Fils aîné de Gaïa de Mortécume, Rodric est destiné, selon la tradition, à prendre la direction de l’affaire familiale à la mort de son grand-père. Sachant cela, sa mère a souhaité dès son adolescence le former pour endosser cette responsabilité le temps venu. En ajoutant à cette adolescence studieuse une enfance majoritairement consacrée à s’occuper de ses petits frères, on peut en déduire que les premières années de Rodric ne lui ont laissé que peu de temps d’oisiveté. Heureusement pour ses parents, le garçon puis adolescent était très obéissant et malléable, telle l’eau, son élément. Il se montra aussi appliqué dans son rôle de grand frère que dans sa préparation à sa fonction de chef d’entreprise, déterminé à prouver à toute sa famille qu’il saurait remplir ce rôle à merveille. Des quatre frères Mortécume, Rodric est celui qui a le plus voyagé, notamment à Liberty où il s’est rendu plusieurs fois pour affaires. Si ses multiples responsabilités l’ont longtemps écarté des plaisirs simples de la vie, il a fini par rencontrer l’amour en la personne d’une jeune noble qu’il fréquente depuis plusieurs années, et que toute sa famille a pratiquement adoptée.

Rodric est de loin le frère auquel Adalric ressemble le plus : ses cheveux, qu’il porte longs, tirent définitivement plus vers le roux que vers le blond, et son visage présente une certaine finesse. Cependant, les importantes responsabilités dont l’aîné des Mortécume a écopé ont marqué ses traits, ce qui transforme la douceur qu’il aurait pu exhaler en un certain sérieux. Un peu plus grand que son plus jeune frère, il est aussi plus large d’épaules et paraît ainsi plus robuste. Là où Adalric inspire confiance et sympathie, Rodric paraît empli de sagesse et impose plutôt le respect.

Malgré les apparences, Rodric déborde d’amour pour sa famille. Très responsable, le jeune homme se montre protecteur envers ses frères, sa compagne, et même ses parents. Celui qui serait tôt ou tard amené à reprendre l’entreprise familiale n’a d’autre souhait que d’être le pilier inébranlable sur lequel chacun peut s’appuyer en cas de besoin. Naturellement, cette invincibilité apparente est inatteignable, et dans ses moments de vulnérabilité, Rodric ne s’autorise à s’ouvrir qu’auprès de Médéric, son plus proche confident et le seul qu’il estime assez solide pour ne pas avoir besoin d’un frère tout-puissant. S’obligeant à cacher ce qu’il ressent en permanence, l’aîné admire secrètement Adalric qui, même s’il les masque également, se montre beaucoup plus en phase avec ses émotions. Quant à Eadric, il a toujours subsisté entre Rodric et lui une certaine incompréhension. S’il l’aime et le respecte, le commercial a bien du mal à apprécier l’humour et les lubies scientifiques de son jeune frère, lubies qu’il ne peut s’empêcher de voir autrement que comme des délires farfelus.

Rodric partage avec Adalric un caractère calme et paisible, là où Médéric et Eadric se montrent plus sanguins et impulsifs. Ne supportant pas l’agitation, il n’hésitera pas à hausser le ton pour désamorcer des situations tendues ou mettre fin à la crise de nerf d’un de ses frères. Très attentif à celles et ceux qui l’entourent, l’aîné des Mortécume cherche toujours à faire le bien autour de lui, restant fidèle à ses principes avec une constance qui frise l’intransigeance. Habitué à être responsable de tout, Rodric a du mal à déléguer et à se laisser aider, ce qui peut le faire paraître un peu arrogant. Enfin, le grand frère a une tendance assez tenace à prendre Adalric pour un enfant, ce que ce dernier ne manque pas de lui reprocher.

Rodric maîtrise la magie élémentaire de l’eau, qu’il peut faire léviter s’il s’en trouve à proximité. Il se bat bien avec une épée et maîtrise le bouclier, mais c’est surtout dans l’art de la négociation qu’il se montre le plus doué. Grand amateur d’histoire et de finance, il a en mémoire les grands événements qui ont secoué le Sekai au cours des siècles, et maîtrise le calcul mental mieux que personne.

