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Un nouveau marché [Bazyleus]

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La capitale regorgeait de bon nombre de merveilles. Que ce soit son architecture, ses spécialités et ses richesses, il y en avait pour tous les goûts. Mais ce qui poussa Solomon a pénétré le quartier chaud ce jour-là, ce n’était pas les quelques mamelons dressés de manière provoquant, ni même les pectoraux saillants qu’il put apercevoir à une intersection. Non ce qu’il était venu chercher dans ce lieu de perdition, c’était un souvenir. Un léger fragment provenant tout droit du passé.

Pour être tout à fait exact, il venait chercher la fondation même de sa famille. Dans un temps reculé où Renfield était le nom d’un seul homme, on vit la rencontre entre ce dernier et un homme dès plus élégant.

Cet homme promit richesses à celui qui association le nom des Renfield à la richesse. En échange, le chef de famille devait uniquement remettre sa fille unique. Il hésita, mais décida finalement de céder à la proposition du gentilhomme élégant.

Il n’y eut aucun mensonge puisque par la suite, la fortune sourit à cet homme qui se nommait Renfield. Les pièces que le gentilhomme lui offrit lui permis de mettre en place les fondements d’un empire.

Par la suite, à mesure que les différentes générations se succédèrent, chaque chef de famille pu recevoir la visite d’hommes ou de femmes toujours plus élégant.

Solomon se souvient de cette femme qui, durant son enfance, rendit visite à son père. Ce dernier semblait quelque peu décontenancé et l’enfant vu à ce moment précis la seule et unique fois ou son père fit preuve de faiblesse en s’inclinant un peu trop.

Avec l’âge, le garçon devenant homme apprit un peu plus sur cette femme qui n’en était pas réellement une et sur le lien qui l’unissait aux Renfield. Cette créature aux mœurs bien trop légère. Cette abomination, malgré tout ses vices, disposait de bien plus de pouvoirs que le fils de Courage. Il avait appris de son père que cette créature résidait principalement dans les bas fonds de la capitale et qu’elle avait l’oreille de certains grands noms républicains.

Aussi, au moment de pénétrer dans un énième bordel, Solomon s’avança en ignorant les putains pour venir s’asseoir sur une banquette. Il ignorait tout du physique de la créature qui semblait pouvoir prendre toute sorte de forme, mais il savait pertinemment que ce type d’entité serait à même de reconnaître un visage, combien même celui-ci ait changé avec l’age. De plus, l’Ouroboros des Renfield venait trôner sur la cape du patricien, mettant en avant son appartenance à cette dernière.

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Mer 23 Juin - 11:53

Spoiler:

Les comprapequos ont été bannis de la République et de la Fédération depuis plusieurs siècles. Ces industrieux manieurs d’enfants, cette hideuse et étrange affiliation nomade, acheteurs et vendeurs de petites personnes existent pourtant toujours. Réduits à l’effectif le plus maigre et le plus secret, ils voyagent en territoire reikois et ont leurs protecteurs.

[contenu pouvant heurter la sensibilité]

Spoiler:

Et c’est ainsi que les Renfield initièrent leur lien avec Bazyleus. Leur ambition dévorante, leur soif inextinguible d’ascendance sur leurs semblables trouva tout ce qu’il lui fallait chez les avatars de notre agent méphistophélique. Bazyleus les sert depuis longtemps, autant qu’ils lui servent. Les Renfield sont graine de renversements, de chamboulements, de remuements et de troubles. Le soutien du démon est indéfectible à cette sorte de germination. Au fil des décennies, il échangea avec leurs générations, toujours plus puissantes, toujours plus déterminées. Peu de Renfield s’intéressèrent aux conséquences des marchés passés. Les incarnations de Bazyleus imposaient le secret et de toutes façons les implications pour cette famille de butors furent à chaque fois si invisibles qu’ils apprirent à lui faire confiance. C’est que le mal profond se terre dans les détails, dans le petit, le bas. Les souffrances d’un enfant travaillé tel une pièce de boucher dans une sombre cave ne font rien bouger, ne trouvent pas le chemin de la moindre conscience, mais régalent les esprits malins. Une guerre sanglante pourrait moins les nourrir. L’existence des comprapequos, de ce genre d’esprit dénué d’âme, est d’une importance première pour Bazyleus. Ils sont infimes, anecdotiques, misérables et inconnus, mais le simple fait qu’ils soient, qu’ils vivent et oeuvrent, représente beaucoup pour le vieux cornu. Car ils sont des hommes et des femmes après tout, et quel témoignage !

