Une fois sortie de la villa, Orifa avait le sentiment qu’elle allait pouvoir réellement être utile à la république dans ces actions, elle n’avait aucun doute qu’en faisant le bien pour Mirelda, elle faisait le bien pour la république, l’un et l’autre allaient de pair. Au vu de ce qu’avait remonté la présidente, elle devait tout de même modifier quelques parties mais pour l’instant il lui fallait trouver le « sans masque ». Les indications transmises par la présidente allaient être d’une grande utilité dans son travail et sur la route jusqu’à la ville basse elle prit le temps de tout bien étudier avant de mettre en cendres le dossier rien ne devait remonter jusqu’à la commanditaire.
Il se faisait déjà tard, le soleil était tombé depuis 2 ou même peut être 3 heures alors qu’elle avait pu profiter de la présence de la présidente pendant quelques minutes. Après un long soupire elle était déjà arrivée dans un lieu de débauche certain, les membres du GAR ne venaient jamais ici, non pas qu’ils en avaient peur ou que c’était dangereux pour eux mais la somme qu’ils percevaient pour éviter cette zone et la certitude que l’ordre allait être garanti leur faisaient regarder ailleurs. Un bar tout ce qu’il y a de plus normal, mais le combat et les meurtres était interdit à l’intérieur. L’un des seuls endroits où malfrat de petite et grande envergure pouvaient se retrouver sans craindre pour leur vie. Un lieu qui permettait les échanges d’informations de grande envergure mais ou le prix n’était pas négociable.
Sentant l’odeur putride de l’alcool de la sueur et de toute autres formes de luxure, Orifa se sentait chez elle. Connaissant la plupart des résidents elle en fit le tour, comme elle ne faisait ni ami ami ni ennemi ennemi, la position de neutre était quelque chose d’assez recherché, chacun savait qu’elle faisait en fonction de ses intérêts et de l’argent. En finissant son tour elle s’assit au niveau d’une table où était assis un homme seul.
- Mon bon William, est ce que je t’aurais manqué ces derniers jours ?
L’homme sursauta en regardant la Valkyrie.
- Orifa ?! Et merde je n’ai rien fais cette fois … Ta copine de la dernière fois je te jure que je n’y ai pas touché !
- Je viens te voir pour une autre raison …
Rapprochant sa chaise de celle de l’homme elle se mit à califourchon dessus en glissant dans son dos passant ses longs doigts dans sa chevelure sombre et bouclée.
- Est-ce que tu as déjà entendu parler d’un homme se faisant appeler le « sans masque » ?
- Parfaitement inconnu désolé.
- Tu dois donc connaître ces contacts j’imagine ? Il semble avoir une influence sur certains nobles et tu sais ce que l’on dit ceux qui sont proches des nobles ne sont jamais loin de la ville basse.
- …
Ecartant ses mains de ses cheveux elle les glissant sur ses épaules avant de les passer au niveau de son torse en les laissant pendre tout du long rapprochant son visage de son oreille pour lui susurrer.
- Je t'attendais demain avec les informations que je veux, pour le payement ça serait comme d'habitude, surtout ne me déçoit pas ne me déçoit pas.
- Je peux savoir pour pourquoi tu t'intéresses à lui maintenant ?
Elle n'avait pas besoin de lui répondre de suite, quand il ferrait ses propres recherches il comprendrait rapidement où voulait en venir Orifa. Elle aurait pu faire ses recherches elle-même, mais au vu de la contrainte de temps, il était préférable de passer directement par son réseau d'information. Elle avait un autre objectif actuellement qui allait l'aider pour la suite de son travail. En sortant du bar elle se dirigea directement vers une petite ruelle où étaient agglutiné des enfants des rues, ils n'étaient pas d'une grande force physique, d'une grande intelligence ou d'une grande rapidité mais pour faire passer des rumeurs il n'y avait pas mieux que cette petite bande. Comme des petits animaux de compagnie qui ne mordaient pas la main nourricière, ils étaient tout de même assez réfléchis pour ne pas balancer ceux qui les avaient payés pour faire passer des informations.
