Trouvaille

C’était une froide nuit d’automne et, pour la première fois de l’année, un tapis blanc avait commencé à se former sur le sol gelé. Un homme se trouvait là, un grand sac sur le dos, observant les épines miroitantes des pins lentement s’alourdir sous le poids de la neige. Au-dessus de lui, les flocons dansaient toujours, le privant des étoiles, ses principaux points de repère. Toutefois, l’homme n’était pas sans ressource, car il connaissait bien la forêt des pins argentés. Il leva la tête, profitant de son passage dans une clairière et, apercevant au loin les vagues lueurs du temple de Celestia, il identifia facilement l’endroit où il se trouvait. Même s’il n’était pas perdu, il avait manqué de prudence en s’enfonçant aussi loin dans la forêt alors que la neige pouvait arriver d’une journée à l’autre. Il n’avait pourtant pas le choix. Les animaux, avec le froid, s’étaient davantage enfoncés dans la forêt, et la seule solution avait été de les suivre vers l’ouest. Malgré tout, il était heureux, dans son élément. La neige créait autour de l’homme une immense bulle de silence. Autour de lui, pas une seule branche ne craquait, pas une seule feuille ne virevoltait. Cachée sous une couette qui épaissit les sons, la forêt écoutait sans bruit.  

C’est sans doute grâce à ce silence que l’humain put entendre ce cri juvénile, un cri qui, cela était évident, n’avait rien à faire dans cette forêt. Il hésita un instant. Il était sur la piste de sa proie depuis maintenant plusieurs jours, et il venait tout juste de repérer les derniers signes de son passage, plus difficile à déceler alors que les flocons effaçaient ses traces. S’écarter de la piste lui assurait de perdre la trace de l’animal... Soudain, un nouveau cri retentit, se transformant peu à peu en de lointains sanglots. Ne réfléchissant plus, le chasseur se mit en quête de ce bruit, un bruit unique, impossible à ignorer. Les pleurs d’un enfant.  
Il marcha de longues minutes sous les épines brillantes, guidé par cette manifestation enfantine. Il demeurait toutefois prudent. La forêt était empreinte de mystères, de créatures inconnues et de manifestations magiques. Il pouvait s’agit d’un piège et, tout expérimenté qu’il était, l’homme savait faire preuve de prudence. Ainsi, il prit le temps de contourner l’endroit d’où venaient les cris, même si son cœur le poussait à s’approcher sans tarder. Lorsque, après de longues minutes, le chasseur détermina qu’il n’y avait aucun danger, il s’approcha, priant les titans de lui accorder leur protection.

Au centre d’une clairière, sur un lit de branches et d’épines, reposait un enfant. Il était enveloppé dans une couverture chaude, et le chasseur put voir ses petits pieds s’agiter sous le tissu alors que l’enfant se débattait de son mieux. Il pleurait toujours. Lentement, ses pouvoirs prêts à servir, l’homme s’avança. Il n’y avait autour de l’enfant aucune trace, aucun signe de vie. Pourtant, seule une fine couche de neige recouvrait l’enfant, signe qu’il ne devait pas être là depuis plus de quelques minutes. Arrivée à sa hauteur, l’humain contempla, stupéfait, un petit garçon d’environ un an dont les larmes avaient commencé à se cristalliser sur ses petites joues rouges. En voyant l’humain, le petit garçon s’arrêta subitement de pleurer. Attendri, le chasseur se pencha et lui sourit doucement, et, rassuré, le petit bonhomme se mit à babiller.

– Que fais-tu ici, petit homme? demanda l’homme à mi-voix.

Il regarda à nouveau autour de lui, cherchant un indice lui permettant de comprendre comment l’enfant était arrivé là. Cependant, la noirceur n’aidant pas, il ne perçut aucun des signes qu’il cherchait. Après une dernière hésitation, enfin, il prit l’enfant dans ses bras. Tout de suite, il fut surpris de sa légèreté. Même si celui-ci avait le regard allumé et les mouvements saccadés correspondant à un enfant d’une douzaine de mois, il était incontestablement plus petit.

– Qu’est-ce que tu es, toi ? se questionna le chasseur.

Au moment où il allait dégager l’enfant de sa couverture pour essayer d’en apprendre davantage, un morceau de parchemin glissa sur le sol enneigé. Se dépêchant pour éviter que la neige ne mouille le mot, le chasseur, l’enfant sur le bras, se penchât pour le ramasser et dépliât minutieusement le parchemin. Il contempla longuement les fins caractères, écrit en langue commune.  

Aucune explication sur ce parchemin, pas la moindre trace d’indice.  
Mais un nom.  
Luan.  


Enfance

– Luan, je t’ai dit de faire attention !

Seul un rire éclatant lui répondit et, pas réellement fâché, l’homme esquissa un sourire alors que celui qu’il considérait comme son fils s’éloignait à toute vitesse.  

