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Addie S. LaRue
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Addie S. LaRue
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Le monde était … différent. Non. Pas tout à fait. Le monde n’avait pas réellement bougé, c’est juste que par-ci, par-là, il semblait plus vide. Moins… moins, tout simplement. Durant ces quelques mois, j’avais erré. J’avais fait plusieurs rencontres, certaines « marquantes », d’autres moins, pour les plus marquantes je parvenais difficilement à me souvenir du début d’un nom, l’ombrage d’un visage. Les moins marquantes ? Je les suppose, ayant déjà oublié leur existence tout en bloc.

Je n’avais pas espéré que le monde m’ait attendu. Tout au plus j’aurai voulu comprendre comment il avait tourné ainsi, mais je n’en avais pas la force. Comme dans la lecture d’un mauvais roman au dénouement intéressant, j’avais pris le loisir de sauter quelques pages. Juste pour voir la fin. Leur fin. Cette ère avait une odeur particulière, depuis sa naissance quelque chose supposait du changement. De la superstition, ou un augure bien plus concret des titans, je n’en savais fichtrement rien. Mais je m’étais fait un point d’honneur à démêler cette histoire. Mon chemin était long je le savais, mais quand je parlais de voir leur fin, je ne m’incluais pas dedans, pas un seul instant. Si je devais partir ce serait selon mes termes, et que pouvait-il changer à cela ? Rien. Ils étaient impuissants.

A y penser de plus près d’une certaine façon j’étais tout aussi impuissante qu’eux. Je n’étais rien de plus que la bibliographe de ce siècle dément, incapable d’influer sur l’histoire qui se déroulait devant mes yeux, à peine bonne à poser un regard cynique et critique sur les protagonistes aussi divers que variés. C’est là que l’idée me vint. L’idée de tout noter dans un petit carnet, dans l’espoir qu’un jour je me rappellerai des milliers de vie que j’avais croisé, et des centaines de masques que j’avais du arboré. Mon chemin en dehors de ma montagne me mena tout d’abord à cet empire qu’ils appelaient le Reike. Un empire en proie à la barbarie, et à la violence, un empire qui était la preuve vivante que les vivants étaient terriblement équipés pour la paix. Par la violence et la domination, ils pensaient pouvoir atteindre l’ordre et la pérennité.

Déjà vu. Déjà su. Déjà vécu.

Tout ce qu’on peut apprendre quand on a le temps est tout simplement formidable. On peut apprendre à lire les gens, lire les mondes, mais cela ne nous permet pas d’être plus puissant qu’un autre, ou une meilleure personne. Cela nous permet simplement de mieux agir en conséquence. La conséquence a ce que j’avais vu ici, c’était que ma route s’entremêlerait avec l’histoire de cette région plus souvent que je ne le voudrais, mais qu’ici il y aurait du mouvement. Rencontrant une jeune de ma race, re-rencontrant ? j’avais immédiatement compris de quel matériau les Reikois étaient faits. Et peu importe le nom de ce dernier, je n’étais pas fait du même. Je retraversai mes montagnes, prenait une petite pause. Quelques semaines, tout au plus, ce qui passa en un clignement d’œil, et je me retournai de l’autre côté.

Shoumeï.

C’était facile de rester sur le bon chemin lorsqu’elle les pas étaient numérotés, et que les étapes étaient claires. Mais le plus souvent cette perfection, cette facilité de mouvement, ne dure qu’un temps. Alors un jour, lorsque je marchai je ne savais vraiment trop où, ni vraiment pourquoi, j’entendis une remarque qui sembla chambouler mon monde.

Vous ressemblez à quelqu’un.

Je ressemblais à une jeune elfe ? Une étincelle d’intérêt se rapprochait doucement, avec beaucoup d’incertitude, d’un brasier qu’on nommait espoir. Etait-ce une des miens ? Mon sang aurait-il perduré à travers les âges ? Je voulais y croire. Puis je voulais la rencontrer. Mais je craignais trop d’agir, alors je pris la décision d’attendre, dans une forêt, sous un arbre, j’attendis. Pour réfléchir.

Pourquoi j’avais peur ?

Je vais poser une question à quiconque poserait la main sur ce papier, à quiconque riverait un œil curieux sur ses quelques lignes, une seule question, ou plutôt un seul défi.

Pour chaque fois où on vous a dit que vous n’étiez pas assez, buvez un verre.
Pas assez belle.
Pas assez drôle.
Pas le bon travail,
Pas la bonne carrière,
Ni le bon futur.
Vous n’êtes pas la meilleure personne que vous pourriez être.
Vous n’êtes pas vous.
(Alors qui suis-je ?)
Il manque quelque chose entre nous.
Qu’est-ce que je pouvais y faire ?
C’est rien, c’est juste…
(Qui tu es)
Je ne pensais pas que c’était du sérieux entre nous.
(Tu es trop…
Sensible
Gentille
Douce)
Je ne nous vois pas finir ensemble.
J’ai rencontré quelqu’un.
Excuse-moi.
Ce n’est pas toi.
Un peu de fierté !
On n’est pas sur la même longueur d’onde.
On ne va pas au même endroit.
On ne choisit pas de qui on tombe amoureux.
(Et de ceux avec qui on ne tombe pas amoureux)
Tu es une très bonne amie.
Ne gâchons pas tout.
Tu mérites mieux.
Je ne veux pas te perdre, pas pour ça.
Je suis désolé.
Un jour tu rendras la bonne personne heureuse.

