Je ressors de la salle où je me suis entretenu avec le Vice-président, l’esprit en ébullition et avec la Médaille ! Autant, je ne suis pas sûr des conséquences de ma discussion avec l’Ange, autant, je suis content d’avoir avec moi ce bout de métal. Une infirmière me l’avait annoncé alors que j’étais encore à l’hôpital, alors ce n’était pas vraiment une surprise, mais elle est bien plus jolie que je le pensais.

Vu mon état de fatigue, je suis toujours en chaise roulante poussée par un garde, mais à part cela, je suis libre de mes mouvements. De toute façon, vu mon état, je suis incapable de faire du mal à une mouche, il me faudra encore un peu de temps pour être au top de mes capacités. Alors, je me laisse pousser, littéralement, en direction de la sortie.

Au détour d’un couloir, je croise une personne que je connais bien, Ellie et je fais signe au soldat de s’arrêter un petit moment, pour indiquer à cette dernière :

Dame Mcintyre, je suis ravie de vous revoir, auriez-vous un moment ? J’aimerais beaucoup vous parler à l’extérieur.

Évidement, le garde a reçu comme consigne de m’escorter à l’extérieur et je ne veux pas qu’il se fasse vilipender s'il n’exécute pas rapidement sa mission. Je me retrouve donc à l’extérieur de l’enceinte, sur une sorte de petite place et je peux dire à la jeune femme :

Tout d’abord, je voulais vous remercier pour m’avoir sauvé la vie lors de l’attaque. Sans votre aide, je n’aurais pas pu venir à bout de l’adversaire.

Elle m’a quand même transporté en pleine bataille, mettant sa vie en danger et ça, ce n’est pas rien. Je conclus donc :

J’aurais aimé vous inviter à manger une glace, mais j’imagine que la personne qui vous emploie et que j’ai eue la chance de croiser lors de la réception a besoin de vous.

Comme la dernière fois, elle avait refusé une simple tartine, je lui offre une porte de sortie honorable, si elle ne veut pas accepter ma proposition.

Avec cet attentat encore tout frais, tout le monde était occupé, et je me trouvais à faire les tâches habituelles d’un majordome, c’est à dire vérifier que tout fonctionnait bien dans la demeure.
Au détour d’un couloir je croisais une tête que je commençais à connaître, ce cher Tagar Reys. En fauteuil roulant, et une jolie médaille autour du cou. J’avais moi-même rangé la mienne dans ma suite à la maison blanche.

– Dame Mcintyre, je suis ravie de vous revoir, auriez-vous un moment ? J’aimerais beaucoup vous parler à l’extérieur.

C’était vrai qu’il savait se montrer poli, lui. Après tout rien n’était urgent pour moi, aussi acceptai-je son invitation. Je le suivis, lui et le garde, jusqu’à l’extérieur de la bâtisse, et je vis le garde le laisser là, comme si il n’avait plus besoin de personne. Il était en fauteuil roulant ! Évidement qu’il avait besoin de quelqu’un. Bon, ça serait moi, je devais imaginer.

– Tout d’abord, je voulais vous remercier pour m’avoir sauvé la vie lors de l’attaque. Sans votre aide, je n’aurais pas pu venir à bout de l’adversaire. J’aurais aimé vous inviter à manger une glace, mais j’imagine que la personne qui vous emploie et que j’ai eue la chance de croiser lors de la réception a besoin de vous.

Il croyait que j’étais toujours employée chez mon ancien employeur. Je choisis de ne pas démentir pour l’instant, juste histoire de faire durer le suspens.

– Mais c’est tout naturel voyons. Et puis, vous aviez une dette envers moi, je ne pouvais pas vous laisser mourir comme ça. Et bien sûr, il était de mon devoir envers la nation d’annihiler cette créature abominable. Je parle du nécromancien. Mais sachez que non, cette personne dont vous parlez ne m’attend pas, et il se trouve que j’ai du temps libre, j’accepte donc volontiers votre invitation. Je connais d’ailleurs un très talentueux glacier qui saura ravir vos papilles. Je vous pousse ?

Je me mis derrière lui et commença à pousser la chaise roulante sur les pavés. C’était fastidieux, aussi usai-je un peu de ma force surhumaine pour m’aider.

