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Anonymous
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Heureusement que c'était le jour chômé de
Vahern, heureusement qu'il était au sous-sol, s'isolant pour se distraire, peu importe comment il s'y employait, heureusement oui car l'arrivée de la Valkyrie, convoyant sa précieuse protégée ne se fit pas dans la douceur. La porte de la boutique faisait les frais de son empressement alors qu'elle s'invitait sans gêne à l'intérieur. Le bruit rameutait Félès et l'hybride restait un instant interdite devant le spectacle stupéfiant qui se déroulait sous ses yeux.

La blonde franchissait en quelques pas tout l'intérieur de la boutique pour rejoindre les appartements de l'elfe et y déposer leur reine sur son lit. Il allait gueuler... Non. Il regarderait ses draps avec mépris et aurait ce tic agacé qui tirait sa lèvre vers le bas, sans rien rien dire. Elle commençait a bien connaître le tatoueur et ses petites habitudes, le seul à qui elle parlait en dehors de Mirari. Si elle avait pu être présente ! Jamais là quand il le fallait ! La gardienne des lieux se demandait ce qui prenait tant de temps à sa sœur pour revenir, l'aller retour commençait à prendre bien plus de temps que prévu et aucune nouvelle venue du temple ou de Kyouji. A croire qu'il s'y passait des choses si obscures que même les messagers en doutaient...

Les yeux et les oreilles de la famille Shax, silhouette fluide qui se fondait dans les ombres du quartier, avait déjà aperçu la valkyrie en compagnie de la propriétaire des lieux et vu la situation, il était difficile d'envisager de les foutre dehors. La reine semblait prête à donner naissance à son héritier et la blonde réclamait, ordonnait qu'on lui apporte de l'eau et des glaçons... Elle était un chien ou bien ? Elle maugréait en allait quêter les glaçons aussi rapidement que le lui permettait sa condition, compliqué de ramener de l'eau cependant. A peine eut-elle déposé la glace enveloppé d'un torchon dans la main de Marjhan que la féline se hissait lestement sur la table à la tête du lit, désignant la carafe et le gobelet qui s'y trouvait.

L'hybride se trouvait face à un dilemme alors que la valkyrie encourageait la Draknys à sa manière. Elle ne serait d'aucune utilité... Mais Vahern était un ancien du FMR. Il saurait les aider si la mise bas devenait difficile, il saurait soulager les tourments du corps de la reine.

Félès_ " Je vais chercher quelqu'un qui pourra l'aider et la soulager. Il est au secret, rassure-toi. "

Elle ne tenait pas spécialement à surprendre la blonde déjà si frénétique et paniquée en prenant la parole mais elle n'avait guère le choix et elle ne tenait pas spécialement à ce que l'elfe se fasse recevoir par la valkyrie acariâtre si elle ne l'avait pas avertie de son arrivée. Elle repartait, silencieuse et la minute qui suivit, elle devançait l'elfe blond, placide à son habitude, même devant l'invraisemblance de la situation. Ca ne manquait pas, le rictus était de retour.

Vahern_ " Majesté, Protectrice...Bienvenues chez moi. "

Son ton était presque neutre, teinté d'une ironie désabusée, il poussait un profond soupire et s'attelait déjà à préparer le nécessaire. Il s'animait d'une efficacité calme malgré l'urgence. Il mettait de l'eau à chauffer, sortait des linges propres, des onguents et une racine particulièrement. Epaisse et noueuse, il la tendait à Marjhan, la plante avait de légères vertus apaisantes en plus de constituer une prise solide pour éviter d'hurler.

Vahern_ " Pour la soulager, qu'elle morde dedans.  "

L'elfe étendait un linge propre sous les cuisses de la reine, laissant Marjhan à sa place, il en déposait un autre dans ses mains. Il seconderait, sauf si elle lui demandait de prendre la place et la fonction qu'elle occupait à l'orée de l'intimité de la descendante des dragons. D'un regard, il ordonnait à Félès de se tenir à la porte pour les avertir de toute arrivée impromptue, elle connaissait son travail, rôdée à l'exercice depuis que leurs activités ne relevaient plus uniquement du tatouage mais... Si la reine était ici avec sa protectrice plutôt qu'au palais... Qu'avait-il bien pu se passer ? Le roi ne risquait-il pas de se présenter pour réclamer son héritier et son épouse ? Cette perspective rendait la féline nerveuse, même si la protectrice et la reine elle-même se mettaient en devoir de les protéger, peu probable aux vues des circonstances, elle doutait que cela suffise à leur salut.
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HRP:
Ayshara Ryssen
Pour sauver "Shasha" Part.6. QwxHae9
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Fiche du personnage
Race: Vosdraak
Vocation: Mage
Alignement: Loyal neutre
Rang: S - Chef de faction
Reine du Reike
Ayshara Ryssen
Reine du Reike

Sa destinée l'attendait au-delà du trône.

Il fallait qu'elle soit plus qu'une reine.

Sa survie jusqu'ici, Valeryon qui s'était agenouillé devant elle, ce « rêve » étrange, et ce fameux bébé à venir. L'évidence même de son ascendance divine devenait de plus en plus difficile à nier pour le commun des mortels.

- J'ai... Entre deux gémissements de douleur, la vosdraak ouvrit la bouche, murmurant péniblement. J'ai combattu la Lune et... Elle serra fort sa protectrice, comme pour mieux canaliser sa souffrance. À vrai dire, elle avait pratiquement perdu la notion d'espace et de temps, ne réalisant pas forcément qu'elle se trouvait en altitude en cet instant précis. Et ce réveil abrupt de coma ne l'aidait clairement pas à prendre conscience de la réalité qui l'entourait. Néanmoins, il fallait bien admettre que ce grand bol d'air frais lui était plus que favorable. S'échapper du négativisme constant dégagé par cette cage dorée que représente le palais ne pouvait que provoquer une agréable sensation de libération chez la maîtresse des flammes sacrées. J'ai gagné. Son pouvoir s'est greffé à mon âme. Les contractions s'amplifiaient de minute en minute. En tant que médecin des Forces Médicales Reikoises, elle avait déjà supervisé de nombreux accouchements, donc elle savait pertinemment comment cela devait se passer. Mais malheureusement, son futur enfant ne serait pas semblable aux autres. Une variable inconnue subsistait. Elle craignait même que son héritier lui vole la vie en sortant de là. Ce bébé soulignera la renaissance du Reike. Nous deviendrons le plus puissant symbole de cette nation. Elle sourit du coin de la lèvre en écoutant les paroles de sa valkyrie. Forte. Oui, elle l'était sûrement. Si elle survivait à cet accouchement, alors là, O.K., Ayshara méritait véritablement sa place au sein du panthéon des intuables du Sekai. Il... Il y a des entités qui trônent bien au-delà de ce Royaume. Si nous voulons protéger nos concitoyens, nous devons... nous devons... Et les contractions s'intensifièrent. Elle ne put retenir un râle quasiment bestial, l'empêchant de terminer sa phrase.

Bah. La jeune femme à la chevelure immaculée en était finalement rendue à ce stade. N'arrivant toujours pas à digérer les paroles stupides de Tensai, elle repensa brièvement à la lettre de sa chère marraine Gunnhildr ainsi qu'à ses mises en garde concernant l'amour et les sentiments. Aysha s'était sacrifiée physiquement et mentalement pour les intérêts de ce royaume, et plus spécifiquement pour ceux du Roi. Et en retour, ce barbare se permettait de la traiter d'égoïste et de critiquer sa vision des choses ? Sympa le respect, hein. Elle avait justement accepté de l'épouser et de lui faire un héritier dans le but d'assurer l’avenir de l'État et des habitants de ces terres. Ah ouais, elle lui avait aussi « pardonné » d'avoir tué ses parents. Sa gentille et douce maman, une femme incapable de blesser une mouche, plantée au bout d'une pique. Franchement, elle ne méritait aucunement une telle mort.
En tant que future mère, elle espérait seulement qu'une personne ayant la même mentalité que Tensai ne vienne pas prendre la vie de son fils comme ça un jour.

Après quelques éprouvantes et longues minutes de voyage aérien, la protectrice et la protégée créèrent une arrivée fracassante au sein d'une résidence inconnue aux yeux de la souveraine. Cette dernière était tellement paralysée par la douleur qu'elle ne remarqua pas les détails du décor ni le mystérieux chat, focalisée à se contenir d'exploser. Elle ne voulait pas que sa puissance magique contribue à désintégrer cette malheureuse petite maison. Malgré tout, l'épouse du conquérant parvint à reconnaître du coin de l'oeil Vahern, un ancien médecin des FMR. Il sera sans doute capable de les assister.

Avec sa robe teintée de sang, sa chevelure en bataille et sa gueule de bois, Shasha ne ressemblait plus à une charmante demoiselle belle et sexy, mais plutôt à un genre de monstre hystérique prêt à dévorer toute forme de vie sur la planète.
Une fois étendue sur le lit, la vosdraak ressentit un immense soulagement suite aux rafraîchissements apportés par Marjhan. Durant quelques secondes, elle put oublier son mal-être.

Les mots de la valkyrie étaient si forts. Régner au-dessus de tous, pouvait-elle réellement le faire ? Tôt ou tard, elle le devrait. Biologiquement, Tensai ne pouvait gouverner sur le Reike à long terme. Dans 200 ans, la vieillesse naturelle aurait raison de lui, tandis que Aysha serait encore jeune et apte à servir la nation. Peu importe la décision, le temps ferait son oeuvre. La couronne reviendrait inévitablement entre les mains de la Draknys. D'ici là, il fallait seulement s'assurer que le Ryssen ne foute pas trop en l'air le pays afin de préserver le règne véritable.

- Quand cet enfant naîtra, je ne serais plus une simple reine, Marjhan...

Une larme coula le long de sa joue alors qu'elle pensait à son mari. Cet homme, elle l'aimait terriblement et ça l'a rendait énormément triste de ne pas pouvoir vivre une histoire d'amour conventionnelle avec lui. S'aimer et fonder une famille loin des gros soucis politiques. Ayshara n'était qu'une jeune fille de 18 ans ayant été portée par des contes de fée durant son enfance. Elle plaçait l'Amour devant toute chose.

... Et l'instant le plus douloureux de cet amour débuta.

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Pour sauver Shasha, partie 6
Feat. Ayshara


« De la glace. Il me faut de la glace. Où est cette fichue gla--... Ah. » On la lui avait apportée, comme tout le reste. Parce que le temps pressait. Il s'agissait de ne pas laisser mourir Ayshara, plus chère à ses yeux que n'importe qui. Et, accessoirement, reine du Reike tout entier. Il s'agissait aussi de l'accoucher, en bonne et due forme, - et ce n'était pas gagné. Il y avait toujours des complications, lorsque des jeunes filles venaient à mettre bas. Des hanches trop étroites; le moutard qui s'étranglait avec le cordon ombilical; voire, carrément, qu'il naisse à l'envers. En revanche, et bien que Marjhan ne fut pas la plus pointue des architectes, jamais elle n'avait entendu parler de bébé destructeur de palais.

Elle ôta la racine, entre ses dents; ouvrit, avec une délicatesse d'orfèvre, la bouche de la Vosdraak pour y glisser de la glace, l'aidant à mâcher. Elle était chaude, brûlante. Jamais elle n'avait vu une chose pareille. Tantôt réclamait-elle des linges propres, tantôt de la glace, encore de la glace. Elle était le Feu, et avait manqué d'embraser sa propre personne, tout à l'heure.

Quand cet enfant naîtra, je ne serai plus une simple reine... Ses mots n'avaient de cesse de la hanter, tandis qu'elle venait parfaire son assise, la soulager de ses bouffées de chaleur, la rassurer. Marjhan, cloueuse de petits rebelles vicieux; Marjhan, protectrice; et Marjhan, sage femme. Plus une simple reine ? Elle n'avait jamais été une simple reine, à ses yeux. La valkyrie n'avait pas besoin de feindre l'émoi pour compatir au sort de la fille qu'elle avait vue grandir. Evidemment qu'elle les surpassait, tous, puisqu'elle avait sa protection. C'était pour elle, qu'elle brandissait Karama. Pour elle, qu'elle portait l'orange de son armure. Et encore pour elle, que ses mains ruisselaient de sang, si bien Vahern dut essuyer le front de l'escrimeuse lui-même.

