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Morrigan Dawnthorn
dans l'arène des gens heureux... ft. Méo Strallez Bonus2
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Fiche du personnage
Race: Humaine
Vocation: Guerrier
Alignement: Chaotique bon
Rang: B - Ex-Directrice du SCAR
Noble de La République
Morrigan Dawnthorn
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Musique:
dans l'arène des gens heureux... ft. Méo Strallez 28bc9aad11a3d4251108c3a28fd980f3

M E O   &   M O R R I G A N
‒‒‒‒‒‒‒‒‒‒‒‒‒‒‒‒‒‒‒
des retrouvailles rocambolesques


Il était là. Bien trop occupé pour apercevoir sa présence. Ou bien était-elle réellement devenue maîtresse dans l'art de se fondre dans l'ombre. Voir la petite silhouette de son ami apporta du baume au cœur de Morrigan aussitôt qu'elle posa son regard sur ses boucles blondes aux mèches bleutées.

Le mot ne faisait que circuler depuis quelques jours à Liberty : une troupe de cirque arrivait dans la ville ! Ils restaient pour trois jours, et toute la ville était impatiente d'assister à leur première représentation. Aussitôt que la nouvelle était parvenue aux oreilles de l'ancienne acrobate, cette dernière n'avait pas pris bien plus longtemps pour se décider à aller vérifier cela par elle-même. Et elle ne fut pas déçue lorsqu'elle trouva les affiches aux couleurs vives dans la ville, annonçant les spectacles de la troupe de Méo.

Cela faisait combien de temps qu'elle n'avait pas revu le Lumina ? Cinq ans, peut-être plus ? La reconnaîtrait-il ? Elle n'avait pas tant changé, pensa-t-elle avec amusement. Ou du moins, en apparence. Et Mor était certaine que lui n'avait pas vieilli d'un poil. Et ce fut vite confirmé. Quelle douce nostalgie de revoir un ancien ami comme si on venait de le quitter la veille.

Il était là, devant elle, en train de lancer quelques ordres d'ici et de là à ses compagnons, préparant le terrain pour la représentation de demain. Tout près de l'amphithéâtre éphémère de la troupe. Sa silhouette d'enfant, ses vêtements aux mille couleurs... Méo était une créature du bonheur. Tout chez lui criait À côté de lui Mor semblait désormais bien terne dans ses vêtements de cuir sombre. Mais son sourire lui n'avait pas perdu en couleur. Elle se glissa à travers les passants, évitant une contorsionniste et un jongleur de feu sur le passage, dans un silence absolu. Tout lui rappelait ici son passé. La musique entraînante, l'odeur sucrée des friandises qui collaient aux dents, les visages concentrés à répéter leur tours pour le lendemain.


On ne passe plus dire bonjour à une vieille amie ?


Sa voix avait été un murmure. À quelques centimètres de l'oreille de Méo. Un soupire espiègle et réprobateur, mais dans lequel on devinait un sourire. Si elle pouvait le surprendre, le faire sursauter, elle serait aux anges.
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Invité
Comme chaque été, la troupe avait fuit la chaleur écrasante du Reike pour le climat plus hospitalier de la République. Ils avaient atteint Liberty deux jours plus tôt et ce soir devait se tenir la première répétition pour le spectacle du lendemain.
Méo se sentait toujours un peu plus nerveux lors des représentations au sein de la République. Les gens ici étaient plus raffinés, plus exigeants et souvent ils désiraient de la nouveauté.
Il espérait que les nouveaux talents dénichés durant cette année sauraient les satisfaire. Il avait trouvé une Lycan au sein de la fédération qui savait bondir au travers de gigantesques cercles de feu ainsi qu'un elfe du reike ayant un talent inouïe à la contorsion.
Le petit Lumina gesticulait tant qu'il semblait s'être dédoublé, ordonnant, pressant sa troupe.

_Aller les loulous, on se magne.On répète dans un timing réel et... Non mais c'est quoi ça?

Une imposante Lycan au poil sombre passait devant lui, le dépassant de plusieurs tête. Cela n'empêcha Méo de la héler de manière autoritaire.

_Eh Tara, on avait dit quoi? C'est pas parce que tu te transformes que tu es dispensé de te foutre un truc sur le dos! Compris trésor? Poilue mais pas à poil.

La louve poussa un grognement avant de sortir du chapiteau.

_Ouai je sais, elle était pas incroyable....Murmura-t-il comme pour lui même

Il allait réprimander le jongleur de feu quant au fait de s'entrainer si près des gradins quand il perçu une présence dans son dos.

_On ne passe plus dire bonjour à une vieille amie ?

Iiik!
Instinctivement le Lumina se téléporta à l'opposé du ring, la main sur la poitrine dans laquelle son coeur semblait prêt à exploser.
Il la dévisagea tout d'abord puis au bout de quelques secondes seulement son visage se mit à briller de milles feux, souriant. Il s'élança vers elle, disparaissant pour réapparaitre aussitôt dans ses bras, la serrant de toutes ses forces.

_ Ma chériiiiiie!

Il passa ses petites mains gantées sur son visage, le dévorant des ses prunelles brillantes de joie, comme pour s'assurer qu'il ne rêvait pas.

_ Ma puce, je suis si heureux de te revoir! Cela fait quoi? Quatre ans? Non, plus.

Il secoua la tête, ne pouvant cesser de sourire.

_ Aucune importance, nous sommes là aujourd'hui et je compte bien passer la nuit à écouter tes histoires! Tu dois en avoir une montagne depuis ce temps!


Saisissant avec enthousiasmes ses mains entre les siennes, il lui offrit une mine amusée.

_ J'ai l'impression de t'avoir quitté hier... C'est drôle, en tout cas je vois que ton humour n'a pas changé, toujours aussi déplorable...

Il eut un petit rire.

_Ah ce que je suis content ma petite Mor', raconte tout à tonton Méo.
Morrigan Dawnthorn
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Morrigan Dawnthorn
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Un fin sourire satisfait se posa sur les lèvres de l'espionne alors qu'elle voyait Méo se transporter à l'autre beau du ring. Elle croisa les bras sur sa poitrine, son sourire ne s'élargissant que lorsqu'il l'a reconnu. Il n'avait pas changé. Après tout, cela ne faisait pas si longtemps pour lui. La joie du Lumina était communicative, et Mor répondit à son étreinte avec le même engouement. C'était le genre de personne qu'on avait toujours envie d'avoir à ses côtés, qui rendait la monotonie de la vie plus agréable.

À peine s'était-il écarté que les questions fusaient déjà. Mais ce fut la boutade qui réveilla Morrigan de son silence. Elle échappa un rire gras.

Il faut dire que j'ai appris du meilleur des petits clowns... Répondit-elle en tirant la langue, comme si elle n'approchait pas bientôt de la trentaine.

Elle était tout aussi heureuse que lui de retrouver son vieil ami. Plus encore, Méo lui avait beaucoup apprit, pour le peu de temps qu'ils avaient passé ensemble. Elle aurait pu apprendre bien plus si elle avait eu décidé de rejoindre sa troupe comme il lui avait proposé. Et autant qu'elle avait apprécié la troupe de Méo, dans son cœur restait l'amertume d'avoir perdu la sienne. Jamais n'aurait-elle pu imaginer la remplacer.

Morrigan entama de raconter toute son histoire depuis qu'elle avait quitté son cirque pour rejoindre Liberty. Et pour ne pas rester au centre du ring et déranger les acrobates qui s'entraînaient, elle se mise à marcher aux côtés de Méo sans réel but, outre celui de lui conter ces 5 dernières années.

La brune était partagée entre l'envie de lui raconter chaque détail, et le secret qui l'obligeait à garder certains passages pour elle-même. Elle lui raconta sa découverte de Liberty, son arrivée à la ville et les semaines passées à se produire dans la rue pour gagner quelques piécettes. Lui raconta sa rencontre avec Mikael, le vice-président, et le poste qu'il lui avait proposé, sans rentrer dans plus de détails...

... en soit, une vie bien différente que celle du spectacle. Je vivais avant dans la lumière, et maintenant, je trouve mon utilité dans l'ombre. Conclu-t-elle en haussant les épaules nonchalamment.

Elle était heureuse de cette nouvelle vie. De l'indépendance qu'elle lui offrait. Mais malgré tout, elle ne pouvait s'empêcher parfois de regretter la vie dans la troupe. Tout était plus simple, plus évident. Ils passaient d'une ville à l'autre sans s'inquiéter du souvenir qu'ils laisseraient sur leur passage. Vivaient au jour le jour et profitaient de chaque instant qui leur était offert. Il fallait dire qu'après avoir vécu presque toute sa vie en communauté, la vie à Liberty pouvait être bien solitaire parfois. Et malgré que l'on soit dans la capitale Républicaine.

Morrigan adressa quelques signes à ceux qu'elle connaissait en passant entre les tentes colorées du cirque.

Et toi ? Fais-moi rêver. Raconte-moi ce que j'ai manqué... Demanda-t-elle finalement, une ombre de nostalgie dans la voix.

Alors qu'ils avançaient encore, une oracle qu'elle avait déjà vu au cirque du Lumina, qui portait le nom de Roménée leur fit signe de s'approcher.

J'me souviens de ton visage ma p'tite. Elle posa un regard brillant sur le Lumina après avoir pris la main de Morrigan pour les entraîner dans sa tente. V'nez donc, laissez une vieille folle vous tirer les cartes. C'plus souvent qu'on vient jusqu'à ma tente.

La diseuse de bonnes aventures, ou mauvaises, selon notre chance installa les deux amis au bout de sa table. Il fallait dire que peu avait envie de connaître les mésaventures qui les attendaient sur la route. Et puis, la vieille était bien connue des autres pour tirer des cartes souvent sombres de sens. Mor n'avait cependant pas osé refuser la proposition. Méo non plus visiblement. La brune adressa un sourire à son vieil ami :

Maintenant que nous connaissons notre passé, voyons voir ce que l'avenir nous réserve...

