C'était un de ces jours où rien n'allait. Les récents évènements dans la capitale avaient rendu les journées de l'elfe maussade et triste au possible. Cela faisait des jours qu'elle n'avait vu le moindre visage familier et elle se contentait de déambuler en ville, cherchant une nouvelle activité à laquelle se consacrer. Son voyage à Kyouji avait été intéressant, mais rien qui ne lui donnait l'envie d'y rester définitivement. Contrainte de quitter la jungle temporairement, elle n'avait pas eu de nouvelles d'Alvord depuis bien trop longtemps à son goût et la populace de la capitale lui semblait soudainement bien plus insupportable qu'à l'accoutumée. Caressant furtivement l'idée de s'installer de façon plus durable à Ikusa, elle avait visité quelques appartements miteux à des prix ridiculement élevés qui lui avaient fait questionner son idée.
Abandonnant pour la journée, elle était retournée à l'auberge où elle avait posé bagage, se demandant bien ce que pouvait faire son amie la Valkyrie qu'elle n'avait pas vu depuis des lustres. L'elfe ermite était en manque de contact sociaux, c'était un comble. Trainant ses godilles jusqu'à l'écurie, elle s'assura que son compagnon de voyage était en sécurité avant de rejoindre sa chambre, y laissant tomber ses affaires non sans un soupir las. Quelle idée de venir se perdre à la capitale au début du printemps. La ville fourmillait de monde et s'y déplacer était un véritable calvaire. Les renforts armés pour accentuer la protection de la reine n'avaient rien arrangé et donnaient une atmosphère détestable à la capitale.
Trainant les pieds jusqu'aux escaliers, elle descendit les marches pour arriver dans la grande salle de l'auberge déjà bien animée. Les piliers de bar habituels continuaient d'aligner les chopes pendant que les quelques filles de joie à peine dissimulée commençaient à arriver. Jetant un bref coup d'oeil autour d'elle, l'elfe ne tarda pas à capter une scène des plus.... pathétique ? Une jeune femme, attablée seule et entourée de dizaines de chopes vide se morfondait sur son sort, chouinant et morvant tout son désespoir.
Premièrement interloquée, Morwën détailla cette scène de loin dans un premier temps, se demandant bien ce qui avait pu amener une... biche ?! Secouant légèrement la tête pour essayer de se sortir de son rêve éveillé, Morwën fut bien contrainte de constater que la jeune femme affichait des bois, témoignant de son hybridation.
L'elfe tenta alors d'appliquer une nouvelle règle qu'elle s'était fixée qui consistait à se mêler de ses affaires. Se dirigeant vers le comptoir où le tavernier s'affairait, elle ne tarda pas à commander une chope de bière, bien décidée à faire passer cette mauvaise journée avec un petit shoot d'ethanol. Une fois sa chope en main, elle se retourna pour chercher une table libre mais elle ne tarda pas à remarquer qu'un paysan ventru avait jeté son dévolu sur la biche. Espérant profiter de son état d'ébriété avancé, le porc libidineux et au crâne dégarni avait approché la jeune femme, l'attrapant sans trop de cérémonie pour la mettre sur ses genoux. Elle continuait de pleurer mais l'immondice humain ne semblait en avoir que faire et en profitait allègrement pour la tripoter.
Lâchant un soupir résigné, Morwën ne pu s'empêcher de se diriger vers la scène, ne pouvant tout simplement pas laisser un tel scénario se dérouler devant elle. L'homme s'était alors levé, tentant d'embarquer la biche dans son sillon alors qu'il la tenait fermement par le poignet.
Tenant sa chope fermement, l'elfe s'était alors dirigée dans leur direction, fondant droit sur le gras du bide qui ne semblait voir que sa nouvelle proie qu'il trainait derrière lui. Lui envoyant un coup d'épaule suffisamment puissant pour le déstabiliser, Morwën posa la pointe de son poignard qu'elle avait récupéré dans sa botte contre la grosse bedaine graisseuse du malandrin, rivant son regard dans le sien alors qu'elle profitait de l'agitation alentour pour lui intimer de lâcher la biche et de quitter les lieux sans faire d'esclandre s'il ne voulait pas que ses boyaux servent de cire à plancher.
