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Anonymous
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La vie de Morwën avait beaucoup changé récemment, passant de monotone à rythmée par des aventures sans fin, des découvertes quotidiennes et de nouvelles rencontres qui n'avaient de cesse de l'émerveiller. Et même si elle gardait toujours cette intense curiosité qui l'animait sous couvert de son habituelle mine renfrognée, elle abordait désormais la vie avec bien plus d'intérêt. Ces dernières années passées dans une léthargie confortable semblaient loin désormais et c'est avec un point de vue nouveau sur ce qui l'entourait qu'elle se rendit à la capitale pour écouler son stock de plantes qui occupait encore sa demeure. Dans une volonté de tourner la page définitivement avec cette vie ennuyeuse et répétitive, elle avait pris la décision de ne plus pratiquer son métier d'herboriste, tout du moins plus de façon régulière.

Elle envisageait désormais de découvrir le monde, de partir au loin, explorer chaque recoin du Sekai pour puiser tout le savoir qu'elle pourrait accumuler. Elle n'avait plus peur de sortir de la jungle pour se rendre dans des contrées inconnues et armée de son givre, elle avait démontré sa capacité à affronter maints dangers. C'est donc chargée de toutes les plantes possible qu'elle avait pris la direction de la capitale, chevauchant rapidement jusqu'à destination. Elle avait fait sa halte habituelle à Taisen, se remémorant les récents détails de la rencontre qu'elle y avait fait avant de continuer son chemin jusqu'à Ikusa, rejoignant le marché qu'elle avait fréquenté récemment.

L'installation de son stand lui fit comme un point au coeur, comme si soudainement, elle prenait conscience qu'elle abandonnait une vie pour une autre. Elle qui avait tant haï cette routine ennuyeuse dans laquelle elle s'était enterrée avait désormais une opportunité de sortir de ce cercle. Elle avait décidé de rompre la monotonie que ses parents lui avaient enseignés pour poursuivre un destin dont elle ignorait tout. Mais c'est le coeur plein d'espoir qu'elle avait pris ces décisions, se lançant droit vers l'inconnu comme elle l'avait déjà fait ces semaines précédentes. Alors c'est avec un visage étrangement agréable qu'elle avait abordé ce marché, échangeant volontiers avec les badauds en quête d'information.

Là où elle avait toujours refusé d'échanger avec qui que ce soit, se montrant normalement froide et désagréable, elle avait ce jour-là arboré une attitude bien plus avenante, qui avait grandement accéléré ses ventes. C'est au milieu de la matinée, peu avant que l'heure du déjeuner ne vide les rues de la capitale qu'une présence particulière s'était approchée. L'elfe avait immédiatement reconnue une de ses semblables et avait fait preuve de d'autant plus de bienveillance lorsque celle-ci s'était approchée de son étale, observant ses produits avec curiosité.

« Bonjour à vous, vous recherchez quelque chose en particulier ? »