Mon père avait raison quand il disait que le temps rend les gens plus aimables, à moins que ce soit les carottes ? Je ne m’en souviens plus exactement. En-tout-cas, elle accepte mon invitation, même si elle remet sur le tapis cette histoire de dette. Personne ne semble l’attendre, sa maîtresse devait sûrement avoir de nombreuses affaires à la Maison Bleue.

Lorsqu’elle me propose de pousser mon siège, je m’apprête à lui répondre que je peux le faire moi-même, mais je n’en ai pas le temps, car elle prend l’initiative. J’avoue, au fond de moi, que je suis bien content qu’elle le fasse, car vu mon état de fatigue, cela aurait pris un temps fou de faire dix mètres, surtout sur les pavés.

Pour elle, cela ne représente aucun problème, mais rien ne m’étonne de la part d’une personne capable de tuer trois hommes en un clin d’œil. Nous arrivons ainsi devant son glacier et comme les Astres sont avec nous, une table est disponible à l’extérieur. Normalement, j’aurais aidé la jeune femme à s’asseoir, avant de faire de même, mais vu mon état, c’est impossible, et je m’en excuse :

Je suis désolé, vous êtes mon invité et c’est vous qui vous faites tout.

Au moins, je peux appeler le serveur et celui-ci arrive prestement, je lui commande donc :

Pour moi, ce seront deux boules au chocolat.

Je laisse mon interlocutrice commandée avant de payer en avance nos deux consommations. J’ai choisi comme d’habitude mon parfum préféré. Une fois l’employé partit, je lui demande :

Vous avez été blessé lors de l’attaque, comment vous sentez-vous ?

Je me souviens l’avoir un peu soigné, grâce à ma magie, même si ce n’était pas très folichon. On a tous pris beaucoup de dégâts et je suppose que certains d’entre nous sont encore à l’hôpital.

Nous nous mîmes à une table devant le glacier et il me sortit une de ses phrases bien à lui:

Je suis désolé, vous êtes mon invité et c’est vous qui vous faites tout.

– Oui, en effet, c’est incongru, répondis-je, car après tout, c’était en effet inconvenant.

Il commanda deux boules au chocolat – choix… meh – quand le serveur arriva et je commanda à mon tour une boule au cassis. J’aimais ce parfum probablement à cause de la couleur.

Vous avez été blessé lors de l’attaque, me demanda Monsieur Reys, comment vous sentez-vous ?

– Et bien ma foi, je me sens bien, en partie grâce à vous. Je vous en remercie d’ailleurs, les soins que vous m’avez prodigués m’ont permi de reprendre le combat avec toute l’ardeur dont je disposait. Mais et vous-même ? Je vous vois dans ce fauteuil alors que je vous avait tiré pendant l’attaque. Je vous avoue que je n’ai pas bien suivi le déroulement de l’attentat vous concernant. Que vous est-il arrivé ?

C’était en effet étrange, il ne me semblait pas l’avoir vu blessé pendant l’attentat. Mais il était vrai que je n’avais probablement pas bien regardé, occupée que j’étais à défendre la république et ses citoyens d’abord, et à aider les blessés ensuite.

– D’ailleurs il me vient une autre question, sans vouloir vous assaillir de celles-ci, repris-je, mais pourquoi revenir en République ?

Pour écouter le discours de la présidente ? Pour affaires ?
Le serveur nous apporta bientôt nos commandes, et je me mis à l’écouter en léchant la mienne. Il semblait affaiblit, mais j’avais bien vu qu’il pouvait bouger ses jambes. Avec un peu de chance, il ne serait que temporairement sur ce fauteuil. Je notai dans un coin de ma tête de lui demander des nouvelles du Reike, comment était la vie là bas depuis l’arrivée du nouveau roi. C’était l’occasion pour moi ; d’habitude, c’était madame la présidente qui conversait avec les étrangers importants. Je m’en était d’ailleurs voulu de ne pas avoir posé cette même question à l’ambassadeur avec qui j’avais conversé dans cette auberge, le soir ou j’avais pris la serveuse pour une espionne.

