Désillusion à la Reikoise
Ft. Me’a Gouchik’i
Pour un natif du Reike, voir de la violence à tous les coins de rue, de la souffrance dans les regards des esclaves et des combats quasi constant était une normalité. Mais pour les personnes extérieures, la brutalité du pays avait la saveur d'une grande baffe dans la gueule en guise de petit déjeuner. Morwën avait grandit dans ce pays, elle connaissait ses coutumes et ses habitudes et pour elle, voir des esclaves se faire fouetter pour avoir manqué de respect à leurs maîtres était monnaie courante. Et même si elle avait longtemps vécu dans la jungle, loin des villes, elle n'était pas dérangée par la violence des grandes cités, bercée avec cette vision depuis sa plus tendre enfance.
Alors, quittant définitivement la jungle pour rejoindre la capitale, elle s'était mis en tête d'y acheter une maison, après s'être souvenue de la fortune dont elle disposait dans un coffre. Mais ce chemin était tortueux quand on était seule, elle était donc allée chercher l'aide de son cher père qui l'avait accueillie à bras ouverts. Depuis son introduction dans le monde du mercenariat par son très cher papounet elle n'avait pas chômé et avait désormais fait ses preuves. Choisissant de prendre quelques jours loin de la capitale, elle avait récupéré son cheval dans l'écurie proche de son logement temporaire, chargeant ses armes et sa tenue de combat - juste au cas où -.
Laissant son cheval la guider jusqu'à la sortie de la ville, elle prit un instant pour permettre à son esprit de divaguer. Elle tentait de plus en plus de tenter de rassembler les souvenirs qui lui apparaissaient, récoltant toujours un intense mal de crâne quand elle le faisait. Mais dans ses moments de solitude, elle tentait, toujours. Finissant le crâne scié par une sensation dérangeante de poser les mauvaises questions, Morwën abandonnait toujours, laissant ces souvenirs de côté jusqu'à sa prochaine tentative.
Pour l'instant, rien de très concluant n'en était ressorti, si ce n'est quelques visages toujours accompagnés d'une absence de souvenirs les concernant. Alors, elle s'était simplement mise en chemin vers cette auberge qu'elle connaissait à la sortie de la ville, après la marche des suppliciés. La vision de ces corps crucifiés, geignant qu'on les achève pour certains, se faisant dévorer par des vautours pour d'autre, laissait l'elfe indifférente tant elle y était habituée. Elle savait qui en était responsable, qui clouait ces hommes castrés sur les croix, mais c'était encore un souvenir de plus qu'elle n'avait pas, éludant de nouveau cette question d'un regard perdu dans le vague. Les geignements des suppliciés l'accompagnèrent tout au long de son trajet, jusqu'à l'auberge où elle savait pouvoir trouver un peu d'agitation, pour oublier ses pensées envahissantes. Et même si elle ignorait encore beaucoup de choses sur sa vie d'avant, tout paraissait des plus normal pour l'elfe. Il était aussi parfaitement normal qu'elle se réveille parfois seule au milieu de lames usagées, couverte de sang qui n'était pas le sien. L'étrange lueur sombre qui brillait désormais dans ses yeux l'était tout autant. Rien dans ces soudains changements n'étaient alarmant pour elle, tout était parfaitement normal.
Mettant pied à terre une fois devant l'auberge, elle ne tarda pas à y pénétrer, laissant son cheval attaché devant. La grande salle de l'auberge était déjà bien remplie à l'approche de la tombée de la nuit et c'est en se réjouissant de ne pas avoir à jouer des coudes qu'elle trouva une place un peu à l'écart.
Il serait aisé de raconter comme la frêle elfe a refusé qu'on la pelote et s'est vaillamment défendu contre l'immense Drakyn qui pensait pouvoir profiter de sa plastique, mais la réalité est bien différente. La réalité était un vilain mélange d'égo, de bière renversée et de sourires enjôleurs. La simple vision d'un homme tentant de la séduire suffisait à réveiller des instincts violents chez l'elfe qui faisait parler ses poings un peu trop rapidement. Le bougre visiblement croisé avec une enclume avait encaissé le coup comme un champion, laissant une elfe avec la main brisée et l'égo en berne tout en marmonnant quelque chose comme « Salope hystérique » alors qu'il quittait la scène, préférant partir en quête d'une putain qui aurait au moins le mérite de se montrer facile.
