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Súrin Adamanti
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Súrin Adamanti
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Somnolant à moitié, la tête de Súrin ballotait au rythme des cahots sur la route. Un rebond plus fort que les autres lui fit ouvrir les yeux et elle plaça une main sur son ventre, luttant contre la nausée qui montait. Son teint de papier mâché était dissimulé dans les ombres du fiacre mais Firo en face d'elle ne nourrissait pas de doute sur l'état de l'Adamanti. « Pourquoi prendre la peine d'entreprendre un tel voyage si cela vous rend malade ? » Elle ne répondit pas tout de suite, craignant qu'autre chose que des mots ne franchisse ses lèvres craquelées. D'un geste tremblant, elle repoussa le petit rideau qui dissimulait l'ouverture. Liberty s'étirait à l'extérieur et Súrin resta un moment fascinée devant le paysage inhabituel qui s'offrait à elle, aux odeurs qui montaient jusqu'à ses narines. En trois cent ans, jamais elle n'avait quitté la Fédération, n'en voyant pas l'utilité ni n'en ressentant le besoin. Maël lui suffisait, cité blanche magnifique où le pouvoir de sa famille étendait ses tentacules. Jusqu'à il y a peu en tout cas. Son visage s'assombrit. Le regard toujours rivé au dehors, elle articula en réponse à son garde du corps. « Parce que le voyage en lui-même fait partie de mon évasion. Ce n'est pas pour cette cité que je suis partie. Maintenant tais-toi. » La première phase de terreur passée, sa chambre tout comme sa ville natale lui avait parue étouffante. Terrorisée par le bruit froissé de l'envol d'une colombe, ou par les ombres dans les ruelles en fin de journée, Súrin avait choisi la fuite. Pour se reconstruire, il lui fallait se tenir loin de ses démons et à son retour, elle les brûlerait tous. Elle se passa une main sur son front humide de sueur glacée et frémit. Ce n'était pas uniquement ses peurs ni l'inconfort du voyage qui la mettait dans cet état.

« Où dites-vous que je peux le trouver ? » Elle avait la voix pâteuse, endormie par les effets des opiacés. La réponse lui fut murmurée par l'homme en face d'elle. Lorsqu'elle était apparue dans la boutique, elle n'avait pas eu besoin d'ouvrir la bouche pour qu'il devine la nature de son mal. Après s'être assuré qu'elle pouvait payer, il avait soulagé la migraine qu'elle avait prétendu avoir en lui distribuant quelques graines de sa composition. Sans attendre, et ignorant le regard désapprobateur de Firo, Súrin les avait avalés. Rapidement, elle était redevenue maîtresse d'elle-même, bien qu'une mollesse dans ses gestes trahisse les substances consommées. Au cours de la discussion qui avait suivi, le vendeur avait évoqué le nom de Soren, un chimiste dont la réputation se bâtissait dans l'ombre, après quelques déboires publiques. « Mmh. » Elle se tourna vers son garde du corps, qui se renfrogna avant d'exhaler un soupir. Il n'avait pas le choix. Le serment qui le liait à l'Elfe dépassait les simples fonctions de garde du corps. Elle lui achetait son silence et son obéissance.

Súrin referma les pans de sa capeline céruléenne sur elle, frissonnant dans le soir qui se profilait à l'horizon. Détachés, sa chevelure cendrée ruisselait librement dans son dos et sur ses épaules. « Reste ici. Tu n'as qu'à aller te balader et profiter d'un peu de temps libre. » Elle lut du reproche plutôt que de la gratitude dans les yeux du roux et elle fronça les sourcils, agacée. « Je peux me débrouiller toute seule, je ne suis pas une enfant. Et j'en ai assez de sentir ta respiration sur ma nuque, tu m'ennuies. » Puis, sans lui accorder un autre regard, elle pénétra dans l'allée jusqu'à la porte correspondant à la description qui lui avait été donnée. Elle frappa une fois et patienta sereinement. Lorsque la porte s'ouvrit, elle retourna une expression indéchiffrable à l'homme qui venait de lui ouvrir. « Bonsoir. Votre nom est venu jusqu'à moi. Puis-je entrer ? » Sans attendre, elle pénétra en terrain conquis à l'intérieur, avec l'aisance de ceux devant qui on ne ferme pas la porte. Ignorant un instant le Républicain pour étudier les lieux, elle fit un tour sur elle-même, ses bottines claquant sur le plancher. Ses lèvres se soudèrent sans un commentaire mais son sourcil s'arqua imperceptiblement. Finalement, son observation se riva sur l'homme aux yeux dorés. Sa main gantée se tendit vers lui. « Enchantée. Je me nomme Súrin. » Elle préféra taire son nom de famille, jugeant qu'elle avait davantage à perdre que lui s'ils décidaient de livrer leurs identités dans des oreilles trop curieuses. « On m'a parlé de vous en bien, sur vos fabrications audacieuses. »

Message I
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Soren Goldheart
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Un souffle. Le nuage de fumée se propage dans la pièce dont le silence est devenu assourdissant. L'air embrumé en est presque étouffant.
Un deuxième souffle. Le produit consommé, le mégot est écrasé sans ménagement dans son cendrier où il en traîne déjà deux ou trois. Un soupir se fait entendre. Dans combien de temps elle arrive, déjà ? N'ayant personne à qui adresser cette question, elle demeure dans un coin de l'esprit tandis que les yeux parcourent le document tenu dans une main lâche et fatiguée. Les lignes semblent s'entremêler entre elles tant les paupières se sont alourdies ces dernières heures. Devis pour l'implantation d'une boutique Good Omens dans les quartiers Dorés, accord de partenariat commercial avec un commerçant d'Ikusa, partenariat avec un académicien de Maël... Il les épluche, ces derniers temps, ce genre de merdasses griffonnées sur des parchemins au papier tantôt beau, propre et lisse, tantôt torche-cul mal écrit. C'est sûrement ce à quoi il devait s'attendre il y a quelques mois en se décidant à créer une compagnie, mais être entrepreneur est un état d'esprit qui demande investissement par le corps, l'âme, la sueur et les efforts faramineux. Tout se bâtit lentement ; en fait, tout est toujours affreusement lent. Un seul homme ne peut faire basculer son propre destin en quelques mois alors qu'il s'est lui-même embourbé jusqu'au cou d'emmerdes aussi diverses que sépulcrales, côtoyant la mort, l'y faisant penser, l'y amenant.

L'ange attend une certaine Súrin. Il semble que celle qui vient aujourd'hui est une héritière noble gérante d'une bibliothèque familiale d'une famille fort fortunée. Rien de plus à noter, si ce n'est qu'ils sont des elfes, et que cette race-là, Soren leur trouve la qualité commune d'être épris d'eux-mêmes et extrêmement fiers alors même que plusieurs lignées mordent la poussière et traînent des boulets aux pieds. Le docteur a la puce à l'oreille ; le fait est que cette-dite personne prend le temps de se déplacer jusqu'à Liberty pour rencontrer le docteur en alchimie, alors même que Maël doit certainement en regorger. Il n'y a pas énormément de réflexion à mener pour plus ou moins saisir la raison d'un tel voyage.

C'est une bien jolie boutique qu'il a choisie pour l'accueillir ; une de celle que sa collaboratrice Fleming a racheté afin d'y établir une pharmacie couplée d'un cabinet médical, permettant ainsi de préparer des traitements sur-mesure et instantanés après le ciblage des besoins du patient. Un médecin travaillera ici, ainsi que deux ou trois apothicaire. Ce n'est pas Soren qui s'occupe de ces recrutements ; il s'en fiche bien des tronches qui vont bosser en bas pour lui. Tant qu'ils ne sont pas trop et qu'il possède ses personnes sûres pour surveiller, il n'a pas besoin d'en savoir plus. L'endroit est certes, pas tout à fait en place, mais le jeune homme s'est dit que cela fera office de vitrine attrayante. Une noble maëlienne, voilà de quoi faciliter ses partenariats et sa probable implémentation dans une terre si lointaine.

Un fiacre s'arrête devant la porte. L'ange est tiré de la lecture et relève la tête, les yeux décorés d'épaisses cernes. A peine a-t-il le temps de décoller son arrière-train de la table sur laquelle il était demi-assis qu'un coup retentit sur la porte boisée. D'un pas traînant, il vient l'ouvrir sur un visage au moins aussi ravagé par la fatigue que le sien, les yeux comme des cocards, d'un bleu livide. L'elfette qui lui fait face a un air maladif dérangeant et une attitude fort déplaisante quand elle se permet d'entrer à peine le salut est rendu. Leur corps s'effleure presque tant Soren ne daigne pas se pousser ; il n'aime pas quand autrui prend l'initiative. C'est lui qui contrôle, surtout dans ses propres lieux.

La demoiselle aux cheveux nacrés se retourne enfin vers lui après une petite exploration de la pièce, se présentant. Son visage souffreteux a du charme, bien qu'on pourrait croire qu'un souffle de vent en viendrait briser la structure.

"Je connaissais déjà votre nom, Súrin." Tout en saisissant sa main qu'il serre avec une gracieuse délicatesse, il lui adresse un sourire qui se veut agréable. "Il n'est pas courant qu'une habitante de Shoumei vienne jusqu'à moi. Je prends la peine dans ces cas-là de me renseigner un minimum."

Il se décide enfin à poser sa pile de documents sur le côté. Il ne s'est même pas rendu compte qu'il est allé ouvrir la porte avec tout ceci en mains ; la fatigue est une chappe de plomb et d'acier fondus sur son esprit.

"Je suis Soren Kai. Mais je ne vous apprends rien, je suppose ?" Il hausse un sourcil, de la même manière qu'elle l'a fait, puis croise les bras. "Comme je l'ai dit tout à l'heure, un tel voyage n'est pas commun. Vous devez me savoir subversif parmi mes collègues autrement plus réputés que moi mais bien plus pusillanimes dans leurs méthodes. Aussi permettez-moi de cibler directement la raison de votre venue, afin que ni vous ni moi ne perdions notre temps. Les heures qui défilent me donnent des frissons d'effroi."

L'ange quitte son air avenant pour faire quelques pas vers elle ; finalement, il passe à côté, fait mine d'observer le premier rayon de potions installé, le reste encore dans des cartons à ses pieds. L'air pensif, il croise les mains derrière son dos.

"Êtes-vous ici à la recherche d'un remède innovant pour guérir ce mal qui vous donne cet air aussi blâfard que morbide, ou cherchez-vous à ajouter une saveur à une vie qui s'avère trop pénible à vivre ?"

Bien que joliment tourné, le fond demeure direct et il en a conscience. Il ne connaît guère assez de cette personne pour savoir quoi lui proposer, mais il n'a pas d'énergie à perdre à tergiverser : qu'est-ce qu'elle sait de lui ? Pour quoi vient-elle ? Les activités officielles ou le marché noir ?

"M'est d'avis que la deuxième option est la bonne."

Il avait presque murmuré cela. Il la regarde en biais, à moitié retourné, une petite lueur de jugement moqueuse brillant au fond des yeux.

Súrin Adamanti
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Súrin masqua sa surprise derrière un sourire de circonstance. Voilà qui était réglé pour l'anonymat dont elle croyait pouvoir bénéficier à Liberty. Ici comme à Maël, les informations étaient le véritable nerf de la guerre. Ce constat, couplé au fait de ne pas avoir su l'anticiper, blanchirent la ligne serrée de sa bouche de contrariété. Il n'était pas prévu qu'il en sache autant sur elle, quand elle-même n'avait eu que des bribes d'écho à son sujet, plus ou moins invraisemblables. En étant la victime elle-même à Shoumei, l'Adamanti était familière des on-dit. Démêler le vrai du faux était une tâche un peu trop ardue pour les beaux yeux de celui qui n'était au fond qu'un inconnu. Cela étant, elle savait qu'il y avait souvent une part de vérité dans les rumeurs et si la moitié de ce qu'elle avait entendu était vrai, l'alchimiste l'intriguait suffisamment pour qu'elle se donne la peine de le rencontrer.
Après quelques minutes, sa première impression se précisait et l'Elfe se rassénéra. Ce n'était qu'un jeune coq arrogant, un peu trop conscient de l'aura magnétique qu'il dégageait. Même les cernes soulignant ses iris dorées n'arrivaient pas à dénaturer ce charme insolent. Mais elle en avait vu d'autres, et il était impératif d'établir la hiérarchie de leurs rapports dès le départ. En tant que cliente, elle ne tolérerait pas un manque de respect de sa part et elle craignait qu'en se montrant faible au lieu de ferme, il n'envisage la possibilité de profiter de son statut d'étrangère pour lui extorquer son or. Aussi, elle croisa les bras sur sa poitrine, ses doigts effilés pianotant légèrement sur son bras et déclara d'un ton doucereux. « Je n'arrive pas à déterminer si vous souhaitez faire étalage de votre intelligence en me révélant que vous avez les moyens d'en apprendre autant sur moi ou si vous êtes naturellement méfiant de quiconque cherchant à vous approcher. À moins que ce ne soit un incongru mélange des deux ? » Elle émit une petite exclamation moqueuse mais le regard qu'elle riva sur lui n'avait rien d'amusé. « Dans le premier cas, personne n'aime les prétentieux, Soren. Je peux vous appeler Soren ? Et, si je puis me permettre, il n'est pas très intelligent de montrer tout son jeu dès le début. Et dans le second cas, ma foi, j'espère pouvoir vous rassurer dès maintenant sur mes intentions, qui ne sont nullement de vous nuire, mais plutôt de profiter de vos compétences dans un domaine qui m'intéresse tout particulièrement. »
L'Elfe s'interdit de reculer en le voyant s'approcher à la suite de sa tirade. Ce qui était certain désormais, c'est qu'il éveillait en elle un besoin urgent de le remettre à sa place ; il la déstabilisait en évoluant en dehors des sentiers battus et elle soupçonnait que ce soit délibéré pour prendre l'ascendant sur elle. Muette dans son choc, elle ne savait pas si elle faisait face à un charlatan qui se jouait d'elle ou s'il était quelque sorte d'hurluberlu qui ne se pliait pas aux règles usuelles, tel un garçon qui aurait trop entendu sa mère lui répéter ô combien il était spécial et talentueux et aurait fini par le croire. « Vous traitez toujours ainsi votre clientèle ? » S'offusqua-t-elle finalement. La voix teintée de mépris, elle enchaîna en ignorant le tableau grossier qu'il avait dressé de ce qu'elle était venue chercher. « Je regrette de vous faire perdre votre temps si précieux. J'avais cru que vous auriez à cœur que vos produits soient appréciés dans tout le Sekai. Ou bien est-ce quelqu'un d'autre qui s'occupe de gérer l'aspect commercial et vous ne seriez alors que... Quoi ? » Elle fit mine de réfléchir avant de lever un index victorieux. « Une sorte de savant fou qui s'amuse avec ses petites poudres pour impressionner les plus crédules ? » Elle eut un petit rire méprisant. Evidemment que c'était cela. Confortée dans son idée, ce fut elle qui s'avança vers lui, le défiant dans son propre environnement. Il était plus grand qu'elle, mais pas de beaucoup et Súrin avait l'habitude d'avoir des géants sous ses ordres. Il ne lui faisait pas peur et puisqu'il ne voulait pas jouer selon les règles qu'elle maîtrisait, elle n'allait pas prendre de gants avec cette parodie de docteur qui insultait ses clients à peine quelques minutes après les avoir rencontrés. « Vous vous accordez trop de crédit. » Asséna-t-elle sans aménité. « Vous pensez que vos clients vont venir vous supplier de leur vendre ce que vous fabriquez ? De ce que j'ai cru comprendre, vous n'êtes encore qu'un débutant qui a déjà sévèrement trébuché par le passé. L'inexpérience peut vous être fatale avec une attitude comme la votre. En tant que cliente habituée de ce milieu, laissez-moi vous donner quelques conseils bien que vous ne les méritiez pas. C'est en chérissant vos premiers clients que vous vous emparerez de ce marché et que votre activité sera florissante. Ce que vous vendez, vous ne pouvez pas le vendre comme on vendrait un morceau de viande. Vous devez gagner la confiance de vos consommateurs, établir une relation pérenne. Vous n'êtes pas le seul à prétendre révolutionner le monde en trouvant des remèdes miracles et ce serait une bêtise de le croire. Personne ne vous a attendu pour ajouter une saveur à nos pénibles vies. » Conclut-elle en reprenant les mots de Soren. Elle reprit son souffle et recula. Son déplaisir se dirigeait tout autant vers lui qui avait fissuré le vernis de ses manières qu'envers elle-même pour s'être emportée si facilement, comme s'il avait eu le don de toucher du doigt exactement ce qui portait sur ses nerfs. Ses émotions recomposées, Súrin remit derrière ses oreilles quelques mèches qui s'en était échappées. « Maintenant que les choses sont claires entre nous, je souhaiterai voir ce produit qui a enflé votre fierté au point de vous comporter de façon aussi insupportable et qui puisse justifier un tel manque de professionnalisme. »

Message II
Ca a dérapé dès le second post, on est mal 8D
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Soren Goldheart
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Soren cligne trois fois des yeux. Deux fois pour, effectivement, éviter qu'ils ne s'assèchent plus que de raison devant l'aridité désertique de l'esprit de l'elfette, une fois pour encaisser tous ses conseils malvenus sur son habituel comportement débridé. Mon dieu, qu'elle est chiante, se laisse-t-il penser en hochant la tête, la mine sans convictions. Il l'observe d'un oeil distrait, ennuyé, buté exécuter une scène digne des théâtres bourgeois, les gestes et le ton de voix restituant une pièce jouée maintes et maintes fois devant de probables nombreux spectateurs.

