Now something so sad has hold of us that the breath leaves and we can't even cry.
Sans même que j’ai le temps de comprendre ce qui m’arrive, j’avais atterri au milieu de son salon sans vraiment comprendre ce qui m’était arrivé. Il y avait quelque chose d’étrange et de touchant de la voix nerveuse, un peu troublée. On met si facilement les gens sur un piédestal qu’on oublie qu’ils sont capables de tomber. Si une partie de moi n’oublier pas qu’elle était à cet instant au plus vulnérable, une partie de moi me criait que je me devais de l’écouter. Prêter une oreille attentive, et voir de quoi il en retournait. Ce n’était pas une simple curiosité morbide, non, c’était quelque chose de plus grand. Dans son regard je me demandais s’il existait quelque chose de plus grand que moi, quelque chose de plus grand que nous, que cet instant, quelque chose de bandant, de dément, qui redonne la foi et qui permet de déglinguer cet éternel blizzard qui ne cessait de souffler sur ce désert monstrueux.
La tension du duel avait été téléporté avec nous. Le combat avait été banal, tout au plus, un peu ennuyant par moment, en même temps, on aurait pas pu rêver vraiment de mieux du combat entre un joueur et un pnj. Feu vieillard chauve. Certains auraient prié pour lui, moi ? J’avais tout simplement envie de boire à la mémoire d’un combattant. S’il ne m’inspirait pas la sympathie, il ne m’inspirait pas le dégoût non plus. Il avait combattu, et il était mort fier, mais bon. Mourir fièrement ça avait autant de valeur que la prétendue virginité d’une actrice pornographique. Ça servait à rien. Mais rien ne servait vraiment à rien. Ça ne servait à rien de se morfondre, ça ne servait à rien de crier, ça ne servait à rien de combattre, rien ne servait vraiment à rien, mais ça faisait du bien.
Personne ne savait vraiment de quoi sera fait demain, mais avec Mira’ on avait une chance. Dans notre folie, notre bizarrerie, on s’était trouvé. C’était pas grand-chose, je sais, on était pas ami, on était encore que deux êtres avec leurs propres démons à peine capable de marcher, alors on n’allait pas nous demander de danser. Mais haut les cœurs. On pouvait déjà se toucher, se parler, se voir, alors je me disais haut les cœurs. On avait déjà la chance de se connaître tous les deux, de s’être trouvés alors haut les cœurs.
J’étais ni fiable, ni bon, j’étais ni un brave mec, ni un grand parleur, ou un grand rêveur. J’aimais rêver, j’aimais parler, mais ça ne me rendait pas meilleur qu’un autre. Non. Mais j’étais sûrement le mieux que Mira’ avait pour le moment, alors pour ne pas qu’elle se contente de la loque humaine que j’étais, j’allumais une cigarette, et je m’essayais à comprendre la situation.
« Tout ça … Tout ça était un brin tendu pas vrai ? Je comprends pas pourquoi les gens s’affolent et manque de respect au combattant je veux dire … »
Non. Je ne voulais rien dire de plus. Il n’y avait pas de bons mots dans cette situation, du moins pas ceux-là, et si je sentais que mon opinion sur ce combat ne l’importait que trop peu, je sentais aussi qu’elle avait besoin de quelqu’un. Il n’y avait pas que ça. Il y avait forcément en plus.
« Bref, » reprenais-je un peu honteux, « Tu veux en parler ? Tu veux m’expliquer ce qui se trame ? »
Elle avait le droit de refuser. Elle avait le droit de m’envoyer bouler, mais si on ne se parlait pas, on allait vite se faire chier, alors j’essayais de mener une conversation dont je n’avais aucune idée de la gravité. N’attendant pas tout de suite la réponse, je commençais à fouiller dans son salon sans la moindre gêne à la recherche d’un quelconque breuvage, d’une quelconque folie pour me faire oublier que j’étais actuellement dans les griffes d’une sadique qui pouvait à tout moment de se décider de se défouler sur mes beaux yeux angéliques.