L'elfe était probablement légèrement plus vieille qu'elle et arborait une jolie peau d'ébène. À en juger par son accoutrement, elle travaillait elle aussi dans l'artisanat et Morwën eu toute la peine du monde à tenter de deviner quel type en particulier. Adressant un sourire chaleureux à l'elfe, elle s'était relevée de sa position assise dans laquelle elle se permettait parfois de méditer lorsque l'attente se faisait trop longue. Mais ce jour-ci, elle n'avait pas médité, elle avait simplement regardé les badauds comme si ce marché était son premier. Avec une mélancolie qu'elle n'aurait jamais pu prévoir tant elle ne pensait pas un jour regretter d'arrêter son métier.
Marceline Cornebouc
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Fiche du personnage
Race: elfe
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Marceline Cornebouc
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J’étais encore toute tremblante alors que Mirari venait de quitter ma roulotte. Elle m’avait fait un sacré coup de pression, et j’avais du mal à m’en remettre. Je m’assis dans mon fauteuil et tentai de me calmer, respirant profondément. Il fallait que je me change les idées. J’avais eu cette idée de potion pour Rachelle, à la suite de notre entrevue de la veille, et je décidai de m’y atteler tout de suite, espérant que ça me ferait oublier cette matinée qui commençait très mal.
Je pris du papier et un crayon et commençait à faire des shémas et à écrire une potentielle recette pour cette potion, en essayant d’imaginer les effets de tels ingrédients mis ensemble. Au bout d’une demi-heure, j’avais une ébauche de potion à tester ; bien sûr il me faudrait minimum plusieurs semaines, voire plusieurs mois avant d’obtenir un résultat satisfaisant mais je pouvais commencer mes recherches avec ça. Seulement, il me faudrait quelques ingrédients que je n’avais pas avec moi. Notamment un ingrédient frais, mais celui-là je pouvais le trouver à la réserve de chimpanzés cobayes d’Ikusa.
Je décidai donc d’aller acheter les ingrédients qui me manquaient au marché. Je fermai ma porte à clef, vérifiai l’attache anti-vol alchimique de mes chevaux et je m’en allais vers le marché, espérant trouver mon bonheur ; ou plutôt celui de Rachelle. Après quelques déambulations, je trouvai un stand arborant multiples herbes et j’approchai en me forçant à sourire, malgré mon humeur toujours bringuebalante.

– Bonjour à vous, vous recherchez quelque chose en particulier ?  Demanda la tenancière, qui était une elfe.

Ravie de rencontrer une double confrère – elfe et herboriste, ma profession d’alchimiste n’était pas si éloignée de la sienne, d’ailleurs je collaborais souvent avec des herboristes – j’essayai cette fois de lui faire un sourire plus sincère.

– Bonjour. J’ai besoin de quelques ingrédients, s’il vous plaît.

Je lui dit de quels ingrédients j’avais besoin, remarquant que ma voix tremblait un peu. Ils n’étaient pas nombreux, je commençai à développer mes potions toujours par une base la plus simple possible, cela évitait de se perdre et ça évitait les effets secondaires.

– ça fait longtemps que vous êtes herboriste ? Demandai-je pour essayer de me détendre. Je ne vous ai jamais vue dans ce marché.
Anonymous
Invité
Invité
L'elfe qui lui faisait face avait l'air décontenancée, comme agitée par quelque chose que Morwën ne parvenait à comprendre. Loin d'essayer d'entrer dans sa tête - elle n'en avait pas le pouvoir de toute façon -, elle se concentra plutôt sur le regard intéressé que portait sa consoeur elfe à ses produits. L'observant alors silencieusement, elle ne tarda pas à imaginer que l'elfe qui lui faisait face était elle aussi dans l'herboristerie. Même si elle semblait quelque peu hésitante face à son étale, son accoutrement laissait Morwën à penser qu'elle était elle aussi du genre à mélanger des plantes et à voir ce qu'il advenait. Gardant son sourire bienveillant au visage malgré l'attitude étrange de sa vis à vis, l'elfe de glace observa un peu son étale, cherchant à comprendre ce que tentait de faire l'inconnue en lui posant pareilles questions. Elle avait pourtant montré un intérêt pour son échoppe et semblait maintenant gagner du temps. Une attitude bien suspecte pour l'elfe qui l'observa curieusement quelques secondes avant de répondre.

« Je vendais habituellement mes herbes à un herboriste de la ville qui a été arrêté pour avoir vendu du poison. J'écoule donc mes stocks ici, avant d'arrêter l'herboristerie. »

La faute à son ermitage, Morwën avait tendance à oublier que son visage transcrivait ses émotions et qu'il était parfois aisé de comprendre ce à quoi elle pensait en regardant simplement ses traits s'animer. Pinçant alors ses lèvres d'un air soucieux, elle abandonna vite ses questionnements pour être prise d'une véritable inquiétude envers l'elfe qui faisait la conversation. Morwën sentait qu'elle masquait quelque chose, un tracas, un questionnement, un bouleversement même.

