Une réputation ? Gamin, j'peux te créer.
"Drôle de nuit."
C'la avait été sa réflexion, simple, basique. Il avait avisé le ciel, emplit d'étoile, véritable tableau que Van Gogh aurait réalisé, la réaction du clown fut un haussement d'épaule, avant d'enfiler sa tenue du parfait petit barde. Un bandeau pour discipliner ses cheveux, toujours bien trop rebelles a son goût. Un peu comme ceux qui couraient dans les rues, poursuivis par une vierge de fer, qui beuglait des insultes, baragouinant on ne sait rien, mais c'la n'avait rien d'amical envers le sexe fort. Ce fut au tour son pantalon en lin, légèrement bouffant, bien trop a son goût d'ailleurs, mais c'était là le costume traditionnel qu'imposait sa branche artistique. Il acheva son attirail de musicien en s'équipant de la superbe chemise mauve, bordeaux, et rosée, que lui avait refilé un poète miteux, dans une ruelle sombre.
La mandoline a la ceinture, il s'était mis en route, direction les quartiers malfamés, là où les bourgeois agrippaient leurs bourses, de peur qu'on ne leur dérobes, tandis que les types louches étaient légion, les yeux baladeurs.
"La nuit pour moi, c'est un royaume. Peuplé de princes et de fantômes, de bons apôtres et de vauriens, de poètes et de bon à rien. La nuit, c'est un peu mon royaume, où mes rêves déçus se paument,..."
Il chantonnait, dénué d'entrain ou de joie, par pur réflexe. Les notes étaient juste, son talent occupant encore son petit cœur, alors que son âme l'avait quitté depuis longtemps, sans un regard en arrière, ou un loyer payé d'avance. Toujours étant, qu'il dévalait les pentes, le menant droit vers l'établissement qui l'inspirait en ces temps mornes. Mornes mornes, c'était vite dit. La tranquillité habituelle et toute relative de la ville avait été troublée par l'avion de chasse Marjhan, devenant la première fusée du royaume(Et cassant les couilles a tout le monde avec son P3 vitesse.). Toute cette énergie, pour sauver une reine incapable, avait il pestant dans sa barbe, prenant tout de même bien soin de ne pas le dire à voix haute. Mélancolique et dépressif, mais pas suicidaire. La cité était agitée, c'la se ressentait même chez les oubliés. Il dut toutefois chasser un ou deux pickpockets d'un coup de pieds, directement dans le torse, une sorte d'hommage a Leonidas de Sparte. Mais ce fut en un seul morceau, qu'il franchit le seuil de la taverne "Au rat des rois.".
Le lieu avait la réputation d'être le lieu de rencontre de toutes les belles âmes, des pieux, des honnêtes hommes, saints et autres professions incarnant la droiture. C'était faux. Ici se retrouvaient les pires engeances a des kilomètres à la ronde, fomentant, trichant, lorgnant, bousculant, et tout ce qui pouvait se faire de plus terrible. Et dans une nation barbare, le pire n'avait rien d'enviable. À côté, Shoumei était une base de loisir.
"Ouais, une autre en plus."
C'était avec un geste de menton qu'il répondait a l'affirmatif, au tavernier. Santini qu'il s'appelait. C'était un ancien du coin, plus de vingt ans dans un lieu aussi dangereux, c'la forgeait le respect. Faut dire qu'avec le temps, il en avait vu d'monde, et c'lui qui déposait une pinte d'vant le Bellardy, devait avoir le bras long. Toujours étant que le musicien avait fini un de ses premiers numéros. Il reprenait son souffle, quelques gouttes de sueur perlant sur son front, alors que son visage s'inclinait, pour l'aider à aviser son travail.
Plusieurs feuilles éparpillées chaotiquement sur la table, un encrier, une plume dans la main, grattant des esquisses de poèmes sur ce qui lui servait de support. L'alcool coulait à flots, alors que ses lèvres se posaient sur le godet empli de cervoise. Had' grognait, terriblement déçu de son manque d'inspiration.. C'la faisait un moment que plus rien ne lui venait. Plus d'un an depuis... Il ne s'attarda pas à penser plus encore, préférant secouer la tête, chassant ses idées sombres qui le hantait de plus en plus souvent.. Les repoussés lui demandaient bien plus d'efforts.. Elles le rattrapaient.
"P'tain, saletés de syndrome d'la feuille blanche."
Les sourcils froncés, il buvait à nouveau, baladant son regard sur les visages aux alentours. Des borgnes, des monstres, des tarins imposants, des gueules à faire frémir un diable.. Voila ce qui peuplait l'endroit, peu importe l'heure. Le mélancolique s'affala dans le dossier de sa chaise, dans une posture lasse. Claquant le cul de sa pinte a moité vide sur la table en chêne massif, il se replongea dans ses écrits, relisant ses ébauches sans convictions, les coudes plantés autour des feuilles, les deux mains dans sa chevelure bien moins discipliné qu'en début de soirée. Tous dans la salle avaient déjà entendu parlé du musicien. C'était qu'il se représentait au moins une fois par semaine dans l'coin, habitué aux public pas facile, voir hostiles.. Plusieurs avaient même échangé des coups avec le pitre. Pour autant, ce soir, personne ne venait lui agripper son épaule pour la bassiner avec des histoires de contes et de légendes.
