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Koraki Exousia
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Fiche du personnage
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Mairesse de Courage
Koraki Exousia
Mairesse de Courage
Il n’y avait pas à dire, lorsque la Présidente faisait présent d’une de ses demeures aux « héros » de l’attentat, elle savait se montrer généreuse. La demeure était à l’image du luxe dans lequel elle vivait et de la prestance qu’elle inscrivait dans chacun de ses gestes, baignant dans les lueurs du marbre et de l’or. En soi, cela rien de bien étonnant de la part de la femme la plus riche de tout Sekai et ce n’était certainement pas le genre de cadeau qui la dépouillerait de sa fortune, mais le geste restait grandement apprécié par l’actuelle Mairesse de Courage.

L’hôtel particulier était en effet suffisamment spacieux pour lui permettre de venir à la Capitale tout en étant accompagnée de la horde de domestique et de collaborateurs nécessaires à la gestion qu’exigeait son nouveau poste. Elle ignorait combien de temps elle devrait rester ainsi à Liberty, loin de la ville qu’elle administrait, et dans le doute mieux valait prévoir pour une longe durée.

Le Conseil de Guerre auquel elle avait participé venait de s’achever et parmi tout les conclusions qu’elle pouvait en tirer, une seule lui était réellement pertinente : la République n’était dirigée que par une poignée de faible et d’incompétent. C’en était consternant aux vues des évènements qui secouaient le monde depuis plusieurs mois.

Il fallait remettre la Nation Bleue sur le droit chemin de la grandeur et de la puissance.

C’était une tâche titanesque, Koraki le savait, tout autant qu’elle savait qu’elle n’y parviendrait pas seule. Il allait lui falloir de nombreux alliés, tous plus puissants les uns que les autres, pour assurer l’avenir de la République. Non pas des alliés économiques ou hiérarchique comme Soren ou Mirelda, mais bien politique. Au sein du gouvernement, la Reine des Catins était bien seule, quand bien même elle s’alignait volontairement sur les idéaux conservateurs de la Présidente.

C’est ainsi que la venue ce soir du tout nouveau Magistrat de la Diplomatie prenait son sens. Faire de lui un adjuvant plutôt qu’un opposant serait une première pierre dans l’édification de cette nouvelle République que la Mairesse ériger, ce plaçant dès lors comme la nouvelle Dangshhuan.

C’est cependant avec une certaines appréhension que la Catin invita le mystérieux homme à venir partager un repas, ce soir, car elle n’avait pas encore eu le temps de faire marcher ses différents réseaux pour découvrir qui se cachait sous le masque. Pour l’heure, il n’était que Tunon, non pas Julius Fallenswords. Peu importait, néanmoins, car bien plus que l’Homme, c’était le Magistrat qu’elle avait besoin de séduire. D’ici à leur prochaine conversation, il ne faisait aucun doute à la maquerelle que le véritable nom du magistrat lui sera connu.

C’est ainsi qu’ils finirent par se retrouver tout deux dans l’un des boudoirs, occupant les fauteuils entourant une petite table sur laquelle trônaient fruits et pâtisseries en tout genre, bouteilles d’alcools fins et cendriers. Quelques domestiques veillaient à satisfaire le moindre de leur besoin, se tenant prêt à servir les verres et regarnir les plateaux au moindre geste des illustres convives.

Une cigarette à la main, la Reine des Plaisirs exhala un profond nuage de fumée en balançant négligemment sa tête en arrière. Ce n’était pas une réunion officielle, ainsi l’éthique régissant d’ordinaire ce genre de rencontrer n’en était réduite qu’à son plus simple appareil.


- Permettez-moi tout d’abord de vous féliciter pour votre nomination, Mr Tunon, déclara t-elle. Il était temps que l’intégrité se fasse une place au sein de notre gouvernement.

Quand bien même la Catin n’était clairement pas la meilleure illustration en matière d’exemplarité républicaine, sa ferveur et son patriotisme n’avaient, eux, rien d’une comédie. Le marasme politique dans lequel baignait le pays lui était véritablement insupportable et sa volonté de changer les choses était bien réelle.

- Je regrette votre absence durant le Conseil. Votre connaissance de la diplomatie internationale nous aurait été précieuse.

Surtout pour fermer proprement le claquet de cette Ruby idéaliste, de ce sodomite de Julius Chains et, surtout, de ce teigneux amiral Wilson. Elle n’en revenait toujours pas que cet imbécile va-t’en-guerre soit à la tête de la plus puissante marine du continent.

- Répondez-moi franchement, Mr Tunon, que pensez-vous de l’état actuel de la République ?

