérité se cachant derrière l’enseignement de l’humaine.

Elle se contenta d’un sourire gêné alors qu’elle se sentait rougir sous son pelage. Elle ne pouvait s’empêcher d’être réellement heureuse à chaque compliment à son égard, dénotant tout de même d’un certain manque d’humilité ou de confiance en soi.

Mirari, qui décidément ne comptait pas laisser la petite souris se reposer sur une unique pensée, ajouta le cas du jeune garçon à son argumentaire. Et Rachelle leva son index pour se préparer à lui répondre avec un grand sourire avant de se figer. Sans voix.

—Pourquoi il mentirait ?... demanda alors Rachelle dans une candeur insupportable. Il m’a dit que c’était la vérité alors euh…

Elle se tût. Ne trouvant aucune raison valable pour prouver la véracité des dires de l’enfant et baissa peu à peu la tête. Elle se sentait mal. Mal d’avoir été potentiellement trompée. Mal de ne pas avoir pu répondre correctement à Mirari. Elle avait l’impression de passer pour une incapable.
Ce ne fût que lorsque sa nouvelle connaissance tira sur la corde qu’elle tenait après lui avoir donné les explications concernant la marche à suivre pour l’installation du lustre, que la souris émergea de ses pensées.
Elle n’avait pas de réponse concrète à donner à l’humaine, néanmoins, elle se décida à lui répondre avec ce que son cœur lui disait.

—Je ne sais pas s’il m’a menti ou non, commença-t-elle en s’occupant de grimper où lui avait demandé Mirari. Toutefois, il est de mon devoir en tant que soldate mais surtout en tant que reikoise, de croire en mon prochain. Si ce jeune garçon a besoin d’aide, je n’ai pas le droit de détourner mon regard. Je pourrais être trompée, c’est vrai. Plusieurs fois même. Mais… (Elle cligna légèrement des yeux. Comprenant peu à peu quelque chose d’important.) Je pense que c’est justement parce que je n’ai rien reçu de la vie, qu’il faut que je tende la main. Je ne veux pas qu’un autre ait à vivre ce que j’ai vécu. Ce que je vais dire peut paraître brouillon, et peut-être suis-je dans l’erreur mais… (Elle prit quelques secondes pour collecter ses pensées avant de les délivrer avec un poil plus d’assurance.) Je veux pouvoir décider ce qui est bon ou pas pour moi de mes propres moyens. S’il y a quelque chose dans lequel je veux placer ma foi, je veux pouvoir le faire sans en être inquiétée. Comme tu l’as dit, ça n’a rien à voir avec le regard ou les envies d’un autre et si jamais finalement je me fais trahir… (Elle serra doucement les poings.) Alors qu’il en soit ainsi. Les trahisons, et les problèmes qui me tomberont dessus ne me gênent pas. Qui je crois et si je devais le croire, c’est ce qui est important pour moi. Tant que j’arriverai à garder une certaine confiance en moi, alors je serais capable de croire ceux qui appellent à l’aide. Si je dois me faire trahir cent fois pour sauver une seule personne qui avait réellement besoin de mon aide, alors c’est un risque que je suis prête à prendre.

Elle offrit à la brune un léger sourire. Entre un brin désolée pour cette explication qu’elle considérait confuse et heureuse d’avoir pu trouver ce qui était important pour elle, la souris termina la tâche confiée.

—Je veux faire confiance à ce jeune garçon, déclara finalement Rachelle. Peut-être qu’il me ment et si c’est le cas… alors je lui passerai l’envie de recommencer. Mais tant que je n’ai pas une preuve de son mensonge, je veux pouvoir croire de tout mon être en lui. Protéger les intérêts des reikois, c’est une grande partie de pourquoi je me suis engagée.

Elle fixa l’humaine avec un certain respect avant de continuer.

—Je ne savais pas pour votre grade. Pourquoi avoir quitté l’armée ? Je vous fais confiance pour le problème et vous m’en voyez réellement reconnaissante. J’espère pouvoir apprendre de vous en vous voyant à l’œuvre. Mais je me posais une question, en tant que garde. Un civil a le droit de me demander de représenter ses intérêts s’ils sont justes n’est-ce pas ? Et si jamais une personne souhaite représenter ses intérêts, mais que ces derniers ne sont pas juste et que la personne choisie pour les représenter soit vraiment forte, que faut-il faire ? Si jamais elle l’emporte, doit-on abandonner ?