« Ayshara, tu étais déjà grande quand ces barbares n'étaient bons qu'à manger des galettes de terre. Tu as toujours été bien plus qu'une reine, pour moi... » Elle se mordit la lèvre. Les mots refusaient de s'échapper, mais elle n'en pensait pas moins. Le chérubin qui avait saisi son doigt, ce jour-là, et sur lequel elle avait veillé, au prix de son âme, et pour qui elle avait condamné, les uns après les autres, tous les réfractaires de la Couronne. Elle était comme sa fille. « Mourir en ton nom sera ma plus précieuse pénitence. »

Et puis, elle n'était pas seulement Ayshara. Elle était la nation : le symbole qui unirait tous les peuples du continent. L'homme était en constante perdition. Il lui fallait un symbole, pour avancer, une lumière. Et personne, personne n'en avait jamais eu l'étoffe. La force était une chose, mais elle n'avait aucune éternité : le temps, pour Marjhan, d'avoir ne fut-ce qu'une ride sur son beau visage, que les arrières-petits enfants de Tensai seraient poussière. Il fallait aussi le coeur.
L'homme était en constante perdition, et la valkyrie aussi. Elle était dévorée par ses propres pulsions, sa propre haine. La Vosdraak, elle, se devait de rester pure. Sa colère, nue, infranchissable. Ses convictions, implacables, incontestables. Elle devrait régner par le coeur et par le poing sur l'entièreté du Sekai, et apporter ce que cinq-mille ans de règne n'avaient pas réussi à faire : un monde nouveau.

Pour l'heure, cependant, il s'agissait de l'accoucher. Elle avait fière allure, la Chienne de fer, avec ses mains pleines de sang purpurin. Le visage moite de sueur, le front dur et le regard droit. Aucune erreur n'était permise. Et, de nouveau...

« De la glace ! »




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Heureusement que c'était le jour chômé de
De Félès à Vahern, les deux partageaient la tension latente entre les deux femmes qui s'étaient installées dans la boutique de manière si brutale. Les paroles de la reine, surtout, trouvèrent des oreilles pour l'entendre, toutes celles présentent dans la pièce à vrai dire, intriguées, ignorant tout des précédents événements qui les avaient conduites jusqu'à leur boutique...

Ayshara_ " Quand cet enfant naîtra, je ne serais plus une simple reine, Marjhan..."

Vahern tiquait en particulier, il connaissait les vieilles légendes, de celles qu'on disaient inspirées du passé mais en étaient-ils là désormais ? Était-ce vraiment l'avènement d'une autre ère pour le Sekai que la naissance de cet enfant ? Il ne se permettait pas de perdre plus longtemps dans ses considérations, devançant les demandes de la protectrice du mieux qu'il le pouvait mais le labeur de la reine se montrait rude, épuisant, soumettant son corps à une pléthore de supplices qui risquaient de provoquer au mieux, un déchainement magique en réponse à la douleur, au pire, sa mort prématurée, peut être celle de l'enfant également.

Dans l'eau qu'il avait mit à bouillir, les instruments nécessaires, le cas échéant, pour libérer la reine de son enfant par une opération si elle ne parvenait pas à le pousser hors de son enveloppe. Il continuait les aller-retours pour fournir la protectrice en glace, en linge pour que la partie de l'anatomie de la reine qui était concernée reste visible aux yeux de la valkyrie. L'épongeant tant elle qui étaient dans une concentration équivoque que la reine en souffrance, d'un linge humide, pour tenter de la soulager quelque peu.

Il leur fallait se montrer plus efficace, qu'ils n'arrivent pas à cet instant où il manquerait quoique ce soit à proximité. Il franchissait le seuil entre la partie habitation de la résidence et la boutique et sa propre chambre où se trouvaient les deux femme. Plus loin dans la demeure, sa voix résonnait. Il appelait Rose et Jasmine, ces deux là, surtout Rose qui n'avait aucun don pour le combat, était une bonne soignante, étaient hardies à la tâches, elles sauraient les seconder. Les deux esclaves qui n'en avaient plus que le nom se présentaient, dans l'urgence de la voix de l'elfe, elles s'étaient hâtées.

Il donnait ses directives, que Rose l'accompagne au chevet de la reine, il l'avertissait quant à la discrétion indispensable qu'elle devrait observer, pas un mot s'il n'était pas utile et nécessaire, Jasmine se devait de les approvisionner en glace et en linge, qu'elle sacrifie les draps s'il le fallait. Bien entendu, le tout sous le couvert du secret le plus strict.

Il revenait dans la pièce avec Rose et la glace demandée, Jasmine entamant son ballet entre la boutique, les chambres et la cuisine. L'elfe ignorait se qui se jouait entre sa si chère reine et le ryssen mais au moins pouvait-elle compter sur la protectrice, dévouée, entièrement à sa vie... Et eux. Il notait la fatigue et la douleur croissants sans discontinuer, il cherchait dans ses placard et trouvait, de l'écorce de saule blanc, il fourrait le bocal dans les mains de l'esclave qui venait de déposer une bassine contenant de la glace et des linges sur celle-ci.

Vahern_ " En infusion, vite, la couleur doit être ambrée comme un thé noir. Dépêche toi. "

Il se tournait vers la protectrice, c'était un puissant anti douleur mais il ne pourrait pas faire beaucoup mieux, il le savait. Si le travail s'éternisait, ils n'auraient pas d'autres choix qu'en passer par la chirurgie. Il sortait et séchait les instruments de l'eau dans laquelle il les avait désinfectés et les disposait sur une desserte à proximité, il préparait aussi une décoction désinfectante pour la reine, la même qu'ils utilisaient avant et après le tatouage, pour être paré au moindre signe de la blonde.

Jasmine revenait, son infusion encore fumante en main dans une grand gobelet métallique. L'elfe l'en déchargeait pour tenter de la faire boire à la futur mère après l'avoir refroidie. Ce serait un coup de pouce tout au mieux, certainement pas la solution à tous ses maux.


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Ayshara Ryssen
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Reine du Reike
Ayshara Ryssen
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Froid. C'était très froid toute cette glace. Étant naturellement immunisée au feu, la vosdraak ne vivait pas tant mal que ça les hausses de température corporelle, du moins, à l'accoutumée. Toutefois, il fallait bien avouer que la situation était complètement différente ici et que cette chaleur commençait à sérieusement l'incommoder. Elle n'arrivait pas à croire que le chaud parvenait à l'agacer à ce point !
La bouche presque pleine, la reine s'exécuta avec l'aide de sa fidèle protectrice. En ce moment, elle se sentait un peu pathétique. Avoir fuit le palais, être débarquée au sein de cette obscure boutique un poil sur la soupe, puis accoucher dans le lit d'un simple citoyen reikois... Vraiment, elle regrettait quasiment d'avoir laissé ses fortes émotions prendre le dessus. Son attitude avait peut-être mis des gens et des vies en danger, incluant celle de son propre héritier. Bon sang ! Pourquoi cette si belle grossesse devait-elle se terminer en cacahuete ?

Les propos de la valkyrie touchèrent directement la souveraine en son for intérieur. Ses améthystes versèrent plusieurs larmes, à la fois de tristesse et de joie. Triste, oui, car vivre son accouchement loin de son Amour la blessait. Mais fort heureusement, la dévotion pratiquement aveugle et la confiance que lui apportait Marjhan compensaient pour tout le reste. Elle n'était pas seule.

- Merci Marjhan... Merci pour tout. Je ne pourrais jamais suffisamment vous remercier pour ce que vous avez fait. Si cet enfant survit, j'aimerai que vous en soyez la marraine. Chérissez-le autant que vous m'avez chéri, et il nous aidera à briller parmi les astres.

Essayant tant bien que mal d'endurer la douleur alors que le travail se poursuivait lentement, la jeune femme promena une main sur sa poitrine et y remarqua assez vite une genre de cicatrice plutôt importante. De quoi s'agissait-il ? Elle ne se souvenait pas d'avoir été heurtée par une flèche quelques jours plus tôt. Jusqu'à maintenant, personne ne lui avait expliqué sa longue période d'absence. Elle ne comprenait pas ce qui se passait et bordel que ça la tourmentait.

- Que... Qu'est-ce qui s'est passé ? Pourquoi ai-je sommeillé durant tout ce temps ? Demanda-t-elle d'une voix faible et saccadée. L'empêchant de continuer son raisonnement, de nouvelles contractions, encore plus intenses cette fois-ci, la ramenèrent à la réalité. Ce n'était clairement pas le meilleur moment pour se questionner sur les causes de son état actuel. Il fallait avant tout que Shasha concentre ses forces à expulser ce bébé de ses entrailles !

Tandis que Vahern et ses acolytes s'affairaient à assister au mieux les deux femmes, le travail, lui, semblait s'éterniser sans véritable avancée. Fatiguée, la dragonne avala l'étrange infusion qu'on lui proposait, ne s'interrogeant pas trop sur sa contenance. Rendue à ce stade, elle n'avait plus grand-chose à perdre. Ou presque.

Serrant les dents et rassemblant toutes ses maigres forces, la reine poussa une ultime fois... Et toujours rien à part du sang et ses fluides divers. Frustrée par son échec, elle hurla :

- MAIS PUTAIN TENSAI QU'AS-TU MIS DANS MON VENTRE ???!

Désespérée, Ayshara tomba sur le lit. Elle fondit littéralement en larmes. Et malgré tout le soutien et la bienveillance reçue, elle se sentait réellement impuissante. La peur l'envahissait, à un tel point que cela devenait plus douloureux que la souffrance physique. Allait-elle rendre l'âme ici ?

- Je ne veux pas mourir, Marjhan... Je ne veux pas.  Sanglota-t-elle.

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Pour sauver Shasha, partie 6
Feat. Ayshara


En témoignait l'impressionnante collection de cicatrices qui jalonnait son corps, Marjhan avait frôlé la mort, plus d'une fois. Mais jamais elle ne lui avait paru aussi cruelle et définitive que maintenant. Qui vit de l'épée meurt de l'épée... C'était un vieil adage qu'ils se répétaient, entre ratonneurs professionnels. Celui qui éteignait des noms et réduisait des femmes au veuvage subirait le courroux du sort, de façon immanente. La valkyrie y avait été préparée, depuis sa tendre enfance; mais Ayshara ? Ayshara ne méritait pas de souffrir. Voir celle qu'elle avait vue grandir comme son propre enfant, tordue de douleur, saisie par l'émoi et les larmes...

Les mots lui manquèrent. S'étranglant dans le chagrin, plus encore quand on la désigna comme marraine. Son impuissance la révulsa. C'est pour cela que la force, seule, ne pouvait régner sur le Sekai : elle était exclusive, ne se partageait pas. Le coeur, lui, triomphait des peuples et poussait l'âme à la suggestion. Si la jeune Vosdraak mourait, la nation périrait. Le Reike pouvait vivre sans roi; il ne pourrait vivre sans reine. La valkyrie n'aurait plus de raison d'être.

« Je veillerai sur cet enfant comme à la prunelle de mes yeux, Ayshara. Je t'en fais le serment. »

Mais de nouveau, les paroles étranglées par la douleur de sa protégée lui broya le corps. Evidemment qu'elle ne s'en souvenait pas : elle avait perdu conscience, dès lors que la flèche avait percé sa poitrine. Et elle souffrait, elle hurlait. Rien ne se passait comme prévu. D'ordinaire, l'on n'accouchait pas si tôt, et même si le trait qu'elle avait reçu avait précipité les choses, elle n'aurait pas dû souffrir de la sorte. Quelque chose clochait; quelque chose qui lui échappait. Peu importe... Le temps était compté.

Elle se releva et tourna la tête en direction de Vahern et du gros ch... de Félès. « On va procéder à une césarienne. » Mais il sembla que l'assistant avait prévu le coup : sur la table, une bassine avec un onguent désinfectant l'attendait. Ainsi que des outils, propres. Sans un mot, la valkyrie se dirigea vers une bassine d'eau et se lava, méticuleusement. On l'avait dit : les maladies étaient aussi dangereuses que l'hémorragie en elle-même, dans ce genre de cas. Et tandis qu'elle procédait, Rose sortit une sorte de grosse feuille d'ortie, sèche, d'un pot en verre. Le bout était imprégné d'un mucus orange, qu'elle reconnut aussitôt. Du Chardon sanglant. Une plante dont les soldats se servaient comme anti-douleur, sur le front. Elle le mélangea avec des restes de Champignon étoilé, et broya le tout. « Il suffira de le poser sur la langue de Sa Majesté. Ca l'aidera à endurer. »

Pour sauver "Shasha" Part.6. Chardo10

Du Chardon sanglant.

Tout était prêt. Vahern avait commencé l'incision, avec une méthode de maître, deux centimètres au-dessus du pubis. Marjhan savait pourquoi : la cicatrice sera quasi invisible, perdue dans un pli cutané. Sans attendre, elle approcha. La prochaine étape était l’hystérotomie. Un mot compliqué pour un procédé qui vaincrait n'importe quel appétit : il s'agissait d'élargir l'incision, à mains nues, et de rompre la poche des eaux. (le liquide qui permettait au moutard de nager comme une petite sardine) C'était la partie la plus difficile : il fallait extraire l'enfant de son placenta, tout en faisant attention à ne pas bousiller l'intérieur de la mère.

