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Anonymous
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Un enfant désigne une silhouette lointaine à sa mère. Un personnage cornu est assis sur les hautes marches qui mènent au parvis de la Maison Bleue. On le distingue très bien depuis le quartier d’azur. « C’est Balyzeus le démon maman, c’est lui regarde ! » La jeune femme se signe. Elle finit par opiner et tire son fils à elle. Musarder n’est pas dans sa nature.

A bonne distance de ces deux-là, Bazyleus observe la grouillance en contre-bas, assis sur le marbre qui domine la cité. Dans son dos, l’imposant édifice du pouvoir républicain, tout le poids en pierre de l’exécutif au service de la démocratie. Un poing ferme à la hanche et le menton pensif appuyé contre les phalanges, le démon inspire profondément et expire gravement. Peu à peu sa respiration s’accélère pour se caler sur celle de la ville. Bazyleus ouvre ses pores nécrosés aux courants viciés de Liberty. Il est alors un poumon, seulement un poumon. Enflant, désenflant, enflant et désenflant, encore et encore.

Notre ange avarié a pris cet habitude, trôner sur les hautes marches et se laisser habiter par le souffle du peuple. D’ici, il impose sa vieille figure républicaine et assure les citoyens qu’il veille sur eux. Maléfice pour les ennemis de la République, miracle vivant pour la nation saphir.

Près de 5000 ans qu’il observe grandir et s’appesantir Liberty. Elle a porté bien des noms, cette créature tentaculaire, mais jamais elle ne s’est autant menti à elle-même, jamais elle n’a ouvert autant de portes à être tel que Bazyleus. Point de rire au fond de sa gorge, point de sourire sur son visage, mais un regard rougeoyant de satisfaction.

A l’ordre du jour de la prochaine séance, les affaires extérieures. Magistrat délégué à l’armée, Bazyleus compte y participer. Il a oublié l’heure à laquelle la magistrature doit aujourd’hui se réunir. Peu lui importe, il est bien là. Croiser ses pairs dans les escaliers l’avertira. Le temps n’a pas le même volume chez les immortels.
Kasen Dhaamir
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Kasen Dhaamir
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D’un pas pressé, Kasen parcourait la grande place au sur laquelle trônait l’imposante Maison Bleue.

Le blondinet avait eu vent moins d’une heure auparavant qu’un rassemblement sous le thème des affaires extérieures prendrait place en fin de matinée, et regrouperait bon nombre des politiques directement impliqués par le sujet.

À sa grande surprise, le diplomate n’avait quant à lui pas reçu la moindre invitation. Il avait été nommé magistrat la veille seulement, et il y avait fort à parier que le gratte-papier en charge de l'informer de cette réunion n'ait pas été mis au courant qu'un nouveau diplomate venait d'être nommé.

Le père de Kasen était tombé malade il y a quelques semaines maintenant, et il n'avait fallu quelques jours pour que la Présidente le nomme pour reprendre le flambeau. Un délai bien court pour que l'administration de la Maison Bleue s'adapte.

Mais Kasen était désormais prêt à assumer la mission familiale. Gravissant les marches, une pile de dossiers sous le bras, il était bien décidé à rappeler qu’aucune réunion sur la politique extérieure ne se tiendrait sans un représentant de la famille Dhaamir.

Il n’avait pas la moindre idée de l’heure précise à laquelle se tiendrait la séance, ni du lieu exact. “Fin de matinée à la Maison Bleue”, avait vaguement expliqué un secrétaire croisé le matin même.

Perdu dans ses pensées et le visage baissé, le diplomate ne remarqua qu’au dernier moment un obstacle sur sa route, et pas des moindres. Bazyleus était assis sur les marches a à peine un mètre devant lui. Il contemplait le flot des passants en contrebas. Une aubaine.

Oh, Bazyleus ! Excusez ma maladresse, j’ai bien failli vous rentrer dedans , s’exclama Kasen d’un ton haletant mais soulagé. Vous avez eu vent de la réunion concernant la politique extérieure ? J’espère ne pas être trop en retard.

Le blondinet pouvait s’estimer chanceux d’avoir croisé le démon ici. En effet, les deux s’étaient déjà croisés à de maintes reprises, alors que Kasen accompagnait son père à diverses réceptions et événements.

Le diplomate n’avait pas vraiment eu l’occasion de nouer des liens avec le magistrat délégué à l'armée pour autant, mais ce dernier n’était clairement pas le politique le plus antipathique qu’il ait pu croiser parmi les puissants de Liberty.

Si le représentant des armées et celui de la paix sont naturellement amenés à se retrouver en situation de désaccord, Kasen pouvait supposer sans trop de risque que le cornu serait convié au colloque du jour, et qu’il pourrait le renseigner sur les modalités de celui-ci sans rechigner. Ce n’était pas un mauvais gars, après tout.
Anonymous
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Respecte-le mais ne te laisse pas abuser. Permets-toi de t’appuyer dessus mais ne t’en remets jamais pleinement à lui. De ceux qui forment l’aéropage du gouvernement, il est l’un des plus anciens. Un être aussi dangereux qu’utile à la République, maniant les apparences avec brio, donnant l’impression d’une pesante ubiquité. Pèse ses mots, même les plus futiles, et ne va pas croire que ce vieux démon est capable d’une quelconque sensiblerie. Son amitié, s’il l’exprime, n’a rien d’authentique. Garde-toi d’y croire mais joue son jeu et sers t’en, pour le bien de notre nation.

C’est, en substance, ce que le paternel de Kasen a pu lui confier en faisant le tour des grandes figures politiques du pays. Bazyleus est un atout autant qu’une malédiction et peu de gens encore vivants l’ont percé à jour.

Le magistrat délégué à l’armée a levé les yeux vers le jeune diplomate. « Ah ah, voilà le jeune héritier ! » Souriant, son regard crache une vive chaleur. Bazyleus respecte la lignée Dhaamir, des humains nuancés, sagaces, dont l’indépendante pensée les honore. Voici donc le nouvel exemplaire, Kasen Dhaamir, prêt à se jeter dans le grand bain et qui espère ne pas être trop en retard. Pauvre garçon, on lui inflige déjà sa première vexation en omettant notifier l’heure exacte à laquelle doit se jouer cette séance. Avec un air de commisération, le cornu aux pieds nus et velus arquent les sourcils. « Content de vous rencontrer, j’apprécie beaucoup votre père et me joins à votre peine. Allons trouver le greffier si vous voulez bien. » Et il se redresse de toute sa hauteur, gratifiant le jeune homme d’une main sur l’épaule, ferme et amicale. Quelque chose de très accessible émane de toute la personne du grand cornu.

Arrivés sur le parvis, les deux mâles entre dans l’édifice le plus haut perché de la cité. Très à son aide, Bazyleus se porte jusqu’à l’office du greffier en compagnie de l’estimé diplomate. « La séance a été reportée messieurs, vous serez notifiés. » Le démon se mâchouille la lèvre inférieure. Il méprise de gratte-papier qui considère ne jamais devoir d’explication à son éminente personne. « Et pourquoi ? » Bazyleus s’est penché sur le fonctionnaire au visage pointu et son regard brûle. L’autre ne se démonte pas. « Trois sénateurs de première importance sont indisposés monsieur. » Le magistrat acquiesce lentement. « Ah. Dommage, je suis en verve. ». L'autre reste neutre et coi.

De nouveau à l’extérieur, le démon propose. « Vous marchez un peu en ville ? J’aime battre le pavé et me mêler aux concitoyens ».

Dans l’anonymat. Car si son hôte accepte, les os du démon craqueront dans sa chair dans un bruit atroce et tordront sa silhouette pour emprunter une toute autre apparence, celle d'un épais soldat sans lumière.
Kasen Dhaamir
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Kasen Dhaamir
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Le démon s’était montré particulièrement chaleureux à la vue de Kasen. Il avait même fait preuve d’une grande civilité en glissant quelques mots concernant son père.

La triste nouvelle de la maladie de Magnus avait rapidement été colportée aux oreilles des puissants de la République. Néanmoins, peu de personnes avaient conscience de l’ampleur des dégâts : un homme d’à peine 60 ans qui en paraissait désormais 80 et dont les jambes ne supportaient même plus le poids, pourtant plume. Un esprit autrefois vif désormais creux. En quelques semaines, Magnus Dhaamir était devenu un vieillard sénile.

Une bien triste réalité que Kasen et son entourage s’étaient bien gardés de dévoiler à la face du monde. Le père avait fait de grandes choses, et il était dispensable que quiconque se souvienne de lui comme d’un homme faible et dénué de raison.

Merci, Bazyleus, répondit le blondinet avec un sourire sincère. Je sais que ma famille vous a toujours tenu en haute estime. Je dois bien avouer que me retrouver dorénavant sur le devant de la scène à vos côtés est aussi excitant qu’intimidant.

Le diplomate suivit le démon à l’intérieur de la Maison Bleue. L’aisance du cornu semblait totale, là où pénétrer ce bâtiment mythique avait encore ce petit quelque chose d’impressionnant pour Kasen.

Finirait-il par s’y faire ou fallait-il passer ces gigantesques portes des siècles durant pour ne plus ressentir cette sensation étrange ? Seul le temps le dirait.

Malheureusement, le greffier fit rapidement comprendre aux deux compères qu’ils s’étaient déplacés pour rien. Et dire que Kasen avait dû déprogrammer plusieurs rendez-vous à la dernière minute pour assister à cette assemblée… quel gâchis.

L’imposant démon repartit finalement vers la sortie avec toujours la même aisance, suivi de près par le diplomate qui ne put retenir un long soupir de déception.

Vous marchez un peu en ville ? J’aime battre le pavé et me mêler aux concitoyens.

