Bailli? Les oreilles de Baskiel frémirent. Voilà un titre qu'il avait rarement entendu. Ce n'était pas non plus de ses supérieurs qu'ils avaient souvent l’occasion de croiser à la caserne. C'était l'heure du repas. L'hybride, comme tout les autres soldats qui suivaient le même horaire que lui étaient assemblés dans la salle de repos. L'avant midi s'était déroulé sommes toute de manière agréable. Même une fois nommé soldat, il fallait poursuivre un horaire d'entraînement stricte et exigeant. Aucune relâchement n'était permis. Tout était calculé par... Quelqu'un dans la chaîne de commandement afin que ces horaires ne nuisent pas aux patrouilles et autres tâches confié aux soldats. Il y avait toujours un nombre suffisant de garde en poste malgré ceux qui s'entraînait.

Baskiel appréciait beaucoup ces moments. Il pouvait alors se défouler et se donner à fond. Impossible de s'ennuyer lorsqu'il fallait faire des pompes ou encore des combats amicaux! Il n'était peut-être pas le plus doué, mais il restait l'un des éléments les plus vif de son groupe malgré les mauvaises langues. Une fois que la pause était arrivée, l'hybride avait reçu sa fameuse portion de gruau comme tous les autres et s'était assit à table pour dévorer le contenue de son bol. Ce n'était pas du tout dans sa palette de préférence, mais ça avait l'avantage de bien gaver. Rapide comme l'éclair, il avait engouffré sa portion et avait terminé bien avant la majorité, lui laissant tout le loisir de laisser traîner ses oreilles.

N'ayant personne avec qui parlé, son intérêt avait été éveillé lorsque plus loin dans la caserne, le garde en poste s'était adressé à une personne de manière étonné. Un Bailli. À quoi pouvait bien ressembler un bailli? Sans aucun doute, une personne avec un tel poste venait pour discuter avec le capitaine de la caserne. C'est pourquoi, malgré le légèrement avertissement auditif à laquelle il avait eu droit, Baskiel se redressa comme pas mal tout les soldats lorsqu'un inconnu arriva dans la salle de repos. Grand. Très grand, l'homme possédait une paire de corne et des oreilles effilés. Un Drakyn peut-être, l'hybride était loin d'être un expert. Son équipement laissait clairement voir son haut rang et c'est avec un silence presque parfait que les soldats n'osaient plus poursuivre leur repas, alerte aux possibles ordres à venir.

C'est un dénommé Bertwulf qui eu droit à toute l'attention, en rassurant presque quelque un. Baskiel ne connaissait pas vraiment l'humain. Ils s'étaient croisé, certes. Mais ils n'avaient jamais vraiment échangé ni ne s'était retrouvé à travailler ensemble. Un simple nom sur un visage parmi tant d'autre. Tout comme le Bailli finit d’expliquer la situation, l'homme lapin s'attendait à le voir repartir. Non. Le géant prit un moment pour les observer. Était-ce une sorte d'inspection? Lorsque les yeux écarlates du Drakyn rencontrèrent les siens, l'hybride se figea, oreille tendu, attendant que l'autre poursuive sa ronde. Sauf que non, son attention restât sur sa personne et Baskiel aurait pu jurer que son air se durcit un peu plus. Pas un fan des lapins, c'était cela? Ou un anti hybride? Allez savoir. Il se devait de respecter ses supérieurs, d'accord. Mais il n'était pas non plus pour jouer les statuts tout l'après midi.

L'homme lapin ne baissa pas le regard, gardant ses prunelles ambrés ancré aux rubis du géant en armure. Il ne voulait pas manquer de respect, son expression ne se voulait pas du tout défiante. C'était simplement la plus basique des politesse que de regarder une personne dans les yeux pour lui adresser la parole. Car c'était bien ce qu'il comptait faire. Il se releva d'un bond habile, prenant une position au garde à vous en un mouvement fluide.

-Baskiel, Baillit. Comment puis-je vous aider?