La majordome s’intéresse à mon cas et je lui réponds en toute honnêteté :

Vous êtes bien aimable de vous préoccuper de mon cas personnel. Vous m’avez en effet tiré d’un mauvais pas, et sans vous, j’aurai été sur la trajectoire directe du nécromant. Il s’avère que j‘ai continué à me battre, me vidant de toute mon énergie et d’une grande partie de mon sang. J’ai lancé un nombre de sorts que je n’aurai jamais cru possible. La conséquence de tout ceci, c’est que je suis faible comme un nouveau-né. J’ai besoin de temps et de nourriture pour pouvoir récupéré.

Je n’exagère pas, un enfant de trois ans pourrait me faire la misère en deux secondes. Puis elle me pose exactement la même question que le vice-président et je lui donne exactement la même réponse :

Je suis venu ici pour connaître la politique étrangère que votre gouvernement comptait mettre en place. J’ai déjà fait de fréquents voyages chez vous et je suis devenu, même si le mot est un peu fort, une sorte d’expert de la République. Je suis maintenant Contrôleur Royal au service du Cœur, notre ministre des Finances, prenant ainsi la suite de mon père.

Je suis content que mes soins l’aient aidé, et je lui indique :

Je suis heureux d’avoir pu me rendre utile. Nous sommes donc revenus à la case départ, et j’ai toujours une dette envers vous. Je suis à votre écoute sur comment je peux m’en acquitter.

Je l’écoute me répondre avant de lui poser une question :

Savez-vous à quelle heure votre employeuse va sortir ? Je n’ai jamais eu l’occasion de la remercier pour nous avoir aidés lors de l’incendie de notre auberge. Grâce à elle, nous avons pu nous retourner rapidement et évité bien des tracas.

Il y a vraiment des gens sympathiques dans ce monde, et cette femme de la bourgeoisie locale en fait partie.

Il me remercia de « m’inquiéter » pour lui, et déclara qu’il avait continué à se battre, se vidant de toute son énergie et d’une grande partie de son sang. En conséquence, il était « faible comme un nouveau-né » et avait besoin de temps pour récupérer.
Quand je lui demandai pourquoi il était revenu, il me répondit avec toute l’arrogance dont il était capable :

– Je suis venu ici pour connaître la politique étrangère que votre gouvernement comptait mettre en place. J’ai déjà fait de fréquents voyages chez vous et je suis devenu, même si le mot est un peu fort, une sorte d’expert de la République. Je suis maintenant Contrôleur Royal au service du Cœur, notre ministre des Finances, prenant ainsi la suite de mon père.

Un expert de la république, rien que ça ?

Il m’indique ensuite qu’il est heureux d’avoir pu se rendre utile, mais aussi que nous sommes « revenus à la case départ », car selon lui me soigner valait sa vie de sauvé.
Il enchaîna :

– Savez-vous à quelle heure votre employeuse va sortir ? Je n’ai jamais eu l’occasion de la remercier pour nous avoir aidés lors de l’incendie de notre auberge. Grâce à elle, nous avons pu nous retourner rapidement et évité bien des tracas.

Faisait-il référence à mon ancien employeur ? Le temps que je réfléchisse il avait repris :

– Il y a vraiment des gens sympathiques dans ce monde, et cette femme de la bourgeoisie locale en fait partie.

Il me fit sourire. Il semblait croire sincèrement ce qu’il venait de dire. C’était un peu naïf de sa part, car mon employeur n’était pas immaculé. Mais jamais je ne me permettrait de ternir la réputation de quelqu’un pour qui j’avais travaillé, je repassait donc sur le premier sujet.

– Hmm mon ancien employeur vous voulez dire ? Je ne travaille plus chez celui qui vous a hébergé le jour où l’auberge à pris feu. Je doute que vous ne le retrouviez d’ailleurs.

La glace au chocolat est très bonne et je prends tout mon temps pour l’apprécier. La nourriture de l’hôpital, c’est vraiment l’enfer sur terre. La Majordome m’indique alors qu’elle a changé de poste et je lui réponds :

Je comprends, j’enverrai alors une lettre à la résidence où a lieu la fête.

