Tu étais restée deux mois à Courage après la mort de ton père. Tu n’osais pas le dire mais tu avais tellement entendu d’histoires concernant les personnes qui peuplaient le monde de Sekai que tu avais espéré un miracle. Il se serait levé, guéri par une quelconque magie et vous auriez repris la route. Et ce bonheur aurait durer encore longtemps. Il aurait dû durer encore longtemps.
Mais il fallait partir. Tu devais être libre, n’est-ce pas ? Et sa mort t’enchainait à cet endroit. Tu commençais à y connaitre les gens. Tôt ou tard, les différents vols commis te désigneraient comme coupable. Il fallait que tu t’en ailles avant que les soupçons ne prennent trop de place dans la psyché des villageois. Alors, sans dire au revoir, tu partis.
Tu voulais quitter le territoire de la République pour te rendre au Reike. Tu n’aurais pas su expliquer ce qui te poussait à y aller mais il te fallait un but. Errer ici ou errer ailleurs, c’était pareil. Mais tu savais qu’au Reike, vivaient des personnes qui t’avaient connu. Des personnes qui avaient aimé ton père. Alors, tu préférais être là-bas. Errer là-bas. Tu voulais juste te… libérer. Te libérer de cette souffrance incessante. Tu devais être libre
.
De manière assez grotesque, après quelques jours de marche, tu t’arrêtas à la ville de Liberty. Le nom t’inspirait, sûrement. Tu n’avais pas besoin de voler ce soir, tu avais assez de réserves pour t’assurer un bon sommeil. Tu n’étais jamais allée dans cette ville ; tu n’avais que trop rarement posé le pied à terre. Alors, tu arpentas les ruelles dans l’espoir de trouver refuge pour la nuit.
« - Olter ! Vous parlez bien du fameux Olter ? Évidemment que je l’ai connu ! »
Ton cœur s’arrêta. Entendre le nom de ton père était si douloureux. Qui avait bien pu prononcer cette phrase ? Tu te fis discrète. Pendant ton voyage, tu t’étais vêtue d’une légère cape. Tu mis la fine capuche sur ton visage afin de pouvoir mieux te dissimuler. L’homme se trouvait à côté de toi, à peine quelques mètres. Il semblait être légèrement ivre dans la ruelle et s’adressait à des jeunes femmes. Derrière lui, deux autres hommes semblaient également l’écouter. La nuit commençait tout doucement à tomber et seules quelques personnes persistaient à se balader dans les rues.
« - Cet homme ? Des prouesses ? C’était un bandit, un alcoolique, un chien de la pire espèce ! Les rumeurs racontent qu’il serait mort… J’espère qu’il est passé de l’autre côté comme le bâtard qu’il était. »
Ton sang ne fit qu’un tour. Tu ne réfléchis plus, tu ne savais plus réfléchir quand on parlait de ton paternel. Tu t’emparas de ta dague et la lanças en direction de l’homme ivre. Cette dernière se planta dans la bâtisse et la lame de ton arme se retrouva face à celui que tu considérais à présent comme ton adversaire. Les jeunes femmes se saisirent et partirent. Les deux hommes qui se trouvaient derrière lui se levèrent.
Tu t’avanças, tremblante. Tu ne tremblais jamais. Mais là, c’était différent. Tu sentais la rage t’aveugler. La souffrance, il y avait beaucoup trop de souffrance.
Tu enlevas ta capuche. Tu te trouvais à présent devant l’homme qui semblait trop ivre pour pouvoir réagir d’une quelconque manière. Il n’était pas plus grand que toi. Tu récupéras ta dague et planta ton regard dans le sien.
« - Je vous interdis de prononcer des mensonges sur mon père. Je n’hésiterai pas à vous couper la langue pour vous en empêcher. »
Tu étais menaçante, d’habitude. Ils auraient dû partir en courant. Mais ta voix tremblait, l’émotion prenait le dessus. Alors, l’homme sourit. Et ce sourire te déstabilisa.
« - Alors, il a réussi à faire une môme, ce chien ? »
Tu ne l’avais pas vu venir mais tu sentis aussitôt une douleur abominable naître dans ton dos. Tu tombas immédiatement sur les genoux. Les deux autres hommes avaient changé de place. Ils étaient derrière toi et avaient utilisé un objet lourd pour te frapper. Tu ne savais dire lequel. Tu avais ton souffle coupé. Tu les aurais vu arriver, dans d’autres circonstances. Tu aurais su te défendre. Mais tu n’agissais plus logiquement, désormais. Tout semblait flou. Tout semblait tremper dans la douleur. Tu articulas difficilement les mots suivants.
« - Je vous interdis de l’insulter. Je vous l’interdis. Mon père était… »
« … Un être méprisable. Il me devait de l’argent, le savais-tu ? Si nous te vendions en tant qu’esclave, nous pourrions sûrement effacer sa dette. »
Tu voulus hurler mais quatre mains puissantes vinrent te tenir au sol. Tu voulais te défendre mais la douleur te tétanisait. Et puis, ton père était mort. À quoi bon ?