Si vous êtes encore sobre après ces mots, je vous félicite, ou je crains pour votre futur, puisque voilà tant de mots qui vous restent à affronter. Et il me semble que les épées sont bien émoussées lorsqu’on les compare à la violence d’un vers bien senti.

Et lorsqu’on a vécu autant de temps, je vous garantis qu’on a entendu ses mots bien trop de fois pour finir sobre après ce petit jeu.
Alors j’avais un peu peur. Pour la première fois, je me rappelais ce que c’était cette émotion paralysante. Et j’aurai préféré ne pas agir. Mais tomber dans l’oubli, je me disais, c’était un peu comme devenir fou. Tu commences à te questionner sur le réel, ce qui est réel, après tout comment quelque chose ne pourrait jamais exister si on ne se rappelle pas elle ? Et puis. Et puis je voulais voir où ma famille s’en était allée. Ou au moins ma race, si elle n’appartenait pas à ma famille.

Décidai, après seulement quelques semaines de réflexion, je me décidai enfin à agir. Je lui envoyai une lettre. C’était facile d’être honnête lorsqu’on écrivait pour soit, c’était simple comme bonjour quand il n’y avait pas de bonnes ou de mauvaises façons d’écrire, parce que les mots étaient sans gravité quand tout ce qu’on écrit nous appartient qu’à nous. Mais là ce n’était plus le cas.

"
Il me semble qu’il n’existe pas de mots capables de vous faire part de la terreur, et de la joie qui m’habite à cet instant précis.
Alors je me contenterai d’être concise, sachant pertinemment que rien de ce que j’écrirai ne sera juste.
Si je vous envoie ses mots c’est pour vous inviter à se rencontrer. J’ai entendu parler de vous, mais il me semble que vous ne me connaissez pas. Pourtant de ce que je ressens, ce qui nous lie dépasse notre simple race. Si votre temps vous le permet, et que dans votre cœur réside un semblant de la curiosité qu’est la mienne, je vous invite dans une semaine à se retrouver au pied de Benedictus, quand le soleil commencera à prendre sa retraite.
Cordialement.
Une vieille dame qui vous veut du bien.

PS : Je porterai une ombrelle noire. "

Parfumant la lettre d’un parfum que je portais qui me rappelait les bois de mon enfance, je laissais cette dernière faire son bout de chemin.

Et pour une fois le temps ne passa pas si vite.

J’avais redouté ce rendez-vous plus que je n’aurais dû, s’ils agissaient bien de ma descendante, je voudrais tout savoir d’elle, de ses manières, et de sa vie. Notre famille qu’était-elle devenue ? Etait-elle heureuse ? Pouvais-je faire quoique ce soit pour elle ? Je voulais tout apprendre d’elle.

Alors sans faute, et même un peu en avance, j’attendais au lieu de rendez-vous. J’avais sorti ma plus belle robe de soie et de dorure, les yeux étaient rivés sur cette démonstration abusive de richesse, et même si ces regards insistants avaient du sens, je ne pouvais m’empêcher de les ignorer. Faisant tourner ma légère ombrelle, j’avais du mal à cacher cette excitation, une émotion si vieille que j’avais oublié son nom. Excitation. Quel magnifique mot.



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Súrin Adamanti
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Súrin haïssait les trajets en fiacre. L'arrête du nez pincée entre deux doigts, les yeux clos, elle tentait de réprimer les nausées qui l'assaillaient en vagues au rythme des roues cahotant sur la route s'étirant interminablement. Un choc brusque lui fit ouvrir les yeux et elle envoya une œillade noire digne de Gunnhildr vers Firo comme si tout ça était de sa faute. Ça ne l'était pas, mais la fautive étant encore hors de portée - plus pour longtemps - de l'irritation de l'Elfe, c'était le garde du corps qui prenait. Habitué, celui-ci conserva soigneusement son expression neutre, légèrement interrogatrice. « On est encore loin ? » Râla la hargneuse. Le blond jeta un bref coup d'oeil vers l'extérieur et surprit la silhouette dentelée de la cathédrale de Benedictus percer l'horizon. « Encore quelques heures je dirai. » « Par tous les saints. » Grogna-t-elle en décroisant puis recroisant les jambes dans l'espoir de rendre sa position plus confortable. Elle maudissait d'avance cette satanée vieille qui lui avait écrit. Quelle idée d'insérer un voyage vers Benedictus dans un emploi du temps déjà chargé, sans parler de l'état d'urgence que son corps avait déclaré. Mais elle refusait de céder un pouce de terrain face aux deux abominations qui s'accrochaient à ses entrailles comme des tiques, et ne comptait rien changer à son rythme de vie, dusse-t-elle en vomir vingt fois par jour et souhaiter mourir au moins autant de fois.