La tente était particulièrement sombre, bien que l'on soit au milieu de l'après midi. Seul le Lumina ne semblait pas affecté par la noirceur du lieu. Sur le vieux bureau, se trouvait de multiples objets mystérieux, dessinés de runes et peint de couleur sombre. Et en son centre, une lignée de cartes cornées et dont certains endroits étaient effacés par les années. Des cartes de tarot, se rappela la brune.

Aller petite, pose une question et choisi quatre cartes.

Mor fronça les sourcils. Quel genre de question pouvait-elle bien se poser ? Si son coeur savait, son esprit lui, tentait d'éloigner cette idée. Il lui fallu plusieurs minutes pour finalement oser formuler sa question.

Fondrai-je un jour une famille à mon tour ?

Elle adressa un regard en coin au Lumina, avant de tirer quatre cartes comme demandé par la voyante. Cette dernière les déposa en croix, face cachée devant l'espionne. Puis elle se tourna vers Méo.

À ton tour Méo.
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A cinq cent ans passés, Méo voyait les années se faire emporter tels de misérables poussières dans le vent, mais étrangement, ces années loin de sa protégée lui avaient parues bien longues. Peu importe où il allait, ce qu'il faisait, elle restait toujours dans un coin de sa petite tête blonde. Méo était un Lumina ce qui signifiait qu'il était né sans rien ni personne, pourtant il conscidérait toute les personnes faisant ou ayant fait partie de sa troupe comme étant sa famille. Mor' ,elle, était comme sa petite soeur, ou bien sa petite nièce.
La jolie brune souriait, malicieuse, et laissa même échapper un rire franc.

_Il faut dire que j'ai appris du meilleur des petits clowns...

Il se mit à rire aussi, lui rendant sa grimace. Elle semblait n'avoir pas changé.
La jeune femme se mit alors à lui raconter ce qu'elle était devenue durant ces dernières années, l'entrainant hors du chapiteau pour une ballade dans le soleil de cet après-midi d'été. Il fut rassuré en apprenant qu'elle était à l'abris du besoin désormais.
Le vice-président hein? Je suis fier de toi. Inquiet, mais fier.

_... en soit, une vie bien différente que celle du spectacle. Je vivais avant dans la lumière, et maintenant, je trouve mon utilité dans l'ombre.

Il eut alors une étrange impression en entendant ces mots et il ne pu s'empêcher de se saisir de sa main, serrant ses doigts entre les siens.
Ils marchaient à travers les petites allées délimitées par les tentes des artistes plantées en petits groupes autour du chapiteau. Il faisait déjà lourd en ce début d'été, mais il soufflait une petite brise qui rendait cette journée propice aux ballades.

_Et toi ? Fais-moi rêver. Raconte-moi ce que j'ai manqué...

Méo se mit à sourire, lui racontant alors les différentes aventures qu'il avait vécu ces dernières années, notemment au sein du royaume du Reike, après tout il y avait risqué par deux fois la mort. Il lui raconta sa tentative de cambriolage raté et sa rencontre avec le géant Brak'Trarg,ainsi que la fois où il avait tenté de dépouiller une vagabonde en plein désert et que cela s'était révélé être une morte.
Je devrais vraiment arrêter ces conneries...
Alors qu'ils riaient de ses mésaventures, il allait lui parler de la soirée rocambolesque qu'il avait passé avec un garde séduisant à Ikusa quand ils furent arrêtés par Roménée, la voyante de la troupe.

_J'me souviens de ton visage ma p'tite. V'nez donc, laissez une vieille folle vous tirer les cartes. C'plus souvent qu'on vient jusqu'à ma tente.

Les deux amis suivirent donc la diseuse de bonne-aventure dans sa tente, s'installant derrière une table, en face de cette dernière.

_Maintenant que nous connaissons notre passé, voyons voir ce que l'avenir nous réserve...

Méo lui offrit un petit rire nerveux en guise de toute réponse. Il n'était pas particulièrement à l'aise avec l'idée d'apprendre ce que l'avenir lui réservait, préférant nettement eh bien... l'improvisation.
La tente de la voyante était sombre et le visage du petit lumina en restait une des rares sources lumineuses.
Il se demandait déjà comment il avait réussi à vivre cinq cents ans dans ce monde de folie et honnêtement, il avait peur d'apprendre quand ce joyeux manège finirait par prendre fin.

_Aller petite, pose une question et choisi quatre cartes.

Méo jeta un coup d'oeil à son amie, se demandant quelle question elle allait poser. Il se demandait ce qui pouvait bien travailler la jeune femme.
Et lui? Qu'allait-il bien pouvoir demander? Il ne se posait pas tellement de question au quotidien, il se contentait de vivre les journées comme elles se présentaient. Il ne savait à quel âge il mourrait mais il souhaitait faire ce qu'il faisait jusqu'à son dernier souffle, quitte à mourir sous le chapiteau.

_Fondrai-je un jour une famille à mon tour ?

Ses yeux s'écarquillèrent quelque peu. Non pas qu'il soit surpris par sa question, mais parce qu'il aurait dû le savoir. Les humains n'avaient pas sa longévité, et à son âge, il était normal que la belle brune puisse se mettre à y songer.
Il s'était trompé, elle n'était plus la jeune fille qu'il avait acccueilli des années auparavant, elle était devenue une jeune femme volontaire avec des préocupations bien moins puériles que celles qui pouvaient préoccuper le Lumina du haut de son demi-millénaire.


_À ton tour Méo.

Le petit Lumina baissa la tête, regardant ses genoux avec une moue hésitante. Il avait une famille, certes, ils étaient commes ses enfants pour la plupart, il les protégeait comme il le pouvait et leur apprenait ce qu'il savait... Néanmoins, quand venait le soir et qu'il se retrouvait seul dans sa roulotte, allongé dans sa couche, il lui arrivait de se sentir bien seul.

_Alors voilà, je voudrais savoir...

Une image du garde royal remonta soudain à lui et son visage devint écarlate.
Urf, tu es ridicule.

_ Je voudrais savoir si je rencontrerai un jour un compagnon... Enfin, je veux parler d'amour...celui avec un grand A comme on dit.

Il releva son visage juvénile, toujours aussi rouge, jetant un regard en coin embarassé à sa protégée.

_Voyons ce que l'avenir nous réserve, oui.
Morrigan Dawnthorn
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Je voudrais savoir si je rencontrerai un jour un compagnon... Enfin, je veux parler d'amour...Celui avec un grand A comme on dit.


Morrigan esquissa un sourire. Non pas qu'elle se moquait, au contraire, le regard embarrassé de son ami fini de l'attendrir. La brune glissa sa main dans celle de Méo, dans un geste affectueux et de réconfort. Elle n'avait jamais vraiment compris comment le Lumina pouvait avoir autant d'année et paraître toujours si innocent et candide face à la vie. Il lui avait appris beaucoup, guidé aussi lorsqu'elle avait été perdue, avait probablement connu bien plus qu'elle dans sa courte vie, et pourtant, la jeune femme ne pouvait retenir l'envie de le protéger.


Bien, bien, bien, voyons voir ce que les cartes vous réserve... Chantonna la vieille femme.


Roménée retourna d'abord les cartes en croix qui se trouvaient devant Mor. Tout d'abord, la vieille oracle retourna d'abord la carte de gauche, représentant l'instant présent dans la vie de celui qui cherchait à trouver des réponses. Elle révéla alors une jeune femme sous un ciel étoilé.


Aaah, l'Etoile... Mère stellaire d'amour, d'espoir, d'élévation et d'acceptation. De sérénité. Elle glissa un regard en biais à la jeune femme, un sourire malicieux sur ses lèvres ridés. Un jeune homme qui provoquerait autant d'émoi, rencontré récemment ?


La brune s'empourpra légèrement. La présence de Méo n'aidait pas non plus, mais si elle n'avait pas honte de parler devant lui, c'était s'avouer à elle-même certaines choses qui étaient plus difficiles pour l'espionne. L'amour avec un grand A. Elle avait eu cette conversation il y a peu de temps... Et cela s'était transformé en un peu plus qu'une conversation. Si tout n'était pas encore clair dans son esprit, ses pensées se dirigeaient vers le blondinet, repensant à leur baiser. Elle adressa un regard à Méo, un sourire coupable sur les lèvres.


Je dois l'avouer...


Il semblait y avoir du juste dans les cartes. Kasen était arrivé dans sa vie au moment où elle s'y attendait le moins. À vrai dire, elle n'aurait jamais attendu quelque chose de similaire. La brune enchaînait les conquêtes sans jamais s'attacher, sans jamais aller au-delà d'un besoin éphémère... Fuyant dès que l'on osait parler de sentiments. Avec le jeune Dhaamir, les choses s'étaient faites autrement. Elle s'était laissé surprendre. Un espoir de vivre une histoire différente ? Peut-être. Mais il y avait certainement la nécessité d'acceptation chez la brune, elle qui fuyait les relations par peur de ne pas être suffisante, ou d'être rejetée... Abandonnée.

La voyante tira une autre carte. Celle de droite. Qui venait confirmer, aider la question que posait la jeune espionne. L'assurer, grâce à un aperçu du monde extérieur, de la réalité qui les entouraient et de son implication dans leur existence. Une figure endiablée apparu. La brune fronça légèrement les sourcils devant la carte.


Le diable. Maître de vitalité, d'ardeur, de plaisir et de gloire. Elle gloussa légèrement. Tu m'as tout l'air d'être doté d'être un esprit libre jeune fille... Grivois, je dirais même !


La brune esquissa un sourire amusé. Pouvait-elle vraiment le nier ? Échappant un simple rire en guise de réponse. Et que cela voulait-il dire au juste ? La vieille femme passa à la carte suivante... La carte du dessus. Celle des projets à venir, des rêves à accomplir, des besoins à combler. Ce fut une silhouette squelettique qui se révéla. Mor fronça le regard de plus belle, cherchant dans la pression de la main de Méo un peu de réconfort devant la carte aux mauvais augures.


L'Arcane sans nom... Ton chemin marquera une transformation, un changement... Un changement bouleversant, un deuil à faire. La fin d'un cycle, mais le début d'un nouveau.