Derrière elle, posé sur le dossier de sa chaise, un corbeau épiait le magistrat. Une des mains de sa maitresse vint doucement lui caresser le plumage, sans qu'il ne détourne le regard du masqué. Bien plus que la Mairesse, l'animal sembla épier l'invité.
TUNON
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Noble de La République
TUNON
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De toutes les personnes qui auraient pu solliciter la compagnie de Tunon, le destin aura pioché la carte de la témérité et de l'extravagance afin de tester le protagoniste sans-visage. Humour satirique, sarcastique, il a fallu à notre magistrat de la diplomatie plusieurs réflexions avant de réaliser la véracité de cette invitation. Ce ne fut qu'une fois aux portes de cet hôtel à l'apparence un tantinet trop prétentieux pour Tunon, qu'il dû se résoudre à accepter la plus sincère des réalités.

Car l'hôte et la cheffesse de ces lieux n'était nulle autre qu'une personnalité publique politique, bien connue de toutes les strates de la société. De la personne avide de goûter au caractère lascive , des composantes de la petite administration de courage, jusqu'au sommet même du pouvoir de la République, tous connaissaient ce nom à la fois vulgaire, à la fois redouté, à la fois bien curieux. Beaucoup, et notamment Tunon, s'étaient d'abord demandé la folie dont s'était éprise Courage, et puis, force est de constater que la femme n'était pas dénué de compétences et disposait certainement d'un outillage extrêmement performant pour parfaire ses dessins. La preuve étant, n'était-elle pas devenue la mairesse de Courage, pilier de la République ?

Si en effet la situation ne présentait pas la nécessité de se conformer à l'intégralité de l'étiquette qui échoit à ces deux individus, le magistrat diplomatique n'allait faire d'exception pour personne quand à sa manière d'agir. L'image devait être conforme à la réputation ; l'étalage de richesse, de délices, de confort provoquèrent naturellement le scepticisme le plus cinglant de notre homme politique. Loin d'être insensible à l'hospitalité, la frontière entre cette dernière et la volonté d'acquérir davantage d'information était aussi maigre que la distance des deux corps politiques. Mais loin s'en faut de se faire une ennemie - dont Tunon mesurait malgré tout les capacités, enfin, croit-il le savoir - il pensa davantage aux conséquences d'une telle discussion. Si la mairesse en personne l'avait invité, c'est qu'elle avait quelque chose d'important à dire.
Une fois installé sur le boudoir, son bâton d'équité posé délicatement sur le côté, les yeux de Tunon observèrent méticuleusement les alentours, comme cerné par un ennemi. Et si le magistrat nourrissait en son sein une certaine appréhension, son masque de fer, et son attitude physique rendaient difficile une trahison de cette nature.

"Permettez-moi tout d'abord de vous féliciter pour votre nomination, Mr Tunon. Il était temps que l'intégrité se fasse une place au sein du gouvernement."

L'intégrité ? Une bien drôle de manière de débuter cet échange. Était-ce de l'ironie ? Ou une manière d'illustrer la faiblesse du gouvernement, incarné par des hommes et des femmes aux ambitions trop contradictoires, ou au laxisme trop exacerbé ? 
Par courtoisie, il acquiesça avec alanguissement, mais ne daigna répondre à ce compliment. De toute manière, qu'aurait-il pu dire qui en vaille la peine ? Pragmatisme, il préférait se garder d'alourdir inutilement une conversation déjà bien étrange.

"Je regrette votre absence durant le conseil. Votre connaissance de la diplomatie internationale nous aurait été précieuse."

Oui, en effet, un conseil de grande envergure, de grande importance, avait récemment trouvé son terme. Fraichement nominé, il n'avait malheureusement pas eu le temps de se frayer une place, préférant s'installer dans son office et consulter les dernières nouvelles qui échappaient naturellement à la connaissance de ceux qui ne travaillaient pas avec le gouvernement. Mais là encore, il préféra ne pas ajouter de commentaire à cette réponse, qui relevait davantage d'une réflexion personnelle plutôt que d'une sollicitation verbale.

"Répondez moi franchement, Mr Tunon, que pensez-vous de l'état actuel de la République ?"


Voilà qui vint percuter la pensée de notre magistrat. Un sujet soumis au débat, une question qui trahissait la pensée de la mairesse. S'il n'y avait pas de problème, la question n'aurait pas eu lieu d'être. Aussi, il imposa une dizaine de secondes de silence, dans lequel ses iris ambrés déshabillèrent la mairesse dans un mouvement atrabilaire. Il fallait jauger l'allocutaire dans son ensemble. Elle ne manquait pas en effet de beauté, ses postures, attitudes et mouvements contribuaient elles-mêmes à décupler son charme. Et si ce n'était pas pour son masque, ou pour ses préférences masculines qu'il se gardait de dévoiler, aurait été sans aucun doute pris dans la vulnérabilité que causeraient de tels attributs. Sa réponse tarda, mais finalement se présenta ainsi.