Arrivée en pleine journée en ville, l'Adamanti profita de son avance pour se remettre du voyage dans sa chambre d'hôtel. Elle enfila une tenue moins froissée, en brocard du vert sombre des épines de pin, et tenta de donner un peu de vie à son visage avec une poudre rose sur ses pommettes. Sans cesse, ses pensées s'aventuraient sur la courte lettre qui lui avait été adressée, ou chaque mot était maquillé de mystère. Or, Súrin n'aimait pas les non-dits. Elle aimait comprendre, savoir à quoi s'attendre. L'imprévu avait du bon, mais seulement dans certains cas, et dernièrement elle n'avait plus aucun goût pour les surprises. Elle n'avait plus le goût pour grand chose en fait, sinon celui de hurler sur le monde. De toute façon, cette vieille femme allait rapidement regretter d'avoir fait venir l'Elfe sans lui expliquer pourquoi. Si elle avait été touchée au début par la poésie et la politesse de la lettre, il n'avait fallu qu'une dizaine de relectures afin de déceler les détails pour qu'elle perde patience et que la curiosité se transforme en impatience mal contenue. Qui osait la mander sans même décliner son identité ? Croyait-elle qu'elle avait le temps pour des sornettes ? S'il s'agissait d'une plaisanterie, Súrin allait faire appel à tous ses contacts pour que cette personne finisse en prison. Cette pensée accrocha un sourire satisfait sur ses lèvres rehaussées de rouge. Quitte à perdre du temps et de l'énergie, autant que ce soit pour trouver un exutoire à toutes ses émotions négatives qui lui faisaient l'effet d'une tornade tournoyant sans cesse en elle et menaçant de déborder à chaque instant.

Alors que le soleil déclinait dans le ciel, englouti par un ciel qui s'obscurcissait, Firo frappa à sa porte. « Oui oui, j'arrive. » Ronchonna l'Elfe en attrapant sa cape. Mais faire patienter une personne âgée ne faisait pas partie de son éducation et elle s'empressa de grimper dans le fiacre à nouveau sans masquer son expression de dégoût face à la boîte noire qui ressemblait de plus en plus à un cercueil à ses yeux. Heureusement, il ne fallut que quelques minutes pour rejoindre le lieu de rendez-vous. Firo descendit en premier avant de tendre une main à Súrin pour l'aider à descendre, ce qu'elle fit avec toute l'impérialité hautaine dont elle était capable. Le garde du corps s'encadra ensuite dans son dos, arborant un air menaçant.

Trouver l'instigatrice de cette rencontre fut aisé, ils étaient peu à porter une ombrelle noire dans la rue, mais elle ralentit imperceptiblement en apercevant le visage qui se cachait dans l'ombre. Ses yeux s'arrondirent de surprise. Ce n'était pas qu'elle soit une Elfe, le fait avait été déjà clairement énoncé dans la lettre, mais plutôt qu'elle faisait face à une femme qui paraissait avoir son âge, sans parler de son évidente appartenance à la branche pâle de leur race. « Bonsoir. » Souffla finalement l'Elfe en se rappelant ses bonnes manières. Pourquoi ce visage, pourtant inconnu, était si familier ? Une parente éloignée dont elle n'aurait pas connaissance ? Impossible, Súrin connaissait tous les Adamanti pour la simple et bonne raison qu'ils résidaient tous à Maël ou à Sancta. Réalisant qu'elle dévorait l'étrangère des yeux, elle toussa et croisa les bras sous sa poitrine. Le naturel revenant au galop, chassant la surprise, elle haussa un sourcil plein de morgue. « Je présume que je n'ai pas besoin de me présenter. Maintenant que j'ai fait le déplacement jusqu'à vous, me ferez-vous l'honneur de me donner votre nom ? » La voix lourde d'ironie, elle regarda les alentours. « Ceci dit, ce n'est pas vraiment le meilleur endroit pour une conversation. » Le reproche était à peine dissimulé ; en pleine rue, on était pas mieux que dans une taverne, endroits peu hygiéniques et malfamés et regorgeant d'individus peu recommandables à l'humour douteux, jamais elle n'y mettrait un seul orteil. Et en réalité, elle avait les jambes lourdes, même si elle ne l'admettrait jamais. Elle supposait également que la femme, sa congénère, ne se débarrasserait pas de son anonymat dans une rue où les murmures pouvaient être capturés par les oreilles indiscrètes, les roturiers étaient tous des rats à l'affût de tout, un cadre finalement peu agréable pour questionner l'Elfe. « L'hôtel où je suis possède un salon à l'écart. Ce sera certainement mieux. Nous y serons plus vite en empruntant ma voiture, si vous voulez bien ? »

I

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Addie S. LaRue
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Elle prononça un simple bonsoir, et je me sentais déjà plus légère. Elle savait parler. C’était déjà une bonne nouvelle. Je n’avais aucune idée des occupations des petits jeunes, et si je n’avais aucun doute à quel point leur « musique » (du bruit si vous voulez mon avis) pouvait les rendre violent, je ne savais pas si on attachait toujours une importance aux bonnes manières. Je ne savais pas pour le reste de la racaille, mais ma petite fille, elle, elle était bien éduquée. Et quand je la vis j’en étais sûre. Presque sûre, quelques doutes demeuraient nourris par des années de scepticisme, mais je préférais les ignorer, et me contenter de contempler la jeune enfant de haut en bas. J’en oubliais ma propre politesse tant j’étais absorbée par sa beauté, et toute la prestance royale qu’elle dégageait.