La valkyrie posa, délicatement, ses doigts sur l'incision, et ouvrit les chairs, progressivement. On retint son souffle, dans la pièce. La reine, elle, avait été dûment droguée, de sorte à ce qu'elle souffre le moins possible. Marjhan connaissait le manque de résistance de sa protégée face à la douleur. Si un accouchement pouvait clouer les femmes les plus résilientes, que dire d'elle... Il ne fallait pas perdre un instant. Agir avec netteté, diligence. Mais tandis qu'elle étiolait les chairs d'Ayshara, de sorte à pouvoir, enfin, apercevoir le responsable de tous ces maux; l'enfant dont elle serait la marraine... Elle bloqua.

Si bien que Vahern dut l'alpaguer. « Protectrice, que faites-vous ? il n'y a pas un instant à perdre ! » Mais la stupeur arracha l'esprit de la valkyrie. Tout s'expliquait. Ce n'était, effectivement, pas un enfant ordinaire. Il y avait toujours cette plaisanterie, qui disait qu'un enfant de couleur noire, née d'une femme blanche, et d'un mari blanc, pouvaient précipiter les contrats de divorce. Et Marjhan s'était imaginée, une fois, tout le dépit que devait ressentir l'homme, pendant ce genre de moments. Voir quelque chose qui ne devrait pas être, dans les entrailles de la personne la plus précieuse de sa vie.
Mais ça ?
Comment ont-ils... fait ?

« Protectrice !
- Oui... »

Elle avait extrait l'enfant, ou quoi que ce puisse être, comme il se fallait, et le posa, peau à peau, contre la poitrine de la reine. Il fallait ensuite retirer le placenta, ce qu'on fit, avec un soin religieux, comme un démineur avec trente kilo tonnes de TNT entre les menottes. Puis ils... refermèrent l'utérus, et firent toutes ces choses fort louables, mais médiocrement descriptibles, sans transformer un récit en redesign de Saw ou assommer l'esprit par un tas de notions complexes. Le plus dur était fait, et bien que Marjhan était torturée par mille et une questions, elle commençait à recoudre le ventre. Ses mains étaient ses deux trésors : d'une précision folle, elles pouvaient rester en suspend pendant des heures, sans connaître le moindre tremblement. Mais il ne fallait surtout pas la déranger : le corps de la reine était fragile comme de la porcelaine, et elle s'interdit de lui infliger plus de cicatrice que nécessaire.

« On y est presque... »





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Vahern, Rose, Félès, même Jasmine qui entendit par intermittence, tous restèrent interdits devant les questionnements de la reine. Si l'annonce de la marraine avait fait doucement sourire Rose, émue pour Marjhan, ce n'était plus le cas. Ce n'était nullement à eux de répondre quand à la trace sur sa poitrine, sur son si long sommeil, la protectrice était la plus à même de le faire, plus proche, dévouée entièrement à sa souveraine, bien plus qu'ils ne pourraient jamais l'imaginer bien qu'ils se refusaient tous à la laisser en difficulté lors de cette instant si important dans sa vie. Invraisemblable aussi...

Rose savait quoi faire et préparait déjà ce qu'ils avaient de plus puissant pour calmer la douleur, les enseignements de Vahern avaient été durement apprit et désormais maîtrisés. Elle administrait elle-même la mixture à la souveraine avec une déférence sans bornes malgré son état viscéral. Elle était leur reine, l'espoir d'une nation, des opprimés encore plus, même dans l'effort et la souffrance, elle restait un symbole d'une beauté inébranlable. L'elfe attendait à peine et se préparait, il dénudait le ventre de la voosdrak, cherchant où il inciserait pour laisser le moins de traces possible, la valkyrie avait cédé la place en annonçant qu'ils allaient faire la césarienne... Il était temps. La pauvre femme était à bout de force. L'incision, longue et précise était une réussite dont il se contenta, la responsabilité d'extraire le petit être qui torturait la reine revenait à la blonde.

Elle s'y attelait mais finissait par se figer, saisie, l'ancien chirurgien l'alpaguait. Plus longtemps la plaie restait ouverte et plus les risques étaient grands pour la reine, sans même parler de l'enfant qui ne devait pas rester entre deux eaux... Qu'est ce qui prenait à la si stoïque valkyrie. Il comprenait quand l'enfant fut déposé sur la reine. Même pour lui, imperturbable, ce fut un choc qu'il mit quelques secondes à digérer mais il se reprit vite, secondant la blonde pour ne pas laisser le corps d'Ayshara en souffrance plus longtemps que nécessaire. Rose, après un moment de stupeur, couvrait et essuyait l'enfant comme elle l'aurait fait pour n'importe quel autre, peut être un peu plus de précaution encore...

Marjhan_ " On y est presque... "

*************************************

Elle avait usé les mages mit à sa disposition jusqu'à total épuisement de leur mana ou presque, la menace était réelle, imminente, encore. La tatoueuse rageait que celle qui avait intenté à la vie de la reine ait pu se soustraire à eux de la sorte. Bon sang, même Valeryon avait du s'en mêler pour vaincre son monstre. Et tout ça n'avait pas suffit si ce n'est à créer le chaos, encore un peu plus. Sa colère la portait, elle courait. La dernière téléportation l'avait amenée presque jusqu'aux portes d'Ikusa, presque. Mais il lui semblait que chaque minute était vitale.

Les murs de la cité franchis, elle ne ralentissait pas, déployant sa télépathie, elle la dirigeait vers le souverain, rencontré quelques semaines plus tôt. S'il y avait bien une personne en qui elle avait confiance pour protéger sa reine, même plus qu'en Marjhan, c'était lui. Malgré toute l'animosité qu'elle pouvait lui porter, elle avait vu de ses propres yeux tout son attachement pour elle et il devait être informé que la menace était bel et bien encore en liberté. Peut être même encore plus palpable que précédemment maintenant qu'elle avait été acculée.

* Majesté, celle qui a tenté de tuer la reine est libre, je crains qu'elle ne soit déjà entre les murs!*

A plusieurs reprises, à mesure qu'elle progressait vers le palais, elle renouvelait le message, priant qu'il ne soit pas entre les murs de sa chambre qui auraient bloqués les informations pourtant vitales qu'elle tentait de lui communiquer, au plus tôt. Dans l'idée de s'assurer qu'il sache, elle continuait sa course vers le palais, passant devant sa maison, sa boutique et manqua de tomber quand son regard s'attarda sur la porte défoncée de cette dernière...

Un court détour, juste s'assurer qu'il n'y ait pas de mort, juste un instant où les battements de son coeur se suspendaient. Félès l'accueillait, à son grand soulagement.

_ " Que se passe-t-il ?! "

Félès_ " Ne crie pas... "


Le comportement de l'hybride n'aidait en rien à comprendre la situation, elle n'avait pas le temps, autant constater par elle-même. Elle franchissait le seuil comme on entre sur un ring de boxe pour se retrouver face à ce qu'elle aurait eu du mal à croire si on le lui avait conté.

_ " Par la Lune... "

La brune avait murmuré, se tenant sur le seuil de la chambre, elle palissait une seconde. Si l'assassin débarquait à cet instant.. S'il la trouvait ici avec le fruit de ses entrailles, Marjhan occupée à refermer son ventre, sans défense tant qu'elle n'aurait pas finit se suturer Il ne fallait pas que ça se produise. Mais il ne fallait pas non plus que tout le voisinage soit au courant de ce qui se passait ici. Elle ne pouvait pas appeler la garde, faire prévenir l'armée, même si elle avait eu confiance en eux. Elle s'approchait de deux pas, parlait calmement malgré son souffle court et la précarité de la situation, pour informer, sans alarmer, la valkyrie était solide, elle y arriverait.

_ " Marjhan, elle est libre, elle revenait vers le nord lorsque je l'ai vu au temple pour la dernière fois. Finis ce que ... Tu fais. Je veille à l'entrée mais ne traîne pas. Je ne pense pas la précéder de plus de quelques minutes et je ne serais sans doute pas en mesure de la retenir si elle se présente ici. "


La brune n'avait pas donné de détail, n'avait pas explicité de qui elle parlait, si la reine l'entendait, elle ne voulait pas l'inquiéter. Ce n'était pas là son rôle mais le leur. Marjhan comprendrait et c'est tout ce qui comptait. Elle tournait son regard vers Vahern, Rose, Jasmine qui les avait rejoint.. L'enfant à nouveau.

_ " Vous autres, nos vies pour la reine et son enfant. Personne ne recule. Vahern, Rose, continuez, Félès, si besoin est, tu seras leur guide, reste avec eux jusqu'à être certaine qu'ils soient en sécurité. Jasmine avec moi. "

La tatoueuse ressortait aussitôt de la chambre, plus troublée qu'elle ne voulait bien l'admettre, accompagnée par l'esclave, elle se positionnait dans la boutique à la porte manquante, faisant barrage à quiconque aurait voulu rejoindre la chambre du fond. Elle hésitait alors qu'elle s'appropriait des armes tout comme Jasmine. Devait-elle LE prévenir? L'humaine prenait conscience de toute sa faiblesse, de toute sa médiocrité à cet instant,  elle était fatiguée après leur combat avec le squelette monstrueux, en dehors de quelques sorts mineurs, elle ne serait plus capable de grand chose à moins d'user du sacrifice. Sa dernière carte si l'assassin se présentait ici. Il fallait prier qu'elle fut aussi épuisée après un tel déploiement de mana.


3


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Ayshara Ryssen
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Fiche du personnage
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Reine du Reike
Ayshara Ryssen
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À vrai dire, la reine n'était qu'à son... sixième mois de grossesse ? Alors que la période de gestation habituelle d'une vosdraak s'élevait à plus de trois trimestres. Parfois, un excellent médecin pouvait sauver un enfant né trop tôt, mais là, il s'agissait véritablement d'un miracle si ce bébé réussissait à survivre à toute cette périlleuse mésaventure. Quatre mois avant la fin du terme normal. Clairement, on parlait d'un grand prématuré. Seuls les astres seraient capables d'accomplir l'impossible.
Mais par chance, l'héritier du Reike n'était pas un individu comme les autres. Au plus profond de son âme, dès les premiers jours de sa grossesse, Ayshara savait que cet enfant marquerait l'histoire, autant positivement que négativement. Elle ressentait une puissante connexion avec lui. Et bien souvent, la force spectaculaire dégagée par ce foetus avait failli la consumer de l'intérieur, la transformer en une personne différente. Elle ne pouvait expliquer comment cette créature s'était logée dans son ventre. De la magie ? La volonté des dieux ? Pourquoi elle et non pas une autre ?

Cet enfant, elle rêvait de lui depuis des années. Elle l'avait vu, voler parmi les étoiles et régner sur ciel, terre et mer. Un roi que tous les reikois respecteraient et admireraient.

La souffrance physique éprouvée par la demoiselle s'engourdit quelque peu lorsqu'on lui administra une médication à base de chardon sanglant. L'extraction du futur prince par césarienne étant une opération chirurgicale pouvant s'avérer douloureuse, la jeune femme comprenait la nécessité d'utiliser un pareil calmant. Et pour sûr, l'effet de celui-ci fut quasiment immédiat; l'épouse de Tensai plongea dans un genre d'état de transe et de songes. Elle avait presque envie de rire pour aucune bonne raison. Rah ouais. C'était donc cela, être stone.
Le regard vide, elle fixa le plafond de la chambre et commença à s'imaginer des formes ainsi que différents scénarios sans intérêt quelconque. Très honnêtement, ça lui faisait du bien de penser à des trucs moins prise tête. Plongée au sein d'un léger délire, la maman en devenir se mit à discuter avec sa fabuleuse protectrice.

- Marj...chan. Nous besoin vacances. Serait cool d'partir à la plage pour les 70 prochaines années, haha. Avec les dragons et peut-être le mari. Ça dépend si lui gentil, ahah. Lui prendre beaucoup d'place dans le lit. Devrait acheter lit plus grand... hug.

Pendant que la pauvre concernée délirait, la valkyrie et l'ancien médecin des Forces Médicales Reikoises travaillaient avec précision à extraire le soi-disant bébé. La souveraine à la chevelure argentée voyait floue et n'avait absolument pas conscience de son environnement. Difficile pour elle de comprendre ce qui se passait sous son nez. Malgré sa faiblesse physique, la douleur ressentie était plutôt supportable, signe que la médication fonctionnait comme prévu. Voilà une excellente chose de faite ! Le retour à la réalité serait sûrement pénible, mais bon, on ferait avec.

- Mon mari a oublié... oublié... oublié de me dire bonne nuit.

L'opération dura d'innombrables minutes. Des minutes qui semblaient être une éternité à l'intérieur du cerveau paralysé de la dragonne. Puis, vint le moment tant attendu : la naissance de fameux héritier de la couronne. Tous les yeux étaient choqués et surpris, sauf ceux emplis de joie de la mère.
Malgré son état second, elle reconnut instantanément le nouveau-né qu'elle accueillit sur sa poitrine, précieusement déposée par la guerrière.

Du bout des doigts, la reine caressa doucement les écailles sombres de son bébé. Il était si calme et chétif, tellement qu'il semblait encore dormir.

- Tu étais donc caché là tout ce temps, mon petit dragon. J'ai tant rêvé de toi. Murmura-t-elle.

L'aspect particulier de l'entité ne mentait aucunement. Quatre pattes, une paire d'ailes, des écailles, des crocs et griffes... Il ne possédait rien d'humanoïde, rien ne pouvant l'associer à un vosdraak, un drakyn, voire même un humain. Un dragon de la plus pure des races, voilà ce que c'est.

Ils sont les enfants du Soleil et de la Lune.

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“Une fois de plus, la lune n’a pas menti."

Du coin de la pièce, une douce voix s’éleva. Cette dernière, bien que surprenante, ne se montrait, en aucun cas, agressive ou lugubre. Bien vite, une forme se matérialisa hors des ombres pour accompagner la voix inconnue et une femme à la beauté intemporelle se retrouva devant l’assemblée. Cette dernière qui de toute évidence appartenait à la race des vosdraaks portait de nombreuses similitudes avec la nouvelle mère. Toutefois, en y prêtant l'œil, il était possible de remarquer un certain décalage avec la réalité, comme si le temps n’avait plus d’emprise sur elle.

La femme passa son regard sur chaque personne sans montrer la moindre émotion avant de déclarer d’une voix apaisante :
“Je comprends votre surprise. Mais je ne suis pas porteuse d’intentions belliqueuses.”
Elle avança d’un pas en avant vers la reine avant de se stopper pour se laisser aller dans une courte réflexion silencieuse. Finalement, elle se décida à en dire plus sur la raison de sa venue ici et son identité.

“Je me nomme Luna. Autrefois, j’étais à la tête du Reike moi aussi. Mais cette tâche ne m’incombe désormais plus. Depuis, je suis au service de la lune. Et mon devoir est de veiller sur le Reike en tendant une oreille attentive pour percevoir les murmures de notre astre, lumière dans la nuit la plus noire. (Elle posa son regard sur Ayshara et ce dernier, qui semblait pourtant légèrement perdu, voire déconnecté, afficha une esquisse de chaleur.) Tu as fait preuve d’une bravoure surpassant même les attentes de nos astres. Malgré les différentes épreuves qui se sont dressées face à toi dernièrement, tu les as surpassées une à une, te battant pour ta vie, pour le bien du royaume et aujourd’hui, pour le bien de ton premier-né. La lune me l’a susurré dans le creux de l’oreille. Tu seras une grande reine. Et ce dragon que tu portes contre toi en est la preuve la plus éclatante. Je suis heureuse de n’avoir jamais douté de toi.”

Elle continua de s’avancer vers la reine sans le moindre geste brusque, laissant ses mains bien en apparence pour montrer qu’elle ne désirait aucun mal à quiconque. Elle passa une mèche rebelle de la reine derrière son oreille d’un geste fluide empreint d’une certaine maternité.

“Mais si je suis ici aujourd’hui, c’est pour te conter la prophétie que m’a chantée la lune, il y a de cela plusieurs années.”

Elle se redressa avant de s'éclaircir la voix en fermant les yeux.
Elle écarta doucement les bras et commença à humer une douce mélodie de sa voix cristalline.


“Mère des dragons, ton premier fils naîtra,
Dans la douleur, mais aussi le bonheur,
Armé de griffes et de crocs, il sera,
Pour le Reike, ardent sera son grand cœur.

Grand sera son destin !
Nombreux ses ennemis,
Sinueux son chemin,
Le futur éclairci.”


Elle se tut finalement avant de reprendre d’un ton plus calme après cette envolée lyrique.

“Ayshara, ton enfant est promis à un grand futur. Intimement lié au tiens et à celui de la nation. Il est de ton devoir de le protéger. De l’éduquer et de le préparer aux dangers qui l’attendent. Mais ça (elle ne put s’empêcher d’afficher un léger sourire.) je sais que tu en es parfaitement capable. C’est une seconde nature chez toi de vouloir le bien d’autrui. (Elle perdit finalement son sourire pour reprendre d’une voix plus austère.) Mais entendez bien mes paroles. Un futur trouble attend le Reike. Et parvenir à le traverser ne sera pas une mince affaire. La lune ne m’a pas encore donné de précision, mais je lui fais pleinement confiance. Elle ne se trompe jamais. Tout comme je veille sur le Reike depuis la nuit des temps, je serais là pour faire vivre la volonté protectrice de l’astre qui nous surplombe. Mais je sais que je serais loin d’y arriver seule. La lune compte sur toi, Ayshara, reine du Reike et désormais mère des dragons une fois de plus.”

Luna resta un instant proche de sa descendante avant de se relever pour faire face à l'assemblée.
“Je tenais à vous remercier. En mon nom, mais surtout, en celui de la lune pour avoir secouru la reine en lui permettant de donner vie à son enfant sans qu’il n’y ait de drame. Sachez que je vous en suis éternellement reconnaissante.”
Elle s’inclina avec grâce devant ses derniers avant de finalement retrouver une posture droite. Ne pouvant s’empêcher de montrer une certaine humanité lorsqu’elle fixa de nouveau Ayshara tenant dans ses bras son enfant à écailles.
Tensai Ryssen
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Roi du Reike
Tensai Ryssen
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La rage, voilà ce qui motivait Tensai à ce moment-là. Au palais, il ruminait. D’abord, il était en colère contre sa Reine, l’avoir laissé en plan, alors qu’elle était en pleine mise bas le rendait à demi hystérique et fou d’inquiétude. Où était-elle allée ? Pourquoi faire ? Quant à Marjhan, il s’occuperait de son cas en temps voulu. La Vakyrie avait dévoilé son jeu, ses cartes étaient abattues, et désormais, le Roi savait à quoi s’en tenir. Le Ryssen avait immédiatement convoqué les mages d’Etat dotés d’un pouvoir de senseurs magiques.

Vu la quantité de mana dont s’était gorgé la Reine, il ne faudrait pas très longtemps pour la localiser. Naturellement, cela n’allait pas assez vite au gout du Roi, en témoignait le mage qu’il tenait par la gorge et qui tentait de parler tandis que le Roi serrait sa main imposante. Un signal à tous les autres qu’aujourd’hui, il était de la pire humeur possible. Une humeur massacrante, littéralement. Lorsqu’ils l’eurent localisé, le souverain du Reike lâcha ce qu’il tenait en main.

C’est à ce moment-là qu’il reçut un message télépathique. Cela le perturba, il n’avait pas l’habitude. Shax ? Shax l’informant que l’assassin était en cavale et qu’il se trouvait peut-être dans les murs du Palais. La Reine n’y était plus. Cependant, si l’assassin avait un pouvoir de senseur magique ? Il pourrait la localiser, l’ayant déjà eu pour cible. Brave Shax, en voilà au moins une qui servait à quelque chose.

On apporta une carte, et l’on fournit des informations détaillées au Roi, sur la position supposée de la Reine. On lui indiqua également qu’elle se trouvait avec plusieurs personnes. Marjhan étant parmi eux, ainsi qu’une autre source de mana étrange qu’il n’avaient pas pu identifier totalement, mais qui était visiblement puissante. Le sang du Roi ne fit qu’un tour, il ordonna qu’on envoie immédiatement un bataillon à l’endroit. Avant de se diriger, l’air de plus en plus maussade, vers un balcon du Palais qui se trouvait orienté vers l’endroit où il irait.
Son visage se changea en un rictus, et ses ailes sortirent lentement de son dos avant de se déployer majestueusement sur toute leur envergure. Il donna une impulsion sur ses jambes, et d’un mouvement d’ailes il s’envola, se mettant à planer au-dessus de la ville. Le Roi connaissait sa capitale par cœur.

Il l’avait conquise, rue par rue, il se souvenait de chacune, de chacun des morts qu’il avait fallu pour devenir souverain. Il faudrait au moins une bonne trentaine de minutes au bataillon pour y arriver et sécuriser les lieux. Pour le Roi, ce fut l’affaire de quelques battements d’ailes. Il se posa lourdement devant la boutique de Shax.
Naturellement, il ignorait à qui appartenait l’affaire, il ne fit pas immédiatement le lien entre elle et le fait qu’il s’agissait d’un office de tatouage. De toute façon, l’instinct de tueur du Roi le menait trop loin pour qu’il puisse faire des associations aussi subtiles pour l’instant. Il ne pensait qu’à une seule chose: la sécurité de sa Reine -bien qu’il ait envie de la massacrer aussi, même si c’était pour de faux- et de son fils à naître. Dans cette boutique se trouvait toute sa vie, et si quelqu’un se trouvait entre lui et eux, ils allaient très rapidement être réduits en poussière.

Il s’avança, les sens en éveil. Il étendit sa man sur la porte, et fit fondre la poignée qui s’écoula comme de l’eau que l’on renverse sur le sol, la porte s’entrouvrit. Tensai d’un geste fluide, l’ouvrit en entier et son regard se porta comme un collimateur sur chacune des forces en présence. Il posa d’abord son regard sur Marjhan, qu’il reconnut tout de suite, et qui semblait avoir fait son office. Cela ne l’empêcha pas d’être fusillée du regard pour avoir aidé la Reine dans sa fuite imbécile.

Puis, il y avait un être insignifiant, le Roi ne songea même pas à l’éliminer, il serait au pire un dégât collatéral. Puis, il semblait rêver, il y avait son épouse, naturellement, visiblement très éprouvée par le labeur, et une autre femme qui semblait lui ressembler, il y avait pourtant elle quelque chose de lugubre en elle, quelque chose qui n’inspirait aucune confiance ni mépris au Roi. Il en était certain, cette présence était hostile. Était-ce l’assassin dont Shax avait parlé ? tout cela était trop de réflexion pour Tensai. Tout ce qu’il voyait, là, c’était sa femme, son fils et un éventuel hostile.

L’aura de Tensai explosa et il fonça sur la présence hostile en usant de sa vitesse. Il ne chercha pas à lui donner un coup, il la saisit par le coup et continua sa course en l’emportant avec lui pour lui faire traverser le mur qui s’effondra sous leur passage, puis il y en eu un deuxième, un troisième, un quatrième, et enfin ils ne traversèrent plus.

Tensai avait toujours la main bien enserrée sur la gorge de sa proie. Il était dans une forme de transe violente, ses yeux étaient injectés de sang, le visage déformé par l’envie manifeste de protéger son territoire et sa progéniture. Il se mit à serrer de plus en plus fort la gorge qu’il tenait.


- N’approche pas de ma femme ni de mon enfant !

Lorsqu’il était dans cet état-là, mieux valait ne pas rester dans les parages. La moitié de la boutique de Mirari, et environ deux maisons voisines pouvaient en témoigner. Là, on retrouvait le Barbare, conquérant et sanguinaire. Une seule personne, dans ces moments-là, pouvait encore le ramener à la raison. Et de toute évidence, elle-même était bien perchée.
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Sauvetage



La fée avait beau être affaiblit pour un certain temps, il restait que scrutateur oblige, elle avait encore quelques ressources suffisantes pour sentir convenablement l’émission des flux autours d’elle. La concentration des magies sensorielles d’abord éparse mais qui petit à petit se concentrait sur un lien, celui où se trouvait la reine, ainsi que la fusée draconnique qu’elle avait vu de ses yeux passé dans le ciel l’avait contraint à changer ses plans. De toute façon, elle n’était pas à quelques heures ou une journée prête. Entre le fait qu’elle devait se reposer au Consulat, faire penser ses plaies, envoyer des messages et affréter un navire, elle en avait pour un certain temps, d’où le fait qu’elle l’avait préalablement annoncé au Roi du Reike. Elle aurait d’autres occasions de tenter de prévenir la reine de l’urgence de traiter l’affaire seagan avant que le conclave entier ne soit au courant de cette histoire. Il en valait presque de la paix dans cette partie du monde.

Alors qu’elle continuait son chemin vers le consulat tout à fait tranquillement, une puissante aura balaya la zone, si puissante que même un non utilisateur de magie était capable de la sentir. Presque instinctivement, la fée tourna le regard en direction de la source d’énergie pour finalement voir Tensai traverser le mur, avec dans la main une personne qui ressemblait à sa femme.

Emmm… Rebonjour ?

Pendant quelques secondes, elle ne comprenait pas. Pourquoi diable était-il en train d’étrangler ici sa femme ? Et surtout pourquoi est ce qu’il disait qu’il protégeait sa femme et son enfant ? Il fallu au final que dans ses reflexes, la fée use de senseur pour pleinement comprendre qu’il ne s’agissait pas du même individu.

Un mort vivant ?


La fée avait sentit les émanations magiques propre à la non mort, ce pouvoir unique qui faisait trahir sa race instantanément. Elle ne pouvait toutefois pas déterminer s’il s’agissait bien d’un mort vivant ou d’une liche.

Cela n’empêchait qu’elle ne comprenait toujours rien à la situation, ni pourquoi Tensai avait traversé un pâté de maison. Tout ce qu’elle voyait c’était que le roi était dans un état de colère puissant, et qu’elle ne savait pas dans cet état ce qu’il serait capable de faire. D’autant plus qu’Ikusa était une ville peuplée, très peuplée, il y avait ici environ 2 millions d’habitants à tout hasard ou tout du moins pas loin. Si Tensai usait de ces capacités pour se battre ici, il pouvait y avoir un nombre de perte civil assez colossale. Dans cette pensée, la fée jeta un coup d’œil dans le trou que venait de faire Tensai pour venir jusque ici, histoire de voir s’il avait écrasé quelqu’un, ce qui n’était heureusement pas le cas. Il y avait en revanche des gens de ces maisons qui tentaient de voir pourquoi il y avait un trou dans leurs murs, et de geste vif, la protectrice leur disait de filer. Elle recula aussi de quelques mètres dans l’optique de ne pas être dans la zone d’incinération critique si le roi avait la bonne idée d’user de sa magie de feu ici. Et la protectrice attendait la suite, pas qu’elle semblait spécifiquement inquiète pour elle-même, mais dans ses valeurs personnelles, il était évident que si les deux commençaient à se taper dessus, elle devait faire en sorte d’empêcher les morts collatéraux.




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Pour sauver Shasha, partie 6
Feat. Ayshara


Il fallait de la méthode, de la précision, pour recoudre le ventre le plus précieux du Reike. Une chose que tous les barbares biberonnés à la viande rouge, ne disposaient pas. Et tandis qu'elle espérait avoir un peu de calme, profiter de l'accalmie de l'après-accouchement, l'« enfant » éclos, et la mère sous sédatifs, débarqua cette drôle de dame. D'ordinaire, la valkyrie lui aurait flanqué une avoinée, ne fut-ce que pour son insolence. Elle avait du fluide plein les mains, et avait été, à ça, de perdre celle qu'elle estimait plus précieuse que sa vie. Elle n'avait pas le temps pour écouter les galimatias d'une foldingue habillée comme une marraine du pandémonium. Sa présence était mauvaise, et un simple sortilège de senseur magique suffit à Marjhan pour le deviner. Mais qui était-elle, exactement ?

« Mirari, tant que tu es là, et puisqu'on est chez toi... tu veux bien me ficher cette camée dehors ? » Elle l'avait dit sans la regarder. N'en avait pas vraiment l'occasion : il lui restait quelques centimètres utérins à parcourir. Elle se permit même de chanter, et la valkyrie hésita, le plus prosaïquement du monde, à lui enfoncer les deux aiguilles dans les yeux. Ca ne me dit rien qui vaille... Son cynisme l'aidait à relâcher la pression. Et elle ne pouvait, de toute manière, pas agir. Ni se précipiter, pour saisir sa claymore. L'accouchement avait été suffisamment tumultueux comme ça, il était hors de question d'infliger plus de souffrance à Ayshara.

« Bon sang, j'ai les mains prises... » Elle ne devait pas se dépêcher. Surtout pas. Devait garder son sang-froid, tout en s'infligeant les prédictions sibyllines de cette zozo. Son coeur battait à cent à l'heure; son corps réclamait son épée. Même ses cheveux, se mirent à blanchir, signe qu'elle était prête à dessouder l'intruse, qui qu'elle fut. Mais elle était coincée. Pourquoi ne m'attaque-t-elle pas ? qu'est-ce qu'elle attend ? Vinrent ensuite les remerciements.
C'en était trop.

Mais à peine eut-elle le temps de terminer de recoudre le ventre de la reine; le temps, pour Mirari, de réagir face à l'intruse, que quelqu'un s'annonça. Celui-là, elle se promit de le clouer sur une cro... Merde... Comment les avait-il retrouvées ? et si vite ? Par prudence, la Chienne de fer déposa les deux aiguilles dans un bac d'eau. Le travail était terminé. Ce bon Vahern avait au moins un avantage : il savait opérer, et l'incision qu'il avait faite serait presque invisible, dans les plis cutanés de la Vosdraak.

Une personne moins portée sur la précision : le roi. Il avait débarqué avec la gaieté d'un camion funéraire. En un instant, tout fut consommé : il saisit l'intruse par la gorge, et s'en servit comme bélier humain. C'était tout Tensai, ça : une brute en apparence, mais dans le fond, quelqu'un de profondément concerné par les soucis d'infrastructures urbaines. Avec quelle abnégation, il testait l'efficacité des murs des divers pâtés de maisons ! Et, malheureusement, les architectes de la ville devraient revoir leur plan.

Aussitôt, la valkyrie se tourna vers la reine, posant une main sur son épaule. Cette dernière devait encore avoir son enfant entre ses bras, et groggy qu'elle était, à cause du chardon sanglant, elle ne serait pas en mesure de bouger. « Ne t'inquiète pas, Ayshara. Je veillerai sur toi. » Puis, ses yeux s'appesantirent sur le dragonnet. Son filleul. « ... sur vous »




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Dans la boutique, à plusieurs mètres de la chambre du tatoueur où reposait la reine et son enfant, la reikoise et l'esclave étaient tournées vers la rue, dissimulées derrière le mur qui avait accueilli la porte, ignorant pendant de longs instants la présence de l'inconnue. Celle que Mirari avait vu fuir, celle qu'ils avaient cherchés si durement pour la voir leur filer sous le nez. C'est la voix de Marjhan qui fit se retourner les deux femmes pour découvrir l'intruse, si semblable à la reine.

Le choc était perceptible, entre l'apparence de l'enfant et la tension à l'apparition de cette femme, objet de toutes les attentions du Reike pour avoir voulu en abattre son plus pur et plus puissant symbole. En la voyant ici, calme, confiante, presque au chevet de la reine, et malgré les paroles qu'elle voulait douce, la brune sentait une irrépressible envie de la fendre en deux. Mensonge. Tout n'était que mensonge. Sa simple présence ici en était la preuve. L'esprit de la tatoueuse en ébullition considérait déjà les possibilités, Jasmine attendant son ordre, tout aussi déboussolée que sa patronne.

L'autre parlait, toujours calmement, ne montrant aucun signe d'agressivité évident... Elle pouvait tout aussi bien les dissimuler. Elle pouvait avoir senti la puissance de la valkyrie aux côtés de la souveraine. Elle pouvait attendre juste le bon moment, la proximité, la relâche de leur vigilance... Non. Ca ne devait pas arriver. Elle ne se le pardonnerait pas. L'humaine décochait un de ses couteaux de jet. Elle ne pouvait ni y aller au corps à corps, ni démunie de magie...

*Majesté, elle est là... Elles sont toutes les deux là. "

C'était comme un murmure dans l'esprit du drakyn, à peine perceptible, comme pour ne pas précipiter les actions de la morte, ne pas déclencher sa main sur la reine et son enfant...

Alors qu'elle s'apprêtait à commettre le sacrifice, celui qui lui rendrait un peu de son énergie, celui qu'elle avait appelé se présentait. Sa fureur... Par les astres, elle était palpable. Aucune commune mesure avec leur première rencontre. Il ne les voyait pas, ni elle, ni Jasmine, postées sur le côté, le passage lui était libre. Il n'attendit pas d'avoir l'autorisation.

L'époux, le père, avait fendu la distance à une vitesse incroyable pour s'accaparer la présence obscure, avec elle, il avait franchit le mur de la boutique, les soulageant de la présence indésirable. Sans réfléchir, la brune s'élançait déjà à leur suite. Félès et les autres savaient quoi faire, Jasmine se postait déjà aux côtés de Marjhan, Rose et Vahern finissaient de désinfecter et soulager la suture, la couvrant d'un bandage.

Dehors, la tatoueuse avait franchit les différentes habitations traversées par le roi et sa prise, parcourant des intérieurs auxquels elle ne prêta nullement attention. Sa priorité était le soutien au roi. Pour cette fois. Parce qu'il tenait l'immonde qui s'en était prit à leur reine, à sa femme, à la mère de son enfant. La jeune femme arrivait, avisait une... Fée, inhabituelle dans leur contrée, à une distance relativement respectable du duo et son attention se redirigea presque immédiatement sur eux. Tensai n'était plus que fureur... Un frisson se glissait le long de son échine alors qu'elle lançait un regard à l'orphelinat tout proche, les habitations, et le désert en fond.

Qu'il la tue, la détruise, de tout son saoul, elle ne méritait pas mieux mais s'il libérait toute sa rage ici, il ferait d'incommensurables dégâts. Sa tête pivotait vers la fée qui observait la scène, nulle trace de crainte sur son petit visage.

_ " Si tu peux te rendre utile, protège et évacue. Je vais essayer... " De quoi ? De calmer la colère légitime du roi ? De modérer sa fureur ? De se faire tuer comme la moitié du quartier ? Putain, même elle savait que c'était une foutue mauvaise idée mais avait-elle déjà reculé pour un prétexte si futile quand la vie des citoyens était en danger ? Mais Tensai bon sang. Même s'il avait montré des signes de civilité, même s'il s'engageait auprès de la reine, il en était rendu à l'état de bête destructrice. Sa voix n'était plus qu'un rugissement lorsqu'il ordonnait à la morte de ne plus approcher ses aimés. Il fallait qu'elle tente. Qu'elle essaye au moins.

L'humaine s'approchait du roi en courant, laissant une demi dizaine de mètres entre eux, dans son dos, la lame toujours dans la main, elle prenait conscience de toute la puissance des deux êtres devant elle, looooin devant elle. Il n'y avait pas trente six possibilités, si le roi utilisait, même modérément, ce dont elle doutait fort, ses flammes, elle ne donnait pas cher des habitations et de leurs occupants à proximité immédiate.

Ses prunelles s'allumaient d'une lueur vive, prenant la totalité de son regard alors qu'elle attirait les flux autour du roi et de Luna. Bientôt une barrière d'air, deux courants, l'un finissant où l'autre commençait, encerclaient les deux protagonistes, lents et larges, de très faible intensité. Elle était légère tant que les magies n'éclataient pas mais au moindre signe, elle y mettrait tout ce qui lui restait de mana pour la renforcer au maximum. Sans doute augmenterait-elle la puissance du feu du souverain dans la zone mais elle espérait en limiter les dégâts en dehors.

_ " Majesté... Votre femme, votre enfant et votre peuple sont à proximité.

Elle tentait le diable, qu'il prouve qu'il n'était pas que le barbare destructeur, mais bien l'époux, le père et le souverain de ce royaume.
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Ayshara Ryssen
Pour sauver "Shasha" Part.6. QwxHae9
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Fiche du personnage
Race: Vosdraak
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Reine du Reike
Ayshara Ryssen
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Tandis que l'attention de la nouvelle mère se focalisait sur le dragonnet qui roupillait sereinement sur sa poitrine, elle ne vit pas l'arrivée de ce mystérieux personnage à l'aura sombre. Étrangement, cette dame à la chevelure d'argent lui rappelait quelque chose de familier, mais quoi ? Elle ne parvenait pas à mettre le doigt sur cette maudite sensation de déjà-vue qui vagabondait au sein de son esprit embrumé. Elle avait presque l'impression de se regarder dans le miroir tellement que la ressemblance physique était frappante. S'agissait-il d'une version d'elle-même venue du futur afin de la prévenir d'un événement catastrophique ? Honnêtement, rendue à ce stade, plus rien ne la surprenait...

Pendant que la valkyrie s'occupait du précieux petit bedon de la suzeraine, l'étrangère débuta son monologue religieux. Plus elle parlait, plus Ayshara ne saisissait rien à sa philosophie qui s'apparentait vaguement à celle de son meilleur ami, Afosios Smaragdi. Évidemment, être sous les effets d'une puissante drogue ne l'aidait pas à réfléchir de façon optimale. Tout ce qui sortait de sa fine bouche lui paraissait terriblement flou à l'intérieur de sa tête. Un mot sur trois ne passait pas correctement. Mais par chance, la belle vosdraak assimila l'essentiel de ses propos et comprit qu'il serait intéressant de l'interroger plus tard lorsqu'elle pourrait le faire. Cette femme n'était clairement pas normale. Elle possédait sans doute des informations pertinentes pour le royaume. Pourquoi s'en priver ?