Peut-être était-ce son regard, sa sobriété ou la pointe du couteau qui commençait à taillader les réserves hivernales de l'homme, mais il ne tarda pas à prendre ses jambes à son cou, allant sûrement chercher une autre victime ailleurs, là où une elfe hargneuse ne viendrait pas l'en empêcher.
Se trouvant alors face à la biche, Morwën la rattrapa alors qu'elle tanguait dangereusement, la ramenant à la table où elle était installée.
« Vous allez bien ? Je m'appelle Morwën. Je pense que vous avez besoin de boire un peu d'eau. »
Elle vint alors trouver place à côté de la biche, prête à la rattraper si celle-ci venait à tomber de sa chaise. Attrapant une cruche d'eau, elle lui en servit une chope presque à pleine à ras bord qu'elle poussa vers elle, espérant que la biche accepte de faire descendre un peu son taux d'alcoolémie qui rivalisait avec l'abstention aux dernières élections.
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Fiche du personnage
Race: Hybride (humain/cerf)
Vocation: Mage
Alignement: Loyal bon
Rang: C - Esclave affranchi
Citoyen du Reike
Des crasses, la bichette en avait vécues, en tant qu’esclave, porter le fardeau de son existence en silence avait toujours été son privilège et elle avait fini par l’accepter. En fait, jamais elle n’avait réfuté la soumission primale dans laquelle elle était née. Mise au monde esclave, éduquée esclave, devenue esclave dans son comportement tout entier. Si bien que servir de meuble, de cible ou d’exutoire charnel n’était devenu qu’une routine comme une autre, un Lundi de plus, juste des inconvenances qui laissaient parfois un arrière-goût désagréable … mais rien de plus. Le plus grand complexe de ce passé, loin d’être lié à sa nature docile, voire complètement soumise, fut le manque d’appréciation, comme si tout cela aurait été appréciable, pour peu que ceux qui avaient profité d’elle ne l’aient aimée.
Mais ce n’était pas le cas … et elle pensait que c’était parce qu’elle faisait mal les choses, parce qu’elle était nulle. Les évènements récents lui avaient prouvé quelque chose de bien plus douloureux. Même en faisant ce qu’on lui demandait de faire, même en obéissant et rien de plus … on la honnissait. Elle ne comprenait pas pourquoi ses compagnons au temple l’avaient insultée à la place de l’aider à capturer la coupable, elle ne comprenait pas ce qu’elle avait fait de mal et même en rentrant à Ikusa, la douleur indigeste de cette injustice n’était pas passée. Souvent, très souvent elle avait entendu que l’alcool était le meilleur médicament contre la tristesse et maintenant qu’elle gagnait de l’argent de par elle-même, elle était en droit de le dépenser comme bon lui semblait. Alors, elle s’était aventurée à l’auberge où elle avait parfois accompagné son ancien maître.
Elle avait immédiatement remarqué les regards braqués sur elle, au début, elle, l’esclave qui avait été affranchie après avoir tué ses maîtres. Une dague de plus à planter dans son cœur. S’asseyant, commandant maladroitement une choppe, elle fut déçue de constater que sa tristesse ne s’en allait pas … alors elle continua à commander, encore et encore, espérant que la douleur passe. Elle n’en devenait que plus exacerbée. Au bout de la huitième choppe, se sentant malade, elle eut l’idée de pratiquer son soin sur elle, pour extraire ce qui n’allait pas dans son sang permettant de consommer plus. La dixième fut la frontière franchie qui la séparait jusqu’alors d’une crise de larmes nerveuse.