La naissance de Médéric signa la fin du statut d’enfant unique de Rodric, mais mit aussi un terme aux années de tranquillité de ses parents. À l’opposé de leur premier enfant, le deuxième semblait tout faire pour leur rendre la vie impossible. Très vite, il se montra à la fois courageux et casse-cou, un mélange qui créa une dynamite telle que même sa mère, la solide Gaïa, manqua de s’évanouir plus d’une fois devant les cascades insensées du fougueux Médéric. Avec l’âge, l’adolescent apprit à canaliser son énergie à travers la pratique de l’escrime, puis du tir à l’arc, du lancer de hache...bref, de toute discipline martiale qui lui permettait de se dépenser. Par obligation, il dut apprendre les bases de l’économie et du commerce, mais là encore il se montra beaucoup plus nonchalant que son aîné. Ce manque d’investissement contrariait ses parents, puisque Médéric devait être prêt à prendre la place de chef si Rodric s’en voyait empêché. Aussi lorsqu’il s’en sentit capable, le guerrier proposa de devenir le garde du corps personnel de Rodric. Ainsi, il le suivrait dans tous ses déplacements officiels, et apprendrait tout ce qu’il devait savoir en voyant agir son protégé, une idée qui fut accueillie très favorablement. Loin d’être bête, Médéric savait qu’assurer la sécurité de son frère diminuait les chances qu’il ait un jour à prendre son rôle. La vie de Médéric alternait donc entre vie de château et l’entraînement dans lequel il se montrait très discipliné, et vie sur les chemins au côté de Rodric, profitant dans ces moments de son succès auprès de la gent féminine pour multiplier un autre type d’aventures.

Des quatre frères Mortécume, Médéric est certainement le plus reconnaissable. À peine plus grand qu’Adalric, il se distingue de ce dernier par une musculature affirmée, forgée par des heures d’entraînement dans toutes les pratiques martiales auxquelles il a eu accès. Médéric partage avec ses frères des yeux bleu océan et sa blondeur, sans qu’elle ne tire vers le roux comme chez Rodric et Adalric. Ses sourcils épais et son regard perçant lui donnent toujours un air tantôt déterminé, tantôt agacé. Si un seul frère devait être qualifié de séduisant parmi les quatre Mortécume, ce serait certainement le deuxième qui remporterait le titre.

Médéric est une pile électrique, débordant d’énergie et inépuisable. Lorsqu’il a un objectif, il se donne tous les moyens pour y parvenir, et rapidement si possible. Le guerrier partage avec Eadric une certaine impulsivité, mais il est bien le seul frère à souffrir d’une terrible impatience. C’est bien simple : attendre lui paraît une telle perte de temps que la moindre minute d’inaction devient pour lui un véritable supplice. S’il a appris à respecter la préférence de ses petits frères pour la lecture, il doit bien reconnaître qu’il ne comprend pas l’utilité de passer tout son temps le nez dans un bouquin. Pour autant, Médéric est loin d’être bête : vif d’esprit et doué de très bons réflexes, il sait anticiper les actions de ses adversaires et moduler son comportement dans l’instant. Il est également bon stratège, et se montre souvent de bon conseil auprès de Rodric, pour lequel il éprouve un immense respect.

Conscient d’être le seul sur lequel son aîné ose se reposer, Médéric prend ce rôle très à cœur, et le remplit avec honneur. Même s’il ne l’exprime que difficilement, le vaillent guerrier aime profondément ses frères, et rien ne le rend plus fou que de sentir sa famille en danger. Extrêmement protecteur, tout particulièrement avec son plus jeune frère, la peur lui fait parfois perdre les pédales, si bien qu’il n’hésite pas à réprimander avec force cris quiconque l’aurait inquiété inutilement. Si le placide Adalric a toujours choisi d’ignorer ces démonstrations de colère, Eadric y a systématiquement répondu, et les disputes entre les deux cadets ont constitué l’attraction centrale de bien des repas de famille. Dans ces moments, seul Rodric a l’autorité nécessaire pour calmer son puîné.

Médéric maîtrise la magie élémentaire du feu, dont il se sert surtout pour faire chauffer la surface de sa peau (ce qui arrive malgré lui lorsqu’il se met en colère) ou pour créer des flammèches. N’ayant jamais développé ses pouvoirs magiques, c’est surtout en arts de la guerre que le jeune homme s’illustre : il maîtrise de très nombreuses armes, notamment des lourdes, et parvient à passer de l’une à l’autre sans trop de difficultés. La constitution et l’endurance de Médéric sont également remarquables, ce qui lui permet de se fatiguer difficilement malgré son manque d’initiative en invocation de mana.