En dehors de ses moustaches qui frémissaient un peu, l'hybride ne bougeait plus et attendait une réaction. Normalement, c'était à ce moment là que ceux qui détestait sa race ce contentaient de repartir en silence. Au pire, il allait peut-être avoir droit à une série de grognement, quelques insultes ou un assignement désagréable. Qu'importe, l'homme lapin y était plutôt habitué. Par contre si l'autre pouvait se dépêcher, c'est qu'il allait se rompre le cou à garder la tête aussi relevé pour le regarder.

Baskiel se figea encore plus si cela était possible, ses oreilles parfaitement droite au-dessus de sa tête. Voilà que l'homme rigolait. Heureusement, avant que l'hybride ne puisse se faire des illusions quand à ses motivations, le bailli reprit. De quoi confondre encore plus l'homme lapin. À ce demander ce qui était le plus étonnant en fait. Que le Drakyn lui confirme qu'il allait faire une ronde avec lui, ou l'utilisation du terme ''fiston''? Les moustaches du lapin frémirent et sa truffe s'agita. En voilà un qui parvenait à le surprendre avec bien peu de mot! Clignant des yeux, Baskiel sursauta légèrement lorsque la lance du géant frappa le sol, le sortant de force de sa courte stupeur.

Quel idiot! Il devait se préparer! Ayant gardé ses jambières, l'hybride se saisit sans attendre de sa ceinture à laquelle était rattaché ses tassettes. La pièce d'armure venait avec la section ventrale de son plastron et donc en moins de deux, voilà qu'il avait déjà enfilé la moitié du nécessaire. Alors qu'il passait le reste de son plastron par-dessus sa tête, jouant habilement avec les cordelettes de cuir afin de bien fixer l'équipement en place, le Bailli reprit. Yeux fixé sur le nœud qu'il exécutait, les oreilles de l'hybride se tournèrent néanmoins dans la direction du géant, signe qu'il écoutait avec attention.

Un tapotement lui fit finalement redressé la tête. L'insigne doré. La formation militaire du Reike offrait bien évidemment la connaissance des diverses insignes. Il fallait bien être apte de reconnaître tout supérieur à la première rencontre! Dans le cas du Drakyn, Baskiel s'était simplement plus concentré sur sa taille impressionnante et son armure à l'allure osseuse plus que particulière que la simple insigne. Même si au final, l'objet en disait bien plus long que le reste.

Déjà que la majorité des citoyens ce tenaient à carreaux a Ikusa, le Bailli devait rarement avoir l'occasion d'intervenir! En espérant que cette ronde n'apporte pas plusieurs heures d'ennuis à son horaire, l'hybride finit d'installer ces pièces d'armure et ce saisit de ces armes. Son épée personnelle, qui était une dague (voir un cure dent pour certain) et une lance de garde d'on le manche avait été raccourcit. De nouveau en garde à vous, Baskiel approuva d'un petit mouvement les paroles du Drakyn avant de répondre.

-Vrai! Et puis, à ne pas faire de ronde nous éliminons toute nos chances de leur mettre la main au collet, non? Je suis prêt, chef!

C'était l'une de ces occasion ou l'homme lapin n'était pas certain de s'il pouvait vraiment répondre ou non. Lire les intentions des autres n'était clairement pas sa force. Mais à entendre le Drakyn... Et bien, il était difficile de ne pas considérer le géant comme une personne qui voulait simplement discuter, non? Si tel n'était pas le cas, Baskiel se ferait rabrouer bien assez tôt de toute façon. L'hybride ouvrit la marche en direction de la sortie. Ont lui proposait de bouger, il n'allait pas perdre plus de temps à rester planté là que nécessaire.

-Aviez-vous un secteur en particulier en tête Bailli?

Pour un supérieur, le Bailli ne paraissait pas trop sévère. Du moins, il était plus aisé de l'aborder? C'était bien la première fois que Baskiel entendait un plus haut gradé rire dans la bonne humeur. En général, un soldat faisait une gourde qui se méritait la moquerie ou une blague était échangé entre quelques individus uniquement. Là? L'hybride devait avoué qu'il ne savait pas du tout pourquoi l'autre riait. Mais les faits était là. Pendant qu'il se dépêchait d'enfiler son armure le plus vite possible tout en l'écoutant, l'autre s'était mit à rire. Rien de bien désagréable aux oreilles fines du lapin qui offrit un regard remplit de curiosité à son supérieur. Avait-il raté une blague?