Kasen contempla avec lassitude les va et vient des passants sur la place. Ses premiers jours d’activité en tant que magistrat délégué à la diplomatie étaient cruciales. Il avait impérativement besoin de s’imposer comme une figure incontournable auprès de ses pairs. Son nom l’y aidait, mais cela ne faisait évidemment pas tout.

Et bien ma foi… pourquoi pas ! Moi qui pensais cette matinée perdue, prendre l’air et discuter avec le magistrat le plus expérimenté de La République n’est certainement pas l’activité la moins productive que je puisse trouver.

À peine ces mots prononcés, une série de craquements rententirent. Kasen, surpris et quelque peu effrayé, tourna son regard vers Bazyleus dont le corps se tordait en une chorégraphie horrifique.

Figé face à cette scène repoussante, le diplomate resta coi alors que les quelques passants aux alentours pressaient le pas pour s’éloigner de cet étrange phénomène.

Une poignée de secondes plus tard, un soldat tout ce qu’il y a de plus banal se tenait à la place du cornu.

J’ai beau avoir déjà entendu parler de vos aptitudes, Bazyleus, ça fait quelque chose de voir ce spectacle de ses propres yeux, commenta Kasen interloqué. Et puis… ça a l’air affreusement douloureux !

Les deux hommes commencèrent à descendre tranquillement les marches. Maintenant que le démon avait adopté une apparence plus commune, le regard des passants avait cessé de constamment se porter sur lui.

En tout cas, c’est sacrément efficace.

Vous savez, je me suis souvent demandé ce que ça pouvait bien faire de connaître une longévité comme la vôtre. Là où un événement me marquerait à vie, vous n’y verriez sans doute que l’énième répétition de quelque chose que vous avez déjà expérimenté des dizaines et des dizaines de fois. Pouvez-vous seulement être encore étonné ou ému par quoi que ce soit ?

On pouvait aisément trouver dans la voix de Kasen un brin d’admiration mêlé à une curiosité non dissimulée envers le démon. Il avait beau avoir étudié quelque peu les différentes races de Sekai, les démons faisaient toujours partie de ces sujets fascinants.

Comment concevoir l’idée même d’une vie si longue, alors qu’on est soi-même condamné à n’être qu’un grain de poussière dans la grande Histoire ?
Anonymous
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La vision d’horreur qu’impose alors Bazyleus à son hôte a toutes les apparences de la douleur. Le démon se contorsionne violement. Le visage destructuré, il est saisi de spasmes et pousse des râles abominables et Kasen pourrait s’enfuir sans rosir devant cette  scène. Pourtant il reste là, choqué mais immobile. Entre ses tempes résonne le terrible bruit que produit le cartilage du magistrat. Et le voici enfin métamorphosé en un gris et austère personnage. « Oh vous savez, à mon âge on confond la douleur et la sensation d’exister. » Sourire.

Et les voici dans la rue, battant tranquillement le pavé. Le sourire effacé, Bazyleus a emmuré sa flamboyante idiosyncrasie dans cette enveloppe d’emprunt. Les deux républicains croisent toutes sortes de concitoyens. Ici des enfants courent et s’amusent à se pourchasser. Là des hommes chargent une charrette. Une femme capte le regard sobre du démon. Elle est adossée à un mur et parle pour elle à voix basse. Lorsqu’elle aperçoit Bazyleus, son ton monte et elle gueule dans une langue inconnue. Le magistrat devine des imprécations et lorsque ses yeux s’enfoncent dans les siens, la vieille en oripeaux détourne le regard. Sa voix baisse mais ses mots sont toujours chargés de bile. Le démon encre ce visage fripé entre ses tempes. A quoi pense-t-il ? A rien de bon pour cette malheureuse que l’on ignore et prend pour une folle. Elle n’a pourtant rien d’une aliénée, elle voit simplement des contours invisibles pour le commun. Ces voyants, Bazyleus sait parfaitement les identifier.

Vient la question de Kasen Dhaamir, la fameuse. « J’avoue avoir été saisi un temps par le Mal d’Éternité. Nous appelons ainsi ce spleen, qui nous gagne inévitablement à force de répétition. Mais j’ai cette chance voyez-vous, d’avoir été conçu tel un être sociable. Les sociétés me passionnent. Elles changent souvent d'une façon si insoupçonnée. » Il marque un temps, son regard s’arrêtant sur quelqu’un qu’il connait bien mais qui ne le reconnait pas bien sûr. « Je regrette par exemple le tutoiement généralisé de l’antiquité. Il était bon de se parler sans cette distance qu’impose le vouvoiement. Se parler de roi à roi, tutoyer les dieux comme les hommes. Le vouvoiement est une récente boursouflure du langage qui me gratte le bulbe. Par ailleurs, je suis fasciné et réjouis de voir la position conquise par le sexe féminin. Les femelles sont l’égal des mâles depuis plusieurs siècles et personne ne semble capable de penser qu'il pourrait en être autrement. » Il renifle doucement et émet un léger grognement. « Et puis il y a toi, sur lequel je mise volontiers pour me surprendre. Tel ton père à l’époque. » Il contient son sourire, fidèle à son âpre apparence. « As-tu rencontré notre chère présidente et son estimable rejeton ? »
Kasen Dhaamir
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Oh vous savez, à mon âge on confond la douleur et la sensation d’exister.

Le démon en peau d’humain avait dégainé cette phrase lourde de sens avec une bonhomie déconcertante.

Alors que le jeune diplomate laissait cet énoncé vertigineux occuper son esprit, son attention fut finalement attirée par les cris d’une femme, visiblement à l’attention de Bazyleus. Un brouhaha incompréhensible qui ne sembla pas perturber le démon outre-mesure.

Le magistrat millénaire semblait apaisé, baladant avec tranquillité tant de secrets dont Kasen rêvait d’effleurer la surface.

Alors il posa sa question, sur l’intérêt de la vie lorsqu’elle s’étire à n’en plus voir la fin. Et la réponse fut à la hauteur de ses attentes.

Chaque expérience que l’on vit nous enrichit, qu’on le veuille ou non. Plus ces expériences s’accumulent, moins elles sont significatives et uniques. Chaque goutte de cette vie était cruciale dans la petite flaque d’eau qu’était l’existence de Kasen. Dans l’océan de Bazyleus, cette même goutte devenait insignifiante.

Et pourtant, le cornu expliqua trouver encore un intérêt à tout cela. Il expérimentait encore de la nouveauté, via l’évolution de la société, invisible à bien des égards pour tous ceux qui n’ont pas des siècles devant eux, et la vision d’ensemble qu’ils octroient.

Et puis il y a toi, sur lequel je mise volontiers pour me surprendre. Tel ton père à l’époque.

Ainsi, Magnus Dhaamir aurait surpris le grand Bazyleus ? Kasen ne put retenir un sourire curieux, se demandant à quoi le démon faisait référence. Et puis il se demanda comment lui, cet utopiste fraîchement débarqué qu’on n’invite même pas à un colloque le concernant en tout point, pouvait bien reproduire l’exploit.

As-tu rencontré notre chère présidente et son estimable rejeton ?

Kasen se mordilla la lèvre inférieure, pensif. Rencontrer était un mot bien vague. Il les avait croisé pour sûr. Les jours précédents, notamment, en vue de sa nomination en tant que magistrat. Et quelques fois auparavant, même, alors qu'il accompagnait son père étant plus jeune.

Mais rencontrer quelqu’un, ce n’était pas suffisant. Kasen voulait dialoguer, comprendre, partager… et convaincre. Et ça, ça prendrait un peu plus de temps.

Eh bien… j’ai échangé quelques mots avec la Présidente, à l'occasion de ma prise de fonction. Mais c’était un échange très bref. Tout cela a été fait dans la précipitation, et je ne peux pas blâmer qui que ce soit pour cela. Il a fallu remplacer mon père en urgence, alors la belle cérémonie protocolaire... c'était secondaire.

Je suis un peu plus familier avec le Vice-Président, par contre. Mon père et lui échangeaient régulièrement… je pense même qu’ils s’entendaient sur de nombreux sujets. Alors c’est assez naturellement que je suis allé me présenter à lui après avoir pris mes fonctions. Encore une fois, c'était une conversation assez superficielle.

Mais je ne désespère pas
, conclut le diplomate, j'aurais l'occasion de m'entretenir plus longuement avec eux.

Bazyleus et Kasen commencèrent à traverser un petit marché improvisé. Des miséreux avaient installé ci et là des étalages de fortune et vendaient quelques fruits, des bijoux médiocres ou encore des vêtements déjà portés.

À côté, d’autres faisaient la manche, surjouant leur malheur en voyant le blondinet passer dans son habit noble d’une blancheur éclatante.

Toute société avait ses laissés pour compte, et même la grande Liberty et ses belles promesses n'y échappait pas.

Épris du même mal être qu’à chacun de ses passages devant ce genre de funeste amas de détresse, Kasen sortit sa bourse et déposa sobrement quelques pièces d’argent dans les mains de chaque mendiant.

Il haïssait cette image du puissant feignant la générosité pour se donner bonne conscience. Il était parfaitement conscient que les mesures politiques sortaient les gens dans la rue, et pas quelques malheureuses pièces distribuées de la sorte.

Mais l’image de ces gens maigrichons en train de croupir dans la poussière lui était toujours aussi insupportable. Si son geste ne représentait rien à l’échelle de la République, ces quelques misérables rondelles de métal rempliraient au moins l’estomac de quelques malheureux pour une journée de plus. Ça comptait.

Et la vue de la misère, Bazyleus… on finit par s’y faire ? Demanda le diplomate après avoir enfin détaché son regard des malheureux.