- La République tire sa force de son image, de ses lois et de son dirigeant. La forme est puissante, désirable, presque enivrante ...

À nouveau, il marqua une pause fatidique dans la compréhension de sa rhétorique. La mention de la mairesse et de son domaine d'origine par l'implicite n'allaient certainement pas demeurer incompris.

- Le fond est gangréné par la corruption nationale, internationale ainsi que par
                    - Gangréné -      - Corruption -
la mollesse décisionnelle. Nul est épargné par ces fléaux, semblable à une vilaine
 - mollesse -                      - Nul -                              - fléaux -
épidémie. Bienheureuse peut-être la République, pour toute maladie, il y a 


remède. Maintenant, reste à savoir si la République est prête à prendre le feu pour cautériser 


ses plaies, ou si elle préfère poursuivre son traitement au placebo.

Sa voix fantôme appuyait naturellement sa teinte vocale déjà bien assez grave pour attiser l'appréhension de l'ouïe. Ses propos étaient presque entourés d'une certaine contrariété inerrante à ce personnage sans imposer de provocation,; son faciès était naturellement porté vers Koraki Exousia, son regard soutenant celle la sublime dame qui avait eu l'initiative de la rencontre.

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Koraki Exousia
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- Heureuse de voir que nous éprouvons la même aversion, Mr Tunon …

L’espace d’un instant, les yeux de Koraki abandonnèrent leur couleur pour virer un jaune qui beaucoup n’observait que chez les prédateurs et les charognards. Mais peut-être n’était-ce qu’une impression ? Après tout, il se faisait tard, la luminosité n’était pas parfaite, la Catin privilégiant les ambiances tamisées, et le masque du magistrat n’ était sûrement pas un allié de son acuité visuelle.

Seulement, s’il était une chose dont il pouvait être certain, c’était la nature de ce sourire qui naissait sur les lèvres de la Harpie à mesure qu’il avait exprimé son dégoût pour la corruption. Après tout, il avait raison sur absolument tout le point, ce qui confortait la Putain dans la poursuite de cette conversation. S’il c’était arrivé que son invité n’était qu’un imbécile heureux ne voyant en la nation que ses belles valeurs et faisant fit de ses défaut, elle aurait écourté la soirée.

Ou aurait tenté de coucher avec lui, histoire de ne pas gâcher cette rencontre.


- La question n’est pas de savoir si la République est prêtes à recevoir son traitement, mais si nous, nous sommes prêts à le lui administrer de force.

Ce n’était pas au patient de définir son diagnostic, tout comme il n’appartenait qu’au républicain de croire le médecin et son verdict. Et ce dernier était sans appel : il fallait amputer. Qu’importe les craintes du patient ou ses réticences, s’il voulait guérir, il devrait passer par là.

Au fond, pour rester dans le champ lexical de la médecine, être une politicienne n’était pas si différent d’être une chirurgienne.

A cette amusante comparaison, les pensées de Koraki divaguèrent vers Soren. Bien que bio-alchimiste, il restait un expert dans le domaine de la médecine et aurait très certainement apprécié cette petit conversation. Hélas, il n’était pas présent, trop occupé à essayer de rester en vie et à obtenir le Saint nom de Goldheart.

Brave petit batard, tout les meilleurs vœux de la Putain t’accompagnaient.

Penser à ce cher demi-ange avait adoucit les traits de Koraki. Elle devait bien se l’avouer, elle éprouvait une affection réelle pour ce jeune homme si ambition et espérait sincèrement que ne viendrait jamais le temps où elle serait dans l’obligation de le trahir ou de l’éliminer pour le bien de sa cause.

Revenant à son invité, elle fini néanmoins par réagir à sa dernière phrase. Le « feu » qu’il citait avait en effet une consonance particulièrement connoté. Ce n’était pas anodin, encore moins par le biais de cette bouche masquée.


- Vous voyez-vous comme ce feu purificateur, Mr Tunon ?

Elle n’attend pas la réponse pour sortir d’une des commodes qui jouxtait son assise une pile de document, judicieusement placée là en attendant le moment le plus opportun pour les dévoiler. Elle les posa sur la table basse, à côté de la coupe de fruit que négligeait le politicien.

Pour sa part, Koraki ne se fit pas prier et se saisit d’une grappe de raison, en ôta une des baies merveilleusement colorée et la goba. Elle continua sa dégustation pendant que son confrère au gouvernement prenait connaissance des documents, si d'aventures le cœur lui en disait.


"Une ébauche de projet", préciserait-elle le cas échéant.

- Pour qu’un feu ce déclenche, il faut deux éléments : une étincelle et un souffle, intervint-elle.