Ses améthystes se portèrent vers la fanatique du shierak. Du mieux qu'elle le pouvait, la maîtresse du feu divin tenta de jauger cette mystérieuse inconnue. Luna ? Et selon ses dires, elle avait aussi dirigé le Reike par le passé. Elle semblait prononcer la vérité. Son pouvoir de détection des mensonges ne la contredisait pas, à moins qu'elle ait développé une quelconque immunité face à ce type de magie. Que... Qu'est-ce que cela signifiait au juste ?  Dès qu'elle serait remise sur pieds, Aysha devrait investiguer à ce sujet. Impossible de laisser un tel individu se balader librement. Si elle disait vrai, alors il s'agissait bel et bien de l'une de ses aïeules, les Draknys étant les seuls à avoir gouverné ce pays depuis sa création.
Malheureusement, son état de faiblesse actuelle l'empêcha de percevoir magiquement la non-mort de son interlocutrice.

- Je... Je ne suis pas certaine de comprendre ce que vous dites. Qui... Qui êtes-vous réellement ? Êtes-vous mon ancêtre ? La demoiselle serra avec douceur son bébé dragon contre sa poitrine, n'oubliant pas de demeurer prudente face à une pareille étrangère. Ce n'était pas le meilleur moment pour en venir à des jugements trop hâtifs. Je dois savoir quels sont ces dangers afin de proté...

Et BANG, ce fut à ce moment-là que Tensai réalisa une entrée fracassante au sein de la boutique. Ahah, cette pauvre boutique. Vu l'attitude générale du conquérant, la couronne serait sûrement dans l'obligation d'assumer les futures réparations du bâtiment, question de bon sens.
Tout se passa trop rapidement pour les yeux fatigués de la dragonne qui eut de la difficulté à suivre cette scène de haute violence qui réveilla presque le bébé écailleux. Pourquoi son mari attaquait-il la soi-disant Luna ? Ignorant toujours qu'elle avait été victime d'une « tentative d'assassinat », la reine vivait une triste situation d'incompréhension totale. De nombreux éléments manquaient à l'histoire.

Son regard inquiet et légèrement apeuré se dirigea vers Marjhan, comme pour y trouver un certain sentiment de réconfort et de protection. La brutalité soudaine du roi ne la rassurait pas concernant leur sécurité immédiate. S'il s'énervait trop, il pourrait aisément détruire une partie de la capitale reikoise. La vie de plein de gens innocents dépendait des sauts d'humeur d'un seul homme.

- Pourquoi est-il en colère contre cette dame ? Je n'aime pas le voir comme ça.

La souveraine échappa un soupir d'exaspération, priant intérieurement pour que son Amour se calme et retrouve la raison. Ça la rendait malheureuse de le regarder se battre plutôt qu'il soit près d'elle à profiter de cet instant si spécial. Vraiment, le cas de la présumée prophétesse pouvait attendre plus tard. Nul besoin de tout démolir au passage. L'héritier du Reike venait à peine de naître. N'était-ce pas plus important que le tabassage d'une pure inconnue ?

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Un éclatement sonore retentit d’un coup. Luna, qui n’était pas préparée à se faire attaquer une à peine le temps de sursauter qu’elle se retrouva attrapée par la gorge à grande vitesse. Elle se sentit traverser plusieurs murs et eut à peine le temps de couvrir ses arrières d’ombres pour ne pas décéder du choc. Lorsque la promenade immobilière toucha enfin à son terme, la vosdraak releva péniblement la tête, luttant contre le coma qui frappait à ses portes. Son dos était douloureux et elle ne sentait plus son épaule gauche. Une longue traînée de sang s’écoula depuis le haut de son crâne, passant devant son œil droit avant de tomber goutte à goutte sur la main qui la retenait toujours.

La femme d’habitude si confiante, ne pouvait cacher sa grimace causée par la douleur. Et alors qu’elle trouva enfin la force de relever la tête pour découvrir l’identité de son agresseur, elle se sentit chuter de nouveau. Laissant échapper un regard noir à l’attention du Ryssen.
Elle posa tout d’abord une main sur celle qui la maintenait dans le but de se défendre ou de contre-attaquer, mais alors qu’elle s’apprêtait à user de sa magie, elle s’arrêta dans un profond soupir agonisant.

Elle haïssait Tensai Ryssen. Le drakyn n’avait selon elle pas sa place à la tête de la nation des dragons, mais… la lune n’était pas de l’avis de la vosdraak. Et pieuse prêtresse de l’astre lunaire qu’elle était, il était de son devoir de mettre ses ressentiments de côté.

“La lune voit, s’exprima-t-elle d’une faible voix. La lune sait. Le dragon que porte dans ses bras la reine du Reike est un signe. Et bien qu’il me peine de l’avouer, vous, Tensai Ryssen, avez été choisis par la lune pour gouverner aux côtés de ma descendante. Ainsi, nous n’avons pas de raisons d’être ennemis. Alors attaquez-moi si cela vous sied, mais je ne blesserai pas sans raison un protégé de la lune. La lune savait pertinemment que ce jour arriverait. Elle savait qu’Ayshara aurait la force requise pour se relever en mère des dragons, car tel est son destin. Le fait que votre fils soit un dragon, ça aussi la lune l’avait prédit. C’est un signe que ces créatures autrefois protectrices du Reike feront surface à nouveau pour protéger la terre sacrée de mes ancêtres. Votre fils est le premier, et bien que j’émet quelques réserves vous concernant, la lune a pleinement confiance en vous pour être le père dont le petit à besoin. Aussi, ce que je pense n’a que peu d’importance comparé aux plans impénétrables de la lune. Je ne suis que sa messagère. Et la lune me crie que vous êtes important pour la prophétie de l’enfant.”

Elle tapota doucement la main qui l’étranglait et offrit au roi un regard plus doux.
“Je ne fuirais pas. Je ne me battrai pas. Je suis ici à l’endroit où je devrais être. Je comprends vos doutes, vos craintes et vos peurs. Elles sont naturelles. Mais j’ai tant attendu ce moment. J’ai tant attendu de pouvoir aider la mère des dragons et si vous me tuiez ici, alors c’est que la lune l’aura décidé. Mais vous vous priveriez d’un atout de première importance face aux temps sombres qui approchent. Je suis prête à faire face au châtiment que vous trouverez juste. Je n’aurai que deux simples demandes à vous transmettre. Si vous décidez de m'exécuter, alors je souhaiterais pouvoir m’entretenir une dernière fois avec votre épouse. Lorsqu’elle sera en mesure d’avoir tout son esprit et qu’elle sera pleinement reposée. Ensuite, j’aimerai que peu importe les horreurs qui attendent le Reike, vous gardiez cette rage qui vous est propre pour la tourner vers ces dernières. Les temps seront sombres et ce n’est que grâce au travail de chacun que le Reike sera en mesure de dépasser le temps des horreurs pour redevenir la nation éclatante qu’il était lors de sa création. Peut-être même en ressortira-t-il encore plus resplendissant ? (Elle laissa un vague sourire couvrir ses lèvres.) Je suis un peu égoïste, mais j’ai encore une demande à vous transmettre. Celle-ci ne vient pas de la lune, mais de moi-même. S’il vous plaît, faites que ma descendante soit heureuse.”

Elle ferma ensuite les yeux.
“Je m’en remets à votre jugement.”
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Visiblement son attaque décisive avait laissé sa cible dans un piteux état. Tensai attendait la riposte, il savait que son adversaire n’était pas assez faible pour mourir aussi rapidement. Lorsqu’il vit la main de Luna bouger pour se poser sur la sienne, son poing failli partir afin d’exploser sa tête comme il aurait pu le faire avec une citrouille qu’on écrase. Pourtant, quelque chose le retint, ses yeux clignèrent, comme si une force mystérieuse, un instinct primitif logé au plus profond de son cerveau reptilien lui disait de ne pas tuer cette étrange inconnue. Il s’attendait à une riposte. Elle ne vint pas. La rage du Ryssen, mise en pause de façon inexplicable, n’en demeurait pas moins dangereuse. Son ouïe, pourtant, capta les mots de sa femme, qui se mirent à raisonner dans sa tête comme une sorte de message subliminal hypnotique. Quelques secondes auparavant, il était tel un requin ayant flairé un poisson sanguinolant dans l’eau. Là, il semblait retrouver un semblant de calme et de lucidité.

Vu comme il avait salement amoché l’intruse, elle n’aurait de toute façon pas pu se battre bien longtemps. Le Roi plissa les yeux tandis que Luna commençait à parler. Il leva les yeux au ciel, s’il n’avait plus envie de lui exploser la tête par instinct, il l’aurait bien fait par lassitude pour terminer cette espèce de logorrhée mystique. La lune avait décidé ceci ou cela ? Qu’est-ce qu’il en avait à foutre. La Lune ne gouvernait pas son destin. Le Roi seul gouvernait son destin. Il n’avait eu besoin de personne pour conquérir ce Royaume, ni Lune, ni Dieu, ni Titan, ni quelque foutaise que ce soit. Il avait encore moins besoin de ces soi-disant puissances supérieures pour lui dire qu’il était le père qu’il fallait pour son héritier. La chose était naturelle et se passait bien d’un assentiment divin, de Prophètes ou de messies en peau de lapin.

Les remontrances de cette catin cadavérique et ses « réserves » lui importaient bien peu. C’était la représentante d’une lignée dont la gloire était passée et dont le peu de respectabilité demeurait dans son épouse, et dans personne d’autre. Le fait que son fils soit un dragon, comme elle le disait, était assurément un signe que Tensai et Ayshara, seuls, étaient à même de renouveler la gloire du Reike et de régénérer cette nation dans un monde qui devenait finissant et pourri. La naissance de ce Prince si particulier ne pouvait avoir qu’une seule signification, car, dans la religion Sheirak, à laquelle Tensai ne croyait que du bout des lèvres, les dragons étaient fils des astres, la Lune et le Soleil.

Que la Prêtresse affirme être un messager de la Lune n’était pas anodin, même Tensai ne pouvait pas ignorer quelqu’un clamant ainsi représenter les astres. Ne serait-ce que parce qu’elle pouvait dire la vérité. Il n’avait peur d’aucun astre ni d’aucun mythe, mais le Royaume ne pouvait pas se permettre, en plus d’une guerre civile larvée, d’ouvrir un front contre des puissances hors du monde sur lesquelles on ne savait rien. De l’autre côté, elle pouvait mentir éhontément et tenter d’abuser la crédulité du Ryssen. Un pari risqué, mais souvent, les rois sont superstitieux, leur pouvoir reposant en partie sur une forme de superstition mystique.

La Ressemblance entre son épouse et celle qu’il tenait entre les mains était également trop frappante pour que tout ne soit faux, ou que tout ne soit qu’une coïncidence. Elle affirmait être l’aïeule d’Ayshara, une Dranys, et sur ce point, Le maître du Reike la trouvait crédible. Cela n’avançait pas plus le Drakyn. To kill ? or not to kill ? Tensai détendit son poing. Il déploya son index et son majeur. Usant de son agilité supérieure et de sa maîtrise de son énergie, il donna un léger cou sur la nuque de celle qu’il tenait en main pour la sonner, sans la tuer. Il la décolla ensuite du mur om il la tenait plaquée. Il se retourna, tenant toujours l’inconsciente et marchant lentement à travers les brèches causées dans les murs. Sur ce petit chemin, il vit Mirari à qui il lança un regard équivoque. Décidément, cette tatoueuse avait la mauvaise habitude de toujours se retrouver sur son chemin dans des coups fourrés ou foireux. Ce jour-là, elle eut de la chance, il avait d’autres sujets d’aigreur. Il se contenta donc de l’ignorer superbement.

Revenant dans la boutique, il jeta sans ménagement au sol sa proie au sol, aux pieds de Marjhan qu’il fusilla du regard. Le Roi lui tenait grande rigueur de sa fuite, et il pouvait tenir la rancune très longtemps, et très violement. Toisant la Valkyrie, le regard empli de colère contre elle, il fit un signe de la main vers Luna qui était allongé au sol.


-Veille à ce qu’elle soit enfermée dans la cellule la plus sure de tout le Royaume. Jusqu’à mon retour au Palais, cette prisonnière est sous ta responsabilité. Nous règlerons nos comptes plus tard.

