From chaos born,
in sin she will arise
in sin she will arise
Ft. Lilith Balakir
Depuis son installation en ville, Morwën avait fait des merveilles. Ravissant ses employeurs de son efficacité et de sa discrétion, elle avait prit un malin plaisir à user de ses charmes pour obtenir des contrats juteux dans lesquels elle excellait. Attentive aux enseignements de son papounet, elle avait fait de lui le plus heureux des hommes en devenant l'une des tueuses les plus prolifiques du marché noir en un rien de temps. Ainsi surnommée la veuve noire, il n'était pas rare qu'elle soit vue en compagnie d'éphèbes qui connaissaient tous le même destin. Égorgés, nus, parfois dépouillés, elle ne semblait plus avoir de pitié pour personne. C'est donc assez naturellement qu'elle avait fait parler d'elle dans des sphères plus élevées, la rumeur d'une elfe un brin barrée qui éliminait les ennemis des uns et des autres sans véritablement poser de questions. Disparaissant parfois de la circulation l'espace de quelques jours, elle fuyait la ville, partant en quête d'un peu de quiétude après s'être imaginée un instant que le monstre avait définitivement disparu. Mais le monstre réapparaissait toujours. Elle n'était jamais tranquille très longtemps.
La bête avait la fâcheuse tendance à sortir lorsqu'elle s'y attendait le moins. Et c'est en se réveillant au beau milieu d'une ruelle, couverte de sang, qu'elle réalisait que la bête n'avait pas fui. La drogue était alors un refuge bien confortable. Même si elle n'avait aucun mal à tuer, elle ignorait tout de ses agissements pendant ces nuits d'errance. Pourquoi tuait-elle ? Qui tuait-elle ? Tant de questions sans réponses qu'elle préférait noyer sous une épaisse couche d'alcool et de poudre blanche. Là, au milieu de la luxure, de la débauche et de l'argent, elle pouvait oublier un instant ces absences, ces trous qui ponctuaient sa vie. Elle pouvait aussi oublier les mensonges qui la berçaient et la faisaient tenir debout, oublier que celui qu'elle appelait papa était en réalité celui qui l'avait brisée. Elle oubliait tout avec la drogue, jusqu'à ce que l'épuisement la plonge dans un de ces sommeils immobiles, dans lesquels son corps était bien trop fatigué pour ne serait-ce qu'envisager de faire ressurgir le monstre.
Ce matin là, elle s'était réveillée fraîche - ou presque - et avait profité du silence qui régnait dans la demeure de son paternel. Oiseau de nuit, il dormait le jour et il n'était pas rare qu'ils ne se croisent pas pendant parfois des semaines tant Morwën avait un rythme de vie différent du sien. Ses récents attraits pour le monde de la nuit l'avaient conduit à faire quelques entraves à son rythme diurne, mais qui ne s'autorisait pas à sortir du droit chemin de temps à autre ?
Enfilant sa tenue de cuir, elle se mit en route vers le marché noir, volant une pomme sur une étale au passage du marché aux fruits et légumes, elle ne tarda pas à rejoindre l'obscurité toute particulière qu'avait ce marché enclavé entre deux immenses bâtiments. Serpentant entre les échoppes, elle ne tarda pas à arriver au centre névralgique du marché, la place où tous les contrats étaient affichés sur un tableau de bois décrépit. À peine y eut-elle posé un pied que déjà un marmot lui tirait la manche, lui indiquant qu'un homme au visage balafré souhaitait lui parler. Les enfants étaient de ceux qui possédaient le plus d'informations dans ce lieu, grassement payés, ils étaient tous orphelins et travaillaient pour tout le monde et personne à la fois. Passeur de messages, rabatteurs, ils occupaient bien des postes, mais avaient la fâcheuse tendance de ne pas hésiter à accepter une offre plus alléchante et ce peu importe le contrat que vous pouviez avoir avec eux. Jetant un coup d'oeil au nervi qui l'attendait dans un coin, Morwën s'approcha, le visage figé. À peine fut-elle à sa hauteur qu'il lui transmis un message selon lequel elle était invitée à se rendre dans une taverne, pour y parler affaire. Hochant la tête à cette information, l'elfe ne tarda pas à remettre sa capuche pour fendre les rues de la capitale. Agile et silencieuse, elle se faufila de rues en rues jusqu'à l'établissement qui lui avait été indiqué. Jaugeant brièvement la bâtisse, Morwën ne sembla pas hésiter tant elle en avait déjà longuement entendu parler. Avoir les oreilles bien pendues était une qualité quand on travaillait au marché noir, alors, elle savait que cette devanture n'était qu'une façade. Elle n'était pas là pour servir des bières.
Poussant la porte, elle traversa la salle sans un regard pour les personnes qui y étaient attablées, se dirigeant tout droit vers le comptoir où un dénommé Markley devait être informé de sa venue, tombant la capuche une fois face au bougre, Morwën l'observa de haut un bas un instant avant de lui dire, sans détour.
« Lilith souhaite me voir. Faites lui savoir que la Veuve Noire est arrivée et servez moi un whisky. »
Sans même un sourire, elle jeta une pièce sur le comptoir, tournant bien vite le dos à Markley pour observer le contenu de la salle. Rien de louche, quelques ivrognes en fin de soirée peinaient à décrocher tandis que quelques travailleurs buvaient des cafés. Morwën avait toujours entretenu ce luxe de vivre dans une certaine ignorance. Elle savait reconnaître un vampire quand elle en voyait un, mais elle ignorait que ce Markley était l'associé de Lilith, ou même que Lilith était cette vampire qu'elle avait un jour soigné dans le désert. Une fois son verre servi, elle adressa malgré tout un hochement de tête au tavernier, reportant son regard sur ce qui l'entourait d'un air désinvolte au possible. Elle n'aimait pas qu'on la fasse attendre, alors cette Lilith avait plutôt intérêt à se ramener fissa, sans quoi elle irait vaquer à ses occupations sans prendre le temps de l'écouter. Lesdites occupations étant sans doutes passées à se droguer, boire à outrance et assassiner un amant avec lequel elle se serait amusé quelques temps. Que voulez-vous, la vie de mercenaire était une vie difficile, il fallait bien trouver comment compenser.
