16 décembre de l’an 0 :

Hors d’haleine, je m’écroule dans une cour sombre, alors que mes quatre poursuivants, m’encerclent, ayant tous une dague dans la main. Je sens que je vais devoir combattre, et cela, ne plaît guère.

Une heure avant :

Il fait vraiment un temps magnifique aujourd’hui. La vieille, il avait neigé dans les rues de Liberty, la capitale de la République, mais là, le soleil a refait son apparition et la chaleur commence doucement à monter. Je n’ai guère l’habitude de ce temps, alors je suis sorti, curieux de connaître ce nouvel environnement.

Bien sûr, j’ai déjà vu de la neige lors de mes précédents voyages avec mon père, mais je n’ai jamais pris le temps de vraiment l’apprécier. Je compte bien le faire maintenant, n’ayant rien de prévu, puisque mon rendez-vous avec la traqueuse Rowena Ironsoul n’est que demain. Je mets donc des bottes, des gants pour lutter contre le froid, une veste, un lourd manteau, deux pantalons l’un par-dessus l’autre et je sors.

Au début, je glisse pas mal sur les pavés, mais c’est assez sympa à faire et je sors bientôt des alentours de l’hôtel pour aller me balader un peu. La réceptionniste de l’hôtel m’a indiqué hier, un endroit où l’on peut trouver des fruits trempés dans du chocolat sur des baguettes en bois et j’ai bien envie d’essayer.

Je trouve facilement l’endroit et après avoir enlevé mes gants, je commande au stand la friandise. Je suis rapidement servi et je continue ma marche, alors que je croisais un groupe, je glisse et tombe sur un des passants, un homme de forte carrure. Je lui mets du chocolat sur sa belle chemise blanche et il me repousse violemment. Alors que j’allais m’excuser, il me regarde droit dans les yeux et me menace :

Je vais te tuer !

Joignant le geste à la parole, lui et ses trois comparses sortent une dague et la poursuite commence.

Chad parcourait la cité magnifique dans laquelle il vivait depuis sa naissance, sifflotant un air tragique, un léger sourire aux lèvres. C'était une belle journée ensoleillé, mais l'assassin portait tout de même des vêtements intégralement noirs accompagnés d'un manteau de cuir clouté. Un sabre pendait à sa ceinture et sa précieuse épée double était accrochée dans son dos. Il s'agissait d'une arme rare que peu savaient manier, constituée d'un long bâton sur lequel on avait soudé la lame d'une épée à chaque extrémité. C'était une arme parfaite pour les duels, mais très peu utile lors d'une confrontation en espace confiné ou encore à plusieurs, voilà pourquoi il ne l'apportait que lorsqu'il prenait ainsi l'air.

Pour une fois, il n'était pas en mission et ne jouait pas les croque-morts. Il se contentait donc de passer une journée de congé bien mérité après avoir investi les dernières semaines dans une mission pour le compte de la république. En plus de devoir gérer les intrigues politiques, il devait aussi s'assurer de tenir à distance ses sales limiers dont la vision de la justice était aussi stupide que fragmentaire. Comme si boucler dans une cellule les criminels de bas quartier allait régler le problème de la population misérable. Et le pouvoir qui ne faisait rien. Ce n'était pas que ça lui fasse réellement quelque chose, mais il trouvait cette attitude vraiment puérile pour une nation soi-disant civilisée.

Alors qu'il parcourait les rues du capital, il entendit des bruits de combat plutôt précipité. Une chose plutôt inhabituelle, surtout dans les beaux quartiers. Surtout que les gardes ne semblaient pas vouloir intervenir. L'assassin soupira longuement et choisit d'aller voir ce qui se passait.

Voyant la scène plutôt inhabituelle, il ne prit même pas la peine de se présenter, de toute façon il n'avait pas l'autorité légale de les arrêter et n'en avait aucune envie. Il décrocha d'un mouvement souple l'épée douple de son dos et se propulsa en la faisant tournoyer à grande vitesse entre ses mains.

Le groupe de bandit ne le vit arriver qu'au dernier moment et c'était déjà trop tard. D'un mouvement rapide, il sectionna les jambes du premier bandit qui s'écroula dans un hurlement, avant d'être achevé dans le même mouvement, la gorge transpercer. La lame toujours en main, l'assassin au regard émeraude leur sourit largement.

-Ce n'est pas très aimable de votre part d'essayer d'attaquer quelqu'un, alors qu'il est sans défense. Surtout à 4 contre un. Et si vous essayez avec moi?

Les bandits déguerpirent sans demander leurs restes et Chad tourna son regard émeraude sur l'homme affaler dans la ruelle. Il donna un coup de pied pour dégager le corps et s'approcha, son épée double encore en main.

-Qu'avons-nous là ? Tu as un nom?

C'était la moindre des choses. Il ne semblait pas avoir été trop bousculé alors il ne servait à rien de lui demander s'il se portait bien. Visiblement, il n'avait aucune blessure et n'avait pas été dépouillé.

Alors que je m’apprêtais à lancer un sort qui risquais de blesser mes adversaires, chose qui pourrait me valoir des ennuis avec les représentants locaux forces de l’ordre, je vois un homme à la longue chevelure blanche et aux vêtements noirs débarquer. Il vole littéralement et à l’aide d’une arme étrange coupe les jambes d’un des assaillants, celui dont j’ai taché la chemise, avant de l’achever.