Kasen avait beau tenter de chasser cette idée de sa tête, elle revenait inlassablement : lui qui était né avec une cuillère en argent dans la bouche, il n’avait pas le droit à l’échec. Quelle insulte ce serait pour ceux qui  n’ont jamais eu la moindre chance de prouver quoi que ce soit.
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« Notre présidente. La force qui anime cette femme est ahurissante, je l’ai connu bien avant son élection. J’aime son style direct. Je n’ai pas encore approfondi le fils par contre. Il est fin joueur d’échecs m’a-t-on dit, doté par ailleurs de grands pouvoirs. Son apparente jeunesse m’intrigue quand on sait que l’homme a quarante et un an. »

Lorsque leurs pas les mènent au cœur d’un étalage de misère, Bazyleus ne sourcille pas. Il évolue ici comme il évoluait dans les rues précédentes. Ses grosses pattes restent à sa ceinture et son faciès reste impassible, n’offrant pas la moindre prise à une quelconque émotion. Bazyleus suit le geste de son compagnon. Ainsi, Kasen est de ceux-là. Jeune et bon.

« Et la vue de la misère, Bazyleus… on finit par s’y faire ? »

Son épaisse main gauche s’appuie sur la garde de son épée. « La misère est précédée par la pauvreté. La misère est la pauvreté établie, reconnue, adoptée. Le pauvre cache sa pauvreté, le misérable étale sa misère. Le pauvre se relève bien souvent, le misérable a franchi un seuil dont il ne reviendra pas. » Quelques pas plus tard. « Si tu veux triompher de la misère, abats d’abord la richesse. » Son regard oblique vers l’héritier des Dhaamir. « Es-tu armé pour l’abattre ? Tous ceux qui s’y sont essayés ont fini broyé sous mes yeux par ses détenteurs. » Sa voix a changé en prononçant ces derniers mots. Son regard s’est intensifié. Un instant, il a rougeoyé. « Mais si tu veux mener ce combat, tu me trouveras à tes côtés. Sous l’un de mes masques bien sûr, mais à tes côtés. »

Ignorant sans effort les deux bambins qui se sont mis à leur tourner autours et les prochains qui accourent pour s’agglutiner telles des mouches à leurs personnes, l’apathique légionnaire poursuit. « Toutefois, je gage que les affaires extérieures te le feront vite oublier. Ton ordre de mission ne saurait tarder. La pression économique que nous exerçons sur le Reike est intenable. »
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Kasen Dhaamir
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Le démon ne sembla pas ébranlé pour un sou devant ce par terre de misère qu’ils venaient de traverser. Pourtant, Bazyleus ne manqua pas de désigner cette misère comme un problème, qui méritait d’être combattu.

Sans même le savoir, le cornu venait de répéter à Kasen une leçon qu’on s’était efforcé de lui apprendre. Ses professeurs la lui avaient répétée, son père la lui avait répétée, mais il ne pouvait se résigner à l’appliquer.

On change le monde avec de l’empathie, pas avec de la compassion.

Si bon nombre de politiques ne chérissaient aucune de ces deux valeurs, Kasen quant à lui ne pouvait se résigner à comprendre la douleur des autres sans l’endosser.

Dans le regard de ce gamin crasseux rampant à même le pavé, il souffrait. Il avait faim de voir ce petit bout d’humain décharné, il se sentait sale malgré ses belles étoffes blanches. Kasen se laissait volontier sombrer dans la misère des autres. Cela ne le rendait ni heureux ni efficace. mais c’était en lui.

Si tu veux triompher de la misère, abats d’abord la richesse. Es-tu armé pour l’abattre ? Tous ceux qui s’y sont essayés ont fini broyé sous mes yeux par ses détenteurs. Mais si tu veux mener ce combat, tu me trouveras à tes côtés. Sous l’un de mes masques bien sûr, mais à tes côtés.

Le démon l’invitait de son regard brûlant… ou du moins lui indiquait ce chemin possible mais terriblement déraisonnable.

L’espace d’un instant, le blondinet se surprit à rêver de ce scénario. Une société plus égalitaire, pas de gosses dans les rues ni d’aristocrates se prélassant dans un bain de richesse inutile.

Mais au yeux de ce marmot poussiéreux, Kasen n’était-il pas la représentation de cette même richesse superflue ?

Le monde était fait de nuances. Les riches n’étaient pas la richesse, comme ce gamin n’était pas la misère. Rien n’était jamais aussi simple.

Toutefois, je gage que les affaires extérieures te le feront vite oublier. Ton ordre de mission ne saurait tarder. La pression économique que nous exerçons sur le Reike est intenable.

J’ai cru comprendre, oui. À peine arrivé, je rêve déjà d’agir sur tous les tableaux alors que 24 heures par jour ne me suffiront peut-être même pas à éviter la catastrophe avec le Reike.

Les deux magistrats s’extirpèrent finalement de la ruelle sinistre pour débarquer sur une avenue commerçante.

L’autre facette de Liberty était là : une activité économique foisonnante. À perte de vue, des citoyens libres travaillaient ou jouissaient du travail des autres. Ici, un modeste ouvrier sortait d’une boulangerie une miche de pain entre les mains. Un peu plus loin, un riche marchand entrait dans une échoppe de tissus.

Le lieu grouillait de vie. Des individus de race, d’âge et de milieu social différents se cotoyaient et intéragissaient. La République n’était certainement pas parfaite, mais il fallait être aveugle pour ne pas s’émerveiller devant un tel tableau.

Je suppose que cette situation vis à vis du Reike doit bien vous occuper aussi. J’attends avec impatience la prochaine séance au sénat pour avoir un meilleur aperçu de la situation, mais je suppose que tout le corps militaire doit envisager l’éventualité d’un conflit imminent ?

Rêveur, Kasen se remémora un souvenir presque anodin, datant de quelques semaines auparavant. Ce soir là, Magnus avait fini de travailler particulièrement tard. Le père et son fils avaient alors partagé un verre d’alcool, discutant de tout et de rien.

“C’est vraiment pas la période la plus simple pour un diplomate”, disait Magnus. Puis, avant d’aller profiter d’une courte nuit de sommeil, il avait ajouté un grand sourire aux lèvres : “À moi de faire en sorte que les choses s’améliorent avant que tu ne prennes la relève”.

La relève était arrivée bien plus tôt que le paternel ne l’avait imaginé. Et c’était maintenant au fils inexpérimenté de réussir là où le grand Magnus Dhaamir était en train d’échouer. Était-ce seulement raisonnable d’espérer éviter ce conflit ?
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Cité cosmopolite, la Liberty d’aujourd’hui est différente, à la fois plus ouverte et mieux corrompue, où la réalité est fardée jusqu'à son déni, où les apparences n'ont jamais été aussi sophistiquées. En d'autres temps, notre cornu au front noble avait les coudées si franches qu’il pouvait se permettre les manœuvres les plus grossières. A l'heure actuelle, l’éducation est un problème. Mieux informés, l’esprit plus affûté, les citoyens ont affirmé leur tolérance et la République a confirmé ses progrès sociaux. Les noirs recoins de l’âme ont dû se raffiner, se complexifier pour s’exprimer sans entraves. De nos jours, il est moins aisé de soutenir le vice à visage découvert, moins commode de nourrir la bête en plein jour, mais son envergure est sans commune mesure. L’obscurité qui anime chaque être intelligible requiert l’intervention de créatures toujours plus expérimenté pour lui permettre de donner toute sa mesure. Bazyleus est de ceux-là et il a pour principe de se tenir proche des êtres de lumière pour parer leur éclat et permettre à l’ombre de grandir.

« Je suppose que cette situation vis à vis du Reike doit bien vous occuper aussi. J’attends avec impatience la prochaine séance au sénat pour avoir un meilleur aperçu de la situation, mais je suppose que tout le corps militaire doit envisager l’éventualité d’un conflit imminent ? »

Tu parles ! La guerre est un lointain souvenir pour la majorité des éléments du rang. Même notre démon n’a pas su faire germiner des champs de bataille ces derniers siècles. Des escarmouches oui, mais de batailles digne de ce nom, pas la moindre. L’apathique légionnaire répond finalement à son hôte. « Tu te fourvoies, nos troupes n’ont pas connu le choc d'une charge ennemie et la vue de la poussière teintée par leur sang. La guerre n’est qu’un récit pour eux. Nos officiers ne valent pas mieux, des théoriciens qui n’ont jamais pu démontrer leur sens tactique. Un conflit majeur serait déclaré qu’ils croiraient à une farce. » Il marque un temps. « Mais réjouissons-nous, le Reike et Shoumei déplorent une identique situation. » Soupire accouchant d’un grognement. Quelques pas plus loin. « Dis-moi Kasen, sais-tu de quoi est affligé ton père ? On m’a raconté qu’il avait été trouvé nu et errant en forêt. Est-ce vrai ? Je n’peux imaginer un tel homme de raison dans une telle détresse. Tu peux compter sur ma discrétion. Et sur mon réseau. »
Kasen Dhaamir
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Kasen Dhaamir
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Tu te fourvoies, nos troupes n’ont pas connu le choc d'une charge ennemie et la vue de la poussière teintée par leur sang. La guerre n’est qu’un récit pour eux. Nos officiers ne valent pas mieux, des théoriciens qui n’ont jamais pu démontrer leur sens tactique. Un conflit majeur serait déclaré qu’ils croiraient à une farce. Mais réjouissons-nous, le Reike et Shoumei déplorent une identique situation.

Kasen ne put s’empêcher d’afficher un sourire amusé alors qu’il écoutait les explications de son collègue magistrat.