La bête avait la fâcheuse tendance à sortir lorsqu'elle s'y attendait le moins. Et c'est en se réveillant au beau milieu d'une ruelle, couverte de sang, qu'elle réalisait que la bête n'avait pas fui. La drogue était alors un refuge bien confortable. Même si elle n'avait aucun mal à tuer, elle ignorait tout de ses agissements pendant ces nuits d'errance. Pourquoi tuait-elle ? Qui tuait-elle ? Tant de questions sans réponses qu'elle préférait noyer sous une épaisse couche d'alcool et de poudre blanche. Là, au milieu de la luxure, de la débauche et de l'argent, elle pouvait oublier un instant ces absences, ces trous qui ponctuaient sa vie. Elle pouvait aussi oublier les mensonges qui la berçaient et la faisaient tenir debout, oublier que celui qu'elle appelait papa était en réalité celui qui l'avait brisée. Elle oubliait tout avec la drogue, jusqu'à ce que l'épuisement la plonge dans un de ces sommeils immobiles, dans lesquels son corps était bien trop fatigué pour ne serait-ce qu'envisager de faire ressurgir le monstre.
Ce matin là, elle s'était réveillée fraîche - ou presque - et avait profité du silence qui régnait dans la demeure de son paternel. Oiseau de nuit, il dormait le jour et il n'était pas rare qu'ils ne se croisent pas pendant parfois des semaines tant Morwën avait un rythme de vie différent du sien. Ses récents attraits pour le monde de la nuit l'avaient conduit à faire quelques entraves à son rythme diurne, mais qui ne s'autorisait pas à sortir du droit chemin de temps à autre ?
Enfilant sa tenue de cuir, elle se mit en route vers le marché noir, volant une pomme sur une étale au passage du marché aux fruits et légumes, elle ne tarda pas à rejoindre l'obscurité toute particulière qu'avait ce marché enclavé entre deux immenses bâtiments. Serpentant entre les échoppes, elle ne tarda pas à arriver au centre névralgique du marché, la place où tous les contrats étaient affichés sur un tableau de bois décrépit. À peine y eut-elle posé un pied que déjà un marmot lui tirait la manche, lui indiquant qu'un homme au visage balafré souhaitait lui parler. Les enfants étaient de ceux qui possédaient le plus d'informations dans ce lieu, grassement payés, ils étaient tous orphelins et travaillaient pour tout le monde et personne à la fois. Passeur de messages, rabatteurs, ils occupaient bien des postes, mais avaient la fâcheuse tendance de ne pas hésiter à accepter une offre plus alléchante et ce peu importe le contrat que vous pouviez avoir avec eux. Jetant un coup d'oeil au nervi qui l'attendait dans un coin, Morwën s'approcha, le visage figé. À peine fut-elle à sa hauteur qu'il lui transmis un message selon lequel elle était invitée à se rendre dans une taverne, pour y parler affaire. Hochant la tête à cette information, l'elfe ne tarda pas à remettre sa capuche pour fendre les rues de la capitale. Agile et silencieuse, elle se faufila de rues en rues jusqu'à l'établissement qui lui avait été indiqué. Jaugeant brièvement la bâtisse, Morwën ne sembla pas hésiter tant elle en avait déjà longuement entendu parler. Avoir les oreilles bien pendues était une qualité quand on travaillait au marché noir, alors, elle savait que cette devanture n'était qu'une façade. Elle n'était pas là pour servir des bières.
Poussant la porte, elle traversa la salle sans un regard pour les personnes qui y étaient attablées, se dirigeant tout droit vers le comptoir où un dénommé Markley devait être informé de sa venue, tombant la capuche une fois face au bougre, Morwën l'observa de haut un bas un instant avant de lui dire, sans détour.
« Lilith souhaite me voir. Faites lui savoir que la Veuve Noire est arrivée et servez moi un whisky. »
Sans même un sourire, elle jeta une pièce sur le comptoir, tournant bien vite le dos à Markley pour observer le contenu de la salle. Rien de louche, quelques ivrognes en fin de soirée peinaient à décrocher tandis que quelques travailleurs buvaient des cafés. Morwën avait toujours entretenu ce luxe de vivre dans une certaine ignorance. Elle savait reconnaître un vampire quand elle en voyait un, mais elle ignorait que ce Markley était l'associé de Lilith, ou même que Lilith était cette vampire qu'elle avait un jour soigné dans le désert. Une fois son verre servi, elle adressa malgré tout un hochement de tête au tavernier, reportant son regard sur ce qui l'entourait d'un air désinvolte au possible. Elle n'aimait pas qu'on la fasse attendre, alors cette Lilith avait plutôt intérêt à se ramener fissa, sans quoi elle irait vaquer à ses occupations sans prendre le temps de l'écouter. Lesdites occupations étant sans doutes passées à se droguer, boire à outrance et assassiner un amant avec lequel elle se serait amusé quelques temps. Que voulez-vous, la vie de mercenaire était une vie difficile, il fallait bien trouver comment compenser.