Plus rien autour d’elle ne semblait exister, seul le bois sur lequel reposait son front et occasionnellement sa joue lui donnait le moindre repaire. Soudainement, un vertige la prit tandis qu’elle se sentit portée, puis reposée sur une surface instable, molle et avec quelque chose qui appuyait sur sa cuisse. Ses pupilles roulant dans ses orbites, l’hybride semblait discerner qu’on lui parlait … qu’on essayait … par contre, elle ne comprenait rien aux mots. Elle sentit qu’on la touchait, là où elle avait l’habitude qu’on veuille la toucher, aucune réaction, si ce n’était que ses larmes coulaient encore fraîchement sur ses joues. Avachie contre le support, elle manqua de tomber lorsqu’elle se sentit se faire relever et trébucha au sol une fois sur pied, entendant un léger vacarme et voyant une silhouette plus fine s’attaquer à une autre bien plus épaisse.
Le regard flou, ses paupières à moitié closes, Sahili tenta de se relever en appuyant ses mains au sol. Elle réussit étonnamment à se tenir à moitié droite, mais les vagues dans sa tête lui firent rapidement perdre l’équilibre. Heureusement, elle sentit qu’on la ramena sur sa chaise … une femme au toucher ? Et à l’odeur aussi … l’odeur avait quelque chose … d’hivernal. Un soupçon de neige … peut-être qu’elle délirait.
- Voues aeljad bhen ? Eu m’aepple Mamwrën. Ej pense qua voujs aavez besoin d’uen paeidau
Complètement ivre, l’hybride tentait faiblement de relever la tête pour regarder son interlocutrice dans les yeux … yeux qu’elle ne trouvait pas. Tout était flou et elle se sentait fatiguée. Un soupçon de lucidité, par miracle, arriva à temps pour que de sa paume luisant d’une lueur émeraude ne s’échappe un maladroit soin. Une substance noirâtre s’échappa de son épiderme avant de se renverser sur le parquet. Sahili avait l’air déjà beaucoup moins perdue, mais loin d’être sobre. Elle bredouilla, les joues toujours rouges.
- Qui a … a … voulu m’emmener ? Ils veulent … toujours m’emmener … mais ils ne m’aiment pas, ils ne m’aiment jamais ! Personne ne m’aime !
Elle ponctua sa plainte d’un hoquet … avant de se remettre à pleurer, nez enfoncé dans la table. Un gémissement s’échappa de sa gorge.
- Je serais mieux … morte.
Son regard se releva subitement sous des mèches rebelles, fixant la choppe d’eau qu’on venait de lui verser comme si elle essayait d’identifier ce que c’était. Elle en but le contenu sans réfléchir, sans même savoir si c’était bien de l’eau qu’on lui avait versé. Au point où elle en était rendue, ce n’était pas important … mais ça avait au moins eu le mérite de lui rafraîchir la tête. Reposant la choppe sur la table, elle remit correctement en place la lanière de son haut qui avait glissé de son épaule à force de gesticuler.
- M-merci … vous êtes gentille … vous … vous m’aimez, vous ? Je sais que je ne sais pas qui … vous êtes … mais ça me ferait du bien … d’entendre quelqu’un dire ça. J’aimerais bien … qu’on me dise ça.
Malgré le soin, elle avait toujours l’air ailleurs, à croire que cela n’avait été que partiel. Quoi qu’il en fut, ses pupilles scintillaient toujours d’un espoir auquel elle ne croyait pas. Mais elle espérait.
Mais ce n’était pas le cas … et elle pensait que c’était parce qu’elle faisait mal les choses, parce qu’elle était nulle. Les évènements récents lui avaient prouvé quelque chose de bien plus douloureux. Même en faisant ce qu’on lui demandait de faire, même en obéissant et rien de plus … on la honnissait. Elle ne comprenait pas pourquoi ses compagnons au temple l’avaient insultée à la place de l’aider à capturer la coupable, elle ne comprenait pas ce qu’elle avait fait de mal et même en rentrant à Ikusa, la douleur indigeste de cette injustice n’était pas passée. Souvent, très souvent elle avait entendu que l’alcool était le meilleur médicament contre la tristesse et maintenant qu’elle gagnait de l’argent de par elle-même, elle était en droit de le dépenser comme bon lui semblait. Alors, elle s’était aventurée à l’auberge où elle avait parfois accompagné son ancien maître.
