Il n’y avait pas à dire, lorsque la Présidente faisait présent d’une de ses demeures aux « héros » de l’attentat, elle savait se montrer généreuse. La demeure était à l’image du luxe dans lequel elle vivait et de la prestance qu’elle inscrivait dans chacun de ses gestes, baignant dans les lueurs du marbre et de l’or. En soi, cela rien de bien étonnant de la part de la femme la plus riche de tout Sekai et ce n’était certainement pas le genre de cadeau qui la dépouillerait de sa fortune, mais le geste restait grandement apprécié par l’actuelle Mairesse de Courage.
L’hôtel particulier était en effet suffisamment spacieux pour lui permettre de venir à la Capitale tout en étant accompagnée de la horde de domestique et de collaborateurs nécessaires à la gestion qu’exigeait son nouveau poste. Elle ignorait combien de temps elle devrait rester ainsi à Liberty, loin de la ville qu’elle administrait, et dans le doute mieux valait prévoir pour une longe durée.
Le Conseil de Guerre auquel elle avait participé venait de s’achever et parmi tout les conclusions qu’elle pouvait en tirer, une seule lui était réellement pertinente : la République n’était dirigée que par une poignée de faible et d’incompétent. C’en était consternant aux vues des évènements qui secouaient le monde depuis plusieurs mois.
Il fallait remettre la Nation Bleue sur le droit chemin de la grandeur et de la puissance.
C’était une tâche titanesque, Koraki le savait, tout autant qu’elle savait qu’elle n’y parviendrait pas seule. Il allait lui falloir de nombreux alliés, tous plus puissants les uns que les autres, pour assurer l’avenir de la République. Non pas des alliés économiques ou hiérarchique comme Soren ou Mirelda, mais bien politique. Au sein du gouvernement, la Reine des Catins était bien seule, quand bien même elle s’alignait volontairement sur les idéaux conservateurs de la Présidente.
C’est ainsi que la venue ce soir du tout nouveau Magistrat de la Diplomatie prenait son sens. Faire de lui un adjuvant plutôt qu’un opposant serait une première pierre dans l’édification de cette nouvelle République que la Mairesse ériger, ce plaçant dès lors comme la nouvelle Dangshhuan.
C’est cependant avec une certaines appréhension que la Catin invita le mystérieux homme à venir partager un repas, ce soir, car elle n’avait pas encore eu le temps de faire marcher ses différents réseaux pour découvrir qui se cachait sous le masque. Pour l’heure, il n’était que Tunon, non pas Julius Fallenswords. Peu importait, néanmoins, car bien plus que l’Homme, c’était le Magistrat qu’elle avait besoin de séduire. D’ici à leur prochaine conversation, il ne faisait aucun doute à la maquerelle que le véritable nom du magistrat lui sera connu.
C’est ainsi qu’ils finirent par se retrouver tout deux dans l’un des boudoirs, occupant les fauteuils entourant une petite table sur laquelle trônaient fruits et pâtisseries en tout genre, bouteilles d’alcools fins et cendriers. Quelques domestiques veillaient à satisfaire le moindre de leur besoin, se tenant prêt à servir les verres et regarnir les plateaux au moindre geste des illustres convives.
Une cigarette à la main, la Reine des Plaisirs exhala un profond nuage de fumée en balançant négligemment sa tête en arrière. Ce n’était pas une réunion officielle, ainsi l’éthique régissant d’ordinaire ce genre de rencontrer n’en était réduite qu’à son plus simple appareil.
- Permettez-moi tout d’abord de vous féliciter pour votre nomination, Mr Tunon, déclara t-elle. Il était temps que l’intégrité se fasse une place au sein de notre gouvernement.
Quand bien même la Catin n’était clairement pas la meilleure illustration en matière d’exemplarité républicaine, sa ferveur et son patriotisme n’avaient, eux, rien d’une comédie. Le marasme politique dans lequel baignait le pays lui était véritablement insupportable et sa volonté de changer les choses était bien réelle.
- Je regrette votre absence durant le Conseil. Votre connaissance de la diplomatie internationale nous aurait été précieuse.
Surtout pour fermer proprement le claquet de cette Ruby idéaliste, de ce sodomite de Julius Chains et, surtout, de ce teigneux amiral Wilson. Elle n’en revenait toujours pas que cet imbécile va-t’en-guerre soit à la tête de la plus puissante marine du continent.
- Répondez-moi franchement, Mr Tunon, que pensez-vous de l’état actuel de la République ?