Lorsqu’il l’avait recueilli, il y avait maintenant bien des années, il n’avait pas compris tout de suite dans quelle aventure cette découverte l’avait embarqué. Il ne lui avait pourtant pas fallu beaucoup de temps pour comprendre que le petit Luan était une fée. Dès qu’il avait atteint son campement et qu’il avait débarrassé l’enfant de sa couverture, ses ailes diaphragmes s’étaient déployés. Les jours avaient passé, puis les semaines. Les mois et les années s’étaient enchainés sans que personne ne vienne réclamer l’enfant. Cela prit quelque temps avait que l’humain ne réalise que la fée grandissait beaucoup plus lentement qu’un humain. L’homme vivait alors depuis plusieurs années en autodidacte dans la forêt. C’est donc ainsi, loin de la civilisation, que le jeune Luan passa ses premières années de vie. La maison en bois rond se trouvait dans la forêt des pins argentés, au nord-ouest de Shoumei, isolé du reste du monde par les massifs rocheux dont faisait partie le sommet de Celestia.  

Il se nommait Jélix et avait déjà une quarantaine d’années lorsqu’il trouva l’enfant. Très pieux, l’homme crut que les titans l’avaient mis sur sa route. Solitaire et pas très doué socialement, il s’était éloigné de la ville pour vivre une vie plus dangereuse, mais plus proche de la nature. Ayant construit sa propre maison au fond de la forêt, vivant de la chasse et la cueillette, jamais il n’aurait imaginé élever un enfant. Pourtant, l’arrivée du jeune fae dans sa vie avait été une véritable épiphanie pour cet homme qui désespérait de trouver un sens à sa vie. Luan était un petit garçon enjoué et intelligent. Il absorbait avec une grande facilité les connaissances que son père lui transmettait et rêvait d’en apprendre plus sur le monde qui l’entourait. Bien que Jélix lui apprit à lire, écrire et compter, il lui apprit surtout à survivre dans le milieu hostile que pouvait représenter la forêt des pins argentés. Ils vivaient une vie simple et tranquille, même si ce mode de vie demandait beaucoup de travail. Luan était un jeune garçon curieux, et il posait de nombreuses questions à son père sur les circonstances dans lesquelles il l’avait trouvé. Il connaissait l’histoire par cœur, mais continuait de la demander. Avec le temps, le récit de cette découverte se transforma en un épique sauvetage des mains d’un maléfique démon. Bien qu’amusé par les histoires rocambolesques qu’inventait son père, les questions sur son origine demeuraient.  

Luan avait environ vingt-cinq ans lorsque son père adoptif accepta finalement de l’amener avec lui lors de l’une de ses visites dans la ville de Sancta. En effet, une ou deux fois par année, Jélix se rendait dans la ville voisine pour acheter un peu de matériel difficile à obtenir dans la nature. Obtenant quelques pièces en échange des produits de la chasse qu’il vendait, il pouvait ainsi acheter ce dont il avait besoin. Maintenant âgé de presque une soixantaine d’années, le chasseur avait compris qu’il mourrait probablement avant que son enfant adoptif n’atteigne l’âge adulte. À partir de ce moment, Jélix fit en sorte d’apprendre le plus de choses possible à son fils. Parfois trop jeune pour saisir certains concepts que son père tentait de lui apprendre, il sembla perdre son insouciance d’un seul coup lorsque son père tomba malade pour la première fois. Encore très jeune pour vivre une épreuve pareille, le jeune fae dut faire preuve de beaucoup de courage. Il s’aventura seul dans la forêt, trouvant les herbes médicinales nécessaires pour guérir son père vieillissant. Déterminé à tout faire pour sauver l’homme qui l’avait élevé, il voleta un peu partout en forêt, se servant de la magie innée qu’il possédait pour obtenir les ingrédients dont il avait besoin.  

[À suivre...]

Luan est tout ce que son nom peut rappeler. Sa silhouette pâle, tel l’éclat de la nue, tranche avec les personnages colorés qui l’entourent. Pas plus grand qu’un enfant de onze ou douze ans, il respire le calme et la pureté. Ses cheveux, longs ou court selon les époques et les modes, sont d’une blancheur parfaite. Presque transparente sous les rayons du soleil, cette chevelure, couplée à cette peau satinée, le rapproche beaucoup de l’albinos. Son nez retroussé et ses grands yeux lui donnent un aspect juvénile, si bien qu’on le prend souvent pour un enfant. Dépourvue de barbe, la courbe douce de sa mâchoire y contribue également. Pourtant, son regard, d’une pâleur surprenante, change d’un coup l’image qu’il projette. Ses reflets tantôt dorés, tantôt bleutés, dévoilent la maturité qui se cache sous cette apparence frêle. De plus près, il est difficile de ne pas remarquer les grandes ailes diaphragmatiques qui sont refermées dans son dos. Transparentes, elles rappellent celles des demoiselles. Comme pour elles, lorsqu’il vole, elles battent à toute vitesse, devenant presque invisibles. Sur sa peau de neige, quelques cicatrices témoignent de la vie exigeante que le fae a vécu. Ses mains, malgré leur petite taille, sont fermes et rêches et son petit corps possède une force surprenante pour sa taille. Doté d’une musculature fine, il est rompu à l’art du combat, même si sa carrure ne fait pas de lui un combattant puissant. N’ayant pas la grandeur ou la puissance d’un homme, il est généralement plus faible que ceux-ci, mais son ingéniosité et sa magie lui permettent sans problème de faire face à des adversaires plus coriaces. Son regard, englobant tout autour de lui, dévoile une expérience qu’on ne prêterait pas à un enfant. Malgré une attitude nonchalante et joviale, il se cache derrière ce visage infantile un excellent combattant.  