Dans tous les cas, il se retrouva rapidement prêt et loin de le rabrouer pour sa faible répartit, le Drakyn poursuivit. Il l'aimait bien? Voilà qui était une première! Peu habitué à recevoir des commentaires positifs de son entourage (surtout qu'il n'avait rien fait pour le mériter, non?) l'hybride tapota légèrement le sol de l'une de ses pattes tout en approuvant le plan d'un signe de tête.

-Le quartier des jeux donc, parfait! C'est bien l'un des rares coins où nous devons intervenir fréquemment. Je ne comprends pas le plaisir que certains ont à boire jusqu'à en perdre la tête...

Tout comme le duo se dirigeait vers la sortie, le Bailli ralentit un peu devant le garde en fonction pour l'aviser de leur départ. L'homme lapin se figea sur place et sa fourrure se hérissa de la tête au bout de la queue. Quoi? Comment cela ''petit''?! Bien que Baskiel se retourna vivement en direction du haut gradé, il ne parla pas. Ces incisives se refermèrent violemment sur ses lèvres, l'empêchant de rajouter quoi que ce soit au commentaire plus que désagréable qu'il venait d'entendre. Oh qu'il détestait se faire appeler ainsi!

Malgré tout, le soldat avait apprit à garder son clapet bien fermé. Il était plutôt facile de voir qu'il était furieux, le sourire moqueur que lui offrit l'un des gardes le souligna bien. Mais il avait apprit à ses dépends qu'il ne devait jamais démontrer cette colère envers un supérieur. Il se départit de son gain soudain d'énergie en tapant un peu du pied et reprit vivement la marche en bondissant afin de rattraper le Baillit. Ce dernier marchait avec une certaine prestance. De part sa simple taille ou parce qu'il était un soldat d'expérience, Baskiel n'aurait sur le dire. Sa façon d'observer les coins sombres et les mouvements intriguant était si subtile que l'hybride ne le remarqua pas du tout.

Les yeux posé sur le chemin devant eux, le lapin lui utilisait plutôt de son ouïe pour surveiller son environnement. Ses oreilles pivotaient séparément l'une de l'autre, attentive à tout son qui pourrait trahir un problème. Au final, respirer un peu d'air frais et marché permis au jeune soldat d'éliminer ce qui lui restait de colère. Relevant la tête vers l'arrière, l'hybride regarde le Drakyn pour lui répondre.

-Hum? Oh, je viens de Kyouji. Y êtes-vous déjà allé? Ma fratrie et moi-même avons rejoins l'armée lors du grande recrutement, au début de la guerre de deux ans. Nous avons été formé à Taisen puis nous avons rejoins divers bataillons. Après, j'ai choisi de rester dans l'armée et j'ai été posté ici... Et vous? Vous devez être dans l'armée depuis un certain temps pour être Bailli, non?

Parce qu'il n'avait aucun problème à parler de sa personne, Baskiel ce laissait aisément prendre dans la conversation, retournant volontiers les questions à son interlocuteur. Il reporta à nouveau son attention sur le chemin devant eux. Cette fois, il remarqua l'une des personnes qui le dévisageait avec dégoût. Pour toute réponse, l'homme lapin répondit avec un sourire. Puis, il tourna vers la droite. Déjà, il était possible d'entendre plus de bruit et de voix qui montait en direction du ciel. La quartier des jeux n'était plus très loin et même si le soleil était toujours haut dans le ciel, dans ce coin là, la fête était déjà commencé.

Baskiel n'était une personne que l'on pouvait qualifier de doué pour lire les expressions. Autant il n'avait aucune difficulté à comprendre ce que pouvait ressentir son frère, sa sœur et tout les lapins de l'élevage qu'il avait côtoyer en grandissant, autant le reste. C'était difficile, car les autres espèces, tel que les humains ou les drakyns ne possédaient pas de longues oreilles qui offrait une lecture facile de leurs expressions. Tout n'était que mouvement subtil de bouche et de sourcils. Du moins, en général. Il y avait bien de rares individus qui étaient très expressifs, mais le bailli n'en faisait pas partit. L'homme lapin ne capta pas du tout le léger vague à l'âme qui s'empara de son supérieur à l'allusion de la guerre de deux ans. À ses yeux, son supérieur écouta avec attention sans démontrer la moindre expression digne d'être noté.