- Madame vous avez du travail pour nous ?
Avec un sourire assez doux elle se glissa dans l'ombre des bâtisses pour se rapprocher d'eux glissant une bourse d'argent bien trop conséquente pour un simple travail de création de rumeur. C'était amplement suffisant pour pouvoir attirer l'attention de ces âmes affamées. Orifa sortit un petit croquis avec la tête de la présidente dessus et le montra aux enfants.
- Vous savez qui c'est ?
- C'est la présidente !
- Bien ... J'aimerais que vous fassiez passer le message que ceux qui sont contre la présidente sont contre la république et l'effort de guerre et être contre l'effort de guerre c'est être des traîtres. Vous connaissez les bar républicains ?
Les petites têtes firent oui de la tête, ce n'était pas compliqué ils avaient des affiches à l'effigie de la présidente.
- Faites passé le message que des nobles travaillant avec des membres de la ville basses semblent la calomnier et ...
- Calomnier ?
- Ils disent des mensonges sur elle. Est-ce que nous sommes d'accord ?
- Oui madame !
Le chef du groupe récupéra la bouse pour vérifier son contenu puis la bande se divisa dans les quartiers chacun connaissant ce qu'ils avaient à faire. Cette manière de faire permettait à ce que l'information de base ne soit pas transmise de manière brute à tout le monde mais en fonction de la personne en face. Plus l'argent qui était donné était important plus les enfants allaient s'investir dans leur tâche, étrangement si Orifa n'avait que peu de considération pour la vie d'autrui, les enfants des rues semblaient différents et elles préféraient largement les payer au prix fort sans négocier contrairement aux adultes. La première partie de son plant était déjà en marge maintenant elle pouvait tranquillement retourner dans sa planque pout pouvoir dormir sur ses deux oreilles, demain elle pourrait recevoir le fruit de son travail.
Au réveil elle était directement retournée au niveau du bar où elle avait trouvé son informateur et à la même table il était possible de voir William en train de dormir dessus sans surprise il avait dû travailler une bonne partie de la nuit pour répondre à la demande de sa commanditaire. Après avoir fait le tour de ses connaissances dans le bar elle se dirigea de nouveau vers l'homme glissant son index au niveau de son oreille effleurant le dessus de celle-ci.
- William je ne te paye pas pour dormir de mon mignon ...
Après un sursaut sur place il fit glisser un carnet de notes à la Valkyrie avant de se mettre au fond de son siège.
- Un traître donc, c'était plus compliqué de prévu pour retrouver avec qui il travaille surtout que ceux déclarant haut et fort qu'ils travaillaient avec quelqu'un contre la présidente ...
- Hum ...
- Tu le savais n'est-ce pas ? Ce sans-masque semble avoir une dent contre la présidente et chercher à détruire la confiance du peuple en elle
- Hum ...
- Sans masque car il veut faire penser qu'il est sans filtre vis à vis des membres du peuple pas contre les autres nobles ...
- Hum hum ...
Orifa l'écoutait d'une oreille alors que son attention sur les documents qu'on venait de lui donner avec une liste approximative des personnes impliquées dans le trafic, ce n'était pas toute la liste complète, mais c'était largement suffisant pour faire passer un message clair. Elle fut tout de même surprise de voir que certains noms provenaient de membre qui se revendiquaient comme protecteur et défenseur de la république, certainement que bientôt ils allaient lâcher leur commanditaire surtout après le passage des enfants. Est-ce qu'il serait pertinent de laisser fuiter la liste dans les rues et laisser la grande publique s'occuper de rendre justice soit même ?
- ... Mirelda ...
Sortant instantanément de sa torpeur.
- Quoi ?!
- Orifa j'étais en train de dire que tu étais vraiment très impliqué quand il s'agissait de Mirelda, enfin la présidente est ce qu'il faut que je m'inquiète ?
- tu as quelque chose à cacher à la république ?
- On est dans la basse ville, tout le monde a des choses à cacher à la république
Elle laissa un soupir sortir d'entre ses lèvres avant de se mettre à califourchon cette fois sur l'homme entourant son cou avec ses bras rapprochant son visage du sien mais elle s'arrêta à quelques centimètres du sien.