Nul besoin d’expliciter ce qu’ avait été l’étincelle. L’attentat dont ils avaient étés victimes étaient la preuve, s’il en fallait vraiment une, de la vulnérabilité de la Nation Bleue. Comme l’avait si bien dit le Magistrat, les strates de la société étaient à ce point gangrenées et corrompues qu’un véritable bataillon de cinquante soldats avaient put s’infiltrer jusque sur la place centrale de la capitale et menacer la vie même de la présidente.

C’était un affront, une injure, un blasphème, pour reprendre le vocabulaire de ces arriérés de Shoumeï.

Toutefois, il restait du bon à tirer de cette fâcheuse expérience, car le peuple se montrait de jour en jour bien plus belliqueux. Toutefois, il fallait éviter que la confiance qu’il plaçait de plus en plus en l’armée ne ce fasse au détriment de ses représentants politiques. C’est pourquoi il fallait des actions rapides et spectaculaire.

Le souffle, lui, était plus compliqué à intellectualiser et à verbaliser. Il fallait donner une nouvelle vigueur aux anciennes divisions républicaines, qui s’engourdissait dans son opposition stérile entre conservateurs et réformateurs. Les uns comme les autres n’avaient plus rien à proposer depuis longtemps.

Pourtant, ce souffle dont elle parlait était si simple à comparer :


- J’entends être ce souffle.
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- Heureuse de voir que nous éprouvons la même aversion, Mr Tunon …

S'il ne pouvait - et loin de là - faire consensus sur tous les sujets, ce point convergent n'était pas moindre. Pour autant, le détail du changement de couleur au niveau des yeux de la mairesse fut bel et bien repéré par Tunon, qui s'abstint de faire tout commentaire. Avait-il pendant une seconde imaginé quelque chose ? 
Non, Tunon n'était pas du genre à se laisser aller de la sorte, son esprit critique et observateur ne l'avait jamais abandonné. La fatigue n'était pas à mettre parmi la cause, quant à l'empoisonnement, il n'y avait que les odeurs qui auraient pu provoquer des hallucinations. La magie, en revanche, à l'image de sa voix, et du torrent ténébreux à ses pieds, était le premier suspect.
Un travail simpliste d'observation, d'appréhension, qui fut suivit d'un autre propos.

- La question n’est pas de savoir si la République est prêtes à recevoir son traitement, mais si nous, nous sommes prêts à le lui administrer de force.

Le propos ne passa pas inaperçu à l'ouïe du magistrat diplomatique. Si pour le fond, il comprenait le sens, la forme à nouveau trahissait la personnalité de la "Reine des Catins". Il y avait une limite à ne pas franchir, selon la moralité du magistrat. L'ambition était une chose, la méthode également. Mais la frontière entre ambition et excessivité était bien maigre. Le "nous" ne devait pas se subjuguer au rôle qui le leur a été attribué. Cette femme serait une alliée bien précieuse, une mentor pour certaines compétences. Mais dans un avenir proche, Tunon pourrait parier qu'elle serait nuisible. La confiance qu'elle exprimait, non, l'excessive assurance de sa tenue ne pouvaient faire halluciner cet homme. 
La figure de la justice était loin d'en avoir les compétences pour. Sa magistrature se contentait à la diplomatie, comme pensé précédemment l'aptitude de Kouraki pour glaner les informations serait instructif.


- Vous voyez-vous comme ce feu purificateur, Mr Tunon ?

- Qui d'autre, Mlle Exousia ? Autrement, vous n'auriez pas eu l'initiative de m'inviter, un nouvel élément dans la danse politique.

Acheva-t-il de dire, tandis que son invité déposa une pile de document dont elle ne tendit pas la perche. Selon Tunon, elle devait jauger son invité. Une normalité pour une dame aussi précautionneuse, une formalité pour Tunon, qui n'avait qu'a caresser une seule personne, fixer d'un regard, pour faire cracher leurs âmes et pensées en toute complaisance. Il n'avait pas non plus peur de faire usage d'autant de présomption, comprenant également par cette même phrase que la manœuvre de l'hôte de ces lieux étaient limités, il fallait qu'il puisse lui aussi, s'imposer dans cette intrigue. Une intrigue qu'il comptait évidemment accréditer au service de la République. 
Que leur entente se fasse dans confiance, autant que dans l'âpre vérité. 


- Une ébauche de projet.


La femme consentant à ce que Tunon s'imprègne de ces documents, ce dernier s'en empara sans faillir, et commença la lecture dudit projet.

- Pour qu’un feu ce déclenche, il faut deux éléments : une étincelle et un souffle, J’entends être ce souffle.


