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Súrin Adamanti
« Et le jour pour moi sera comme la nuit. »
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Fiche du personnage
Race: elfe
Vocation: mage
Alignement: loyal mauvais
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Noble de Shoumei
Súrin Adamanti
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Il aimait l'art [PV Jean] F4ck
Il aimait l'art
Duo avec Jean




« Laissez-moi vous débarrasser, Madame Adamanti. » Sans un regard pour le domestique, Súrin fit glisser de ses épaules la cape doublée de fourrure immaculée. Elle portait en dessous une de ses tenues habillées qu'elle avait prévu pour les mondanités. Fluide, la robe émeraude glissait le long de sa silhouette osseuse en vagues satinées. Au bout de ses bras nus, ses poignets étaient agrémentés de quelques bracelets, fabrications de sa famille serties de perles d'obsidienne. « Ce sera au bout du couloir, à droite. » L'Elfe acquiesça et s'engagea dans la direction indiquée, ses talons s'enfonçant sans bruit dans l'épais tapis carmin. Bien que son voyage jusqu'à Liberty ait pour but  de s'accorder du repos loin du tumulte agitant Maël, elle ne pouvait décemment pas ne pas en profiter pour rencontrer quelques personnalités avec qui elle n'avait pu échanger que par correspondance. Délaisser sa bibliothèque le temps de quelques semaines lui était suffisamment pénible, et elle était toujours à l'affût d'un moyen d'enrichir la qualité des expositions. Ce soir, elle espérait pouvoir découvrir des talents bruts encore inconnus à Shoumei qui viendraient rejoindre les couloirs en marbre avec leurs créations qui paraîtraient exotiques aux yeux des Maëliens. Elle se targuait que ses expositions était une forme de voyage pour ceux qui n'avaient pas le loisir de quitter la Fédération, de leur permettre de goûter ces saveurs d'une autre région au travers de leur art.
La soirée avait été organisée par un Nobliau souhaitant réunir quelques uns des artistes en vogue à la République. Súrin en connaissait quelques uns, pour avoir exposé leurs œuvres dans sa bibliothèque et elle souhaitait profiter de l'occasion pour les féliciter de vive voix de lui avoir remis leurs créations et s'assurer qu'ils s'adressent à elle pour leurs futures toiles.
L'Elfe pénétra dans la pièce et il lui fut aussitôt remis une flûte en cristal dans lequel un liquide pailleté crachotait quelques bulles. Rectangulaire, la réception avait été disposée de façon à ce que les fauteuils et canapés englobent la forme longiligne d'un piano en noir laqué, inoccupé pour le moment. Les lustres placés à intervalles réguliers au plafond jetait un éclairage brillant sur le beau monde qui se retrouvait sous ses rais. L'Elfe inspira lentement, s'imprégnant de ce luxe et du plaisir d'une soirée qui mêlerait plaisir de la conversation, opportunités d'affaires, et rencontres. Elle ramena dans son dos sa chevelure de lune avant de promener un regard sur les invités déjà présents. La soirée réunissait, en plus des artistes, quelques amoureux des arts avec un statut suffisamment élevé pour compter parmi eux, des mécènes, et enfin ceux comme elle sans qui les expositions au public seraient impossibles. Elle était arrivée avec un certain retard et les discussions étaient déjà engagées par petits groupes, créant un brouhaha qui ne déplaisait pas à Súrin. C'était un monde dont elle maîtrisait toutes les subtilités, elle évoluait dans la salle comme un poisson dans l'eau. Elle était habituée de ces événements, mais cette fois-ci, tous les visages lui étaient inconnus et elle retournait un hochement de tête grâcieux dans la direction de ceux qui la regardaient passer avec curiosité.
Elle se promena un moment parmi les convives avec un sourire poli, trempant par moment les lèvres dans son verre. Au gré de son exploration, elle avisa un homme assis sur un sofa en velours perle. Malgré son visage couturé de cicatrices, il se tenait droit et une certaine dignité imprégnait ses traits. Elle s'approcha jusqu'à lui et rencontra son regard mort. Cela expliquait la canne sur laquelle reposait sa main. Ne souhaitant pas le faire sursauter s'il n'avait pas remarqué sa présence, elle s'annonça d'une voix douce. « Bonsoir. Permettez que je m'installe à vos côtés ? » Elle s'installa de l'autre côté du sofa et se présenta amicalement. « Je me nomme Súrin Adamanti. Enchantée. Vous l'avez peut-être deviné à mon accent mais je ne suis pas d'ici. Shoumei est ma patrie. Mon travail implique que je sois en étroite collaboration avec certains artistes, ce qui explique ma présence. » Elle but une gorgée et son verre vide fut aussitôt rempli par un serveur à l'efficacité redoutable. Elle croisa ses chevilles et ses ongles vinrent heurter par saccades le cristal. « Et vous ? Racontez-moi votre histoire. »


Message I

FICHE PAR DITA | EPICODE
Jean de Baltard
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Jean de Baltard
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Il aimait l'art
feat. Súrin Adamanti
Les soirées mondaines organisées par le Comte Raymond de Lorca sont connues dans toute la République pour leur extravagance au diapason de son hôte. Toujours placées sous le signe de l'Art sous toutes ses formes, elles réunissent autant d'artistes renommés dans tout Sekai que ceux avec un avenir prometteur. Un rendez-vous d'exception à ne pas manquer pour la noblesse de la République et d'ailleurs, une occasion d'échanger et de palabrer tout en contemplant les œuvres exposées dans les différentes salles aménagées pour l'occasion au sein du manoir des Lorca. Une invitation m'a naturellement été envoyée en tant que Magistrat de la Justice, que j'accepte volontiers.