Elle suivait Mirari dans les ruelles en continuant de la bombarder de questions avant d’en poser une plus personnelle.

—Ce que vous m’avez dit sur les orphelins, est-ce que vous en êtes une vous aussi ? J’aimerai savoir ce qui vous a poussé à rejoindre l’armée dans un premier temps. Et comment s’est déroulée votre ascension au grade de Sajenti.

Elles arrivèrent aussi sur la place, et la souris pointa du doigt la fenêtre qu'essayait de grimper le jeune garçon.
—Il faut aussi que je pense à récupérer ma lance. Le gérant du bar a du la récupérer pour la ranger dans un coin.
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La pauvre souris se heurtait à quelqu'un rendue trop dure, trop sure de ses conclusions aussi. Mais au moins, elle s'était attirée sa sympathie et la tatoueuse développait.

_ " Tu sais quand tu te bats si fort pour quelque chose et que quelqu'un menace de tout détruire, ne serais-tu pas te battre jusqu'au bout pour le défendre ? Et serais tu capable de pardonner à celui qui aurait nuit à tout ça ? Le pardon peut intervenir dans certaines circonstances mais l'intransigeance, envers ceux qui te méprise ou méprise ce à quoi tu te consacre est indispensable. Ne l'es-tu pas avec toi-même ?"

Elle souriait, elle était sûre que l'hybride comprenait, le choix des mots était important, car derrière son apparence frêle et mignonne, la recrue se montrait douée d'une réflexion vive, rapide. Elle était curieuse et toujours en demande de compréhension, pas de vérités absolues, mais de guide pour lui permettre de comprendre par elle-même.

_" Le regard gratifiant des autres ? Qu'en reste-t-il quand tu es seule ? Qui te regarde ? Et pourtant tu es la même, l'impact de tes actions ne changent pas, ça ne change ni ta valeur ni tes convictions. Et crois moi que plus tu as des responsabilités, plus on te jugera, ignore cela, soit sûre des raisons qui te poussent à faire les choses. Même si eux ne les apprennent jamais, ça n'enlèvera rien à l'impact qu'elles auront. Vois plus grand qu'ils n'en sont capable. "

La brune notait le trouble qui semblait profond de l'hybride lorsqu'elle évoquait un possible mensonge du gamin... Petite chose.

_ "Tu sais, qu'il mente ou pas a peu d'importance, tu n'as aucun moyen de le savoir sans user de puissante magie... Ce qui compte c'est ce que tu crois. Fie toi à ton instinct quand tu ne sais pas. Fais toi confiance, mais la confiance n'exclue pas le contrôle quand tu peux le faire. "

Cette phrase, elle le tenait de son enseignement militaire et elle l'appliquait à tous les aspects de sa vie tant que c'était possible, et quand ça ne l'était pas, elle se fiait à son instinct. Elle n'était pas à l'abri de se tromper mais si tel était le cas, elle prévoyait toujours un moyen et d'en assumer les conséquences et de faire payer celui qui aurait voulu la trahir... La vie était dure au Reike... Mais était ce à elle de le rappeler à la souris ? Elle ne s'en sentait pas le courage en voyant comment la simple évocation de la malhonnêteté du gamin pouvait la mettre. La vie et l'armée se chargeraient de lui apprendre, elle espérait seulement avoir pu lui apporter quelques clés pour parvenir à tirer les conclusion adéquates... Mais encore une fois, Rachelle se montrait d'une réfléxion et d'une prise de conscience rapide. Mirari l'écoutait en la regardant faire ce qu'elle lui avait demandé, un petit sourire aux lèvres.

S'il arrivait à la souris de ne pas croire en elle, la tatoueuse la pensait désormais parfaitement capable de progresser, de toujours trouver une porte de sortie, la conclusion à une situation compliquée, si l'hybride pouvait avoir la même confiance en elle en tous temps, elle y parviendrait, quoiqu'elle entreprenne et ce malgré sa douceur et son innocence. Il y aurait toujours des gens comme Mirari pour endosser le rôle du monstre pour lui permettre de briller malgré qu'elles poursuivent le même but, peut être un jour se retrouveraient-elles face à face, et peut être que ce serait un des combats les plus durs qu'elles auraient à affronter l'une et l'autre.