Bien isolée des problèmes récents de la capitale, Morwën avait cependant compris que quelque chose de louche se tramait lorsqu'elle était entrée dans Ikusa, constatant que le nombre de forces armées présentes aux entrées de la ville étaient bien supérieures à ce qu'on pouvait voir habituellement. Elle s'était naturellement imaginé qu'une personne importante de quelconque autre pays avait fait le déplacement, bien loin de se douter qu'une tentative d'assassinat avait eu lieu à l'encontre de la reine et que toutes les forces armées du Reike s'étaient mises en mouvement vers la capitale dans un espoir de protéger la reine.

Ce matin là Morwën avait pourtant entendu un bruit qui avait fait sursauter chaque âme qui vivait dans la ville. Un peu après le début du marché, une énorme explosion avait retenti dans le ciel de la capitale, faisant se jeter à terre toute âme qui vivait de peur de ne voir tomber la colère des titans sur la ville. Mais pourtant, lorsqu'ils avaient réouvert les yeux quelques secondes après, rien n'avait changé et le ciel de la ville était toujours le même. Personne n'avait réellement compris ce qu'il s'était passé, mais à défaut d'avoir des victimes sur lesquelles pleurer, ils avaient repris leurs vies, oubliant ce vacarme titanesque qui avait secoué leurs tympans.

Souriant alors de façon bienveillante à l'encontre de l'elfe hésitante, elle lui apposa un regard plus chaleureux encore, tentant de la mettre à l'aise du mieux qu'elle pouvait.

« Est-ce que vous allez bien ? Vous avez l'air... Perturbée. Avez-vous besoin d'aide ? »

La faute à ses habitudes Marjhanesque, elle ne pouvait s'empêcher de venir en aide à toute femme qui croisait son chemin. Mais il lui était si rare de croiser des consoeurs elfes qu'elle se rassuraient en se disant qu'elle faisait là une exception, pour une de sa race. Posant un regard soucieux sur l'elfe, elle se montrait un peu plus inquisitrice, comme lui laissant entendre par son attitude qu'elle était en capacité de l'aider si elle en ressentait le besoin. Finalement, c'était une bonne chose qu'elle arrête l'herboristerie, elle n'avait plus le coeur ni l'âme à le faire. Elle semblait plus intéressée à l'idée d'aider son prochain, tout en poursuivant une vie faite de découvertes et non d'ennui.
Marceline Cornebouc
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Marceline Cornebouc
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– Je vendais habituellement mes herbes à un herboriste de la ville qui a été arrêté pour avoir vendu du poison. J'écoule donc mes stocks ici, avant d'arrêter l'herboristerie.

Je hochais la tête quand elle parla de l’herboriste qui s’était fait arrêter, j’avais entendu parler de cette histoire.

– Tu vas arrêter ? Je vais avoir du mal à trouver des fournisseurs moi.

L’elfe que j’avais en face de moi prit un air soucieux avant de sourire avec bienveillance.

– Est-ce que vous allez bien ? Vous avez l'air... Perturbée. Avez-vous besoin d'aide ?

– Je n’ai pas besoin d’aide, enfin, ce n’est pas d’aide dont j’ai besoin.

Ce dont j’avais besoin, c’était de réconfort. Il me vint l’idée d’aller voir tante Bonibelle, ne serais-ce que pour avoir un câlin, et pour partager un déjeuner avec elle. Je décidai d’aller la voir après avoir fait cette course ; elle me réconforterai. Un léger sourire se dessina sur mes lèvres.

– Mais c’est gentil de proposer. Si tu veux savoir, j’ai fait une grosse bêtise et je me suis fait secouer les puces. Je crois que je me suis mise dans la merde.

C’était un euphémisme, j’étais dans la grosse merde. J’allais être interrogée tôt ou tard à cause de cette bourde et ce ne serait pas une partie de plaisir. Je n’allais pas être torturée, il ne fallait pas déconner non plus, mais ils allaient vouloir des réponses. Le point positif était que j’avais, du coup, une réponse à leur donner.
En repensant à ça j’avais perdu mon sourire. Je secouai la tête pour dégager ces mauvaises pensées.

– Dites-moi, vous vous y connaissez en potions ? J’essaye de mettre au point une potion et je me dis que deux avis valent mieux qu’un.