Joseph, toujours aussi méticuleux, me prépare l'uniforme que je porterai lors de cette soirée. Une veste impeccablement repassée d'un blanc immaculé, surmontée d'un nœud papillon noir asserti d'un rubis, d'un pantalon à pinces d'un bleu sombre, ainsi qu'une queue-de-pie de même nuance, à rebords noirs. Des mocassins assortis de guêtres blanches ainsi qu'un chapeau haut-de-forme achève de dresser le portrait d'un parfait nobliau de la République. Le majordome s'affaire à m'habiller, avec toute la minutie inhérente à son perfectionnisme exacerbé reconnu parmi mes pairs. Il m'apporte ma canne ainsi que mon manteau et m'accompagne jusqu'à mon carrosse.

L'Art a toujours bercé mon existence, depuis ma plus tendre enfance. Attiré par la musique, notamment la grâce des notes jouées au piano, j'ai toujours à cœur de m'exercer de longues heures sur mon instrument de prédilection, répétant à ma manière des séquences d'œuvres connues. Aussi, lorsque le Comte de Lorca me proposa d'assister à l'une de ses soirées dont il a le secret, j'ai aussitôt répondu à son invitation par l'affirmative. Il se trouve qu'un jeune pianiste en vogue au sein de la République se produira à cette occasion, Elan Ackerman, un jeune prodige d'à peine vingt ans avec toute la carrière devant lui. Il ne lui fallait qu'un coup de pouce pour asseoir sa réputation, et je compte bien apprécier l'œuvre de ce talent rare, et le soutenir au besoin.

A peine arrivé sur les lieux, je suis accueilli par nul autre que le maître des lieux, le Comte de Lorca. Je n'en perçois que la silhouette dessinée par son aura, mais je peux distinguer l'extravagance de son accoutrement digne d'un chevalier blanc des pièces de théâtre, la collerette en plus. Une personnalité peu commune assurément, qui aime être au centre de l'attention. Un véritable vaudeville à lui tout seul, à la voix tonitruante qu'on ne peut éviter.

- "Magistrat de Baltard ! Quel PLAI-SIR de vous voir ! Je suis vraiment RA-Vi de vous compter parmi nous pour cette soirée GRAN-DIOSE !"
- "Le plaisir est partagé, cher Comte. J'ai hâte de découvrir ce fameux virtuose du piano dont vous m'avez tant vanté le talent."
- "Je vous le GA-RAN-TIS, vous en serez bouche bée, Magistrat. Mais entrez donc ! Mes domestiques vont s'occuper de vous."

L'un des domestiques m'aide à gravir les marches menant à l'entrée du manoir. Nul ne le sait, excepté mon fidèle majordome, mais je peux distinguer les escaliers sans avoir recours à la vue. Mais cécité oblige, je me dois de jouer le jeu de l'aveugle que je suis en tant que Jean de Baltard. Aussi j'accepte volontiers l'aide du domestique, gravissant les marches avant de me débarrasser de mon manteau et de mon chapeau une fois à l'intérieur de l'édifice. Déjà, un certains nombre d'illustres invités s'approchent de moi pour me saluer, ce que je fais en retour. Un brin de causette autour d'une flûte de vin pétillant de grande qualité, je fais connaissance avec certains nobles moins renommés mais tous aussi intéressants, partageant les mêmes goûts en matière d'art. Je perçois les sculptures exposées de grands artistes réputés en République, ceux-ci permettant à l'aveugle que je suis de les détailler au toucher. Je les félicite chaleureusement pour leur travail d'orfèvre, avant de prendre congé d'eux pour me diriger vers la salle qui accueillera la prestation du jeune Ackerman.

Un autre domestique prend le relai pour me diriger vers un sofa. Une salle déjà bondée du gratin de la République et d'ailleurs, des férus d'art ou des opportunistes uniquement intéressés par la création de relations profitables à leurs intérêts financiers. Fort heureusement je n'ai pas été abordé pendant que je traverse la salle de concert pour m'asseoir au siège qui m'a été désigné. Dans les premiers rangs, au centre de la rangée, je n'aurai aucun mal à discerner la moindre notre de musique.

- "Bonsoir. Permettez que je m'installe à vos côtés ?"
- "Bonsoir à vous, Madame ! Je vous en prie, prenez donc place."

Une voix cristalline, une fragrance subtile, une aura fine entourant une silhouette délicate. J'avais repéré le parfum de sa peau et la régularité de sa démarche dès l'instant où elle s'était approchée de moi. Je salue d'une révérence courtoise la demoiselle alors qu'elle s'installe sur le sofa à mes côtés.