J’y serais bien allé moi-même, mais vu mon état, cela ne semble guère prudent. Comme je suis curieux, je lui demande :

Si ce n’est pas secret, puis-je savoir qui est le ou la chanceuse qui vous a maintenant à ses côtés ?

Moi, j’aurais bien aimé avoir une personne sachant se battre, gérer du personnel et connaissant l’étiquette sur le bout des doigts à mon service. Edgar, notre propre majordome, s’occupant de notre demeure, ne sait pas se battre. C’est un homme libre d’une cinquantaine d’années qui est présent à ma naissance.

Je ne sais pas si elle va me répondre, car elle était à la Maison Bleue quand je l’ai croisé et j’imagine que cela doit être quelqu'un d'important. Je tente même de la faire rire en lui disant :

Ce n’est quand même pas la Présidente Mirelda Goldheart ?

C’est sûr que non, il y a bien d’autres nobles qui ont put la recruter. J’attends donc tranquillement sa réponse en finissant ma glace. Ma coupe d’ailleurs est vide et j’hésite à en demander une autre, mais ce ne serait pas raisonnable. Alors que je réfléchissais sérieusement à la question, pesant le pour et le contre, un mendiant à qui il manque un bras arrive. Il tend sa main restante et je fouille dans ma bourse pour lui donner deux pièces d’argent, de quoi lui acheter deux repas de base dans une auberge. Il me regarde avec de grands yeux et se tourne vers la jeune femme, espérant sans aucun doute en avoir autant.

– Je comprends, j’enverrai alors une lettre à la résidence où a lieu la fête.

– Je doute qu’elle appartienne toujours à la famille qui vous a accueilli. Répondis-je. Elle a fait faillite et m’a renvoyée car ils ne pouvaient plus me payer.

– Si ce n’est pas secret, puis-je savoir qui est le ou la chanceuse qui vous a maintenant à ses côtés ?:

Je prend le temps de réfléchir. Après-tout, ce n’était pas un secret que je travaillais pour la présidente. Il reprit avant que je n’aie pu ouvrir la bouche.

– Ce n’est quand même pas la Présidente Mirelda Goldheart ?

Prenant mon air le plus sérieux, je lui répondit en le regardant dans les yeux :

– C’est la présidente Mirelda Goldheart.

J’avais à peine fini ma phrase qu’un mendiant eut le culot de nous interrompre et de tendre son unique main pour quémander. Et Monsieur Reis fit l’erreur de lui donner de l’argent, et pas qu’un peu !
Cachant mon agacement je réfléchit à toute vitesse. Je pensais d’abord lui dire un truc du genre « Bonjour monsieur, nous ne sommes pas disposés à vous donner de l’argent. Au revoir monsieur », mais maintenant qu’il avait donné, j’étais quelque peu obligée de donner à mon tour. Décidément, je n’aimait pas du tout ce type. J’aurais pu donner plus que lui, pour le faire passer pour un rapiat, mais il serait capable de s’en réjouir, ce bougre. Finalement, mon agacement me donna la force de répondre comme je l’entendait à ce mendiant qui s’était tourné vers moi :

– Bonjour monsieur, je ne suis pas disposée à vous donner de l’argent, et je vous prie de me laisser en paix. Au revoir monsieur.

Visiblement gêné, le mendiant s’en alla. Mon camarade allait probablement me juger après cela, mais c’était tant mieux, je voulais prendre mes distances avec lui.

C’est avec une certaine tristesse que j’apprends que la famille qui m’avait si bien accueilli moi et mon père, a fait faillite, comme quoi, les choses bougent très vite en République. Au Reike, les familles riches restent ainsi depuis des générations, mais dans ce pays, j’ai l’impression que chacun peut faire fortune ou se retrouver à la rue du jour au lendemain.

Concernant ma blague, elle me répond tout à fait sérieusement que j’ai raison ! Je suis sur le cul et je ne réponds pas tout de suite. Le mendiant arrive alors, mais elle ne lui donne pas une pièce ! C’est vraiment une pince, cette fille ! Elle m’annonce qu’elle travaille pour la femme la plus riche de la République et sûrement de tout le Sekai et elle ne donne pas une pièce pour un pauvre.