À nouveau, il ne pouvait que converger avec les propos de la dame. Lentes étaient les actions de la république. Et bien que ses derniers dirigeants se soient emparés de son image avec magnificence, certains pôles de gouvernance manquait de ce souffle que la femme désirait incarner. Quelques minutes s'écoulèrent alors le temps qu'il puisse prendre connaissance de l'intégralité du dossier. Puis, il reposa la pile à la table, sans pour autant ne donner de réponse. Fixant la créature que la mairesse caressait auparavant, il ajouta.

- Parlez sans ambages.

Répliqua le magistrat de la diplomatie, avec la tonalité si caractéristique qui était la sienne. Les documents étaient une chose, mais il désirait entendre la nature de ce plan dans la bouche de celle qui s'était efforcé de le faire venir. Si elle s'était assurée que leurs intérêts pouvaient former un consensus, Tunon lui aussi, pouvait, devait, jauger la femme de pouvoir. Elle n'était pas la seule à s'être décidée à bouger ses pions dans l'échiquier républicain. Les mots qu'elle emploierait formeraient la base de sa réflexion, les vérités cachées seraient fixés dans le marbre de sa pensée, et le mensonge n'aurait pas le temps de séduire les oreilles, le palais, ou la vue de notre protagoniste. Il défiait la femme de parler sans retenue aucune, non pas dans l'objectif de l'insulter, mais dans le seul but d'y trouver un partenaire qui ne reprendrait pas les préjugés du politicien vil, ne crachant son poison sous la forme d'un l'intérêt collectif illusoire. 
N'était-elle pas la "Reine des Catins", après tout ?


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Koraki Exousia
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- Non.

C'est accompagné d'un sourire amusé que le magistrat put entendre cette réponse si catégorique. Elle se laisse un instant aller à la minauderie, savourant quelques grains d'une grappe de raisins s'offrant à elle, laissant son invité dans l'expectation d'une plus ample explication, qui fini par venir.

Une main docilement posée sur l'accoudoir, le visage tourné vers l' opposé, elle semblait poser pour l'un de ces tableaux qui viendrait bientôt orner les murs de la Mairie de la Courage, consacrant son règne naissant. Sa voix se veut douce, peut-être un brin moqueuse, elle devait bien se l'avouer, mais pas insultante pour autant.


- "Parlez sans ambages" serait aller à l'encontre de mes principes, Monsieur le Magistrat. En tant que diplomate, vous plus que quiconque en cette nation comprenez l'importance des mots, leurs pouvoirs et par extension la nécessité de les employer habilement. Par ailleurs, votre venue n'est pas uniquement dût à votre motivation, mais bien à votre statut de magistrat. Les puissants doivent s'allier selon des intérêts communs, au risque de se faire submerger par la masse.

La seule personne en cette République capable de lui arracher la vérité était la Présidente et uniquement par le fait qu'elle pouvait lui trancher la nuque d'un simple claquement de doigt. Pour l'heure, le Diplomate devrait se contenter des sibyllines paroles dont Koraki était coutumières. Peut-être viendrait un jour le temps de parler avec franchise, sans craintes, ni appréhension, mais comme l'avait si bien dit Tunon, il était un nouvel arrivant sur l'échiquier politique. Lui accorder une pleine et entière confiance, sans qu'il ne donne de véritables raisons de s'y risquer, serait aussi stupide que dangereux.

Toutefois, dans le jeu des mots, il fallait être capable d'accorder quelques présents à son interlocuteur. Il désirait une vérité précise, mais la Catin n'était pas prête à la lui donner. Alors il lui fallait apporter une autre vérité, quelque chose qui aurait le don de satisfaire l'invité.


- Je ne vous ferrais pas l'affront de vous mentir, Mr Tunon. Je suis effectivement l' une de ces politicienne que vous exécrez tant. Je manipule, je corrompt, je fais marcher l'engrenage de chantage et de menace qui gangrène notre société. Me fréquenter ne pourra que ... salir, dirais-je, l'immaculé dont vous vous voilez.

Peu lui importait l'image qu'il se ferrait d'elle, elle les collectionnait déjà depuis longtemps. Elle avait été une pute, une maquerelle, une intrigante, une idiote ambitieuse, un monstre, et tant d'autres encore. Devenir une corrompue manipulatrice ne serait qu'un nouveau chapitre à ajouter à la longue liste des qualificatifs avec lesquels on la désignait.

Ce qui comptait réellement, c'était qu'elle soit sincère lorsqu'elle avouait tout ces crimes. Elle faisait même amende honorable en le prévenant des conséquences d'une fréquentation publique et assidue de la "Reine des Catins.". Si ce n'était pas faire preuve de franchise, alors quoi d'autres en aurait la force ?

Le visage de la putain se tourne enfin vers l'interlocuteur, sa main venant se poser sur les documents. Sans même les regarder, elle se saisit du dossier qui l'intéresse réellement et l'ouvre à la première page. Un manifeste qu'elle écrivait depuis quelques temps, déjà, présentant le futur qu'elle envisageait pour la République.