- "Je me nomme Súrin Adamanti. Enchantée."
- "Baron Jean de Baltard, Magistrat de la Justice. Je suis ravi de faire votre connaissance, Madame Adamanti."
- "Vous l'avez peut-être deviné à mon accent mais je ne suis pas d'ici. Shoumei est ma patrie. Mon travail implique que je sois en étroite collaboration avec certains artistes, ce qui explique ma présence."
- "Et vous avez fait ce long voyage pour découvrir d'autres artistes, je présume. Vous ne devriez pas être déçue dans ce cas. La République regorge de jeunes artistes prometteurs qui ne demandent qu'à être reconnus."

Un serveur me propose une autre flûte de vin pétillant, que j'accepte.

- "Et vous ? Racontez-moi votre histoire."
- "Au-delà de mon rôle de magistrat, je suis ici surtout en tant qu'amoureux d'art, de la musique en l'occurrence. J'ai été bercé très tôt dans ce domaine, bien avant que la cécité ne me frappe. Dans mon malheur, j'ai cependant appris à mieux apprécier les œuvres musicales et le raffinement des sculptures de grands maîtres. Un tout autre plaisir que de jouer du piano en ne se fiant qu'au toucher de l'ivoire, je vous l'assure. Le piano a ainsi toujours accompagné mon existence, et je compte bien apprécier écouter ce fameux pianiste prodige ce soir."

Je tends mon verre vers Súrin pour trinquer avec elle, d'une trajectoire faussement approximative pour n'éveiller aucun soupçon.

- "Ainsi vous travaillez auprès d'artistes. Une bien noble tâche, ma foi, Madame Adamanti. Si je dois avancer une hypothèse, je suppose que vous tenez un musée, ou du moins une galerie d'art. Suis-je dans la bonne direction ? Avez-vous une préférence en matière d'art, ou chérissez-vous l'Art dans sa globalité ? Certaines œuvres du talentueux sculpteur Gabriel de Fortuna méritent le détour par la finesse de la gravure et le sens du détail défiant toute concurrence. Et que dire de la "Fresque des Titans" du célèbre ébéniste Jonas Tornet, un véritable travail d'orfèvre autant dans sa minutie que la perfection des courbes. J'ai eu l'insigne honneur de pouvoir en apprécier l'œuvre autrement que par la vue, et je vous prie de croire que l'expérience en était plus que gratifiante."

Une présence agréable, et une amatrice avérée d'Art, la soirée ne peut que bien se dérouler. Consommant une gorgée du délicieux breuvage, je perçois de plus en plus de personnes en train de s'installer sur leurs sièges respectifs, un signe que la prestation allait bientôt débuter.

- "Avez-vous entendu parler d'Elan Ackerman ? Un très jeune pianiste, un génie de la musique, parait-il. Il nous fait l'honneur de jouer ce soir. En tant que pianiste moi-même, il me tarde d'écouter sa prestation."

Súrin Adamanti
« Et le jour pour moi sera comme la nuit. »
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Súrin était ravie de son choix de partenaire, lequel avait glissé aisément dans la conversation avec une élégance raffinée appréciable. Rien de tel que les bonnes manières pour se recentrer après les derniers événements vécus avec l'alchimiste dont son corps portait encore les traces. Sans parler de son organisme qui ne s'était pas encore remis du mélange d'amphétamines dont il l'avait garnie toute la nuit. Si elle avait l'esprit de nouveau clair, elle était parfois trahie par de brusques faiblesses physiques, punition méritée qu'elle supportait tout en maudissant copieusement l'Ange, et elle-même pour ce laisser-aller indigne d'elle. « Précisément. Je suis toujours à l'affût de ceux qui ont de l'or dans les mains et n'ont besoin que d'un petit coup de pouce pour briller sur le Sekai. Ou, en ce qui me concerne, dans ma bibliothèque. » Du coin de l'oeil, elle aperçut les autres invités prendre place eux aussi mais elle conservait une oreille attentive au Républicain. « Nous ferez-vous l'honneur de jouer pour nous lors de cette soirée ? On dit souvent que ceux qui perdent un sens voient les autres devenir plus sensibles. Je serai curieuse de vérifier cette théorie en vous écoutant jouer. » Elle leva gracieusement son verre pour rencontrer la trajectoire de celle de Jean. Il y avait quelque chose de déroutant à ne pouvoir croiser son regard, l'azur de ses prunelles ricochant sur celles lactescentes de l'homme sans que la moindre émotion ne les traverse, comme regarder un ciel nuageux, terne et sans vie. Si les yeux étaient le miroir de l'âme, alors cet homme n'en avait plus qu'une ébauche déprimante.

