- Tu as 5 minutes.
Je baissai la main. La magie que je manifestais s’arrêta alors nette. Les différents puits de lumière disparaissaient en une poussière étincelante tandis que j’allais boire un verre d’eau.
Pour ma part, cet entraînement ne me demandait que peu d’effort. La magie que j’employais était bien trop faible pour pouvoir effectuer la moindre des blessures. Cependant, les aiguillons de lumières avaient au moins la particularité d’être particulièrement rapides, nombreux et d’infliger des petites piqûres « motivantes » si l’on peut dire.
Une fois mon verre vidé, je saisis la bouteille et lui donnai.
Morrigan Dawnthorn. Une belle jeune femme que j’avais surprise en allant au marché de Liberty. Celle-ci dansait alors dans la rue comme un saltimbanque. Elle utilisait alors ces talents, quémandant l’aumône aux passants indulgents.
La sueur perlait sur son corps alors qu’elle enchaînait des pas compliqués. Les cernes sous ses yeux prouvaient les nombreuses heures que la pauvre dame avait subies. Tout cela pour acquérir ne serait-ce qu’une maigre pitance.
A la vue de cette pauvre âme, je ne pouvais m’empêcher que ressentir de la pitié. Moi qui avais grandi dans des riches vêtements grâce à mère. Qui avais profité des meilleures éducations de la ville. Voir une si jeune femme se démenait pour survivre à la République me fendait le cœur. Mais que pouvais-je faire à part donné quelques pièces ?
Je lâchai alors un maigre pécule dans le présentoir et continuais mes courses.
Pour être franc, il ne m’eut fallu que peu de temps pour l’oublier. Aussi triste que cela soit, elle n’était pas la seule dans son cas. De nombreux pauvres faisaient la manche dans les rues de Liberty. Au point où leurs vues étaient désormais banales. Une fois l’âme apaisée après avoir donné une pièce, tout citoyen plus chanceux ne tardait pas à oublier l’infortuné.
Mais son visage me revint alors brutalement en mémoire quand, par chance certainement, je la vis s’approcher d’un pas de loup vers l’étale d’un honnête marchand. Je n’étais pas né de la dernière pluie pour savoir exactement ce qu’elle comptait faire. Peu importe la personne, le vol ne sera pas toléré !
La distance qui nous séparait n’était alors que de quelques mètres. Mais il me fallait la prendre sur le vif, et je n’étais très certainement pas capable de me glisser avec autant d’aisance qu’elle.
Je posai alors mon sac de course, et d’un mouvement somatique accompagné de quelques glyphes magiques apparaissant sous mes pieds. Je disparus et réapparus juste à ses côtés. Juste à temps pour l’arrêté en pleine rapinerie.
Et je réalisais soudainement mon erreur.
En quelques instants, je pus voir la surprise sur son visage. Semblable à celui d’un chat apeuré. Je pouvais sentir sous ma main sa peau se raidirent. Et en seulement quelques dixièmes de secondes de nombreuses pensés imprévues arrivèrent dans mon esprit.
Cette pauvre mademoiselle ne commettait son larcin que pour survivre. Pour pouvoir obtenir une simple pitance afin de survivre jusqu’au lendemain. Je ne pouvais connaître cette femme, mais pourquoi se tuer à la danse si elle pouvait tout simplement vivre du vol ? Ca ne pouvait être une mauvaise personne.
Les rouages de mon cerveau continuaient à s’emballer. Que venais-je de faire ? Je venais de surprendre une voleuse. Non sans doute, les personnes qui étaient en train de voir l’action aller punir la femme. Les gardes étaient nombreux dans cette ville, ils finiraient par arriver vite et à l’emprisonner. Le vol d’une pomme ne lui coûterait que peu.
Mais les gardes auraient-ils seulement le temps d’arrivé ? Le président actuel de la République avait bien formaté la population à ne montrer aucune pitié envers les voleurs. Et à de nombreuses reprises un malandrin pris sur le fait s’était retrouvé tabassé par les spectateurs.
Mon regard croisa alors celui de la femme.
J’ouvris la bouche pour parler. Je doutais alors quoi dire tandis que les doutes se bousculaient dans ma tête.
Je commençais alors à parler. Je réalisais une piètre scène afin de sortir la jeune femme de cette affaire. Je l’emmenais ensuite avec moi loin des passants. J’en oubliais même mon sac de course.
Les jours suivants s’enchaînaient à grande vitesse. De fil en aiguille, j’appris son nom et lui proposais un travail pour moi et mère. Cette dernière fut on ne peut plus réticente à vouloir engager une fille des rues. Mais la future élection approchait et elle nous serait très certainement utile. Ces talents d’acrobates pouvant être redirigé vers d’autres activités plus passe-partout.
Et c’est justement pour cela que j’avais moi-même insisté d’entraîner la Mme. Dawnthorn. Il me fallait pousser à bout ces compétences afin d’éviter de mauvaises situations dans le travail qui lui serait demandé.
Pourtant, tout en laissant perdre mes yeux sur les courbes de son visage, je ne pouvais m’empêcher de me demander une chose. Était-ce vraiment pour obtenir du personnel que j’avais joué cette comédie ? Aurais-je vraiment vue un potentiel ? Ou es-ce que cela n’était que par pitié ? Avais-je laissé mon âme sensible dicté ma conduite ? Afin de la loger et de la nourrir comme un chaton perdu ?
- Fin du temps impartie. L’on recommence.