« Ma mère me disait toujours de fêter la mort avec un brin de vodka, et de souhaiter bonne chance à ceux qui restent avec un brin de gin. »
Je voulais bien servir de psychologue de comptoir, mais je me refusais de le faire sobre. Peut-être que si je me saoulais assez la gueule j’oublierais cette voix qui me répétait de tirer un maximum avantage de cette situation. Peut-être que si je me saoulais encore un brin plus, je trouverais le moyen d’être utile à son problème.
La tension du duel avait été téléporté avec nous. Le combat avait été banal, tout au plus, un peu ennuyant par moment, en même temps, on aurait pas pu rêver vraiment de mieux du combat entre un joueur et un pnj. Feu vieillard chauve. Certains auraient prié pour lui, moi ? J’avais tout simplement envie de boire à la mémoire d’un combattant. S’il ne m’inspirait pas la sympathie, il ne m’inspirait pas le dégoût non plus. Il avait combattu, et il était mort fier, mais bon. Mourir fièrement ça avait autant de valeur que la prétendue virginité d’une actrice pornographique. Ça servait à rien. Mais rien ne servait vraiment à rien. Ça ne servait à rien de se morfondre, ça ne servait à rien de crier, ça ne servait à rien de combattre, rien ne servait vraiment à rien, mais ça faisait du bien.
Personne ne savait vraiment de quoi sera fait demain, mais avec Mira’ on avait une chance. Dans notre folie, notre bizarrerie, on s’était trouvé. C’était pas grand-chose, je sais, on était pas ami, on était encore que deux êtres avec leurs propres démons à peine capable de marcher, alors on n’allait pas nous demander de danser. Mais haut les cœurs. On pouvait déjà se toucher, se parler, se voir, alors je me disais haut les cœurs. On avait déjà la chance de se connaître tous les deux, de s’être trouvés alors haut les cœurs.
J’étais ni fiable, ni bon, j’étais ni un brave mec, ni un grand parleur, ou un grand rêveur. J’aimais rêver, j’aimais parler, mais ça ne me rendait pas meilleur qu’un autre. Non. Mais j’étais sûrement le mieux que Mira’ avait pour le moment, alors pour ne pas qu’elle se contente de la loque humaine que j’étais, j’allumais une cigarette, et je m’essayais à comprendre la situation.
« Tout ça … Tout ça était un brin tendu pas vrai ? Je comprends pas pourquoi les gens s’affolent et manque de respect au combattant je veux dire … »
Non. Je ne voulais rien dire de plus. Il n’y avait pas de bons mots dans cette situation, du moins pas ceux-là, et si je sentais que mon opinion sur ce combat ne l’importait que trop peu, je sentais aussi qu’elle avait besoin de quelqu’un. Il n’y avait pas que ça. Il y avait forcément en plus.
« Bref, » reprenais-je un peu honteux, « Tu veux en parler ? Tu veux m’expliquer ce qui se trame ? »
Elle avait le droit de refuser. Elle avait le droit de m’envoyer bouler, mais si on ne se parlait pas, on allait vite se faire chier, alors j’essayais de mener une conversation dont je n’avais aucune idée de la gravité. N’attendant pas tout de suite la réponse, je commençais à fouiller dans son salon sans la moindre gêne à la recherche d’un quelconque breuvage, d’une quelconque folie pour me faire oublier que j’étais actuellement dans les griffes d’une sadique qui pouvait à tout moment de se décider de se défouler sur mes beaux yeux angéliques.
« Ma mère me disait toujours de fêter la mort avec un brin de vodka, et de souhaiter bonne chance à ceux qui restent avec un brin de gin. »
Je voulais bien servir de psychologue de comptoir, mais je me refusais de le faire sobre. Peut-être que si je me saoulais assez la gueule j’oublierais cette voix qui me répétait de tirer un maximum avantage de cette situation. Peut-être que si je me saoulais encore un brin plus, je trouverais le moyen d’être utile à son problème.