Sans grande surprise, il connaissait Kyouji. La ville offrait une énorme plate-forme marchande pour le Royaume. Qu'on la qualifie d'animée était tout à fait logique. Baskiel réfléchit un instant à ce que le Bailli venait de dire. Il n'avait suivit sa formation militaire qu'après avoir quitté cette ville et il n'y était jamais retournée par la suite. Si ici, il y avait beaucoup de son qui attirait son attention en tout temps, le Drakyn visait juste. Là-bas, serait-il capable de discerner le simple cri d'un marchant d'une attaque potentielle?

-Du mérite? Je ne sais pas. Je ne suis pas de ceux qui ont été sur le front à plusieurs reprises et qui on continué à se battre alors que leurs confrères tombaient... Ceux-là sont de vrais guerriers méritant selon-moi.

Car l'hybride n'avait que rarement combattu. La spécialité du petit bataillon dans lequel il se trouvait à cette époque restait le sabotage. Détruire les réserves ennemis, nuire au passage de leur troupes, empoisonner les montures... Aucun combat honorable ou presque. Quoique qu'en temps de guerre, il était plus question de massacre que d'honneur. Puis le Bailli répondit à la question. Savoir qu'il avait été le garde personnel de la reine prit l'hybride par surprise. Ses oreilles se tournèrent complètement vers sont interlocuteur alors qu'il clignait des yeux. Il ne s'y était vraiment pas attendu à celle-là!

-Sacré parcours que voilà!

L'homme lapin n'eut pas vraiment l’occasion de poursuivre, puisqu'il se passa... Quelque chose. L'événement fut bref et difficile à cerner dans sa complexité. Un homme clairement sous l'effet de l'alcool s'écrasa presque contre le bailli, coupant court à la discussion. Plus rapide que le soldat, le drakyn l'esquiva et le replaça sur le chemin en moins de deux, d'un geste précis presque imperceptible. Baskiel fixa l'autre qui poursuivait son chemin, à croire que l'ivrogne ne s'était pas rendu compte du presque accident. À moins que tout ceci soit volontaire et que sans qu'il ne le remarque, le Bailli venait de recevoir un message secret? Les moustaches du lapin frémirent et il rigola silencieusement à cette pensée.

-À vos ordres!

Le Bailli se dirigea vers une ruelle que l'hybride ne connaissait pas. Cette fois, il n'eut pas le temps de s'imaginer le pourquoi du comment que trois hommes se dirigèrent vers lui. Celui du centre, barbu affichait un large sourire. Il était encadré par gringalet, grand et mince et balourd, un homme mi-muscle mi-graisse.

-Puis-je vous aider citoyens?

-Oh? Nous aider? Mais certainement! Voyez, nous sommes bénévoles et nous faisons du ménage dans le quartier!

Baskiel cligna des yeux, un peu surprit. Des bénévoles? Il est vrai que gringalet portait un sac de jute. Sac qui semblait bien vide actuellement. Ils n'avaient pas encore commencé donc? Tournant légèrement la tête à droite puis à gauche il observa un peu les environs. Quelques ivrognes en mode épaves et oui, quelques déchets. Seul barbu restât face à lui, les deux autres s'éloignant légèrement pour l'encercler. C'est ce détail qui mit les sens de l'hybride en alerte. Par défaut, il croyait toujours ce qu'on lui disait. Mais il y avait un petit quelque chose dans la manière que ces types le regardait, quelque chose digne... D'un prédateur?

-Voilà une belle initiative, mais... Je suis incertain de comprendre comment je peux vous aider?

-Ohhh c'est très simple, en nous laissant faire!

Tel un signal, gringalet fonça et chercha à empocher la tête de l'hybride dans son fameux sac. Loin de vouloir se laisser faire, Baskiel agit en deux temps. D'abord, il referma sa mâchoire sur la main qui tenait le sac et pendant que le type hurlait de douleur, il se servit du peu de champ de vision qui lui restait au niveau du sol pour lui écraser un pied avec la base de sa lance. Aussitôt, gringalet chercha à fuir et l'homme lapin rouvrit sa bouche afin de le laisser filer. L'instant suivant, un poing le frappait au visage. L'impact fut assez fort pour le faire reculer. Plutôt que de chercher à garder sa position, Baskiel ajoutât à son élan. Il fit donc une roulade au sol et se redressa un peu plus loin. Profitant de la distance ainsi gagné, le lapin retira le sac qui lui recouvrait toujours une partit de la tête afin de retrouver tous ces sens.

