Le 30 janvier, an 1, 9h
Les doigts d’Iria tapaient en douceur et en rythme le bois de son bureau. Elle rattrapait tout le retard accumulé à cause de son escapade à Taisen, et lisait les documents que son second avait mis de côté pour elle. Rien de fameux en somme, un ramassis de rumeurs qu’il était impossible à vérifier, et qui venaient de sources tellement incertaines qu’elle pourrait créer des informations du même acabit en moins de dix secondes de réflexion.
Les deux pistes vraiment sérieuses qu’elle avait étaient déjà entre les mains de personnes de confiance. Depuis ce matin, Alyssa s’affairait à déterminer si la flèche était bien de la même conception que celles utilisées par les Ryssen et découvrir d’où l’assassin avait ajusté son tir. Tagar était dans la salle du trésor depuis peu, et cherchait à identifier qui avait bien pu subtiliser des sommes importantes au nez et à la barbe des gardes royaux affectés à la protection des biens de la Couronne.
Si Iria en croyait son expérience - et c’était le cas - c’était le moment de partir à la pêche aux infos. Si les services de renseignement reikois étaient ce qu’il se faisait de mieux en termes d’accumulation d’informations dans tout le Sekai, ils se reposaient tout de même sur bon nombre d’indics et négociants qualifiés comme fiables pour s’orienter. Jarlan semblait être du même avis, car il avait laissé sur le bureau une liste d’informateurs, classés du plus au moins honnête, qui pourraient l’aider dans sa tâche. Décrochant sa veste de la patère vissée au mur derrière elle, Iria sortit de son bureau et se dirigea vers l’une des sorties annexes du palais. Elle prit tout de même la peine d’informer Charlyn de son absence, d’une durée de quelques heures selon elle.
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C’est sur la place d’Akasha qu’Iria trouva la roulotte de Marceline Cornebouc, apothicaire et vendeuse d’informations en tout genre si on en croyait les notes raturées de Jarlan. Troisième de la liste, elle était en contact régulier avec le second de la cellule du Papillon: c’était l’informatrice en laquelle il plaçait le plus de confiance. Iria ne l’avait jamais rencontrée, mais elle n’eut aucun mal pour l’identifier: sa petite taille et sa coiffe inhabituelle la rendaient très face à repérer lorsqu’on savait quoi chercher.
Sans hésitation, Iria décrocha l’insigne de Khashis accroché à son uniforme: elle n’était désormais qu’une soldate insignifiante, aux ordres du Luteni Askir - l’identité sous laquelle Marceline connaissait Jarlan. Elle se dirigea en direction de la commerçante, attendant patiemment que l’homme devant elle reparte, une potion à l’allure peu appétissante sous le bras. L’espionne s’arma d’un sourire charmant et s’avança vers la petite elfe une fois que la voie fût libre.
“Madame Cornebouc? Melimée Kôl, soldate de la Cinquième Horde, sous les ordres du Luteni Askir. Il m’a envoyé rassembler des informations à propos des événements.”
Elle fit un petit clin d'œil complice à la négociante. Oui, Mélimée avait tout d’une commère. A l’inverse d’Iria.
“Voici un document qui vous prouvera ma bonne foi.”
Le Papillon produisit un papier bidon assurant qu’elle était bien envoyée par Jarlan. Bidon, mais marqué du sceau officiel du Luteni Askir. Elle s’en était déjà servi auprès des deux premiers informateurs de la liste, qui n’y avaient vu que du feu, peu intéressés de toute manière, et qui n’avait rien de concret à lui apprendre.
“Alors madame, auriez vous des éléments à apporter à notre enquête? Toute information est bonne à entendre, et tout service mérite salaire.”
Iria sortit un petit calepin et un crayon de charbon de sa poche, faisant jouer de sa bourse pour montrer qu’elle était sérieuse. Voilà qui devrait au moins la convaincre à parler.
Les doigts d’Iria tapaient en douceur et en rythme le bois de son bureau. Elle rattrapait tout le retard accumulé à cause de son escapade à Taisen, et lisait les documents que son second avait mis de côté pour elle. Rien de fameux en somme, un ramassis de rumeurs qu’il était impossible à vérifier, et qui venaient de sources tellement incertaines qu’elle pourrait créer des informations du même acabit en moins de dix secondes de réflexion.
Les deux pistes vraiment sérieuses qu’elle avait étaient déjà entre les mains de personnes de confiance. Depuis ce matin, Alyssa s’affairait à déterminer si la flèche était bien de la même conception que celles utilisées par les Ryssen et découvrir d’où l’assassin avait ajusté son tir. Tagar était dans la salle du trésor depuis peu, et cherchait à identifier qui avait bien pu subtiliser des sommes importantes au nez et à la barbe des gardes royaux affectés à la protection des biens de la Couronne.
Si Iria en croyait son expérience - et c’était le cas - c’était le moment de partir à la pêche aux infos. Si les services de renseignement reikois étaient ce qu’il se faisait de mieux en termes d’accumulation d’informations dans tout le Sekai, ils se reposaient tout de même sur bon nombre d’indics et négociants qualifiés comme fiables pour s’orienter. Jarlan semblait être du même avis, car il avait laissé sur le bureau une liste d’informateurs, classés du plus au moins honnête, qui pourraient l’aider dans sa tâche. Décrochant sa veste de la patère vissée au mur derrière elle, Iria sortit de son bureau et se dirigea vers l’une des sorties annexes du palais. Elle prit tout de même la peine d’informer Charlyn de son absence, d’une durée de quelques heures selon elle.
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C’est sur la place d’Akasha qu’Iria trouva la roulotte de Marceline Cornebouc, apothicaire et vendeuse d’informations en tout genre si on en croyait les notes raturées de Jarlan. Troisième de la liste, elle était en contact régulier avec le second de la cellule du Papillon: c’était l’informatrice en laquelle il plaçait le plus de confiance. Iria ne l’avait jamais rencontrée, mais elle n’eut aucun mal pour l’identifier: sa petite taille et sa coiffe inhabituelle la rendaient très face à repérer lorsqu’on savait quoi chercher.
Sans hésitation, Iria décrocha l’insigne de Khashis accroché à son uniforme: elle n’était désormais qu’une soldate insignifiante, aux ordres du Luteni Askir - l’identité sous laquelle Marceline connaissait Jarlan. Elle se dirigea en direction de la commerçante, attendant patiemment que l’homme devant elle reparte, une potion à l’allure peu appétissante sous le bras. L’espionne s’arma d’un sourire charmant et s’avança vers la petite elfe une fois que la voie fût libre.
“Madame Cornebouc? Melimée Kôl, soldate de la Cinquième Horde, sous les ordres du Luteni Askir. Il m’a envoyé rassembler des informations à propos des événements.”
Elle fit un petit clin d'œil complice à la négociante. Oui, Mélimée avait tout d’une commère. A l’inverse d’Iria.
“Voici un document qui vous prouvera ma bonne foi.”
Le Papillon produisit un papier bidon assurant qu’elle était bien envoyée par Jarlan. Bidon, mais marqué du sceau officiel du Luteni Askir. Elle s’en était déjà servi auprès des deux premiers informateurs de la liste, qui n’y avaient vu que du feu, peu intéressés de toute manière, et qui n’avait rien de concret à lui apprendre.
“Alors madame, auriez vous des éléments à apporter à notre enquête? Toute information est bonne à entendre, et tout service mérite salaire.”
Iria sortit un petit calepin et un crayon de charbon de sa poche, faisant jouer de sa bourse pour montrer qu’elle était sérieuse. Voilà qui devrait au moins la convaincre à parler.