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Gadreel
Le murmure de l&#39;eau a des allures de tentatrice
Messages : 253
Crédits : 4333

Fiche du personnage
Race: Démon
Vocation: Guerrier
Alignement: Chaotique neutre
Rang: B
Noble du Reike
Gadreel
Noble du Reike

La morsure du soleil était douloureuse mais il en avait pris l’habitude de la subir.
Avec les années il savait mieux se contrôler. Il cherchait l’ombre des arbres. D’ailleurs, l’orphelinat ne manquait pas d’arbres dans la cour. Gadreel savait maîtriser ses tics du visage annonciateur d’une vraie souffrance intérieure. Heureusement, ce ressentiment ne jouait pas sur son humeur. Il se sentait simplement mal, fatigué et épuisé plus qu’à l’ordinaire. Enfant de la nuit, le démon et l’ardent soleil du Royaume de Reike ne faisaient pas bon ménage. Pour autant, peu de choix s'imposait à lui. Il ne pouvait pas constamment vivre en ermite en haut de sa tour, à observer les enfants se taper dessus lorsqu’une chose ne leur plaisait pas. Son nouveau statut l’obligeait à agir, même tardivement. Cette désagréable sensation qui courait sur sa peau, il l’avait apprivoisé. Les longs tissus qu’il portait étaient une première barrière contre l’attaque du soleil.

Plus tard, il déviait la trajectoire de la balle qui lui arrivait dans la figure. La balle en lin retomba mollement à ses pieds. Le démon n'avait adressé pas un seul regard à l’objet ni tourné la tête vers l’enfant. Celui qui avait envoyé le jouet avec une force plutôt hors du commun s’était figé, attentif à la réaction du démon. Son regard était chargé de respect et de crainte. Bien sûr, le garçon n’avait pas fait exprès. Il le savait pertinemment. Le regard de Gadreel s’était posé sur le gamin, ce dernier était plutôt fort pour un microbe de sa taille. Il était bien connu que la plupart des enfants ici étaient nés d’un sang fort. Ils appartenaient pour la plupart au Royaume de Reike.
Donc ce n’était pas ce genre de broutilles qui allait agacer Gadreel. Sa main pâle était sortie du manche de son kimono, il faisait signe au plus jeune de s’approcher. Il attendit que l’enfant s’approche pour l’autoriser à récupérer son bien : « Vise un peu mieux le visage la prochaine fois. Ça manquait de prévisions et de vitesse. C’était trop simple à éviter. »
Il aimait le goût du challenge, aussi sordide soit-il. Ce genre de phrase, il les utilisait souvent chez les gamins pour améliorer leur confiance en eux. Les agresser verbalement et les descendre ne leur permettrait pas de s'épanouir. Avec la guerre récemment terminée, la plupart n’avaient pas le moral au plus haut. Avec le décès de leurs parents, ils en avaient oublié leur indubitable confiance en leur capacité. L’imagination débordante des morpions s’était tari mais elle reprenait vie ici. À moins qu’un autre chaos vienne décimer l’endroit et ravage à nouveau leur petit cœur fragile.

Alors qu’il essayait de faire passer un message au gamin énergique à coté de lui, Émiline était arrivée, le souffle court pour lui porter un message. Une certaine marchande était venue à sa demande. Il savait pertinemment de qui il s’agissait. Lorsqu’il avait fait parvenir cette lettre, ils n’avaient donné aucun jour et aucune heure. Elle avait eu le choix de venir quand elle voulait et quand elle était disponible. Ce premier contact allait permettre au démon de faire des affaires ou non avec la personne concernée. Comparée aux marchands qu’ils connaissaient, elle était visiblement moins chère. Elle vendait également de nombreuses choses ce qui plaisait à Gadreel. L’homme en avait assez de descendre au marché. S’il pouvait limiter ces déplacements et recevoir sa marchandise directement à domicile, cela lui dégagerait du temps pour d’autres choses.
D’une voix suffisamment forte pour que la nouvelle arrivante entende, il se pencha en direction du garçon en fixant de ses yeux noirs profonds la femme.

« Tu peux aussi viser la dame ici présente pour tester ses réflexes. Mais les gens, je crois... n’aime pas ce genre d’accueil. »
Lui trouvait ça amusant. Son sourire se voulait même rassurant cette fois. Même si les mots étaient en désaccord avec sa manière de sourire, il ne souhaitait pas agacer la nouvelle venue, simplement lui dire bonjour. Il détacha la main qu’il avait posée sur l’épaule du plus jeune. Odell n’avait pas l’air de vouloir prendre une décision. Il regardait la femme et l’homme, ses petits doigts s’étaient contractés sur la balle. Ses yeux rouges manquaient d’assurance même si l’envie d’essayer était présente. Il devait choisir entre l’autorité de Gadreel et la raison.
Le gamin avait trop peur, il savait que cette réaction serait visiblement mal reçue. Quoique, Gadreel pût être surpris, après tout la femme pouvait trouver ce jeu très amusant aussi.

À propos de la vendeuse itinérante, le démon savait pertinemment qui elle était et pourquoi elle était venue. S’il n’avait jamais vu le personnage en vrai, les descriptions que lui avaient données les personnes du marché étaient claires. Gadreel avait donc visualisé l’aspect physique de la femme avant de faire sa rencontre. Alors qu’elle s’approchait, il sentit une certaine tension. Une particularité chez elle lui rappelait sa part sombre. Était-il possible qu’elle soit née de la magie noire ?