C'la avait été sa réflexion, simple, basique. Il avait avisé le ciel, emplit d'étoile, véritable tableau que Van Gogh aurait réalisé, la réaction du clown fut un haussement d'épaule, avant d'enfiler sa tenue du parfait petit barde. Un bandeau pour discipliner ses cheveux, toujours bien trop rebelles a son goût. Un peu comme ceux qui couraient dans les rues, poursuivis par une vierge de fer, qui beuglait des insultes, baragouinant on ne sait rien, mais c'la n'avait rien d'amical envers le sexe fort. Ce fut au tour son pantalon en lin, légèrement bouffant, bien trop a son goût d'ailleurs, mais c'était là le costume traditionnel qu'imposait sa branche artistique. Il acheva son attirail de musicien en s'équipant de la superbe chemise mauve, bordeaux, et rosée, que lui avait refilé un poète miteux, dans une ruelle sombre.
La mandoline a la ceinture, il s'était mis en route, direction les quartiers malfamés, là où les bourgeois agrippaient leurs bourses, de peur qu'on ne leur dérobes, tandis que les types louches étaient légion, les yeux baladeurs.
"La nuit pour moi, c'est un royaume. Peuplé de princes et de fantômes, de bons apôtres et de vauriens, de poètes et de bon à rien. La nuit, c'est un peu mon royaume, où mes rêves déçus se paument,..."
Il chantonnait, dénué d'entrain ou de joie, par pur réflexe. Les notes étaient juste, son talent occupant encore son petit cœur, alors que son âme l'avait quitté depuis longtemps, sans un regard en arrière, ou un loyer payé d'avance. Toujours étant, qu'il dévalait les pentes, le menant droit vers l'établissement qui l'inspirait en ces temps mornes. Mornes mornes, c'était vite dit. La tranquillité habituelle et toute relative de la ville avait été troublée par l'avion de chasse Marjhan, devenant la première fusée du royaume(Et cassant les couilles a tout le monde avec son P3 vitesse.). Toute cette énergie, pour sauver une reine incapable, avait il pestant dans sa barbe, prenant tout de même bien soin de ne pas le dire à voix haute. Mélancolique et dépressif, mais pas suicidaire. La cité était agitée, c'la se ressentait même chez les oubliés. Il dut toutefois chasser un ou deux pickpockets d'un coup de pieds, directement dans le torse, une sorte d'hommage a Leonidas de Sparte. Mais ce fut en un seul morceau, qu'il franchit le seuil de la taverne "Au rat des rois.".
Le lieu avait la réputation d'être le lieu de rencontre de toutes les belles âmes, des pieux, des honnêtes hommes, saints et autres professions incarnant la droiture. C'était faux. Ici se retrouvaient les pires engeances a des kilomètres à la ronde, fomentant, trichant, lorgnant, bousculant, et tout ce qui pouvait se faire de plus terrible. Et dans une nation barbare, le pire n'avait rien d'enviable. À côté, Shoumei était une base de loisir.
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"Ouais, une autre en plus."
C'était avec un geste de menton qu'il répondait a l'affirmatif, au tavernier. Santini qu'il s'appelait. C'était un ancien du coin, plus de vingt ans dans un lieu aussi dangereux, c'la forgeait le respect. Faut dire qu'avec le temps, il en avait vu d'monde, et c'lui qui déposait une pinte d'vant le Bellardy, devait avoir le bras long. Toujours étant que le musicien avait fini un de ses premiers numéros. Il reprenait son souffle, quelques gouttes de sueur perlant sur son front, alors que son visage s'inclinait, pour l'aider à aviser son travail.
Plusieurs feuilles éparpillées chaotiquement sur la table, un encrier, une plume dans la main, grattant des esquisses de poèmes sur ce qui lui servait de support. L'alcool coulait à flots, alors que ses lèvres se posaient sur le godet empli de cervoise. Had' grognait, terriblement déçu de son manque d'inspiration.. C'la faisait un moment que plus rien ne lui venait. Plus d'un an depuis... Il ne s'attarda pas à penser plus encore, préférant secouer la tête, chassant ses idées sombres qui le hantait de plus en plus souvent.. Les repoussés lui demandaient bien plus d'efforts.. Elles le rattrapaient.
"P'tain, saletés de syndrome d'la feuille blanche."
Les sourcils froncés, il buvait à nouveau, baladant son regard sur les visages aux alentours. Des borgnes, des monstres, des tarins imposants, des gueules à faire frémir un diable.. Voila ce qui peuplait l'endroit, peu importe l'heure. Le mélancolique s'affala dans le dossier de sa chaise, dans une posture lasse. Claquant le cul de sa pinte a moité vide sur la table en chêne massif, il se replongea dans ses écrits, relisant ses ébauches sans convictions, les coudes plantés autour des feuilles, les deux mains dans sa chevelure bien moins discipliné qu'en début de soirée. Tous dans la salle avaient déjà entendu parlé du musicien. C'était qu'il se représentait au moins une fois par semaine dans l'coin, habitué aux public pas facile, voir hostiles.. Plusieurs avaient même échangé des coups avec le pitre. Pour autant, ce soir, personne ne venait lui agripper son épaule pour la bassiner avec des histoires de contes et de légendes.