Au quotidien, Luan est un jeune fae détendu et souriant. Vivant une période équivalente à la vingtaine chez les humains, il adore essayer de nouvelles choses et est très ouvert d’esprit. Il adore Liberty et toutes les opportunités qu’elle recèle. Aimant se détendre et s’amuser, on peut parfois le voir s’amuser avec quelques amis à l’auberge du coin. Il rend souvent service aux habitants et n’hésite pas à se salir les mains au besoin. D’ailleurs, Luan est quelqu’un de courageux qui n’hésitera pas à braver l’adversité pour protéger ses proches. Aimant se sentir utile, il s’implique dans toutes sortes de causes et aimerait même avoir la possibilité d’intégrer la politique républicaine. Il admire particulièrement les Goldhearts et adhère à cette idée de création d’un lieu de paix et d’acceptation pour tous. Sans doute sera-t-il surpris de constater les véritables intentions de la présidente... Luan est en effet quelqu’un de principe. Sous son couvert de nonchalance, c’est quelqu’un de droit, pour qui le respect des règles est très important. Il a une opinion très tranchée sur ce qui l’entoure et n’hésite pas à le faire savoir lorsqu’il voit quelqu’un sortir de ce qu’il considère comme le droit chemin. Prônant des valeurs telles que l’altruisme, le respect d’autrui et de soi-même, l’empathie, mais aussi la liberté et l’égalité, il a tendance à juger facilement les autres sans prendre conscience de ses propres tords. Même s’il a tendance à être arrogant, cela est toujours en toute bienveillance, même si ses interlocuteurs peuvent voir les choses autrement.

Certains connaissent également Luan grâce à son rôle de professeur. Reconnu comme un mage de terre de grand talent, il a été recruté à l’Académie Magic suite à certaines prouesses effectuées dans les jardins des nobles et grâce à plusieurs services rendus. Ayant rapidement monté les échelons de la société républicaine grâce à son implication, il est maintenant un membre actif de la noblesse. Actuellement en rémission d’une maladie qui l’a tenu longuement alité, il commence à peine à récupérer sa puissance magique et se contente principalement de donner des cours théoriques en attendant sa rémission complète. Au travail, Luan est un professeur sérieux et exigeant. Même s’il conserve un discours amical envers ses étudiants, il fait preuve de fermeté et leur demande un investissement conséquent. L’Université étant la meilleure des écoles de magie, le fae n’accepte pas la médiocrité et veille à ce que chacun de ses étudiants progresse au cours de l’année. Il donne l’heure juste même lorsque c’est difficile à entendre, et sa franchise est autant apprécié que détesté. Considéré comme un bon professeur, il ne fait pas l’unanimité auprès de ses étudiants, dont certains le trouvent trop dur. Il est toutefois très apprécié de ses collègues, à qui il ne refuse jamais un coup de main. Proactif dans la recherche de solution, il sera toujours disponible pour aider à résoudre les problèmes les plus ardus.  

Décrivez la mort de votre personnage en quelques mots (250 max), si jamais vous veniez à quitter le forum sans avoir eu le temps d'écrire jusque là!

Crédits restants : 900

Luan possède un appartement à l’ouest de Liberty, près de l’académie Magic. Il s’agit d’une habitation relativement sobre, mais très lumineuse. Sur trois étages, la plupart de ses possessions y sont entreposées. C’est un endroit relaxant, mais plutôt encombré, le fae étant plutôt bordélique. Il a la chance de posséder de nombreux livres ainsi qu’un mobilier de qualité.

L’appartement en images:

 

Il possède également un petit animal nommé Yoshi. Il s’agit d’un petit félin, pas plus gros qu’un chat domestique et au comportement semblable. Il a un pelage vert, six pattes, de grandes oreilles, une longue queue et des ailes qui lui permettent de planer. Il apporte un peu de vie dans l’appartement de Luan, mais il est trop indépendant pour le suivre comme le ferait un chien. Originaire des forêts républicaines, il vit habituellement dans les arbres, ce qui fait qu’il a tendance à grimper un peu partout.    

Yoshi en image:

 

Luan possède également une épée nommée Écho. Il s’agit d’une épée bâtarde (à une main et demie) spécialement forgée pour lui par un ami reikois, et qui est adapté à sa taille. Sobre, elle est noire du pommeau à la pointe, mais des reflets arc-en-ciel sont visibles à la lumière. Il l’a en sa possession depuis plusieurs dizaines d’années.

L’épée Écho: