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Feat. Luciel
15 Septembre de l’An 0 - Place de Liberty
Un après-midi d'automne, on avait trouvé un moyen de locomotion, alors on est parti à la cambrousse. Les champs étaient humides et suffisamment acides, c'était le bon moment pour aller cueillir des champignons. Il pleuvait beaucoup ce jour-là, heureusement on avait des capuches sur nos capes. La récolte fut fructueuse et la demoiselle était revenue quelque peu la tête dans les nuages. Elle avait gardé quelques fruits de sa cueillette, ils se conservaient quelques jours après tout.
Rentrée à l’atelier de son paternel il lui avait confié un coffre de bois sculpté à livrer à Ikusa chez Maître Angevin, un renommé tailleur. Elle n’avait pas demandé plus d’informations, désireuse de ne pas trop rester dans la maison familiale dans son état.
Guillerette, l’esprit ailleurs, probablement en forêt profonde, accueillie par un clan de faes qui la rejetaient… Elle arriva à Ikusa. Ce ne fut pas une partie de plaisir que de trouver l’échoppe du Tailleur, comme si le plan des quartiers marchands qu’elle arpentait lui échappait, comme si son esprit refusait de s’ancrer sur des choses si réelles.
Elle fit sa livraison et profitant de sa présence, le Tailleur lui proposa contre rétribution de livrer une tenue pour lui. Elle accepta avec empressement, c’était de l’argent facile, marcher elle pouvait le faire les yeux fermés et en deux temps trois mouvements elle aurait sa paye.
Le Tailleur lui confia donc un paquet contenant une belle robe de soirée, pour une jeune noble avait-il dit et un morceau de papier glissé dedans. Elle se dépêcha de sortir et de quitter le quartier marchand.
Elle se retrouva donc aux abords du quartier noble et s’arrêta net, elle allait où au fait? Et chez qui? Il le lui avait dit, il l’avait expliqué assurément mais elle n’avait rien retenu visiblement. Elle réfléchissait à s’en faire mal à la tête sans succès. Quand tout à coup elle s’écria avec une joie presque enfantine.
Mais oui, la note !
Et de regarder sur le paquet, oui il y avait un papier. Il devait y avoir un plan du coup non? Elle l’ouvrit et son regard brilla de dépit, vraiment? Des symboles absconds, obscurs, encore cette foutue écriture destinée aux friqués. Oui Madame la Présidente avait octroyé à tous le droit à l’éducation mais pour certaines personnes c’était trop tard et bonjour la honte à son âge d’aller apprendre avec des enfants. Mais pour le coup elle était furieuse.
- Quelle pauvre cloche ma fille tu fais! Oui bien sûr Maître je connais le quartier, oui d’accord, ne vous inquiétez pas je vais trouver, oui je vous ai écouté, mais si allons, je ne rêvassais pas…
Elle s’en voulait et avait trop d’orgueil pour revenir sur ses pas et demander une nouvelle fois le nom et comment aller trouver la famille à qui elle devait livrer le paquet. Elle finit par s’asseoir après son cirque sonore sur le rebord d’une fontaine.