"Je suis méfiant, Súrin. Je ne connais pas grand chose de vous et votre nom ne me sert à rien, tout comme votre belle parole prononcée par une bouche aux lèvres aussi sèches et mortes qu'une rose qu'on aurait regarder fâner." Sa voix est calme, douce, en parfait contraste avec ses mots. Pourtant, aucune animosité ne se dégage de lui. "Les gens ont-ils eu la patience de supporter des siècles durant votre condescendance ?" Il secoue la tête. Pas moi. "Pardonnez-moi, je ne saisis pas le mépris qui se dégage de votre frêle personne quand je n'ai fait que souligner des évidences physionomiques. J'ai besoin de connaître vos intentions, je pose les questions évidentes et sans détour, vous m'en voyez navré de briser le protocole. Nous n'avons pas grandi dans les mêmes cours. Chez moi, il a fallu être efficace pour continuer d'exister."

Il s'éloigne d'elle de quelques pas, en profitant pour lui-même se promener d'un pas lent dans sa propre boutique. Il avait un sourire douceureux collé aux lèvres.

"Je ne pensais pas que mes petites répliques moqueuses vous froisseraient autant !" L'ange en rit presque. "Oui, je suis un savant fou ! On appelle souvent comme ça les chercheurs aux idées novatrices qui ne sont pas des lavettes. Je délègue les aspects plus barbants aux autres, seules les personnalités possédant assez d'esprit pour se protéger de l'irrévérence m'intéressent."

Oh. La voilà qui s'approche. Soren fait volte-face pour la zieuter de ses quelques centimètres d'altitude supplémentaire. Elle a du cran, au moins. Il pourrait la chiffonner maintenant et sur place, probablement sans trop craindre beaucoup de représailles. Non, quel gâchis. Il chasse ses pensées les plus impulsives et se contente de lever un sourcil surpris devant le petit discours méthodique sur le rapport client - fournisseur qu'il lui sert. T'es vraiment une petite emmerdeuse.

"J'ai déjà mes clients, Melle Súrin. Ce sont vos probables siècles d'insipide existence qui vous permettent de juger ma prétendue inexpérience ?" Il s'esclaffe. "Vous parlez à quelqu'un qui a au moins dix fois moins votre âge, dix fois plus de manières de se faire une place dans ce monde que vous. Où serez-vous dans trois cents ans ? Où serais-je ? Certainement au-delà de votre manque d'ambition qui en est nauséeux par son immensité. Vous n'allez certainement pas m'apprendre à chérir ceux qui se rangent à mes côtés, sinon comment serais-je sorti de mes déboires et à la tête d'une compagnie pharmaceutique qui règne sur la capitale ? Pensez à prendre de plus profondes inspirations la prochaine fois que vous essayerez de remettre quelqu'un à sa place, surtout pour débiter des arguments aussi vaseux que coincés dans une idéologie bourgeoise immangeable depuis toujours selon moi."

La voir reprendre son souffle lui donne encore plus envie de la tordre. Non, il n'est pas en colère : il est amusé, profondément diverti.

"Pardonnez mes propos, Melle. Quelqu'un vous a-t-il déjà fait face ? Cela n'a pas l'air d'être commun au vu de votre tête." Il reprend une distance un peu plus convenable, joignant ses mains. "Cessons les attaques personnelles. Vous avez du caractère et du verbe, vous êtes même parvenue à me faire sentir..." Il se touche la poitrine. "... outré !" Souriant. "L'espace de quelques secondes. Oublions cela. Je considère là que ce n'était qu'une présentation d'une autre forme."

Non, il n'aimerait pas qu'elle parte. Il ne la laisserait de toute façon pas claquer la porte ; elle lui plaisait, cette petite créature chétive et malade.

"Plusieurs produits enflent ma fierté. Je vais partir du principe que je suis incapable de guérir les fiertés fragiles..." Il se pince les lèvres. "Pardon, c'est plus fort que moi. Je disais..." Faisant quelques pas,  l'ange se dirige vers le rideau qui sépare la salle principale de l'arrière-boutique. "J'ai plusieurs produits en stock. Des dérivés de codéines, des opiacés plus ou moins forts, des antalgiques et anti-inflammatoires de dernière génération." Il se retourne. "Cependant, si vous souhaitez me prêter quelques minutes supplémentaires d'efforts pour me supporter, je peux vous montrer ce que j'ai mis au point ces dernières années pour des actions plus axées côté cérébral."

L'ange ouvre le rideau, l'air à nouveau avenant et agréable. Il a encore trop peur des oreilles indiscrètes.

"Mais je ne préfère pas le montrer ici, comprenez-vous ?" De ses yeux dorés, il fixe l'elfe aux traits encore contrariés. "Après vous. Laissez-moi vous prouver que ce long voyage en vaut la peine."

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Voilà où son obsession pour les drogues la menait, constata-t-elle avec fatalisme ; à devoir écouter d'irrévérencieux jeunes cloportes débiter des inepties parfaitement inadaptées et grossières comme un ivrogne alignerait les verres devant lui. Comme sa colère décroissait peu à peu, elle préféra garder le silence, se contentant de le foudroyer du regard tandis qu'il persistait à s'attirer son ire par ses insultes sucrées. Que cherchait-il au juste ? La pousser à se jeter sur lui pour lui arracher les yeux ? L'image était plaisante mais Súrin n'était pas une sauvage, et elle avait assez de manières pour deux, puisqu'il avait décidé de se comporter comme un gamin des rues.
Elle regrettait s'être laissée prendre au jeu de ses provocations car c'était ce que c'était. Elle avait face à elle un jeune homme désinvolte qui découvrait sa place dans ce vaste monde et gonflait son ego à l'aide de petites saillies spirituelles qui devaient certainement impressionner sa petite cour d'amis, mais qui n'évoquaient à Súrin qu'un homme qui n'était finalement jamais réellement sorti de l'adolescence. Il ne lui inspirait pas confiance pour la suite et elle envisagea un instant de se contenter de quitter la boutique sans un mot de plus. Cette option avait le goût de la défaite pour la joute qui se jouait entre eux.
Mielleuse, elle hocha la tête. « Faisons cela. Nous ne sommes pas partis du bon pied, j'en conviens. » Arracher cette réponse de sa poitrine était presque une souffrance physique après la tirade qu'il lui avait servie, mais y réagir aurait été le conforter dans l'idée qu'il se faisait de lui-même. Elle ne lui ferait pas le plaisir d'entretenir cette détestable personnalité. « Cependant, laissez-moi être juge de savoir si ce succès est mérité ou si vous avez simplement joué de chance en montant votre petite affaire. Après tout, je ne suis qu'une étrangère, vous pourriez me dire n'importe quoi, je serai incapable de savoir si c'est vrai ou non. Je m'en remet donc à mon propre corps pour déterminer si oui ou non, votre réputation est justifiée. » En réalité, elle ne doutait pas ou peu de la qualité de ses produits. Si son nom était venu jusqu'à elle, c'était une preuve irréfutable qu'il faisait partie des meilleurs. Mais l'admettre après l'échange qu'ils venaient d'avoir n'était pas envisageable, ses doigts la démangeaient trop de venir s'abattre sur le visage de l'alchimiste.
« Vous ne cessez donc jamais. » Persifla l'Adamanti. Elle commençait à mieux le cerner. Si elle passait outre ses ripostes, ils pourraient peut-être arriver à s'entendre. C'était une éventualité ténue, à laquelle Súrin elle-même ne croyait pas. Si elle n'avait pas été si curieuse, elle aurait déjà tourné le dos à ce malotru. « J'en viens à me demander comment votre tête tient encore sur vos épaules. » Commenta-t-elle avant de le suivre jusqu'à l'arrière-boutique. En passant devant lui, elle s'arrêta, le considérant un instant d'un air pensif. Argumenter avec lui avait été inutile et ne lui avait apporté que des nœuds de nerfs douloureux entre ses épaules crispées. Elle devait se montrer la plus adulte des deux, bien qu'il eut été le premier à proposer une trêve. Mais dans sa mauvaise foi, l'Elfe aimait à penser que c'était elle qui, en faisant preuve de maturité, saurait dompter son esprit récalcitrant pour l'amener à se comporter avec elle comme il se devait. Elle ne le demandait pas obséquieux ni à genoux à ses pieds - même si cette vision ne lui aurait pas déplu - mais uniquement de la traiter selon son rang, avec les égards qui lui étaient dus. « Vous ne cessez d'attiser ma curiosité avec votre assurance inébranlable. Impressionnez-moi. Je suis venue pour cela après tout, pas pour me chamailler avec vous comme lorsque j'étais une enfant. » Un sourire éclot sur ses lèvres, le premier qui n'était pas gâché par le mépris, comme une offrande de paix.
Une fois dans la nouvelle pièce, elle l'inspecta sommairement en détachant sa capeline pour la déposer soigneusement sur le dossier d'une chaise, suivis de ses gants ; révélant en dessous une robe en satin ivoire qui lui montait jusqu'au menton, fermée par de petits boutons nacrés sur sa nuque. Elle humait avec intérêt l'odeur caractéristique des substances, son odorat exercé en reconnaissant certaines. Sa main s'empara d'une fiole au hasard dont elle étudia l'étiquette avant d'en faire tournoyer le contenu d'un mouvement du poignet. Ses yeux suivirent le mouvement hypnotique du liquide. « C'est donc ici que vous bravez les interdits. Cet endroit me donne envie de dénicher tous les secrets qui s'y trouvent. » Murmura-t-elle rêveusement. « Auriez-vous dans ces richesses quelque chose qui soit capable de me faire oublier votre comportement exécrable ? » Mais la pique était adoucie par une voix posée et légèrement malicieuse. « Mon voyage a été long, comme vous l'avez souligné. Et suivi de notre charmante conversation, j'ai rarement autant ressenti le besoin de me détendre. » Sans parler du traumatisme qu'elle avait vécu à Maël, Súrin était prête à se noyer dans à peu près tout pour oublier les récents événements.

Message III
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La joute verbale terminée, la tension semble être redescendue. Tout du moins, Soren sait apprécier la voix douceureuse qu'a pris l'elfe et bien qu'il voit parfaitement clair dans son jeu, à savoir "je ferme ma gueule comme ça tu me feras plus chier" - compréhensible, bien que l'ange n'aurait jamais fait de même - il sourit à la réplique suivante. Elle se dit confiante en son corps ? Sûrement est-elle loin d'imaginer ce que stocke Soren ici ; tout dégagera quand la boutique ouvrira, mais il convient de souligner qu'elle sert beaucoup d'entrepôt fourre-tout en attendant, les potions et médicaments mélangés en vrac dans les cartons, l'atelier d'alchimie en désordre, des béchers, tubes à essais et entonnoirs posés ici et là.

Au sifflement réprobateur, il glousse presque.

"Vous savez, je me demande la même chose." Il recule légèrement la tête vers l'arrière dans une mimique interrogatrice. "En même temps, ça serait trop con de trancher une si belle tête."

Hop, un peu d'auto-complimentation, ça fait jamais de mal. Non franchement ? Comment il peut être encore en vie après avoir eu des problèmes avec la justice, avec des mafieux, avec des camés ? Tout ce qu'il sait, c'est qu'il compte bien garder cette caboche brochée à son cou tatoué le millénaire d'existence qu'il a à vivre, ou au moins suffisamment de siècles pour s'assurer de laisser sa marque dans ce monde. Hors de question de mourir sans avoir marquer l'univers de son insupportable présence angélique.

Elle s'arrête pour le reluquer, puis glisse une petite locution avec un charmant sourire.

"Vous êtes autrement plus jolie en souriant bêtement. Je vous en prie, continuez."

Sa réplique est joueuse. Se chamailler comme des gamins ? Lui, il adore. Son enfant intérieur n'est jamais vraiment mort, il n'a de toute façon jamais vraiment eu la chance d'exister. C'est comme s'il était né adulte, qu'il avait dû se comporter comme tel dès son plus jeune âge. Il n'y a au fond de lui que ce petit Soren Raziel, de son nom complet, qui saisit chacune des opportunités possibles pour provoquer autrui, faire réagir et se délecter lorsqu'ils l'adorent ou le détestent ; au final, peu importe ! Ca le fait exister, c'est tout ce qui compte.

Il la regarde passer devant lui, note le satin brillant de sa robe. Elle respire le luxe quand lui s'est vêtu le plus simplement possible, à savoir un haut à manches longues et col roulé noir et une chemisette transparente blanche aux motifs caligraphiques sombres dans le dos. Peut-être avait-il joué un peu osé ce soir en ayant opté pour un pantalon taillé sur-mesure d'un tissu de grande qualité dont la couleur haussait entre doré et corail et des chaussures moins dignes d'un rat de labo ou explorateur des plus beaux égoûts républicains - il faut dire, il les aime trop ses bottes en cuir noir... mais elles ont du vécu et il a la flemme d'en racheter. Mais bon, en toute honnêteté, Soren a un sens du style novateur mais tout à fait viable, juste un peu décalé et toujours comfortable à porter. Il s'en fout du regard des autres, ça doit coller à son mode de vie.

"Oh, j'ai certainement ce qu'il vous faut..." Il s'est rapproché, puis d'un mouvement de main lest, lui a retiré la fiole qu'elle remuait. ".. mais ça, ça va vous causer une mort par rupture d'amnévrisme." Arrête de toucher à mes produits comme ça. Il accepte la petite pique, visage agréable. "Ne touchez à rien, je suis là pour m'occuper de vous après tout, non ?"

Le besoin de se détendre, donc à priori rien d'excitant. Quel dommage ! Il aurait tant aimer la voir jubiler... Plus tard, peut-être ? Oui, sûrement. Il ne va pas la laisser s'échapper sans efforts après toute la petite scène extrêmement enquiquinante qu'elle lui a tapé. Alors, l'air distrait, il fait mine de regarder l'étagère devant lui en sachant pertinemment que ce qu'il cherche ne s'y trouve pas. Réfléchissons. Elle veut un downer, mais je suis plutôt un spécialiste des uppers. Quel intérêt de planer et d'être contemplatif quand on peut être stimulé et hyperactif, d'une productivité sans faille ? Enfin, lui permettre de s'apaiser offrira sûrement de mieux profiter d'un stimulant ensuite ; elle a l'air d'être une habituée des downers, après tout.

"Cela vous parle-t-il si je vous propose de vous détendre mais également de vous amuser ? La vie a l'air d'avoir été ennuyeuse pour vous, et je suis plutôt un amateur de... disons, créations euphorisantes. Les choses qui nous ouvrent un peu la vision sur une réalité plus édulcorée du monde." Il prend une fiole en main ainsi qu'un petit sachet blanc. "On a créé quelque chose avec ma collègue chimiste sous la supervision d'un chercheur histologique. Ca s'appelle du fentanyl. Excellent analgésique contre les douleurs les plus récalcitrantes, mais un peu assommant. Un dérivé des probables opioïdes habituels que vous prenez." Il lui jette un coup d'oeil. "Tout du moins est-ce votre état physique qui me le signale. Ca sera donc en petite dose." Il lève alors le doigt. "Mais je peux rendre ça plus intéressant et tolérable en y ajoutant un solvant composé d'éphédrine. On allie détente avec... Mmh, disons une petite touche stimulante."

Est-ce que tout ça lui parle ? Non, bien sûr que non. Donc sans attendre, il déballe le sachet, le déverse dans la fiole qu'il débouche de son bouchon cristallin et tourne un peu le tout. L'odeur, acide, lui signale que la composition n'est pas encore prête à la consommation par boisson ou voie nasale, au contraire de sa caractéristique lacrimosa, qu'il garde précieusement pour la fin. Alors il commence à mettre des gants, d'un geste délicat, puis saisit une petite seringue dont la finesse de l'aiguille percerait probablement sans problème la fragile peau pâle de l'elfette.