Elle avait immédiatement remarqué les regards braqués sur elle, au début, elle, l’esclave qui avait été affranchie après avoir tué ses maîtres. Une dague de plus à planter dans son cœur. S’asseyant, commandant maladroitement une choppe, elle fut déçue de constater que sa tristesse ne s’en allait pas … alors elle continua à commander, encore et encore, espérant que la douleur passe. Elle n’en devenait que plus exacerbée. Au bout de la huitième choppe, se sentant malade, elle eut l’idée de pratiquer son soin sur elle, pour extraire ce qui n’allait pas dans son sang permettant de consommer plus. La dixième fut la frontière franchie qui la séparait jusqu’alors d’une crise de larmes nerveuse.
Plus rien autour d’elle ne semblait exister, seul le bois sur lequel reposait son front et occasionnellement sa joue lui donnait le moindre repaire. Soudainement, un vertige la prit tandis qu’elle se sentit portée, puis reposée sur une surface instable, molle et avec quelque chose qui appuyait sur sa cuisse. Ses pupilles roulant dans ses orbites, l’hybride semblait discerner qu’on lui parlait … qu’on essayait … par contre, elle ne comprenait rien aux mots. Elle sentit qu’on la touchait, là où elle avait l’habitude qu’on veuille la toucher, aucune réaction, si ce n’était que ses larmes coulaient encore fraîchement sur ses joues. Avachie contre le support, elle manqua de tomber lorsqu’elle se sentit se faire relever et trébucha au sol une fois sur pied, entendant un léger vacarme et voyant une silhouette plus fine s’attaquer à une autre bien plus épaisse.
Le regard flou, ses paupières à moitié closes, Sahili tenta de se relever en appuyant ses mains au sol. Elle réussit étonnamment à se tenir à moitié droite, mais les vagues dans sa tête lui firent rapidement perdre l’équilibre. Heureusement, elle sentit qu’on la ramena sur sa chaise … une femme au toucher ? Et à l’odeur aussi … l’odeur avait quelque chose … d’hivernal. Un soupçon de neige … peut-être qu’elle délirait.
- Voues aeljad bhen ? Eu m’aepple Mamwrën. Ej pense qua voujs aavez besoin d’uen paeidau
Complètement ivre, l’hybride tentait faiblement de relever la tête pour regarder son interlocutrice dans les yeux … yeux qu’elle ne trouvait pas. Tout était flou et elle se sentait fatiguée. Un soupçon de lucidité, par miracle, arriva à temps pour que de sa paume luisant d’une lueur émeraude ne s’échappe un maladroit soin. Une substance noirâtre s’échappa de son épiderme avant de se renverser sur le parquet. Sahili avait l’air déjà beaucoup moins perdue, mais loin d’être sobre. Elle bredouilla, les joues toujours rouges.
- Qui a … a … voulu m’emmener ? Ils veulent … toujours m’emmener … mais ils ne m’aiment pas, ils ne m’aiment jamais ! Personne ne m’aime !
Elle ponctua sa plainte d’un hoquet … avant de se remettre à pleurer, nez enfoncé dans la table. Un gémissement s’échappa de sa gorge.
- Je serais mieux … morte.
Son regard se releva subitement sous des mèches rebelles, fixant la choppe d’eau qu’on venait de lui verser comme si elle essayait d’identifier ce que c’était. Elle en but le contenu sans réfléchir, sans même savoir si c’était bien de l’eau qu’on lui avait versé. Au point où elle en était rendue, ce n’était pas important … mais ça avait au moins eu le mérite de lui rafraîchir la tête. Reposant la choppe sur la table, elle remit correctement en place la lanière de son haut qui avait glissé de son épaule à force de gesticuler.
- M-merci … vous êtes gentille … vous … vous m’aimez, vous ? Je sais que je ne sais pas qui … vous êtes … mais ça me ferait du bien … d’entendre quelqu’un dire ça. J’aimerais bien … qu’on me dise ça.
Malgré le soin, elle avait toujours l’air ailleurs, à croire que cela n’avait été que partiel. Quoi qu’il en fut, ses pupilles scintillaient toujours d’un espoir auquel elle ne croyait pas. Mais elle espérait.