Elle était belle. La beauté elfique comme on en entendait parler dans les histoires d’antan, cette beauté froide, classieuse, et qu’on ne peut pas nier. Une beauté universellement dangereuse. Le genre de danger qu’on est tenté de frôler du bout du doigt, pas celui qu’on fuit. Et c’était dans cette totale admiration grandissante, envers la chair de ma chair, envers mon propre être d’avoir crée un tel lignage, que je me perdais dans mes pensées, au point d’en oublier de lui répondre.

Du moins ça c’était à l’intérieur.

En apparence je devais avoir un l’air d’un stalactite en terme de chaleur, et en terme de présence. Mon corps était bien présent, mais aucune lueur n’animait mes yeux, la faute à une trop longue vie à plonger mon regard dans la poussière. Ce n’était pas de la distance que je cherchais à mettre, rien de tout cela, c’était simplement une gêne de caractère. Tout ce que je sus lui répondre fut un « Enchantée » timide avant qu’elle ne m’invite dans un hôtel, dans sa voiture.

« Un hôtel … Une sorte de grande forêt j’imagine ? » demandais-je un peu perturbée, « Ou peut-être une grotte, plus à même à vous rafraichir ? » je voulus lui demander ce qu’était une voiture, mais avant même que je comprenne ce qui se passait nous étions déjà sur le mouvement.

Nous arrivions rapidement devant une … Un … Devant quelque chose mené par des chevaux. Les pauvres bêtes ne semblaient pas si malheureuse de leur condition, elles devaient être relativement bien traitées et habituées à cette non-liberté. Je me plaçai à l’intérieur sans dire un mot, relevant ma robe pour ne pas m’éclater sur le sol, cela aurait été trop bête de se briser le nez devant sa descendance avant même d’avoir pu lui expliquer qui j’étais.
Une fois bien installée, je fermais mon ombrelle, la rangeais sous mon bras, et je me permettais enfin de parler. Mais que dire ? Je me rendis compte de cette difficulté que trop tard, alors j’ouvris la bouche sans qu’aucun son ne sorte. Je monopolisais la parole, par mon silence, et s’il y avait plus grave, il y avait difficilement plus ridicule. L’idée me fit sourire, c’était hilarant de penser que certaines personnes prenaient toute une vie pour se sentir à l’aise avec quelqu’un, alors que d’autres pouvaient rentrer dans n’importe quelle pièce comme si c’était leur maison. Cette idée suffit à me détendre un instant et à oser à prendre la parole.

« Addie Sabine LaRue. Vous m’aviez demandé mon nom, et il me semble juste de vous le donner maintenant, après tout vous avez fait tout ce chemin pour me rencontrer, moi une vieille dame sans aucun intérêt pour vous. J’imagine que c’est de famille cet honneur étouffant. »

Je portais une main à mes lèvres, me rendant compte de m’être trahie un peu trop vite. J’aurai voulu garder l’histoire plus longtemps enfouie, mais elle lui ressemblait trop. C’était le portrait de ma fille, si seulement elle était restée éternellement jeune. La maladie n’épargnait ni les enfants, ni les rois. Caressant ma bague en espérant que les titans me donnent de la force, je continuais,

« Je ne voulais pas vous le dire comme ça, je m’en excuse. C’est que. C’est que vous lui ressemblez trop. Et rien qu’à poser mon regard sur votre figure j’ai l’impression de la revoir. »

J’aurai pleuré si j’avais pu, mais rien ne venait, alors dans un ton froid et cassant, qui pourtant ne se voulait ni l’un ni l’autre, je concluais les présentations.

« Ce que je vais vous dire va vous surprendre, mais j’espère, ne va pas vous rebuter. Il me semble que vous êtes de ma famille. D’un temps où les elfes n’attachaient pas assez d’importance à un nom, et où notre peuple n’était pas qu’une ombre de sa gloire passée. »

Il me semble. En vérité j’en étais convaincue, je le sentais dans son sang. C’était le mien aussi. Ce que je sentais toutefois … C’était différent. Comme si le sang était teinté, corrompu. En bref je n’en savais pas plus, mais je tenais toutefois à rester courtoise, et je prétendais l’ignorance. Ma petite fille. Qu’elle était splendide.



Súrin Adamanti
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« Plaît-il ? » Est-ce que cette femme avait l'audace de se payer sa tête ? Pourtant, rien dans son expression ne trahissait une plaisanterie, plutôt une candeur dérangeante, comme si elle n'était pas à sa place et qu'elle avait traversé les siècles pour se trouver ici. Une âme solitaire et perdue dans le noir, à errer en envoyant des lettres comme des bouteilles à la mer dans l'espoir de trouver une main salvatrice. C'était cocasse. Súrin n'avait rien de l'altruiste qu'elle montrait en public, ce n'était qu'un masque pour montrer à la populace ce qu'ils voulaient bien voir. Non, elle, elle était le talon qui écrasait le visage dans la fange et en tirait un plaisir incommensurable. L'ivresse de la domination, un sentiment dont elle ne s'approchait pas suffisamment à son goût.