On est passé d’une simple altercation à une véritable boucherie en quelques secondes ! Le sang éclabousse la neige et j’ai l’impression que le temps se fige quelques secondes. Puis l’homme se met à parler comme s’il avait réaliser une simple blague. Les trois hommes se carapatent bien sûr et j’en aurais fait de même si j’en étais capable, mais je suis trop fatigué pour cela.

Je me raidis quand l’assassin s’approche de moi, son bâton équipé de lame à la main. Mais c’est juste pour me donner mon nom et après m’être relevé péniblement, je lui réponds :

Je me nomme Tagar.

Je ne lui indique pas mon nom de famille et je ne lui demande pas le sien. J’avoue avoir peur et j’ai bien envie d’ouvrir une profonde crevasse juste sous ses pieds puis de me barrer en courant. Le problème, c’est que cela ne serait pas très élégant envers la personne qui est venue à mon aide et je lui fais une légère révérence, lui indiquant :

Merci de votre aide, si vous n’étiez pas intervenu, j’aurais été forcé de les blesser.

Je jette un coup d’œil au cadavre et finalement, mes craintes du départ se révèlent infondés. Vu ce qu’il est arrivé à l’homme à la chemise, ce doit être le cadet de mes soucis. La Police, cette bande d’incapable devant être prévenu, il vaut mieux quitter les lieux le plus rapidement possible. C’est pourquoi je demande à la personne très charpentée qui me fait face :

Que diriez-vous de partir d’ici ?

Chad essuya nonchalamment les doubles lames de son arme exotique sur les vêtements du cadavre à ses pieds, observant du coin de l'oeil les cloportes qui venaient de détaler comme des lapins devant lui. Encore de vulgaire bandit qui s'attaquait à des civils bien trop faibles pour se défendre eux-mêmes. C'était misérable. Lui-même, à l'époque où il était assassin, n'agissait pas de la sorte. Il s'en prenait toujours à ceux qui avaient l'air bien riches et pouvait un peu se défendre. C'était plus drôle et honorable de la sorte. Il accrocha à nouveau sa double épée dans son dos et reporta son attention sur l'homme qui venait de reprendre sa contenance.

L'assassin l'observa longuement sans chercher à cacher qu'il ne savait pas vraiment quoi faire de lui. Visiblement, ce n'était pas un soldat et ses habits trahissaient son appartenance à l'extérieur. En fait, ses habits lui faisaient beaucoup penser au Reike, un royaume qu'il n'appréciait pas particulièrement, surtout car ils les trouvaient barbares et incultes.

-Oui, sans doute. Enfin, l'important c'est que tu sois en un seul morceau et qu'il est eut ce qu'il méritait. Je suppose.

Puis, il accepta d'un hochement de tête l'offre de l'homme, quittant la ruelle avec ce dernier. Il observa les alentours, s'assurant qu'ils n'étaient pas suivis. Il n'avait pas vraiment à s'inquiéter des limiers, ils étaient trop stupides pour le trouver. Et même s'ils le pouvaient, sa position d'agent du SCAR lui garantissait l'immunité. Il ralentit finalement le pas une fois qu'ils furent bien éloignés du lieu et tourna son regard émeraude sur lui.

-Tu ne viens pas d'ici toi. Qui es-tu et que viens-tu faire ici ?

Son regard ainsi que sa voix étaient devenus plus froids. Il n'aimait pas l'idée que des étrangers puissent pénétrer ainsi dans leurs cités.

Après avoir nettoyé son arme étrange sur la chemise pleine de chocolat appartenant qu’il vient d’assassiner, il se dirige vers moi. Une pensée me vient à l’esprit, je me demande si le chocolat est plus difficile à nettoyer que le sang. Je dois être encore un peu choqué par le meurtre de l’homme pour avoir des idées pareilles.

Je suis sorti de mon état par l’accord de l’homme habillé en noir, pour quitter les lieux et je me lève avec difficulté. Une fois mis sur mes deux jambes, je le suis, essayant de ne pas me laisser distancer et nous arrivons ainsi dans un endroit plus calme. Alors que j’allais prendre congé du bon samaritain, il commence à vouloir en savoir plus sur moi et je lui réponds en souriant pour désamorcer mes propos :

Je te remercie encore pour ton aide, mais je pense que je vais rentrer à mon hôtel. Ce n’est pas que je me méfie de toi, mais tu n’es clairement pas mon type, sans vouloir te faire de peine bien sûr.

J’ai toujours eu des relations hétérosexuelles et cela me convient très bien. Je n’ai rien contre les homosexuels, c’est juste que ce n’est pas ma tasse de thé. En plus, moinis il en saura sur moi, mieux cela vaudra. J’ai quand même en face de moi une personne qui a découpé en deux, un homme sans sourciller. Je suis sûr que s’il les avait menacés, ils seraient partis, après tout il ne s’agissait que d’une simple histoire de chocolat.

En plus, si mon histoire ne lui plaît pas, il risque de m’attaquer et si je me défends avec ma magie, chose que je serais, sans aucun doute, amenée à faire vu la puissance de mon vis-à-vis, la police va débarquer en deux secondes. Le mieux reste de m’éloigner le plus vite possible du guerrier.