“La guerre n’est qu’un récit pour eux”, hein ? Que cette phrase était agréable aux oreilles du diplomate. Il suffirait peut-être de quelques millénaires de paix supplémentaires pour que les récits deviennent des légendes, et que les armes ne soient que des curiosités qu’on observe dans les musées.

Une utopie bien enfantine, certes… mais qui laissait rêveur.

Dis-moi Kasen, sais-tu de quoi est affligé ton père ? On m’a raconté qu’il avait été trouvé nu et errant en forêt. Est-ce vrai ? Je n’peux imaginer un tel homme de raison dans une telle détresse. Tu peux compter sur ma discrétion. Et sur mon réseau.

Le sourire du blondinet s’effaça aussitôt. Il se serait bien gardé d’évoquer ce sujet bien épineux et dont les conséquences encore bien fraîches occupaient encore une bonne partie de ses journées.

Et bien… j’ai eu vent des mêmes histoires que vous concernant son retour. Je ne sais moi-même pas où il était parti d’ailleurs. Des vacances loin de tout ? Une mission délicate ? Il disparaît de la sorte quelques fois à l’année depuis bien longtemps. Une manie aussi agaçante pour le gouvernement que pour moi, je suppose.

Et effectivement, les chasseurs qui l’ont ramené ont expliqué l’avoir retrouvé nu en pleine forêt, à l’Ouest de Liberty. Personne ne sait comment ça a pu lui arriver. Et aucune amélioration concrète dans l’état de santé de mon père ne laisse présager qu’il sera en mesure de l'expliquer un jour.

Depuis le retour de Magnus, Kasen avait remué ciel et terre pour comprendre ce qui était arrivé au tant estimé diplomate. Mais l’ancien savait se faire discret quand il le voulait. Absolument personne ne semblait savoir où il était parti, pourquoi il était parti… et évidemment comment il était revenu.

La bonne nouvelle dans tout ça, si minime soit-elle, c’est qu’il n’est même pas conscient de sa maladie; ni de grand chose d'autre d'ailleurs. Le connaissant, rien ne le blesserait plus que de se savoir dans cet état.

Si Kasen n’avait menti en aucun point, ce n’est pas pour autant qu’il comptait être exhaustif quant à la situation de Magnus. En effet, aucun médecin appelé jusque là n’avait pu poser un diagnostic sur les maux qui rongeaient le père Dhaamir.

Le jeune diplomate avait alors fait appel à un vieil ami de la famille : un puissant psychokinésiste de l’académie.

Ce dernier avait pour tâche de sonder l’esprit du vieux Magnus, à la recherche de tout indice sur ce qui aurait pu lui arriver. Et quelle ne fut pas sa surprise en constatant que le “malade” avait déployé des remparts psychiques plus épais qu’une muraille.

Magnus ne voulait pas qu’on entre dans sa tête, comme il le répétait incessamment à chaque fois que le mage tentait de s’y infiltrer. Même sénile et faible, le vieil homme était capable de prouesses magiques considérables pour empêcher quiconque de pénétrer son esprit.

Quelles conclusions fallait-il tirer de cela ? Il était encore tôt pour le dire, et le psychokinésiste avait encore beaucoup à faire pour comprendre le phénomène.

J’ai hésité à inviter de vieux amis et collègues à son chevet, dont vous. Mais croyez-moi, vous le reconnaîtriez à peine. Et lui ne vous reconnaîtrait pas.

Kasen haussa les épaules, observant le monde continuer à tourner sous ses yeux.

Mais bon… personne n’est éternel. Sauf peut-être vous ? conclut-il en retrouvant sa bonne humeur.
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Ah le bon drôle ! Cette blanche vertu flanquée de ce ver des ombres. Si ses organes lui permettaient, Bazyleus aurait les joues qui s’empourpreraient au côté d’un tel personnage. Lui si abjecte et combinard, l’autre si frais et spontané. Lui invertébré parasitaire, l’autre plein d’une moelle immaculée. Lui retors et perverse, l’autre droit et clair. Lui, être de nuit déformé, l’autre, être de lumière authentique. Lui héritier de ses 5000 années de méchanceté inouïe, l’autre de ses 50 siècles de franche dévotion. Le brun avarié et le blanc appétissant. Appétissant car c’est de ceux-là, de ces cœurs là que notre Méphistophélès se repaît. De leur asséchement complet qu’il tire sa sève. Pompe immonde et inexorable, qu’il aimerait tant se pencher sur la figure en eau de Magnus Dhaamir.

« Mais bon… personne n’est éternel. Sauf peut-être vous ? »

Voilà qui est intéressant, très. Cette phrase enterre le vieux Dhaamir avec un coup de pelle franc et froid. La grosse tête du Garde Républicain pivote vers son interlocuteur et il détaille ce visage d’angelot. Intéressant. Car aucun détail n’échappe à Bazyleus, chaque mot est un plomb qui pèse dans la balance reptilienne qui lui sert d’oracle. Son œil crocodile observe ses oscillations et la balance lui montre comment acter pour concrétiser les vicissitudes.

Sans se départir de son masque de sobriété, Bazyleus répond à son jeune interlocuteur. « C'est que le Mal d’Éternité me guette ! » La chaleur de sa voix, qui n’a pas changé, contraste beaucoup avec son apparence sans âme. Alors ils entendent la clameur du peuple. Elle correspond des gens réunis sous un chapiteau, droit devant eux, qui encouragent des combattants, des boxeurs. Kasen Dhaamir comprend tout de suite que son hôte souhaite entrer sous ce toit éphémère. « Voyons. » Et le blondin lui emboite le pas.

La température monte là-dessous. Des hommes, beaucoup d’hommes. Dans le ring, trois d’entre-eux. Un arbitre et deux furieux qui doivent en être à leur huitième ou neuvième reprise. Ils sont en sueur et en sang. Le plus large d’entre eux accuse sévèrement le coup. L’atmosphère qui règne ici est tout à fait différente qu’au Grand Hall. Les sommes qu’on parie aussi. On gueule. « FINIS-LE ! » ; « VAS-Y PIMPOL ! » ; « T'ATTENDS QUOI ?! » Le sourire s’étire sur la face de Bazyleus, ce genre de lieu lui échauffe facilement la sève. Mais il se ressaisit rapidement, se rassoie dans son personnage aux traits figés dans le marbre. Coup d’œil vers Dhaamir. Il étend son épais bras et garde son passage. Malgré toute sa sobriété, l'élégant magistrat ne passe pas inaperçu et on comprend tout de suite qu’il serait malvenu de le chahuter tant son escorte est pesante. Un petit espace dégagé pour eux deux, Kasen peut observer le combat. « J’adore la boxe, surtout ici. Sais-tu que j’ai entraîné ? Donne-moi un timide colosse, j’en ferais un cogneur volontaire. »

Entre les cordes, Pimpol affronte Edmund. Leurs échanges sont alourdis, à bout de souffle, le visage de Edmund est noirci d’hémoglobine et il est difficile de distinguer la bouche du nez. Finalement, Edmund s’écroule et le chapiteau est en exultation. Autours du magistrat à la dague millénaire et du magistrat souterrain, la foule bouge, invective, ricane. On va récupérer ses gains, on quitte l’endroit colère, on va se chercher un petit remontant, on échange de mauvaises blagues avec ceux qui nous accompagnent. On vit avec fureur, celle des gens qui n’ont rien à perdre et tout à gagner. Bazyleus reste silencieux, appréciant son bain chaud, l’oreille attentive à ce que pourrait lui dire Kasen. Ce dernier remarque peut-être le signe de tête qu’il adresse à un gobelin.

Alors le Loyal entre dans le ring et claironne de sa voix puissante. « Et maintenant, qui ? Qui succédera à nos deux braves ? Toi ?! Toi ! Toi peut-être ?! » Et Bazyleus le garde républicain, sans hésitation aucune, fend le grouillement de bipèdes. « Ah ah ! En voilà un autre de brave ! Regardez-le messieurs, regardez-le bien. » Dans sa peau d’homme, il monte dans le carré et commence tranquillement à se débarrasser de son plastron. « Il est bien ancré celui-là ! Comment t’appelles-tu ? » Placide, il répond simplement. « Vlod. » Loyal acquiesce, sardonique. « Son nom est Vlod ! Regardez-moi ces mains ! Ne sont-elles pas celles d’un rejeton des titans messieurs ? Vous tardez à bomber le torse mes très chers, comme je vous comprends mouahah ! » Alors qu’il se baisse pour réajuster l’une de ses spartiates, Bazyleus croise le regard du diplomate et le gratifie d’un clin d’œil complice qui inspire le truquage.

« Et alors ? Sommes-nous poltrons aujourd’hui ? Pleutres et pieds-plats ? Non je n’veux pas l’croire. Non ! Je vous regarde et vos faces me disent l’inverse ! Allons messieurs, vous valez bien autant que le prénommé Vlod ! Croyez-en mon œil expert ! Toi-là ! Tu as tout ce qu’il faut ! Et toi ! Pas moins ! Allons donc ! »

Comme de juste, le Loyal n’arrête pas son regard luisant sur la silhouette longiligne du blondin.
Kasen Dhaamir
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Fiche du personnage
Race: Humain
Vocation: Mage
Alignement: Loyal bon
Rang: B
Noble de La République
Kasen Dhaamir
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Le démon s’engouffra sous le modeste chapiteau, et la curiosité du diplomate lui fit emboîter le pas.

Immédiatement, l’odeur âpre de la sueur lui sauta aux sinus alors que les encouragements de la foule généraient une cacophonie aussi étourdissante qu’exaltante.

Le blondinet fut épris d’un certain enthousiasme en suivant le sillage de Bazyleus. La guerre le répugnait. La mort, la misère… tant de vies se brisaient dans cet exercice macabre.