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La biche était littéralement ivre morte. Tentant de la garder assise sur sa chaise comme elle pouvait, Morwën n'avait pas bien d'autre choix que celui de se rapprocher pour tenter de la stabiliser, la regardant tanguer comme un bateau en pleine mer. L'hybride usa brièvement de sa magie, laissant couler un fluide noirâtre sur le sol, arrachant une moue dégoutée à l'elfe. Le soin, fugace avait été efficace. La biche semblait être un peu plus disposée à comprendre ce qu'il lui arrivait, même si elle s'adressa à Morwën, louchant un peu, pour savoir qui avait tenté de l'emmener.
« Personne qui ne nécessite votre attention. »
Le gras du bide avait pris la fuite aussi vite qu'il s'était glissé aux côtés de la biche et Morwën avait naturellement placé une main dans le dos de la pauvre créature qui n'avait de cesse de geindre, en proie à une crise de nerf due à l'alcool. L'ethanol, lorsqu'il était ingéré avait tendance à exacerber les émotions de celui qui le buvait, il n'était donc pas surprenant qu'elle soit lamentablement en train de pleurer sur la table d'une taverne, peu importe ce qu'elle avait essayé de noyer. Mais Morwën ne pu s'empêcher de ressentir une profonde tristesse pour la biche lorsque celle-ci mentionna qu'elle serait mieux morte. Même si la vie était parfois compliquée, Morwën jugeait que le suicide ne devait jamais être une fatalité. Malgré la peine, malgré le désespoir, il fallait s'accrocher, trouver une prise sur la vie pour affronter la tempête. Loin de considérer pour autant ceux qui sautaient le pas comme des lâches, elle eu le coeur pincé par les mots tristes de cette pauvre créature. Tout le monde méritait d'être sauvé, tout le monde méritait une chance de saisir à quel point la vie méritait d'être vécue, à quel point rien n'était ancré dans le marbre. Il suffisait parfois de quelques mots uniquement, d'une embrassade pour ôter les idées noires de quelqu'un qui avait perdu espoir et Morwën refusait de laisser une personne dans le besoin seule, pas maintenant, pas aujourd'hui.
Là où elle était légèrement impassible, les mots de l'hybride semblèrent la toucher en plein coeur et son attitude devint soudainement bien plus douce, bien plus maternelle à l'égard de la jeune biche.
« Ne dites pas ça. Personne ne devrait quitter ce monde parce qu'il a perdu espoir. Il y a toujours de l'espoir. »
Gardant la main dans le dos de la jeune biche, elle l'encourageait silencieusement à boire la totalité de la chope d'eau, espérant la faire décuver un peu plus. Son soin ne semblait pas avoir ôté toute trace d'alcool de son sang et son attitude de biche battue en témoignait. L'écoutant exprimer son manque d'amour, elle eu une légère moue désolée, ne pouvant que comprendre ce que ressentait cette pauvre âme en peine. À en juger par le peu d'attention qu'elle portait à sa sécurité, elle n'avait pas une grande estime d'elle même et ses mots confirmaient une certaine impression de solitude qu'elle dégageait. Peut-être était-ce la faute à ses grands yeux de chiot mouillés, la facilité avec laquelle elle s'était laissée entraîner par le ventru qui allait abuser d'elle, cette pauvre créature n'avait jamais connu la sécurité d'un foyer, dans lequel elle aurait été aimée et choyée.
Tirant son petit corps frêle et mou vers elle, elle la prit dans ses bras, doucement, avec une tendresse maternelle qu'elle ne pouvait réfréner. Jouant le jeu de la bonne copine qui consolait son amie ivre, elle espérait apporter un peu de paix à ce petit animal abandonné en lui offrant un peu de tendresse désintéressée.