Cela ne m’étonne pas que les choses se passent aussi mal ici, avec des gens qui dorment dans la rue, faute de pouvoir travailler. J’ai l’impression que si on est handicapée ou malade, tout ce qu’il reste à faire, c’est crever la bouche ouverte. Je me reprends quand même un peu, j’ai devant moi une personne à qui je dois la vie. Je décide donc d’ignorer l’incident, après tout, le mendiant, grâce à ma générosité, a de quoi mangé pendant plusieurs jours et c’est l’essentiel. Je demande donc à la gouvernante :

Concernant votre nouveau poste, c’est une excellente nouvelle ! Et sans vouloir paraître indiscrète, que faites-vous pour elle ? Moi, j’ai eu la chance de rencontrer son fils et c’est un jeune homme charmant.

Je mens bien sûr, c’est une véritable brute qui aime torturer les gens qui ne lui ont rien fait, mais je ne peux pas dire cela. J’ai devant moi une personne qui travaille pour la Maison Bleue, je me dois donc de rester courtois, je ne veux pas d’autres problèmes.

—Concernant votre nouveau poste, c’est une excellente nouvelle ! Et sans vouloir paraître indiscrète, que faites-vous pour elle ? Moi, j’ai eu la chance de rencontrer son fils et c’est un jeune homme charmant.

— Eh bien je suis sa dame de compagnie. Sans entrer dans les détails je la suit partout où elle va et je m’assure qu’elle n’ait besoin de rien. Ça et les tâches habituelles d’une majordome.

Je ne voulais pas lui donner trop de détails, ma nature méfiante me l’interdisait.
Il commençait à se faire tard, et j’avais fini ma glace. Je lui proposai donc de repartir :

— Je vais bientôt reprendre du service. Je vous emmène quelque part ?

Carrément ? J’ai devant rien de moins que la dame de compagnie de la Présidente ! Pour une nouvelle, c’est une sacrée nouvelle et j’écarquille les yeux de surprise ! Je lui dis donc d’un ton où l’on peut sentir mon étonnement :

Je vous félicite pour votre promotion ! Cela fait de vous une des personnes les plus importantes de ce pays.

Je n’exagère pas, avoir la confiance d’un dirigeant ayant en main la destiné de millions de personnes n’est pas une mince affaire et pourtant, c’est ce que Ellie a réussi à faire. Après avoir fini ma glace, elle me propose de me déposer et je souris devant tant de gentillesse, je lui réponds donc :

Vous êtes vraiment une bonne personne, si vous êtes sûr que cela ne vous dérange pas, j’aimerais rejoindre mon ambassade.

Je sors ensuite un document de ma besace qui ne me quitte jamais et je lui montre :

J’ai ici, signé par le Vice-Président, un document me permettant de quitter le territoire et je vais pouvoir rejoindre le Reike sans autre formalité.

Mickaël est vraiment un ange sympa, m’ayant offert à manger et montré à quoi ressemblerait une attaque de la capitale de mon Royaume de la part de la République. En-tout-cas, il m’a donné ce papier, à savoir si c’est pour se débarrasser de moi ou un gage d’amitié. Je pense pour la seconde solution, il s’est passé quelque chose de fort dans cette pièce et je pense que, malgré nos différences, nous nous sommes compris.
Je n’ai donc plus qu’à attendre la réponse de la majordome, espérant qu’elle sera positive, car rouler sur des pavés n’est vraiment pas quelque chose de facile. J’avoue que je serais bien resté quelques jours supplémentaire à l’hôpital, la nourriture était très mauvaise mais c’était finalement, très reposant.

Monsieur Reys me félicita pour mon poste, insistant sur le fait que cela faisait de moi l’une des personnes les plus importantes du pays. J’arborais un sourire suffisant, fière d’être effectivement l’une des personnes les plus importantes du pays.
Il me complimenta encore quand je lui dis que je proposais de l’emmener où il voudrait. Il sortit un papier de sa veste dont je n’avais que faire. Je n’avais pas reçu l’ordre de le retenir ou quoi que ce soit. Je l’emmenai donc à l’ambassade et après un adieu formel, je le quittai pour retourner à la Maison Bleue. J’aurais probablement des choses à faire après une si longue pause.