La brune avala sa salive. Ses pensées se firent plus noires au même instant, malgré la présence de son ami lumineux. Les paroles évoquèrent en elle un souvenir lointain, qu'elle savait douloureux, mais qui semblait terni pas une ombre qui avait trouvé place dans son esprit depuis peu. Le rappel d'une cicatrice qui la hantait, et qu'elle se forçait à oublier, jusqu'au jour où elle devrait agir.

La vieille femme eut la bonne idée de ne pas noter la réaction de Mor. Elle lui adressa un regard intéressé avant de passer à la dernière carte. Celle du dessous, ultime carte, synonyme de résolution. Une femme sur son trône reposait devant les yeux de l'espionne.


L'Impératrice. Porteuse d'intelligence, de compréhension, pouvoir et dynamisme. Ce sont les réponses à tes interrogations.

dans l'arène des gens heureux... ft. Méo Strallez Cartes-mor


Intelligence ? Compréhension ? Pouvoir... Que cela voulait-il bien dire. Le visage de la brune se referma. Ça n'avait aucun sens. Et si cela en avait un, elle ne savait pas encore le comprendre. Elle haussa finalement les épaules. Tout cela n'était que foutaises, elle le savait bien...


Sois attentive, gamine. Gronda la vieille femme avant de rapprocher les cartes devant Mor. Elle glissa sa main sur les cartes l'une après les autres. L'Etoile annonce une relation amoureuse stable, harmonieuse et pérenne, mais le Diable vient annoncer la fugacité d'un être, une passion destructrice qui pourrait mettre en défaut même les relations les plus établies. Il est ta force comme ta faiblesse. Frère des pulsions difficiles à contenir mais aussi des habitudes bien ancrées, dont il est difficile de se défaire. Prudence, prudence... L'Arcane fait appel à l'élan d'un nouveau souffle, pour permettre à chacun de consolider son avenir. Mais je ne me fais pas de souci pour toi. Tu es bénie par l'Impératrice, et elle ne laisse pas place à l'improvisation. Tu saura trouver le chemin...


Les yeux de la vieille voyante s'attardèrent sur le ventre de l'espionne. Elle arrêta ses explications ici. Certaine que la brune n'était pas prête à entendre la suite. Parfois, il valait mieux laisser chacun découvrir ce que le futur lui réservait... Puis Roménée passa au Lumina.


À notre tour, Méo.


Elle retourna la première carte, dans le même ordre que celles de Morrigan. Celle du haut, pour l'instant présent. Des animaux semblaient danser sur une roue.


Aaah... La Roue de Fortune, encerclée de hasard, mais poussée par le destin, le cycle et le déplacement... Cela doit te dire quelque chose ?


Pour un itinérant, une telle carte faisait probablement sens. Méo avait-il une signification bien à lui, mêlant son métier et ses amours ? Seul lui le savait à cet instant. La seconde carte fut celle de droite, à nouveau. Une femme au regard impassible les dévisageait sur le papier.


La Justice... Messagère d'équilibre, de maîtrise, droiture, vérité et d'ordre.


La brune comme la voyante adressait un regard curieux au Lumina. Quel était le sens de ces cartes pour Méo, s'il y en avait un ? Roménée continua à retourner les cartes, faisant apparaître un vieil homme religieux.


Le Pape. Ah.. Spiritualité, sagesse, vertu... Conseil et clairvoyance. Une carte qui annonce des rêves déjà bien établis.


Puis finalement, la dernière carte fut révélée. Si Morrigan avait tiré l'Impératrice, c'était son homologue qui apparaissait devant Méo.


Et l'Empereur. Figure d'autorité, d'action et de responsabilité. Il cherche la stabilité dans la construction du futur de son tireur.

dans l'arène des gens heureux... ft. Méo Strallez Cartes-meo


Les deux femmes se retournèrent vers Méo, attendant avec impatience sa réaction avant de poursuivre...


HRP:
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La jolie brune avait glissé sa main dans la sienne et Méo lui lança un regard tendre, souriant malgré la nervosité qui s'était emparée de lui.
Il était né sans amour et avait grandi sans le connaître...Jusqu'à ce qu'il intègre sa troupe. Mais là encore ça n'avait jamais été l'amour absolu dont on lui avait parlé tant de fois. Celui qui vous fait fusionner avec l'autre pour ne plus former qu'un. Jamais il ne l'avait encore vu, il y'avait bien eut de belles rencontres, mais rien d'aussi fort.

_Bien, bien, bien, voyons voir ce que les cartes vous réserve...

Roménée retourna une première carte, dévoilant l'illustration d'une femme sous un ciel étoilé. Méo afficha une mine concentrée.Il n'y connaissait pas grand chose en lecture des arcanes, mais peut-être pouvait-il essayer?
Des étoiles? C'est surement symbolique de son ancienne vie d'artiste, de la troupe! Oui, c'est forcément ça...Bien joué Méo!

_Aaah, l'Etoile... Mère stellaire d'amour, d'espoir, d'élévation et d'acceptation. De sérénité. Un jeune homme qui provoquerait autant d'émoi, rencontré récemment ?

AH! Beh non...
Un homme? Le petit lumina inclina légèrement la tête, la mine pensive. Sa protégée avait-elle rencontré quelqu'un?
Bien qu'il n'aie jamais eut la moindre attirance pour la gente féminine, le leader de troupe savait reconnaître un belle dame quand il en voyait une.
Mor' est magnifique, elle a tout pour plaire.L'homme qui partagera sa vie sera un homme heureux...
Alors que moi...Je suis un artiste sans domicile,un grand gamin de cinq cent ans incapable de me poser où que ce soit avec qui que ce soit...


_Je dois l'avouer...

Méo rendit son sourire à son amie tandis que la diseuse de bonne aventure retournait une nouvelle carte sur laquelle un diablotin semblait leur offrir un sourire malicieux.
Et ça? Qu'est-ce que c'est? Une sorte de malédiction? Bon sang, ça fait froid dans le dos...
Le petit Lumina leva un sourcil, dévisageant la voyante, attendant son explication.

_Le diable. Maître de vitalité, d'ardeur, de plaisir et de gloire. Tu m'as tout l'air d'être doté d'être un esprit libre jeune fille... Grivois, je dirais même !

La jeune femme éclata d'un petit rire amusé et Méo fit de même, l'air mutin. Il ne s'attendait certainement pas à une réflexion de la sorte de la part de la vieille Roménée.
Eh bien! Que de révélations!
Méo était heureux d'entendre cela. Il n'aimait pas apporter un quelconque jugement sur l'intimité des autres et était d'avis que chacun devait profiter de la vie comme il l'entendait.

_L'Arcane sans nom... Ton chemin marquera une transformation, un changement... Un changement bouleversant, un deuil à faire. La fin d'un cycle, mais le début d'un nouveau.

Sa protégée avait serré sa main et il la regarda, lui rendant son geste.
La carte qui venait d'être retournée était une silhouette squelettique d'ascpect lugubre. Méo chercha le regard de la jeune femme, secouant légèrement la tête.
Ce ne sont que des cartes, que des mots... Je suis là.
Une nouvelle carte fut retournée. Sur cette dernière était dessinée une femme assise sur un trône.
Une princesse? Une reine? Je ne comprends rien...

_L'Impératrice. Porteuse d'intelligence, de compréhension, pouvoir et dynamisme. Ce sont les réponses à tes interrogations.

Son amie affichait à présent une mine dubitative et Méo leva une nouvelle fois un sourcil blond, semblant totalement perdu.

_Sois attentive, gamine.L'Etoile annonce une relation amoureuse stable, harmonieuse et pérenne, mais le Diable vient annoncer la fugacité d'un être, une passion destructrice qui pourrait mettre en défaut même les relations les plus établies. Il est ta force comme ta faiblesse. Frère des pulsions difficiles à contenir mais aussi des habitudes bien ancrées, dont il est difficile de se défaire. Prudence, prudence... L'Arcane fait appel à l'élan d'un nouveau souffle, pour permettre à chacun de consolider son avenir. Mais je ne me fais pas de souci pour toi. Tu es bénie par l'Impératrice, et elle ne laisse pas place à l'improvisation. Tu saura trouver le chemin...

Il remarqua alors le regard de la voyante sans pour autant le comprendre. Que pouvait-elle bien regarder de la sorte? Méo se mit à regarder Mor' à son tour, essayant de comprendre, en vain.
Bon sang, je ne pige vraiment rien à tous ces trucs d'oracles...
Le petit saltimbanque se tortillait nerveusement, se triturant le méninges quand Roménée se tourna vers lui.

_À notre tour, Méo.

Le petit Lumina avala sa salive, se redressant comme pour essayer de se donner un minimum de contenance. Alors ça y'est? Lui aussi allait entendre ces paroles emprunts de mysticisme?
La vieille femme retourna une première carte représentant des animaux en équilibre sur ce qui s'apparentait à une roue.
C'est quoi ce truc? On dirait l'illustration d'une fable pour enfants...

_Aaah... La Roue de Fortune, encerclée de hasard, mais poussée par le destin, le cycle et le déplacement... Cela doit te dire quelque chose ?

_Le déplacement? Oui, bien évidemment... Je voyage beaucoup avec mes gars.

En tant que leader d'un cirque itinérant, il voyait très nettement la chose. Le facteur positif de cela était sans doute la capacité du petit Lumina à rencontrer beaucoup de personnes. Où qu'il aille, il faisait toujours de belles rencontres.
...Et d'autres moins sympas, mais bon, c'est du détail.
Il repensa à ces quelques nuits enflammées qu'il avait pu vivre au fil des siècles et ces pensées lui firent légèrement rosir les pommettes.

_La Justice... Messagère d'équilibre, de maîtrise, droiture, vérité et d'ordre.

La voyante venait de retourner une deuxième carte où était illustré une femme tenant en main une balance.

_ Hm...

Méo inclina la tête sur le côté, pensif.
Cette carte semblait totalement s'opposer à la précédente.
Equilibre, maîtrise, droiture, vérité et ordre...
C'était tout ce qui manquait à sa vie. Entre la vie sur les routes et les cambriolages, tout cela était plus que compromis.
Mais ça veut dire quoi?

