Il t'arrivait parfois de rêver, ou plutôt de te rappeler de tes rêves une fois au réveil. Quelques fois ces rêves n'avaient pour toi ni queue ni tête, si bien que quelques minutes plus tard, le temps d'émerger, tu ne t'en rappelais plus. À d'autres occasions, ils tournaient autour de ton passé dans les rues de la capitale. Les plus anxiogènes sans doute, remontaient à ton départ de ton clan, ou de ta "meute" comme l'appellent les lycanthropes. Lorsque tu étais partie avec Danyk, personne ne t'avait retenue. Certains membres de ton ancienne famille avaient sûrement été soulagés, tandis que d'autres étaient persuadés que tu reviendrais en rampant vers eux après avoir réalisé ton erreur. Quoi qu'il en soit, ils ne cherchèrent jamais à te retrouver et encore moins à renouer le contact par quelque façon que ce soit. Depuis, tu étais persuadée que ton nom ainsi que celui de ton frère, étaient devenus tabous et destinés à être oubliés par les générations futures. Deux êtres anormalement nés, des tares pour un clan vieux de plusieurs millénaires. En partant, tu savais leur avoir ôté une épine de la patte...
Pour en revenir à tes rêves, qui sont somme toute plutôt des cauchemars, il y avait ceux où tu devais te prostituer ; une période qui ne dura que quelques mois, de trop. Il y avait également ceux où tu devais servir de mule pour les anciens Pontes. Ceux où tu devais nettoyer des scènes de crime entre deux règlements de compte. Ceux où tu devais te battre, parfois te faire battre et finalement tuer. Tu étais passée par tous les métiers de la rue, par contrainte. Tu avais vu et entendu des choses, trop souvent assisté également à des situations qui auraient brisé les faibles. Malgré ce que ton père avait toujours dit de toi, tu n'en avais jamais été une. Tous ces "jobs" t'avaient finalement plus servi que l'inverse. Ils t'avaient fait grandir, t'avaient façonnée pour braver les difficultés de la vie. Ils t'avaient également appris à prendre, lorsque quelque chose te revient. C'est de cette façon qu'à ton tour, après plus d'une décennie, tu étais devenue une Ponte du marché noir le mieux ficelé du Sekai.
Tu n'étais pas une grande rêveuse, bien plus terre à terre et tu refusais sans cesse que ton passé ne te hante. Tu étais faite du seul déni qu'aucun loup ne sommeil au plus profond de toi. Tu étais persuadée qu'un jour il se réveillerait et serait à ce moment précis, plus puissant que celui de tes pairs. C'est pourquoi après quelques rares réveils causés par une sueur autrement due qu'à une partie de jambes en l'air, tu te remettais rapidement. Cela avait été le cas ce matin même.
Danyk s'était absenté, sûrement parti chasser dans les forêts à l'Est de la capitale. Il n'avait pas de comptes à te rendre. Quant à toi, tu étais occupée, voir préoccupée par une récente affaire qui te faisait tout sauf plaisir. L'un de tes collaborateurs, mot qui te donnait la nausée le concernant, refusait de conclure un marché avec ton entreprise. Il voulait en échange, que tu lui fournisses des mômes. Tu savais pertinemment à quoi ils serviraient, mais si cela n'avait pas été pour ton frère, tu lui aurais déjà fourni la marchandise. Danyk avait toujours été plus "humain" que toi. Tu avais par conséquent réfléchi à comment te débarrasser de ce fils de pute. Un Oni, gros, bien gras et dégueulasse. Conquérir par la force ses parts de marché, te faisait saliver d'avance.
Il était à présent le soir et tu devais le rencontrer en terrain neutre, pour une nouvelle fois marchander. La rue était déserte et le manque de pavés rendait le sol boueux, une plaie pour tes nouvelles cuissardes en cuir. Peu importe l'occasion, tu savais être à ton avantage. Ton collaborateur sorti de sa calèche, ornée ridiculement de toutes parts. Il était si imposant qu'il dû se faire aider de non pas un, mais deux de ses sous-fifres. Un rictus de supériorité se dessina au coin de tes lèvres. Tu te tenais droite, le port de tête haut, exprimant la fierté des elfes.
- Qu'on en finisse vite, Garzus.
Tu t'allumas un cigare et entras la première dans l'entrepôt où allaient se dérouler de nouvelles négociations ; suivie par les quelques hommes de main qui assureraient ta sécurité.
Pour en revenir à tes rêves, qui sont somme toute plutôt des cauchemars, il y avait ceux où tu devais te prostituer ; une période qui ne dura que quelques mois, de trop. Il y avait également ceux où tu devais servir de mule pour les anciens Pontes. Ceux où tu devais nettoyer des scènes de crime entre deux règlements de compte. Ceux où tu devais te battre, parfois te faire battre et finalement tuer. Tu étais passée par tous les métiers de la rue, par contrainte. Tu avais vu et entendu des choses, trop souvent assisté également à des situations qui auraient brisé les faibles. Malgré ce que ton père avait toujours dit de toi, tu n'en avais jamais été une. Tous ces "jobs" t'avaient finalement plus servi que l'inverse. Ils t'avaient fait grandir, t'avaient façonnée pour braver les difficultés de la vie. Ils t'avaient également appris à prendre, lorsque quelque chose te revient. C'est de cette façon qu'à ton tour, après plus d'une décennie, tu étais devenue une Ponte du marché noir le mieux ficelé du Sekai.
Tu n'étais pas une grande rêveuse, bien plus terre à terre et tu refusais sans cesse que ton passé ne te hante. Tu étais faite du seul déni qu'aucun loup ne sommeil au plus profond de toi. Tu étais persuadée qu'un jour il se réveillerait et serait à ce moment précis, plus puissant que celui de tes pairs. C'est pourquoi après quelques rares réveils causés par une sueur autrement due qu'à une partie de jambes en l'air, tu te remettais rapidement. Cela avait été le cas ce matin même.
Danyk s'était absenté, sûrement parti chasser dans les forêts à l'Est de la capitale. Il n'avait pas de comptes à te rendre. Quant à toi, tu étais occupée, voir préoccupée par une récente affaire qui te faisait tout sauf plaisir. L'un de tes collaborateurs, mot qui te donnait la nausée le concernant, refusait de conclure un marché avec ton entreprise. Il voulait en échange, que tu lui fournisses des mômes. Tu savais pertinemment à quoi ils serviraient, mais si cela n'avait pas été pour ton frère, tu lui aurais déjà fourni la marchandise. Danyk avait toujours été plus "humain" que toi. Tu avais par conséquent réfléchi à comment te débarrasser de ce fils de pute. Un Oni, gros, bien gras et dégueulasse. Conquérir par la force ses parts de marché, te faisait saliver d'avance.
Il était à présent le soir et tu devais le rencontrer en terrain neutre, pour une nouvelle fois marchander. La rue était déserte et le manque de pavés rendait le sol boueux, une plaie pour tes nouvelles cuissardes en cuir. Peu importe l'occasion, tu savais être à ton avantage. Ton collaborateur sorti de sa calèche, ornée ridiculement de toutes parts. Il était si imposant qu'il dû se faire aider de non pas un, mais deux de ses sous-fifres. Un rictus de supériorité se dessina au coin de tes lèvres. Tu te tenais droite, le port de tête haut, exprimant la fierté des elfes.
- Qu'on en finisse vite, Garzus.
Tu t'allumas un cigare et entras la première dans l'entrepôt où allaient se dérouler de nouvelles négociations ; suivie par les quelques hommes de main qui assureraient ta sécurité.