Il va sans dire que je ressens souvent une certaine joie à l’idée de rencontrer de nouveaux fidèles à ma cause lorsque j’en ai l’occasion. Mais bien que mon nom soit partout redouté, n’importe qui ne peut pas le revêtir pour servir ses propres intérêts — du moins pas sans passer par mon bureau avant cela.
Il fait jour depuis quelques heures maintenant, pourtant ma journée ne débute réellement qu’avec cet entretien. Enfin un événement qui me sort de cette routine tannante qui n’a de cesse de se répéter chaque jour. Signatures, cachets, lettres amères et demandes de compte : voilà ce à quoi ressemble ma vie depuis l’attaque. Mais dans ces ténèbres rébarbatives, un élément a au moins le mérite de me distraire, aujourd’hui. Et il se trouve dans la Maison Bleue en ce moment même.
Lorsque je me suis renseignée sur la personne qui attend patiemment dans le boudoir adjacent, j’ai découvert bien des détails sur sa vie qui m’ont partagée entre curiosité et mépris. Son casier judiciaire a suscité de vives émotions au tribunal et le SCAR assure qu’ils ont enquêté à son sujet plusieurs fois pour des affaires d’empoisonnement et de trafic en tout genre. Un palmarès qui, ma foi, me questionne sur sa capacité à masquer ses méfaits. Quelle publicité pour notre famille que d’être rattachée à une personne si peu fréquentable ? Je veux le voir de mes propres yeux.
Après tout, ne serait-il pas mon… neveu ?
J’ai mis des années à placer le nom des Goldheart au sommet de l’échelle hiérarchique. Aujourd’hui, j’emploie toujours mes forces dans son intérêt afin d’assurer sa pérennité. Comment puis-je permettre de lui attribuer mon nom si je ne peux m’assurer que son détenteur en sera digne ? Qu’il soit en mesure de masquer ses crimes est un prérequis. Je veux m’assurer qu’il en soit capable et c’est pour cette raison qu’il est présent ici aujourd’hui. Pour répondre à mes questions et gagner le droit de devenir l’un des miens.
Je replace le col de mon tailleur et passe une main dans mes cheveux blancs. Le contraste avec le noir que je revêts est saisissant.
— Faîtes-le entrer.
Il a attendu suffisamment longtemps et je viens d’apposer mon sceau sur la lettre que j’écrivais. Les membres de ma famille ont au moins un point en commun avec moi. Ils ont tous cédé à un être ailé, puisque Soren « Kai » — possiblement Goldheart sous peu — est, tout comme Mikael, un demi-ange. Il faudrait interdire la République à ces êtres dépourvus de morale — ou peut-être qu’il faudrait seulement que je traite cette rancune avec le même détachement que celui que j’accorde à mes autres sentiments…
Il fait jour depuis quelques heures maintenant, pourtant ma journée ne débute réellement qu’avec cet entretien. Enfin un événement qui me sort de cette routine tannante qui n’a de cesse de se répéter chaque jour. Signatures, cachets, lettres amères et demandes de compte : voilà ce à quoi ressemble ma vie depuis l’attaque. Mais dans ces ténèbres rébarbatives, un élément a au moins le mérite de me distraire, aujourd’hui. Et il se trouve dans la Maison Bleue en ce moment même.
Lorsque je me suis renseignée sur la personne qui attend patiemment dans le boudoir adjacent, j’ai découvert bien des détails sur sa vie qui m’ont partagée entre curiosité et mépris. Son casier judiciaire a suscité de vives émotions au tribunal et le SCAR assure qu’ils ont enquêté à son sujet plusieurs fois pour des affaires d’empoisonnement et de trafic en tout genre. Un palmarès qui, ma foi, me questionne sur sa capacité à masquer ses méfaits. Quelle publicité pour notre famille que d’être rattachée à une personne si peu fréquentable ? Je veux le voir de mes propres yeux.
Après tout, ne serait-il pas mon… neveu ?
J’ai mis des années à placer le nom des Goldheart au sommet de l’échelle hiérarchique. Aujourd’hui, j’emploie toujours mes forces dans son intérêt afin d’assurer sa pérennité. Comment puis-je permettre de lui attribuer mon nom si je ne peux m’assurer que son détenteur en sera digne ? Qu’il soit en mesure de masquer ses crimes est un prérequis. Je veux m’assurer qu’il en soit capable et c’est pour cette raison qu’il est présent ici aujourd’hui. Pour répondre à mes questions et gagner le droit de devenir l’un des miens.
Je replace le col de mon tailleur et passe une main dans mes cheveux blancs. Le contraste avec le noir que je revêts est saisissant.
— Faîtes-le entrer.
Il a attendu suffisamment longtemps et je viens d’apposer mon sceau sur la lettre que j’écrivais. Les membres de ma famille ont au moins un point en commun avec moi. Ils ont tous cédé à un être ailé, puisque Soren « Kai » — possiblement Goldheart sous peu — est, tout comme Mikael, un demi-ange. Il faudrait interdire la République à ces êtres dépourvus de morale — ou peut-être qu’il faudrait seulement que je traite cette rancune avec le même détachement que celui que j’accorde à mes autres sentiments…