"Malheureusement, nous n'avons pas encore rendu le goût du fentanyl très tolérable."

Il se retourne tranquillement vers elle, fiole dans une main gantée, seringue dans l'autre. Il s'approche de quelques pas, puis continue de sa caractéristique voix douce, presque berçante :

"M'autorisez-vous à vous l'injecter par voie intraveineuse ?" Un petit clin d'oeil, moqueur mais dépourvu de mauvaises intentions. "Promis, je pique bien. Je ne saurais abîmer une peau cristalline comme la vôtre."

Súrin Adamanti
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Súrin Adamanti
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« Un poison comme un autre. » Commenta Súrin sans s'émouvoir. Dans l'antre d'un chimiste, c'est exactement ce qu'elle s'attendait à trouver. C'était pour cela qu'elle venait, trouver le poison parfait pour soulager ses maux. Un mal pour un bien. Consumer sa vie pour mieux la savourer. « Vous me surprenez. J'aurai plutôt parié pour que vous me laissiez l'essayer afin d'être débarrassé de ma présence qui vous fait perdre tant de temps. Le venin de vos propos ne serait-il qu'un vernis pour cacher un bon fond ? » Elle sourit. « Mais loin de moi l'idée de vous prêter de mauvaises intentions, bien entendu. »

Sans demander l'autorisation, elle prit place dans un fauteuil, un air vaguement ennuyé sur le visage en l'écoutant faire son petit exposé. « Vous parlez beaucoup pour quelqu'un qui se prétend efficace. Donnez-moi ce que je veux, je ne demande pas l'historique de votre confection ou le résumé de vos activités matinales. » Soupira-t-elle. Manifestement, l'impatience de Soren était contagieuse, ou peut-être était-ce l'expression de son addiction qui s'exprimait. L'Elfe appuya nonchalamment sa tempe contre deux doigts et haussa un sourcil. « Donc votre fentanyl va me détendre mais aussi me donner un boost d'énergie ? » Elle laissa au silence le soin de répondre à sa question rhétorique et éclata d'un rire sec. « Vous ne faites jamais ce qu'on vous demande, je me trompe ? » Nul doute qu'il faisait partie de ces agaçants individus qui répondaient à tout par non, par pur réflexe et besoin irrépressible de contrarier leur interlocuteur. Remise de son hilarité, elle inclina sobrement la tête. « Soit. Après tout, je vous ai demandé de m'impressionner et vous ne me surprendriez pas en accédant simplement à ma requête. »

Súrin fit sauter les boutons nacrés de sa manche, dénudant son bras jusqu'au coude avant de lever son regard bleuté jusqu'à l'alchimiste. Elle ne s'attendait pas à le voir réagir aux marbrures violacées couturant la peau translucide de l'intérieur de son coude, sa fonction ayant dû lui faire rencontrer des cas bien pires que le sien. « Vous vous en doutez, ce n'est pas ce que je préfère. C'est un véritable carnage esthétique et c'est délicat à expliquer à son entourage. » De fait, elle prenait soin d'être nue uniquement lorsqu'elle était seule. Quant à ses amants, disons qu'ils étaient souvent trop distraits pour s'en apercevoir.

Elle tendit le bras devant elle et attendit, la bouche sèche. Non sans raison, elle ne parvenait pas à lui accorder une totale confiance. Son regard erra sur la pièce encombrée avant de s'arrêter sur Soren. Il paraissait sûr de lui mais tous les génies l'étaient et les épaisses demi-lunes sombres sous ses yeux suggéraient un esprit aussi troublé que le sien, qui ne pouvait être expliqué uniquement par un labeur acharné. Au contact de la morsure glacée de l'aiguille sur son épiderme, elle bloqua subitement son poignet, scrutant les pupilles singulières du docteur. « Vous ne chercheriez pas à me tuer, n'est-ce pas ? » Elle avait pris soin de ne pas prendre un ton menaçant, certaine que cela l'aurait au contraire stimulé à le faire. Il ne fallait pas être particulièrement intelligent pour comprendre qu'il ne l'appréciait pas, et elle ne lui en tenait pas rigueur après les mots qu'ils s'étaient jetés à la tête en introduction, mais était-il capable de pousser l'ultime porte ? Il lui paraissait suffisamment instable pour que la question se pose. Qui savait ce qui se tramait dans les méandres de son esprit fou ? Si elle se basait sur ses précédentes expériences et sur ses observations, il était autant consommateur que créateur et ces substances étaient nocives pour le cerveau, peut-être faisait-elle face à un psychopathe détraqué ? Elle ne pouvait se fier à son instinct, trop obscurci par l'avidité, elle ne savait plus que penser, méfiance et envie livrant l'Elfe à un conflit interne sans réponse satisfaisante. Finalement, comme à regret, elle le lâcha. « Je vais vous faire confiance. Après tout, pourquoi vivre si on ne prend pas quelques risques ? » Son dos bascula en arrière pour reposer contre le dossier du fauteuil et elle suivit avec intérêt l'aiguille s'enfoncer dans son bras comme dans du beurre. Sa peau se couvrit de chair de poule mais elle ne détourna pas le regard, comme fascinée par le processus. La sensation n'était pas agréable, mais c'était un peu comme le sexe, légèrement inconfortable au début mais avec une suite plus que prometteuse. Un sourire indéchiffrable s'esquissa sur ses lèvres et elle espéra que l'alchimiste ne savait pas lire dans les pensées.

Peu après, la tête de Súrin reposait en arrière, soutenue par le fauteuil. Au travers de ses paupières entrouvertes, elle était dans un état de conscience sublimé où son cerveau peinait à traiter toutes les informations qui s'y agglutinaient. Spectatrice d'un rêve distordu, elle étudiait les réactions dans son corps avec une curiosité enfantine. Le bruit de ses paupières qui se fermaient sporadiquement lui évoquait le bruissement feutré d'une feuille frottant sur une autre. Son champ de vision se déformait, tantôt avec une acuité tranchante, tantôt brouillé selon l'orientation de sa tête et la vitesse à laquelle elle se mouvait. Sans qu'elle sache vraiment comment, elle se tenait debout et louchait sur la chevelure de Soren, dressée sur la pointe des pieds. Elle cligna lentement des yeux. « On dirait... » Un effort de réflexion plissa ses sourcils. « On dirait des aigrettes de pissenlit ! » Sans prévenir, elle leva les deux mains pour les enfoncer dans dans ses mèches avec enthousiasme. « Ou du duvet de poussin ! » Elle gloussa joyeusement.

Message IV
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Soren Goldheart
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Euphoria [PV Soren] Titrer11


Euphoria [PV Soren] Separa13



Elle est trop marrante cette fille. Un venin pour cacher un bon fond ? Quelqu'un comme Soren a-t-il un bon fond ? Avec orgueil, il répondrait que non. Il tire vanité de sa personnalité imprévisible et fort peu précautionneuse des émotions d'autrui. Pourtant, personne ne nait avec le berceau du mal en lui. En fait sommes-nous probablement tous initialement neutres, de parfaites feuilles vierges laissées aux mains d'artistes célestes et immatériels, de l'univers, appelez ceci comme bon vous semble. Plus cet être neutre souffre, plus sa feuille de vie se pare de mélancolie, d'amertume, de rancoeur. Les questions s'incarnent : pourquoi est-ce comme cela ? A qui la faute ? Qui dois-je détester ? Pour l'ange métis, ce fut tout le monde. Mais en vérité, c'est surtout lui-même. Un être mauvais est probablement une âme abâtardie par sa condition insatisfaisante, ne tirant plaisir de son existence que dans la reconnaissance de sa valeur, qu'elle soit bonne ou mauvaise. Le bon fond n'est jamais égaré, simplement anesthésié.

Il ne répond donc pas à Súrin. Tout juste un sourire pensif. Il la regarde s'asseoir, demeure indifférent à l'impatience de celle-ci. Lève-t-il peut-être les yeux au ciel lorsqu'elle balaye ses éclaircissements par quelques phrases acides, constatant avec déception qu'il n'avait affaire là qu'à une âme de plus étourdie par ladite condition insatisfaisante, cherchant un échappatoire probable dans les sensations physiques enivrantes.

Elle parle brièvement de sa famille. Il a envie de la questionner. Il le fera plus tard. Lorsqu'elle sera en état de répondre, en état de s'ouvrir telle la délicate fleur qu'elle est. Puis elle le prend un peu au dépourvu par une question, avant de s'abandonner malgré ses fugaces craintes à l'aguille. La voix douce de l'ange est comme la seule mélodie harmonieuse dans le chaos de la situation.

"Vous me posez une question mais vous avez déjà accepté toutes les conséquences de votre choix." Il sent la chair de poul de la peau pâle de l'elfe, contemplant le regard presque émerveillé de celle-ci sur la substance pénétrant ses veines. "Je vous laisse donc dans votre doute. L'incertitude a quelque chose de vivifiant, n'est-ce pas ?

Comme prévu, son corps réagit d'abord par l'apathie. Soren en profite pour retirer ses gants, gardant un oeil sur Súrin. Il ne saurait dire comment il la trouve : belle et fragile seraient les termes. Ses grands yeux bleus s'agitant avec vivacité ont quelque chose de mystique. La stimulation arrive plus vite que prévu et déjà, elle est debout, s'approchant de lui avec une énergie qui ne lui est pas propre. Yeux dans les yeux, elle chuchote quelques paroles avant de s'emparer des mèches sauvages de l'ange, gloussante, emmêlant ce qu'elle peut de ses doigts graciles. Il souffle de rire, saisit les deux poignets de la demoiselle, remonte ses paumes sur le dos de celles pâles de sa cliente et fait lentement glisser le bout des doigts de celle-ci sur son visage à lui, maintenant son regard fixe dans le sien. Il souffle sur le doigt qui effleure ses lèvres, et enfin il la libère.

"La petite biche allègre ressort." Il prend un de ses avant-bras, y contemple les marques violettes. "Peut-être que je pourrais te soigner avec du baume..." Son ton de voix a quelque chose de musical, l'amuseur amusé en oublie la politesse du vouvoiement. "Mais seulement si tu es gentille. Je préfère les filles douces."

Le bel homme se recule enfin de quelques pas, l'observant en biais.

"J'ai d'autres choses pour toi. Je propose d'ailleurs qu'on s'amuse ensemble, si toutefois tu ne me trouves pas d'autres points de comparaisons avec un oisillon."

Il veut qu'elle ressente pleinement ce qu'il lui a injecté, il veut que cela fasse entièrement effet, que chacune des cellules de son corps soit partagé entre cette asthénie générale et cette excitation chimique propre. Lui faire ressentir ce qu'elle n'a jamais ressenti, la pousser à ses limites. Toujours à petites doses, se parle-t-il à lui-même en sortant d'une trappe ce qui ressemble à un long tube en verre à fond rond qu'il place sur un support chauffant après avoir rempli le réservoir d'eau, d'une bouteille qui se trouvait à côté dans le rangement. C'est une pipe à eau qui permet de générer et refroidir une grande quantité de fumée. Ils appellent ça bang dans les bas quartiers.

"On va tester quelques trucs sur toi", lui dit-il de dos, penché sur son bureau à placer les ingrédients dans la pipe. Une certaine herbe très courante, avec en prime une dose d'un gaz hilarant, qu'il prélève d'un petit flacon et insère dans la pipe avec un système de tuyau hermétique. "Tu m'intrigues, Súrin. J'ai envie d'en savoir plus sur toi."

Le contenant chauffé, il place le haut du tube sur ses lèvres et inspire légèrement pour tester son petit système. La tête lui tourne, ses pupilles félines se dilatent. Semblable à un chat il courbe légèrement le dos en relevant la tête. Tout juste bien, se dit-il en expirant, épris d'un sourire qu'il ne peut retenir. Les bouffées de chaleur qui le gagnent le font se débarrasser de sa chemisette et retrousser les manches de son haut sombre, dévoilant ses avant-bras tatoués d'arabesques encrées qui couvrent quasi toute la peau. Saisissant la pipe, il inspire cette fois fort toute la fumée s'y trouvant, et la maintient dans ses poumons. De la fumée s'échappant furtivement de ses lèvres, il se tourne et avance d'un pas coulant vers l'elfette aux yeux d'azur. Il saisit ses délicates joues rosées entre ses mains aux doigts bagués, approche son visage du sien. Il se stoppe à quelques centimètres.

"Ouvre la bouche", ordonne-t-il par télépathie.

N'attendant pas son consentement, il presse de ses pouces la commissure des lèvres de Súrin et y souffle la fumée, effleurant la bouche de la sienne. La fumée ne tarde pas à englober leur deux tête d'un nuage épais et opaque l'espace de quelques secondes.

"Bang", souffle-t-il doucement. "Ta première souflette."

Il rit, gardant ses mains cadrées sur le visage de l'elfe. C'est un rire sincère, comme peu souvent il en a. Ses yeux jaunes replongent dans ceux de son vis-à-vis.

"Que cherches-tu à fuir, petite brebis ? Qui es-tu réellement ? Quels sont tes peurs, tes rêves ?"

Sa voix plane dans l'air, n'ayant aucune sonorité physique.

Súrin Adamanti
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Avec la délicatesse d'ailes de papillon, ses doigts resculptent le visage de Soren comme s'il était fait de verre. Peut-être est-ce le cas ? Elle a envie d'essayer, d'appuyer, encore et encore, jusqu'à le voir se morceler à ses pieds, jusqu'à s'entailler sur les fragments acérés pour repeindre ses traits en rouge. Elle les ramasserait ensuite amoureusement et irait les jeter au caniveau, où il appartient. Ou peut-être pas. Ses pensées valsent sur l'indécision. Le souffle qui s'échappe de sa bouche effleure son visage tout proche et elle penche la tête sur le côté, battant exagérément des paupières à l'entente de son petit surnom avant de rire.

Lentement, comme si les mots avaient une consistance trop dense dans sa bouche, elle articule. « Je pourrais être douce. » Machinalement, elle reboutonne sa manche tout en le regardant s'activer sur du matériel obscur. Elle s'en désintéresse, préférant fixer sa nuque sans ciller. Ses ongles s'enfoncent dans ses paumes de main pour résister à l'envie d'y revenir. « Mais je pense que tu es un menteur. » Peut-être même se mentait-il à lui-même. « Je ne crois pas que tu les aimes douces. Je pense que tu aimes le risque de te briser sur elles si tu t'en approches trop près. Je pense aussi que tu as peur. Mais je ne sais pas de quoi. » Ses pensées se déversent hors de sa bouche sans retenue, sans prendre conscience qu'elle les prononce à haute voix. Elle est de toute façon réduite au silence lorsqu'il revient se placer face à elle.

Comme avant, elle s'impose de ne pas reculer mais cette fois, c'est dans l'attente impatiente de voir ce qu'il lui réserve. Ses espoirs se figent dans la glace quand il bloque ses joues, le métal de ses bagues s'enfonçant dans sa peau. Ses yeux se réduisent en deux fentes d'où filtrent une lueur mauvaise et les reliquats de sa fierté qui n'auraient pas succombé à la drogue injectée s'embrasent. Elle s'effarouche en s'efforçant de se soustraire à sa prise avec la rétivité d'un animal sauvage. Ses paumes s'aplatissent sur sa poitrine pour le repousser et se figent presque aussi vite en entendant l'ordre résonner dans sa tête. Ses lèvres s'entrouvrent et elle inspire avec méfiance, d'abord faiblement, puis avec plus d'avidité, ses paupières s'abaissant à moitié. Elle ne s'aperçoit pas que ses mains se sont verrouillés en poings sur le tissu sombre de l'alchimiste pour le maintenir sur place.