Il s’approcha de la Valkyrie, la tension étant palpable. Tensai se retenait en ce moment même de lui faire subir le même sort qu’à Luna, après tout, il avait failli mourir à cause de sa tendance à suivre les ordres qui l’arrangeait. Qui plus est, le Roi avait dû accorder une faveur à cette fée Shouméienne barbante et bavarde, privant ainsi le Roi d’un autre prisonnier de valeur. Cependant, considérant l’assistance indispensable que la protectrice avait fournie pour la mise au monde de l’héritier, son exécution pouvait attendre. Le Ryssen la pointa légèrement du doigt, son immense main se levant presque au niveau du menton de la Vierge de Fer. La voix du Roi était tranchante comme un cimeterre.


-Je ne tolérerai pas un manquement de plus.

Elle savait donc à quoi s’en tenir. Le Roi la contourna sans plus de considération pour s’approcher de son épouse, son visage s’illumina en la voyant tenir leur fils dracontique dans ses bras. Il se mit à genoux pour être à peu près à une hauteur qui ne les surplombait pas trop. Il avait même presque l’air attendri, il posa sa main sur le front de son épouse. Elle n’y resta pas longtemps, et le Roi se pencha pour venir, sur ce même front, déposer un baiser. Il regarda également le fruit de leurs amours avec un sentiment de fierté. Père d’un Dragon, cela n’était pas si commun après tout.

-Il semble, mon amour, que vous avez une fois de plus surpassé toutes les attentes que le Royaume et mon cœur pouvaient avoir en vous. Vous m’avez fait Père.
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Sauvetage



Toujours dans sa surprise face au Roi qui était ici avec sa liche dans les mains, la fée restait quelque peu discrète, suite à ses premières réactions, ne réagissant que lorsqu’elle vit une humaine balafrée ou blessé sur le coup elle ne pouvait vraiment le dire venir vers elle. De toute évidence, elle venait ici pour rejoindre son roi, car elle ne paraissait pas vraiment surprise de la situation, bien que quelques peu inquiète ce qui était normal, qu’on ne connaisse ou pas le Roi,  après tout il avait sa réputation, qui de toute évidence n’était pas usurpée.

" Si tu peux te rendre utile, protège et évacue. Je vais essayer... "

La fée regarda un instant l’humaine la dévisageant de haut en bas, reculant légèrement sans vraiment lui répondre, mais sans pour autant exécuter sa demande. Avant toute chose, elle comptait tout d’abord savoir si une évacuation était nécessaire. Tant que le Roi n’avait pas déclenché le feu, il n’y avait encore rien à faire, surtout qu’elle n’était pas de ce pays, et qu’elle n’avait pas envie d’y faire le bazar et de se mettre dans la merde pour rien. S’il y avait vraiment une cause indiscutable soit, mais pour l’instant, elle se contenterait d’observer avant d’agir, se tenait prête dans tout les cas au cas où.

Finalement de toute manière avant même que la shoumeienne ne puisse pousser plus loin ses réflexions, la liche se décida à parler révélant certaines informations que la fée n’avait jusqu’ici pas eu. Le dragon, la reine qui avait enfanté un dragon, ce qui en soit allé de pair avec les perturbations magiques que la fée avait ressentit lors de son analyse de la demoiselle au palais. La lune, cette entité divine obscur qui selon les légendes auraient donnés naissance aux dragons. L’annonce de temps sombres… Ce qu’elle disait était à prendre avec des pincettes par simple doute méthodique et par le fait que les annonciateurs divins étaient rarement des gens neutres et objectifs. Dans tout les cas, tout ce qui était dit ici c’était assez grave. Si un dragon de sang pur au-delà de tout ces puissances qui existait déjà, apparaissant spontanément par interférence directe d’une entité divine, il était probable que les autres ne réagissent pas de la bonne manière, et nul doute que Shoumei ne serait pas du coté des dragons. Passant son doigt sur ses lèvres, elle réfléchissait, silencieusement. Il n’était plus utile de trainer plus longtemps, ce serait prendre trop de risque pour des affaires qui ne la concernait pas. Dans la situation actuelle l’un comme l’autre membre du couple royal devenait un danger potentiel, une circulaire devait être envoyée.

Ainsi sans faire plus de bruit que cela, constatant que Tensai s’était calmé, la fée disparue dans l’ombre des ruelles de la ville… pour le meilleur et pour le pire…




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La jeune femme écoutait, tout comme la fée, les propos de celle que tenait Tensai, comme un rien, prêt, sans doute, à lui broyer la gorge. Le regard de la tatoueuse déviait des deux monstres de puissance à la fée, son sort toujours latent autour des deux autres.

Les prophéties et les jugements que proféraient Luna la mettaient hors d'elle... Elle ne se battrait pas ? Elle avait tenté de tuer la reine. Elle avait ramené un monstre mort vivant à la vie. Elle avait levé les ancêtres et les morts des reikois pour les tuer. Elle était responsable de ces horreurs dont elle parlait. Il manquait bien la confirmation de ses convictions, mais la brune en était persuadée. Et pourquoi avoir fuit au temple ? Pourquoi avoir fuit après la flèche ? Il y avait trop d'incohérences. Trop de mensonges. Il fallait que toute cette histoire soit tirée au clair, par le roi, mais qu'elle ne parvienne pas à l'influencer, comme elle avait tenté de le faire auprès de la reine droguée et affaiblie par l'accouchement. Qu'elle n'endorme pas leur méfiance, leurs soupçons, qu'ils ne s'exposent pas à cette folle, car si Mirari était croyante, qu'elle connaissait les vieilles légendes elle aussi, Luna y était inconnue au bataillon et la Lune n'avait jamais eu besoin de s'exprimer au travers de quiconque si ce n'est la reine elle-même. La folle que tenait Tensai, n'était, à ses yeux, qu'une allumée, qu'une fanatique, qui entendait des voix et justifiait des actes impardonnables, des actions sans suite logiques par l'astre, se dédouanant de toute responsabilité, faisant passer ses méfaits pour une mission divine... C'était trop facile.

Baisser sa garde face à elle aurait été prendre un risque immense, sans doute irréversible. Elle avait manqué tuer leur reine. Elle avait semblé très intéressée qu'elle soit encore en vie. Qu'elle ait donné vie à l'héritier du royaume. Aussi singulier soit-il. La réaction du roi était plus que légitime. Il l'assommait. Du coin de l'oeil, la tatoueuse notait le départ de la fée, et le roi qui revenait vers elle avec sa proie. Elle s'effaçait sur le passage, son arcane était retombée avec la conscience de l'annonciatrice et elle emboîtait le pas au souverain à distance respectable jusqu'à la boutique.

Devant la valkyrie, la reine, son fils, Vahern, Rose et Jasmine, Félès un peu plus loin, le grand Tensai jetait le sosie de la reine aux pieds de la blonde, la tenant visiblement pour responsable, d'elle, celle qui avait échappé à tout le pays, y compris à lui, pendant plusieurs jours, même à Valeryon. Mais... La tatoueuse se tendait. Il ne réalisait pas ? Il n'était simplement pas au courant n'est ce pas ? Il lui avait montré qu'il était capable de discernement, de peser savamment le pour et le contre... S'il avait toutes les informations, il serait à même de réaliser pour confier la menace qu'était Luna à la seule responsabilité de la protectrice. Et... Il ne semblait pas avoir noté la présence de la petite créature qui ne lui semblait pas reikoise, pas de tatouage dont elle aurait pu sentir la marque... Jamais vue malgré son apparence atypique. Il lui fallait l'évoquer. Au cas où ce soit important.

Tensai_ " Je ne tolérerai pas un manquement de plus."

_ " Majesté... Une fée a observé... Je n'ai pas senti de tatouage sur elle..." Elle sentait la fatigue peser sur elle, la quasi disparition de son mana, le poids des voyages, sans repos depuis les derniers événements alors qu'elle s'avançait d'un pas vers le souverain, alors même qu'il venait d'avertir la si forte valkyrie. " Et celle-ci... " Elle désignait Luna d'un signe de tête. " ...Elle est celle dont je vous mettais en garde, elle a ramené une abomination titanesque à la vie par nécromancie, même avec l'aide de Valéryon, nous avons eu du mal à la vaincre. Sans parler des centaines de morts et de blessés parmi les fidèles du temple lorsqu'elle a ramené ceux qui y reposaient à la surface pour les attaquer ! "

Elle craignait une nouvelle fuite, qu'il se montre trop confiant vis à vis d'elle, que ses propos religieux ne gagnent les coeurs des souverains, elle craignait que la sureté dont il l'entourerait soit insuffisante, avec tout le pays à ses trousses, elle avait réussi à les tenir en échec. Avec toute la vigilance du roi et de la protectrice, elle avait réussi à atteindre la reine. Avec Valeryon et tous ceux qui étaient prêt à l'affronter, Raa'kyr avaient menacé le temple. Avec les forces du seigneur de Kyouji, ils avaient du essuyer des pertes considérables. En faisant le constat dramatique, en se souvenant de chacune des paroles de l'inconsciente, elle ne parvenait pas à se calmer, bien au contraire, elle s'était bien gardée de leur avouer le détail de ce dont elle était responsable, pour tenter de se faire une place auprès d'eux, de gagner leur confiance. En entendant Tensai la laisser à la responsabilité de Marjhan, elle craignait le pire, aussi forte soit-elle. Quand on voyait le déploiement de mana dont Luna était capable, se permettant même un retour à Ikusa encore plus rapide que le sien qui avait du faire appel à plusieurs  mages manipulant la téléportation avec brio, quitte à les mener au bord de l'épuisement....

Définitivement, elle ne pouvait pas s'apaiser, malgré la situation, malgré la reine et son fils tout proches, justement parce qu'ils étaient là, que leur sécurité, le symbole qu'ils étaient devaient survivre, quoiqu'il leur en coûte. Elle en devenait imprudente et se permettait de conseiller le roi.

_ " Majesté, la laisser à la seule responsabilité de la Protectrice est une .... "

Son univers ne devenait qu'obscurité, plongeant son esprit et son corps dans un repos amplement mérité, l'empêchant de se rendre coupable d'un impair qui lui aurait peut être coûté la vie. Une fois de plus. Au moins avait-elle pu mettre Tensai en garde au plus tôt, il saurait faire le nécessaire. Elle l'espérait sincèrement. Sinon il ne lui resterait plus qu'à voir le pays brûler.
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Pour sauver Shasha, partie 6
Feat. Ayshara


L'imprudente avait été saisie par la gorge comme un coq gaulois. On l'avait étranglée, et traînée sur un demi hectare, avant, qu'enfin, la colère du roi ne s'apaise. Si Marjhan n'accusait pas la moindre surprise, elle était en revanche troublée par les petits gravas, qui commencèrent à tomber sur le lit. Et, presque intuitivement, elle tendit une aile par-dessus la reine et son enfant. La Faveur n'était pas encore à sec : il lui restait suffisamment de mana pour une utilisation. Ce qui signifiait qu'elle pouvait aussi bien faire voler le plafond en poussière, que battre en retraite en cas d'imprévu, - au hasard, un crétin de Drakyn bourré aux hormones, bon qu'à détruire ce que d'autres avaient durement façonné.

Ne fut pas bien surprise, non plus, quand elle le vit rappliquer, furibond, avec cette pauvre hère au bout du poing, avant de menacer la valkyrie. Nous réglerons nos comptes plus tard. Et la blonde se contenta de hausser une bouche orgueilleuse, se demandant quelle tête tirerait ce merdeux perruqué, avec trois-cent millilitres de toxine botulique dans les poumons.
Mais les ordres étaient les ordres.
Elle pressa son talon, métallique, sur la joue de Luna, quand le roi la lui jeta, avant de hocher la tête. « Il sera fait selon vos ordres, Majesté. » Elle l'attrapa par la gorge, et rien que la gorge. Elle ignorait qui elle était; ce qui était certain, c'est qu'au moindre geste brusque, elle lui éclaterait la carotide d'une pression. C'est ce qu'il y avait de fabuleux avec la magie : son absence. Une fois que l'on vous mettait le grappin dessus, vous étiez, autant le dire, mort et enterré.

Elle jeta un dernier regard à Ayshara, et de regret, sa main se serra, - étranglant un peu plus son alter ego Vosdraak. Elle aurait voulu faire mieux. La protéger plus. Si elle avait été plus vigilante, rien de tout cela ne serait arrivé, et l'accouchement se serait passé sans encombre. A ce titre, ils n'avaient toujours pas retrouvé le responsable de ce forfait.