« Bonjour. Bienvenue à l’orphelinat d’Ikusa. Je suppose que vous avez déjà une idée de ce que je recherche ? Vous apprécierez peut-être qu’on en discute ici, avec tout ce bruit ? Ou envisagez-vous une discussion dans un lieu plus calme… ? » Il avait été clair. Les enfants étaient plus nombreux, mais il y avait très peu de tissus pour les habiller. La récupération ne suffisait pas toujours et il commençait à avoir du mal à rafistoler les vêtements trop abîmés. Certains gamins ressemblaient à des enfants des rues et cela ternissait l’image de l’orphelinat. Pas qu’il en ait vraiment quelque chose à faire mais… il pouvait en prendre pour son grade.
Il inclina très légèrement la tête puis poussa l’épaule du gamin pour l’inciter à partir.

“If you can't handle me at my worst, then you sure as hell don't deserve me at my best.”
© Mouette / Icon : tumblr / Citation : Marylin Monroe
Anonymous
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Créatures de l'ombre

L'orphelinat. Elle avait eu le message du directeur pour ses vêtements d'enfants. Fabriqués par le tisserand du village à partir d'une nouvelle technique révolutionnaire, ceux-ci étaient de bonne facture tout en ayant un coût de production très bas. Le but avait été donc de lancer la machine et de le faire tester partout dans le monde. Les premiers modèles étaient des vêtements d'enfants, bien qu'utilisant moins de tissu, de par leur petite taille ils étaient plus délicats à créer et c'était une prouesse technologique de savoir les produire aussi rapidement. Le nom du tisserand derrière cette technique, Ford. On retiendrait son nom si ses vêtements venaient à devenir populaires. Fortuna aimait bien les chiffres, la discipline, l'efficacité, et c'était pour cette raison qu'elle avait été particulièrement motivée à les faire essayer au monde pour les vendre.

Des vêtements d'enfants, pas trop laids, qui allaient survivre à l'épreuve du temps, des chahuts, et qui permettrait aux jeunes orphelins de se vêtir comme des créatures vivantes dotées d'une conscience. Un coup de pub pour le village qui grandissait jour après jour, grâce au travail acharné des autres villageois et de son joli petit sourire fatigué dressé à l'attention des clients.

Emportant des échantillons de divers vêtements dans un sac depuis le marché, elle chevaucha jusqu'à l'entrée de l'orphelinat, seule. Un foulard sur ses cheveux ne laissaient dépasser que quelques mèches et ses doigts ornés de bagues se cachaient sous un long châle. Cet orphelinat était grand, un peu glauque. Des enfants jouaient dehors, certains vêtus de haillons. C'était triste pour eux, elle avait grande affection pour les enfants, ils étaient l'innoncence, l'absence de vice.

Et pourtant une bête sauvage vivait en chacun d'eux, un loup à nourrir. Il fallait bien les nourrir pour qu'ils deviennent des adultes responsables. Un garçon tenait une balle et la fixait, l'air troublé, à côté d'un énigmatique grand homme - le directeur, qui la fixait de ses yeux noirs. Elle en fut presque effrayée, inquiétant était un bien petit mot. Comme si elle était entrée dans une autre dimensions, dans des limbes où les enfants perdus erraient pour l'éternité, gardés par une créature démoniaque. Il était pâle. Elle s'approcha de lui en remarquant son ombre sous le soleil tapant, une longue queue (arrière) se balançant de gauche à droite. Un démon ? Quelle énigmatique créature.

Descendant de son chameau, elle vint saisir les sacs contenant les échantillons de vêtements. C'était un peu lourd pour sa fragile constitution, et là peut-être regretterait-elle de ne pas avoir pris de gens avec elle... mais ils étaient bien trop occupés au marché, et les seuls prêts à aider étaient un peu trop effrayants pour s'approcher d'enfants. Le directeur se présenta. Elle fit oui de la tête, sans un mot, lorsqu'il proposa de venir à l'intérieur, et elle le suivit calmement à l'ombre.

Elle s'assied à l'intérieur, posa ses sacs à ses pieds. Après avoir prétexté un mal de crâne à cause, elle demanda à laisser les rideaux un peu fermés pour éviter que le grand déchireur d'âme céleste vienne la tourmenter davantage ; lorsqu'elle fut hors de portée elle retira son châle et s'essuya le front. Elle ne se sentait pas très bien, alors prit le temps de respirer, pour finalement dire :

- Joëlle Brando, je viens du village Ghirga. Je ne sais pas à quel point vous nous connaissez, on passe tous les un ou deux mois au marché pour vendre nos produits. Si je viens à vous c'est que j'ai compris que vous êtes en quête de vêtements fiables et peu onéreux.

Fortuna se massa la jambe par-dessus sa robe pour faire passer la douleur qui lui revenait.

- Nous avons ça. Mon tisserand, Mr. Ford travaille sur une nouvelle méthode de production de vêtements fiables et très beaux. Nous commençons avec les vêtements d'enfants pour le moment dans le but de permettre aux parents les plus démunis de pouvoir offrir des vêtements corrects à leurs enfants. Nous pensons que miser sur la jeunesse est primordial dans une nation aussi jeune que la nôtre.

Elle se tut un moment. Dans l'obsucrité, ses yeux nyctalopes luisaient d'un bleu fantômatique, inquiétant, et elle ne cessait, pas rassurée, d'observer son interlocuteur de bas en haut, comme si elle tentait de percer à jour le secret de son existence.

- Vous voulez voir des échantillons ? J'ai de toutes les tailles, pour tout le monde.
Réponse rapide