Elles prenaient la route du marchand peu scrupuleux et à son grand malheur, Rachelle en revenait à elle, à sa carrière, ses raisons... Par la Lune, elle ne lâchait rien. A croire que son innocence était la meilleure arme contre la paranoïa latente de la tatoueuse, elle se sentait poussée à répondre. Elle grognait.

_ " Rendue à la vie civile. " Elle passait un doigt sur la cicatrice sur son visage pour apporter un complément d'information à la jeune hybride, il n'y avait pas besoin de les voir pour imaginer les autres qui courraient sur son corps. " Concernant un adversaire plus fort que toi, si tu ne peux pas l'affronter, ruse. Il est de ton devoir de tout mettre en œuvre. Que tu emploie quelqu'un, que tu use de méthode peu louables, ce qui compte est le résultat. Regarde la prise de la capitale... Et pourtant, à ce jour, Tensai est notre roi. Si tu es malgré tout vaincue, libre à toi de choisir de te préserver et revenir plus tard, plus forte pour l'affronter ou de continuer jusqu'à la mort... C'est un choix qui t'appartient en fonction de ce que tu défends, de ce que tu es prête à concéder ou non... Je ne peux pas t'aider à répondre à cette question."

Aucune animosité dans ses paroles malgré tout le bien qu'elle en pensait alors qu'elles arrivaient sur la place désormais clairsemée de quelques passants. Elle levait les yeux sur la fenêtre qu'elle lui désignait. Son regard déviait sur l'hybride à sa nouvelle question, plus personnelle.


_ " Oui, mais c'est différent. J'ai connu mon père, ma mère je m'en souviens à peine. Elle est morte. Mon père était luteni, il n'a jamais su faire son deuil, à en devenir fou, alors j'ai décidé de devenir plus forte, pour lui faire entendre raison, parce que j'avais le droit d'exister et qu'il n'entendait que ceux qui étaient forts. Il est mort sans que je n'ai pu le confronter. Alors je m'emploie à faire valoir la force dans la protection des valeurs de notre pays... Même en tant que tatoueuse. C'est parce que je n'ai jamais refusé un combat que je suis devenue Sajenti, parce que je trouvais toujours un moyen de me relever, que je n'ai jamais baissé les bras. N'ais pas peur à te confronter à plus grand et plus imposant, tu as bien d'autres capacités. Use de tout ce que tu possède, à commencer par ton intelligence. "

Elle arquait un sourcil, une recrue sans sa lance... C'était là une situation à se prendre une sanction...

_ " Va donc récupérer ta lance et rejoins moi là haut, je vais aller me présenter à ce beau diable... Juger de sa manière d'être."

La brune avait une idée derrière la tête, se faire détester ne lui faisait pas peur, encore moins d'un magouilleur qui n'hésitait pas à escroquer des enfants mais en venir à mutiler ou tuer un homme pour une fleur ? Il fallait qu'elle s'assure de la teneur du personnage. D'un pas rapide, la jeune femme rejoignait la boutique, un sourire affable sur le visage, une simple cliente en somme.

_ " Bonsoir.... ? "


Il se présentait, rond, le visage rougeaud, les yeux vifs et scrutateurs, le genre de personne qui savait se faire rapidement une idée de qui il avait en face de lui et de l'attitude qu'il se devait d'adopter face à chacun.

Marchand_ " Bonsoir mademoiselle, bienvenue chez moi... N'etes vous pas la petite tatoueuse ? Une triste affaire que celle de votre oncle... "

_" Merci de votre sollicitude, justement, je viens quérir de quoi fleurir sa tombe mais de manière pérenne... et peut être le revoir. Il paraît que certains spécimens en sont capables mais j'aurais tendance à croire..."

Il l'interrompait brusquement alors qu'elle allait émettre des doutes et la guidait déjà vers des fleurs aux pétales bleus et au cœur jaune... Le regard de la tatoueuse s'étrécissait. Ces fleurs, elle en avait plein son jardin. Rien d'autres que de bêtes fleurs sauvages...