Mais il y avait bien une chose à tirer de tout cela : une chose profondément ancrée dans l’instinct des humanoïdes. Le désir de se mesurer, de s’affronter, de chercher le respect par l’effort. Une violence innée et passionnante.

Kasen ne serait jamais un grand sportif, bien qu’il en ait rêvé à de nombreuses occasions. Il entretenait son physique régulièrement, loin de tout aspect compétitif. Quoi qu’on en dise, on juge avant tout un livre à sa couverture, et le diplomate ne pouvait se permettre de négliger le moindre détail de son apparence.

Mais il avait choisi la politique très jeune, abandonnant l’opportunité d’être un jour acclamé comme Pimpol et Edmund l’étaient à ce moment précis.

J’adore la boxe, surtout ici. Sais-tu que j’ai entraîné ? Donne-moi un timide colosse, j’en ferais un cogneur volontaire.

Kasen retourna un sourire malicieux à son interlocuteur.

Ça ne m’étonne guère. Au risque de vous étonner, je suis tout a fait fasciné par les sports de combat, quels qu’ils soient. Mais vu la taille de vos mains, je ne m’y risquerai pas face à vous.

La foule s’agitait autour d’eux alors que les deux combattants précédents quittaient le ring. Rapidement, un gobelin à la voix aussi nasillarde que perçante appela aux volontaires pour faire à nouveau pleuvoir les coups et les cris.

Constatant que son camarade était sur le point d’entrer en scène, le blondinet plaisanta :

Je crois que l’annulation de cette réunion était une excellente nouvelle finalement.

Alors que le soldat partait en direction du centre du chapiteau, Kasen quant à lui s’éloigna un peu du centre de l’attention. S’assurant que sa dague restait soigneusement cachée sous sa veste, il trouva un coin un peu plus calme, mais lui conférant toujours un excellent point de vue sur le ring. S’il appréciait l’ambiance survoltée du lieu, le diplomate n’avait pas l’intention de perdre sa relique familiale pour une simple histoire de match de boxe.

Et alors ? Sommes-nous poltrons aujourd’hui ? Pleutres et pieds-plats ? Non je n’veux pas l’croire. Non ! Je vous regarde et vos faces me disent l’inverse ! Allons messieurs, vous valez bien autant que le prénommé Vlod ! Croyez-en mon œil expert ! Toi-là ! Tu as tout ce qu’il faut ! Et toi ! Pas moins ! Allons donc !

La foule se tut, alors que nombre de spectateurs parcouraient le chapiteau du regard, à la recherche d’un courageux qui oserait entrer dans l’arène.

La plupart des yeux s’étaient d’ailleurs tournés vers un point précis : le bar, et plus précisément une véritable montagne de chair en train de finir sa pinte de bière comme si elle n’avait été qu’un vulgaire verre d’eau.

La créature se retourna, et les acclamations vinrent briser le silence dès qu’elle leva le poing au ciel.

BROK ! BROK ! BROK !

Chacun des pas du colosse était accompagné de son nom, scandé par tout le public. Le gars était clairement un habitué, comme ne manqua pas de le signaler le Loyal, faisant monter la pression à mesure que le dénommé Brok approchait.

Mais qu’avons nous là mes amis ? Vous ferais-je l’affront de vous le présenter ? Mais bien sûr que je vais le faire !

On dit qu’il est né au cœur du Mont Kazan, d’une relation au consentement discutable entre un orc et une humaine… On ne le saura jamais, parce que sa mère est morte et qu’il a lui-même fendu le crâne de son paternel.

Un peu plus de deux mètres au garrot, aucune balance suffisamment solide pour le peser. Des membres épais comme des troncs et un instinct de tueur.

Il n’est pas là pour combattre, messieurs dames. Il n’est pas là pour gagner. Il est là pour DÉTRUIRE !

La foule palpitait alors que le colosse entrait finalement sur le ring, le visage fermé et le regard impitoyable déjà fixé sur sa proie du jour.

Il ne faisait aucun doute que cette créature intimidante était la vedette des lieux. Le genre de combattant qu’on espère voir à chaque fois que le chapiteau est monté, et qui se réserve à chaque occasion le droit de choisir l’adversaire le plus coriace, qui lui rapporterait le plus grand prestige.

Pour l’audience, le combat était joué d’avance. Si le soldat incarné par Bazyleus était déjà impressionnant de par son physique, Brok le surplombait de presque deux têtes, et le bougre était si large et épais qu’aucun angle ne devait lui permettre de passer une porte normalement dimensionnée.

Son corps d’un gris verdâtre, aussi gras que musclé, était traversé d’innombrables cicatrices. Et le tout était surplombé d’une tête étonnement petite, au visage disgracieux. Ses yeux porcins étaient figés sur Bazyleus, et sa bouche dessinait dorénavant un sourir abominable, découvrant des dents pointues d’un jaune répugnant.

Ce soir mes amis, le bon Vlod va avoir fort à faire. Car ce soir, le bon Vlod est face au sauvage… à l’indomptable… à l’invaincu… BROK !

Le gobelin laissa la foule s’enflammer quelques secondes avant de faire signe de se taire. Une ambiance de mort s’installa alors que les deux combattants se tenaient face à face, prêts à entrer dans la danse.

Tout le monde imaginait déjà le soldat blafard au sol, mais pas Kasen. Il avait lu bien des histoires sur les démons… et toutes ne pouvaient pas être que des légendes. Si ne serait-ce qu’une fraction des on-dit sur ces êtres millénaires était vraie, alors Bazyleus n’aurait en rien l’air ridicule face à ce menaçant amas de muscles.

Il n’était maintenant qu’une question de secondes avant que le gong ne retentisse et que les cris de la foule reprennent de plus belle, rythmés par le bruit de la chair contre la chair.
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En cette fin de matinée, l'agitation sous le chapiteau était à son comble.
Le chef de troupe observait ce qu'il se passait au coeur du ring, marchant sur le pourtour de la piste, le visage masqué par un étrange faciès de diablotin qui semblait sourire à la foule.
Au centre du ring, un de ses accolytes, un gobelin qui savait donner de la voix, animait des combats de boxes. C'était une de leur combine pour rentabiliser leurs longues journées avant les représentations du soir. Il fallait que la foule soit suffisament captivée pour ne pas remarquer les saltimbanques qui se faufilaient à travers elle pour dérober monnaie et objets de valeur. Avec ceci s'ajoutait l'argent des paris ce qui au bout d'une semaine pouvait amener à une coquette somme.

_Et maintenant, qui ? Qui succédera à nos deux braves ? Toi ?! Toi ! Toi peut-être ?! Ah ah ! En voilà un autre de brave ! Regardez-le messieurs, regardez-le bien. Il est bien ancré celui-là ! Comment t’appelles-tu ?

Le petit lumina les avait repéré depuis un moment, cet étrange duo. Ils détonnaient avec le reste de la foule en premier lieu mais ce n'était pas la première fois que le saltimbanque rencontrait des membres de l'aristocratie en quête de sensations, non. Ce qui l'intriguait le plus était que eux-même semblaient ne rien avoir à faire l'un avec l'autre. L'un semblait être un guerrier endurci tandis que l'autre avait un air érudit et dégageait une profonde pureté d'âme. Le premier était donc entré dans l'arène de fortune, se présentant sous le nom suivant.

_Vlod.

Vlod? C'est un nom ça?
Méo le dévisageait au couvert de son masque, continuant de déambuler avec nonchalance, l'air de rien.
Un pseudonyme trouvé à la va vite certainement.
Le ringleader était amusé, les nantis faisaient souvent preuve d'une imagination échappant la plupart du temps aux classes les plus populaires. Ils avaient beau essayer de se fondre parmis eux, le déguisement n'était que rarement convaincant.

_Son nom est Vlod ! Regardez-moi ces mains ! Ne sont-elles pas celles d’un rejeton des titans messieurs ? Vous tardez à bomber le torse mes très chers, comme je vous comprends mouahah !

Le lumina fit un signe aux autres forrains qui erraient parmis les badeaux, leur désignant le grand blond vêtu de blanc. Ce dernier semblait s'éloigner du centre du chapiteau, mais le regard expert de notre cambrioleur avait bien repéré qu'il cherchait à dissimuler quelque chose sous sa veste.
Une bourse? Une montre? Cela doit bien valoir le coup d'oeil.

_Et alors ? Sommes-nous poltrons aujourd’hui ? Pleutres et pieds-plats ? Non je n’veux pas l’croire. Non ! Je vous regarde et vos faces me disent l’inverse ! Allons messieurs, vous valez bien autant que le prénommé Vlod ! Croyez-en mon œil expert ! Toi-là ! Tu as tout ce qu’il faut ! Et toi ! Pas moins ! Allons donc !

Méo s'enfonça alors dans la foule, s'y fondant à la perfection. Il était dans son élément ici, et bien que sa tunique et son bonnet soient bariolés à l'extrème, il savait comment se mélanger au publique, jonglant avec quelques balles, amusant la gallerie de quelques tours de passe-passe bien pensés. Il se dirigea vers le bar improvisé, constitué de quelques tonneaux, planches et tabourets, murmurant à l'oreille d'un colosse entrain de descendre une pinte de bière.

_Dix pièces d'or si tu me mets ce type au tapis.

La créature lui offrit un grognement approbateur avant de se lever, levant le point en l'air pour se désigner comme adversaire sous les applaudissements enthousiastes de la foule.

BROK ! BROK ! BROK !

Le géant se dirigea au coeur du ring sous les acclamations tandis que le lumina disparaissait à nouveau dans une pirouette gracieuse. Le publique se devait d'être distrait en permanence et en plusieurs siècles de pratique, le show-man avait développé quelques combines pour parvenir à ses fins.