Bien sûr, ce n'était encore qu'un brouillon, une ébauche qui méritait une attention assidue et, surtout, multiple.


- Cependant, je maintiens que l'on peut être pourri jusqu'à la moëlle, mentir sans vergogne, espionner sans honte, user de son influence sans retenue, ... Elle se penche légèrement en avant, l'amusement dans son regard s'éteignant à mesure qu'elle se rapprochait du masque pour céder la place à un sérieux et une gravité bien plus tangibles. Mais être envers et contre tout une patriote dont la fidélité ne saurait être remise en cause. Vous le constaterez sûrement au travers de ces documents.

Comme toute politicienne, elle jouait un rôle dans ce ballet sans fin qu'était la politique. Si Mirelda était l'Intransigeante, Tunon semblait vouloir être l'Intègre. Koraki, pour sa part, allait se satisfaire de l' Immorale. Elle allait ceindre le costume de la retorse intrigante et feindre de s'opposer à la Présidente tout en jouissant d'une proximité privilégiée avec elle. Après tout, son simple mandat de Maire lui accordait des pouvoirs dépassant ceux des simples membres du gouvernement. Elle allait ainsi attirer à elle autant les insatisfaits du régime que les vautours en quête de miettes à grapiller.

Tels étaient, après tout, les termes du contrat que d'aucun qualifierait de "Faustien" qu'elle avait signé avec Mirelda. Les deux ne manquaient pas d'ambition, mais elles étaient clairement déficitaires en termes de morales et de scrupules. Tunon pourrait représenter ce garde-fou dont elles avaient tant besoin.
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- Non. Parlez sans ambages serait aller à l'encontre de mes principes; Monsieur le Magistrat. En tant que diplomate, vous plus que quiconque en cette nation [ ... ] au risque de se faire submerger par la masse.

Tunon ne tiendrait pas rigueur de sa pensée. Si elle n'était pas disposée à en dire dévoiler davantage, leur coopération serait tenu en échec. Là voila, la limite qu'il ne fallait pas dépasser. Si l'intrigante avait fait ses recherches - le cas échéant puisqu'elle répondra à postériori -, elle saurait que le magistrat était d'une minutie presque maladive, et ne pas répondre à ses interrogations, c'était comme si elle voyait son commerce d'information assaillie par le doute, le doute de la crédibilité de l'information. La catin pouvait transmettre des informations à sa matriarche, mais elle pouvait également être achetée pour transmettre des informations erronées. 
Ainsi, Tunon venait de vérifier ce qu'il avait appréhendé de cet entretien. Il aurait un rôle à jouer, mais il ne serait qu'un pion, un cavalier tout au plus sur l'échiquier de celle qui se prétend déjà reine.


- Je ne vous ferait pas l'affront de vous mentir, Mr.Tunon [ ... ]l'immaculé dont vous vous voilez.

Le sujet de cette jolie citation n'avait rien à redire. En fait, après réflexion, peut-être. Ils étaient des étoiles contraires, il est vrai. Mais s'il était une qualité - il fallait qu'elle en soit une - qu'ils pouvaient se targuer de partager, c'était l'honnêteté de leur vérité, et la suicidaire capacité à faire parler leur ressentis sans vergogne aucune. Il aurait tôt fait d'en faire la démonstration, mais pour l'heure, la femme s'adonnait à une démonstration de son travail écrit.

- Cependant, je maintiens que l'on peut être pourri [ ... ] Vous le constaterez surement au travers de ces documents.

Oui, Tunon avait constaté certaines choses qui étaient profitables à la République, et sur lesquels, il partageait une affection toute particulière. Certains des articles lui plaisaient, il fallait avouer qu'il fut même parfois étonné de la justesse de ces derniers. Pour autant, la coopération n'allait pas s'embraser tel une chandelle, il fallait un feu. La femme avait trouvé le sien, et prétextait chercher des collaborateurs. 
Son manque de franc-jeu, les réflexions de Tunon sur ledit traité, cependant, venaient mettre de l'huile sur le feu de la libération. La mairesse, trop ambitieuse, frôlait dangereusement la fin de cette discussion. Et alors que cette dernière établissait une réelle proximité avec le masque du magistrat, ce dernier s'empara habilement du dossier, et déchira la première page du manifeste.


- Vous êtes loin, très loin de bien choisir "habilement" vos mots, Mlle Exousia.
Submerger par la masse ? Avez vous au moins pris connaissance des lois qui régissent la république ?
Je ne suis pas dupe; beaucoup se permettent de transgresser la loi. Vous entendez être le souffle de l'étincelle qui permettra à la République de renaître, de retrouver sa prestance, sa vigueur. Je serai le souffle de la justice, des principes républicains, et de la lame froide, implacable, indivisible, de cette république. Pourquoi d'après vous, les non-civilisés n'ont pas voix à la géopolitique mondiale ?

