Besoins professionnels

Une fois n’est pas coutume, l’élementaire devait penser à sa santé. Avec les récents événements, son corps avait été grandement affaiblit à cause de l’utilisation excessive que cette dernière avait fait de son énergie élementaire. La corrosion avait dépassé des stades qu’elle n’avait pourtant atteinte depuis des années, cela faisait tout drôle pour la domestique de ressentir des sensations de douleurs qu’à force des décennies, elle avait presque oublié. Il lui avait fallu un certain temps pour se remettre un minimum sur pied, ne serait ce que pour pouvoir bouger de manière acceptable et convenable. Les termes étaient noter car il s’agissait là des limites qu’elle avait posé à sa propre convalescence. Havoise faisait partie de ces gens qui étaient addict au travail, qui n’avait que ça pour raison d’être dans leur existence. Des gens qui avaient tout perdu, et voyait dans leur profession leur dernier point d’ancrage dans la réalité à travers le malheur et la souffrance de leur existence.

Elle ne pouvait rester éternellement dans ce lit effrayant à penser de nouveau à son état et son existence. Pour oublier l’être pitoyable qu’elle était, elle se devait de faire autre chose, d’être toujours occupés. Fuir était la solution de la tranquillité pour ne pas affronter les obstacles qui paraissent infranchissable. Tout comme la fuite était une puissante barrière à ceux qui était au bord du précipice du désespoir.

Ainsi, une fois sur pied, ses problèmes n’étaient pas terminés. Outre ses problèmes et ses douleurs habituelles, elles sentaient des souffrances dont elle n’était pas habitué, le soin ne permettait pas de faire reculer une corrosion aussi puissante en quelques jours. Elle avait donc besoin de nouveaux produits pour être tranquille pendant le reste de la semaine, jusqu’à son medecin attitré soit de passage dans la maison bleue. Elle improviserait d’elle-même, après tout, il existe dans la capitale de la république, nombre de marchés où on vendaient herbe, potion et autres artifices. Il suffisait juste d’avoir l’œil pour séparer les charlatans des professionnels.

Se décidant donc à y aller, elle se mit à visiter du regard les différentes allées. Ce que son regard voyait dans ce qui était proposé. Finalement son attention tomba sur un petit étal de potion et d’herbe, tenue par une personne d’une taille modeste, une demoiselle. C’était la première qu’elle voyait, si cela ne lui plaisait pas, elle irait voir ailleurs.

Gravant à l’avance quelques mots à la craie sur sa tablette noire, l’élementaire se rapprocha de l’échoppe, tapant ensuite du doigt lentement sur le bois pour attirer l’attention de la marchande avant de lui sourire et de lui montrer son tableau.

Tout en affichant un visage, tout à fait chaleureux forgé par des décennies d’expérience dans le monde de la haute société, la domestique affichait des vêtements très sobre, remontant jusqu’au cout et jusqu’aux mains. Sa main gauche étant nue, tandis que sa main droite était dans un gant noir. La partie droite de son visage était comme à son habitude cachée sous ses cheveux, qui ne montraient toujours que la partie intacte de sa visage. Il était toujours honteux pour elle de montrer à tout le monde ses marques noirâtres.

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L’élementaire gardait son sourire, en attendant la réponse de l’herboriste, durant ses quelques secondes, son regard passait sur les différentes herbes et plantes, qu’elle serait bien incapable de distinguer par elle-même avant de revenir sur la vendeuse.

- Bonjour ! Effectivement, j’ai des onguents pour les douleurs et des crèmes pour la peau. Y a-t-il une douleur particulière, une blessure spécifique ? Cicatrice? Sans effet visuel? Un bleu peut-être? Cela dure-t-il dans le temps.

Mmm, le regard de la domestique devenait un petit peu plus sérieux tandis que l’herboriste posait ses questions. Havoise n’aimait pas vraiment aborder ce genre de sujet, mais il était clair que si elle voulait quelque chose d’efficace pour ne pas gaspiller l’argent de la présidente tout comme son salaire. Elle se devait d’être honnête sur la question. Elle n’eut pas le temps de répondre toutefois, que la fée enchainait.

- J’ai oublié de me présenter. Pardonnez-moi. Je m’appelle Me’a et vous êtes dans mon herboristerie. Je soigne par les plantes et par ma magie au besoin. Je serais honorée que de vous aider à régler votre soucis.

L’élementaire fixait un instant la fée alors que cette dernière s’inclinait suite à ses salutations avant de reprendre ses airs souriant. Finalement, elle se décida à prendre à pleinement son ardoise et sa craie pour écrire quelques mots, avant de retourner le plateau pour la laisser lire.

Enchantée Mé’a. Excusez-moi s’il n’y a d’accent à votre nom dans le cas où il serait issu d’une langue sylvestre.

Havoise pensait principalement à l’elfique, mais les dialectes féériques n’étaient pas très éloigné, juste trop rare pour qu’une personne y pense spontanément à moins d’être une linguiste.