Dans la rue, les gens avaient remarqué l'altercation et la majorité s'éloignaient à l'exception de quelques ivrognes trop soul pour comprendre la situation. Barbu, qui semblait diriger les deux autres comme de bon toutous n'avait pas cessé de parler. Même en échangeant des coups avec les deux autres, les oreilles sensibles du lapin avait saisit l'essentiel. Encore des abrutis qui étaient persuadé que de faire disparaître un hybride de la circulation et le revendre comme esclave était une bonne idée. Il n'avait vraiment pas visé le bon lapin.

Ignorant le sang qui coulait de sa truffe, Baskiel chargea Balourd. Lui et Barbu pouvait bien s'y mettre à deux, l'hybride parvenait à tenir la cadence. Avec ses sens sur-développés, il était capable de voir venir tous les coups et parvenait à en esquiver la grande majorité. Après quelques échanges, la lance du soldat finit par se planter dans la cuisse de balourd. Pendant que l'homme tombait à la renverse en hurlant, barbu, grognant de rage sortit un couteau et revint à la charge. L'homme lapin dégaina son épée et para. Ses oreilles se tournèrent tout d'un coup vers l'arrière, captant un son au dernier instant. Gringalet s'était remit de sa douleur et le saisit. Un bras sous la gorge, un brin étranglé et surtout, lever du sol l’hybride plia ses pattes arrières et les déplia d'un coup pour frapper Barbu dans le bide.

Pendant que barbu cherchait à reprendre son souffle et comprenant qu'à ce stade, les hommes cherchaient plus à lui faire la peau qu'à le capturer tel qu'était le plan initial, l'hybride choisi d'augmenter le niveau. Épée toujours en main, il tourna la lame vers l'arrière et la planta entre les côtes de gringalets qui le relâcha pour de bon. Il atterrit habilement sur ses pattes et aspira quelques bouffés d'air avant de charger Barbu. Vraiment, le ''chef'' de groupe qui cherchait à fuir alors que ces partenaires étaient au sol? Lâche! Il se mérita un bon coup de pied à la figure et sans attendre, l'homme lapin sortit une corde de sa ceinture pour commencer à les attacher.

Avec de la chance, le brouhaha allait avoir attiré quelques collègues soldats pour rapporter tout ce beau petit monde derrière les barreaux.

Être jeune pouvait être vue comme une bonne chose oui. Dans ce cas-ci par contre, Baskiel ne pouvait qu'être incertain. Oui, peut-être avait-il de longues années qui s’étalaient devant lui et il allait pouvoir faire ces preuves. Le doute venait surtout du fait qu'en étant à moitié lapin, il n'avait pas la moindre idée de ce que serait son espérance de vie. Il était déjà un adulte alors que son frère humain, née quelques années avant lui n'en était toujours pas vue comme un. Il était dure de savoir. À l'élevage, tout les lapins reproducteurs étaient tués maximum à leur cinq ans. L'hybride ne savait donc pas. Lui restait-il deux ans avant de venir vieux et incapable de tenir une lance? Cinq, dix, vingt? Autant ne pas trop penser au lendemain et vivre au jour le jour donc!

Tout comme le Bailli partit dans la ruelle, l'homme lapin ne lança aucun regard dans sa direction pour tenter de voir ce qu'il faisait. Il ne remarqua donc pas du tout que le Drakyns observa de loin l'échange et le combat. Par contre, lorsque enfin les trois idiots se retrouvèrent au sol, le retour de son supérieur passa tout sauf inaperçue. Avec seulement une main de l'un des hommes attaché, Baskiel eu le réflexe de vouloir se redresser pour se mettre au garde à vous. Il se ressaisit, oreilles rabattus et finalisa les nœuds nécessaire pour maintenir barbu.