- Pour le paiement est ce que l'on fait simplement à charge de revanche ? En ce moment j'ai beaucoup de travail mais je pourrais avoir prochainement des informations en avant-première ...
- Hum ... Je ... Rah d'accord faisons comme ça, je te ferais passer la liste si j'ai de nouveaux noms sur la liste
Après un petit sourire elle se releva avant de déposer de l'argent sur la table payant la consommation de l'homme en sortant du bar, elle avait maintenant ce qu'il lui manquait, des cibles mais elle ne devait pas s'y attaquer dans la journée surtout pas de suite il fallait laisser le temps à la ville de se réveiller et de commencer à réagir aux rumeurs et murmure qui semblaient apparaître un peu partout. Son travail d'enquêtrice ne pouvait pas être mis en pause bien longtemps malheureusement. Elle devait suivre de la même manière les différents échanges dans le SCAR sur la prochaine direction. Comme attendu le mouvement de vague qu'elle avait provoqué dans la basse ville était montée rapidement au début rien ne pouvait laisser parer une évolution ou un changement mais le mot était passé, l'homme qu'il fallait éviter. Les êtres vivants aiment faire partie d'un groupe, c'est peut-être leur meilleur défaut, quand ils arrivent à trouver une cible pour leur énervement, c'est d'autant plus facile puis qu'ils arrivent à mettre l'ensemble des pêchés et des mots du monde sur eux.
En quelques heures la personne utilisant le surnom " sans masque " était devenue une bête à abattre dans l'imaginaire de chacun, son influence avait à peine commencé à se sentir donc les gros clans préféraient éviter tout problème ou polémique et préféraient l'éviter. La réponse était assez simple, l'homme qui avait voulu se créer une influence de toute pièce en voulant utiliser la notoriété grandissante de la présidente. En voulant se créer une armure de protecteur du peuple qui se bat contre les nobles et la république qui les oppresse, il était devenu l'homme de paille qui était l'origine de tous les problèmes parfois même certains commençaient à penser qu'il pourrait même être lui-même à l'origine de l'attaque. Orifa avait simplement semé la graine, un informateur connu cherchant des informations sur une personne nommé le sans-masque et des enfants qui peut de temps après indiqué de bien des manières qu'un homme ayant le pseudonyme de sans-masque était anti patriotique. On pourrait croire que dans la ville basse beaucoup serraient contre la présidente mais étrangement ce n'est pas le cas, beaucoup sont éprouvent une certaine reconnaissance envers elle pour le fait qu'elle ferme les yeux sur certaines histoires. Maintenant Orifa avait juste à faire en sorte de lui donner le coup de grâce, l'un des plus gros fournisseurs de sa cible, d'après les informations il n'a pas bougé préférant jouer les morts tout en continuant à soutenir son partenaire ...
D'après les petites oreilles des enfants des rues, il parait même qu'il a décidé d'aller parler des problèmes en cours dans la ville basse histoire de pouvoir garder de bons contacts avec le sans-masque ... Grave erreur pour lui étant donné que l’espionne avait déjà l’information de l’heure du rendez-vous, il lui était assez facile de pouvoir attendre qu’il parte de sa résidence. En voulant innover elle attendait l’homme dans sa diligence avec un petit cadeau entre ses mains. Elle avait même fait en sorte de prendre l’apparence de la femme de sa cible pour attirer d’autant plus son regard. Une fois que celui-ci était arrivé en place il fut assez surpris de voir que la femme qu’il venait de quitter était de nouveau devant lui.
- Mais tu …
- Allons allons évitons d’attirer les regards et les oreilles indiscrètes cette petite chose ne pourra pas continuer à dormir correctement.
A côté d’elle se trouvait la jeune fille de l’homme bien bougon, elle avait la tête déposée sur les cuisses de la valkyrie tout en dormant profondément, cette dernière lui caressait lentement les cheveux. Il n’était pas bien difficile de ressentir la crispation de l’homme devant cette scène, il aurait bien voulu appeler ses gardes mais impossible de risquer la vie de sa fille bien-aimée.