_Le Pape. Ah.. Spiritualité, sagesse, vertu... Conseil et clairvoyance. Une carte qui annonce des rêves déjà bien établis.

Cette fois, c'était la figure d'un vieil écclesiastique que la voyante avait fait apparaître.

_ Des rêves? Oui... plutôt...

Ils étaient effectivement bien établis. A vrai dire, ce n'était pas la première fois que le petit lumina se posait ce genre de question. Au bout de plusieurs siècles, l'envie de rencontrer un partenaire de vie s'était profondément ancrée en lui.
Roménée retourna la dernière carte, dévoilant cette fois un homme à l'allure noble.

_Et l'Empereur. Figure d'autorité, d'action et de responsabilité. Il cherche la stabilité dans la construction du futur de son tireur.

Les deux femmes s'étaient tournées vers Méo, attendant sans doute qu'il dise quelque chose, mais le petit saltimbanque semblait légèrement perdu.

_ Hm... la stabilité tu dis? Hm.

Une étrange pensée lui vint, une pensée qui lui donna aussitôt mal au ventre.

_ Ok, je ne suis pas sûr hein, j'y connais pas grand chose... Mais est-ce que cela pourrait signifier que pour trouver l'amour...

Il fronça les sourcils dans une expression douloureuse, comme si les mots qu'il allait prononcer avaient un impacte physique sur lui.

_ Est-ce que cela signifie que je devrai abandonner ma vie actuelle?
Morrigan Dawnthorn
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Fiche du personnage
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Morrigan Dawnthorn
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Alors que la vieille oracle commençait à retourner petit à petit les cartes, le regard de l'espionne valsait entre son ami et les visages prédicteurs qui apparaissaient devant eux. Roue de Fortune, Justice, Pape, Empereur. Les quartes se complétaient, écrivaient dans l'esprit de Roménée les lignes qui dictaient l'avenir du Lumina.

Mor nota chaque réaction de Méo. Ses pommettes qui se coloraient, l'incompréhension et le questionnement qui s'écrivait sur son visage lisse... Mais la question qu'il posa à la vieille femme troubla Morrigan.


Est-ce que cela signifie que je devrai abandonner ma vie actuelle?


La question fit de la peine à la jeune femme, malgré elle. Elle qui avait abandonné sa vie contre son gré. Méo serait-il capable de tout quitter pour parvenir à ses rêves ? Cela, en valait-il réellement la peine ? La brune n'avait de réponse à aucune de ses questions. Mais elle réalisait qu'elle-même s'était toujours laissée guidée par le destin, par la direction du vent mystérieux qui la poussait tantôt d'un côté, tantôt d'un autre. L'idée de prendre sa vie en main comme le suggérait Méo lui faisait peur. Et à la fois, l'impressionnait. Elle admirait que le Lumina eut le courage de seulement poser la question. De seulement envisager l'idée qu'il pouvait tout quitter pour suivre ses rêves.

La vieille femme fronçait les sourcils alors que son regard se reposa sur le Lumina, et comme elle l'eut fait pour Morrigan quelques instants plus tôt, elle commença ses explications, ses pupilles se noircissant au rythme de ses mots.


Tu trouves stabilité dans ta vie actuelle. C'est ce que tu connais, c'est là que tu es à l'aise. Au premier abord. Mais les rêves demandent des sacrifices. Nous ne sommes pas tous éternels, et chaque pas dans notre vie est synonyme de changement. Parfois, c'est un changement qui nous bouleverse, nous blesse, parfois, il nous transforme, nous fait grandir. La Roue de la Fortune nous enseigne que rien n'est éternel. Apprends à saisir les opportunités qui sèment ta route, Méo. Ouvre-toi à celles-ci. La vie a tant de présent à nous offrir qu'il est parfois difficile de faire un choix. Mais la Justice apporte un vent de renouveau. Elle indique le chemin à suivre. Elle t'accompagnera et te préparera aux épreuves qui t'attendent. Offre-toi à son enseignement. Main dans la main avec le Pape, ils annoncent de nouvelles rencontres, elle nous poussons doucement vers l'avant, lui nous aidant à faire paix avec notre passé. Il connaît les difficultés de chaque homme. Il ne juge pas, accepte, pardonne. Offre refuge à ceux qui se perdent sur leur chemin. Même dans les périodes les plus incertaines. Avec l'Empereur, deux hommes de tradition qui pour autant ouvre la porte au besoin de découverte. La période est idéale pour toi Méo.


Roménée passa une main fripée, décorée de mille bijoux et pierres précieuses sur les quatre cartes devant elle.


Justice, Pape, Empereur Ils veilleront sur toi. Ils serons tes protecteurs. Tu as juste à suivre la voie ouverte par la Roue de Fortune.


La question de Méo trouvait une réponse claire et limpide. Peut-être que lui avait été près à l'attendre, contrairement à Morrigan ? Quoi qu'il en soit, il n'y avait nul doute aux réponses des cartes. Le Lumina choisirait-il de leur accorder sa confiance ? Ou bien y verrait-il charades sans intérêt d'une vieille folle ? Après tout, même avec l'aval des cartes, il était le seul à choisir le chemin qu'il emprunterait.

La brune lui laissa un instant. Quelques minutes pour lui laisser le temps de digérer les réponses des cartes. Elle cacha bien la lueur inquiète dans ses prunelles, curieuse de savoir de quoi serait fait le futur de son ami. Elle lui souhaitait le meilleur, mais à la fois, elle ne pouvait empêcher sa crainte. Changer de vie n'était pas toujours facile, ni joyeux. C'était parfois difficile et malheureux. Elle-même en savait quelque chose.

Morrigan se racla la gorge, tout en se relevant. Chassant de son minois toute inquiétude, elle retrouva son demi-sourire nonchalant :


Et bien ? Combien vas-tu nous escroquer pour ça Roménée ?


La note de plaisanterie dans sa voix vint détendre l'atmosphère lourde qui s'était déposée dans la tente. La vieille femme y répondu par un rire gras en procédant de ranger ses cartes.


Allons, j'fais pas payer les amis, ma mignonne... Répondit-elle dans un sourire qui révélait des dents particulièrement bien entretenues, d'un blanc éclatant pour une aussi vieille femme. J'espère juste que vous suiv'rez les conseils d'mes cartes. Elles n'mentent jamais, elle, contrairement aux hommes.


La jeune femme lui offrit un sourire en guise de réponse, qui se conclut en une petite moue. C'était suffisant. Si les dires des cartes appartenaient à l'oracle, leur propre futur était à eux. Pas à quelques dessins greluchon tirés au hasard. Morrigan se retourna vers Méo.


On y va ? Dit-elle en reprenant le pas de la sortie, nonchalamment, comme si ce qui venait de se passer n'avait jamais eu lieu.


Comme si les mots de l'oracle ne l'avaient pas touché.
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_Tu trouves stabilité dans ta vie actuelle. C'est ce que tu connais, c'est là que tu es à l'aise. Au premier abord. Mais les rêves demandent des sacrifices. Nous ne sommes pas tous éternels, et chaque pas dans notre vie est synonyme de changement. Parfois, c'est un changement qui nous bouleverse, nous blesse, parfois, il nous transforme, nous fait grandir. La Roue de la Fortune nous enseigne que rien n'est éternel. Apprends à saisir les opportunités qui sèment ta route, Méo. Ouvre-toi à celles-ci. La vie a tant de présent à nous offrir qu'il est parfois difficile de faire un choix. Mais la Justice apporte un vent de renouveau. Elle indique le chemin à suivre. Elle t'accompagnera et te préparera aux épreuves qui t'attendent. Offre-toi à son enseignement. Main dans la main avec le Pape, ils annoncent de nouvelles rencontres, elle nous poussons doucement vers l'avant, lui nous aidant à faire paix avec notre passé. Il connaît les difficultés de chaque homme. Il ne juge pas, accepte, pardonne. Offre refuge à ceux qui se perdent sur leur chemin. Même dans les périodes les plus incertaines. Avec l'Empereur, deux hommes de tradition qui pour autant ouvre la porte au besoin de découverte. La période est idéale pour toi Méo.

Le visage du petit lumina se froissa dans une étrange grimace d'incompréhension.
Qu'est-ce que...quoi?
Impossible pour Méo de savoir si il devait se sentir soulagé ou franchement inquiet. Les paroles de la vieille voyante étaient aussi obscure que son visage était scintillant.
Je dois être stupide, ou bien tout cela n'a aucun sens...

_Justice, Pape, Empereur Ils veilleront sur toi. Ils serons tes protecteurs. Tu as juste à suivre la voie ouverte par la Roue de Fortune.

Eh bien...oui... c'est bien sûr.
Méo avait du mal à accorder du crédits aux dires de la vieille femme.
Protecteurs hein? Je ne me sens pas particulièrement protégé...
Il se mit à y réfléchir malgré lui, troublé. Il était vrai qu'il avait échappé à pas mal de dangers ces derniers temps, alors finalement, peut-être possédait-il une bonne étoile?
Il finit par soupirer, haussant les épaules.
Arf, ça y'est, je suis paumé!
Il se tourna vers sa protégée la gratifiant d'une grimace clownesque afin de détendre l'atmosphère.
Cela reste des cartes.
Il avait bien sentit la tension présente chez la jolie brune et souhaitait la dissiper au plus vite. Hors de question de laisser ces gribouillages énigmatiques venir gâcher leurs retrouvailles.
Cette journée est notre journée !

_Et bien ? Combien vas-tu nous escroquer pour ça Roménée ?

Méo eut un petit rire.
Elle ne perd pas le nord, c'est bien ma petite Morr'.
Ses grands yeux d'un bleus étaient emplit de fierté lorsqu'ils se posaient sur elle. Son aura de lumière, qui avait diminué à cause de la nervosité qu'il avait ressenti un peu plus tôt, se remit à scintiller de plus belle.
Roménée se mit aussi à rire, rangeant les cartes. Méo les regarda disparaître une à une entre ses vieilles mains.
Mais si tout cela était vrai? Si il avait vu juste?
Que deviendrais-je? Et mes gars... Comment viveraient-ils?
Toutes ces questions lui donnaient la migraine et il secoua légèrement la tête pour essayer s'en débarasser définitivement.