-Pardon chef, keuf, ces hommes semblent avoir une idée, hump... ''Particulière'' sur comment nettoyer les rues de la cité... Non, rien de cassé.

Comme tout hybride, Baskiel ne ressentait pas la douleur. Il ressentait une certaine gêne à parler et toussa, gracieuseté de gringalet qui l'avait étranglé. Le pire restait peut-être son nez qui avait abondamment tâché sa fourrure de sang. Mais le saignement s'était calmé désormais alors au final, il ne se considérait pas du tout blessé. Il était encore parfaitement apte a accomplir son travail!

Délaissant celui qu'il avait finit d'attaché, surtout que le Bailli le dévisageait et semblait le reconnaître, l'hybride se concentra sur Gringalet. L'épée avait fait une belle entaille, mais rien de mortel. Juste de quoi le calmer pour de bon. Récupérant son arme, l'homme lapin écoutait d'une oreille les informations offertes par son supérieur tout en attachant le second homme. Oh... Un commerce illégal d'esclave? Intrigué, l'hybride porta son attention sur son supérieur et cligna des yeux alors que ce dernier reprenait.

-Un mal pour un bien j'espère? Si je puis me permettre Bailli, si vous n'avez pas eu le temps de faire ce que vous vouliez, je peux les surveiller en attendant, ou encore intercepter la première patrouille qui passe pour les faire reconduire aux geôles... Quand je pense...

Baskiel lança un regard noir au Barbu.

-Capturer des ivrognes pour les revendre comme des esclaves? Vraiment? Doit y avoir une tonne de personne qui regrette amèrement d'avoir prit une cuite dans ce quartier...

Terminant d'attacher le second criminel, l'hybride confia la corde à son supérieur le temps de faire de même avec le dernier larron. Balourd n'opposa aucune résistance, gémissant plutôt sous les effets de sa blessure. Loin de vouloir le voir se vider de son sang avant qu'il n'es payé pour ses crimes, l'homme lapin recouvrit la plaie et enfin, le trio se retrouva prêt à les suivre. Le Bailli semblait partant pour les apporter tout de suite et donc, le soldat ouvrit la marche, dispersant le peu de foule qui observait toujours d'un geste de la main.

-Laissez passer!

La journée ne se déroulait pas du tout comme prévue voilà qui était vrai... Baskiel n'avait pour autant aucun regret. Il aimait beaucoup trop rencontrer de nouvelles têtes et se sentir utile. Et là, ils avaient arrêter un type qui capturaient des gens pour en faire des esclaves, leur arrachant leurs droits de citoyen au passage? Que demander de mieux? Ah oui! Il avait gagné un congé au passage, parfait donc!

Finir aux rebuts. Les moustaches de l'hybride frémirent d'effroi tendit que ses oreilles se plaquaient vers l'arrière de son crâne. Le tout ne dura qu'une seconde, assez tout de même pour nettement faire comprendre à qui que ce soit d'assez empathique que cette hypothèse avait de quoi effrayer le soldat. Baskiel n'était pas fou, il se savait pertinemment mortel. Hors, il avait passé toute son enfance à se faire menacer encore et encore de se faire vendre comme esclave. Un destin à lequel il avait échappé de justesse et aujourd'hui, il fallait qu'il tombe sur un nouvel abrutit qui pensait pareil que l'éleveur? Pire, il aurait put finir dans une position encore pire que celle d'esclave? Sa peur passagère se transforma en énergie et il tira un peu plus sèchement sur la corde qui traînait son prisonnier.

-Bien heureux qu'on en soit pas arrivé à ce point alors! L'un des avantages à être un hybride, c'est qu'on nous sous estime bien souvent, ah!

Il retrouvait une base de sourire. C'était bien vrai. On le trouvait petit, maigre, mal formé et plus encore. On le regardait souvent de haut et plusieurs ne voyait aucunement son potentiel. Oh! Porter une armure et l'insigne des gardes le sauvait de beaucoup de situation et la majorité se taisait, rendant sa vie quotidienne beaucoup plus facile. Qu'importe. Au final, ces gens là n'apprenait tout simplement pas à le connaître. Baskiel n'était certes pas le contact qui pouvait offrir moult informations et divers trucs matérialiste. Mais il était de bonne compagnie, aidait volontiers et fidèle. Leur pertes en sommes.