Tandis que la fumée réveille tout son système nerveux par petites décharges électriques qui lui picotent agréablement la peau, son épine dorsale fond comme la neige au printemps et son front tombe lourdement sur la clavicule de Soren. Sa poitrine s'enfle d'un rire qui monte, un rire douloureux, qui frappe sa cage thoracique et lui coupe le souffle. Elle tousse et hoquette, puis remonte son visage pour murmurer dans son oreille la première folie qui lui passe par la tête. « Nous devrions danser. » Elle le relâche. Ses questions l'ennuient et la rattachent trop à la réalité, à une vie dont elle veut s'arracher l'espace d'un instant, à ce corps qui la trahit sans cesse. Ses yeux s'emplissent de rêves où elle s'envole hors de sa propre enveloppe. Ses bras s'arquent au dessus de leurs têtes et, les yeux fermés, elle pivote sur elle-même au son d'une mélodie qu'elle est la seule à entendre. Sa silhouette éthérée est frappée par l'éclat des bougies et ses mains dessinent de lentes et gracieuses arabesques, peignant une toile imaginaire. Quand elle refait face au docteur, elle susurre, la voix aussi basse que le murmure des nuages. « Tends les bras. » Elle se remet à tourner mais en revenant, son dos s'ouvre vers l'arrière et vient épouser la courbure du bras du blond, sa gorge offerte. Son corps est une cage dont elle s'écoule. Goutte après goutte, son essence s'écrase au sol avant de rebondir comme des billes multicolores. Elles sont trop nombreuses pour cette pièce encombrée et, soudainement, tout devient trop et l'étouffe. Ses doigts s'agrippent à l'épaule de Soren pour se redresser. « Allons danser sous les étoiles ! » Et juste comme ça, elle lui prend la main et l'entraîne à sa suite sur le chemin inverse hors de la boutique.

Dans l'excitation, elle laisse sa cape derrière elle et le froid nocturne étreint sa frêle structure lorsqu'ils passent la porte. Elle frissonne et ses dents s'entrechoquent. Sa peau est du papier de verre qui grésille délicieusement et l'air a l'odeur de l'ivresse. De l'autre côté de la rue, Firo est adossé au mur, attendant le retour de sa maîtresse, soufflant sur ses mains pour les réchauffer. Mais elle n'est plus l'Adamanti, pas maintenant et, par conséquent, elle ne peut pas le rejoindre. De crainte qu'il l'aperçoive, elle se tourne et plaque un doigt impérieux sur la bouche du docteur bien qu'elle soit la plus bruyante des deux avec ses gloussements hystériques qu'elle ne parvient pas à réprimer. « Chut ! Il ne doit pas nous voir ! » Elle longe le mur, imagine qu'elle est une ombre et dès qu'elle peut, s'engouffre dans une ruelle en courant, ses bottines frappant le sol et ses coudes râpant les murs. Les doigts du vent se glissent dans ses cheveux et Súrin éclate de rire. Pareilles à une pluie d'étoiles filantes, des larmes de joie scintillent et dévalent ses joues, chassées par leur course sous la voûte.

Ils débouchent sur une rue plus large mais déserte, bordée par un muret. Súrin lâche sa main et s'appuie sur ses cuisses, haletante. Le monde vrille comme une toupie à l'angle de sa vision. Vision fantomatique, l'Elfe s'approche du bord d'un pas incertain. En contrebas, la rivière scinde la ville en deux ; et sur ses flots ténébreux, la silhouette d'un croissant de lune se découpe, déformée inlassablement par le courant. Emerveillée, l'Elfette grimpe pour se positionner à genoux sur la pierre glacée par la nuit, inspirant à grandes goulées l'arôme musqué et vaseux qui remonte jusqu'à ses narines. C'est une odeur de liberté qui enflamme tout son être. La chaleur orne ses pommettes de deux tâches carmines et, sans plus réfléchir, elle se dresse debout, fait face à Soren et vacille un instant le temps de trouver son équilibre. Leurs yeux se rencontrent, d'un bleu obscurci par ses pupilles dilatées dans les fascinantes prunelles pailletées d'or. Elle sourit. « À trois, je saute. » Elle ferme les yeux et commence à compter à voix haute, chantonnant presque. Le vide dans son dos, bouche béante et ruisselante, l'attire comme un chant tentateur, la suppliant de se laisser happer. Sa seule envie est de sentir la morsure des crocs glacés de la rivière pour éteindre le feu qui brûle dans ses veines.

Message V
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Soren Goldheart
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Les rêves sont roses ou gris, jamais très beaux ni très laids. Soren se sent comme soulevé de terre sans action d'ailes ou de magie, comme si son ossature avait perdu toute sa densité. La brume de l'esprit s'épaissit, se fige ; il est coincé dans un état statique et extatique, entre l'envie de rire et l'envie de secouer cette fille comme un pruneau. Je pense aussi que tu as peur. Mais je ne sais pas de quoi.

De tout. De devenir fou, de finir seul, de mourir, de vivre, d'aimer, d'être aimé.
De rien. Je suis le meilleur, je m'aime tant que personne n'égalera ces sentiments, j'ai envie de vivre des millénaires entiers.


Toutes ces pensées s'entrechoquent sans jamais franchir ses lèvres. Être de contradictions aveuglé par la vanité et la souffrance du vide de l'existence, il n'y a qu'à se faire une place à coups mesquins et bas, dans la disgrâce de ce monde. Peut-être lui prouvera-t-on un jour qu'il pourrait être un génie pour le bien-être commun plutôt que le serviteur des insanités qu'il a en tête.

Puis la belle vient écraser sa tête dans le cou de l'ange, qui se laisse faire, déconnecté. Elle propose de danser. Elle s'y met sans attendre, rieuse, ignorant toute question plus sérieuse; nul ne saurait briser son moment d'échappatoire. Elle finit par l'entraîner entièrement dans la valse, le jeune homme suivant sans peine l'harmonie du corps de l'autre, n'ayant plus à l'esprit de réfléchir, se retenir, protester. C'est comme si quelqu'un venait de lui autoriser pour la première fois de sa vie à desserrer l'étau infernal qu'on lui avait mis autour de la tête. Se ridiculiser devant elle, se relâcher, se montrer plus serein, plus apaisé, plus... soi.

"Est-ce... possible ?" murmure-t-il quasi inaudiblement.

Súrin lui offre sa gorge. Il l'effleure des lèvres, un souffle dont elle ne se souviendra pas. La demoiselle a une nouvelle idée : il faut aller dehors, vite. Le temps presse, il ne faut pas perdre ce moment, chimérique, irréel. Dans un grand fracas, elle ouvre les portes, les guide au-dehors. Le froid semble la mordre, tout juste caresse-t-il la peau bronzée de l'ange qui estime qu'il a sûrement un peu de température. Il constate un homme attendre non loin ; l'elfe presse son doigt sur les lèvres de Soren.

"Il nous a déjà vus."

Il l'a pensé, dit en pensées. On s'en fout. Ils rient et courent, l'air vivifie les vaisseaux sanguins de l'ange qui retrouve un peu d'adrénaline. Au détour d'une rue, il croit apercevoir la joue de Súrin briller. On dirait qu'un petit cristal lui a poussé sur le visage, se fait-il penser tandis qu'il ne peut apercevoir d'avantage de ses précieuses larmes. Elle est pressée, le temps ne doit pas aller aussi vite. Les moments et les instants sont uniques et irrécupérables. Ce qui est passé ne saurait jamais revenir.

Le duel contre le temps s'arrête. Figé, voilà le moment de l'apothéose. Qui sera le vainqueur ? Saura-t-on en désigner un ?

Soren se redresse, reprenant lui aussi son souffle. Il fait face à une jeune femme aux cheveux en batailles, aux joues carmines, tremblottante.

« À trois, je saute. »

Le temps. C'est le seul qui gagne.

"Non..."

A-t-elle seulement compté ? Quand "trois" est-il arrivé ?

Le monde s'est mit à tourner. Deux corps tournoient dans le vide, s'approchant inéxorablement d'une eau traîtresse, menançante, mortifère. Ils sont trop brûlants pour ne rien risquer. Elle en mourrait. Il donnerait tout pour qu'elle vive encore un peu.

Alors, celles qu'il déteste tant apparaissent et se déploient dans son dos. Un puissant battement fait onduler la surface de l'infâme masse aqueuse et les en éloigne. Les cheveux de Súrin viennent la caresser tout de même, tandis que Soren maintient sa nuque contre lui, le bas de son dos contre son bassin. Il pivote, elle au-dessus de lui, puis s'écrase en glissant sur le sol à cause de l'élan ; la chute fait traîner sur plusieurs mètres son le dos et ses ailes qui en pâtissent en premier sur le sol pavé, Súrin verrouillée dans ses bras, sécurisée sur son torse. Sous la douleur, il laisse un profond râle progressif s'échapper de sa gorge, tandis que son corps tremble sous le choc. Une lignée de plumes arrachées résume le trajet.

Puis il demeure ainsi quelques instants, le coeur battant à rompre ses chaînes, écarter ses côtes, s'envoler dans les étoiles. Il sert Súrin contre lui, comme si sa présence apaise le mal physique qu'il vient de s'infliger pour elle. Le nez plongé dans les cheveux blonds de la femme, il laisse ses idées s'égarer quelques instants.

"La vie t'est-elle si peu précieuse pour te suicider d'une manière aussi putride ? Tu aurais au moins pu voir plus spectaculaire..." Sa douce voix vibre dans l'air, rendue un peu rauque par la souffrance. "L'hypothermie aurait eu raison de toi."

Pourquoi même t'ai-je sauvée ? Il la fixe quelques instants, yeux dans les yeux.

"Mais moi, je n'ai pas envie que tu meurres. Pas maintenant. Tu comprends ?" Il soupire, laissant sa tête retomber. "Ah, mes pauvres ailes..."

Celle de droite est en sang. Il la regarde ; elle a toujours l'air aussi pitoyable. Petite, un peu grise, marquée par l'absence de plumes à certains endroits... Ces deux-là réunies, elles ne servent à chaque fois qu'à faire face au temps, aux tous derniers moments. A lui donner l'élan, celui qui sauve, celui qui tue, celui qui change un instant que le destin a fixé. Le vol n'est permis qu'avec un ingénieux système qu'il n'a pas sur lui.

Soren laisse ses bras retomber de chaque côté. Il se met alors à rire. Un rire masculin mais léger, d'une grande sincérité. Il a lui aussi une larme filante, brillante au clair de lune, arrachée indignement par la douleur.

"Ah, Súrin ! Súrin ! Je t'adore !" Ses deux mains viennent effleurer les joues rouges de l'elfe. "Reste encore avec moi ce soir. Reste encore avec moi..."

A nouveau, le temps se suspend entre leur deux visages.

Súrin Adamanti
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Súrin Adamanti
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Les regrets sont des chimères vicieuses. L'humanité pourrait s'unir face à ce mal qui nous ronge, s'abattre en une vague grondante, elle s'écraserait toujours sur ces murailles invisibles, impuissante et pitoyable.
Ils seraient toujours là, comme la pointe d'une flèche logée dans ce creux vulnérable en chacun d'entre nous, à propager allègrement ce virus malsain jusqu'à ce que nous l'entretenions nous-même, sottement, aveuglément, cultivant notre souffrance et, jusqu'à notre dernier souffle, embrasser leurs lèvres empoisonnées.

Après l'euphorie, une chappe noire comme la nuit s'abat sur l'Elfe, comme un revers mordant de ce rire qu'elle a osé relâcher. Cette joie qui agitait son enveloppe est factice et s'essouffle rapidement ; elle n'est qu'une pâle imitation du véritable bonheur après lequel elle court vainement. Lorsqu'elle s'injecte les produits dans les veines, c'est ces sentiments qu'elle s'injecte, pour se forcer à ressentir ce que vivent les autres, pour ressusciter une fleur déjà fanée, pour oublier qu'elle passe à côté de la vraie vie. Il l'a dit, sa vie était insipide. Il ne lui a fallut que quelques minutes pour s'en apercevoir. Les années s'étaient succédées et elle n'en avait pas goûté la saveur, elle avait fermé les yeux sur l'essentiel pour les ouvrir sur un mirage aux couleurs tentatrices et addictives. Alors, vaincue par les regrets, elle chute pour ne plus les voir. Mais leurs mains sont multiples et la rattrapent ; ils n'ont pas encore terminé de la tourmenter. Les yeux clos, elle attend que le cauchemar cesse, que ce tournoiement infernal prenne fin. La rencontre brutale entre les corps et le sol lui arrache un hoquet de frayeur et elle se serre instinctivement contre la masse chaude pour s'empêcher de se briser en mille morceaux, son visage mussé contre un cœur palpitant à l'unisson du sien.

Sa voix fait revenir Súrin à la réalité, et les vibrations douces qui montent sous elle sont un roulis apaisant. Ses sens engourdis par l'adrénaline lui reviennent un à un mais elle n'ose pas encore ouvrir les yeux. Si elle ne voit pas, alors peut-être tout cela n'aura été qu'une illusion. Elle le sent trembler lui aussi. « J'avais oublié de vivre. » L'explication est un murmure étouffé entre leurs respirations. Elle ouvre enfin les yeux pour les planter dans ceux de Soren et répète, comme une enfant bornée, comme pour l'accuser de ses propres fautes. « J'avais oublié de vivre. » Pourquoi l'a-t-il sauvée ? Pourquoi son opinion devrait-elle compter et prévaloir sur la sienne ? Pourquoi ne voulait-il pas qu'elle saute ? Et pourquoi - Des ailes ? L'Elfe redresse la tête et voit les excroissances plumeuses sous le corps du docteur aux cheveux blancs. Ses prunelles s'agrandissent, refusent de comprendre l'évidence. Néanmoins, elles ne sont que de pâles reflets des magnifiques ailes qu'elle a contemplé dans les livres et des spécimens qu'elle a eu l'occasion de voir. Tordues, chétives, elles reposent sur le sol comme des oiseaux morts.

Elle ramène son regard sur l'alchimiste en proie à une soudaine hilarité. Ses sourcils se froncent. Elle n'entend que la douleur dans son rire. À la vue de la perle transparente qui roule sur sa joue, elle bloque à la fois sa main qui veut venir la récolter et la pointe de culpabilité qui cherche à percer sa carapace. Elle a à peine le temps faire le tri entre ses pensées qu'il la prend par surprise, bloquant son visage entre ses mains. Elle cligne des yeux. Plusieurs fois. Le contact est frais sur son épiderme brûlant de fièvre et elle s'y appuie, exhalant un soupir. Plutôt que de répondre à sa supplique, elle recouvre ses mains des siennes et les fait glisser jusqu'à sa bouche. Sans quitter des yeux l'univers étoilé qui hante les prunelles de l'Ange, elle baise un à un ses doigts, s'écorchant les lèvres sur ses bagues. Des larmes roulent sur ses joues, de soulagement, de tristesse, d'un trop plein qui se relâche. Enfin, tout en gardant une main dans la sienne, elle s'appuie sur lui pour se relever, l'attirant vers elle pour le redresser. Profitant de l'élan, elle clôt l'espace qui les sépare pour plaquer brutalement sa bouche sur la sienne. Ses doigts remontent jusqu'à sa nuque et s'enroulent dans les mèches folles. Elle sourit contre lui. « Finalement, tu es vraiment un poussin. » Elle glousse et prolonge leur baiser jusqu'à oublier son nom.

Peu après, l'Elfe est dans son dos et inspecte les ailes difformes. Ses doigts palpent les cartilages et elle grimace quand elle sent qu'elle lui fait mal. « Tu ne te serais pas abîmé les ailes si tu n'avais pas sauté avec moi. » Remarque-t-elle sur un ton acide. Tout comme lui, elle ne peut pas s'en empêcher. Sans pitié, elle ajoute : « Tu as plus l'apparence d'un pigeon mutilé que d'un Ange avec tes ailes dans cet état. » Elle cesse enfin de le tripoter et se replace face à lui, les bras croisés. Son regard tombe sur les lèvres du blond. Maintenant qu'elle y a goûté une fois, il semble plus facile d'y revenir, ce qu'elle fait, brièvement. Tout comme les drogues, il est difficile de s'arrêter. Puis sa voix s'élève à nouveau, polaire comme l'air qui les entoure, contrastant avec la chaleur de sa bouche lorsqu'elle effleure celle de Soren. « Je ne t'ai pas embrassé parce que tu m'as sauvée, je ne suis pas une imbécile qui croit que c'est ainsi qu'on doit remercier les héros. » Elle se retient de se mordre la langue en réalisant qu'elle a admit qu'il l'était. Elle poursuit en espérant qu'il oublie. « Je l'ai fait uniquement car j'en ai eu envie. » Une simple attirance physique, une alchimie qui ne pouvait être fabriquée dans un atelier secret avec des tubes et des fioles.

