Supérieur
Quelque jours après le Holmgang du 1er jour du 5ème mois de l’an 1.
Rengoku avait envoyé un courrier, peu après sa victoire lors du combat légendaire qui la fit affronter le félon Vaal Yesfaren, pour rencontrer le couple royal. Cette anecdote de vie se passe après ceci, et notamment après une transition qui si elle était temporaire n’en avait pas moins été importante pour la vie de Rengoku.
La Lumina Reikoise avait été, pour le moment, promue en temps que garde royale. Les détails des explications ne seront pas fournis ici (pour des raisons évidente de chronologies et du fait que le narrateur a autre chose à dire), mais sous suggestion du souverain Tensai lui-même, et vu les propositions et l’ambition de Rengoku, il fallait faire encore une chose. La force de la femme n’était plus a prouvé, son dévouement envers le Reike non plus.
Il ne manquait que la loyauté : être sûr de sa fiabilité. Pas le droit à l’erreur en ces temps où la dissension règne dans les esprits et la rébellion toujours active. Après tout, un seigneur avait réussi à être un traître, cela prouvait que le risque était réel.
Aussi cela fait quelque jours à peine que Rengoku s’occupait de la garde des souverains : elle logeait au palais, ce qui la changeait de l’auberge bon marché où elle séjournait d’habitude. Elle devait, profession oblige, également porter une armure qu’on lui avait fourni pour l’occasion. C’était plus fatiguant que cela en avait l’air, notamment pour une personne n’en ayant jamais porté, et qui devait s’habituer à un bras en moins : son équilibre avait pris un sacré coup.
Mais globalement, elle s’en sortait, non pas qu’il y’ai grand-chose à faire. La Reine et le Roi ne sortaient quasiment pas ces temps-ci, et il n’y avait aucune intrusion à déplorer.
Si Rengoku faisait cela malgré son habituelle bougeotte, c’était qu’on lui avait dit d’attendre. Le Roi lui confiera bientôt une tâche, importante selon lui, et là, elle était déjà mise à l’épreuve. Un peu de patience ne fait de mal à personne, pensait-elle.
Quoi qu’il en soit, Rengoku avait fait la connaissance de plus d’une personne lors de cette expérience, notamment la dénommée Marjhan. La Valkyrie, d’une prestance physique impressionnante, n’était autre que la protectrice directe de la Reine. Bien qu’officiellement la hiérarchie soit floue, dans les faits, c’était sa supérieure direct, mais les deux femmes n’avaient, pour l’instant, pas vraiment eu l’occasion d’échanger. SI le métier de garde royal était déjà chronophage, celui de Marjhan semblait être au moins aussi rigide.
Et alors que Rengoku avait une période de libre devant elle, elle demanda à la voir. Heureusement pour elle, on lui autorisa cela : la dame n’était pas en mission. Une Lumina en armure, un cache-œil et un bras en moins, rendait donc visite à une Valkyrie qui semblait être passé sur le bucher moitié-moins de temps qu’indiqué sur la boîte.
« Marjhan. »
S’inclinant légèrement en plus du salut Reikois, Rengoku respectait entièrement le protocole. Ce qu’elle pensait faire parti du protocole, en tout cas.
Sachant qu’elle ne la dérangeait pas, elle enchaîna directement.
« Je voudrais savoir si tu avais du temps libre, aujourd’hui ou dans les jours qui viennent. Nous n’avons jamais discuté, et j’ai pensé que cela était potentiellement une occasion. »
La laissant répondre, elle finira juste par enchainer :
« Et s’il y’a le moindre reproche à me faire sur mon travail, je le corrigerais immédiatement. »
Phrase sans doute superflue. On ne la ménagerait pas, et les choses seront dites comme elles sont pensées. Rengoku discutera avec elle du choix du lieu, si Marjhan accepte ce petit rendez-vous.