« Bien-sûr que je vous aime, qui n'aimerai pas quelqu'un d'aussi gentil ? »
Elle mentait un peu, certes, mais quel mal y avait-il à mentir à une âme désespérée qu'on essayait de sauver ? Morwën pouvait bien se permettre un petit mensonge innocent, si ça aidait cette pauvre fille à sortir de sa spirale infernale. Espérant surtout lui ôter ses idées noires, elle la serra contre elle un instant, espérant lui faire passer toute sa volonté de survivre, de s'accrocher. Elle lui paraissait si jeune pour déjà vouloir mourir. Gaspiller une vie à peine avait-elle commencé aurait été un véritable gâchis. Lâchant finalement la jeune femme à qui elle avait laissé l'opportunité de s'écarter si elle le souhaitait, elle tenta de fixer son regard dans le sien, posant une main sur la sienne.
« Comment vous appelez vous ? Je suis Morwën. Vous êtes seule ? »
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Fiche du personnage
Race: Hybride (humain/cerf)
Vocation: Mage
Alignement: Loyal bon
Rang: C - Esclave affranchi
Citoyen du Reike
Toujours les yeux dans la brume, Sahili avait tourné le regard vers la dame étrange qui était vraiment très gentille, pour une raison qu’elle ne connaissait pas, mais elle s’en fichait pas mal. Elle était gentille, point. A aucun moment sa pensée ne s’était redirigée vers quelconque méfiance ou autre question, en ce qui la concernait, cette personne pouvait être sa sœur, son ennemie jurée ou sa copine, elle n’en aurait rien su. Alors, lorsqu’elle se sentit attirée dans les bras de la jeune femme, ou du moins de celle qui en avait l’air, l’hybride eut d’abord un hoquet de stupeur et un temps d’inertie …
… avant qu’elle ne se remette à pleurer à chaudes larmes, émue par l’attention qu’on lui vouait qui n’avait jamais vraiment existé jusqu’alors. Ou alors elle ne s’en était pas rendue compte ? C’était dur de savoir, de se rappeler sur le moment. Tout ce qui existait, dans son état, c’était ce qui était au présent et juste devant ses yeux. Elle était trop alcoolisée pour réaliser qu’il y avait plusieurs tables dans cette auberge de toute manière. D’autant que les propos de l’inconnue l’avaient profondément touchée, et cette réponse eut le don de la chambouler plus encore.
- Merci … moi aussi, je vous aime.
Est-ce qu’il fallait dire merci à quelqu’un qui dit qu’il l’aime ? Hormis cela, elle ne savait pas quoi répondre et c’était toujours mieux que rien, non ? La seconde partie de la phrase, par contre, ne suscita aucun questionnement ou doute chez la semi-biche, elle était à peu près sûr que c’était ce qu’elle voulait dire. Aussi sûre que ce que l’alcool lui permettait en tout cas. Sentant les bras s’écarter, l’hybride prit un peu d’air en s’écartant, droite mais tremblante sur sa chaise. Du revers de ses mains, elle essayait tant bien que mal de sécher les larmes qui creusaient des sillons rouges dans ses joues.
- « Comment vous appelez vous ? Je suis Morwën. Vous êtes seule ? »
- Non non, moi c’est Sahili …
La question avait été mal comprise. Cela n’empêcha pas l’hybride de forcer un sourire qui se voulait rassurer … quand bien même un sanglot vint le briser immédiatement après, avant qu’il ne revienne s’élargir d’une de ses oreilles à l’autre, avant de rester durablement, quoique plus sobre. Ses épaules levées coinçaient sa tête, comme si elle essayait de l’enfoncer dans son propre buste. L’hybride prit une grande inspiration et expira aussitôt après en une respiration grandement saccadée.
- On m’a menti … on m’a dit que … que l’alcool ça enlevait les soucis, alors j’ai essayé et-et-et-et ça … ça ne marche pas du tout. Ca ne marche pas … et … ce n’est PAS BON !