Questionna l'homme de fer, plissant des yeux, visiblement ennuyé par certains aspects de cette conversation. Il n'attendait d'ailleurs pas de réponse, futile, inutile peut-être. Il avait eu pour ambition de devenir magistrat de la justice, et il avait annoncé désirer protéger les intérêts de la république avant tout. Ce faisant, les propos de la mairesse figuraient comme une antithèse à la constitution même de cette République. Une illettrée ? Loin de là, la femme avait du verbe et des connaissances qui excédaient de loin le magistrat.
Une ingrate ? Peut-être, elle l'avait avouée après tout.
Une traitresse ? Le lien qui l'enchaînait à la corde de la véracité était bien pendant. D'autant que ...
Tunon montra la page importante à Koraki, avant de s'installer confortablement sur le fauteuil. 

- Il est vrai que le mensonge, paré d'un beau style, à plus de force que la simple vérité.

Il fit danser dans les airs la page abîmée, tout en ancrant son regard dans celui de son interlocutrice. Puis, aussi abruptement, il commanda l'une des grappes de raisin, s'emparant d'un fruit unique, qu'il déposa au centre de la feuille.
Et Bam ! D'un mouvement ferme de la main, il écrasa le fruit en refermant le papier dessus, le faisant exploser à l'intérieur d'une simple pression.



- Exiger ? Exiger, exiger, vous n'avez que ce mot là dans vos propositions. Le tyran exige, les oligarques exigent. Le Tyran est patriote, le roi est fidèle à sa patrie. 
Vous vous êtes perdue dans votre torride ambition car vous êtes sujette à être remise en cause. 
Votre cause est tel ce papier. Vous défendez d'une part la république en la protégeant de ce raisin, mais la république reste tâchée, et finit tout de même par se désagréger sous le poids des tords que vous avez causé.

Epris d'un dégout particulier, Tunon lâcha la feuille souillée sur le fauteuil et demanda qu'on lui ramène une serviette, un bout de tissu, quelque chose pour se nettoyer les mains. Et puis, s'ils ne daignaient pas se dépêcher, il ne se priverait pas de salir ledit fauteuil.

- Ne prétendez pas interpréter le peuple par ce "Nous", vous l'avez dit vous-même. Vous contaminez ce que vous vous amusez à toucher. 
Vous n'arriverez à rien ce faisant, à moins d'avoir une figure symbolique digne qui puisse incarner ce "Nous" sans générer un sarcasme mérité. 
Il n'empêche qu'il est amusant de voir la formulation de vos propos. Loin de moi de vous malmener Mlle Exousia. La critique qui sent ce qu'il a d'exquis, est dans l'impuissance de le définir sans l'altérer.

Il semblait, cette fois, s'amuser à déclarer son ressentiment, et ses pensées les plus profondes. Rien de très intéressant en soit, une série de critique venu d'un parvenu qui ne manquait peut-être pas d'audace, sinon de témérité. Peut-être avait-il bien fait de détruire la preuve de l'insubordination de la femme, peut-être s'en énerverait-elle. Peut-être serait-elle agacée de voir son travail bâclée, ou peut-être aurait-elle conscience de l'erreur pointé par le magistrat. Il n'en avait que faire, son verbe était passé.

- Il va falloir réformer votre écrit, ou vous en tenir à corrompre un autre magistrat.

Conclut-il, fermement, sans rien ajouter d'autre qu'une voyelle étincelante, grave, finale, indicative. Ce texte avait de la portée, et une part de raison. Mais sa formulation, certains aspects, le rendaient totalement dérisoire aux yeux de Tunon, aux yeux de la République. 
Koraki Exousia
Aux Yeux d Ailes
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Fiche du personnage
Race: Hybride (Humaine/oiseau)
Vocation: Mage
Alignement: Neutre mauvais
Rang: A - Mairesse de Courage
Mairesse de Courage
Koraki Exousia
Mairesse de Courage
- Vous me prenez pour qui, Mr le Magistrat ?

Le ton était courtois, presque amicale. Malgré ce que l’on entendait sur la Maquerelle, elle n’était pas le genre de femme à s’émouvoir ou s’enrager pour quelques broutilles. Il déchirait insolemment son manifeste, et alors ? C’est qu’il n’était pas assez bon. Ce qui n’était pas parfait ne méritait que le feu. Il remettait en cause effrontément sa connaissance de la culture législative de la République et son habilité rhétorique ? C’était la preuve qu’elle devait se remettre en question et travailler à corriger ces manquements préjudiciables à toute bonne mairesse.