Puis, Mirari prit la parole. La valkyrie, qui s'apprêtait à franchir l'entrée béante, où résidait autrefois une porte, haussa le sourcils. Celle dont elle la mit en garde ? Elle ? Elle porta le visage de Luna à sa suggestion. C'était elle qui, d'une manière ou d'une autre, avait tiré cette maudite flèche ? Elle qui... (desserrer le poing) Elle avait, encore, failli désobéir. Et n'était, visiblement, pas la seule. A mesure que Mirari poursuivait sa logorrhée, Marjhan, elle, vit l'espérance de vie de la tatoueuse maigrir, comme une mèche allumée plein feu. Encore quelques mots, et Tensai s'amuserait à approfondir les concepts d'énergie cinétique avec sa jolie caboche. Sans attendre, elle s'approcha, et avant que tout ne fut définitif, l'assomma, d'une tape, sèche, sur la nuque. La jeune femme s'évanouit, et la réceptionna, au creux de son bras. « Navrée pour le dérangement, Majestés. Cela ne se reproduira plus. » De nouveau, un hochement de tête... et cette fois-ci, elle disparut, pour de bon, laissant le couple royal à ses retrouvailles.

Elle s'était envolée en direction du palais. Au creux de son bras droit, une Mirari évanouie; et au bout de son poing gauche, le cou, ténu, de Luna. En quatre-vingt quatre années, la guerrière avait eu son lot de journées pourries. Mais celle-ci s'en sortait admirablement bien.

Elle arriva à destination, et emprunta une série de raccourcis et autres murs dérobés, dans les sous-sols. La cellule la plus sûre du royaume ? C'était celle-ci : un trou, creusé dans la roche, cerclé par des blindages d'adamantine de deux mètres d'épaisseur. En adamantine aussi, les énormes menottes qui verrouillèrent les poignets de sa prisonnière. Et celle qui lui étranglait le cou, - tout juste de quoi respirer. Elle qui aimait les longs discours, elle risquait d'être déçue, à son réveil.

La valkyrie alpagua une poignée de gardes. « Veillez à ce qu'elle reste ici. J'ai quelque chose à terminer. » Elle saisit, ensuite, Mirari, et l'emmena plus haut, dans le palais. Dans sa propre chambre, où elle déposa la jeune femme, encore inconsciente. Puis revint, derechef, jusqu'aux sous-sols, - heureusement qu'elle volait. Elle se contenterait d'attendre, de l'autre côté des barreaux de la cellule, jusqu'à ce que son invitée se réveille. Il était rare que Marjhan nourrisse des envies de meurtre à l'endroit d'une demoiselle.
Celle-ci faisait exception.




Ayshara Ryssen
Pour sauver "Shasha" Part.6. QwxHae9
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Fiche du personnage
Race: Vosdraak
Vocation: Mage
Alignement: Loyal neutre
Rang: S - Chef de faction
Reine du Reike
Ayshara Ryssen
Reine du Reike

Malgré son état physique lamentable et son esprit quelque peu perturbé par sa médication, la jeune femme s'inquiétait pour son mari, mais aussi pour les pauvres citoyens qui vivaient aux alentours.  Par pur réflexe, elle activa ses dons sensoriels afin d'être capable de percevoir les présences à proximité du lieu d'impact. Si ce simple geste pouvait contribuer à épargner une vie innocente, elle en serait très largement satisfaite. Ayshara haussa brièvement un sourcil lorsqu'elle remarqua l'aura de la petite fée qui accompagnait Tonton Seag au palais. Que faisait-elle ici, loin du Grand Prêtre ? Sur le coup, la dragonne pensa qu'elle venait juste assister le roi dans sa tâche.
La nouvelle mère devra aussi s'occuper de financer les réparations pour les bâtiments abimés. Selon elle, ce n'était pas aux habitants de payer cela. Bref, ça faisait déjà beaucoup de trucs à gérer dès son retour à la résidence royale. Son congé de maternité risquait de ne pas être bien long, hélas. Elle qui souhaitait tant passer du temps de qualité avec son chéri et son fils...

Finalement, l'action se calma et toutes ces belles personnes regagnèrent l'intérieur de la boutique, du moins, de ce qui en restait. Le corps quasiment squelettique de l'étrangère sombrait désormais dans l'inconscience. Merveilleux. Tensai avait fait le bon choix. Exécuter un tel individu sans l'avoir interrogé correctement aurait été une grosse erreur.
Entre temps, la reine reconnut du coin de l'oeil la présence de Mirari Shax, une tatoueuse qu'elle connaissait vaguement depuis l'affaire houleuse impliquant les clans Boros et Ranethadimas. Visiblement, elle avait un don plutôt spécial pour mettre le nez dans les histoires foireuses du royaume, celle-là ! Elle semblait en savoir tout un long chapitre concernant cette énigmatique Luna et ses méfaits passés. À cause de son état, la vosdraak ne comprenait pas tout ce que la brune disait, mais elle se doutait bien qu'il serait judicieux de l'interroger plus tard, elle aussi.

Ses paupières épuisées se fermèrent quelques secondes lorsque la valkyrie s'occupa du cas de la TOCR. Calme. Elle devait demeurer calme. Pour apaiser son mari, mais aussi pour ne pas perturber le sommeil réparateur du dragonnet. Puis, l'héritière des Draknys dirigea toute son attention vers le grand drakyn maintenant agenouillé près de son lit. Un sourire habité par une tendresse infinie se fit voir sur ses lèvres généreusement ouvragées. Leur précédente dispute semblait être oubliée. Il n'y avait que l'amour.

- Je n'aurai jamais pu créer cette vie sans votre amour... Vous êtes ce qu'il y a de plus important pour moi. Une larme s'échappa doucement de son oeil droit. Il a les mêmes yeux que vous.

Bien que la fatigue la gagnait dangereusement, la reine parvint à déposer un court baiser sur les lèvres de son roi. Cet homme, elle l'aimait tellement. À un tel point, qu'elle serait peut-être capable de tout lui pardonner.

Gardant son visage très près du sien, la jeune femme chuchota :

- J'espère sincèrement que Seagan se porte bien. Il m'a sauvé la vie. Est-il avec vous ? J'ai senti ici la présence de la fée qui l'accompagne, mais pas la sienne.

Tensai Ryssen
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Fiche du personnage
Race: Drakyn
Vocation: Guerrier
Alignement: Chaotique neutre
Rang: S - Chef de faction
Roi du Reike
Tensai Ryssen
Roi du Reike
Avant qu’il n’arrive près de la Reine, il put bien voir que ses remontrances ne plurent pas à Marjhan. Le Roi n’en avait cure. Sa patience vis-à-vis de la Valkyrie touchait ses limites. Limites qui n’avaient été si grandes qu’à cause de l’affection que la Reine portait à cette boite de conserve qui lui tenait lieu de protectrice. La fuite du Palais avait été un point de non-retour et il importait peu au souverain que son épouse ait donné l’ordre ou non. Il savait trop la misandrie de Marjhan pour ne pas penser qu’elle s’était dit que laisser les mâles sous les décombre pour offrir une ère de sororité au Reike serait une pierre deux coups.

Puis, ce fut au tour de Shax de l’interrompre dans son trajet vers l’objet de ses désirs et de son amour. Elle crachait un flot de paroles que le Roi peinait à comprendre. Cette femme parlait trop. Pour autant, le Roi parvenait à reconstituer l’entièreté de l’affaire. Une fée. Ainsi donc, le sauf conduit qu’il avait donné à Moustique lui avait davantage servi à se glisser clandestinement dans la capitale qu’à rentrer chez elle ? Qu’à cela ne tienne, si on lui mettait la main dessus, une geôle puante l’attendait pour lui apprendre à ne pas respecter les souverains du Reike. Tensai se demandait bien pourquoi, chaque fois qu’il faisait preuve d’un peu de souplesse, il fallait que quelqu’un en profite pour essayer de jouer au malin. On s’étonnait ensuite qu’il préférait les actions violentes, on le prenait pour une brute, mais la vérité était qu’il connaissait bien trop le cœur du monde pour savoir que la souplesse était toujours une forme de faiblesse dès lors qu’elle ne servait pas l’honneur et la justice.

La révélation qui manqua de le glacer fut bel et bien que la femme dont il venait de confier la garde à Marjhan était celle qui avait fait tant de mal à son épouse ? Le Roi vit son visage s’assombrir. Une chance pour elle qu’il ne l’ait pas su lorsqu’il la tenait entre ses mains. Néanmoins, il était plus rationnel de la garder en vue pour l’interroger, même sachant ce qu’elle avait fait. Dans son cas, mourir pouvait attendre. Il n’en demeurait pas moins que Shax commençait à saouler le Roi de mots, et que ce n’était pas bon signe. Marjhan y mit bon ordre. Pour une fois, son intervention ne déplut pas au Roi. Il hocha la tête lorsqu’elle lui signifia s’excuser pour le dérangement. Au moins, elle avait des manières.

Le Roi eut donc tout loisir de pouvoir se concentrer sur la seule chose qui revêtait de l’importance à ses yeux. Sa femme et son fils. Il fallait profiter, car la Reine pensait juste, les affaires de l’Etat viendrait bientôt se rappeler au souvenir du couple royal. Ayshara semblait si frêle, si épuisée, le Roi craignait que son calvaire ne soit pas terminé. Et le petit dragon, avait-il réellement ses yeux ? ou était-ce l’illusion d’une femme et d’une mère qui voyait désormais ses réserves d’amour projetés dans deux êtres ? Non, elle avait raison, le dragon qui dormait paisiblement contre le sein de sa mère avait bien les yeux du drakyn. Le Roi fut presque inquiet de voir son épouse se lever légèrement pour venir l’embrasser, il tenta de la soutenir comme il pouvait. Le contact de ses lèvres le soulagea, tout semblait pardonné, des deux côtés.

C’est ce moment là que les troupes Reikoises choisirent le moment pour arriver sur les lieux. L’un des officiers entra dans la maison, et resta figé un moment, n’osant pas déranger les deux nouveaux parents. Oui, la pause avait été de courte durée, bien des choses attendaient Tensai et Ayshara dans les prochains jours. Le Royaume était à un point de carrefour de son histoire. Tensai gardait en mémoire ce qu’avait dit Luna, des temps sombres approchaient.

Cela lui donnait presque envie de rire, depuis son accession au trône, il n’avait pas eu l’impression de vivre la belle vie. Mais, au moins, sa femme avait donné naissance à un fils, il y avait donc un héritier au Royaume, ce qui ne pouvait que solidifier le pouvoir du Roi, d’autant plus que, sorti des entrailles d’Ayshara, ce fils disposait d’une légitimité de sang en plus d’être issu d’un conquérant. Il était du sang des Draknys aussi bien que des Ryssen. Vaenys allait se trouver bien en peine de justifier sa montée sur le trône maintenant. Tuer Tensai, c’était une chose, mais à présent, il devait aussi tuer son héritier. Tuer un enfant n’était une chose aisée pour personne, tuer un enfant dragon de sang pur devenait quasiment un sacrilège, tuer un enfant dragon au sang pur issue d’une Draknys devenait un attentat contre la lignée qu’il cherchait à restaurer. La rébellion, ce jour, venait de perdre beaucoup de billes.

Relativement détendu et ne souhaitant pas penser maintenant à toutes les implications de cet heureux événement, il se laissait même à faire de l’humour.


- Espérons, ma femme, qu’il n’ait de moi que les yeux, et qu’il ait hérité du caractère de sa mère, sinon il donnera bien de la peine à ses mentors. Il ne nous reste plus qu’à lui trouver un nom.

Puis vint la question de Seagan, le Roi ne voulait pas discuter de cela tant que la Reine n’aurait pas pris du repos. Il ne voulait cependant rien lui dissimuler non plus. Il lui donna donc la version la plus acceptable à son état.
- Le monarque de Shoumei a été placé sous bonne garde. Nous discuterons de son avenir ensemble, lorsque vous aurez pu vous reposer. Pour l’heure, nous devons vous ramener au Palais.

Puis, il se tourna vers l’officier qui était encore là à observer.

- Faites boucler la Capitale, personne n’entre ni ne sort sans avoir pu montrer un tatouage et bonne et due forme, doublez les patrouilles, et mettez en place un couvre feu. Abattez à vue tous ceux qui tenteront de forcer le passage. Faites amener une litière pour la Reine et le Prince Héritier, nous devons rentrer au Palais le plus rapidement possible.

L’officier se mit au garde-à-vous et sorti donner des ordres en conséquence. Rapidement, des soldats se mettaient aux diverses portes de la Capitale et commençaient à contrôler tout entrant ou sortant. Tous ceux n’ayant pas de tatouage se voyaient refusé l’entrée, ou la sortie. Pus aucun étranger ne pouvait donc sortir de la Capitale du Reike. Les patrouilles commençaient à effectuer des contrôles et à quadriller la ville. Pendant ce temps, une grosse litière, confortable et permettant à la Reine de se dissimuler totalement, fut amenée devant la boutique. On en informa le Roi, qui commença à prendre délicatement son épouse dans ses bras pour la porter.

- Courage ma femme, une dernière petite épreuve, et vous serez tranquillement chez vous.
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