_Allons, j'fais pas payer les amis, ma mignonne...J'espère juste que vous suiv'rez les conseils d'mes cartes. Elles n'mentent jamais, elle, contrairement aux hommes.

EH! Non mais ça va vieille peau, casse moi du sucre sur le dos!
Méo avait levé un sourcil dans une mine circonspecte. Il se demandait parfois si il n'était pas parfois d'avantage affilié aux hippocampes que aux hommes.
Mais l'oracle n'avait pas tord, il fallait se méfier des autres, qu'ils soient hommes ou femmes...
Il se sentait soulagé que cela soit terminé. C'était comme si il avait subit une fouille au corps particulièrement invasive. Il se sentait perdu et légèrement honteux.
Finalement, il était peut-être partisant de la pensée qu'on est soit même les maîtres de notre destiné. Le petit saltimbanque, dès lors qu'il s'était libéré de sa condition d'esclave, n'avait cessé d'influencé son propre destin. Ce qu'il voulait, il le faisait et l'obtenait.
I want it, i got it.

_On y va ?

_Ouai, allons-y.

Le petit Lumina se leva d'un bond, saluant Roménée d'un signe de la main avant de la suivre jusqu'à l'extérieur. Là, devant la tente, il s'étira légèrement, offrant un sourire à la jeune femme.

_ Ma chérie, tu vas bien? Tu tirais une drôle de tête...

Il fit un geste de la main, balayant l'air en grimaçant.

_ Ne va pas croire tout ce que raconte cette vieille bique, je suis presque sûr qu'elle yoyotte déjà.

Il rit alors, caressant doucement son dos de sa petite main gantée.

_ Que dirais-tu d'une bière? Je suis certain que ça nous ferait du bien, et puis tu t'en doutes, je connais un coin vachement sympa.

Il cherchait son regard, souriant avec douceur.

_ Mais toi aussi, tu connais sans doute des coins maintenant que tu vis ici. C'est comme tu veux, mais c'est moi qui invite!
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Que dirais-tu d'une bière? Je suis certain que ça nous ferait du bien, et puis tu t'en doutes, je connais un coin vachement sympa. Mais toi aussi, tu connais sans doute des coins maintenant que tu vis ici. C'est comme tu veux, mais c'est moi qui invite!


Morrigan répondit à son sourire avec la même douceur. Sa réflexion fut courte. Tout comme le passage de Méo et sa troupe dans la capitale le serait, elle le savait. Alors elle voulait profiter de sa présence pour rattraper le temps perdu. Si Roménée leur avait parlé de leur futur, c'était maintenant au tour du passé de se faufiler dans la conversation.


Je sais parfaitement où nous devrions aller... Je suis sûre que cela va te plaire... Répondit-elle, laissant planer le mystère sur leur destination alors qu'elle prenait la route sans plus attendre.


La brune guida son ami à travers la ville, d'un pas léger, mais certain de leur destination. Elle bifurqua une première fois, au détour d'une ruelle, s'assurant que Méo la suive toujours, mais garder un peu d'avance, presque comme un jeu, dans lequel il ne devait pas la perdre. Un fin sourire rayonnait sur ses lèvres à chaque fois qu'elle lui offrait un regard, alors qu'ils s'enfonçaient toujours un peu plus dans les tréfonds de la capitale. Son pas ralenti, et elle laissa Méo la rattraper... Avant de disparaître. Non pas qu'elle eut utilisé ses pouvoirs, mais l'espionne venait de se faufiler dans un passage si étroit qu'il en était presque invisible à ceux qui ne savaient pas où regarder.


Par ici Méo...


Sa voix s'élevait dans la pénombre de la ruelle, douce, mais presque inquiétante à la fois. Elle l'appelait, s'amusant doucement du jeu qu'elle jouait. Le chat et la souris... Lorsqu'il l'eut enfin rejoint dans la petite artère ne leur laissant pas suffisamment de place pour qu'ils continuent de marcher côte à côté, Mor lui fit signe du menton. De la lumière s'échappait au bout de l'impasse étroite, accompagnée de chants, rires, et d'une odeur délicieuse qu'elle prit le temps d'humer.


À La Chopine Secrète... La meilleure taverne de la capitale. Annonça-t-elle dans un souffle solennel.


La brune poussa la lourde porte, révélant l'endroit secret aux yeux de son ami. C'était l'une des tavernes les plus secrètes de la ville, comme son nom l'indiquait, mais surtout, l'une des plus étroites. Et souvent l'une des plus bondées. Morrigan avait découvert ce lieu, un soir à déambuler dans la capitale, il y a bien des années. Depuis, elle y revenait régulièrement. On y faisait toujours de drôle de rencontre. Et Dieu sait qu'elle aimait les rencontres. L'espionne se faufila entre les clients, tout en prenant soin de tirer Méo par la main, presque certaine qu'avec sa taille, un gros lourdaud aurait fini par lui tomber dessus. Ils arrivèrent tout deux au bar, et la brune fit signe au tavernier.


Balmor, deux bières par ici !


Ce dernier s'exécuta, sans même chercher à savoir qui l'avait interpellé. Il semblait courir d'une commande à l'autre, de demandes qui ne cessaient jamais. Aussitôt une chope servie, il se trouvait à en remplir trois nouvelles, et les clients affluaient toujours devant lui.


C'est toute la beauté de cette taverne. Le temps semble s'arrêter ici, et les soirées ne se terminent jamais. Commenta-t-elle pour son ami, alors qu'ils se faisaient servir.


La brune leva sa chope dégoulinante d'un liquide ambré, en direction de Méo.


Trinquons ! À nos retrouvailles !
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Musique ♫:


« Je ne suis qu'une brèche dans le mur, cet interstice lumineux qui rempli votre cage de chaleur. »

La vie, quelle drôle de concept finalement. On naît, puis un jour, on meurt. Entre temps, il se passe plein de choses ridicules qui nous font croire qu'on est unique. Je vous rappelle, mes très chers compatriotes, que même une reine vieille de plusieurs millénaires se doit d'effectuer ses besoins, comme le plus miséreux des mendiants qui pisse le long du mur.

« Hey d'ailleurs toi ! Arrête de pisser contre le mur, tu vois pas que t'es à l'intérieur gros dégueulasse ? En plus tu ruines mon entrée en scène là. Ais au moins la décence de sortir dehors. Tiens va pisser sur le mur de l'Auberge de la Goutte d'Or, ils n'ont pas gagné ce surnom pour rien. Bref, revenons à nos gobelins. »

Donc je disais, la vie, cette conception superflue qui nous maintient tous dans une espèce de compétition futile. Comment on peut encore croire à ces conneries de paradis ou d'enfer quand on sait qu'ici un humain peut vivre cinquante an, quand une créature de je ne sais quelle naissance peut être amener à vivre des centaines de milliers d'années. Nan, vraiment, je vous le demande.

De mon côté, tout est plus simple, je vis au jour le jour, la vie, je la chante, je la raconte, je la transforme, j'en fais un art intemporel et inoubliable pour toute oreille attentive qui sait m'offrir de son temps pour boire mes paroles. Bon, oui effectivement, la plupart de mes auditeurs préfèrent boire des tonneaux entiers de bières visqueuses plutôt que d'écouter mes belles paroles. Mais tant pis, pas de ma faute s'ils ne savent pas apprécier les...

«... LES CONTES FANTASTIQUES ET ROCAMBOLESQUES D'AETHELWULF LE POURFENDEUR D'ENNUI ! »

Oui bon, je sais le titre est un peu long mais c'est la toute première fois que je présente ce spectacle, j'ai tout misé sur les chansons, pour le reste c'est de l'improvisation. Mais l'impro, c'est mon dada, c'est principalement pour ça que je fais ce métier. Qui sait ce qu'il va arriver ce soir dans cette merveilleuse taverne, la meilleure de la capitale paraît-il. Je peux vous dire que j'en ai joué dans des endroits pourris, mais on y reviendra lors de prochaines histoires.

♫ Goules, orcs et dragons défièrent un géant, géant qui avait un œil de verre, un œil de verre, mais pas son reste en matière de vers... ♪

Je commençais à gratter mon luth, virevoltant au milieu de tout ce monde, esquivant les chopines, enlaçant quelques femmes sur mon passage, tournoyant, volant au gré des notes de musique qui envahissait la pièce de leur douce symphonie. L'ambiance était à son comble, je passais par-dessus le bar, enjambant quelque fébriles de la boisson, engloutissant à mon tour un verre entre deux rimes et performance vocale. J'étais un homme de théâtre, de fête, d'amusement. Les gens souriaient, dansaient, rigolaient, festoyaient de tout leur être comme si ce soir était le dernier soir de leur triste vie. J'adorais mon métier, et les gens m'adoraient. Enfin, c'est ce que j'aimais à croire.

♫ Il était une fois, l'histoire de l'agneau, qui d'un battement de cils, devint la princesse d'un royaume. Personne ne voulait la marier, car son haleine sentait si fort, qu'elle en fit tomber les moineaux ! ♪

Ah, tout de suite, quand on tape un peu sur les autres royaumes, la foule devient hystérique. Alors que je continuais ma danse endiabler et mes notes de luth dans l'ensemble de l'espace restreint, mon regard affûté ne mit pas longtemps avant de distinguer une silhouette familière. Bien que le métier de barde était une passion plus qu'un véritable travail, j'étais avant tout là pour écouter, observer, analyser, soudoyer, flirter. Et voilà qu'alors la femme à qui je devais tout cet enseignement sur l'art de l'observation venait d'entrer dans ma demeure.