Elle était herboriste, peut-être connaissait-elle suffisamment les propriétés de ses plantes pour m’aider dans ma tâche. Qui ne tente rien n’a rien.
Anonymous
Invité
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L'elfe qui lui faisait face était sans aucun doute tourmentée par ses pensées, son visage l'affichait, sûrement la faute à la faiblesse psychologique qui faisait la réputation des elfes. Morwën ne pu s'empêcher d'en être attristée elle aussi, dans un élan de bonté qu'elle n'aurait jamais pu soupçonner avant ces derniers mois. Écoutant la réponse de l'elfe, elle hocha la tête en lui rendant un sourire pincé, bien navrée de la décevoir quant à sa possibilité de la fournir. Elle ne pouvait lui offrir de recommandation, d'aide ou d'une quelconque autre alternative, ayant elle-même pris la décision de s'éloigner de ce monde et elle se contenta de lui adresser un sourire désolé.

Lorsqu'elle mentionna le fait qu'elle n'avait pas besoin d'aide, Morwën eu une moue interrogative, comme ne comprenant pas ce qu'elle entendait par là. Ne cherchant pas à se montrer plus inquisitrice, elle se contenta de l'écouter attentivement. Les pensées semblaient fuser dans l'esprit de l'elfe à la peau d'ébène et Morwën se contenta de l'observer passer d'une émotion à l'autre, silencieuse, respectueuse de ses paroles. Elle avait fait une erreur qui la plaçait dans une position délicate, chose que Morwën pouvait entendre même si elle n'avait jamais été bridée par une quelconque crainte de conséquences, n'ayant personne à qui rendre des comptes. Elle pouvait cependant facilement imaginer que les récents évènements avaient quelque chose à voir dans les tracas de la femme qui lui faisait face, comme une intuition qu'elle ne pouvait ignorer.

Préférant ne pas remuer le couteau dans la plaie, elle se contenta de lui adresser un nouveau sourire bienveillant, comme lui exprimant tout son soutien de façon silencieuse.
Lorsque l'elfe mentionna une potion qu'elle tentait de concocter, Morwën prit quelques instants, songeuse. Elle n'avait jamais réellement tenté de concocter quelque potion mais connaissait l'usage des plantes sur le bout des doigts, elle pourrait donc peut-être l'aider. La question lui permis aussi de certifier le fait que la brune baignait dans l'alchimie et non l'herboristerie, elle observa alors un instant son étale.

« - Je n'ai aucune connaissance en potions, mais si vous m'expliquez ce que vous cherchez je pourrais peut-être vous aider ? »

Elle avait omit la bêtise qu'avait fait l'elfe, préférant ne pas la laisser y penser trop longtemps, voyant que le sujet était sensible.
Marceline Cornebouc
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L’elfe se montra très empathique et je l’en remerciait du regard. Elle me dit qu’elle n’avait aucune connaissance en potions mais qu’elle pouvait peut-être m’aider quand même. Bon. Elle s’était montrée gentille avec moi de par son langage corporel et elle n’avait pas insisté pour savoir ce qu’il m’était arrivé. Dans mon tourment, j’aurais presque préféré qu’elle insiste, que j’ai une excuse pour me confier à quelqu’un, mais en tant que négociante en informations et au vu de l’erreur que j’avais faite récemment, il valait probablement mieux que je ne lui dise rien.
Avant de me décider à lui dire, il fallait que je me décide sur quoi lui dire. Le problème était que si cette elfe me voyait en compagnie de Rachelle, elle devinerait que c’est à elle que la potion s’adresse. Et elle ne pouvais pas m’aider sans que je ne lui donne suffisamment de détails pour qu’elle puisse deviner ensuite de qui il s’agissait ensuite si elle venait à me croiser en la compagnie de mon amie. Bon, elle était herboriste, elfe de surcroît, entre collègues et consœurs on devait pouvoir se comprendre…
Tout de même, je lui disait que c’était une cliente ou une amie ? D’un côté, je prenais un risque si elle était raciste, et de l’autre si elle me croisais en compagnie de Rachelle, elle pourrait croire que c’était moi qui n’assumait pas ma relation. Ce dernier risque me paraissait faible face à l’autre, mais peut-être que je réfléchissais trop.
Je décidai donc – après avoir tout de même activé ma détection des mensonges, juste au cas où – de me pencher au dessus du comptoir, les main bien dans son champ de vision pour qu’elle voie que je ne lui volait rien, et de lui dire tout bas ce que je cherchais à accomplir :

– J’ai une cliente hybride qui n’a littéralement pas de seins et qui m’a demandé une potion pour les lui faire pousser. Vous pensez qu’une de vos plantes aiderait là-dessus ?