L'hypothèse énoncé par le Bailli fit réfléchir l'homme lapin. Une main sur le menton, il chercha à se rappeler s'il avait vue ou entendu quoique ce soit au courant des derniers jours qui pourrait aider. Un regroupement d'esclave illégal, cela devrait bien donner naissance à des rumeurs ou quelque chose non? Malheureusement, rien ne lui vint en tête. Ces pensées revinrent au présent à la proposition de son supérieur.

-Moi?

Il n'était qu'un simple soldat et connaissait tout juste la ville, le Bailli était occupé avec bien plus important certes. Mais était-ce vraiment une bonne idée? Comme le Drakyn poursuivit ces explications, une nouvelle pensée traversa l'esprit de l'homme lapin. Quelque part, il y avait possiblement des hommes, des femmes, voir des enfants qui avaient été arraché à leur milieu pour se faire vendre comme de la marchandise illégal. Il n'y avait pas vraiment à réfléchir au fond. L'offre le surprenait, oui, mais il refusait de rester les bras croiser alors que la vie d'innocent était en danger!

-J'accepte cette mission Bailli. Ces pauvres victimes n'ont rien faites pour mériter un tel sort si ce n'est d'avoir la malchance de croiser ces malfaiteurs. Je ferais de mon mieux pour tenter de les retracer!

Il avait déjà deux ou trois manières de procéder qui lui venait en tête. Tout comme son supérieur venait de le dire, il allait devoir se trouver un ou deux collègues pour mener à bien cette mission. Il n'avait pas encore de nom précis en tête, pour la simple raison qu'il connaissait très peu de personne à Ikusa.

-Hum... J'ai peut-être quelques pistes d'idées pour comment m'y prendre... Mais je ne suis posté dans la capitale que depuis quelques semaines aussi, j'aurais une question pour vous si vous le permettez chef. Une idée d'où je pourrais trouver des volontaires pour travailler avec moi sur ce coup?

Tirant une fois de plus sur sa corde, Baskiel poussa le blessé à avancer un peu plus. Malgré tout, il y allait moins fort que le Bailli. Le Drakyn ne semblait pas avoir la moindre gêne pour traîner de force ces deux là si nécessaire, offrant une image plutôt amusante de la situation. Les rues avaient de nouveaux changé, confirmant que le groupe avait quitté le quartier des jeux et se rapprochait sans peine de la tour de guet visé.

Baskiel était toujours incertain de comprendre pourquoi cette mission lui était confié. Le Bailli avait sans aucun doute une tonne de contact de confiance plus adéquat pour se genre de travail. L'hybride n'allait pour autant pas cracher sur le travail offert. Loin de là! Son idée était faites et il désirait aider. Le Drakyn ne ria pas de sa question et accepta volontiers d'y répondre. Une fois de plus, son supérieur se révélait fort sympathique et peu hautain, comme l'était certaines personnes de son rang.

Les longues oreilles de l'homme lapin se tournèrent toute deux en direction de son interlocuteur, écoutant avec le plus grand soin les informations offertes. Il allait lui offrir une lettre qui lui permettrait de recruter les associés nécessaires pour accomplir le travail. Le commentaire sur les femmes le fit sourire. Ah voilà qui était bien vrai! Il lui suffisait de songer à sa jeune sœur Alanielle pour valider ce point. Derrière son pelage soyeux et ses moustaches frémissantes, la lapine pouvait arracher les yeux d'un type avec la plus grande des habiletés. Vraiment, ne jamais parler en mal de la gente féminine était clairement un choix de prédilection pour la survie de tout individu.

-Au palais? Hum, d'accord je vois, merci Bailli.

C'est qu'il n'avait encore jamais mit les pieds au palet lui. Même pas dans le quartier environnant. Oh, l'endroit serait facile à trouver. Même un aveugle pourrait difficilement rater un tel établissement! Surtout qu'on ne s'approchait pas comme cela. Mais bon, avec sa tenue de garde et une lettre adéquate en main, tout devait bien se dérouler... Non? Enfin arrivé au baraquement, le drakyn prit le dernier prisonnier en main tout en donnant de nouveaux ordres au soldat qui écouta attentivement. L'idée que remplir des papiers ne plaisait pas plus à son supérieur qu'à lui-même fit sourire l'hybride.

