Do we have a deal ?
Feat.Tagar
Le soleil s’est enfin éclipsé, il était temps. La vampire sort alors de son antre pour retrouver ses hommes de mains qui l'attendent sagement devant l’auberge où elle traîne le temps de sa petite escapade à Ikusa. “On ne traine pas.” Souffle-t-elle froidement à l’attention des quatre garçons qui - ironiquement - l’attendaient elle. Pour autant, personne n’ose lui répondre quoique ce soit et chacun s’empresse alors de suivre la marche qu’elle ouvre en direction de la place du marché, la place qui ne dort jamais. Son pas est rapide et déterminé, elle a hâte d’en finir avec cette session pour enfin retourner à Kyouji afin de s’y ressourcer un peu. La traversée du désert de la veille la éreinté avec autant de janissaire pleurnichards et à fleur de peau, ils ont eu fort à faire en terme de torture.
Entièrement vêtue de noir, elle se fond à merveille dans les rues éclairées de la capitale, seul son visage au teint opale et ses yeux vert émeraude sont visibles, traits caractéristique de la Vampire plus que connue dans son milieu. Arrivée au stand principal, celui qui est en plein milieu de la place du marché - et qu’elle a loué le mois précédent pour l’occasion - elle rejoint la dizaine de mercenaires sous ses ordres qui ont eu l’après-midi pour apporter les cages, monter l’estrade, préparer la scène et installer un petit coin bureau avec un fauteuil des plus confortable pour leur patronne du moment.
Spectateurs et potentiels acheteurs s’avancent progressivement face à l’estrade, c’est enfin l’heure du défilé nocturne. D’un geste de la main, Lilith fait signe à deux de ces hommes et ceux-ci viennent aussitôt allumer les nombreuses torches, chaudrons et coupelles géantes à terre et celles suspendues pour illuminer cette belle scène. C’est le prix pour qui travaille de nuit, il faut avoir un éclairage au top. Elle fait ensuite signe à l’animateur de commencer son show et le défilé commence. Sous quelques tambours pour capter l’attention de la foule, c’est une ligne d'esclaves tous enchaînés aux poignets qui grimpent un à un l’estrade pour finir en ligne face à la population. Chacun porte un numéro peint sur leur haut en toile au niveau du torse en guise de signe distinctif.
Pendant ce temps, la femme aux cheveux d’argent rejoint le petit bureau au pied de la scène et s’installe, rien de mieux que de travailler en plein air avec la lune pour soleil. Face à elle, son énorme livre de compte qui ne demande qu’à être garnis de nouvelles lignes ainsi qu’une épaisse boîte refermant ce qui semble être un nombre conséquent de petites fiches de papiers. À ses pieds, un lourd coffre fort qui lui en revanche ne demande qu’à être garni de bourses. Derrière elle, plusieurs cages où se trouvent encore quelques dizaines d’esclaves qui devront attendre leur tour ou tout du moins, attendre que la première fournée présentée s’évacuent un peu. Encore un peu plus derrière, une autre cage dont l'intérieur est masqué par une bâche géante, sans doute est-ce là que les esclaves les plus abimés se trouvent... ceux qu'elle ne vendra pas ici.
La voix de l’animateur chargé de présenter les esclaves résonne avec énergie et l’on peut dire qu’il y met tout son cœur pour charmer son public, vantant les muscles de l’uns puis les dents parfaites d’un second etc... Tout est rôdé, tout le personnel de la vampire à l’habitude de procéder ainsi, c’est ce qu’ils font de ville en ville quand ils ne sont pas occupés à se défouler sur les esclaves insolents qui méritent d’être remis sur le droit chemin de l’obéissance. Maintenant, elle n'a plus qu'à attendre que les acheteurs s'approchent pour réaliser quelques ventes. “Tout s'est bien passé cet après-midi ?” Marmonne t-elle pour le garde juste à ses côtés. “Ouais... Y a juste un homme qui est passé et qui voulait discuter avec toi... avec l'responsable quoi... Du coup.. je lui ai dit d'repasser... que tu étais là ce soir.” Répond-t-il sur un ton hésitant, comme si il méditait bien ses mots avant de les employer. “Il voulait quoi ?” Enchaine t-elle tac o tac. “J'sais pas... un truc de trésorier machin.. j'ai pas tout compris...” Ouais, on ne peut pas dire que tous les hommes qu'elle embauche soient doués de réflexion, de vocabulaire et d'éducation, bête et méchant pour la plupart, du moment qu'ils ont des bras et qu'ils ne posent pas trop de questions, c'est tout ce qui intéresse réellement la balafrée.