_Mais qu’avons nous là mes amis ? Vous ferais-je l’affront de vous le présenter ? Mais bien sûr que je vais le faire !On dit qu’il est né au cœur du Mont Kazan, d’une relation au consentement discutable entre un orc et une humaine… On ne le saura jamais, parce que sa mère est morte et qu’il a lui-même fendu le crâne de son paternel.Un peu plus de deux mètres au garrot, aucune balance suffisamment solide pour le peser. Des membres épais comme des troncs et un instinct de tueur.Il n’est pas là pour combattre, messieurs dames. Il n’est pas là pour gagner. Il est là pour DÉTRUIRE !

Tandis que le gobelin terminait de présenter les adversaires, le petit lumina s'était approché du jeune homme en blanc d'un pas feutré.

_Ce soir mes amis, le bon Vlod va avoir fort à faire. Car ce soir, le bon Vlod est face au sauvage… à l’indomptable… à l’invaincu… BROK !

Méo lui tendit une pinte de bière, toujours à couvert de son masque au sourire festif.

_Salut joli coeur.

Il observait du coin de l'oeil, la position de ses accolytes parmis la foule, certains se dirigeaient déjà vers leur position, toujours à couvert de petits numéros et tours pour ne pas éveiller le moindre soupçon. En savants pickpockets, ils dérobaient en quelques gestes bijoux, montres et monnaie et bien souvent, lorsque leurs victimes le réalisaient, ils avaient déjà disparu.

_ Je ne sais pas qui est ton ami, mais j'espère pour lui qu'il sait se battre. Brok est un sacré adversaire et il n'est pas du genre à faire dans la demi-mesure.

Le petit saltimbanque était à peine plus haut que le gobelin, pourtant il se dégageait de lui un applomb surprenant.

_ Vous êtes de Liberty non? Vous en avez l'air.
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« BROK ! BROK ! BROK ! »

Celui qui monte sur le ring pèse plus lourd que lui, bien plus lourd. C’est un monstre. Bazyleus-Vlod enfle sa joue de la pointe de sa langue, l’œil impavide mais l’esprit alerte. La règle élémentaire du pugilat est ici bafouée et notre cornu s’est fourvoyé. A trop fréquenter le Paladium, temple des poids mouches, plumes, légers, welters, moyens, mi-lourds, lourd et super-lourds, où viennent parier les dignitaires de la ville, Bazyleus a oublié que les basses couches pratiquaient parfois la boxe libre et sanglante. Inutile d’être fin tacticien ou fort d’une expérience pluriséculaire de ce sport pour deviner l’inexorable. Même avec les gants, un seul coup porté en pleine tête et c’est la commotion, probablement la mort. Notre démon n’est pas fait d’acier, ses pouvoirs ne sont pas aussi frontaux que le laisse penser la noblesse et la force de son front. La puissance physique de Bazyleus apparait bien au-delà de ce qu’elle est en réalité. Ses véritables facultés sont ailleurs, pernicieuses et invisibles. Le reste n’est que bluff malgré sa haute stature, verbe mensonger et charisme véritable.

Mais ce dont est assuré notre cher magistrat, c’est de la faiblesse d’esprit de son adversaire. Les reflets de son regard imbécile, sa façon de pérorer, de fuir le regard d’une femme du public qui l’aime à crever et le fait savoir à tout le monde, lui crie au cœur et l’effraie. En définitive, peu d’individus lisent leurs semblables. Bazyleus est un fin lecteur.

Lorsque Loyal qui fait aussi office d’arbitre s’écarte et sonne le début du combat, le démon est déjà occupé à incanter derrière ses gants, qu’il a tranquillement plaqué contre son visage apathique. Comme on s’y attendait, le sang d’orque fonce sur lui. Les vibrations de son pas de course rampent à toute vitesse dans les veines du bois et remontent dans les chevilles de Vlod. En moins de rien il est sur Bazyleus, qui semble tétanisé. La populace grimace, anticipe déjà le son affreux que va produire la mâchoire fracassée du Garde Républicain. D’ailleurs celui-ci est en train de s’affaisser.

Alors, Brok est soudainement dépossédé de ses muscles, de lui-même. Pas un quidam ne peut le deviner, mais Bazyleus prend possession du colosse, une seconde, ce qui suffit à déséquilibrer ce dégénéré pour le précipiter dans une chute en avant. La seconde d’après, le démon est de nouveau en pleine possession de ses membres et les empêche de s’écrouler. En une fraction de seconde, il mobilise ses jambes et son bras droit, revitalise son poing qui part d’en bas et s’élève à une vitesse fulgurante pour cueillir le menton de l’autre. Le choc est terrible, la frappe exécutée avec une parfaite technicité. Vlod s’écarte et Brok s’effondre, raide.

L’assemblée du chapiteau est bouche bée. Plus un bruit. Le Loyal aussi, même s’il est le premier à se ressaisir pour compter. « Un ! » Il se rapproche de la bête au sol tandis que Vlod garde l’œil fixé sur le gisant, concentré. « Deux ! » Il s’accroupit, un peu méfiant. « Trois ! » Avalant une gorgée de salive, prêt à bondir en arrière, Loyal ose gueuler. « QUATRE ! » Il marque un temps. Et puis. « CINQ ! » Doucement, il soulève le bras de Brok et le lâche de peur. Le membre musculeux retombe et frappe le plancher, inerte. Approchant son oreille de la bouche du champion, Loyal s’assure qu’il respire encore et opine. Dépité, scandalisé par la brièveté du spectacle, il se tourne vers Vlod et ose à peine le regarder, conservant ses distances avec le garde. Il vient de perdre un joli pactole.

« VICTOIRE PAR KO ! »

Il n’échappera pas à Kasen Dhaamir que le monde réuni ici vient de perdre sa mise. Et si Vlod est trop asséchant pour qu’on ose l’invectiver, ce n’est pas tout à fait le cas du diplomate, moins impressionnant. Des regards noirs pleuvent dans sa direction.
Kasen Dhaamir
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Fiche du personnage
Race: Humain
Vocation: Mage
Alignement: Loyal bon
Rang: B
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Kasen Dhaamir
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Le combat était sur le point de commencer. Bazyleus… ou plutôt “Vlod”, se tenait d’un côté du ring alors que le colosse Brok occupait une bonne partie de l’autre. Sur le papier, le match était joué d’avance.

Pas que Vlod soit ridicule, loin de là. Mais les deux combattants ne jouaient clairement pas dans la même catégorie ni de poids ni de taille. Seulement, Kasen savait parfaitement ce qui se cachait sous la peau blafarde de l’humain… et il ne doutait aucunement que le démon s’était aventuré dans l’arène parfaitement confiant de ses capacités.

Car si les catégories de poids ne faisaient pas foi ici, tout laissait à penser que le public comme les organisateurs n’étaient pas plus regardant en ce qui concerne les autres règles élémentaires des sports de combat… utilisation de la magie incluse.

Le blondinet ne put retenir un sourire en coin en voyant son collègue porter les mains à son visage. Ça n’avait rien d’une posture de garde… mais plutôt d’une incantation.

Puis alors que la cloche s'apprêtait à sonner le début des hostilités, le diplomate fut distrait par une petite voix enjouée.

Salut joli coeur.

Kasen détourna le regard du ring pour le poser sur le petit personnage dorénavant à ses côtés. Ce dernier lui tendait une bière avec insistance, que le magistrat saisit après quelques secondes d’hésitation, acquiesçant tant pour le saluer que le remercier.

Il n’était pas question qu’il trempe les lèvres là dedans sans savoir d’où la boisson provenait ni l’identité de ce généreux gamin… qui à y bien regarder, et malgré son étrange masque, avait une dégaine plutôt étrange pour un bambin.

Je ne sais pas qui est ton ami, mais j'espère pour lui qu'il sait se battre. Brok est un sacré adversaire et il n'est pas du genre à faire dans la demi-mesure.

Et bien, j’espère aussi. Je suppose qu’on va vite le savoir.

Son regard se détourna à nouveau vers le ring, alors que le métal de la cloche retentit, plongeant le chapiteau dans un silence encore plus pesant.

Vous êtes de Liberty non? Vous en avez l'air.

Pas vraiment concentré sur la question de son interlocuteur qui avait décidément choisi le pire moment pour faire causette, Kasen répondit tout en tordant un peu le cou afin de trouver un bon angle de vision, entre les deux spectateurs devant lui :

Euuuh oui, oui… je suis de Liberty.

Brok s’élança d’un pas lourd, sembla trébucher… et le bruit atroce de la chair contre la chair retentit. Le genre de bruit qui fait immédiatement comprendre que le combat est terminé.

Le diplomate resta béat devant la scène, alors que l’arbitre entama son décompte. À peine le K.O fut annoncé, le blondinet sentit le poids de multiples regards se tourner vers lui.

Sa gorge se noua et il tourna par réflexe la tête vers la sortie. Du moins… il essaya. Il avait traversé un joli petit océan de spectateurs pour arriver à son emplacement actuel, tant et si bien qu’il était bien incapable de se figurer où était dorénavant la sortie du chapiteau.

Se rendant compte de la situation alarmante dans laquelle il s’était fourré, Kasen passa la main dans le dos de celui qui était désormais son nouvel ami. Il le poussa amicalement, faisant quelques pas dans la foule à ses côtés. Malgré le stress qui l'habitait, le magistrat affichait unair neutre et parfaitement détendu.

L’une des mains de Kasen partit fouiller à sa ceinture alors qu’il se penchait à l’oreille du petit inconnu. Il lui glissa discrètement une bourse d’un bon poids et à la sonorité scintillante dans la main, lui chuchotant :

Sortez-moi de là, et vous en aurez le double.