Je baissai la main. La magie que je manifestais s’arrêta alors nette. Les différents puits de lumière disparaissaient en une poussière étincelante tandis que j’allais boire un verre d’eau.
Pour ma part, cet entraînement ne me demandait que peu d’effort. La magie que j’employais était bien trop faible pour pouvoir effectuer la moindre des blessures. Cependant, les aiguillons de lumières avaient au moins la particularité d’être particulièrement rapides, nombreux et d’infliger des petites piqûres « motivantes » si l’on peut dire.
Une fois mon verre vidé, je saisis la bouteille et lui donnai.
Morrigan Dawnthorn. Une belle jeune femme que j’avais surprise en allant au marché de Liberty. Celle-ci dansait alors dans la rue comme un saltimbanque. Elle utilisait alors ces talents, quémandant l’aumône aux passants indulgents.
La sueur perlait sur son corps alors qu’elle enchaînait des pas compliqués. Les cernes sous ses yeux prouvaient les nombreuses heures que la pauvre dame avait subies. Tout cela pour acquérir ne serait-ce qu’une maigre pitance.
A la vue de cette pauvre âme, je ne pouvais m’empêcher que ressentir de la pitié. Moi qui avais grandi dans des riches vêtements grâce à mère. Qui avais profité des meilleures éducations de la ville. Voir une si jeune femme se démenait pour survivre à la République me fendait le cœur. Mais que pouvais-je faire à part donné quelques pièces ?
Je lâchai alors un maigre pécule dans le présentoir et continuais mes courses.
Pour être franc, il ne m’eut fallu que peu de temps pour l’oublier. Aussi triste que cela soit, elle n’était pas la seule dans son cas. De nombreux pauvres faisaient la manche dans les rues de Liberty. Au point où leurs vues étaient désormais banales. Une fois l’âme apaisée après avoir donné une pièce, tout citoyen plus chanceux ne tardait pas à oublier l’infortuné.
Mais son visage me revint alors brutalement en mémoire quand, par chance certainement, je la vis s’approcher d’un pas de loup vers l’étale d’un honnête marchand. Je n’étais pas né de la dernière pluie pour savoir exactement ce qu’elle comptait faire. Peu importe la personne, le vol ne sera pas toléré !
La distance qui nous séparait n’était alors que de quelques mètres. Mais il me fallait la prendre sur le vif, et je n’étais très certainement pas capable de me glisser avec autant d’aisance qu’elle.
Je posai alors mon sac de course, et d’un mouvement somatique accompagné de quelques glyphes magiques apparaissant sous mes pieds. Je disparus et réapparus juste à ses côtés. Juste à temps pour l’arrêté en pleine rapinerie.
Et je réalisais soudainement mon erreur.
En quelques instants, je pus voir la surprise sur son visage. Semblable à celui d’un chat apeuré. Je pouvais sentir sous ma main sa peau se raidirent. Et en seulement quelques dixièmes de secondes de nombreuses pensés imprévues arrivèrent dans mon esprit.
Cette pauvre mademoiselle ne commettait son larcin que pour survivre. Pour pouvoir obtenir une simple pitance afin de survivre jusqu’au lendemain. Je ne pouvais connaître cette femme, mais pourquoi se tuer à la danse si elle pouvait tout simplement vivre du vol ? Ca ne pouvait être une mauvaise personne.
Les rouages de mon cerveau continuaient à s’emballer. Que venais-je de faire ? Je venais de surprendre une voleuse. Non sans doute, les personnes qui étaient en train de voir l’action aller punir la femme. Les gardes étaient nombreux dans cette ville, ils finiraient par arriver vite et à l’emprisonner. Le vol d’une pomme ne lui coûterait que peu.
Mais les gardes auraient-ils seulement le temps d’arrivé ? Le président actuel de la République avait bien formaté la population à ne montrer aucune pitié envers les voleurs. Et à de nombreuses reprises un malandrin pris sur le fait s’était retrouvé tabassé par les spectateurs.
Mon regard croisa alors celui de la femme.
J’ouvris la bouche pour parler. Je doutais alors quoi dire tandis que les doutes se bousculaient dans ma tête.
Je commençais alors à parler. Je réalisais une piètre scène afin de sortir la jeune femme de cette affaire. Je l’emmenais ensuite avec moi loin des passants. J’en oubliais même mon sac de course.
Les jours suivants s’enchaînaient à grande vitesse. De fil en aiguille, j’appris son nom et lui proposais un travail pour moi et mère. Cette dernière fut on ne peut plus réticente à vouloir engager une fille des rues. Mais la future élection approchait et elle nous serait très certainement utile. Ces talents d’acrobates pouvant être redirigé vers d’autres activités plus passe-partout.
Et c’est justement pour cela que j’avais moi-même insisté d’entraîner la Mme. Dawnthorn. Il me fallait pousser à bout ces compétences afin d’éviter de mauvaises situations dans le travail qui lui serait demandé.
Pourtant, tout en laissant perdre mes yeux sur les courbes de son visage, je ne pouvais m’empêcher de me demander une chose. Était-ce vraiment pour obtenir du personnel que j’avais joué cette comédie ? Aurais-je vraiment vue un potentiel ? Ou es-ce que cela n’était que par pitié ? Avais-je laissé mon âme sensible dicté ma conduite ? Afin de la loger et de la nourrir comme un chaton perdu ?
- Fin du temps impartie. L’on recommence.