Pendant un fugace instant, Súrin se vit ordonner à Firo de jeter cette excentrique hors du fiacre lorsqu'il y seraient. Elle n'avait pas de temps à perdre avec les folles. N'aurait-elle pas partagé une si troublante ressemblance avec elle-même qu'elle n'aurait pas eu l'ombre d'une hésitation. Finalement, un sourire craqua la façade crispée de l'Elfe. Patience. Politesse. Des vertus qui s'étaient sournoisement dissipées dernièrement au profit de crises de nerf épuisantes et stériles. C'était impardonnable. Elle valait mieux que ça. Nulle raison ne justifiait qu'elle cède si souvent à ses sautes d'humeurs ou c'était elle qui allait finir par passer pour une folle. « Vous êtes amusante. » Mentit-elle en invoquant ses meilleurs talents d'actrice. « Nous serons très bien, vous verrez. Bien entendu, ça ne vaut pas le faste des établissements républicains, mais c'est toujours d'une qualité supérieure à ce qu'on peut trouver en ville de province. Notre capitale rivalise facilement avec celles des autres pays et je n'aurai pas l'indélicatesse de vous inviter dans un lieu douteux. » Et c'était la vérité. Si on on faisait abstraction de ses propres exigences, Súrin n'avait pu manquer de remarquer la qualité de la toilette de la mystérieuse elfe. Un peu vieillot, démodé, mais néanmoins toujours mieux que ces frusques atroces que portaient ces roturiers ou les petits bourgeois qui s'essayaient à des frivolités d'un mauvais goût décadent. Par conséquent, en noble qui se respectait, elle se devait de l'honorer, à sa façon. Mais surtout, et au delà de la simple observation vestimentaire, c'était une elfe pâle. Elle était dotée de cette dignité, de cette aura indéfinissable mais qu'on ne pouvait ignorer et encore moins ne pas admirer, dont la peau marmoréenne rivalisait avec la sienne. On aurait pu les prendre aisément pour des sœurs et elle surprenait le regard hésitant que son garde du corps lui portait. Il avait vécu toute sa vie au service des Adamanti, il était aussi à même qu'elle de reconnaître le grain particulier de leurs traits.

Dès le début du trajet, le remord grignota les belles résolutions de Súrin. Pourquoi souriait-elle ainsi comme ça, la bouche ouverte comme une carpe qui veut sa becquée ? Elle échangea un regard exaspéré vers Firo qui se contenta de hausser les épaules et de se focaliser sur l'étrangère. Les fous étaient les plus instables, et il se tenait près à lui trancher la gorge si elle esquissait le moindre mouvement suspect. Moins dérangée par le potentiel danger qu'elle représentait, l'elfe adopta une attitude détendue et se cala contre le dossier du siège en croisant ses jambes. Ce silence devenait intolérable et elle allait y mettre un terme quand enfin la femme s'extirpa de son blocage. Addie Sabine LaRue. Ce nom n'évoquait... rien sinon de la déception. Elle ne put s'empêcher de hausser un sourcil moqueur. Ou du moins était-ce sa volonté avant que la nouvelle ne lui fasse l'effet d'un coup de massue dans l'abdomen. « Comment ?! » La surprise lui avait à moitié coupé le sifflet et c'est une voix perchée dans les aigus qui s'éleva dans l'étroit habitacle. Incrédule, elle l'écouta à travers le torrent déchaîné qui pulsait contre ses tympans. C'était impossible, et pourtant, physiquement, rien ne clochait. Mais le bon sens était actuellement indisponible et c'était au tour de Súrin de rester le bec ouvert - bon sang ne saurait mentir après tout -, incapable d'aligner deux pensées cohérentes ou de faire le tri avec les informations à sa disposition pour parvenir à une conclusion intelligente.

« C'est complètement débile. » Croassa enfin l'Adamanti. Se réfugiant derrière une attitude hautaine pour masquer son choc, ses ongles s'enfoncèrent dans le cuir de la couchette près de ses cuisses. « Vous dites n'importe quoi. Comment pourrions-nous être de la même famille ? Votre nom m'est complètement inconnu, et pourtant, je suis capable de citer mon arbre généalogique sur huit générations avant même d'avoir appris à compter. » Elle plissa les yeux. « Qu'est-ce que vous voulez ? De l'argent ? Du pouvoir ? » Elle vivante, elle n'aurait ni l'un ni l'autre. Le premier car l'or Adamanti se gagnait à la sueur de son front, et le second car il était tout relatif depuis la purge qui avait déstabilisé le respect habituellement porté à son nom. Son influence ne tenait qu'au bon vouloir des divinistes hauts placés. Un caprice de leur part et ils terminaient dans la boue, sans rien.

Le fiacre freina mais Súrin ne lâchait pas Addie du regard et Firo s'agita sur son séant, mal à l'aise de la tension croissante. « Je n'aime pas qu'on me mente, Madame. Par respect pour vous, parce que je veux bien admettre qu'il y a une troublante ressemblance entre nous, je suis prête à en entendre davantage. Mais j'espère que vos arguments sont solides et vos intentions dénuées d'un opportunisme mal placé car à moins que vous ne me soyez utile de quelque façon que ce soit, je crains que notre rencontre ne soit plus brève et plus désagréable que vous l'espériez. » Son regard bleuté libéra enfin la vieille femme de son emprise de glace et elle rassembla ses jupes pour se préparer à sortir. « Suivez-moi à l'intérieur en connaissance de cause, Madame. Si je n'aime pas ce que je vais entendre, vous risquez de le regretter. Ce sera à vos risques et périls. » Non véritablement, elle n'avait pas la patience pour toutes ces fables et elle se sentait sotte de lui accorder quelques minutes de plus de son temps. Autrefois, elle n'aurait pas pris la peine de poursuivre l'échange et se serait contentée renvoyer froidement cette femme qui se prétendait de sa famille à un endroit plus approprié pour les affabulateurs.

