Un enfant désigne une silhouette lointaine à sa mère. Un personnage cornu est assis sur les hautes marches qui mènent au parvis de la Maison Bleue. On le distingue très bien depuis le quartier d’azur. « C’est Balyzeus le démon maman, c’est lui regarde ! » La jeune femme se signe. Elle finit par opiner et tire son fils à elle. Musarder n’est pas dans sa nature.
A bonne distance de ces deux-là, Bazyleus observe la grouillance en contre-bas, assis sur le marbre qui domine la cité. Dans son dos, l’imposant édifice du pouvoir républicain, tout le poids en pierre de l’exécutif au service de la démocratie. Un poing ferme à la hanche et le menton pensif appuyé contre les phalanges, le démon inspire profondément et expire gravement. Peu à peu sa respiration s’accélère pour se caler sur celle de la ville. Bazyleus ouvre ses pores nécrosés aux courants viciés de Liberty. Il est alors un poumon, seulement un poumon. Enflant, désenflant, enflant et désenflant, encore et encore.
Notre ange avarié a pris cet habitude, trôner sur les hautes marches et se laisser habiter par le souffle du peuple. D’ici, il impose sa vieille figure républicaine et assure les citoyens qu’il veille sur eux. Maléfice pour les ennemis de la République, miracle vivant pour la nation saphir.
Près de 5000 ans qu’il observe grandir et s’appesantir Liberty. Elle a porté bien des noms, cette créature tentaculaire, mais jamais elle ne s’est autant menti à elle-même, jamais elle n’a ouvert autant de portes à être tel que Bazyleus. Point de rire au fond de sa gorge, point de sourire sur son visage, mais un regard rougeoyant de satisfaction.
A l’ordre du jour de la prochaine séance, les affaires extérieures. Magistrat délégué à l’armée, Bazyleus compte y participer. Il a oublié l’heure à laquelle la magistrature doit aujourd’hui se réunir. Peu lui importe, il est bien là. Croiser ses pairs dans les escaliers l’avertira. Le temps n’a pas le même volume chez les immortels.
A bonne distance de ces deux-là, Bazyleus observe la grouillance en contre-bas, assis sur le marbre qui domine la cité. Dans son dos, l’imposant édifice du pouvoir républicain, tout le poids en pierre de l’exécutif au service de la démocratie. Un poing ferme à la hanche et le menton pensif appuyé contre les phalanges, le démon inspire profondément et expire gravement. Peu à peu sa respiration s’accélère pour se caler sur celle de la ville. Bazyleus ouvre ses pores nécrosés aux courants viciés de Liberty. Il est alors un poumon, seulement un poumon. Enflant, désenflant, enflant et désenflant, encore et encore.
Notre ange avarié a pris cet habitude, trôner sur les hautes marches et se laisser habiter par le souffle du peuple. D’ici, il impose sa vieille figure républicaine et assure les citoyens qu’il veille sur eux. Maléfice pour les ennemis de la République, miracle vivant pour la nation saphir.
Près de 5000 ans qu’il observe grandir et s’appesantir Liberty. Elle a porté bien des noms, cette créature tentaculaire, mais jamais elle ne s’est autant menti à elle-même, jamais elle n’a ouvert autant de portes à être tel que Bazyleus. Point de rire au fond de sa gorge, point de sourire sur son visage, mais un regard rougeoyant de satisfaction.
A l’ordre du jour de la prochaine séance, les affaires extérieures. Magistrat délégué à l’armée, Bazyleus compte y participer. Il a oublié l’heure à laquelle la magistrature doit aujourd’hui se réunir. Peu lui importe, il est bien là. Croiser ses pairs dans les escaliers l’avertira. Le temps n’a pas le même volume chez les immortels.