Un faisceau de lumière vint désintégrer une partie de choppe, dont le reste fut propulsé quelque part dans la salle. L’un des gars au comptoir le reçut sur la tête, et, de par la distance qui le séparait de l’hybride, celui-ci crut à une mauvaise farce de l’un de ses voisins qu’il gratifia d’une violente poussée. L’agressé répondit par un poing en plein visage et ainsi s’enchaînant, l’emportement de Sahili devint une véritable bagarre de salon. Confuse, la semi-biche les regardait s’emporter sans comprendre, mais décida de ne pas s’y intéresser plus que cela. Un second éclair de lucidité la frappa puisqu’elle sembla réitérer l’extraction d’alcool. Reniflant, son visage se retourna alors vers Morwën.
Ce fut comme un choc, ses yeux s’écartèrent, ses joues rosirent et la grande mine triste qu’elle avait jusque-là conservée intacte s’était nuancée d’une pointe d’admiration qui luisait au fond de son regard. Petit détail peut-être un peu incommodant, sa bouche, gardée entrouverte, était très proche de laisser un filet de bave couler, détail indicible de l’extérieur qui avait pourtant son importance. Après un silence gênant, elle finit par lâcher.
- Vous êtes belle …
Et elle continuait de la fixer ainsi, comme hypnotisée.
… avant qu’elle ne se remette à pleurer à chaudes larmes, émue par l’attention qu’on lui vouait qui n’avait jamais vraiment existé jusqu’alors. Ou alors elle ne s’en était pas rendue compte ? C’était dur de savoir, de se rappeler sur le moment. Tout ce qui existait, dans son état, c’était ce qui était au présent et juste devant ses yeux. Elle était trop alcoolisée pour réaliser qu’il y avait plusieurs tables dans cette auberge de toute manière. D’autant que les propos de l’inconnue l’avaient profondément touchée, et cette réponse eut le don de la chambouler plus encore.
- Merci … moi aussi, je vous aime.
Est-ce qu’il fallait dire merci à quelqu’un qui dit qu’il l’aime ? Hormis cela, elle ne savait pas quoi répondre et c’était toujours mieux que rien, non ? La seconde partie de la phrase, par contre, ne suscita aucun questionnement ou doute chez la semi-biche, elle était à peu près sûr que c’était ce qu’elle voulait dire. Aussi sûre que ce que l’alcool lui permettait en tout cas. Sentant les bras s’écarter, l’hybride prit un peu d’air en s’écartant, droite mais tremblante sur sa chaise. Du revers de ses mains, elle essayait tant bien que mal de sécher les larmes qui creusaient des sillons rouges dans ses joues.
- « Comment vous appelez vous ? Je suis Morwën. Vous êtes seule ? »
- Non non, moi c’est Sahili …
La question avait été mal comprise. Cela n’empêcha pas l’hybride de forcer un sourire qui se voulait rassurer … quand bien même un sanglot vint le briser immédiatement après, avant qu’il ne revienne s’élargir d’une de ses oreilles à l’autre, avant de rester durablement, quoique plus sobre. Ses épaules levées coinçaient sa tête, comme si elle essayait de l’enfoncer dans son propre buste. L’hybride prit une grande inspiration et expira aussitôt après en une respiration grandement saccadée.
- On m’a menti … on m’a dit que … que l’alcool ça enlevait les soucis, alors j’ai essayé et-et-et-et ça … ça ne marche pas du tout. Ca ne marche pas … et … ce n’est PAS BON !
Un faisceau de lumière vint désintégrer une partie de choppe, dont le reste fut propulsé quelque part dans la salle. L’un des gars au comptoir le reçut sur la tête, et, de par la distance qui le séparait de l’hybride, celui-ci crut à une mauvaise farce de l’un de ses voisins qu’il gratifia d’une violente poussée. L’agressé répondit par un poing en plein visage et ainsi s’enchaînant, l’emportement de Sahili devint une véritable bagarre de salon. Confuse, la semi-biche les regardait s’emporter sans comprendre, mais décida de ne pas s’y intéresser plus que cela. Un second éclair de lucidité la frappa puisqu’elle sembla réitérer l’extraction d’alcool. Reniflant, son visage se retourna alors vers Morwën.