Assise à une minuscule table ronde et haute sur pied, Súrin étudiait les traits d'Addie. Sans l'ombrelle pour la dissimuler, caressée par l'éclat des luminaires et des chandeliers disposés dans le salon, l'inconnue s'offrait enfin au regard curieux et toujours pas convaincu de l'elfe. Il y avait forcément quelque chose qui clochait. Soit cette femme se berçait d'illusions et avait finit par se persuader qu'elles partageaient le même lignage, soit elle disait la vérité. Son index se dressa entre elles, victorieux. « J'ai compris ! Vous êtes une enfant née dans le secret ? » Súrin se pencha en avant, excitée à l'idée d'avoir débusquer un scandale familial. À toute vitesse, sa cervelle lui offrait un à un les noms de sa famille qui auraient été susceptibles d'avoir un enfant caché. « Qui est votre père ? Votre mère ? » Il restait un point obscur. Sa prétendue vieillesse. Mais un mystère à la fois.

II
FICHE PAR DITA | EPICODE

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Feat. Susu'
Elle me trouvait amusante. Cela faisait bien longtemps qu’on ne m’avait pas fait un compliment de la sorte, et je peinais à comprendre comment je parvenais à l’amuser ? Mon phrasé avait sans aucun doute mal vieilli avec le temps, et peut-être que je pouvais sembler ridicule par moments. Cela devait être le cas, mais je pouvais passer outre facilement. Quand je voyais ce que ma descendance était devenue j’aurai pu difficilement être plus fière. Forte, charismatique, et hautaine. Le lignage avait su perdurer avec cette assurance certaine qui caractérisait déjà mes filles à l’époque.

Puis elle me parla de la république. Elle semblait bien la connaître, je n’en avais entendu parler que dans des grands livres poussiéreux qui retraçaient approximativement le déroulement de la grande guerre contre les titans.  Je n’y avais jamais mis les pieds, mais j’espérais peut-être qu’à l’occasion elle puisse me servir de guide. Il était difficile pour moi de ne pas me projeter, aussi douloureux que la réalisation que potentiellement elle ne veuille pas de moi dans sa vie pouvait être. Je pouvais sentir que le sang qui coulait dans ses veines, mon sang, s’était appauvri, abâtardi, il y avait trop de question en suspens, mais je n’étais pas la seule curieuse. Plongeant mon regard dans le reflet de la vitre, je me remémorais un temps lointain où mon père me prenait sur ses épaules pour me faire voir le monde différemment. Ou sur ses genoux. Ou d’une quelconque façon, mais je me rappelais de la tendresse que mon père m’avait offert, il y a de ça des millénaires. Et si je m’intéressais tout particulièrement à l’histoire de notre famille j’avouais que mon ennui était palpable lorsque j’entendais le nom de ces nations qui ne me survivraient pas.

Si elle savait feindre bien des choses la surprise n’était pas l’une d’elle, et elle était véritablement choquée par ma révélation. Je m’en voulais légèrement, j’aurai mieux fait d’amorcer les choses avec un peu de douceur, mais cela faisait des millénaires que je n’avais pas ressenti quelque chose avec autant de sincérité, et cela m’apparaissait futile et inutile de lui cacher. Pantoise, elle peinait à construire un propos cohérent dans son esprit ce qui se traduisait par un mutisme éloquent.

« Je ne veux ni de l’argent, ni du pouvoir. Tout cela finit par faner tôt ou tard. Et j’ai déjà le bien le plus important qu’on puisse offrir à quiconque. Du temps. Une ressource intarissable de temps. Votre confusion est légitime ma tendre, mais je vous prie d’attendre mon histoire avant de vous hâter dans le jugement. Si je sais que notre esprit coruscant tend parfois à faire défaut aux elfes, laissez-moi rassasié votre curiosité. »

Je répondais à la confiance momentanée qu’elle acceptait de m’accord d’un simple hochement de la tête, je pouvais difficilement en demander plus alors je me contentais du peu qu’elle daignait m’offrir. Elle n’était obligée de rien, au contraire d’ailleurs, il aurait été à son avantage d’abandonner une vieillarde sénile comme moi sur le bas-côté. Et si je me doutais qu’il ne s’agissait pas là d’une fleur qu’elle me faisait, je prenais volontiers cette opportunité.

Sa menace m’amusait. J’avais vu défiler des elfes, et des elfes virulents dans le tas, mais clairement elle savait se défendre sur ce terrain. Le risque et le péril étaient des problématiques lointaines, et si je ne doutais pas qu’elle pouvait me tuer ici-même, je pariais sur sa nature elfique, et toute la noblesse de notre race pour retenir sa lame.

Derechef j’emboitais le pas de la jeune elfe, vers un nouvel élément qui m’était jusqu’alors inconnu. Les luminaires m’aveuglaient presque de leur brillance, et il me fallut un temps pour m’adapter à cet éclat. J’hésitais pendant un instant à ressortir mon ombrelle, mais je voulais faire preuve de manière, alors je supportais les violentes lumières, et je me taisais. Il était mal vu pour une dame de se plaindre, encore plus lors d’un rendez-vous qu’elle a imposé, alors je souffrais en silence. Mes paupières mi-closes percevaient une sorte d’halo lumineux autour de ma petite fille lui donnait une élégance séraphique, et plus je pouvais la contempler plus je voulais la connaitre. Avec cette envie propre à ceux souhaitent le soleil en été tout en redoutant sa chaleur.