♫ Madame je vous vois, accompagnée en plus de cela! Quel être lumineux, nous fait l'honneur d'entrée dans ces lieux. Mesdames messieurs je vous prie, l'ombre et la lumière sont entrés ici, que le meilleur des accueils leur soit fourni ! ♪

Toujours en chantant, je tournoyais autour de ma connaissance mystique et de son ami de lumière. Je dansais çà et là, montant sur les tables, toujours les regardants de mon regard charmeur et théâtral. Un clin d'œil puis je stoppais ma chanson, continuant simplement d'enivrer mes convives de mes balades instrumentales. D'une pirouette que seul moi est le secret, je venais atterrir de l'autre côté du bar, face à nos invités de prestige, continuant toujours ma mélodie.

« Et bien, que nous vaut la visite d'un être aussi resplendissant que vous ? Et d'une femme aussi énigmatique que madame ? Laissez-moi payer pour vous, après tout, c'est ici chez moi. »

Sourire enjôleur et baise main à mes deux invités. La soirée allait être bonne finalement.
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Elle lui rendit son sourire et alors le petit Lumina faillit lâcher un soupir de soulagement.
Ce sourire d'ailleurs...
Il se dégageait de la jeune femme une force tranquille qui avait toujours sû s'opposer à sa nervosité constante.
Méo était ainsi, il s'inquiétait vite et il s'inquiétait fort, et son stress avait tendance à se propager à tous ceux ne sachant pas s'en protéger.

_Je sais parfaitement où nous devrions aller... Je suis sûre que cela va te plaire...

Oh oh?
Méo lui décocha un sourire amusé. Il n'en doutait pas. Son amie connaissait son goût pour la fête et pour les endroits où l'alcool coulait à grands flots.
C'est toujours là que se passent les choses les plus intéressantes.
Ils se mirent aussitôt en route, le lumina sur les talons de la jolie brune. Ils avançaient dans un dédalle de petites rues, son amie lui lançant des regards où pétillait une malice non dissimulée. Puis, en une fraction de seconde, elle disparu, laissant le petit saltimbanque seul dans une ruelle.
Hein?

_Par ici Méo...

Le Lumina tourna la tête sur sa gauche, les yeux plissés dans une expression circonspecte. La jeune femme s'était enfoncé dans une venelle d'une étroitesse presque angoissante.
Méo prit une grande inspiration, essayant de réprimer la peur qu'il avait de ce genre de lieux confinés.
Allez Méo, c'est parti.
Il la rejoignit à l'extrèmité de la ruelle, légèrement transpirant, observant alors l'étrange établissement qui se trouvait là.

_À La Chopine Secrète... La meilleure taverne de la capitale.

Méo regarda à l'intèrieur, intrigué.
Eh bien, je te crois volontiers!
De l'extèrieur on entendait l'ambiance fort animée de la taverne et le petit Lumina retrouva aussitôt le sourire. Cela était annonciateur d'une soirée placée sous le signe de l'amusement.
Et ça, je n'ai pas besoin de cartes pour le voir!
La jolie brune l'entraina alors à l'intérieur, le prenant par la main. Méo comprit pourquoi en voyant la salle bondée et l'agitation qui y régnait.
Arrivés au bar, son ami héla le tenancier.

_Balmor, deux bières par ici !

Un véritable pilier de bar ma parole!
Méo eut un petit rire, se téléportant pour se retrouver assis sur ce dernier, hors d'atteinte d'une éventuelle bousculade.
Les risques de la petite taille.

_C'est toute la beauté de cette taverne. Le temps semble s'arrêter ici, et les soirées ne se terminent jamais.

Méo se mit à sourire de plus belle.
J'aime cette idée!
Dans la salle, on chantait et on dansait, on riait et on grognait. Les grands yeux bleus du lumina parcouraient la foule, se délectant de chacun de ses mouvements.
Ses jambes se balançaient instinctivement au rythme de la musique et sa petite tête blonde dodelinait également, faisant se mouvoir les longues lanières de son couvre-chef.
J'aime vraiment bien!

_Trinquons ! À nos retrouvailles !

_Oui!

Le lumina leva à son tour sa chope, trinquant énergiquement avec son amie avant de savourer quelques gorger de sa bière.

_ Fuaah! Je comprends mieux pourquoi il y'a tant de monde, la bière est vraiment bonne!

Il continua de siroter sa boisson, la mine réjouit quand une silhouette se rapprochant d'eux lui fit redresser la tête, laissant sa lèvre supèrieure pleine de mousse.
Hm?
Il s'agissait du barde dont ils profitaient de la musique depuis leur entrée dans l'établissement. Il était grand, brun et d'aspect plutôt séduisant, il fallait l'admettre.


♫ Madame je vous vois, accompagnée en plus de cela! Quel être lumineux, nous fait l'honneur d'entrée dans ces lieux. Mesdames messieurs je vous prie, l'ombre et la lumière sont entrés ici, que le meilleur des accueils leur soit fourni ! ♪

Oh, voilà quelqu'un qui sait me parler.
Méo leva un sourcil, continuant d'observer le nouveau venu.

_Et bien, que nous vaut la visite d'un être aussi resplendissant que vous ? Et d'une femme aussi énigmatique que madame ? Laissez-moi payer pour vous, après tout, c'est ici chez moi.

Le barde était passé derrière le bar et les gratifia tout deux d'un baise-main qui fit frissonner le petit saltimbanque.
Que? Non mais ...oh!
Les joues legèrements rougies, il reprit pressament sa petite main gantée de rouge, jetant une oeillade inquiète à la jolie brune.
Il n'avait pas pour habitude de tomber sur quelqu'un d'aussi haut en couleur que lui, et l'attitude de ce personnage l'empêchait de savoir comment réagir. En un mot, il était troublé.

_ Euh... Merci. Et tu es?

Ses grands yeux étaient légèrement écarquillés et clignaient comme ceux d'une jeune biche en proie à un chasseur, ajoutez à cela l'épaisse trace blanche sous son nez et vous pourrez avoir un aperçu de l'aspect que le visage du petit lumina avait à ce moment précis.
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À la voix qui retentit dans le fond de la taverne, légèrement plus puissante que celle des autres, le genre de voix qui appartenait à ceux qui aimaient se faire voir, Morrigan esquissa un sourire en coin. Elle reconnut immédiatement à qui appartenait cette voix. Et ce n'était certainement pas une surprise de le voir en ces lieux. Elle trinqua avec Méo, et avala une gorgée alors qu'elle se retournait pour poser le regard sur un visage qui lui était bien familier. Pourtant, l'espionne agissait comme si elle n'avait aucune idée de qui il était. Mis à part un vaillant gaillard, bien heureux de leur chanter leurs louanges. Et c'est ce qu'il ne tarda pas à faire. C'était des espèces, qu'elle connaissait bien. Ceux qui avaient le don de vous faire sentir plus vivant que jamais, le temps d'une soirée, ou d'une chanson.

Son attention se détourna quelques instants d'Aethelwulf pour se concentrer sur Méo. Ses joues qui venaient de se colorer d'un délicieux rouge, lui arrachèrent un large sourire. Le barde tournoyait autour d'eux, et il n'était pas difficile de se douter de l'effet qu'il avait sur le Lumina. Ses regards charmeurs, son aisance, sa voix qui faisait vibrer les âmes.

Et bien, que nous vaut la visite d'un être aussi resplendissant que vous ? Et d'une femme aussi énigmatique que madame ? Laissez-moi payer pour vous, après tout, c'est ici chez moi.

Morrigan répondit à l'un de ses clins d'œil par un baiser envoyé dans les airs, échappant un rire sans retenu alors qu'il effectuait une ultime pirouette autour d'eux. Elle offrit sa main dans une courbette théâtrale.

Euh... Merci. Et tu es?

L'étonnement du Lumina était presque palpable, et Morrigan se réjouissait que ces deux-là se rencontrent, surtout après ce qu'elle avait apprit de son ancien ami. Ils allaient passer une bonne soirée, elle en était certaine. Elle se rapprocha légèrement de Méo, assis sur le bar.

Laisse-moi deviner... Un chanteur de talent, un charmeur assumé, il propose de nous offrir nos bières... Sans aucun doute, c'est notre bourse qu'il essaie de voler !

Elle fronça du regard à l'accusation, faisant mine de chercher les réponses dans le regard de leur nouvel ami, un fin sourire sur les lèvres. Bien sûr, Morrigan savait bien qui il était réellement. Elle se retourna vers Méo, prenant une autre gorgée du liquide ambré qui chauffait sa gorge.

Je pense que nous devrions néanmoins accepter la proposition. Après tout, qu'est-ce qu'une vie sans risque ? Elle se retourna vers Aethelwulf. Vous allez bien nous joindre ? Après tout, après tant de flagorneries, vous devez bien avoir soif aussi ! Balmor, une autre bière ! Lança-t-elle sans se retourner au tavernier qui répondit dans un nouveau grognement.
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Méo ne lâchait pas le nouveau venu de ses grands yeux bleus, l'air légèrement ébahi. Son instinct lui préconisait la prudence. Sans doute était-ce un tort de juger le barde aussi hativement, mais il était lui-même à la tête d'une troupe d'habiles crapules et il aurait bien naïf de ne pas se méfier un minimum. Les artistes étant pour la plupart dans une situation de constante précarité, nombreux était ceux s'adonnant aux vols et autres escroqueries en tout genre. Il n'y avait que ceux ayant trouvé de riches mécènes pour les entretenir qui pouvaient se targuer de vivre honnêtement, malheureusement, en cette époque, ces bienfaiteurs étaient aussi rares que des corbeaux blancs.
Comme il doit être reposant de ne pas avoir à se soucier de l'argent...

_Laisse-moi deviner... Un chanteur de talent, un charmeur assumé, il propose de nous offrir nos bières... Sans aucun doute, c'est notre bourse qu'il essaie de voler !

Iiik! Tu lis dans mes pensées ou quoi?!
Mais il remarqua bien vite que la jolie brune était en réalité entrain de plaisanter. Il discerna par ailleurs une certaine complicité qui lui fit froncer ses fins sourcils blonds. Alors ils se connaissaient donc? A présent cela lui semblait presque être une évidence.
Comment ai-je pû être aussi aveugle?
Souriant, il se remit à siroter sa bière, faisant enfin disparaître la disgracieuse moustache mousseuse de sa lèvre supèrieure. Toute défiance l'avait désormais quitté et il laissa un sourire facétieux étirer son faciès à l'aspect juvénile. Chez le petit lumina, l'alcool faisait rapidement effet et il sentit ses joues qui commençaient déjà à s'échauffer légèrement.
Bon sang, ce que ça fait du bien!