Ce fut comme un choc, ses yeux s’écartèrent, ses joues rosirent et la grande mine triste qu’elle avait jusque-là conservée intacte s’était nuancée d’une pointe d’admiration qui luisait au fond de son regard. Petit détail peut-être un peu incommodant, sa bouche, gardée entrouverte, était très proche de laisser un filet de bave couler, détail indicible de l’extérieur qui avait pourtant son importance. Après un silence gênant, elle finit par lâcher.
- Vous êtes belle …
Et elle continuait de la fixer ainsi, comme hypnotisée.
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La biche planait littéralement à dix miles mètres de la taverne dans laquelle elles étaient. Comprenant à moitié les questions que l'elfe lui posait, elle répondait souvent à côté, tentant vainement de fixer son regard sur son visage. Elle louchait comme jamais Morwën n'avait vu un poivrot loucher et l'elfe fut souvent contrainte de l'attraper avant qu'elle ne bascule de sa chaise. Souvent à deux doigts de venir embrasser le sol, elle allait et venait comme une poupée de chiffon au centre de gravité aléatoire sur sa chaise. Comme un véritable petit culbuto, la biche tanguait comme en pleine mer, manquant parfois de s'écraser pleine face contre le coin de la table, se cognant par moment les genoux ou un bras. Un spectacle bien pathétique aux yeux de Morwën qui n'avait que rarement perdu le contrôle. Mais pourtant, derrière tout cela, Morwën n'avait pu s'empêcher de se prendre d'affection pour la biche, souhaitant l'aider à remonter la pente dans laquelle elle semblait embarquée.
Elle ne pu s'empêcher de frotter une main compréhensive sur son dos lorsque celle-ci se mit à râler de l'incapacité de l'alcool à lui faire oublier quelconque situation qui la travaillait de la sorte. Caressant doucement son dos comme pour la rassurer quant au fait que tout le monde avait déjà connu ce genre de situation, elle regarda cependant la chope voler en éclat, suivant les morceaux qui allèrent s'éclater contre des têtes ça et là de ses yeux ronds comme des billes. Bien vite, une bagarre éclata dans la confusion provoquée par la biche qui n'avait aucune idée de ce qu'elle venait de provoquer alors que l'elfe reportait son attention sur elle, gardant une oreille tendue au cas où la bagarre dégénèrerait dans leur direction.
« Utiliser l'alcool pour masquer ses problèmes est souvent une mauvaise idée... » Dit-elle d'un air compréhensif alors que la biche renouvelait sa manoeuvre pour se débarrasser du poison qui lui obstruait les veines. Soudain, son attitude changea du tout au tout à l'égard de Morwën qui en fut grandement déstabilisée. Dans un élan de conscience, elle avait posé un regard profondément admiratif sur l'elfe qui ne comprit clairement pas d'où venait ce soudain regard. Peut-être encore trop naïve, l'elfe n'avait pas conscience que la chimie qui animait le corps de la biche n'avait rien d'innocent et c'est dans un geste ridiculement maternel qu'elle vint lui fermer la bouche de son index, avant qu'elle ne se bave dessus. La biche toute émoustillée continuait de la fixer sans que Morwën ne comprenne pourquoi alors qu'elle portait sa chope nerveusement à ses lèvres, comme réalisant qu'elle était désormais la cible de choix de la biche qui cherchait simplement un nouveau point d'attention sur lequel se fixer. Passant littéralement à côté de la raison pour laquelle l'hybride la fixait de la sorte, elle lui caressa doucement la joue, d'un geste toujours tendre et profondément maternel alors qu'elle sourit à ses mots, la remerciant du regard alors qu'elle interprétait ses mots comme ceux d'une enfant.
« Merci.. Tu te sens mieux ? »
Demanda-t'elle sans arrière pensée. Même si elle avait envisagé l'idée de se débarrasser de la biche baveuse, sa conscience l'empêchait de laisser un petit être si fragile sans surveillance. Elle craignait qu'elle ne retourne s'enivrer, au risque de tomber de nouveau sur un ventru qui profiterait d'elle. Bien malgré elle flanquée d'une biche désormais, elle lui tapota le genoux d'un air encourageant, comme espérant que la jeune femme se ressaisisse et arbore désormais un air un peu plus vaillant.