Puis dans un élan surprenant elle me pointa du doigt, et si elle perdit de sa superbe elle avait trouvé un regain d’assurance plus que contestable. Elle n’était pas la plus grande détective, mais l’esprit avait besoin de rationnaliser ces choses-là.

Je plaçai ma main au-dessus de la sienne, sans la toucher, on m’avait appris qu’il était incorrect de se permettre le contact physique, et je ne souhaitais pas la brusquer. Même si j’admets avoir voulu tirer ses toutes petites joues dans mes doigts de grand-mère.

« Il vous faut remonter plus loin encore que huit générations si vous voulez voir mon nom apparaître. Ce que j’ai vu, ce que j’ai connu, vous y referez de nos jours comme des mythes, comme des fables. Je vous parle d’un temps où les elfes régnaient sur de plus grandes cités, de plus belles cités que toutes celles que vous avez pu fantasmer. Avant la guerre, avant la folie des hommes. »


Je me taisais alors qu’un serveur arrivé à notre table, il me toisa, longuement, et puis il se retourna vers Surin, comme si mon existence le dérangeait, ou comme si mon visage ne lui revenait pas. J’étais vexée, mais je souriais poliment. A peine eut-il le temps de prendre la commande de l’elfette, que je m’agaçai de façon plus audible.

« Paltoquet, alburostre, bélître, coprolhite ! J’en ai vu des humains mal éduqués, mais lui. Il dépasse les bornes. »

Ma canine s’enfonça dans ma lèvre, laissant perler une gouttelette de sang sur ma joue. Attrapant un papier disposé sur la nappe dans un origami plus qu’original, je m’essuyais le visage.

« Pardon pour mon franc parlé, mais il y a des comportements qui m’insupportent, même après tout ce temps ! »

Un rire franc et musical s’échappa de mes lèvres. Mais bien vite je me rendais compte qu’il fallait que je continue à confesser avant qu’elle ne s’impatiente,

« Je ne suis pas là à la recherche d’argent, ou de pouvoir comme je vous l’expliquais. Ces choses ne comblent jamais le vide qu’on ressent dans notre torse, ce vide toujours présent. Ils habillent le trou, ils décorent l’intérieur, mais bien vite, le vide ravale tout. Si je suis là … C’est pour vous rencontrer. Rencontrer la chair de la chair de ma chair. Vous connaître. Vous. Si j’avais su que ma lignée survivrait jusqu’à maintenant j’aurai cherché à mettre mon nom dans l’arbre généalogique de façon plus lisible, mais si vous possédez de vieux documents, datant des vieilles guerres, vous trouverez sans aucun doute mon nom. Quelque part. »

En prononçant ses mots je montrais une inquiétude palpable. Je ne me rappelais plus sur quoi j’avais écrit, c’était il y a de cela trop longtemps, mais je me rappelais avoir écrit. J’écrivais encore, un journal, mais j’avais perdu la foi de contribuer durablement à ce monde. Chassant ces idées aussi futiles qu’encombrantes, je lui tendais ma main en guise de bonne foi.

« Si je ne demande pas encore votre confiance, suis-je parvenu à réveiller votre curiosité ? Votre attention me suffirait déjà. Je ne vous veux aucun mal. »

Et sur cette litote qui disait que je lui voulais tout le bien du monde, je ponctuais cette kyrielle d’un sourire.
 


Súrin Adamanti
« Et le jour pour moi sera comme la nuit. »
Messages : 169
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Fiche du personnage
Race: elfe
Vocation: mage
Alignement: loyal mauvais
Rang: B
Noble de Shoumei
Súrin Adamanti
Noble de Shoumei
Did you say "Family" ? Family is everything | Feat Susu' & Don Toretto(idk) F4ck
Did you say "family" ? Family is everything
Duo avec Mamie

Comme tout le monde, Súrin aimait les histoires. Il y a en chacun d'entre nous un enfant que les rides n'atteignent jamais, qui s'émerveille de la voix qui sait transporter jusqu'à un autre monde. C'est de lui que vient l'espoir, cette bulle fragile sans laquelle l'être se fane jusqu'à s'effriter et se réduire en cendres. Et qu'importe parfois de l'incohérence de la fable, de l'injustice que porte le récit, tant qu'elle fait vibrer l'âme à l'unisson des soupirs qui s'échappent du conteur.

Peut-être était-ce pour cette raison que l'Adamanti avait accepté en premier lieu l'invitation. Plus qu'une lettre, elle y avait perçu une fenêtre ouverte sur l'inconnu, une échappatoire peut-être à une réalité qui s'alourdissait sur des épaules trop frêles pour les subir sans ployer. Guidée par son instinct, elle était venue en aveugle car une part d'elle aimait le risque et l'imprévu, quitte à se brûler les ailes.