Marchand_ " Parfois les rumeurs sont vraies voyez-vous. Ces fleurs ont le pouvoir secret de vous permettre de revoir les défunts, elles brillent d'un éclat surprenant sous la lune et vous révèlent l'image de celui qui vous a quitté... Vu votre histoire, je peux vous faire une réduction sur ces raretés... "

_ " Quelle charmante intention... "

Son regard émeraude se portait sur l'hybride qui revenait et un sourire se dessina sur ses lèvres en revenant au marchand. Bien plus inquiétant que précédemment. Ce n'était plus le sourire poli d'une cliente mais celui de celle qui est prête à vous écraser le visage sous sa botte qu'elle arborait. Sans le savoir, il lui proposait la même fleur qu'au petit, sans le savoir, elle avait usé du parfait argument, un pur hasard mais qui tombait fort bien alors que Rachelle les rejoignait.

_ " Ah Rachelle, ce très cher monsieur voudrait me faire prendre des vessies pour des lanternes, alors je crois que tu as eu raison de croire ce petit ! "

Le marchand les regardait tour à tour, interloqué avant de s'empourprer sévèrement, s'énervant contre la tatoueuse qui osait remettre sa crédibilité en cause. Elle avait beau porter le deuil, la loi du plus fort régnait n'est ce pas ? Et elles n'étaient qu'une hybride à peine recrue et une faible femme handicapée non ?

Marchand_ " Sombre traînée ! Comment oses-tu ? "

Il se voulait imposant, se gonflait d'orgueil face au sourire calme de la tatoueuse qui lançait, en plus, un petit regard à Rachelle. Elle allait lui montrer ce qu'elle entendait par être plus fort. Il n'en allait pas toujours de la force physique... Son regard devint glacial lorsqu'il revenait se ficher dans celui de l'homme.

_ " Et toi ? Vendre tes merdes à des gens éplorés ? Pour ton petit business " Elle s'approchait d'un pas et le marchand perdait instantanément de sa superbe, doutant subitement de sa supériorité. " Sais-tu qu'il en pousse plein mon jardin ? Sais-tu que je pourrais t'ôter à très juste titre, la vie pour t'être joué de ma peine ? Que ta réputation, entachée, pourrait venir aux oreilles de certains contrôleurs royaux que je fréquente ? Ou même, certains militaires... ? Je pourrais leur dire, à tous, comment tu veux utiliser la mort de mon oncle, celui qui a tatoué la moitié de cette ville, l'ancien militaire, le bon voisin, comment toi, tu veux utiliser la peine que j'éprouve pour t'enrichir... "

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Rachelle Virsce
Longue vie au Reike [Mirari Shax] Mini-rachelle
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Fiche du personnage
Race: Hybride
Vocation: guerrier
Alignement: Loyal bon
Rang: C
Citoyen du Reike
Rachelle Virsce
Citoyen du Reike
La petite souris, allant récupérer sa lance non sans avoir jeté un petit regard plein de honte à la tatoueuse en lui promettant de faire plus attention à l’avenir, se remémora ce que cette dernière lui avait appris. L’importance de l’intransigeance et du contrôle sur le pardon et la crédulité. Sans aucune preuve, croire quelqu’un revêtait de la foi pure. Mirari avait peut-être raison, pensa l’hybride en remerciant le barman qui avait gardé sa lance de côté. Était ce vraiment juste de croire en quelqu’un de manière totalement inconditionnelle ? Peut-être était ce là une preuve d’immaturité ?
La souris secoua doucement la tête, semblant entrevoir un début de réponse. Ce n’était pas forcément de l’immaturité. Néanmoins, c’était peut-être un manque de respect. Envers sa propre personne, mais également envers celui ou celle en qui elle accordait sa pleine confiance. Elle avait tendu sa main à l’enfant, l’avait cru sans le moindre questionnement. Elle ne pouvait pas décemment dire se soucier de lui alors qu’elle n’avait pas cherché à découvrir la vérité plus que ça.