Message VI
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Soren Goldheart
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Un instant, un fragment de temps délimité par sa fugacité ; c'est tout ce qu'il suffit à l'elfe blonde pour laisser s'échapper un fond de pensée, une réalité douloureuse. Sûrement une peine immense transportée à travers les âges, transposée dans ses comportements. Ses yeux croisant ceux de l'alchimiste, il se sent presque indigne de cette confidence. Il ne serait sûrement pas celui qui résoudra cet oubli d'exister, qui rappelera cette impulsion nécessaire à se lever chaque matin, à diriger ses pas en quête d'un sens, d'une idée à poursuivre. Il n'a jamais été de ceux-là, pourquoi le serait-il pour une illustre inconnue qui ne voit en lui que le bien-être apporté par ses créations ? Que voit-il lui-même en elle, si ce n'est qu'une cliente avec laquelle il peut explorer le concept de l'addiction ? Peut-être est-ce là ce qui l'intéresse le plus ; qu'elle soit accroc aux substances. Qu'elle soit accroc à lui. Les gens doivent être utiles ; il n'a lui-même gagné le droit d'exister qu'en se rendant utile et indispensable.

Qu'elle caresse de ses yeux ces ailes sans formes ni splendeur, soit. Elles ne font honneur à personne par leur présence et ne sont pas une fierté à exposer. Non, ce qui surprit encore l'ange brisé, ce sont les larmes mouillant les joues de Súrin tandis que ses tendres lèvres baisent les bagues de ses doigts, servant tout autant d'accessoires que d'objets contondants le poing fermé. Ébaudi, il se tait et la contemple. Quelque chose d'autre se joue en cet instant, quelque chose qu'il ne saisit pas, quelque chose qui lui échappe profondément, effrontément. Comme une langueur qu'il n'est guère habitué à vivre. Serait-ce ce qui circule dans son sang qui le fait cogiter de la sorte ?

Jamais son esprit ne cesse de se questionner. Pas même lorsque l'elfe le relève, encore moins quand elle l'embrasse en se moquant de lui.

"Mais le plus beau des poussins, alors", répond-t-il, amusé.

Il se sent ignare, débile. Pourtant, une profonde extase lui brûle les veines dans le long baiser qui suit, tandis qu'il efface de ses pouces les sillons humides du visage de Súrin.

La curieuse vient palper l'aile qui a pris le choc. Soren se crispe, émet un sifflement mécontentement et stoppe le geste en saisissant le poignet de la demoiselle, qui en profite pour lui placer une petite pique. Blessé dans son ego, il ne démord pas.

"Elles ont toujours été dans cet état. Je suis né ainsi." Il les fait disparaître, niant la douleur ; elle demeure et lui tire salement l'épaule. "La condition de pigeon mutilé me convient, tout comme ta condition de maniaco-dépressive anémique a l'air de te convenir."

Joueuse mais froide, soufflant le chaud et le froid, l'affection et la répugnance, il perçoit les yeux de l'elfe se perdre sur ses lèvres à lui. Ses bras se décroisent et elle revient les embrasser, puis se détourne encore, comme si sa fierté allait s'effondrer, s'échapper, la laisser pour morte derrière elle, départ signalant un décès pur et simple de sa personne.

"Un héros, hein ?" La voix chargée de moquerie, Soren se rapproche d'elle, vient à son côté pour lui parler dans l'oreille, y soufflant de sa voix cajôlante. "Quelle haute estime de ma personne ! Que ta parole trahisse ta pensée plus souvent, cela me sied bien." Il glisse dans son dos, avant d'aller s'adresser à l'autre oreille. "Mais pour se mettre sur un pied d'égalité, je vais moi aussi mettre mon sublime ego de côté : je t'ai rattrapée parce que j'en avais envie."

Devait-il détailler le geste ? Oui, non, peut-être. On s'en fiche, il lui saisit la main, n'attendant guère de permission.

"Tu ne peux pas mourir maintenant. Interdit."

Il la dirige dans un dédale de ruelles éclairées par quelques vascillantes lanternes. Finalement, ils débouchent sur une avenue fort empruntée à cette heure de la soirée. Ses pas sont guidés par son instinct, son cerveau s'éteint doucement.

"Puisque tu as oublié de vivre, il faut que je te rappelle comment on fait."

Situés dans une rue où se centralisent les bars festifs, il pousse une porte qu'il connaît bien pour les asphyxier d'odeurs exotiques. Des lumières vives partout dans la pièce, des rires étalés sans vergogne ni pudeur. Il y commande la boisson de la maison au comptoir - un cocktail fort en Gin, où il est servi quasi immédiatement : on le connaît bien ici.

"Royal Romance. Un nom à coucher dehors mais un goût..." Le poing fermé, il bouge le poignet au-dessus du verre, comme à la recherche du terme. Finalement, sous les yeux bleus attentifs de sa cliente-partenaire-on-ne-sait-plus-comment-qualifier-cela, son mouvement s'arrête et ses doigts saupoudrent une fine particule dans le verre. "... excitant."

Il la dévore du regard tandis qu'il lui plante son verre dans la main, prend le sien dans la sienne.

"On ira ensuite au bar d'en face, le Rouge Sang, danser un peu..." Levant son verre. "Au pigeon mutilé." Yeux dans les yeux. "Et à la sublime pleurnicheuse que j'ai sauvée."

Il en aurait presque oublié ce mélange osé. Pourtant, la bouffée de chaleur démentielle et la vague torride pulsant dans ses tempes le ramènent des années en arrière ; un mélange de speed aphrodisiaque dans un verre un peu trop rempli, pour une énergie décuplée des heures durant. La belle saura-t-elle le supporter ? Oh, il avait été encore assez conscient pour bien doser ; il faut qu'elle s'amuse. Qu'elle en re-demande.

Encore.

Et encore.

Súrin Adamanti
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Súrin encaisse l'insulte sans broncher. Il semble que rien ne peut ébrécher la façade qu'elle s'est composée, ni un Ange brisé, ni le reste du monde, rien sinon les flagellations qu'elle s'auto-inflige. Qui d'autre pourrait avoir le droit de la juger ? L'opinion des chiens ne devrait pas l'affecter et elle se le répète plusieurs fois en silence jusqu'à s'en persuader.

Dans son dos, le blond parade, avec sa fierté comme bandage pour sa douleur qu'il a muselé. Son souffle glisse sur sa nuque, irritant ses oreilles de mots qui sont de trop. L'envie de les étouffer d'un nouveau baiser la séduit. Elle l'aime davantage quand il se tait. Mais il ne faut pas abuser des bonnes choses.

Il prend seul la décision de terminer leur intermède sur la berge et entraîne Súrin explorer les artères de Liberty. Leur course est moins précipitée, la nuit est insolite et incite à la contemplation. La tête renversée en arrière, elle garde les yeux grand ouverts sans ciller et les lumières parant les murs l'éblouissent jusqu'à l'aveuglement. Vestige de la fumette, un gloussement ressuscite dans sa poitrine, elle l'offre aux étoiles spectatrices de leur ivresse tandis qu'elle laisse Soren prendre les rênes de la suite. Il y a quelque chose de grisant à abandonner complètement le contrôle à l'autre. Est-ce de la confiance ? Non, certainement pas, elle se méfie de lui comme d'une vipère dans son lit, mais c'est aussi ça qui la fait vibrer, cette palpitation accélérée de son cœur comme si elle plongeait dans le vide. Elle aime qu'il soit dangereux, imprévisible tel une flammèche flottant dans une forêt, hésitant à embraser le monde ou juste une parcelle. Elle espère qu'il fera pleurer le ciel de cendres pour moucheter son visage des flocons gris du chaos. Amoureuse de l'ordre et des règles rigides, il est un vent de fraicheur sur son esprit trop pragmatique, trop à l'étroit. Elle ne saurait le contrôler, il est comme une créature de curiosité qu'elle souhaiterait enfermer pour l'étudier à loisir et comprendre son fonctionnement.

Il fait cesser ses rêveries d'un simple mot et elle se renfrogne subitement en assassinant sa nuque du regard. Comment ose-t-il lui donner un ordre ? Qui plus est, lui interdire quoi que ce soit ? N'a-t-il donc toujours pas compris que l'Elfe est éprise de tout ce qui est hors limite ? Et qui croyait-il être pour statuer de ce qui était interdit ? Pourquoi était-ce interdit ? C'était toujours pareil. Elle les haïssaient tous de bannir sans comprendre, de s'imposer des barrières à ne pas dépasser. Les obstacles existaient pour être franchis, les prisons pour s'en enfuir. Interdire. Solution barbare et étriquée qui l'écœure, même lorsque les drogues font encore effet dans son système. Nombreux sont ceux qui jugent sa famille. Elle le lit dans leurs yeux accusateurs. Ce qu'ils font est interdit. Ils le font quand même. Des monstres qui s'accouplent entre membres du même sang. Súrin a envie de leur rire au nez, on ne peut que se gausser face à tant de bêtise. Ils n'ont effectivement rien compris. Le sang a vu le jour aux premières heures du monde, il est plus ancien que n'importe qui et porte en lui la mémoire sacrée. En cela il est précieux, si précieux que Súrin ne comprend pas comment on peut le profaner en se mélangeant avec d'autres races. Rien ne devrait ternir la qualité sans pareil du sang originel. Qui se soucie des règles morales quand seul l'héritage compte ? Ce sont des principes pauvres qui balbutient comme des enfants hagards. L'amour de sa famille n'est-il pas plus important que les croyances étroites et malvenues des imbéciles qui crachent sur la tombe de leurs pères ?

L'enchaînement de son raisonnement, poussé plus loin que prévu, s'estompe avec la mission que l'alchimiste vient de se donner à haute voix. Elle le scrute avec curiosité, troublée malgré elle. Dans la nuit, ses cheveux forment un halo lunaire qui contraste avec sa peau caramélisée. Pourquoi dit-il des choses comme ça ? Elle le soupçonne de le faire exprès, de savourer son expression déstabilisée. Avec un peu de retard, elle réplique d'un ton mordant. « Tu crois en être capable ? Très bien, si tu me fais admettre avant l'aube que tu m'as fait vivre... disons trois choses extraordinaires, alors je te récompenserai, en plus de ce que je te dois déjà pour ce que tu m'as donné plus tôt. Sinon, ce sera toi qui me devras un service. » Le nez en l'air, sûre de son pari, elle pénètre à sa suite dans le bar.

Consciente qu'il l'observe, elle prend soin de ne divulguer aucune émotion sur son visage et se contente d'arquer un sourcil à son intention. Croit-il l'impressionner avec ce repère pour débauchés ? La prend-il pour un stéréotype de Shoumeienne prude ? L'idée court sous sa peau, vénéneuse, et sème les graines de la défiance. Sans le quitter des yeux, elle lève le coude et met un point d'honneur à ne reposer le verre sur le comptoir qu'une fois vide de son contenu. Après quoi, elle s'empare d'une pièce de tissu dans une des poches de sa robe pour se tamponner soigneusement le menton, essuyant les deux filets d'alcool qui ont filtré en dehors des commissures des lèvres.

Elle s'apprête à énoncer une répartie intelligente lorsque l'effet conjugué de la poudre qu'il a glissé dans son verre et de l'alcool la heurte de plein fouet. Son sang bouillonne, charrie un feu de folie dans ses veines ; sa robe est un fourreau de lave incandescente. Ses joues livides s'empourprent et ses pupilles s'élargissent. « Par les Gardiens... » Elle tourne brusquement la tête sur le côté, son attention attirée par un éclat de rire ricochant dans son oreille. Il ne s'agit que de deux femmes, assises quelques mètres plus loin. Le choc du verre sur le bois ramène le regard halluciné de l'Elfe devant elle. Les lumières se brouillent en un prisme aigu de couleurs trop vives pour ses rétines. Agressée par ses sens, elle fourre son visage dans ses mains et inspire longuement, dominant l'ouragan de sa propre respiration. Son corps est agité de vagues électriques, chacune plus dense que la précédente, noyant sa raison. Avec les secondes vient l'accoutumance et l'environnement redevient presque supportable. Elle fixe son regard sur l'Ange - il lui faut s'y prendre à deux fois pour y parvenir - puis chuchote très bas de crainte de faire saigner ses propres tympans, se penchant vers son oreille. « Jouons à un jeu. » Elle s'appuie en gloussant sur son épaule lorsqu'elle manque de s'effondrer sur lui. Elle se passe la langue sur les lèvres et esquisse un sourire folâtre. « Action ou Vérité ? »

Message VII

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"Tu crois en être capable ? Très bien, si tu me fais admettre avant l'aube que tu m'as fait vivre... disons trois choses extraordinaires, alors je te récompenserai, en plus de ce que je te dois déjà pour ce que tu m'as donné plus tôt. Sinon, ce sera toi qui me devras un service."

L'ange laisse ses sourcils se hausser. Vraiment ? Il ne peut se mentir à lui-même : Soren adore les défis. Qu'ils soient ancrés dans le réel ou intellectuels, il savoure le challenge et l'adversité, le fait de devoir se mesurer et de prouver qu'il est effectivement le meilleur, qu'il réussit effectivement quasi tout. C'est d'ailleurs ce petit 'quasi' qu'il aime le moins ; les échecs sont trop peu nombreux pour qu'on s'attarde sur eux mais tout de même trop nombreux pour qu'on les oblitère des faits.

"Niveau de difficulté : trop facile." Il contemple son verre qui tourne tout seul devant lui. Il y voit tant de formes et de couleurs qu'il trouve ça bêtement beau. "Il ne me reste déjà plus que deux choses à faire et tant de possibilités qui s'offrent à moi."

Ses doigts pianotent sur le comptoir dans un bruit régulier et enquiquinant. Il fait chaud. Il fait chaud. Il fait trop chaud. Il aurait eu envie de se lever et déchirer son haut à col roulé pour laisser voir au monde la beauté des arabesques d'encre sur sa peau. Cependant, au vu de la température actuelle de la pièce, être vêtu ou nu ne changerait pas l'état de sudation actuel de son corps, dont la conscience tangue entre divers univers, diverses pensées, divers désirs inavoués. Il s'amuse d'étudier la réaction de Sùrin qui, après s'être essuyée la bouche avec la délicatesse d'une petite bourgeois distinguée, jure et observe son environnement avec des yeux énormes. Elle finit par enfouir son visage dans ses mains pour fuir cette réalité aux contours trop nettement dessinés, pour respirer quelques secondes. Quand elle revient à elle, elle chuchote quelques mots que l'alchimiste a tout le mal du monde à percevoir, lui-même dans un lutte permanente pour maintenir des idées claires et une pensée à peu près structurée, puis s'effondre sur son épaule en gloussant comme une dinde. Et elle lui pose là un deuxième défi.

"Action."

Nulle vérité ne saurait être révélée en cet instant ; il n'y a rien de bon à savoir sur lui. Alors, elle lui impose comme défi de voler un des clients assis au bar comme eux. Soren soupire ; il est bon bagarreur, bon chercheur, bon manipulateur mais certainement pas bon voleur. Dérober était plutôt la spécialité des marginaux et pauvres âmes qu'il côtoyait dans son adolescence sulfureuse. Cependant, un défi est un défi et il ne peut y échapper maintenant qu'il lui a été donné. Alors, il glisse de sa chaise haute, met quelques secondes à se stabiliser sur ses jambes tant les images que lui renvoient ses yeux tanguent et se déforment, et il observe tranquillement les consommateurs. Il repère un homme relativement âgé fumant un cigare, une femme d'une cinquantaine ou soixantaine d'années, seule, parée de magnifiques bijoux, un groupe de jeunes en pleine conversation, un homme et une femme qui se dévorent du regard. Il se dirige vers l'homme âgé, mais c'est la soixantenaire qui l'interpèle.

"C'est rare de voir des Anges, de nos jours."

Désemparé, le jeune alchimiste s'arrête, l'air surpris se lisant avec grande honnêteté sur son visage.

"Comment vous savez ?"

Mais putain, parce que tu viens de le confirmer, pauvre con.

"Exactement."

... Elle lit dans mes pensées ?

Pourtant, ils ne s'étaient pas touchés... Si ? La femme sourit et l'invite à prendre place à côté d'elle. Ce qu'il fait, décontenancé et agacé. Comment il va voler quoique ce soit si elle connait déjà ses intentions ? Il prend le temps de la détailler ; pas forcément belle, on peut cependant constater qu'elle a du vécu derrière elle et qu'elle cherche à prendre soin du mieux possible de ce qu'il reste de sa probable beauté antérieure. Elle dégage quelque chose de... particulier. Soren peut jurer qu'elle n'est pas humaine.

"En effet, je ne le suis pas." Elle boit son verre et le regarde de haut, joueuse. "Qu'est-ce que je pourrais bien être ?"
"Si vous pouviez arrêter de vous taper l'incrust' dans ma tête, vous me renderiez la vie plus agréable."

La femme se mord les lèvres. Une lueur étrange brille dans ses yeux.

"Je t'aide à réaliser ton petit défi si tu devines bien."