Bazyleus a repéré le fils prodigue des Renfield dans les murs de la capitale. Solomon est son nom. Celui-là est un sulfureux, beau mousquetaire fangeux. Il revient de loin, il revient d’exil et sa tête a de la valeur pour plusieurs mercenaires. Et pourtant il s’affiche avec sa cape brodée aux couleurs de sa maison. Magnifique !

Bazyleus est Jaconde et approche. Elle sait que ce dernier né des Renfield a besoin de se refaire. Jaconde a travaillé avec son paternel, elle travaillera volontiers avec lui. Elle s’installe face à lui sans un bruit. Longue et grise, impavide, belle et affreuse. Ses prunelles noires investissent le regard de Solomon comme une marée. « Bonsoir Solomon. Tu souris mais au fond tu grimaces. Tu flamboies mais te flétris en dedans. Laisse-moi t’aider comme j’ai aidé ton père. » Son visage ne délivre pas la moindre émotion. Face à cette lugubre sirène, l’ambitieux pirate est confronté à l’illisible.

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Jeu 24 Juin - 13:31

Et voici qu’elle se tenait à ses côtés : la Créature. Le temps avait passé et tandis que ce dernier avait fait du petit garçon un dès homme les plus craints et respecté de Courage, il n’avait pas porté outrage au visage de cette « femme ». Pouvait-il seulement l’appeler ainsi ? Elle qui venait sonder son âme avec une facilité déconcertante.

Solomon ne sut sur le moment comment réagir. Devait-il trancher la tête de la sorcière et ainsi rendre ce monde un peu moins détestable ? La Douce Fortune avait toujours souri aux Renfield ayant pactisé avec la Créature, cela en serait forcément de même pour lui ?

Tel le serpent qui se mort la queue, Solomon ne pouvait déroger à la règle. Un nouveau Renfield signifiait un nouveau marché pour que le cycle recommence.
Un sourire se dessina finalement sur le visage du pirate. Le doute disparu aussi tôt de lui et il savait ce qu’il devait faire.

-Pourquoi grimacer ? La mairie de Courage tremble de mon retour tandis que mes ennemis se cachent comme des lapins, espérant un nouvel exil ou une lame dans mon dos avant que je ne puisse frapper.

Ce n’était qu’une question de temps avant que le tsunami venu d’exil ne frappe la cité. Il ne fallait savoir qu’une seule chose avant que ce dernier ne s’abatte : est ce qu’il aurait le champ libre ?

-Une des familles patricienne de Courage, les Alraxis. Je souhaite avoir le champ libre.

La demande du Renfield semblait différente de celle de ses prédécesseurs. La ou ses ancêtres avaient des souhaits qu’une seule vie n’aurait pu réaliser, lui désirait quelque chose qu’il pouvait avoir en investissant un peu de temps.

-Je veux que Courage brille d’un éclat éternel.

La voilà enfin. La véritable demande, le véritable souhait. La Courage éternelle, la Courage sublime, la Courage des Renfield !

-Et pour cela j’ai besoin d’appui. Que cela soit le tien ou celui de ceux qui trône à la Maison Bleu.

Une flamme venait briller dans le regard de Solomon tandis qu’il venait faire sa demande. Cette flamme avait vu le jour durant son adolescence lorsqu’il avait dû pour la première fois défendre son nom. Cette flamme était devenu un véritable brasero avec l’age et son exil n’avait été qu’un baril d’huile pour ce feu.

La Créature pouvait en être certaine à ce moment précis. Il n’y aurait que merveilles ou incendie terribles.

Ou Solomon, Ou rien.

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