Mirari était une femme intelligente et certainement plus expérimentée qu’elle ne l’était. Elle aurait dû poser plus de questions à l’enfant. Voir mieux, l’emmener avec elle pour le confronter au vendeur et tirer tout ça au clair. Lui demander d’emporter avec lui sa fleur. Le questionner plus en détail sur la transaction. Elle était prête dans tous les cas à lui tendre la main, mais maintenant qu’elle y pensait. Rachelle se sentait irrespectueuse de l’enfant. Pour qui faisait elle ça ? Pour se sentir bien d’avoir pu aider ? Ou réellement venir en aide au jeune garçon ?
Ne trouvant pas de réponse immédiate, elle serra le poing doucement en fixant ses pattes, une mine mécontente naissante sur son museau.

L’ancienne Sajenti l’avait dit. Rachelle devait être certaine du moteur qui lui permettait d’avancer. Avant de chercher la fierté des autres, peut-être était il bon de trouver sa propre fierté. Avant de croire sans restriction en autrui, elle se devait de croire en elle. De trouver cette force, cette étincelle qui lui permettrait de se relever peu importe les dangers qui lui faisaient face.
Elle leva la tête vers la fenêtre du marchand avec un petit sourire.

—Mirari, se dit-elle à voix basse. Merci. J’y vois un peu plus clair mais… j’ai encore un peu de mal à savoir comment agir. Dans tous les cas, ce n’est pas en me cachant sur la place pendant que vous faites tout le travail que je vais apprendre quoi que ce soit !

Elle s’élança d’un pas rapide en direction de l’entrée, dans le but de rejoindre l’humaine ainsi que le marchand. Quelle que soit la réponse finale qu’elle donnerait à Mirari concernant les points abordés, la découverte de cette dernière commençait par ce premier pas.
L’hybride arriva alors en trombe dans la boutique, poussée par une certaine excitation de voir l’ancienne Sajenti en action.

Elle la trouva proche du marchand, un homme de bon âge avec une touche d’embonpoint. Ses yeux et le regard qu’il portait à la Sajenti sauta aux yeux de la souris. Ces derniers transpiraient l'appât du gain. Un regard qu’elle avait déjà pu voir chez son ancien maître. La cruauté en plus.
Mirari lui expliqua qu’elle avait eu raison de croire le jeune garçon, ce qui provoqua un immense soulagement au sein du cœur de la souris qui se sentit soupirer le cœur léger. Bien qu’elle n’ait pas compris l’allégorie des vessies et des lanternes par manque de culture, le principal était retenu.

La réaction du marchand ne se fit pas attendre, insultant la tatoueuse alors qu’il semblait tout mielleux avec cette dernière quelques secondes auparavant. Un comportement qui fit grimacer la recrue alors qu’elle se retenait de réagir. Elle haïssait ceux qui se faisaient passer pour qui ils n’étaient pas. Ceux qui osaient tendre un main pour poignarder par derrière. Ce dernier avait sans doute fait mine de s’inquiéter des problèmes du garçon, se montrer triste pour lui et finalement lui soutirer son argent. Voilà une personne réellement méprisable.

Mirari ne laissa pas une seule seconde au marchand. De sorte à prendre le dessus de la conversation en haussant le ton sans pour autant se mettre à crier d’hystérie. Une colère froide et sensée. Une colère qui fit froid dans le dos à l’hybride qui pourtant n’était que spectatrice.
Le marchand reculait d’un pas à chaque envolée de la tatoueuse.

—V-voyons madame inut-
Le pauvre n’eut pas le temps de répondre que Mirari renchérissait déjà par une nouvelle attaque. Son ton, sa posture, les arguments employés. Elle ne laissait aucun répit au vil marchand de contre-attaquer. Il était clair qu’elle s’imposait en maître absolu de cette discussion à sens unique. Non, ce n’était même plus une discussion. Mais des accusations auxquelles le marchand n’avait aucune répartie dans sa manche pour se sortir du regard inquisiteur de l’ancienne Sajenti.