« Je tiens des galeries d'art dans ma Bibliothèque. Il y a une exposition permanente, et quelques unes qui sont temporaires, avec des thèmes spécifiques. C'est l'occasion pour les lecteurs de faire une pause agréable en déambulant parmi ces œuvres pour se changer les idées. Mes galeries sont composées de peintures et de sculptures, parfois de quelques objets si finement ouvragés que leur utilité devient secondaire car il est bien plus intéressant de les admirer. » Elle but une gorgée. « Vous êtes un véritable connaisseur malgré votre handicap. Son nom n'est pas encore venu jusqu'à mes oreilles. Mais si j'en crois vos éloges, il semblerait que nous nous apprêtons à ravir nos oreilles avec ce prodige. » Fit-elle en voyant un jeune homme, en apparence simple, mais qui dégageait une aura particulière, le charisme des êtres à part. Le silence s'inséra parmi les convives alors qu'il s'inclinait brièvement devant eux avant d'aller prendre place sur le banc. La luminosité fut diminuée pour instaurer une atmosphère plus intime. Súrin s'adossa plus confortablement sur le sofa et laissa ses paupières s'abaisser alors que les longs doigts du pianiste caressaient les premières notes d'une mélodie. Envoûtante, elle charmait l'Elfe qui s'y abandonna, oubliant où elle était l'espace des quelques minutes où l'Ackerman exerça sa propre magie.

Quelques instants plus tard, Súrin applaudit avec le reste des convives et se pencha vers son voisin. « C'était magnifique, j'en ai encore la gorge nouée. » Elle s'apprêtait à poursuivre lorsque l'hôte de la soirée monta sur l'estrade, dos au piano. L'Elfe posa deux doigts sur sa bouche pour masquer la moue moqueuse qui s'y formait. La mode républicaine avait ses qualités, mais aussi ses défauts, et le Comte Raymond de Lorca semblait résolu à tous les incarner. Súrin se demandait comment un tel manque de goût et cette déplorable excentricité pouvaient être tolérés mais elle n'était pas en position d'en juger ouvertement, étant une invitée, étrangère de surcroît.

« Chers invités, après cet intermède plus qu'agréable, ne croyez pas que la soirée soit déjà terminée. Qu'il ne soit pas dit que les soirées du Comte de Lorca soient ennuyeuses. » Súrin haussa un sourcil. Si elles étaient au même niveau que l'apparence du républicain, elle le croyait sur parole. « Je nous ai préparé un petit amusement supplémentaire qui va nécessiter que vous vous trouviez un partenaire. Si vous avez pris le temps de visiter déjà les pièces ouvertes au public, vous vous êtes aperçus qu'il y a des œuvres d'art à chaque étage. Mais ce n'est pas tout, il s'y trouve également des indices et des anomalies. J'ai conçu un jeu de rôle autour d'une intrigue. Prenez un papier sur les plateaux que les domestiques portent, celui-ci déterminera votre rôle. » Le Comte claqua dans ses mains et le rideau derrière lui se leva, révélant la forme allongée d'une femme. Des cris s'élevèrent dans l'assemblée mais l'hôte les apaisa d'un mouvement ample des bras. « Je vous rassure, tout ceci n'est qu'une mise en scène. J'ai fait appel aux talents d'acteur pour donner plus de réalisme au jeu mais personne n'est mort ce soir. Du moins pas encore. » Il gloussa à sa propre plaisanterie, ce qui lui valut un regard interloqué et légèrement méprisant de l'Adamanti. « Vous procéderez par binôme pour relever les indices et discuter avec les autres invités pour remonter la piste jusqu'au meurtrier. Il y aura bien évidemment un prix pour les deux gagnants. »

Súrin s'empara d'un bout de papier qu'elle déroula. « Nyphéis Dalleymoor. Soeur de la victime. » Au même instant, le Comte ajoutait ses dernières directives. « Le meurtrier est parmi les invités. Cela dit, ce n'est pas indiqué sur votre papier. Il vous faudra le découvrir, d'une façon ou d'une autre. Je n'en dis pas plus, amusez-vous bien. Ma maison est la vôtre. » Gagnée par l'amusement procuré par le jeu, Súrin se tourna vers son voisin. « Que diriez-vous que nous fassions équipe vous et moi ? Je pourrais être vos yeux. »

Message II

Une petite partie de Cluedo revisitée, ça te dit ? 8D
Tu peux présumer que Súrin lit à Jean son propre rôle mais je te laisse libre de le choisir Smile
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Jean de Baltard
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Agréable rencontre d'une réelle amatrice d'Art, que mon regard voilé m'empêche d'en apprécier les traits, la dénommée Sùrin consacre donc son temps à aider les artistes talentueux à obtenir plus d'exposition à la hauteur de leurs compétences. La soirée à ses côtés promet d'être des plus intéressantes et riches en palabres. Dégustant une gorgée de ce délicieux vin pétillant accrochant agréablement mes papilles gustatives, je l'écoute et hoche la tête à sa demande.

- "Si le Comte de Lorca m'y autorise, je dois pouvoir vous proposer quelques-unes de mes interprétations de morceaux me tenant à cœur. Et dans le cas peu probable où nous n'en aurions pas le temps, mon manoir ne se trouve qu'à quelques encablures d'ici. Ainsi, j'aurai tout le loisir de jouer pour vous, si vous le souhaitez bien entendu."

D'aucuns pourraient croire à une tentative de séduction, mais ma proposition demeure dénuée d'intérêt autre que le partage de ce magnifique concept qu'est l'Art. Je ne peux décemment pas laisser l'occasion d'un échange cordial avec un mécène tel que Sùrin.