Elle s'était doucement approchée de lui. Sans trop comprendre pourquoi, elle lui paraît tout à coup bien plus attirante ; ses boucles d'oreilles en or massif pendantes le long de son cou marqué par le temps, ses yeux verts tels deux émeraudes plantés dans l'immensité nacrée de ses yeux soulignés d'un khôl plus noir que la nuit, ses lèvres aussi noires que le sang des artères... Soren reconnaît le sort de séduction, mais il n'a aucune force pour lutter contre. Les effets de la drogue le ralentissent, l'amoindrissent, le rendent passif en cet instant et perméable à ce genre de charmes. Alors, il se laisse faire quand elle lui caresse la joue, dessine le contour de sa mâchoire carrée.

"J'adore les jeunes comme toi. Ils ont un goût tout particulier." Il semble à Soren que les yeux de cette séductrice virent au rouge. "Surtout les Anges. Ce sont mes préférés."

Il prend sa main et la baise.

"Je vous aurais bien laissé prendre un bout de ma personne, mais j'ai moi-même quelqu'un à dévorer ce soir." Il pose des yeux paresseux sur son interlocutrice. "Seriez-vous une vampire ? Une ombra ? Peut-être une sirène."

La femme rit, puis vient s'emparer des lèvres de Soren qui se laisse faire, et lui rend-même le baiser. Une fugace pensée pour Sùrin qui doit l'observer lui traverse l'esprit, mais il la balaye aussitôt. Son sujet d'intérêt lui tend discrètement sa main, où au moins 4 bagues se concurrencent par leur préciosité. Tout en délicatesse et subtilité, il en fait glisser une le long du doigt - celle avec un saphir - et la place dans sa poche avant de se dégager du baiser.

"Je suis un démon. Et je me nourris des jeunes imprudents."

Elle se détourne de Soren avec un sourire moqueur, et il demeure là le coeur battant quelques secondes, avant de tranquillement revenir vers Sùrin pour se glisser dans son dos, passant sa main entre les omoplates de celle-ci, venant se lover sur son épaule.

"Navré de ce spectacle, je suis tombé sur une milf." Il prend la main de l'elfe et y glisse la bague sur le doigt qui s'adapte le mieux. "Je trouvais le saphir aussi beau que tes yeux, alors j'ai dû faire quelques compromis..."

Il ne sait trop quelle image son cerveau n'a pas eu le temps de traiter, mais il sent une main agripper ses cheveux derrière sa tête et venir l'éclater contre le comptoir. Il sent aussitôt quelque chose craquer ; son nez ? Son arcade ? Son crâne tout entier ? Mille étoiles se dessinent devant lui tandis qu'il entend un boeuf beugler derrière lui :

"TU TE TAPES MA FEMME ?"

L'instinct de survie et ses années d'entraînement ressurgissant, Soren donne un coup de coude dans le plexus solaire du type derrière lui et en se retournant, lui place un uppercut qui vient faire s'entrechoquer avec violence les dents du géant qui s'en était pris à lui. Puis il tangue quelque secondes. Nan, ça va pas être possible. Drogue + choc traumatique crânien =...

"Bouge !"

Il saisit le poignet de Sùrin et la tire avec grande force. Il sent du sang couler sur son visage sans savoir d'où ça provient ; peut-être bien du nez et de l'arcade sourcilière simultanément. D'un jeu de coudes, ils se frayent un chemin jusqu'à la sortie et Soren guide la belle, tous les deux une nouvelle fois élancés dans une course effrénée pour échapper aux affres de l'insupportable réalité. Il prend des ruelles au hasard, laisse le destin les guider jusqu'à ce que les cris furieux de l'homme ne soient plus qu'un souvenir lointain. Finalement, ils atterrissent en face d'un autre bar, mais l'alchimiste est contraint de s'arrêter. Retenant ses nausées à grande peine, il manque de s'écrouler et se rattrape contre un mur, plaçant ses mains de parts et d'autres du visage de Sùrin, la forçant par la même occasion à s'y plaquer aussi. Et il rit, un rire qui sort de sa gorge déployée.

"Putain ! Putain..." Il s'étonne encore de ne pas avoir sombré quatre fois d'affilée au moins dans le coma. "Pourquoi tu me fais ça, Sùrin ? C'est ta faute, c'est ta putain de faute." Il saisit ce visage trop joli, trop innocent entre ses mains. "C'est moi qui saigne, c'est moi qui paye... Non, tu dois payer aussi."

Il s'écarte juste avant de l'embrasser parce que ça serait trop facile et saisit sa main pour qu'elle le suive. Il l'entraîne dans le bar en face, qui en fait n'est pas tellement un bar ; disons... un lieu de libertinage très connu. Soren était-il vraiment venu au hasard par ici ? Peut-être, ou pas tant. Il glisse ses dernières pièces à l'agent d'accueil qui s'interloque du faciès du client, finalement ne pose pas plus de questions, et les deux individus s'engouffrent sur cette large piste de danse/danse un peu sensuelle et proche du frotting quand même tandis que des corps dénudés ou quasi se mouvent autour de bars de métal, légèrement en hauteur par rapport à la foule. L'ange n'a cependant pas le coeur à danser ; il l'amène vers un videur qui semble le reconnaître.

"Ah, Lust ! Ca fait longtemps qu'on t'avait pas vu ici." Il matte d'un oeil suspicieux Soren. "T'as... pas très bonne mine. Mais bon, qu'est-ce qu'il te faut aujourd'hui ?"

L'ange se tourne vers Sùrin.

"Je ne sais pas, ça dépend si la prude de Shoumei préfère être à la vue de tous ou dans un tête-à-tête plus intime ?"

Libre à elle de choisir où ça la mènera.

Okay, moi aussi je te laisse un choix:

Súrin Adamanti
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Evidemment qu'il choisit action. Le petit sourire satisfait qui la gagne en le regardant s'éloigner pour s'exécuter s'évanouit très vite. Le sang de Súrin ne fait qu'un tour et seule sa fierté la retient de se lever pour quitter le bar et l'abandonner aux bras de cette femme. Mais ce faisant, ce serait avouer qu'elle se soucie de ce que l'Ange fait avec ses lèvres et celles des autres, et que les Gardiens la gardent si elle en avait quelque chose à faire d'un nobliau républicain. Agacée, Súrin fait un geste au tavernier pour lui servir un autre verre et rumine dedans en attendant qu'il revienne. Anesthésié, son cerveau lui fait l'effet d'un monde épais et cotonneux et elle ne se rend pas compte qu'elle se balance doucement sur son tabouret, bercée par la mélopée des drogues pulsant en elle comme des tambours.
En le voyant revenir, elle fait mine de contempler le mur en face et l'ignore souverainement, l'honorant d'un sec « Mmh. ». Ses lèvres se pincent en le voyant insérer une bague à son doigt. Est-ce une insulte ou un compliment ? Difficile à dire quand ses pensées ne cessent de se disperser et quand une ombre s'encadre dans le dos de l'Ange. Les actions s'enchaînent alors trop vite pour l'état hébété dans lequel elle est plongée et ce n'est qu'une fois que l'air frais balaye son visage qu'elle cesse de planer. Leur course effrénée la fait trébucher à de multiples reprises et l'alcool tangue dangereusement dans son ventre. Son euphorie décroit au fur et à mesure et c'est une expression définitivement grognon qui imprègne ses traits quand ils s'arrêtent enfin.

Coincée par la barrière de ses bras, Súrin se contente de le regarder, sa bouche plissée avec désapprobation tandis qu'il lui rit au nez. La vue du sang avait toujours mis la jeune héritière mal à l'aise et le voir de si près lui soulève le coeur et l'empêche de partager son hilarité. Au lieu de quoi elle se plaque comme elle peut au mur pour se soustraire à cette vision et s'autorise à exhaler un soupir de soulagement quand il s'éloigne. Il n'y a rien à répondre de toute façon car pas une once de culpabilité ne vient heurter l'Elfe. Le seul sentiment qu'il lui inspire à cet instant est le dégoût. Avec une grimace, elle se laisse entraîner à nouveau en espérant avoir vécu sa dernière course nocturne.

L'établissement où ils pénètrent lui fait l'effet d'un coup de fouet et ses yeux s'écarquillent en voyant où il les a emmenés. L'endroit confirmait l'image qu'elle se faisait de la République, une nation de corruption et de débauche. Ce n'est pas que Shoumei est exempte de ces défauts, mais ils semblent tous se complaire dans le vice ici, un réel manque de classe si l'on devait lui demander son avis. Mais ce n'est pas sur ce point qu'on le lui demande.

L'Elfe demeure un moment silencieuse face à la question car tout ce qui lui passe par la tête sont des insultes. Une fois sa paix intérieure retrouvée, et qu'une idée lui soit insidieusement glissée dans l'oreille ; une idée audacieuse qu'elle n'aurait sûrement jamais tentée en temps normal lorsqu'elle était à Maël dans son rôle de noble respectable ; elle ignore Soren pour ne s'adresser qu'au gérant de l'établissement. « Bonsoir. Est-ce que vous pouvez apporter de quoi se nettoyer le visage s'il vous plaît ? Je ne voudrais pas que tout ce sang l'empêche de profiter du spectacle. »
Elle prit ensuite la main de l'alchimiste et l'emmena sans hésitation jusqu'à une chaise pile en face d'une scène. Elle le poussa du bout des doigts pour qu'il s'y assoit et se pencha vers lui. « Ce baiser que tu as eu avec une autre, tu vas le payer au centuple. » Son sourire chaleureux démentait le poison qui suintait de ses paroles. Avec toutes ces dettes que chacun accumulait, il n'y avait aucun doute sur l'issue de cette nuit, elle finirait mal. Et Súrin pensait cela sans s'en apitoyer, qui aimait les fins heureuses sinon les idiots mièvres ? Ils prendraient chacun ce qu'ils voudraient de l'autre, il n'y avait rien de complexe, et la question de moralité ne se posait pas.

Après quoi, elle se détourna, jeta un bref coup d'oeil sur les autres spectateurs avant de faire son choix pour un homme sans âge à qui elle glissa quelques mots. Suite à ça, l'homme la suivit sur l'estrade où il s'installa sur le trône, un air mi - perplexe, mi - satisfait sur le visage, comme un lion qui découvrirait une carcasse fraîche sous son nez sans avoir fait le moindre effort pour l'obtenir. Pendant ce temps, Súrin inspectait les accessoires à sa disposition. Ses doigts se refermèrent sur un petit poignard. Avec une pointe de regret pour le tissu de qualité qu'elle allait irrémédiablement abîmer, elle fendit sa robe sur la longueur pour s'autoriser une plus grande liberté de mouvement. Ça aussi, Soren le paierait.

Súrin évoluait dans une sorte de transe, elle était hors d'elle-même, comme si la décision prise venait d'annihiler toute forme de honte et qu'elle n'était qu'une spectatrice lointaine de cette femme qu'elle ne connaissait pas. Il ne restait que ce défi qu'elle souhaitait relever. Pour ne pas perdre la face ? Ou pour susciter la rage chez le docteur et craqueler le masque de désinvolture qu'il aimait arborer, comme si cela trompait qui que ce soit.
Elle vint se placer derrière le trône, une main légèrement posée sur l'épaule de l'inconnu. Lui aussi n'était qu'un accessoire dans cette mise en scène. Pour ne pas se mentir, Súrin craignait un peu de s'exhiber ainsi mais la lumière qui tombait sur elle comme une prison dorée et immatérielle l'isolait des regards, ils étaient tous réduits des ombres à peine discernables et l'une d'elles était celui à qui elle dédiait ce numéro.

C'était d'ailleurs à lui qu'elle pensait lorsqu'elle fit courir ses mains le long du torse qu'elle avait pris soin de dénuder auparavant, c'était ses yeux dorés qu'elle visualisait lorsqu'elle s'asseyait sur ses cuisses pour lui faire face en collant ensemble leurs bassins. Quand il levait les mains sur son corps par réflexe, elle imaginait que c'était à l'alchimiste qu'elle donnait une claque sur ces doigts trop aventuriers. Il fallait la mériter, se montrer digne, l'intéresser suffisamment pour qu'elle daigne baisser son regard sur la plèbe. Ce n'était pas le cas actuellement et elle verrouilla les membres de l'homme sur les bras du fauteuil pour le punir d'avoir cru pouvoir la toucher. Ainsi ligoté, il ne pouvait plus que subir les caresses lascives de l'Elfe, réceptacle chanceux qui n'était là que parce qu'elle ne voulait pas que ce soit trop facile, parce que rentrer dans le jeu de Soren signifierait supporter son air satisfait. Elle espérait qu'il suffoquait sur sa chaise et que cette vision le hanterait jusqu'à la fin de ses jours.

Les joues rouges et les nerfs aussi sensibles que s'ils étaient en verre, elle quitta enfin l'estrade en délaissant son autre jouet et avança sur Soren d'un pas déterminé. Elle ne dit pas un mot, se contentant de le scruter, avec l'appétit de celle qui ne veut plus jouer. « Suis-moi. » Elle s'éloigne et s'enfonce dans l'établissement jusqu'à tomber sur le gérant. Quelques pièces changèrent de main. « Nous allons également vous prendre une chambre. Lorsqu'on est riche comme lui et moi, il n'est pas pertinent de se limiter à des choix. »

Quelques minutes plus tard, la porte se referma sur eux, et Súrin observa la pièce avec dédain. Elle était décorée avec mauvais goût, selon l'Elfe, qui préférait la subtilité. Mais cela ferait l'affaire. Ils ne resteraient pas longtemps de toute façon. Elle entraîna Soren jusqu'au lit à baldaquin trônant au centre et le fit s'asseoir au bord tout en bavardant. « Je n'aime pas choisir. Je veux tout. Ici et maintenant. Tout le temps. » Ce qu'elle voulait, elle l'obtenait, d'une façon ou d'une autre. Elle suspectait que ce soit également son cas, c'était donc une bonne chose que leurs intérêts se rejoignent en cet instant précis. « Reste assis. »

Elle s'approcha d'un meuble et en ouvrit les multiples tiroirs jusqu'à trouver ce qu'elle cherchait. Munie de deux rubans noirs et d'un masque, elle revint jusqu'à l'Ange. « Tu me fais confiance ? » Elle imaginait que non. « Fais une exception. » Avec une douceur qui contrastait avec la dureté de ses ordres, elle prit ses mains et, une par une, entrelaça les rubans pour lier ses poignets à chaque colonne de bois sculpté, tout en lui laissant assez de mou pour que ce ne soit pas trop inconfortable. Avec un sourire malicieux, elle recouvrit ses yeux dorés avec le masque. « Je suis tentée de te bâillonner aussi pour te faire taire mais j'ai d'autres projets pour ta bouche. » Alors seulement, elle se pencha pour poser ses lèvres sur les siennes, exerçant une pression à peine plus forte qu'un battement d'ailes avant de se retirer. Elle n'en avait pas après sa bouche, pas tout de suite.

C'est sexuel lalala “ヽ(´▽`)ノ” ; -18:

Message VIII
J'ai glissé, chef :3
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Soren ne parvient pas à décrypter le visage de Súrin. Et ça le frustre énormément. Est-ce de la colère ? Du mépris ? Du dégoût ? De l'aversion dans sa forme la plus primaire ? Non. Enfin, peut-être y a-t-il de tout cela. Mais ce n'est pas ce qui domine, ce n'est pas ce qui porte l'elfe malingre. Ce n'est pas ce qui brille dans ses yeux comparables à deux turquoise que l'on aurait arrachées de la roche.

Tandis que l'employé a donné à Soren une compresse de tissu humide pour au moins retirer une grande partie du sang sur son visage, celui-ci est déjà entraîné par la douce machiavélique, prisonnier d'un plan en marche dont il ne connaît ni les tenants, ni les aboutissants. Finalement assis de force, ce qu'il entend n'est que douce mélodie à ses oreilles et lui tire un sourire des plus prétentieux et satisfaits. Rien de tel, vraiment, que de constater une forme de jalousie chez un individu qui a jeté son dévolu sur lui ; déjà, parce que ça signale un attachement et une forme d'intérêt qui outrepasse ce que l'ego de ladite Súrin se serait certainement autorisé. D'autre part, parce qu'il se retrouve dans le même état et jubile autant qu'il ne craint ce qu'il va arriver en la voyant se détourner vers un homme des plus ordinaires, passablement laid et manifestement sans histoire. Lorsqu'il la voit l'amener sur le trône, il se mord les lèvres ; non, ce genre d'événement ne saurait, ne serait-ce, secouer sa fierté.