Elle devrait le remercier pour les avoir pointé, mais c’était une des tares de Koraki, elle n’aimait pas remercier.

Elle comptait sur l’intelligence que le magistrat dévoilait dans cette discussion pour qu’il comprenne de lui-même que le sourire avenant qu’elle lui opposa était une forme de remerciement.


- "Corrompre un autre", "contaminer ce que je touche", tels sont vos mots. Ai-je donc à ce point la réputation de n'être qu'une intrigante versant dans la malversation et la perversion, pour que tous croient que je n'ai que la manipulation comme seule arme ?

La réponse ne pouvait évidemment n’être qu’affirmative. Entre son ancienne fonction, les contacts qu’elle en gardaient, sa collaboration avec la Présidente et l’espionnage du Vice-Président, personne ne ce faisait d’illusion sur la Catin.

- Je ne cherche pas à corrompre, mais à convaincre, Mr Tunon. Je n’emploie des outils moralement répréhensibles que lorsque je dois admettre que j'ai échouée.

Et elle se garderait bien de préciser le nombre de fois qu’elle dut employer de telles extrémités. Son histoire personnelle était jalonnée de contes sanglants, de meurtres faciles et gratuits, de chantage, de menace et de dessous-de-table. Cependant, il n’était aucunement nécessaire, actuellement, de renseigner le magistrat sur ces quelques épisodes peu glorieux.

Surtout que la Catin cherchait véritablement à se refaire une réputation, plus respectable, sans pour autant être plus assagit. Elle était la Reine des Putains de la République, sa parole était aussi affûtée que sa poitrine et les dons que la nature lui avait prodiguée à la naissance, puis lui dispensait depuis, étaient fait pour manipuler et maudire.

Seulement, depuis qu’elle était Mairesse, elle avait accès à tout un ensemble de leviers légaux pour arriver à ses fins et celles de ses collaborateurs. Ce serait stupide de ne pas s’en servir alors qu’ils ne demandaient que cela.


- Tout comme la république à échouée. Le rêve de Dangshuan est bel et bien mort et j'en suis la preuve vivante. Je n'ai été élue que par la seule volonté de notre présidente. C'est devant ce constat que je me vois forcé à réformer notre société. A mesure que la République gagne en puissance et impose sa souveraineté sur le continent, nous prenons le risque d'être altéré par les idées venues de l'étranger, de voir notre peuple avili par le sang des métèques. Ce manifeste, bien qu'imparfait, porte en lui ce que je sais être la meilleure voie pour notre nation : un repli temporaire et salvateur sur nos valeurs primaires et notre culture, dans le bût de la purifier et de la perfectionner. Ce n'est qu'alors que nous pourrons envisager de l'exporter dans les esprits et les territoires du monde entier. Tel doit être le bût de la République, Mr Tunon, ouvrir les esprits de tous à la justesse de notre combat. L'isolationnisme et l'aveuglement religieux de Shoumeï, l'esclavagisme et la militarisation extrême du Reike ... Ils portent en eux des erreurs telles qu'un jour ou l'autre ils finiront écrasé sous le poids de leurs propres contradictions. Et j'entends interdire un tel destin à la République.

La minauderie qu’elle avait affiché tout le long de la conversation c’était dissoute, remplacée par une gravité qui interdisait à quiconque de douter de la sincérité de son patriotisme.

Elle aimait la République, aussi sincèrement que Tunon. Seulement, tout deux l’exprimait au travers d’actes et de pensées différentes, parfois opposées. Pourtant, la même ferveur coulait dans les veines des deux politiciens, le même amour pour la nation les avait réunis et la même crainte d’un futur désastreux les ferraient collaborer. C’était dans l’ordre des choses.


- J'entends vos critiques et j'entends leurs justesse. Je ne suis en effet pas la mieux placée pour parler de droiture et on y trouve une vindicte qui m'est coutumière. Des travers que je cherche à corriger tout comme je cherche à corriger ceux de notre nation.

Elle avait déjà quelques idées concernant la réinitialisation de sa réputation, graçe à l’aide providentielle que lui avait apporté Mirelda. D’ici quelques semaines, le monde découvrirait une Koraki nouvelle et exemplaire, bien loin de l’image que sa prime occupation avait forgé.

- Votre réputation, en revanche, ne souffre aucune souillure. Vous êtes un patriote, un amoureux transit des valeurs de notre nation et sensibilisé à des idées plus radicales, mais nécessaires à la survie à long terme de la République. Le peuple connaît votre réputation et vous respecte en vertu de cette dernière. Je vous crois tout à fait désigné pour être la "figure digne" de ce nouveau mouvement politique.

Après tout, quoi de mieux qu’un amant de la justice pour légitimer un parti politique naissant ?
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