Déjà la tension autour des deux se renforçait. Traverser la foule devenait plus dur, des huées commençaient à s’élever ci et là… Il était bien peu probable que le blondinet sorte d’ici sans quelques désagréments.
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Eh,tout doux la brute, je ne tiens pas à nettoyer sa cervelle moi!
Méo scrutait le ring de ses grands yeux bleus au travers de son masque, serein. Peu lui importait qui gagnerait ce combat finalement tant qu'il promettait d'être spectaculaire. La foule était ici pour s'enivrer de violence et de brutalité et le lumina comptait bien combler cette attente.
Mais tout travail ne mérite-t-il pas salaire?
Son regard se porta rapidement sur le reste du chapiteau où seul son oeil averti pouvait apercevoir les joyeux détrousseurs qui se faufilaient parmis les spectateurs. La journée s'annonçait fructueuse pour la troupe Strallez et leur leader ne comptait pas s'arrêter là.
Sa cible l'avait dévisagé avec une méfiance non dissimulée, refusant de boire la bière offerte par le saltimbanque.
Prudent le petit...
Fort heureusement Méo n'était pas du genre à compter sur le facteur de l'alcool pour réussir dans son entreprise. Le grand blond lui répondit brièvement, reportant assez vite son attention sur le ring.S'inquiétait-il pour son ami?
Dans tous les cas, son intêret rend les choses si faciles...
La cloche sonna, annonçant le début du match et Méo jeta un nouveau coup d'oeil à ses coequipiers. Ils étaient tout près à présent, attendant le signal du lumina pour agir.

_Euuuh oui, oui… je suis de Liberty.

Bien entendu que vous l'êtes.
Le leader eut un rictus à couvert de son masque. Ses hommes l'observaient, les yeux luisants, tels une meute de loups sur le point de fondre sur une proie. Il effectua alors une légère rotation du poignet, faisant apparaître quelques étincelles lumineuses entre ses doigts: le signal était donné.
Mais un bruit sourd et lugubre retenti alors et la foule se plongea aussitôt dans un silence plein d'effroi. Méo tourna à nouveau son regard vers le ring et eut presque le souffle coupé par la surprise que lui provoqua cette vision. Le colosse gisait sur le sol et à ses côtés, Vlod se tenait debout, toujours aussi impénétrable.
Les cheveux du petit lumina se dressèrent sur sa nuque. L'atmosphère sous le chapiteau était subitement devenue électrique. Un murmure furieux parcouru alors la masse des spectateurs qui se mirent à se tourner vers eux, ou plus exactement vers le jeune homme vêtu de blanc.
Ce dernier avait lui aussi senti le vent changer de direction et il vint s'accrocher au leader de la troupe, l'entrainant à travers une assemblée de regards furibonds.
Iiiik! Eh! Tu m'emmènes où là?!
Autour d'eux, la foule se resserrait petit à petit et le lumina pouvait déjà entendre des phalanges que l'on faisait craquer avec rancoeur.

_Sortez-moi de là, et vous en aurez le double.

Que...Hein? Oooh!
Méo remarqua enfin la bourse que le grand blond lui glissait entre les mains et son cerveau se mit alors à fonctionner à toute vitesse.
Ouai mais chouchou... tu t'es foutu dans un sacré pétrin avec ton acolyte là...
Le saltimbanque n'était pas vraiment du genre à voler au secours du premier venu, néanmoins le poids de la bourse entre ses doigts l'avait d'or et déjà convaincu.

_ Deal trésor.

Il fit disparaître l'argent dans l'une des poches de sa tunique bariolée et s'éloigna de quelques pas, levant les bras de manière théâtrale afin de gagner l'attention des spectateurs et par la même occasion, celle de ses complices toujours disséminés parmis eux.

_ Mesdames, Messieurs, les matchs sont terminés pour aujourd'hui, je vous invite à présent à faire un tour afin de pouvoir admirer les magnifiques talents de la troupe Strallez! Profitez-en, c'est gratuit et c'est seulement maintenant et pour vous!

Sur ces mots, les artistes reprirent leurs démonstrations et tours en tout genre, divisant la foule en petits groupes dont ils étaient le centre de gravité. Néanmoins la majeur partie des spectateurs restait attroupée autour de Méo et de son nouvel ami, se rapprochant dangereusement. Le lumina recula à nouveau, laissant échapper un petit rire faussement jovial.
Bon...je vois...tampi pour vous...

_ Hm. Ferme les yeux joli coeur et ne lâche pas ma main, compris?

Il lui tendit cette dernière dans un geste presque autoritaire et une fois qu'il fut certain que les paupières du grand blond étaient bien closes, il laissa sa lumière iradier la zone se trouvant autour d'eux. Tout se passa très vite. Le duo se retrouva en une fraction de seconde plongé dans un halo lumineux d'une telle intensité que l'on aurait pû croire à l'apparition d'un soleil miniature sous le chapiteau. Des grognements et autres gémissements douloureux se firent alors entendre.
Désolé les gars, vous risquez d'avoir une bonne migraine et de voir flou jusqu'à ce soir...
Méo se mit ensuite à courir, entraînant le jeune homme à sa suite, évitant les badauds aveuglés qui titubaient à présent en tout sens. Ils purent enfin quitter ce chaos généralisé en sortant de la grande tente bariolée. Le lumina poursuivit alors son chemin jusqu'à sa tente, laissant sa lumière diminuer graduellement jusqu'à avoir totalement disparu une fois à l'intèrieur, le rideau refermé.

_ Tu peux ouvrir les yeux, tu es en lieu sûr à présent. Tu crois que ton ami va nous rejoindre? Je ne me fais pas de soucis pour lui à vrai dire... C'était quoi son truc? Je veux dire, comment il a fait?

Se rendant compte qu'il portait toujours son masque, il le retira, dévoilant son visage juvénile au teint doré et aux grandes prunelles d'un bleu profond.

_ Pfffyyuuuh, excuse moi, je parle trop. Je te laisse reprendre tes esprits.

... Et réfléchir à comment tu vas me payer mon grand.
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En descendant tranquillement du ring, Bazyleus-Vlod perçoit l’atmosphère s’alourdir. Lorsqu’il s’est hissé entre les cordes, il a pensé que la tradition sportive serait ici de rigueur et n’a pas imaginé une seconde que sa cote serait au plus bas. Beaucoup d’hommes viennent de perdre leur mise et il en est responsable. Par capillarité, Kasen Dhaamir aussi. Le gobelin qui a reçu son clin d’œil avant le combat vient lui tirer sur la tunique. Il a ses gains. Bazyleus est bien le seul à avoir misé sur Vlod. Le méphistophélique pugiliste lui adresse une moue satisfaite et lui laisse sa part, empochant le reste. Soudain le regard du gobelin s’intensifie de façon surnaturelle, reflète une lumière qui s’amplifie sur sa cornée jusqu’à l’inonder. Immédiatement, le cornu clôt les paupières. Ce rayonnement solaire, sa longue expérience lui indique aussitôt qu’il est la manifestation du pouvoir d’un Lumina. Pas question de se permettre une cécité en pareil instant. D’autant que le magistrat délégué à la diplomatie a fort besoin de lui n’est-ce pas ?

Le démon entend les gémissements et perçoit les lourdes chutes de plusieurs citoyens réunis sous le chapiteau. On gueule, on jure, on s’accroche. Bientôt on échange des coups à l’aveugle. La main épaisse de Bazyleus enserre la basse-corde de l’estrade et il gagne un bon mètre. Son œil parcourt cette scène de Pandémonium avec attention. Nulle trace de Kasen Dhaamir. Le noble blondin a disparu. Alors le diable s’extirpe de cette tente de malheur, poussant sèchement les corps sur son passage, piétinant l’un d’entre eux sans aucune considération.

A l’extérieur, son regard placide serti dans son faciès impavide va de droite à gauche. Il inspire profondément et expire un grognement. Mais où est-il dont passé ? Il marche alors droit devant lui et ressent un épuisement. Le mana. Il est en bout de course. L’amuserie du jour vient de lui pomper une quantité substantielle d’énergie éthérée. Alors, grimaçant, à couvert d’une antique roulotte, il laisse ses ailes percer son échine, sa mâchoire déchirer celle de Vlod, ses cornes exploser son front. Il peine à contrôler l’implosion morphique qui lui arrache un râle sonore de douleur. « UHUUURG ! »

Reprenant son souffle et ramassant sa dignité, il quitte son couvert pour se montrer. Ses mains vont aux hanches et le monstre sacré républicain attend là, perplexe, à l’affût de la moindre tête blonde. Vas-tu donc te montrer gamin ? Où es-tu caché ?

Kasen Dhaamir
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Fiche du personnage
Race: Humain
Vocation: Mage
Alignement: Loyal bon
Rang: B
Noble de La République
Kasen Dhaamir
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L’étrange inconnu n’hésita pas une seconde une fois la lourde bourse et la promesse d’une récompense encore plus alléchante à venir.

En l’espace d’un instant, il avait déjà pris la parole, ajoutant au chaos ambiant des… tours d’arts du cirque ? Kasen se retrouva aussi confus que la horde de badauds qui étaient devenus à leur surprise spectateurs d’un spectacle de jonglage par ici et d’un cracheur de feu par là.

Mais ces quelques distractions visuelles n’étaient que l’avant goût d’un grand final qui n’allait laisser aucun occupant de la tente indifférent, bien malgré eux.

Hm. Ferme les yeux joli cœur et ne lâche pas ma main, compris?