_Je pense que nous devrions néanmoins accepter la proposition. Après tout, qu'est-ce qu'une vie sans risque ? Vous allez bien nous joindre ? Après tout, après tant de flagorneries, vous devez bien avoir soif aussi ! Balmor, une autre bière !

Méo laissa échaper un petit rire joyeux, laissant ses petites jambes en collants bariolés se balancer dans le vide avec enthousiasme. Il se pencha ensuite vers la jolie brune afin de se faire entendre avec plus d'aisance de cette dernière.

_ Alors? A qui avons-nous l'honneur? Je suis curieux de savoir d'où vous vous connaissez tous les deux. Il sait aussi bien parler qu'il ne chante cet ami.

Il avait prononcé cette dernière phrase en lançant un regard entendu au grand brun, un fin sourire sur les lèvres avant de finalement lever sa bière dans sa direction.

_ Mon nom à moi c'est Méo trésor, mais être resplendissant me convient assez je dois dire.

Il pouffa légèrement, reprenant quelques gorgées de sa boisson, regardant la pièce par dessus sa choppe. Il se perdit un instant dans sa contemplation de l'étrange fresque vivante qu'était alors la taverne.
Ah, y'a pas à dire, c'est ce qu'il manque une fois sur la route, une bonne bière et des amis avec qui la partager.
Morrigan Dawnthorn
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Si leur compagnon de taverne avait accepté de partager une bière avec eux, il n'avait pas tardé à se faire accaparer par un autre groupe, dont la joie était certainement liée à leur consommation. Ceux-ci avaient réclamé chants et danses, jusqu'à que le saltimbanque n'ai plus d'autre chose que de se plier à leurs désirs. Morrigan et Méo avaient regardé leur camarade partir vers d'autres aventures musicales, les laissant tout deux à leur discussion. Probablement les avait-il quittés avec un clin d’œil malicieux, promettant de venir les retrouver très bientôt.

À la question du Lumina, Morrigan avait osé les épaules avant de s'offrir une nouvelle gorgée de sa bière.


C'est un habitué de la Chopine Secrète ! Un peu l'âme de la taverne. Tout le monde le connaît ici !


L'idée de devoir mentir à son ami ne la réjouissait pas, mais c'était nécessaire. Les règles du SCAR étaient moindres, mais on ne plaisantait pas avec le peu qu'il y avait. À savoir : ne pas révéler son affiliation, ni l'identité des autres membres. Et ce serait bien malvenu pour la Directrice de cette organisation de ne pas respecter ses propres exigences. Puis aprèes tout, ce n'était pas réellement un mensonge. Simplement une omission.

Mais plus important, les regards de Méo envers Aethelwulf ne passèrent pas inaperçu aux sens aiguisés de l'espionne. Elle ne fit aucune remarque devant le barde, mais lorsque celui-ci quitta leurs côtés, la brune se glissa un peu plus près de son ami, un regard brillant de curiosité. Avec les révélations de Roménée, si on pouvait le dire ainsi, et l'attitude de Méo, la jeune femme ne pouvait s'empêcher de chercher la confession. Il y avait sûrement derrière le visage innocent du Lumina, de belles histoires à raconter depuis qu'il ne s'était pas vu.


Dis moi tout ! Je veux tout savoir ! Ne sachant pas si son regard appuyé serait suffisant, Mor donna un petit coup de coude dans la jambe de son ami pour le forcer à parler. Tu m'as raconté une partie de tes aventures, mais je crois que tu en as oublié un morceau... celui sur les plus croustillantes d'entre elles ! Elle prit une autre gorgée, un fin sourire amusé se dessinant sur ses lèvres. "Trésor", répéta-t-elle à la suite du Lumina, avant de pouffer de rire.
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Méo regarda le barde s'éloigner d'eux avec une petite moue boudeuse.
Dommage, il me plaisait bien celui-ci.
Il se remit à siroter sa pinte, un petit sourire rêveur sur les lèvres.Une sensation chaude et grisante avait envahit le corps du petit Lumina qui se sentait subitement plein d'une étrange emphase alcoolisée.
Pouet pouet!
Son ami avala à son tour une gorgée de boisson et Méo dénota alors un changement d'attitude chez la jolie brune.
Hm? J'ai dit quoi comme connerie encore moi?
Il lui lança un regard inquiet, reposant son verre sur le bar pour la dévisager. Il savait qu'il que sa curiosité pouvait souvent flirter avec l'indiscrétion pure et simple.


_C'est un habitué de la Chopine Secrète ! Un peu l'âme de la taverne. Tout le monde le connaît ici !

Méo hocha la tête, laissant échapper un petit rire qui manquait de conviction.
Ah oui? Vraiment?
Perspicace, le saltimbanque sentait bien que cette réponse n'était que la partie visible de l'iceberg, néanmoins il n'insista pas.
Il en avait certes très envie, mais il ne souhaitait pas le moins du monde mettre son amie en mauvaise posture.
J'espère simplement que tu ne t'es pas mise dans le pétrin ma puce...
La jolie brune s'était soudain rapproché, lui offrant un sourire mutin qui lui fit lever un de ses fins sourcils blonds dans une mine interrogative.

_Dis moi tout ! Je veux tout savoir !Tu m'as raconté une partie de tes aventures, mais je crois que tu en as oublié un morceau... celui sur les plus croustillantes d'entre elles !"Trésor".

Les yeux du Lumina s'agrandirent et il se mit à rougir, riant nerveusement, rire qui s'accentua quand il reçu son petit coup dans la jambe.
Il se mit à se frotter la nuque, ne sachant plus vraiment où poser ses grands yeux clairs.

_ Mes aventures croustillantes hein? Oh y'en a pas eut tant que ça tu sais, c'est fou comment trouver un homme qui ne soit ni laid, ni poivrot peu s'avérer compliqué en ce monde haha!

Et surtout qui assume pleinement ses... préférences disons.

_ Après, il y'en a bien eut quelques unes qui ont donné lieu à de très jolis moments...

Il haussa les épaules, souriant de manière rêveuse.

_ J'aurais même pû m'attacher à certains tu sais, mais le destin en a, et ce à chaque fois, décidé autrement...

Durant un instant le regard acéré d'Agrus Boros lui remonta en mémoire et il frissonna, balayant aussitôt cette pensée d'un petit rire.

_ Enfin bref! Et toi alors? C'est qui ce jeune homme qui... comment qu'elle disait déjà la vieille... ah oui! Le jeune homme qui te provoque de l'émoi?

Il lui rendit alors le sourire malicieux qu'elle lui avait offert un peu plus tôt. Dans son regard brillait une lueur de curiosité.
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Enfin bref! Et toi alors? C'est qui ce jeune homme qui... comment qu'elle disait déjà la vieille... ah oui! Le jeune homme qui te provoque de l'émoi?


Le rire de Morrigan fut entendu dans toute la taverne, bien qu'il y eut beaucoup trop de bruit pour que quiconque ne lui en tienne rigueur. Elle haussa simplement les épaules, un sourire en coin sur les lèvres, cherchant à s'afficher aussi nonchalante que possible. La brune était néanmoins certaine que son petit jeu ne prendrait pas avec son ami, et elle leva les yeux au ciel, en prévision de la suite. Elle savait parfaitement qu'il ne se satisferait pas d'une réponse aussi évasive que celle qu'elle avait eu pour son collègue de travail.


Ça va ! Râla-t-elle avant de continuer ses explications, il est... Enfin c'est... Comment pouvait-elle le présenter ? Elle doutait que Méo connaisse la sphère politique de la République, alors elle continua sans appréhension. C'est un jeune Magistrat...Murmura-t-elle. Il se nomme Kasen, et nous nous sommes rencontrés lors d'une soirée... Mais ce n'est rien de sérieux ! S'empressa-t-elle de corriger, en buvant une nouvelle gorgée.


En réalité, ce n'était même rien du tout pour le moment. Certes, elle était définitivement attirée par le blondinet, mais ce n'était rien de plus pour le moment. La brune avait partagé déjà bien plus avec d'autres hommes, sans pour autant se mettre dans de pareils états... Mais Kasen était différent. Son regard se perdit un instant dans le liquide ambré qu'elle faisait tourner dans sa chope. Ils ne s'étaient pas encore revus depuis cette soirée, et quand se reverraient-ils, c'était difficile à dire.
chope
D'après ses fonctions, il devait être bien occupé... Et elle l'était tout autant. Et si cela allait plus loin, leurs carrières respectives leur permettraient-elles d'imaginer un futur ensemble ? La brune soupira pour elle-même. C'était même la première fois qu'elle imaginait un futur avec un homme, la première fois depuis... Depuis bien des années. Et si cela arrivait, lui révélerait-elle son rôle à la République ? Rien n'était moins sûr. Comment pouviez-vous construire une relation lorsque votre existence même était basée sur un mensonge ?
Sortant de ses pensées, elle adressa un large sourire à son ami.


Nous avons juste partagé un verre... Compléta-t-elle.


La conversation aurait pris une bien autre tournure, si Méo avait évoqué le fameux garde et son sourire acéré. Mais peut-être que cette omission avait été pour le mieux.
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Méo dévisageait son ami avec malice, sirotant tranquillement sa pinte en balançant ses jambes au rythme de la musique.
Quelle belle soirée ma foi!
Le rire de la jolie brune le ramena soudain à la conversation et il lui décocha un sourire espiègle, inclinant légèrement la tête.
Inutile de faire semblant ma puce, tonton Méo te connait bien...
Il voyait bien que la jeune femme essayait de ne rien laisser paraître de son trouble et cela lui laissait présager qu'il se trouvait là une chose bien plus précieuse qu'elle ne l'admettrait.
Il croisa donc les jambes sans la lâcher du regard, lui montrant qu'il attendait bel et bien la réponse à sa question.