Gromellant en se rasseyant, sa main bleuissant à vue d'oeil, l'elfe attrapa sa chope de bière pour la descendre d'une traite, espérant que la douleur la quitte jusqu'à ce qu'elle descende sa potion de soin, qui réparerait peut-être un peu les dégâts. Faisant fuir par la même occasion tout abruti à deux mètres à la ronde, l'elfe fit mine d'ignorer tous les regards curieux qui se posaient sur elle. Bientôt, la taverne reprit sa festivité, oubliant l'elfe boxeuse et sa main cassée.
Alors, quittant définitivement la jungle pour rejoindre la capitale, elle s'était mis en tête d'y acheter une maison, après s'être souvenue de la fortune dont elle disposait dans un coffre. Mais ce chemin était tortueux quand on était seule, elle était donc allée chercher l'aide de son cher père qui l'avait accueillie à bras ouverts. Depuis son introduction dans le monde du mercenariat par son très cher papounet elle n'avait pas chômé et avait désormais fait ses preuves. Choisissant de prendre quelques jours loin de la capitale, elle avait récupéré son cheval dans l'écurie proche de son logement temporaire, chargeant ses armes et sa tenue de combat - juste au cas où -.
Laissant son cheval la guider jusqu'à la sortie de la ville, elle prit un instant pour permettre à son esprit de divaguer. Elle tentait de plus en plus de tenter de rassembler les souvenirs qui lui apparaissaient, récoltant toujours un intense mal de crâne quand elle le faisait. Mais dans ses moments de solitude, elle tentait, toujours. Finissant le crâne scié par une sensation dérangeante de poser les mauvaises questions, Morwën abandonnait toujours, laissant ces souvenirs de côté jusqu'à sa prochaine tentative.
Pour l'instant, rien de très concluant n'en était ressorti, si ce n'est quelques visages toujours accompagnés d'une absence de souvenirs les concernant. Alors, elle s'était simplement mise en chemin vers cette auberge qu'elle connaissait à la sortie de la ville, après la marche des suppliciés. La vision de ces corps crucifiés, geignant qu'on les achève pour certains, se faisant dévorer par des vautours pour d'autre, laissait l'elfe indifférente tant elle y était habituée. Elle savait qui en était responsable, qui clouait ces hommes castrés sur les croix, mais c'était encore un souvenir de plus qu'elle n'avait pas, éludant de nouveau cette question d'un regard perdu dans le vague. Les geignements des suppliciés l'accompagnèrent tout au long de son trajet, jusqu'à l'auberge où elle savait pouvoir trouver un peu d'agitation, pour oublier ses pensées envahissantes. Et même si elle ignorait encore beaucoup de choses sur sa vie d'avant, tout paraissait des plus normal pour l'elfe. Il était aussi parfaitement normal qu'elle se réveille parfois seule au milieu de lames usagées, couverte de sang qui n'était pas le sien. L'étrange lueur sombre qui brillait désormais dans ses yeux l'était tout autant. Rien dans ces soudains changements n'étaient alarmant pour elle, tout était parfaitement normal.
Mettant pied à terre une fois devant l'auberge, elle ne tarda pas à y pénétrer, laissant son cheval attaché devant. La grande salle de l'auberge était déjà bien remplie à l'approche de la tombée de la nuit et c'est en se réjouissant de ne pas avoir à jouer des coudes qu'elle trouva une place un peu à l'écart.
Il serait aisé de raconter comme la frêle elfe a refusé qu'on la pelote et s'est vaillamment défendu contre l'immense Drakyn qui pensait pouvoir profiter de sa plastique, mais la réalité est bien différente. La réalité était un vilain mélange d'égo, de bière renversée et de sourires enjôleurs. La simple vision d'un homme tentant de la séduire suffisait à réveiller des instincts violents chez l'elfe qui faisait parler ses poings un peu trop rapidement. Le bougre visiblement croisé avec une enclume avait encaissé le coup comme un champion, laissant une elfe avec la main brisée et l'égo en berne tout en marmonnant quelque chose comme « Salope hystérique » alors qu'il quittait la scène, préférant partir en quête d'une putain qui aurait au moins le mérite de se montrer facile.
Gromellant en se rasseyant, sa main bleuissant à vue d'oeil, l'elfe attrapa sa chope de bière pour la descendre d'une traite, espérant que la douleur la quitte jusqu'à ce qu'elle descende sa potion de soin, qui réparerait peut-être un peu les dégâts. Faisant fuir par la même occasion tout abruti à deux mètres à la ronde, l'elfe fit mine d'ignorer tous les regards curieux qui se posaient sur elle. Bientôt, la taverne reprit sa festivité, oubliant l'elfe boxeuse et sa main cassée.