Fronçant les sourcils d’incompréhension, le blondinet s’exécuta finalement devant la mine confiante du lumina. Le magistrat fut surpris de sentir une lueur intense filtrer à travers ses paupières, alors que son sauveur du jour le tirait en vitesse à travers la foule éblouie.

Les talents du petit personnage étaient pour le moins impressionnants. Si Kasen n’avait pas à rougir de ses propres facultés à canaliser la magie de la lumière, il était bien incapable de le faire avec une telle facilité et de maintenir une telle intensité aussi longtemps.

Se laissant mener au gré du bon vouloir de Méo, le diplomate se sentit rapidement libéré de la chaleur étouffante de cette grande tente surpeuplée. Puis rapidement, cette brise si agréable s’estompa de nouveau, alors que le lumina l’invita à ouvrir les yeux pour découvrir l’intérieur d’une nouvelle tente.

Tu crois que ton ami va nous rejoindre? Je ne me fais pas de soucis pour lui à vrai dire... C'était quoi son truc? Je veux dire, comment il a fait? Pfffyyuuuh, excuse moi, je parle trop. Je te laisse reprendre tes esprits.

Kasen se frotta péniblement les yeux, arrivant à peine à discerner son interlocuteur. La lumière filtrant à travers ses paupières avait été si vive que sa vision avait bien du mal à s’adapter à ce nouvel environnement plus sombre. Il scruta quelques instants le visage de son sauveur. Une bouille enfantine étonnante, surtout pour une personne qui semblait avoir une certaine influence en ces lieux.

Je ne m’inquiète pas trop pour lui non plus. Quant à son “truc”... un excellent uppercut et un adversaire un peu trop confiant.

Le sourire taquin du blondinet venait soutenir cette dernière phrase, laissant présager que ce n’était évidemment pas le long et rigoureux entraînement sportif de Vlod qui l’avait fait triompher sur le ring.

Quant à savoir si Bazyleus allait les rejoindre, Kasen était bien incapable d’en être certain. Pour cela, encore aurait-il fallu que le démon sache où les trouver.

Néanmoins, un bruit aussi désagréable que familier vint répondre à la question de la localisation du démon. Des os qui se brisent, de la chair qui se déchire, et un râle en accompagnement de cette horreur auditive.

Veuillez m’excuser, je suis à vous dans une seconde.

Le magistrat fit volte face pour passer la tête à travers l’ouverture de la porte. Il repéra immédiatement Bazyleus, dont la forme démonique fraîchement retrouvée avait le mérite de le rendre bien identifiable au milieu de la population locale qui avait observé la scène avec terreur et dégoût. D’un signe de la main à l’attention du démon, il signala sa présence, afin que ce dernier puisse le rejoindre.

Puis, se retournant vers Méo, il sortit un petit carnet de la poche intérieure de sa veste. Il y griffonna quelques mots avant d’arracher soigneusement la page noircie et de la tendre au lumina.

Je crains de ne pas avoir la somme promise sur moi, désolé. Mais voici mon adresse. La grande maison blanche, vous ne pouvez pas la louper. Je ferai savoir à ma gouvernante ce que je vous dois, au cas où je sois absent lorsque vous passerez. Je suppose qu’on peut même envisager un petit supplément pour vous remercier de votre efficacité, et de votre future discrétion sans faille quant à ce qu’il vient de se passer.

Kasen ponctua cette dernière phrase d’un regard insistant. Sa carrière n’allait certainement pas s’effondrer pour une simple histoire de bousculade lors d’un match de boxe, mais s’assurer que cette mésaventure ne s’ébruite pas était tout de même préférable.

Réajustant son haut d’un blanc immaculé quelque peu mis à mal par les mains qui s’étaient agrippées à ses manches lors de la fuite, il conclut en tendant chaleureusement la main de son interlocuteur.

J’en oublierais presque les bonnes manières. Je suis Kasen Dhaamir. Et encore désolé de m’être montré si méfiant tout à l’heure.
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Méo laissa le grand blond reprendre ses esprits, un fin sourire aux lèvres, se doutant bien que sa vision devait encore être un peu brouillée suite à sa petite intervention.
Ne t'en fais pas, tu devrais retrouver ta vue normale dans quelques secondes.
La magie qu'il avait utilisé n'avait jamais eut pour but de blesser.
Le petit Lumina remarqua alors que son vis-à-vis le dévisageait et il inclina légèrement la tête sur le côté, amusé. Il savait pertinament que son physique avait de quoi surprendre et à dire vrai, il était loin de s'en offusquer.

_Je ne m’inquiète pas trop pour lui non plus. Quant à son “truc”... un excellent uppercut et un adversaire un peu trop confiant.

Le saltimbanque laissa échapper un petit rire en entendant cette réponse.
Pas que son adversaire qui était confiant à vrai dire... On l'était tous plus ou moins.
Méo ne savait pas ce qu'il s'était passé et aurait été bien curieux de le connaître, après tout ce n'était souvent qu'un combat se terminait aussi promptement.
Une étrange suite de craquement provenant de l'extèrieur fit soudain sursauter le lumina qui se tourna vers la tenture qui servait de porte, le coeur battant,les yeux agrandis par la crainte.
Que... C'était quoi encore ce truc? On nous a suivi?
Le corps de Méo se tendit instinctivement, prêt à fuir.

_Veuillez m’excuser, je suis à vous dans une seconde.

Le grand blond passa alors la tête à l'extèrieur quelques  secondes avant de revenir vers le petit lumina qui le dévisageait, la mine suspicieuse.
Il finit par griffoner quelques mots sur un morceau de papier et de lui tendre. Méo s'en saisit, y jetant un rapide coup d'oeil.

_Je crains de ne pas avoir la somme promise sur moi, désolé. Mais voici mon adresse. La grande maison blanche, vous ne pouvez pas la louper. Je ferai savoir à ma gouvernante ce que je vous dois, au cas où je sois absent lorsque vous passerez. Je suppose qu’on peut même envisager un petit supplément pour vous remercier de votre efficacité, et de votre future discrétion sans faille quant à ce qu’il vient de se passer.


Devant le regard que lui jetait son interlocuteur, Méo esquissa un sourire entendu, mimant une clé qui fermait sa bouche à double-tours et la jetant par-dessus son épaule.
Pas un seul mot trésor.
Bien entendu, il espérait que le grand blond n'oublie pas sa généreuse proposition d'ici sa visite.
Mais je viendrai, c'est certain, ça m'intéresse bien de voir où tu crèches tiens.
Le jeune homme réajusta ses vêtements lui tendant la main, et Méo vint s'en saisir de sa petite menotte gantée, la serrant avec délicatesse.

_J’en oublierais presque les bonnes manières. Je suis Kasen Dhaamir. Et encore désolé de m’être montré si méfiant tout à l’heure.

Méo lui décocha un sourire aussi chaleureux que sa poignée de main, se cachant bien de lui dire que sa méfiance était en réalité tout ce qu'il y'avait de plus justifié.

_ Méo Strallez, ravi de te connaître et d'avoir pû te sortir de ce mauvais pas surtout.

Il relâcha sa main, croisant les bras sur son torse avec un air emplit de fierté.

_ Pas de lynchage sous mon chapiteau!

Là encore il ne s'attarda pas à dire que c'était bien d'avantage l'argent que de quelconques principe qui l'avait poussé à l'aider.
Du détail tout ça!
Il agita le petit morceau de papier qu'il tenait toujours.

_Merci pour l'adresse, je passerai sans doute avant la fin de la semaine.
Kasen Dhaamir
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Fiche du personnage
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Alignement: Loyal bon
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Noble de La République
Kasen Dhaamir
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Le Lumina s’était présenté à son tour, laissant par la même occasion entendre qu’il était propriétaire du chapiteau qui avait servi de ring temporaire. Voilà qui expliquait clairement comment il avait pu mettre en œuvre aussi facilement le tour qui avait permis au diplomate de s’extirper de sa situation peu enviable.

Merci pour l'adresse, je passerai sans doute avant la fin de la semaine.

Les pas lourds de Bazyleus et sa respiration encore haletante dûe à l’éprouvante métamorphose qu’il venait de s’infliger se firent de plus en plus audibles, laissant présager qu’il se tenait dorénavant tout près de la tente.

Dans d’autres circonstances, il aurait sans doute pu apprécier une petite conversation détendue avec Méo et le tout aussi atypique Bazyleus, mais il valait sans doute mieux ne pas s’éterniser ici.

Une bonne partie du public présent lors du match devait encore être bien affairée à se demander ce qui lui était arrivée à l’intérieur de la tente. De ce fait, il semblait bien judicieux de filer avant que tout ce beau monde courroucé ne sorte et ne croise le frêle blondinet.

Passez quand vous le voudrez, votre récompense vous attendra sagement. Et peut-être même un petit verre pour vous remercier comme il se doit de votre aide, si je venais à me trouver dans les parages au moment de votre visite.

D’un bras, il entrouvrit la tente avant de jeter un dernier regard plein de gratitude au petit personnage :

À bientôt Méo, encore merci pour le coup de pouce.

Puis il s’éclipsa. À l’extérieur, il retrouva un Bazyleus à l’air enjoué. Les légendes racontent que les démons s’épanouissent dans le chaos. Et à la mine radieuse du cornu, il y avait de quoi le croire.

D’un signe de tête, Kasen invita son collègue à reprendre leur balade, se permettant un petit commentaire amusé sur l’éprouvante mésaventure dont il s’était étonnement bien sorti :

Et moi qui pensais que c’était vous qui preniez un risque en montant sur le ring… vous vous en êtes finalement mieux sorti que moi.

Et alors que le rire gras du démon résonnait parmi les tentes, les deux magistrats reprirent leur route.
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