Rapidement, l’élementaire reprenait son ardoise pour ne nouveau écrire quelques mots.

Je ne puis malheureusement produire aucun son. Répondre à votre question va donc me prendre un certain temps.

Elle reprenait encore une fois son tableau pour partir sur quelque chose de plus explicatif en direction de l’herboriste.

Je suis une élementaire d’acide. Néanmoins mon corps est attaqué en permanence par ce même acide contre ma volonté.

Les blessures sont tout autant internes qu’externe. Heureusement mes organes vitaux sont pour l’instant épargnés par la propagation de mon mal.

Mon acidité est quasiment permanente. Elle ne disparait qu’après un soin complet pour revenir après. Je préfère ne plus le faire, c’est moins douloureux quand c’est stable que lorsque cela revient au point initial après le soin.

J’ai quelques fois des crises où c’est plus fort que d’habitude. En ce moment, je risque bien plus. Heureusement j’ai un bon medecin.

Elle pensait avoir tout dit, néanmoins sans doute pour une herboriste qui avait parlé d’effet visuel, était il mieux de voir par elle-même ce qu’était le mal pour ses plantes, si bien que non sans une certaine honte, l’élementaire écarté ses cheveux, laissant apparaitre sur la moitié de son visage des marques noirâtres, qui disparaissaient sous ses vêtements. Elle retira aussi prudemment son gant, laissant apparaitre une main entièrement noire, légèrement tremblante. Lorsque le gant avait été enlevé, une fumée brune était apparut avant de vite se disperser dans l’air non sans laisser aux narines de la fée, une odeur de produit chimique industriel.

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Montrant son corps à moitié noircit, derrière le sourire, qui a mesure des secondes devenaient quelques peu crispé à cause de l’observation que pouvait en faire la fée du fait de sa honte et de sa gène, l’élementaire attendait que l’herboriste eu terminé sa première et petite analyse visuelle. C’était en général, toujours assez impressionnant, de la même manière que lorsqu’on croisait en pleine rue, une personne défigurée par la guerre ou un grand blessé. En soit, la domestique avait l’habitude des premières réactions, ainsi elle ne montrait pas de signe particulier lorsque la fée afficha de la surprise concernant son état et sa santé.

Elle notait toutefois assez rapidement que la fée se mettait déjà en travail en se rapprochant assez vite d’elle. Ce qui était par contre fort rare, et pour de bonne raison. Les vapeurs des élémentaires étaient considérés comme étant très dangereuse, capable de détruire les métaux les plus solides à la puissance maximale. L’instinct survie demandait d’être assez prudent avec ce genre de chose, ainsi soit la fée était confiante, soit elle était assez imprudente aux yeux de l’élémentaire. Si bien que lorsque l’herboriste avançait, ce fut l’élémentaire qui fit un mouvement de recul instinctif avant finalement de laisser faire la demoiselle.

- Hum. Je vois. Enfin. Non, pour être franche, je n’ai jamais vu de cas similaire au vôtre. Mais je serais ravie de me pencher dessus pour vous offrir une solution !

La fée la remercia d’un geste rapide de la tête, avant de finalement remettre son gant noir. Après tout, il était difficile de pouvoir vraiment lui répondre avec un main qui pouvait involontairement faire disparaitre sa craie et son ardoise. Elle n’avait dans tout les cas pas vraiment de surprise vis-à-vis de la première déclaration de la fée, c’était après tout ce que la plupart des médecins de sa vie lui avait dit.

- Je vais avoir plusieurs questions… Je vous invite à vous asseoir si vous avez le temps.

Le regard de la domestique glissa vers le siège en question, avant de s’y assoir, restant tout de même trois droite, car de part les habitudes protocolaires, la plupart de ses postures étaient travaillés pour en tout temps correspondre aux exigences visuelles et culturelles de la haute société républicaine.

Tout d’abord, pourriez-vous me parler de votre condition? Êtes-vous ainsi depuis la naissance? Je vous admets ne pas connaître les Élémentaires parfaitement… Et vous êtes la première Élémentaire d’acide que je rencontre…

L’élementaire réfléchissait un instant, cette question lui demandait de remonter un peu dans sa mémoire.


Elle ne voyait pas vraiment par simple ignorance où donc la fée voulait en venir par ces mots.

J’aimerais aussi revenir sur votre médecin et sur ce que vous avez noté. Les crises dont vous avez parlé. Sont-elles arrivées à des périodes spécifiques ? Y a-t-il des récurrences ? Quels sont les symptômes ? Je vous avoue être avide de détails pour mieux comprendre cette situation qui vous ennuie tant.

La fée réfléchissait de nouveau ? Une récurrence ? Elle n’y avait jamais pensé, et n’avait jamais fait de rapprochement en ce sens. Il ne lui semblait pas qu’il y avait un temps fixe. C’était de toute évidence véritablement aléatoire. Bien qu’il y avait en effet un cas où c’était systématique