Acculé contre le mur, il baissa le regard alors qu’il tremblait de rage. Une rage qu’il n’osait pas jeter sur la femme qui le dominait. Non pas par la force, mais par son courage. La force qu’elle insufflait à ses mots suffisait amplement pour le mettre en déroute. Rachelle quant à elle, fixait la scène avec des étoiles dans les yeux. Mirari était réellement une femme impressionnante. Elle aussi voulait être capable de se faire respecter ainsi.
Le marchand releva finalement lentement la tête et la souris sentit qu’il cherchait dans ses dernières forces de quoi lancer une répartie cinglante à l’humaine. La souris ne lui en laisserait pas cette chance.

—Pour des fleurs si miraculeuses, commença Rachelle en fixant le marchand avec de grands yeux, s’efforçant de ne pas faire trembler sa voix. Vous en avez bon nombre. Dans un pays comme le nôtre, sortant tout juste d’une guerre sans précédent, des fleurs capables de ramener l’image des gens chers disparus devraient normalement s’écouler comme des petits pains. Ou alors devraient être tellement rares que les gens tueraient pour en avoir. C’est impossible d’en avoir autant. C’est impossible que personne n’ait entendu parler de cette légende avant. Si vraiment vous êtes honnête, prouvez le nous !

Elle le pointa d’un doigt velu accusateur.
Mirari lui avait donné la poussée dont elle avait besoin. Bien qu’elle se sentait encore trembler légèrement des jambes et que son ton était loin d’être aussi implacable que celle de sa mentore de fortune, elle pensait tenir le bon bout. A présent, ce n’était plus une simple affaire d’aider un jeune garçon. Il fallait faire en sorte que ce vaurien ne continue pas d’arnaquer ses concitoyens.

—D’accord ! D’accord ! beugla l’homme dont le visage était rougi par la colère. C’est ce sale gosse qui est allé se plaindre c’est ça ? Je vais lui rendre son argent et puis… (Il retrouva momentanément son ton mielleux à l’égard de Mirari.) Je pourrais vous glisser une petite compensation. De sorte à ce que vous oubliez ce qui vient de se passer ici. Votre oncle n’aimerait pas que vous vous retrouviez dans cette petite broutille à cause d’un pauvre gosse sans repère.

Rachelle écarquilla les yeux et lâcha sa lance sur le sol. Elle s’avança d’un pas rapide. Mue par une colère sourde qui bouillonnait au plus profond de son être. Elle abattit sa main sur le visage de l’homme pour le gifler. N’étant pas réellement forte, elle ne lui avait pas fait vraiment mal mais le son avait retenti dans toute la salle.

—Vous êtes vraiment odieux, lâcha-t-elle à l’attention du marchand, ne revenant toujours pas de ce que ce dernier avait osé dire. Plus qu’odieux, vous êtes pitoyable. Vous n’avez vraiment honte de rien. Je suis certaine que vous ne savez rien de ce jeune garçon, tout comme en réalité vous vous fichez éperdument de l’oncle de Mirari. Tout ce qui vous importe, c’est votre petite entreprise. Vous êtes prêt à couler vos pairs si cela vous permet de vous engraisser un peu plus. Vous êtes une honte pour notre royaume ! Non seulement vous allez rembourser ce jeune garçon, mais en plus de ça, vous allez cesser de vendre des rêves illusoires ! Ce n’est pas ainsi que le Reike se remettra sur ses deux jambes ! Vous devriez au contraire tout faire pour aider ceux qui ont énormément perdu à se refaire. (Elle marqua une courte pause) Je ne vous demande pas de faire la charité. Je suis la première consciente que tout travail mérite salaire. Mais seul un travail honnête mérite d’être récompensé.

Elle se tourna vers Mirari pour lui offrir un grand sourire de remerciement mais également de respect.

—J’ai beaucoup réfléchi à ce que tu m’as dit plus tôt. Et je pense pouvoir te donner une réponse plus ou moins valable de ce que je pense. (Elle prit une profonde inspiration.) Je pense sincèrement que le résultat n’est pas la seule chose qui devrait compter. Le chemin pour y arriver compte aussi énormément. Si je veux être capable d’aider les reikois et faire de notre nation un lieu de paix, je dois en suivre les coutumes et les lois. Sinon, même en parvenant à mes fins, je n’aurais pas l’approbation de mon prochain. Et c’est justement ce dont pâtit notre roi en ce moment. Il n’a pas encore l’approbation totale du peuple. Je ne veux pas faire cette erreur. Alors, même si c’est dangereux, même si c’est difficile. Je n’ai pas le droit de m’écarter de ce chemin. Mes actions parleront ensuite pour moi. Et avec la confiance du peuple, je sais qu’il ne cherchera pas à me trahir. Mais comme tu l’as dit, par respect pour eux, je me dois de comprendre leurs peines, ce qui les pousse à agir ainsi. Et c’est justement en doutant d’eux que je serais capable de leur offrir ma confiance totale et sans équivoque. Tu es vraiment sensationnelle Mirari, merci ! Je doi-