Mais une histoire demeurait ce qu'elle était, avec sa part de vérité et sa part de mensonge. Il y avait ce qui était dit, ce qui était entendu, ce qui était retenu. Était-ce si important lorsque le charme opérait ? Non, sur cela, Súrin n'échappait pas à la normalité. Esclave du divertissement, elle contemplait son nouveau jouet comme un chat scrute une souris sans bouger en hésitant : devait-elle la manger tout de suite ou s'amuser un peu avec elle avant pour extraire tout ce qu'elle pouvait ? Ou était-ce elle qui se trouvait sans le savoir dans la peau de la proie ? Piégée dans la toile tissée par son interlocutrice, envoûtée par sa voix sans âge, l'elfe voyait ses doutes muselés, le torrent de ses interrogations réduit à un fourmillement qui râpait comme une lame dentelée sur ses nerfs. Sous la table, son pied se balançait comme une pendule, trahissant son impatience.

Un serveur brisa l'introduction d'Addie, et Súrin s'arracha à regret de cet état second dans lequel elle avait été plongée pour faire part brièvement de sa commande, un thé bleu parfumé aux herbes des montagnes. Si elle avait compté sur cette parenthèse pour faire le point sur ce qu'elle venait d'apprendre, cela lui fut dérobé lorsque sa congénère exprima son mécontentement. Un sourcil surpris se haussa. Palto - quoi ? Súrin maîtrisait l'elfique et la langue commune à la perfection, et les rudiments d'autres langues, mais jamais ces mots n'avaient effleuré ses oreilles ou ne l'avait surprise au détour d'une page. Carmine, une goutte se fraya un chemin depuis les lèvres de l'excentrique jusqu'au menton; sur la peau blême, elle apparaissait aussi sombre que de l'encre et Súrin cilla, avant de se fendre d'un sourire incertain. Mais d'où venait-elle ? « Vous n'êtes vraiment pas comme les autres. » Remarqua-t-elle avant de l'inviter à poursuivre d'un geste de la main.

Peu après, l'Adamanti regarda pensivement la main tendue vers elle sans faire mine de la saisir. Elle se souciait peu de la gêne qu'Addie ressentirait, trop occupée à faire le tri sur les informations qu'elle venait d'apprendre. Comment y croire ? Et surtout, pourquoi y croyait-elle ? Pourquoi ne balayait-elle pas ses déclarations d'un rire avant de quitter cette salle pour revenir à ses occupations ? Le serveur revint sans qu'elle lui prêta attention et déposa la théière en fonte laquée et deux tasses dans le même matériau en jetant des regards furtifs sur les deux femmes. Sans doute pouvait-il sentir la tension silencieuse qui les liait et il ne perdit pas de temps pour s'éclipser.

« Alors donc... » Articula lentement Súrin. « Vous dites être mon ancêtre ? » Son résumé manquait certainement d'émotion pour l'ampleur de la révélation. Elle ignorait à quoi Addie s'attendait, peut-être une embrassade chaleureuse, un évanouissement, le déni - Súrin n'était pas passée loin de ce vieil ami mais avait décidé d'ignorer sa main secourable pour cette fois - mais si elle se fiait à nouveau à son instinct, la femme ne lui mentait pas. Les coudes sur la table, ses doigts se croisèrent pour former un lit à son menton. « Ma curiosité, vous l'avez eue dès que j'ai eu votre lettre dans les mains. Pour ce qui est de la confiance... Vous savez, ironiquement, je n'accorde ma confiance qu'aux membres de ma famille. La logique voudrait donc que je vous fasse confiance, bien que je ne vous connaisse pas et bien que vous ne la demandiez pas. » Mais nul rire ne venait éclairer les iris glacés de l'elfe. Elle rationalisait. Qui pouvait vivre aussi longtemps ? Elle avait côtoyé Cérès, Gunnhildr, et Addie n'était certainement pas une morte-vivante même si son teint poussiéreux tendait à le lui faire croire. Súrin soupira et recula sur sa chaise avant de remplir leurs tasses du breuvage céruléen. Songeuse, elle souffla doucement sur les volutes avant de boire une gorgée. La brûlure sur ses lèvres, puis dans sa gorge était une sensation concrète à laquelle se raccrocher quand plus rien n'avait de sens. Qu'était-elle alors ? Il ne restait pas beaucoup de réponses possibles. Juste une. La tasse retrouva le chemin jusqu'à ses lèvres pour soigner la sécheresse soudaine de sa gorge avant de revenir sur la table, guidée par une main mal assurée. Craignant qu'elles ne la trahisse en tremblant, Súrin ramena ses mains sur ses cuisses, les jointures blanchies d'être entrelacées aussi fort que si elle s'accrochait à elle-même pour ne pas chuter dans l'abîme. « Où étiez-vous tout ce temps ? Pourquoi avoir quitté cette famille ? » Cette famille. Pas notre famille. Súrin lui interdisait implicitement de revenir dans le nid. Il n'y avait pas de nous. Les liens qui soudaient les Adamanti ne prévoyaient pas de place pour les âmes changeantes. « Pourquoi revenir aujourd'hui ? » Accusatrice, elle plantait ses iris dans les siennes pour y chercher des réponses qu'elle savait d'avance qui ne la satisferaient pas. Peu importait sa nature, le sang restait le sang, la chair restait la chair. Avait-elle honte ? Avait-elle commis un crime irréparable ? Quelle était son histoire ? Les questions se bousculaient dans sa tête, s'entassaient sur le bout de sa langue, noyaient sa raison.

III
FICHE PAR DITA | EPICODE
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