Elle confirme mes suppositions en mentionnant ses occupations en tant que propriétaire avisée d'une bibliothèque. Une idée fabuleuse à l'instar de sa ferveur à conter les expositions qu'elle organisait, un sourire satisfait s'étire sur mon visage aux yeux morts. Sourire qui s'élargit lorsqu'elle me complimente.

- "Vous n'en serez pas déçu, croyez-le."

Et effectivement, de l'entrée du prodige jusqu'à la fin de la prestation, l'assemblait était subjugué par la qualité des interprétations du jeune artiste et l'adresse suave, presque irréelle, de ses mains. Ils l'applaudissent tous, unanimes, y compris ma voisine envoûtée par les mélodies savamment jouées. Elle commence à me glisser quelques mots à l'oreille, sa voix trahissant la joie d'avoir ainsi découvert un pur joyau musical, et je la comprends. Cet Elan Ackerman mérite sa réputation, il l'a prouvé avec brio devant un parterre sélectif. Nul doute qu'il ira très loin dans sa carrière artistique au vu de sa prestation convaincante. Je l'espère sincèrement pour lui.

- "C'était magnifique, j'en ai encore la gorge nouée."
- "Après cette prestation audacieuse, je crains de vous décevoir par mon humble talent au piano, Madame."

Un rire léger ponctue mes derniers mots, amusé par l'émotion qui se dégage de la voix de Sùrin. Elle a réellement apprécié cet interlude, effaçant mes rares doutes quant à son amour de l'Art. La soirée ne semble pas se terminer là, alors que le Comte de Lorca marque son arrivée à la hauteur de son excentricité, en fanfare avec une voix de stentor prompt à capter l'attention des convives présents.

- "Je confirme ses dires", je chuchote à l'oreille de ma voisine, "Les soirées du Comte de Lorca sont réputées dans toute la République pour leur qualité autant que pour le nombre de surprises qu'il aime distiller à ses invités."

Me concernant, j'ai effectivement perçu – plus qu'aperçu – ces quelques œuvres disséminées dans toutes les nombreuses pièces du manoir de Lorca. Que diable ce sacré Raymond de Lorca va-t-il nous préparer cette fois-ci ? J'en souris déjà de curiosité. Jusqu'à présent, il avait toujours fait un sans faute en matière d'organisation, et j'entends bien me divertir de ce nouveau tour qu'il nous a concocté. Et encore une fois, je ne suis pas déçu. Un jeu d'enquête en binôme, voilà qui est ma foi fort intéressant. Je perçois le simulacre de cadavre allongé par terre une fois le rideau levé. Mais mon sourire s'efface peu à peu. Aucune aura, aucun pouls, aucune respiration. Soit le Comte a un humour très macabre et trop mal placé, soit il ignore que cette femme est réellement morte, et personne ne s'en est rendu compte.

Plongé dans l'expectative de la situation, un domestique s'approche de Sùrin et moi avec un plateau muni de plusieurs morceaux de papier. Chaque invité s'était vu attribué au hasard un rôle, et après ma voisine je prends une des notes restantes et la déplie du bout des doigts. Mon sens tactile m'a déjà permis de déterminer par le relief de l'encre les mots inscrits sur le bout de papier. "Adel von Erick. Mari de la victime." Lors d'enquêtes de meurtres, il n'est pas rare que ce soit le conjoint de la victime l'auteur du crime. Mais ici, il n'est plus question de jeu, mais bel et bien de la résolution d'une affaire de meurtre bien réel. Je dois jouer le jeu, et la jouer fine pour ne pas créer de panique qui profiterait au criminel. Tout le monde devient suspect potentiel, y compris la noble elfe à mes côtés.

- "Que diriez-vous que nous fassions équipe vous et moi ? Je pourrais être vos yeux."
- "J'en serai honoré, Madame. Auriez-vous l'obligeance de me lire ce qui est écrit sur ce papier, je vous prie ?"

Jouant la carte du parfait petit aveugle moyen, je tends la petite note à Sùrin, tout en réfléchissant à un mode opératoire pour ne pas éveiller les soupçons. Le temps nous est compté avant que quelqu'un ne s'en rende compte et donne l'alerte.

- "Dans une enquête, nous commençons par analyser le cadavre. Je vous propose de nous approcher de la victime, si vous le voulez bien."

Désormais à côté du cadavre, je remarque aussitôt une senteur, infime, indétectable pour un odorat normal. Un poison subtil coule dans les veines de la malheureuse, mais aucun rictus déformant les traits de son visage. Elle était morte en douceur, comme plongée dans un sommeil éternel. C'était bien un meurtre, et chaque seconde compte. Je me penche vers le cadavre et tâte son pouls, juste pour en être certain. Je ne m'étais pas trompé, malheureusement.

- "Veuillez m'excuser un instant, je dois m'entretenir avec le Comte. Je n'en ai pas pour longtemps."

Un risque que je prends, double qui plus est. Tout le monde est suspect, y compris le Comte, mais pour le bien de l'enquête, je dois prendre le risque de l'en informer en douce afin qu'il puisse fermer toutes les portes du manoir afin de ne laisser échapper personne. Ensuite j'aurai le loisir d'annoncer la funeste nouvelle en temps voulu. Une fois à sa portée, je glisse à l'oreille de Raymond de Lorca la situation et la directive à employer au plus vite. Décidément, la capacité du Comte à jouer la comédie me surprend de plus en plus alors qu'il garde un calme olympien, avec un hochement de tête entendu. Je vais devoir le placer sur la liste des suspects, mais pour l'heure, je retourne auprès de Sùrin pendant que le Comte demande à un de ses domestiques de confiance de verrouiller tous les accès.

- "Mes humbles excuses de vous avoir fait attendre, Madame. Mais je crains que ce jeu n'en soit plus un."

Et dans un murmure au creux de l'oreille de l'elfe, je lui souffle ces mots.

- "Gardez un air serein. Ne paniquez pas. Nous avons vraiment affaire à un meurtre. Elle est morte."

Súrin Adamanti
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Súrin tendait une oreille attentive vers son voisin. Consciente de son incapacité à pouvoir déchiffrer le non verbal, elle prit la peine de lui répondre quand en temps normal, une simple moue aurait suffit. « Je ne suis là que depuis trop peu de temps, aussi pardonnez-moi si mon opinion est biaisée par les rumeurs et les stéréotypes, mais vous les républicains êtes réellement des amateurs de divertissement qu'on se demande parfois quand vous trouvez le temps de travailler. » Cela tenait-il de leur propension pour l'or ? Il pouvait rendre frivole et feignant, comme feu son mari qui en avait subit les conséquences. Elle haïssait ceux que l'or asservissait. Même si elle-même se sentait envoûtée par ses attraits parfois, les Adamanti éduquaient trop leurs enfants dans une discipline sans pli pour qu'elle se laisse aller bien longtemps à des plaisirs futiles et elle posait un regard sur le Comte de Lorca qui mêlait à la fois la fascination et le jugement. C'était un autre monde, une autre culture et pour ce soir, l'elfe pouvait bien faire une entorse. Son amour de l'art lui offrait une ouverture d'esprit paradoxale à la rigueur qui régissait sa vie.

« Vous serez donc mon beau-frère ce soir. Je me ferai un honneur de vous aider à supporter le veuvage dignement. » Etant elle-même veuve, c'était plus qu'une formule de politesse. « C'est la première fois que je m'essaie à... comment appeler ça, un jeu de rôle ? » Les seuls qu'elle connaissait et avait déjà essayé étaient moins macabres. Ils ne se faisaient pas en public mais plutôt avec un partenaire intime mais elle conserva cette pensée pour elle avec un sourire mystique. Son nez se fronça face à la proposition de l'aveugle mais elle murmura une réponse positive malgré tout et fit mine de s'intéresser au corps étendu à leurs pieds. Plutôt que de se prêter à une autopsie superficielle du corps, elle glissa un coup d'oeil dans la direction de son binôme. Ne se montrait-il pas trop sérieux pour ce qui n'était qu'un jeu ? Le pli d'inquiétude entre ses sourcils alimenta les questions qu'elle se posait et elle le regarda aller échanger avec le Comte sans rien dire. Autour d'eux, plusieurs invités s'étaient déjà éclipsés pour s'aventurer dans la grande maison.


Son étrange comportement s'expliqua clairement lorsqu'il revint lui glisser quelques mots. Súrin baissa les yeux sur la silhouette de la morte. Il la sous-estimait s'il pensait que ses nerfs allaient lâcher à la vue d'un cadavre. Mais pour sa défense, il ignorait qu'elle avait elle-même eu l'occasion de rejoindre les rangs des meurtriers. Peut-être était-ce pour le mieux s'il la pensait fragile, au moins ne la soupçonnerait-il pas d'être à l'origine de ce rebondissement dans la soirée. « Vous êtes sûr ? » S'entendit-elle répondre d'une voix chamboulée. « Que devrions-nous faire ? Ne devrions-nous pas alerter les autorités ? » Le Comte de Lorca ne paraissait pas véritablement paniqué à l'idée d'avoir un meurtre commis en sa demeure et Súrin fronça les sourcils. Ce ne serait jamais arrivé à Maël, tout était trop strict et un assassinat aussi visible ne passait jamais inaperçu. Généralement, le coupable était rapidement appréhendé et était pendu avant d'avoir eu le temps de regretter son geste. « Commençons par nous éloigner. Je vais finir par me sentir mal si nous restons plus longtemps près de cette pauvre femme. »

Une fois plus loin, l'elfe leur fit prendre au hasard une volée de marches pour atteindre le premier étage et pénétrer dans une pièce carrée aux murs indigo. Un autre binôme avait investi les lieux pour inspecter la sculpture d'un lion montrant les crocs. « Je comprends que l'objectif reste inchangé. Trouver le meurtrier. Je ne vois pas bien pourquoi c'est notre rôle, mais soit. Comment saviez-vous qu'elle était morte ? Êtes-vous médecin ? Sans vos yeux qui plus est... » Un bref soupir escalada ses lèvres. « Enfin, ce n'est pas ce qui importe je suppose. » À présent, le duo présent débattait sur quelle pièce aller visiter après celle-ci et Súrin se désintéressa rapidement de leur échange. C'était stérile, il n'y avait plus de jeu. « Pensez-vous que nous devrions parler avec les autres invités ? Il n'est plus pertinent de chercher les indices disséminés par le Comte. » Pensive, elle s'avança dans la pièce où ils étaient désormais seuls. Un immense miroir au cadre en or ouvragé ornait l'un des murs et elle s'y regarda un instant. Ses yeux perçants suivirent la ligne verticale jusqu'à ce qu'un détail capte son attention. « Regardez. Euh je veux dire, attendez. » Oublieuse de la condition de son partenaire, elle émit un petit sourire d'excuse qu'il ne verrait pas davantage que l'étrange protubérance sur le côté du miroir. Elle s'approcha et ses doigts graciles manipulèrent pendant de longues secondes jusqu'à ce qu'un mécanisme invisible s'enclanche. Dans un bruit feutré, le miroir bascula doucement sur ses gonds, laissant entrevoir un couloir plongé dans le noir. « Peut-être que le meurtrier s'est déjà enfui. Et sinon, nous tomberons peut-être par chance sur le trésor secret du Comte de Lorca. »

III
FICHE PAR DITA | EPICODE
Jean de Baltard
Il aimait l'art [PV Jean] 58x8
Messages : 35
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Fiche du personnage
Race: Humain
Vocation: guerrier
Alignement: neutre neutre
Rang: B
Noble de La République
Jean de Baltard
Noble de La République
Il aimait l'art
feat. Súrin Adamanti
Un jeu de rôle, oui. Du moins cette partie s'était déroulée ainsi jusqu'à ce que la funeste nouvelle arrive de ma propre bouche. Un jeu de rôle qui se mue en un murder game véridique à temps limité. A mesure que nous parlons, le meurtrier glane ses chances de fuir sans être inquiété. Autant dire que moi vivant, je ne laisserai pas ce crime impuni. Reste à convaincre Dame Adamanti de m'accompagner dans cette enquête imprévue autant éprouvante. Le jeu des faux-semblants allait prendre une part importante dans l'investigation afin de ne pas alerter les convives croyant encore fermement à un de ces jeux dont le Comte a le secret. Autour du cadavre, aucun indice fiable, aucune empreinte magique détonnant du reste de la salle. La demoiselle était allongée là comme cela était prévu, sans se douter que ce simili-sommeil allait être son dernier repos. Un meurtre sans douleur, sans heurts, comme si l'assassin voulait préserver l'intégrité physique de sa victime. Plusieurs hypothèses fusent dans mon esprit, mais le temps de les ordonner et les analyser manquait alors que ma compagne de jeu souhaite s'éloigner de la scène de crime.

N'ayant rien trouvé de probant autour de la scène macabre, je suis la noble elfe aux lèvres déroulant toutes sortes d'interrogations. Je hoche la tête à sa première question. Il ne fait aucun doute que cette femme est décédée. Aucun pouls, aucune respiration, la température basse de sa peau en attestaient.

- "Ils le seront, Madame, sitôt les accès verrouillés." Pour autant, un risque demeure, celui du Comte de Lorca en tant que meurtrier potentiel. Pour quelle raison l'aurait-il fait ? Dans les faits, nul ne reliait Raymond de Lorca à cette actrice embauchée pour l'occasion. Dans les théories plausibles, le mobile peut prendre différentes formes : jalousie, secret de l'adultère découvert, chantage au sexe, et j'en passe. "Je puis tout à fait comprendre que cette investigation ne soit pas de votre domaine, et que vous souhaitez surtout vous éloigner de cet endroit devenu pesant. En tant que Magistrat de la Justice, je ne peux laisser ce crime impuni."

Etrange sensation pourtant qui se dégage de l'Adamanti. Je ne sens pas de quelconque appréhension, ou le moindre soupçon d'inquiétude. Son cœur bat à un rythme régulier, un peu trop à mon goût. Me suis-je trompé dans mes suppositions ? Le poison, en tant qu'arme du crime, était connu pour être utilisé par des femmes depuis la nuit des temps. Si cette elfe en est vraiment l'auteur, alors elle cache admirablement bien son jeu. Ou en avait connu d'autres dans son existence. Trop peu d'indices laisse à penser que je me trouve à côté du tueur recherché.

- "S'il vous en convient, je souhaite emprunter vos yeux pour résoudre cette affaire. Si vous l'accepter, bien évidemment."

Elle n'a pas dit non. Une bonne chose qui me permettra d'avoir un œil sur l'Adamanti pendant mon investigation, alors qu'elle nous mène à des escaliers débouchant sur une autre salle. Il ne faut que peu de temps à mes oreilles pour capter la présence d'un autre binôme encore plongé dans ce qui devait être un jeu, à la recherche d'indices. Aux interrogations murmurées par l'elfe à mes côtés, je lui réponds d'un ton tout aussi calme et sussuré.

- "J'ai tâté le pouls à son cou, et n'y ai capté aucune pulsation, ni aucune respiration. Nul besoin de voir le monde pour le ressentir, Madame Adamanti. Du reste, je suppose que par l'absence de panique, il n'y avait nul trace de sang ni de coup sur le corps de la victime, du moins pas de visible." J'esquisse cependant un léger sourire en coin. "Je n'ai pas eu la chance d'exercer ce noble métier. Cependant, mes nombreuses années en tant qu'avocat, et les innombrables histoires que me contait feu mon père tout au long de sa carrière au barreau m'ont permis d'apprendre quelques astuces."

Une couverture plutôt vraie dans un sens tant mon père savait raconter des anecdotes teintées d'explications aussi détaillées que le réglage minutieux d'une horloge. Une excuse idéale pour dissimuler mes véritables capacités sensorielles. Après tout, l'elfe peut être ce meurtrier recherché, et son attitude calme limite désinvolte attise ma méfiance. Pourtant, elle continue de m'interroger, avec plus de justesse.

- "Discuter avec eux serait effectivement un bon moyen d'avancer. Le tout est de ne pas éveiller les soupçons. Je suis prêt à parier qu'avec le charisme naturel qu'offre votre lignée elfique, nul doute que vous arriveriez à leur tirer les vers du nez sans effort."

Un autre sourire agrémente ma réplique, avant d'entendre le duo quitter la pièce, hésitant sur leur prochaine destination. Fort heureusement d'ailleurs car sitôt le couple hors de vue, Sùrin finit par découvrir une anomalie au détour d'un grand miroir, et m'interpelle de fait. Je tourne la tête vers l'objet en question, émettant un très léger clic entre mes lèvres pour en apprécier la topographie de la pièce par écholocalisation. A-t-elle trouvé quelque chose d'intéressant ? Sur les premières secondes, le temps de la matérialisation des contours de la salle par mon esprit, je ne vois aucune anomalie, jusqu'à ce que la silhouette du miroir scellé à un mur se forme, et avec lui une infime protubérance que même des yeux avertis auraient pu manquer de remarquer. Si vraiment l'Adamanti était le meurtrier, alors deux possibilités se dessinaient à a conscience : soit elle se joue de moi, soit elle n'est pas la meurtrière que je présumais.

- "Avez-vous trouvé quelque chose, très chère ?", je m'empresse de la rejoindre, feignant l'interrogation, tandis que l'elfe commence à triturer la protubérance entre ses doigts fins.

Un clic se fait entendre, et ce qui était en vérité une porte dérobée s'ouvre sur un couloir sans aucune source de lumière pour en indiquer la profondeur. Au vu de la largeur du miroir, nous allons devoir y entrer en file indienne. Mes sens en éveil peuvent passer outre le noir total, percevant un long corridor bifurquant après une bonne dizaine de mètres sur la droite. Un retour de son m'indique même, sans en être absolument certain, de la présence d'escaliers descendant en contrebas.

- "Que voyez-vous ?", je demande à mon associée du moment, jouant une fois encore l'homme atteint de cécité au point de ne rien pouvoir distinguer du regard. Je palpe le contour du passage pour en apprécier les dimensions. "J'ai comme l'impression que nous allons devoir nous suivre l'un derrière l'autre." Un sourire en coin égaye mon visage. "Si trésor il y a, alors ce charmant comte de Lorca est un cachottier de première à vouloir tromper les percepteurs des impôts." Mais le sérieux revient voiler les traits de mon faciès aux yeux laiteux. "Il est possible en effet, d'autant plus maintenant que nous connaissons l'existence de ce genre de passage. Mais tergiverser davantage augmente d'autant ses chances de fuite. Suivez-moi, je vous prie, Madame."

Je passe devant, tâtonnant les parois avec ma canne pour avancer de manière sûre sans éveiller les soupçons. La configuration de ce début de couloir m'est déjà connue mais je ne tiens pas à dévoiler mes capacités à l'Adamanti, ni à personne d'autres. Je reste Jean de Baltard, magistrat aveugle, et cela doit rester ainsi. Aussi j'avance doucement alors que les ténèbres nous engloutissent peu à peu. Au bout de ce long début de marche, un mur en face de moi marque un angle droit prolongeant le couloir vers la droite.

- "Avez-vous déjà trouvé en République de quoi alimenter vos expositions, Madame Adamanti ? Quelques perles rares à faire découvrir à vos convives ? Je serai curieux de connaître les spécialités artistiques de votre contrée."

La marche allait être longue, autant briser le silence de la traversée par un peu de dialogue. Il est certain que, bien que je n'aie jamais entendu parler de la maison Adamanti, cette noble elfe aime l'art sous toutes ses formes. Et le peu de discussion avec cette femme me laisse entendre que nous pouvons en parler pendant des heures sans éprouver le moindre ennui. Au bout d'un moment, ma canne rencontre un léger vide devant moi, le signe d'une descente, ou d'une trappe. Un coup de mon guide sur la pierre me confirme la première option, aussi j'en avise mon associée.

- "Des escaliers devant nous. Faites attention où vous mettez les pieds, je m'en voudrais s'il vous arrivais malheur à cause d'une chute."

Avant d'entamer les premières marches, le bruit de ma canne tâtant la pierre me procure une topographie du couloir devant moi. Une vingtaine de marches à descendre, menant après un couloir à un cul de sac. Un mur, sans autre issue, et assurément un autre passage secret dont il faudra découvrir le mécanisme.

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