-J'y vais de ce pas chef!

Pas qui se révéla plus être une série de bond rapide en direction de la porte. Une fois dans le bâtiment, l'homme lapin n’eut pas de difficulté à trouver qui de droit pour la prise en charge des prisonniers. Rapidement, il offrit le nom de celui qui était recherché en précisant qu'il était là avec deux de ces associés. L'homme derrière le comptoir fit rapidement appel a deux autres soldats pour aller récupérer le trio de pourriture tendit que l'hybride terminait un rapport qui se voulait bref. Comme quoi, moins de détail impliquait moins d'écrire. Alors qu'il retournait en direction de la sortie, Baskiel entendu l'un des soldats revenue commenter la présence du Bailli. Sachant que ce dernier ne voulait pas avoir à répondre et encore moins écrire un rapport, l'homme lapin sortit rapidement pour retourner à sa rencontre. Au final, le tout n'avait prit que quelques minutes.

-Voilà une bonne chose de réglé!

À ce stade, l'après midi commençait à être bien avancé. Leur patrouille tirait grandement à sa fin, surtout si son supérieur désirait vraiment prendre le temps de lui remettre une lettre quelconque avant son départ en dehors de la cité.

-Si vous tenez à ne pas remplir de paperasse... L'autre soldat indiquait votre présence à son supérieur, peut-être devrions-nous bouger?

L'information passé, le duo s'éloigna rapidement de la baraque. Pas au pas de course, cela va de soit, mais d'un pas décidé pour éviter au Bailli de se retrouver avec de la paperasse quelconque. C'était amusant de constater que ce n'était pas tous ceux en haut poste aimait ce type de tâche, surtout que dans la tête de l'hybride, le tout était lié avec une grande importance. Ce n'est pas les soldats de son rang qui avait tendance à devoir faire de la paperasse. Plus souvent qu'autrement, il signait des trucs sans avoir plus de soucis que cela à se faire à ce niveau. Le Drakyn préférait-il être dans l'action plutôt que de rester sagement assit derrière un bureau? La patrouille qu'ils venaient de faire ensemble semblait aller dans ce sens et Baskiel ne pouvait qu'éprouver du respect envers son supérieur. À ses yeux, le Baillit travaillait pour le bien du royaume s'en se soucier de s'ajuster au moule.

Les oreilles du lapin se tournèrent rapidement dans le direction de son interlocuteur lorsque le ventre de ce dernier se fit entendre. Surprit, l'hybride cligna des yeux et tenta de camoufler un sourire amusé sans grand succès. Au final, le bailli reprit la parole et annonça qu'ils allaient aller se faire une bouffe. Oh? Manger? Voilà quelque chose que l'hybride ne refusait jamais!

-Merci!

En plus il se faisait inviter, impossible de refuser. La question suivante par contre. Baskiel ne trouva pas la force de retenir un rire cette fois. Pas qu'il y avait de quoi rire, c'était surtout le doute soudain du drakyn qui avait de quoi l'amuser.

-Pardon de vous décevoir chef, mais oui, je suis végétarien. Oh! Pas que voir quiconque manger de la viande me pose problème ou quoi que ce soit! Je serais bien mal placé pour juger l'alimentation de quiconque. Non, juste... Et bien comme vous dites, je suis un lapin. Je suis incapable de digérer la viande et comme finir ces journées malades est tout sauf plaisant, je n'en mange pas, c'est tout.

Le tout avait été dit sans gêne de la part de l'hybride. Les faits étaient les faits, il n'allait pas s'en cacher. Au final, il parvenait toujours à trouver son bonheur dans les divers menues, alors ce n'est pas comme si cela lui posait un réel problème.

La soirée se passa donc en agréable compagnie, rendant la tâche de considérer le bailli comme son supérieur et non pas un autre soldat de plus en plus difficile pour l'hybride. Ce qu'aucun des deux ne savait pas à ce moment là, c'est que la mission assigné à Baskiel serait probablement sa dernière.

(Fin de rp pour moi, merci pour l'aventure )