Mais en fait, c'est bien pire que ça. L'alchimiste au regard d'or fondu sent son arrogance entière s'ébranler, tandis que Súrin fend sa robe d'un poignard pris sur le tas, sûrement à usage du knife play en temps normal. Lorsqu'elle devient tactile avec l'individu, Soren vient de perdre son esprit dans des méandres sombres et familières, ruminant des pensées malsaines. Une sourde colère bat en lui, mais elle est, comme trop souvent, balayée désinvoltement par son détachement, film protecteur face à une réalité brute et décevante. Il est parfaitement conscient qu'elle fait cela pour tenter de susciter quelconque réaction chez lui, faire naître elle aussi cette jalousie qu'elle avait dû ressentir, subir, amère. Mais connaître le but intrinsèque de l'action n'en change pas ses conséquences, surtout pour un gars dont la conscience vascille entre drogues euphorisantes, assommantes et alcool de mauvaise qualité, suivi d'un bonne fracture frontale. D'ailleurs, sa tête entière semble sur le point d'exploser au moindre mouvement.

Il ne voit plus Súrin, comme s'il avait accepté que de toute façon, cela tourne toujours de cette manière. Il joue avec ceux qu'il trouve dignes d'intérêt, puis ils se détachent de lui, le décoivent, le délaissent. Pourquoi cela devrait changer ? Pourquoi cela serait toujours lui, le manipulateur, bourreau de multiples coeurs ? Se souvient-il comment aimer sans blesser, utiliser, jeter ?

Pour une fois, le délic ne se produit pas. Le détachement ne vient pas. Non, Soren baigne dans sa colère et demeure conscient, sur sa chaise, présent, vivant. Son coeur bat dans ses tempes tandis que son regard, dur et froid, demeure fixé sur les deux bassins se frottant, sur l'attitude concupiscente de l'elfe blonde. Quand enfin elle se détache de l'homme sans nom, sans importance, sans existence, il ne sent pas sa mâchoire se desserrer ; en fait, il en a mal aux dents tant ses deux mâchoires luttent l'une contre l'autre. Tout juste cela le soulage-t-il de constater les joues carmines de sa partenaire de soirée lorsqu'elle revient vers lui, sa gêne évidente par rapport à ce qu'elle vient de faire. Oui, il a envie de lui faire payer, aussi fort que la contrariété lui a dévoré les entrailles durant ses trop longues minutes. Il ne se reconnaît pas, et ça lui est égal, car il n'a plus qu'un objectif en tête en cette nuit trop chaude mais pourtant si glaciale.

Il maintient un silence obstiné et se laisse guider. Il veut savoir jusqu'où elle va le mener. Jusqu'où elle compte jouer, avant qu'il ne daigne reprendre la main. Elle les entraîne dans une chambre, le force à nouveau à s'asseoir, cette fois sur un lit autrement plus confortable. Il ne peut répondre à sa question ; elle ne lui en laisse pas le temps. Tandis qu'elle noue les rubans autour de ses poignets, l'ange la fixe droit dans les yeux, n'éprouvant aucune gêne à ce contact particulièrement insistant. Alors, comme pour y échapper, elle le masque. Et comme si un baiser saurait pardonner les affronts subits, elle l'embrasse.

-18:

Súrin Adamanti
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Message IX
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-18 oust les enfants:

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-18:

Message X
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L'euphorie est également reconnue par sa fugacité. Cet état extatique ne dure jamais que quelques courts instants dans une existence, quelques moments qui fragmentent la perception du temps, l'allongent ou le réduisent, le distordent.

L'euphorie, c'est le sentiment qui a porté l'esprit de l'alchimiste à partir du moment où il s'est volontairement laissé choir dans ses propres substances, suivant dans sa descente aux doux enfers cette cliente venue d'ailleurs. C'est également ce qu'il a ressenti au contact de celle-ci, tandis qu'ils ont échangé autant d'acerbités, de manières de se blesser qu'un étrange lien, indiscernable à priori dans l'état actuel des choses mais bien présent.

C'est le sentiment qu'il a ressenti à ce moment, tandis que Surin l'arrosait jusqu'alors d'ordres, d'insultes, de méchancetés : cette légère supplication, glissée entre deux souffles. Soren ralentit son labeur quelques instants, juste pour prêter l'oreille à cette voix qui sonne comme la plus belle des symphonies. Une main gracile vient même recouvrir la sienne, lui prouvant bien qu'il s'agit là d'un pan de réalité et non une hallucination qui pourrait malencontreusement survenir de l'abus des substances. Il délivre donc sa partenaire du mal qu'il lui infligeait alors et lui permet de jouir des fruits que sa patience. Leur deux voix se mélangent, mélodie des plaisirs, pêle-mêle de gémissements, d'expirations d'extase. L'alchimiste a pris garde de ne guère se déverser en elle ; tout du moins, croit-il s'en souvenir ? Il sait juste que peu de temps après, il s'est effondré à côté d'elle et a sombré dans une espèce de faille spatio-temporelle à mi-chemin entre le rêve et l'état de conscience.

Il croit sentir des doigts lui effleurer les flancs. C'est avec toute la peine du monde qu'il rouvre les yeux pour fixer le plafond, avant de se tourner vers Surin, prise en flagrant délis de faiblesse, c'est-à-dire en étant une femme tendre et douce l'espace de quelques secondes. S'en rendant compte, elle se fane à aussitôt pour redevenir ce bloc de glace informe qu'elle était au tout début de leur rencontre.

"Ta... robe ?" Soren cligne des yeux quelques instants, se passe la main sur le visage. "Ah, cette tenue de bonne soeur avec laquelle t'es venue dans ma boutique." Un horrible sourire déforme ses lèvres, plein de moquerie. "Voilà bien un geste que je ne regrette pas, ce soir. Il y a des tailleurs en la République qui sauront largement mieux habiller ce corps. Pourquoi le cacher sous une chiffonade de tissus pour vierge prude ? C'est pour l'image et la prétention de ce que tu n'es pas ?"

Il avait dit ces propos acides tout en laissant sa main dessiner la courbe de la hanche de l'elfette. Déjà, celle-ci cherchait un échappatoire, bien que la douceur de ses gestes demeuraient. Elle l'a remercié. De ce fait, il s'est retrouvé désemparé quelques instants. Ces remerciements avaient l'air sincères.

"Ne me remercie pas. J'aurais eu l'air con auprès de ton cocher." Tiens, il devient quoi lui ? Il demeure silencieux encore quelques instants. "C'est de ma faute. Je l'admets et je l'assume totalement. On se serait tellement emmerdés si je t'avais traitée comme une cliente basique. Je suis heureux que tu aies été si insupportable, ça m'a donné envie de voir tes côtés insoupçonnés." Il saisit la main qu'elle a posée sur sa joue, la retire et y dépose un baiser à son dos. "Comme cette espèce de douceur distante. Indiscernable autrement, vraiment."

Il se glisse hors du lit. Bon, comment régler ce problème de robe ? Il réfléchit quelques instants, se rend compte qu'il n'est pas capable de réfléchir, puis il aperçoit sa chemise en vrac quelque part au sol. Une idée lui vient ; il la saisit, tout en prenant la main de Surin pour la tirer hors du lit ; nul besoin d'attendre son accord, il ne lui laisse pas le choix. Il commence alors un pliage autour de son corps.

"Un aperçu d'une robe plus adéquate pour toi."

Il finit de nouer les manches autour de sa taille pour finalement venir saisir les lèvres de l'elfe, salement abîmées, qu'il prend soin de ne pas endommager d'avantage. Il la libère et tourne le grand miroir situé dans un coin de la pièce vers elle.

Grosso modo, j'imaginais un truc de ce genre:

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Le venin de leurs piques repositionne Súrin dans un environnement plus confortable ; le dédain et le mépris sont des armes qu'elle sait manipuler plus facilement que cette mièvrerie gênante qui la prend au dépourvu dès qu'elle s'aperçoit verser dedans. « Cette tenue de bonne soeur comme tu dis, a pris des mois à être confectionnée par les meilleurs couturiers de Maël et m'a coûté une petite fortune. Et heureusement que je cache ce corps, sinon comment suis-je supposée expliquer à mon entourage les marques que certains me font sur mon corps ? » Son index se tend sévèrement vers les camaïeux de mauve qui fleurissent à divers endroits de son cou mais un sourire malicieux s'empare de ses lèvres quand elle enchaîne. « Tu ne mentais pas alors quand tu disais préférer les filles douces. Cela dit, par pur esprit de contradiction, je ne crois pas avoir envie de le rester longtemps. Sauf si tu arrives à trouver les arguments imparables pour me faire changer d'avis. »

Docilement, elle se laisse tirer du lit et l'observe avec curiosité tandis qu'il transforme adroitement sa chemise en robe de substitution. Les remarques perfides qui lui montent s'agglutinent sur ses lèvres pincées et elle se contente de croiser les pupilles verticales de Soren au dessus du miroir, qui affiche l'air satisfait d'un chat comblé à tous les niveaux. Un peu plus et elle ne s'étonnerait même pas qu'il vienne à lui ronronner dans l'oreille. « Va t'habiller aussi. » Se contente-t-elle de marmotter, à court de mots avec la fatigue qui s'abat sur elle comme une chappe épaisse, l'écho de son voyage jusqu'à Liberty additionné aux évènements de la nuit démultipliant son épuisement au point qu'elle se sent au bord du malaise. Elle n'avait plus qu'une envie, s'écrouler dans son lit et n'émerger que cent années plus tard.


L'expression sur le visage de Firo en la voyant revenir la réveilla quelque peu et elle lui coupa rapidement la parole, anticipant les protestations du garde du corps frigorifié. « Je vais bien. Rentrons à l'hôtel. » Il paraissait sur le point de vouloir lui désobéir et son regard hésita entre l'alchimiste et l'Adamanti et cette dernière leva les yeux au ciel. « Je t'expliquerai sur le chemin. » Avant de grimper dans le fiacre, elle se retourna à demi vers Soren. « Tu ne m'as toujours pas montré le produit qui a bâti ta renommée. Ne crois pas t'en tirer à si bon compte, je veux te revoir demain, en fin de journée. Tu n'as qu'à te présenter à la réception de l'Hôtel de l'Oiseau Bleu avec un échantillon et je te ferai monter à mes appartements. Je déciderai ensuite de la commande que je ferai. » Un sourire éclaircit brièvement les épaisses cernes soulignant ses yeux. « Je serai à la fois ta pire et ta meilleure cliente. J'espère que tu es prêt. »

Message XI
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A bas la sensualité, l'heure était à nouveau aux échanges piquants et aux répliques terminées à l'acide. Lorsqu'elle souligna les marques qu'il avait laissées sur son corps, il haussa vaguement les épaules.

"Pas mon problème. T'auras qu'à dire que t'as essayé un nouveau traitement thérapeutique et que t'as des réactions allergiques. Qui voit ton corps de toute façon, vêtue du menton aux talons ?" Il s'arrêta quelques instants. "Enfin, sauf là. T'es plus jolie quand t'es nue. Ou presque."

Quelques instants plus tard, Surin se tenait dans son fiacre et ne sortait sa tête que pour donner quelques instructions supplémentaires à Soren, planté devant, les cernes plus profondes que jamais. Plus il l'observait ainsi, dans cette tenue improvisée avec ses petites marques violettes ici et là, plus il avait envie de la prendre une nouvelle fois, cette fois-ci avec certainement un doigté plus délicat.

"Oui chef, entendu chef", répondt-il sur un insupportable ton moqueur. "Compte sur moi dans ce cas pour être ton meilleur pharmacien personnel. Ta santé est si fragile après tout."

Un coup d'oeil à l'homme qui l'accompagnait. Était-il au courant de quoique ce soit ? Par précaution, Soren n'avait rien mentionné. Il observa le fiacre s'éloigner d'un oeil morne, serré dans le haut à manches courtes noir que lui avait passé l'hôte à l'accueil.

Le demi-ange se réveilla après environ quinze heures de sommeil d'affilée, en plein milieu de la nuit ou au beau matin selon les préférences. Voilà un très long moment qu'il n'avait pas fermé les yeux pour une telle durée, l'insomnie semblait presque un soucis d'une autre existence. Sa journée fut passée à flâner dans sa propre boutique, commençant tout seul à déballer les cartons remplis de fioles, d'ingrédients, d'éléments alchimiques et matériel scientifique. Il avait beau user de tout son corps, il n'arrivait pas à s'ôter cette petite elfe malingre de l'esprit et cela l'agaçait avec une force démentielle. Qui de son coeur, sa queue ou sa tête la désirait en cet instant ?
Lorsqu'enfin le soleil commença à décroitre dans le ciel, c'était un Soren impeccablement coiffé, parfumé et vêtu beaucoup plus classe que la veille qui attendait au pied de l'Oiseau Bleu. Sa sacoche de cuir à la main, on le fit monter et il vint toquer à la porte en bois ciré de Surin.

"C'est le livreur." Sa voix passait probablement au-travers du bois. A peine s'ouvrit-elle qu'il s'incrusta, enchaînant : "Cargaison spéciale de petits desserts. "Le bonheur larmoyant", spécialité de la maison. Un excellent choix, vraiment."

Il alla poser la besace sur la première table qui vint et l'ouvrit. Des petits flacons de verre d'une très grande beauté s'y trouvaient, contenant une petite fumée bleue intriguante et à peine perceptible.

"Comment tu vas ?" reprit-il, plus sérieux, se tournant vers elle. "Pas d'effets secondaires inquiétants ? T'as les lèvres gonflées." Il sourit. "Et ça c'est pas ma faute."

Sûrement un effet du dernier produit qu'ils avaient pris. Il ne contint pas le fait d'y déposer un baiser volatile.

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« Mais fais comme chez toi, je t'en prie. » Persifla Súrin en se tenant sur le côté de mauvaise grâce, bien forcée de se pousser à l'entrée en trombe de l'alchimiste. C'était de bonne guerre après tout après la veille où elle avait fait de même. Du bout du pied, elle referma la porte et croisa les bras en lui faisant face. De facture toujours aussi sobre, une robe en brocard carmin enveloppait sa silhouette de pied en cape sans marquer la moindre forme. Malgré les multiples remarques qu'il avait pu formuler à ce sujet, elle n'allait pas modifier sa façon de s'habiller pour s'adapter aux goûts de monsieur. Si elle le gênait tant, il n'avait qu'à l'en débarrasser à nouveau et peut-être même qu'elle ne s'en plaindrait pas. Il pouvait bien toutes les déchirer, elle n'arrivait pas à s'en soucier, même si elle prétendrait le contraire pour la bonne forme et parce que l'agacer était devenu une activité obsédante.

Ses sourcils se froncèrent et elle le rattrapa par le col pour le ramener vers elle et prolonger leur baiser, mécontente de la légèreté qu'il avait mis dans le premier. Son murmure naquit entre leurs lèvres. « Je ne compte pas rester ici très longtemps, alors je te conseille de te montrer un peu plus gourmand ou c'est moi qui te mangerai tout entier. Je n'aime pas gâcher mon temps, il est précieux. » C'était tout ou rien. Elle n'était pas pour la demi-mesure. Son poing fermé se détendit et elle aplatit sa paume sur le tissu, en appréciant la qualité indubitable de l'étoffe. « Tu essaies de faire bonne impression ? Un peu tard pour ça non ? Je me suis déjà fait une opinion de toi, mais je ne te dirai pas laquelle. » Un sourire moqueur joua sur ses lèvres et elle le repoussa pour aller jeter un oeil à ce qu'il avait rapporté.

« Le bonheur larmoyant ? J'espère que tu es meilleur docteur que tu ne l'es pour inventer des noms. Est-ce que c'est censé donner envie ? Personne n'aime pleurer. » Sa magie porta un des flacons dans les airs pour qu'elle puisse l'observer dans la clarté dispensée par les larges fenêtres. Tournoyant dans sa prison de verre, la fumée bleue mystique se noyait dans l'océan des prunelles de l'Elfe. « C'est comme de la fumée d'opium ? Quels sont les effets de l'élixir de ta collection ? Ou bien tu veux me faire la surprise et me laisser découvrir par moi-même ? » Elle eut un petit rire. « Il y a un petit air de déjà-vu. » Fit-elle doucement. La drogue retrouva sa place dans la besace et elle s'installa dans le fauteuil jouxtant la table.