- Qu’est-ce que vous voulez …
Au moins il était assez intelligent pour éviter de poser des veines questions pour savoir l’identité de la personne en face de lui.
- La république semble vous avoir fourni bon nombre de cadeaux, une femme, une fille et une très belle entreprise … N’est-ce pas ?
- Oui bien sûr et je suis un fervent patriote !
- La république n’est pas l’homme sans masque …
Il était au début surpris de comprendre où elle voulait en venir et finit par laisser un petit soupir sortir d’entre ses lèvres en faisant un petit oui de la tête résignée par la situation.
- La république, pardonne, mais la république n’oublie pas … Peut-être qu’il pourrait être de bons augures que votre … Partenaire ? Emprunte la même voie pieuse et de rédemption que vous, vous ne croyez pas ?
- Bien …. Bien évidemment, je saurais le convaincre.
Après un sourire amusé elle écarta la petite fille avant de se rapprocher lentement de l’homme pour lui susurrer tout en commençant à se préparer pour sa téléportation.
- La république pardonne, mais la république n’oublie pas … Jamais … Nulle part …
Elle laissa au niveau de ses jambes un petit papier avec un doigt portant la bague de sa femme à l’intérieur avec comme simple mot inscrit en sang dessus « traître à sa patrie ».
Étrangement par la suite tout le monde semblait avoir lâché tout soutien même timide envers l’homme masqué, aucune poursuite ne commença envers celle qui avait fait passer un message assez clair. Orifa savait qu’il serait toujours possible de réparer le doigt de la mariée mais l’impact psychologique que cela avait pu avoir sur cette famille allait rester et il y avait peu de chances que par la suite ils puissent se salir en trafiquant contre la république. Il fallait également avouer que trouver des animaux morts avec l’écriture « traître » sur les murs les fenêtres des insultes, crachas, passages à tabac … Avait tout de même bien aidé et comme l’avait espéré Orifa tout se termina en moins d’une semaine.
Le lendemain ou toute cette histoire c’était calmé, la Valkyrie avait reçu une demande de rapport de la part de la présidente, il semblerait que les retombées de son travail était montées bien plus vite que ce à quoi elle avait pu imaginer et ce n’était clairement pas pour lui déplaire ! Elle se doutait que cette entrevue pourrait être le dernier avant bien des semaines, des échos semblaient commencer à indiquer que les prochaines missions de grande envergure allaient être lancées. L’organisation n’était pas directement liée à la présidente ni a son fils mais elle devait sûrement avoir les oreilles qui entendaient autour d’elle qu’il n’était pas question de laisser impunis tous ceux qui avaient salis la république.
Le travail qui lui était confié en tant qu’enquêtrice et espionne pour le SCAR avait été tel, qu’elle avait du retardé son arrivée. Habituellement toujours à l’heure voire même à l’avance, le soir même la Valkyrie rentra à peine chez elle pour pouvoir prendre soin de sa présentation et pour se changer qu’elle prit la route à grande hâte pour le bureau de la directrice. Elle n’avait aucun doute sur le fait qu’elle allait avoir du retard et aucun moyen de pouvoir l’expliquer, pour autant quand elle commença à se glisser à travers les sécurités il n’était pas question d’essayer de gagner du temps, c’était simplement impossible même pour elle.
Une fois arrivée au niveau de la fenêtre de la directrice, son cœur battait la chamade se demandait si la présidente allait la renvoyer du a son retard ? Toutes les idées étaient en train de se bousculer en tête alors qu’elle avait environ 30 minutes de retard.
- Présidente, je suis là comme vous l’avez ordonné.
- Entre
Comme a son habitue elle rentra sans plus de cérémonie et s’inclina avec respect en se mettant à genoux après avoir retiré ses ceinturons et les déposé à côté d’elle. Laissant ses mains sur ses cuisses sans bouger alors qu’elle regardait le sol.
- Je m’excuse pour mon retard maîtresse … Je n’ai aucune excuse, je vous supplie de me pardonner mon manque de respect.
Déposant misérablement son front contre le sol devant elle.