Derrière elle, posé sur le dossier de sa chaise, un corbeau épiait le magistrat. Une des mains de sa maitresse vint doucement lui caresser le plumage, sans qu'il ne détourne le regard du masqué. Bien plus que la Mairesse, l'animal sembla épier l'invité.
L’hôtel particulier était en effet suffisamment spacieux pour lui permettre de venir à la Capitale tout en étant accompagnée de la horde de domestique et de collaborateurs nécessaires à la gestion qu’exigeait son nouveau poste. Elle ignorait combien de temps elle devrait rester ainsi à Liberty, loin de la ville qu’elle administrait, et dans le doute mieux valait prévoir pour une longe durée.
Le Conseil de Guerre auquel elle avait participé venait de s’achever et parmi tout les conclusions qu’elle pouvait en tirer, une seule lui était réellement pertinente : la République n’était dirigée que par une poignée de faible et d’incompétent. C’en était consternant aux vues des évènements qui secouaient le monde depuis plusieurs mois.
Il fallait remettre la Nation Bleue sur le droit chemin de la grandeur et de la puissance.
C’était une tâche titanesque, Koraki le savait, tout autant qu’elle savait qu’elle n’y parviendrait pas seule. Il allait lui falloir de nombreux alliés, tous plus puissants les uns que les autres, pour assurer l’avenir de la République. Non pas des alliés économiques ou hiérarchique comme Soren ou Mirelda, mais bien politique. Au sein du gouvernement, la Reine des Catins était bien seule, quand bien même elle s’alignait volontairement sur les idéaux conservateurs de la Présidente.
C’est ainsi que la venue ce soir du tout nouveau Magistrat de la Diplomatie prenait son sens. Faire de lui un adjuvant plutôt qu’un opposant serait une première pierre dans l’édification de cette nouvelle République que la Mairesse ériger, ce plaçant dès lors comme la nouvelle Dangshhuan.
C’est cependant avec une certaines appréhension que la Catin invita le mystérieux homme à venir partager un repas, ce soir, car elle n’avait pas encore eu le temps de faire marcher ses différents réseaux pour découvrir qui se cachait sous le masque. Pour l’heure, il n’était que Tunon, non pas Julius Fallenswords. Peu importait, néanmoins, car bien plus que l’Homme, c’était le Magistrat qu’elle avait besoin de séduire. D’ici à leur prochaine conversation, il ne faisait aucun doute à la maquerelle que le véritable nom du magistrat lui sera connu.
C’est ainsi qu’ils finirent par se retrouver tout deux dans l’un des boudoirs, occupant les fauteuils entourant une petite table sur laquelle trônaient fruits et pâtisseries en tout genre, bouteilles d’alcools fins et cendriers. Quelques domestiques veillaient à satisfaire le moindre de leur besoin, se tenant prêt à servir les verres et regarnir les plateaux au moindre geste des illustres convives.
Une cigarette à la main, la Reine des Plaisirs exhala un profond nuage de fumée en balançant négligemment sa tête en arrière. Ce n’était pas une réunion officielle, ainsi l’éthique régissant d’ordinaire ce genre de rencontrer n’en était réduite qu’à son plus simple appareil.
- Permettez-moi tout d’abord de vous féliciter pour votre nomination, Mr Tunon, déclara t-elle. Il était temps que l’intégrité se fasse une place au sein de notre gouvernement.
Quand bien même la Catin n’était clairement pas la meilleure illustration en matière d’exemplarité républicaine, sa ferveur et son patriotisme n’avaient, eux, rien d’une comédie. Le marasme politique dans lequel baignait le pays lui était véritablement insupportable et sa volonté de changer les choses était bien réelle.
- Je regrette votre absence durant le Conseil. Votre connaissance de la diplomatie internationale nous aurait été précieuse.
Surtout pour fermer proprement le claquet de cette Ruby idéaliste, de ce sodomite de Julius Chains et, surtout, de ce teigneux amiral Wilson. Elle n’en revenait toujours pas que cet imbécile va-t’en-guerre soit à la tête de la plus puissante marine du continent.
- Répondez-moi franchement, Mr Tunon, que pensez-vous de l’état actuel de la République ?
Derrière elle, posé sur le dossier de sa chaise, un corbeau épiait le magistrat. Une des mains de sa maitresse vint doucement lui caresser le plumage, sans qu'il ne détourne le regard du masqué. Bien plus que la Mairesse, l'animal sembla épier l'invité.