D'un mouvement négligeant de la main, elle lui indiqua la desserte en grès près de la fenêtre. « Il y a quelques alcools, sers-toi. Et fais-en deux tant que tu y es. » Ce n'était pas une très bonne idée d'ajouter l'alcool à la suite de la journée qu'elle venait d'avoir mais elle désirait se détendre et oublier la lourdeur dans ses jambes. Pour chasser la lassitude qui l'envahissait, elle cligna des yeux. Habituée à masquer les traces de fatigue, son maquillage dissimulait habilement ses cernes et son teint cireux, mais elle n'avait rien pu faire pour les veinules rouges dans ses yeux. Avec un peu de chance, les mécènes qu'elle avait rencontré dans la journée n'avaient rien remarqué, elle avait prit soin de prendre ce qu'il fallait pour paraître aussi énergique que si elle n'avait pas fait une nuit blanche mouvementée en espérant qu'ils ne se mélangeraient pas mal avec tout ce qu'elle avait déjà ingéré en compagnie de Soren. Ce n'aurait pas été sa première overdose, mais elle ne tenait pas à ce que sa première rencontre avec des collègues étrangers soit un désastre complet. Heureusement, les Gardiens devaient être de son côté car malgré les trop petites heures d'inconscience pour se reposer, elle avait pu honorer tous ses rendez-vous et même s'octroyer le plaisir d'une petite virée dans les commerces de la ville. La mode Républicaine était bien différente de celle à laquelle elle était habituée et elle n'avait pu résister à faire une entorse à ses principes, enthousiasmée par la nouveauté. Plusieurs paquets s'entassaient au pied de son lit. Qui savait quand elle pourrait utiliser ces tenues ?

« Comment va ton visage ? C'est toujours douloureux ? Et tes ailes ? On dirait que c'est plus toi qui a souffert le plus de notre rencontre finalement. En ce qui me concerne, tu m'as laissée plutôt satisfaite, je l'admets volontiers. J'en viendrai presque à regretter de devoir rentrer. »

Message XII
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Soren Goldheart
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Il prit enfin le temps de constater qu'elle était à nouveau vêtue comme une jeune fille prude, mais il se délecta de cette couleur carmine qui donnait un peu de vie à ce teint de craie. Les couleurs de la sorte lui allaient à merveille. En fait, elle paraissait même très jolie en ce présent instant. Soren fronça les sourcils en chassant ces pensées intruses, passagères. Obsédantes. Elle n'était pourtant pas la plus intéressantes de toutes ces âmes en peine venues le chercher. Si... ?

L'elfette lui vola un baiser avant de proférer une menace lourde de sous-entendus alléchants. L'ange ne put retenir un souffle de rire ; elle gagnait en hargne. La créature fragile devenait bête sauvage. Ça lui plaisait de plus en plus.

"Dans ce cas, j'ai tout intérêt à prendre mon temps, tu ne crois pas ? Les choses ne sont que plus savoureuses lorsque l'on s'en délecte." Elle touchait le tissu, certainement pour en mesurer la qualité avec plus d'attention. Histoire de voir s'il avait fait un effort pour elle. "Je n'ai pas besoin que tu me donnes ton opinion, je la connais déjà. Ton visage est plus éloquent que tes mots."

Súrin s'approcha de la marchandise, regard fureteur. Ce fut bien sûr pour se moquer un peu, mais il n'y avait plus tant l'animosité sincère qu'ils partageaient quelques jours avant.

"En effet Súrin, je suis bio-alchimiste, non un Homme de Lettres. Je l'ai appelée Lacrimosa, si tu as besoin de poésie. Et bien que cela ne doit pas t'arriver souvent je le concède, nous sommes capables de pleurer de joie également." Un de ses sourcils tressauta à la comparaison. "Non, ce n'est pas du tout comme de la fumée d'opium, c'est beaucoup mieux. C'est presque une insulte que tu me fais là, ma chère."

Il observa attentivement la petite fiole qu'elle faisait voler allègrement et ne reprit véritablement son calme que lorsqu'elle la reposa dans sa boîte. Il lui avait amené des modèles haut-de-gamme, les ingrédients utilisés étaient tous de grande qualité sans parler du packaging spécialement commandé chez un souffleur de verre.

Elle lui ordonna ensuite d'aller leur servir un verre, tandis qu'elle s'était déjà assise sur le fauteuil. Il aurait presque eu envie de lui dire que ce n'était pas très raisonnable au vu de l'horrible teinte sanglante de la sclère de ses yeux, mais il garda ce commentaire pour lui en se contentant d'afficher un air ennuyé. Il prit la peine de ne pas trop charger les verres en mélangeant deux alcools, qu'il agrémenta d'un rafraîchissant jus de fruits exotiques, mélange dont il était le seul connaisseur. Un cocktail qu'il appréciait beaucoup dans ses jeunes années et qui, aux justes doses, rendaient certaines journées moins pénibles en rappelant l'été.

En revenant vers elle et après avoir déposé les verres sur la table entre les deux fauteuils, prenant ensuite place dans celui à proximité, il fut surpris des quelques commentaires qu'elle émit ; en vérité, il s'en régala comme s'il s'agissait des plus doux poèmes. Une soirée, complètement chaotique et ravagée de ses prémisces à sa fin, avait suffi à lui faire tolérer Soren. Mieux encore, elle admit vouloir prolonger le moment, alors même qu'elle était sur le point de tourner les talons de sa boutique pour toujours et à jamais l'avant-veille.

"Eh bien, ça rajoute un charme belliqueux. Je ressemble désormais à un jeune délinquant." Avec sa main, il fit un élégant geste pour théâtraliser ses propos. On voyait la cicatrisation progressive de sa tempe et son arcade. "Quant à mes ailes, elles sont ce qu'elles sont ; elles me font mal comme ce fut toujours le cas. Rien de neuf à l'horizon." Il leva un doigt. "Si tu savais combien tu viens de me combler de bonheur par tes mots. Ah... Ne me fais pas trop de compliments, je risque de m'y habituer et de m'y complaire un peu trop."

Sourire moqueur, il vint tremper ses lèvres dans son cocktail. On sentait fort l'alcool, mais le jus fait-maison créait une explosion de saveurs fruitées fort bienvenues en l'état.

"Tu n'es pas obligée de rentrer tout de suite. J'ose d'ailleurs espérer que je pourrais venir revoir Mael. J'ai beaucoup aimé cette ville, la dernière fois que j'y suis venu. Les individus y sont... plus ouverts, disons, que les autres shoumeiens." Il repensa à ce jeune hybride qui lui avait fait re-goûté ce plaisir si singulier d'une partie de jambes en l'air bien faite entre deux hommes habiles de leur corps. Un régal. "C'est un lot particulier de Lacrimosa que j'ai amené. Quantité très limitée, mon plus haut-de-gamme, créé personnellement par mes propres mains puisque je suis le seul connaisseur de la recette. Antidouleur notable si tu fais faces à des peines, psychotrope stimulant, boost de ton système immunitaire, boost de tes capacités cognitives... Un travail d'orfèvre sur lequel j'ai passé des années. Si le lot te plaît, tu pourras procéder à de plus importantes commandes."

Il se releva pour saisir une fiole. Il tendit la main à Surin et la tira de son fauteuil presque à lui proche, très proche. Il n'était qu'à un souffle l'un de l'autre. La douce voix de Soren remplissait l'espace.

"Il ne faut en inspirer qu'une ou deux fois. Elle fait pleurer parce qu'elle irrite les canaux lacrymaux, mais les effets sont immédiats." Il déboucha la fiole. "Ce lot-ci est parfumé. D'habitude, tu sentiras plutôt une odeur d'herbacées impossible à identifier." Une douce odeur embauma leur proximité. Les yeux de chat de Soren rougirent, et une larme s'échappa tandis qu'il ferma les yeux pour embrasser Súrin, tout en reposant la fiole sur la table à côté. "Reste encore un peu. S'il te plaît", murmura-t-il entre deux baisers. "Enfin... C'est toi qui parlait de me dévorer, non ?"

Ses mains sécurisaient le dos de l'elfe, puis descendirent jusqu'à ses hanches qu'il entraîna légèrement vers la table. S'ils devaient se dire au revoir, autant que cela soit sur une dernière étreinte. Qui sait quand ils se reverraient, et sous quelles circonstances.

Súrin Adamanti
« Et le jour pour moi sera comme la nuit. »
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Súrin Adamanti
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« Au moins maintenant, ton apparence rejoint ta personnalité. » Se moqua Súrin avant de boire une gorgée du cocktail qu'il leur avait préparé, puis une nouvelle pour accélérer les effets de l'alcool et sentir la douce chaleur se répandre agréablement en elle, la tête aussi légère qu'un nuage. Il était amusant d'observer qu'il ne pouvait s'empêcher d'exprimer son génie même lorsqu'il s'agissait de prendre un simple verre. Ses papilles apprécièrent encore quelques secondes son cru avant qu'elle ne rive ses pupilles aux siennes. « Qu'est-ce que tu as bien pu fabriquer avec tes ailes pour qu'elles soient dans cet état. » Songea-t-elle à voix haute. « Je parierai que c'est cette langue trop insolente qui t'a valu quelques représailles. » Et manifestement, il n'avait pas appris de ses erreurs. La fougue de la jeunesse, certainement, ou bien il n'était pas aussi futé qu'il le pensait. « Abîmées ou non, elles m'ont sauvée, alors essaie d'en prendre davantage soin. Tu as le privilège d'avoir un sang rare qui coule dans tes veines, quel intérêt si tu gâches les attributs qui vont avec. » Sa langue claqua contre son palais pour marquer sa désapprobation. S'il y avait bien quelque chose qu'elle avait en horreur, c'était du potentiel gaspillé.

Touchée qu'il émette le souhait à demi-mot qu'elle reste, elle préféra cependant replonger ses lèvres dans son verre sans répondre. Les plaies étaient encore trop à vif, il était trop tôt pour déjà repenser aux multiples responsabilités qui n'attendaient que son retour pour l'étouffer, trop tôt pour faire face à cette angoisse née de la purge qui lui tordait les boyaux quand les souvenirs se réinvitaient sans pitié, dilatant les failles de sa fragilité. Alors pour oublier, ne serait-ce que pour un instant éphémère, elle vida son verre d'un trait, grimaçant alors que le breuvage, à la fois glacé et brûlant, fusait en elle, inconfort nécessaire pour endormir ses démons. Un sourire incrédule releva alors les coins de sa bouche. « Maël ? Plus ouverte ? J'ignore qui tu as rencontré là-bas, ou si tu étais drogué jusqu'aux yeux lors de ta visite pour en arriver à cette conclusion. Avec le temps peut-être, tu découvriras la rigidité conservatrice de cette cité. Elle n'est pas si conciliante que tu sembles le croire. Néanmoins, j'espère que quand tu reviendras, tu n'oublieras pas de me payer une visite. Ce sera à mon tour de te servir de guide, même si j'ai bien peur qu'on ne soit pas autorisés à autant de folies que ce que tu vis ici. Mais laissons Maël où elle est. » Son pied fouetta l'air impatiemment alors que Soren exposait les vertus de sa création. Pour cette fois, elle le gracia de son scepticisme et le laissa la tirer hors de son fauteuil.

Soumise aux toxines contenues dans la fumée, sa vision se brouilla rapidement mais lorsqu'elle battit des paupières pour en chasser les larmes, Súrin découvrit le monde avec une acuité neuve. Rêveuse, son regard s'accrocha sur le rouge sanglant des rideaux, glissa sur le vert océan du dallage avant de remonter sur les iris mordoré fendus sur le milieu de son nouveau fournisseur. « C'est comme si le pinceau de tes psychotropes donnait vie à une peinture qui ne connaissait que le gris. C'est magnifique. » Ses pupilles s'élargirent, son souffle s'accéléra mais ce dernier symptôme avait peut-être quelque chose à voir avec les mains baladeuses de son amant et l'air qu'il lui dérobait. « Est-ce que tu demandes le même type de paiement à tous tes clients ? » Une main accrochée au rebord de la table, sa main crocheta sa nuque, déjà enivrée de son odeur, déjà réticente à le laisser s'éloigner ne serait-ce que d'un centimètre. « J'ai beaucoup trop faim pour partager avec d'autres. » N'avait-elle pas une autre réception à laquelle se montrer plus tard dans la soirée ? Si c'était le cas, elle estima que c'était un faible prix à payer si ce n'était que le seul dommage collatéral qu'il y aurait à déplorer.

Un peu plus tard, l'Elfe se sépara du bassin sur lequel elle s'était assise avec un entrain qui l'avait elle-même surprise et roula sur le dos, bénissant la fraîcheur du carrelage sur sa peau moite de sueur. Une main reposant sur son ventre, l'autre près de sa tête, elle fixait le plafond mais son regard voguait sur d'autres paysages en attendant que sa respiration s'apaise. Aux coins de ses yeux, son maquillage avait bavé, incapable de résister aux assauts des larmes que la drogue avait déclenchées. Sa langue vint humidifier ses lèvres craquelées d'avoir été trop abusées et un léger rire lui échappa. « L'excitation est un des effets du bonheur larmoyant que tu aurais omis de me dire ? » Le froid se réinstallait, trop vite, cruel rappel à la réalité mais Súrin choisit de le fuir pour quelques secondes supplémentaires en se nichant contre le flanc de Soren, réprimant le début d'un frisson. « Ou c'est toi qui est une drogue dont je ne peux plus me passer ? » Quand avait-il dit qu'il repasserait à Maël déjà ?

Message XIII
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Il leva les yeux face à sa petite pique. Était-ce quelque chose d'intrinsèque à leur relation ? Certainement. Mettez deux pétasses ensemble, ça restera toujours deux pétasses. Avec des soupçons de sympathie. Puis la demoiselle posa une question fâcheuse sur ses ailes. Après tout, comment pouvait-elle savoir ?

"On m'a arraché pas mal de plumes quand j'étais jeune, en effet", commença-t-il paresseusement. "Mais j'étais enfant et je ne l'avais pas franchement mérité. Les Reikois sont des sauvages."

Il les fit apparaître. Piteuses, mais toujours fidèles au poste.

"Quand à leur difformité et petitesse, c'est de naissance. J'ai pris contact avec d'éminents chirurgiens et médecins-mages de la Magic. Je pense que je vais passer de très sales moments dans les prochains mois pour tenter d'être un ange à peu près normal." Il sourit. "Alors, j'en prendrai soin. Quand elles seront fortes."

L'elfette souligna combien Mael était en réalité une cité bien austère et fermée. Comme tout son foutu pays de misère. Comment s'imaginer seulement vivre là-bas ? Quel enfer.

"Eh bien, j'y ai rencontré un jeune homme fort... intéressant et cultivé. C'était enrichissant. Il m'a laissé un bon souvenir de cette cité."

Une bonne baise, mettons les mots dessus. Qu'est-ce qu'il devenait maintenant ? Soren devrait sûrement reprendre contact avec lui. Il lui avait fait un petit quelque chose, ce garçon aux ailes rouges comme un phénix.
Enfin, Surin s'ouvrit à la poésie sous la drogue. Ce qu'elle était mignonne quand elle faisait ça. Elle était à la fois épineuse comme un amas de ronces, mais aussi onirique qu'un ciel au crépuscule. Puisqu'elle parlait de peintures, Soren en conclut qu'elle devait manier le pinceau.

"C'est très joli comme comparaison. Un peu niais, mais je te le pardonne si tu me peins la prochaine fois qu'on se voit." Il lui sourit, leur souffle se mêlant. "Non, mais c'est la seule forme de paiement pour toi."

Affichant une possessivité nouvelle, la spontanéité de Surin éveilla quelque chose en Soren. Quelque chose de particulièrement toride et excitant. Vraiment, rien de plus flatteur que quelqu'un s'estimant avoir propriété. Mieux encore quand cette-dite personne était propriété en retour de l'ange ; elle ne savait réellement pas dans quoi elle s'élançait avec lui mais lui, ça le berçait d'un sentiment victorieux très égoïste et agréable.

___

"Bonheur larmoyant... C'est vraiment nul comme nom, t'avais raison." Il contemplait le plafond, le dos humide. "Quant à l'excitation... c'est parce que je suis avec toi, ça."

Joueur, il glissa sa main sur la hanche de sa partenaire qui vint se blottir contre lui, calmant son humeur moqueuse. Bloqué dans un état de stase provoqué par la drogue et le désir sexuel, il demeura là à l'écouter, caressant des mèches blondes dont il détaillait les nuances de ses yeux particulièrement précis dans la vision qu'ils offraient naturellement.

"Alors ça, c'était vraiment mièvre, Súrin." Il rit sincèrement. "Mais je n'ai pas envie de t'attaquer dessus, je veux profiter des endorphines du sexe."

Sa main rejoingnit celle de l'elfette, posée sur son ventre, tandis qu'il vint respirer le parfum de sa chevelure, floral et enivrant.

"Nous nous reverrons. Même si tu ne veux plus de ma drogue, moi, je reviendrai te voir."

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