La souris n’eut pas le temps de terminer sa phrase qu’elle se sentit tomber à même le sol. Ses tympans sifflants comme rarement. Elle releva la tête alors qu’elle sentait une vive douleur au crane. Le marchand venait de la frapper par surprise et la pauvre hybride qui n’avait pas vu le coup arriver se retrouvait à voir trouble. Elle pouvait néanmoins l’entendre crier.

—Pour qui te prends-tu ? Ne t’avise plus jamais de lever la main sur moi, animal ! Je ne serais pas si clément la prochaine fois.
Le bougre reprenait du poil de la bête alors qu’il se tourna vers Mirari en reprenant son ton mielleux.

—Les rues ne sont décidément plus sûres de nos jours. On laisse entrer vraiment n’importe qui au Reike. Allons, je suis certain qu’une juste compensation vous permettrait de fermer les yeux sur un simple petit accrochage avec un enfant sans avenir.
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Longue vie au ReikeRachelle

L'hybride prenait en assurance, la tatoueuse ne savait pas si cela venait de ses paroles, mais elle lui cédait la place face au marchand, la laissait trouver ses marques et ses mots face à lui et sa mauvaise foi. Qu'elle se confronte à ce qu'était devenu la réalité au sein de leur pays et de la bassesse qui habitait désormais leurs pairs. Elle avait besoin de cette première fois, de ce premier affrontement et de cette première victoire parce que la gifle qu'elle lui infligeait après la proposition malhonnête du marchand, tentant de jouer sur la corde sensible qu'était son oncle, était une victoire sur le tempérament avenant de la souris.

Rachelle se montrait bien plus brave et bien moins naïve qu'au premier abord, comme si quelque chose avait infusé en elle le temps qu'elle revienne après avoir été chercher sa lance. L'humaine la regardait faire, surveillant le marchand du coin de l'oeil. Inutile de dire que s'il bronchait, il faudrait une de ses soi disant fleur magique pour lui parler à nouveau. Elle avait accepté d'aider l'hybride, cela comprenait sa protection.

La tatoueuse l'écoutait, chacun de ses mots et des émois, de cet outrage qu'elle mettait en lumière de manière efficace. Avec un peu plus d'expérience, elle aurait su que c'était peine perdue, que ces gens là se foutaient des autres et avaient parfaitement conscience de leurs méfaits. Ils se pensaient plus malins, supérieurs aux autres, dans leur droit à duper les gens autour d'eux, comme si c'était une valeur que de s'en prendre à plus faible et plus vulnérable qu'eux. C'est pour ça que le seul traitement qu'elle réservaient aux ordures de son espèce était la menace, puis la sanction. Il n'y avait que ça qu'ils comprenaient. Parce que tant qu'ils n'avaient pas la gueule dans le sable, ils l'ouvraient encore et toujours et revendiquaient une force et un ascendant dont ils ne disposaient pas. L'ancienne Sajenti pensait sincèrement que ceux qui avaient le plus de ressources se devaient de protéger les valeurs de leur nation, si chacun y contribuait à sa manière, le Reike aurait été un paradis sur le Sekai...

Mais ce n'était pas le cas, et c'était précisément pour ça qu'elle était entrée dans la rébellion. Pour changer les choses que Tensai Ryssen le conquérant avait permis, les choses que Tensai Ryssen le souverain ne semblait pas être en mesure de réparer. S'il fallait se rendre coupable de trahison pour forcer le changement, alors cela faisait parti de sa tâche. Parce qu'il ne lui restait que cela avant de s'éteindre. Peut être qu'un jour, elles se retrouveraient face à face avec Rachelle, et que l'une d'entre elle mourrait de la main de l'autre mais ça n'avait pas vraiment d'importance. C'était dans l'ordre des choses.