De l’avis de Gaïa et Sindar de Mortécume, l’éducation d’Eadric fut sans nul doute la plus compliquée. Déjà enfant, leur troisième fils faisait preuve d’un caractère encore mieux trempé que celui de son grand frère, qui au moins trouvait dans l’activité physique un exutoire à ses sautes d’humeur. Très isolé, mais n’en paraissant pas dérangé le moins du monde, Eadric semblait parfaitement indifférent à toute personne qui l’entourait. Il fallut la naissance d’Adalric pour voir les premières manifestations d’affection de la part du petit garçon ! Beaucoup moins turbulent que Médéric, Eadric passait le plus clair de son temps à lire des livres. S’il se lassait très vite des romans et autres contes dont son petit frère raffolait, et encore plus des traités d’économie que ses aînés devaient consulter, il dévorait tout ce qui avait trait de près ou de loin à l’étude du Sekai. Animaux, plantes, constellations et théories scientifiques en tout genre n’eurent bientôt plus de secrets pour lui. Cette passion pour la nature le rendit très proche de sa mère, la seule avec qui il prenait réellement du plaisir à se promener pour observer les fleurs ou les arbres. En dehors de ces sorties naturalistes, Eadric restait souvent au château, tantôt dans la bibliothèque, tantôt dans sa chambre qu’il avait aménagée en petit laboratoire. Devenu jeune adulte, le demi-elfe ne cacha pas son manque total d’intérêt pour l’entreprise des Mortécume. Toutefois, plus par amour pour sa famille que par sens du devoir, il ne tarda pas à mettre ses recherches et ses expériences au service des affaires, avec succès. Peu sociable, Eadric est satisfait de son existence casanière, et fut très peiné lorsqu’Adalric décida de quitter le château. Il poursuit malgré tout ses lectures et ses expériences, espérant secrètement faire une grande découverte qui servirait au plus grand nombre. Eh oui : malgré les apparences, le chercheur en herbe n’a rien d’un égoïste !

Eadric a tout du parfait savant fou. Aussi blond que Médéric, et les yeux plus proches du vert que du bleu, le troisième fils Mortécume est le plus grand en taille de sa fratrie, dominant Rodric de quelques centimètres à peine. Grand et dégingandé, la peau si pâle qu’il donne l’impression de vivre dans une cave, il est également le seul frère dont les oreilles légèrement en pointe laissent deviner son ascendance elfique. Son air juvénile et sa peau imberbe laissent souvent croire à tort qu’il est le plus jeune de sa fratrie, ce qui a tendance à le vexer. À la différence de ses aînés, surtout Médéric, Eadric est plutôt maigre, plus chétif encore qu’Adalric dont la plus petite taille et la musculature fine le sauvent de paraître une brindille. On aurait pu croire que cette évidente différence de corpulence avec ce qui est traditionnellement attendu d’un homme de son âge aurait rendu le demi-elfe peu sûr de lui, voire renfermé. En réalité, c’est tout l’inverse.

Eadric est sans aucun doute le frère Mortécume à avoir le moins de retenue. Fanfaron, parfois arrogant, le scientifique ne mâche pas ses mots pour dire les choses, et énonce souvent ses vérités avec une déconcertante franchise. Sa langue bien pendue lui a parfois valu de se mettre en danger lorsqu’il s’en prenait à plus fort que lui, et il fallait souvent l’intervention de Médéric, ou de Rodric dans les cas extrêmes, pour calmer les choses. Extrêmement cartésien, le scientifique paraît totalement hermétique à tout affect, comme si ses interlocuteurs n’étaient rien d’autre que des sujets à étudier, et non des êtres potentiellement aimables. Pourtant, une fois passée cette première impression un peu brusque, Eadric se montre très agréable et jovial, enchaînant les plaisanteries à une vitesse difficile à suivre. Ouvert à la conversation et curieux de tout, il est capable de s’intéresser même à des sujets auxquels il ne connaît rien. Toutefois, si une thématique ne lui plaît pas, il n’hésitera pas à le faire savoir, et sans pincettes.

Quelque peu distant de Rodric qu’il respecte tout en le trouvant beaucoup trop pragmatique, Eadric n’a aucun mal à reconnaître que son frère chéri n’est autre que son seul petit frère. Ayant passé ensemble des heures à la bibliothèque, bien qu’ils ne lussent pas les mêmes livres, c’est avec Adalric qu’Eadric a le plus discuté de tout et de rien. De manière surprenante, le savant déconnecté des ses émotions au possible peut faire preuve d’une belle empathie lorsqu’il s’agit de son jeune frère. Après passer du temps à bavarder, l’activité favorite d’Eadric est d’agacer Médéric. S’amusant à le traiter comme une brute décérébrée, le troisième frère ne sait pourtant que trop bien à quel point cette considération est fausse : une très belle illustration d’amour vache. En réalité, il n’est qu’une seule personne devant laquelle le jeune homme se montre ouvertement tendre et sensible : sa mère, qu’il chérit plus que tout.

Eadric maîtrise la magie élémentaire de la terre, ce qui lui permet de la faire trembler, ou encore de lever de petits murs de sable pour se protéger. À l’inverse de Médéric, le plus savant des frères Mortécume paraît un gros empoté pour tout ce qui touche de près ou de loin à une activité physique. Moins bon magicien qu’Adalric, il compense son manque de talent par une certaine créativité dans l’utilisation de ses pouvoirs, s’appuyant sur ses nombreuses connaissances scientifiques. Véritable encyclopédie, Eadric élabore toujours des théories pour tenter d'expliquer l’inexplicable. Il est également le seul des quatre frères à détenir la capacité de sentir la magie aux alentours.