_Ça va ! Il est... Enfin c'est... C'est un jeune Magistrat... Il se nomme Kasen, et nous nous sommes rencontrés lors d'une soirée... Mais ce n'est rien de sérieux !

En entendant ce nom Méo avala sa bière de travers, se mettant à tousser de manière compulsive en se tapant sur le torse.
Sorry? Non, c'est une blague haha...
Le visage du grand blond venait de réapparaître dans son esprit ainsi que cette étrange matinée où il l'avait secouru d'une foule en furie.
Alors ce serait lui... ton Kasen?
Méo resta silencieux, observant son amie de ses grands yeux clairs. Celle-ci semblait s'être perdue dans ses pensées et Méo devinait derrière ses mots timides une importante réserve de sentiments.
Il lui offrit un sourire tendre, ne voulant pas interrompre le flot de pensées qui semblait alors défiler derrière ses yeux.
Trésor, n'aie pas honte de ce que tu ressens, surtout pour cela, c'est une si belle chose, c'est si rare, si précieux...

_Nous avons juste partagé un verre...

Cette fois le petit saltimbanque ne put s'empêcher de déposer sa petite main gantée de rouge sur l'épaule de la jolie brune, lui offrant un sourire plein de tendresse. Il était touchée par l'attitude de son amie.

_ Moi j'ai l'impression que c'est déjà plutôt sérieux...

Il reprit ensuite son verre, le portant à ses lèvres, faisant mine de scruter le reste de la salle avec un air concentré.

_ Dit moi, ce Kasen... Il est pas grand, blond, et très mignon?

Il lui jeta une oeillade complice, un fin sourire aux lèvres.

_ Et il ne répondrait pas au doux nom de Dhaamir?

Méo se pinça les lèvres, retenant un petit rire. La coïncidence était trop grande pour être vrai, il ne pouvait y croire.
Néanmoins, il avait toujours pensé que le monde était plus petit qu'il n'y paraissait réellement.
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Moi j'ai l'impression que c'est déjà plutôt sérieux... Dit moi, ce Kasen... Il est pas grand, blond, et très mignon ? Et il ne répondrait pas au doux nom de Dhaamir?


Morrigan faillit s'étouffer sur sa bière, alors que Méo annonçait d'un ton des plus naturels le nom de l'homme que l'espionne avait espérait qu'il ne connaisse pas. Elle prit un instant pour se reprendre, essuya sa bouche du revers de sa main avant de retrouver le Lumina du regard. Ses grands yeux bleus écarquillaient alors qu'elle lisait seulement malice et complicité sur le visage de son ami.


Tu... Tu connais Kasen ? Demanda-t-elle sans vraiment croire à ce qui était en train de se passer. Comment ? Demanda-t-elle en fronçant les sourcils.


La brune se rapprocha de son ami, sa mine ayant changé du tout au tout. Elle se faisait un peu plus engageante, un peu plus menaçante, bien qu'il n'y avait ici que du jeu, et que jamais elle n'aurait pensé un instant faire du mal à Méo.


Parle, Méo ! Ou je te ferais parler !


Elle se força à ne pas sourire en voyant la mine bien trop ravie à son goût du Lumina, avant de venir pincer légèrement l'épaule de Méo. La brune n'en croyait pas ses oreilles et elle était certaine que Méo allait la faire chanter jusqu'à qu'il soit trop épuisé. C'est-à-dire jusqu'à la fin de leur soirée.

Quant à elle et Kasen, et malgré l'enthousiasme de son ami, qui, bien qu'elle ne l'avouerait pas, lui faisait particulièrement plaisir, il n'y avait pas plus que ce qu'elle disait. Bien sûr qu'elle avait ressenti quelque chose, une attirance, un petit truc qui faisait que le blondinet n'avait pas quitté ses pensées depuis. Mais qu'en était-il de son côté ? Se souvenait-il seulement de la jeune femme rencontrée ce soir-là ?


Quoi qu'il en soit, je suis vraiment heureuse de te revoir Méo... Je crois que j'avais besoin de retrouver un ami à qui me confier !


Morrigan se retourna, s'adossant au bar, sa bière à la main, juste à côté de Méo toujours assis sur le comptoir. Elle laissa sa tête dandiner pour venir se poser sur l'épaule du Lumina, un sourire mélancolique sur le minois.
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La réaction de la jolie brune fut à la hauteur des attentes de notre Lumina. Cette dernière manqua de s'étouffer tandis qu'elle sirotait tranquillement sa boisson avant de finalement se tourner vers lui pour le dévisager avec une mine incrédule.
Haha, j'ai donc visé juste? Eh bien, la vieille avait peut-être raison, il faut croire que le destin ça éxiste bel et bien.
Méo décocha un nouveau sourire emplit de malice à son amie, laissant échapper un petit rire taquin avant de prendre sa bière et d'en avaler quelques gorgées savoureuses.

_Tu... Tu connais Kasen ? Comment ?

Oui, oui.
Méo hocha la tête, éclatant une nouvelle fois de rire, un rire léger et aérien qui avait surtout la particularité d'être furieusement communicatif.
Il dut poser sa bière pour éviter d'en répendre le peu qu'il lui restait sur ses genoux.
Ma petite Morr'...
En relevant la tête, il s'aperçut alors qu'elle s'était rapprochée de lui avec une mine qui se voulait inquiétante mais qui n'eut pour effet que de faire pouffer d'avantage le petit lumina alcoolisé.
Oh non, mais tu me fais quoi là ma puce?

_Parle, Méo ! Ou je te ferais parler !

Il leva les mains en l'air, le visage rougit, les larmes lui étant montées aux yeux à cause de son fou rire.
J'avoue tout et... aouch!
Elle venait de lui pincer l'épaule mais une nouvelle fois elle n'obtint qu'un long éclat de rire joyeux de la part du saltimbanque.
La réaction de la jolie brune confirmait à elle seule les pensées de Méo.
Y'a baleine sous gravillon...


_Quoi qu'il en soit, je suis vraiment heureuse de te revoir Méo... Je crois que j'avais besoin de retrouver un ami à qui me confier !

Pour la première fois depuis cinq bonne minutes, le lumina cessa de rire, posant ses grands yeux bleus sur sa protégée. Il se volatilisa pour réapparaître au pied du bar, venant la serrer dans ses petits bras à qui la compassion, et sans doute un peu la boisson, donnaient une force surprenante.

_ Je suis heureux aussi ma petite Morr'!

Il s'écarta légèrement pour l'observer dans un petit rire joyeux.

_ Pour ce qui est de ma rencontre avec ton doux Kasen...

Il laissa son sourire s'étirer sur cette appelation.

_Elle fut brêve mais intense. Je lui ai promis de ne pas ébruiter cette histoire, aussi je lui laisserai le soin de te la raconter, en tête à tête de préférence.

Il lui fit un clin d'oeil, prenant ensuite un air un peu plus songeur.

_ Mais je comprends ce qui te plaît chez lui, quand on a eut nos vies et fréquenté autant de roublards, tomber sur une personne qui semble aussi douce et honnête que lui nous redonne un peu de foi en notre bon vieux monde... Il est fait pour être aimé...

Il se hissa sur la pointe des pieds, plongeant son regard dans le sien. Cette soirée lui avait montré à lui aussi à quel point sa vie de nomade , qu'il affectionnait pourtant par-dessus tout, manquait pourtant cruellement d'une amie de confiance.
Il posa une de ses petite main sur une de ses joues, lui offrant un sourire lumineux dont il avait le secret.

_ Tout comme toi. Et il semble également très doué pour se mettre en danger...

Il laissa à nouveau sa phrase en suspens, la dévisageant avec une étrange et tendre mélancolie. Il se doutait qu'elle ne lui dirait rien, néanmoins, lui le pouvait.

_ Morr', si jamais cela devenait... compliqué... tu seras toujours la bienvenue parmis nous.
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Tout comme toi. Et il semble également très doué pour se mettre en danger...


Un sourire innocent en guise de réponse, et la remarque filait dans l'oubli, à cet instant précis. Pourtant, elle réaliserait dans le futur qu'il y avait plus de justesse dans ses mots que ce qu'elle avait pu espérer ce soir-là. Alors comme ça, Méo connaissait "son doux" Kasen... Et visiblement, ils avaient le secret de leur rencontre en commun. Morrigan ne tarderait pas à demander au diplomate toute l'histoire, dès qu'elle en aurait l'occasion.

Mais le simple fait que Méo approuve son choix apaisa la brune. Bien qu'elle n'ai jamais eu besoin de conseils ou d'autorisation pour se mettre dans le pétrin, c'était toujours rassurant de savoir que quelqu'un soutenait vos choix. S'il y en avait. Car pour le moment, elle n'avait pas encore eu l'occasion de revoir le blondinet depuis leur premier échange.


Morr', si jamais cela devenait... compliqué... tu seras toujours la bienvenue parmis nous.


La brune hocha doucement la tête en guise de réponse. Elle nota avec un peu de surprise l'ambiance mélancolique qui venait de s'installer. Un sourire en coin pour venir dissiper toute inquiétude chez son ami. Si, comme lui, elle n'avait pas encore trouvé le bonheur, elle était néanmoins en sécurité, et c'était bien suffisant à cet instant. Ses missions pouvaient parfois s'avérer dangereuses, mais elle avait confiance en elle, en ses capacités et en l'entraînement de Mikael.


Merci Méo. Cela me touche de savoir que j'ai pu compter sur toi lorsque je n'avais nul part ou aller, et que je peux encore le faire... Et aujourd'hui, je peux en dire de même pour toi.


Il y avait peu de gens que Mor appelait ses amis, mais elle était certaine que Méo était l'un d'entre eux. Leurs retrouvailles continuerait jusqu'à tard dans la nuit, avant que l'espionne ne raccompagne son ami jusqu'au camp éphémère de sa troupe de cirque. Elle n'avait aucune idée de quand leur chemin se croiseraient à nouveau, mais chérirait le souvenir de cette soirée jusqu'à ce moment-là.
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