Mais il fallait partir. Tu devais être libre, n’est-ce pas ? Et sa mort t’enchainait à cet endroit. Tu commençais à y connaitre les gens. Tôt ou tard, les différents vols commis te désigneraient comme coupable. Il fallait que tu t’en ailles avant que les soupçons ne prennent trop de place dans la psyché des villageois. Alors, sans dire au revoir, tu partis.
Tu voulais quitter le territoire de la République pour te rendre au Reike. Tu n’aurais pas su expliquer ce qui te poussait à y aller mais il te fallait un but. Errer ici ou errer ailleurs, c’était pareil. Mais tu savais qu’au Reike, vivaient des personnes qui t’avaient connu. Des personnes qui avaient aimé ton père. Alors, tu préférais être là-bas. Errer là-bas. Tu voulais juste te… libérer. Te libérer de cette souffrance incessante. Tu devais être libre
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De manière assez grotesque, après quelques jours de marche, tu t’arrêtas à la ville de Liberty. Le nom t’inspirait, sûrement. Tu n’avais pas besoin de voler ce soir, tu avais assez de réserves pour t’assurer un bon sommeil. Tu n’étais jamais allée dans cette ville ; tu n’avais que trop rarement posé le pied à terre. Alors, tu arpentas les ruelles dans l’espoir de trouver refuge pour la nuit.
« - Olter ! Vous parlez bien du fameux Olter ? Évidemment que je l’ai connu ! »
Ton cœur s’arrêta. Entendre le nom de ton père était si douloureux. Qui avait bien pu prononcer cette phrase ? Tu te fis discrète. Pendant ton voyage, tu t’étais vêtue d’une légère cape. Tu mis la fine capuche sur ton visage afin de pouvoir mieux te dissimuler. L’homme se trouvait à côté de toi, à peine quelques mètres. Il semblait être légèrement ivre dans la ruelle et s’adressait à des jeunes femmes. Derrière lui, deux autres hommes semblaient également l’écouter. La nuit commençait tout doucement à tomber et seules quelques personnes persistaient à se balader dans les rues.
« - Cet homme ? Des prouesses ? C’était un bandit, un alcoolique, un chien de la pire espèce ! Les rumeurs racontent qu’il serait mort… J’espère qu’il est passé de l’autre côté comme le bâtard qu’il était. »
Ton sang ne fit qu’un tour. Tu ne réfléchis plus, tu ne savais plus réfléchir quand on parlait de ton paternel. Tu t’emparas de ta dague et la lanças en direction de l’homme ivre. Cette dernière se planta dans la bâtisse et la lame de ton arme se retrouva face à celui que tu considérais à présent comme ton adversaire. Les jeunes femmes se saisirent et partirent. Les deux hommes qui se trouvaient derrière lui se levèrent.
Tu t’avanças, tremblante. Tu ne tremblais jamais. Mais là, c’était différent. Tu sentais la rage t’aveugler. La souffrance, il y avait beaucoup trop de souffrance.
Tu enlevas ta capuche. Tu te trouvais à présent devant l’homme qui semblait trop ivre pour pouvoir réagir d’une quelconque manière. Il n’était pas plus grand que toi. Tu récupéras ta dague et planta ton regard dans le sien.
« - Je vous interdis de prononcer des mensonges sur mon père. Je n’hésiterai pas à vous couper la langue pour vous en empêcher. »
Tu étais menaçante, d’habitude. Ils auraient dû partir en courant. Mais ta voix tremblait, l’émotion prenait le dessus. Alors, l’homme sourit. Et ce sourire te déstabilisa.
« - Alors, il a réussi à faire une môme, ce chien ? »
Tu ne l’avais pas vu venir mais tu sentis aussitôt une douleur abominable naître dans ton dos. Tu tombas immédiatement sur les genoux. Les deux autres hommes avaient changé de place. Ils étaient derrière toi et avaient utilisé un objet lourd pour te frapper. Tu ne savais dire lequel. Tu avais ton souffle coupé. Tu les aurais vu arriver, dans d’autres circonstances. Tu aurais su te défendre. Mais tu n’agissais plus logiquement, désormais. Tout semblait flou. Tout semblait tremper dans la douleur. Tu articulas difficilement les mots suivants.
« - Je vous interdis de l’insulter. Je vous l’interdis. Mon père était… »
« … Un être méprisable. Il me devait de l’argent, le savais-tu ? Si nous te vendions en tant qu’esclave, nous pourrions sûrement effacer sa dette. »
Tu voulus hurler mais quatre mains puissantes vinrent te tenir au sol. Tu voulais te défendre mais la douleur te tétanisait. Et puis, ton père était mort. À quoi bon ?