Ce n’était pas un mensonge, les deux fois où l’on s’était vues, Rachelle avait été ma cliente.
Anonymous
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L'elfe laissait planer un épais doute autour de raisons qui l'avaient amenée jusqu'ici et même si elle semblait songeuse, elle avait visiblement tout le mal du monde à annoncer la teneur de la potion qu'elle tentait de concocter. Faisant par la même occasion monter en flèche l'intérêt que Morwën pouvait avoir pour sa quête, elle la laissa prendre le temps nécessaire pour lui annoncer ce qu'elle cherchait. Elle se pencha alors au dessus de l'étale, venant se rapprocher pour manifestement cacher la raison de sa venue des oreilles curieuses qui pourraient trainer. Restant à l'écoute, Morwën eu un léger mouvement en avant pour réduire un peu la distance entre elles afin que l'elfe inconnue n'ai pas à hurler ses raisons. Lorsqu'elle mentionna une hybride, Morwën ne pu s'empêcher de se faire la remarque que c'était loin de ce qu'elle aurait pu imaginer. Après avoir croisé la route d'un demi-oni qui voulait lui acheter du poison, elle n'était visiblement plus à ça près niveau demandes choc. Elle l'observa alors un instant, silencieuse. Elle ne la toisait ni avec jugement, ni avec mépris, en réalité elle passait simplement en revue les plantes qu'elle possédait.
Le soja était réputé pour favoriser la production d'oestrogènes, hormones féminines par excellence, mais d'autres plantes plus subtiles auraient probablement le même résultat.

« - Je peux vous proposer de la cimicifuga ainsi que du trèfle rouge et un peu de sauge. Je n'ai par contre aucune idée des réactions produite par le mélange des trois, je n'ai pas de compétences en alchimie. »

Elle était sincère, préférant annoncer la couleur plutôt que de mentir et de provoquer une explosion chez l'alchimiste. C'était une science intéressante vers laquelle elle ne s'était jamais penchée mais sa curiosité fut d'autant plus piquée. Elle ignorait que les potions pouvaient avoir ce genre de résultat et observa silencieusement l'elfe en retour, comme s'interrogeant sur toutes les possibilités que pouvait offrir l'alchimie. Elle avait tiré des bocaux de son étale pour les placer devant elle, bien en évidence devant l'elfe à la peau d'ébène. En effet, même si elle possédait toutes ces plantes, ce n'était pas en quantité infinie et les bocaux à moitié plein devant elle en témoignait. Elle posa une main sur le couvercle d'un bocal, comme demandant d'un geste silencieux si elle serait intéressée à l'idée d'en acheter.

Loin de se demander qui était cette hybride, Morwën ne faisait preuve d'aucun jugement et ce malgré l'origine plus que discutable des hybrides. Ne partageant pas l'intérêt... stupéfiant de certains pour les animaux, elle n'en demeurait pas moins respectueuse de l'existence de ces êtres et ce même si ils étaient le fruit d'une déviance crasse. Gardant son regard de givre rivé sur sa vis à vis, Morwën repris la parole, toujours aussi calmement.

« - Souhaiteriez vous en acheter ? Je peux vous laisser mon stock pour moitié prix, pour célébrer l'arrêt de ma profession, qu'en pensez-vous ? »

L'alchimiste ne tarda pas à accepter la proposition de Morwën qui lui confia alors toutes ses réserves desdites plantes. Une fois fait, l'elfe ne tarda pas à ranger son étale, fermant un chapitre de sa vie.
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