La souris se tournait vers elle qui été demeurée les bras croisés à observer la scène, une expression glaciale sur le visage. La recrue avait toute son attention alors qu'elle lui adressait ses réflexions, ses conclusions, tirant un sourire presque blasé à la tatoueuse. Encore une fois, l'expérience lui manquait. Mais rien ne pouvant la remplacer, pas même les mots, Mirari se contenta d'écouter, gardant ses pensées pour elle. On était forcément détesté lorsque l'on prenait des décisions que les autres refusaient de prendre, on était forcément remit en question, raillé, discrédité, insulté, combattu, parce qu'il était plus facile d'accepter et subir que de se dresser et combattre. Alors ceux qui le faisaient devenaient des monstres dès lors qu'ils osaient élever la voix là où les autres se taisaient. Il suffisait de voir avec quelle facilitait on dénonçait les rebelles, ou ceux que l'on disait rebelles.

Mirari allait lui répondre, lui dire que la confiance était trop longue a gagnée et trop fragile pour perdre du temps à la considérer comme nécessaire à une action, elle ne conférait aucune légitimité. Elle était au Reike. La loi du plus fort. Pourtant, en tant qu'hybride, elle avait du y être confrontée bien des fois... Mais elle n'eut jamais le temps de lui répondre, le marchand, furieux, se sentant insultée que la jeune recrue ait osé lui tenir tête, pire encore, le gifler dans son propre établissement, venait d'asséner son poing grassouillet à l'arrière du crâne de la pauvre souris.

La tatoueuse s'en voulait immédiatement, trop focalisée sur elle, elle avait perdu de vu la potentielle menace qu'il représentait et avait permit ce qui venait de se produire. Immobile, elle fixait Rachelle à ses pieds et l'enjambait, visage neutre pour se rapprocher du marchand qui réitérait sa proposition fallacieuse. Lorsqu'elle relevait le visage vers lui, ses yeux brillaient d'une lueur trahissant sa nature de mage.

_ " J'ai été cet enfant sans avenir, j'ai été cette recrue optimiste... N'espère rien de moins que la honte et la souffrance de ma part. "

Le vent se levait subitement en tornade dans la boutique, les entourant tous les trois sans leur causer de dommage. Par contre, il ravageait l'échoppe tout autant que les marchandises. Les fenêtres se brisaient subitement dans un énorme fracas. Les fleurs se dispersèrent aux quatre vents, couvrant la place et les environs. Tout le mobilier se fracassait contre les murs. Et le regard surnaturel de la tatoueuse ne délogeait pas de celui du marchand, terrorisé. Il avait bien entendu l'oncle de cette dernière parler de ces talents mais il n'aurait jamais pensé qu'elle puisse être si puissante et avoir si peu de retenue pour lancer pareille tornade en pleine ville... Aussi subitement que la tempête s'était déchaînée, elle s'éteignit.

Marchand_ " Tu as tout détruit... " Il semblait totalement désorienté, abasourdit par ce qui venait de se passer mais si le vent était retombé, les iris allumées de la lueur blanche ne se désarrimaient pas de lui. La main de la jeune femme se refermait sur son col et elle le plaquait durement au mur, se glissant à quelques centimètres à peine de son visage pour lui souffler un ultime avertissement.

_ " Je te conseille de te faire discret à l'avenir... Si tu veux en conserver un. "

Elle le relâchait et il s'affaissait contre le mur, ses yeux exorbités ne lâchant pas celle qui se détournait pour parler à l'hybride au sol.

_ " Lève toi et récupère l'argent du petit. Tu en as vu d'autres et tu en verras des pires. Relève toi. Ne cède jamais à la faiblesse sinon abandonne dès maintenant. "

Elle savait qu'elle se montrait dure avec elle mais il valait mieux que ce soit ici et maintenant que sous la lame d'un ennemi, ou pire, d'un allié corrompus, que la souris en face l'expérience. La tatoueuse l'abandonnait, sortant de la boutique pour l'attendre à quelques pas de l'entrée dans la rue, guettant ce qu'elle ferait, ce qu'elle dirait.

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