World of ashes
Forum RPG médiéval-Fantastique / ouvert à tout public / avatars illustrés
Derniers messages
Fonda
Ayshara Ryssen
Admin
Ogma Gunnhildr
Modo
Naa'vys
Modo
Poste vacant
staff
Bienvenue sur Woa,
World of Ashes est un monde magique où trois grandes puissances économiques et politiques règnent. Ici, les enjeux sont importants et une situation peut changer du jour au lendemain. Incarnez un simple paysan, un talentueux magicien ou même un riche seigneur ! De nombreuses possibilités et combinaisons différentes vous attendent avec impatience ! Forum optimisé pour Google Chrome. Avatars 200 x 400 px.
Votez pour nous ♥

Nouveautés dans le monde...

2022.07.01Nous migrons vers https://www.rp-cendres.com/ À très bientôt ! ♥

2021.12.01Ouverture du forum ! Rejoignez-nous sur discord <3
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Derniers sujets
Validation | Ellie McIntyre | RépubliqueMar 15 Nov - 18:46L'Âme des cendres
Accès au forumJeu 25 Aoû - 6:24L'Âme des cendres
Validation rps spéciaux - DeurkJeu 18 Aoû - 19:10Rachelle Virsce
Validation de Koraki Exousia- RépubliqueJeu 18 Aoû - 18:54Rachelle Virsce
Reike : Validation RP de Rachelle [Normaux]Jeu 18 Aoû - 18:41Rachelle Virsce
Validation | Marceline Cornebouc | ReikeJeu 18 Aoû - 18:27Rachelle Virsce
Planter dans les cendres [Rachelle | Marceline]Lun 8 Aoû - 11:25Marceline Cornebouc
Validation RP Ioan NörDim 31 Juil - 18:57Rachelle Virsce
Validation RP de ZaïnSam 30 Juil - 18:08L'Âme des cendres
Validation des RPs de ParwanLun 25 Juil - 14:03Parwan Sahriki
Le Deal du moment : -40%
(CDAV) Machine à pâtes Philips 7000 ...
Voir le deal
148.88 €

L'auteur de ce message est actuellement banni du forum - Voir le message

Sahili Ryssen
Pieds et poings liés [ft Rengo] Y9ad
Messages : 149
Crédits : 1282

Fiche du personnage
Race: Hybride (humain/cerf)
Vocation: Mage
Alignement: Loyal bon
Rang: C - Esclave affranchi
Citoyen du Reike
Sahili Ryssen
Citoyen du Reike
L'air suffocant d'une capitale aride, votre respiration s'arrête-t-elle à cause de la chaleur et de la poussière, ou bien est-ce le charme de pareille merveille qui vous coupe ainsi la gorge ? La question se pose, car pas un seul instant quiconque ne souhaite s'incliner face au soleil, de peur de manquer la moindre courbe architecturale d'une civilisation si vénérable. Ce qu'est devenue cette ville, ou plus tôt, ceux qui en tirent les rennes n'importent pas. Le palais s'admire aussi bien de loin que de près, les gardes tout autour s'assurent d'ailleurs que cela reste le cas. L'agitation est encore vibrante dans le marché, les coudes se rencontrent tant il y a de pieds qui remuent le sable. Quelques chahuts montants participent à l'élévation d'une cacophonie ambiante, qui par miracle, est assez régulée pour qu'il ne soit nul besoin d'hurler pour converser. Etales, marchandises, vendeurs et roulottes, chacun plus éclatant les uns que les autres se battent pour acquérir l'attention des yeux avides de découvertes. Certaines choses n'ont pas besoin d'être bruyantes, cependant, pour que l'attention ne se tourne vers elles ... cette affiche, par exemple. "De la part de la famille Wessek" ...

A l'Ouest de la cité, là où le bruyant marché ne devient plus qu'un écho vivant, se tenait le pavillon des Wessek, famille de renommée dans la cité. Un dôme orné d'une pointe ... des couleurs or vif, bronze scintillant ... l'établissement respirait la richesse sans que l'on n'ait besoin d'y entrer. Et son immensité ne faisait qu'appuyer ce point, la bâtisse semblait dominer ceux qui passaient sous son ombre, projetaient une aura de mystère sur la rue qu'elle surplombe. Car leur renommée n'était plus à faire, entre magiciens et sorcières on ne savait quel titre leur donner. Les arts de l'arcane les séduisaient et ils partageaient volontiers cette passion avec qui montrait assez d'engouement pour la chose.

Depuis l'extérieur, on entendait résonner des bruits qui pouvaient paraître bien étranges à l'individu non-initié. Leur singularité les rendaient indescriptibles, comme si l'air se tordait en formes qu'il ne pouvait imaginer, résultant en des distorsions dissonantes. Quelques rires sobres, très retenus, rythmaient les anomalies sonores qui s'entendaient depuis l'allée avoisinante. Au travers d'une fenêtre, la lumière du jour brillait, s'immisçant dans une longue salle qui paraissait tout à fait adapté à l'entraînement à l'arc. A un bout de la pièce, deux hommes dans la fleur de l'âge discutaient. L'un tenait à livre de sorte à ce que tous deux puissent lire et l'autre agitait sa main comme s'il tentait de guider une symphonie. Ce dernier s'exprima.

- Je pense avoir compris le principe, Odilon, si tu veux bien me laisser essayer.
- Je t'en prie, Rahìm. N'oublie pas d'invoquer pendant le geste, et non avant.

Le plus jeune des deux, qui semblait prendre grand soin à écouter les conseils de son aîné, s'avança. Ses doigts se frottèrent les uns sur les autres, comme s'il s'apprêtait à entamer une symphonie sur un clavecin. Le pied qu'il campa se posta devant une ligne blanche faite de sable peint et son bras s'arma comme s'il était prêt à jeter une pierre. Seuls son index et son pouce se démarquaient du point qu'il serrait, pinçant une forme invisible qu'eux seuls semblaient attraper. La silhouette du concentré se détendit un instant, avant qu'il ne fasse un pas en arrière.

- Bien, voyons voir si j'ai la méthode.

Soudainement, son bras dessina avec hâte et habileté la forme d'un arc de cercle et tout aussi rapidement, de brefs éclairs bleus éclatèrent en un point de convergence situé entre le pouce et l'index qu'il pinçait ensemble. Une forme indicible y apparut, car tout aussi instantanément, celle-ci vola à l'autre bout de la pièce. L'air siffla et la lame se logea dans un amortissement mou sans qu'un bruit de plus ne résonne. Rahìm couvrit ses sourcils de sa main droite qu'il aplanit tandis qu'Odilon fit de même. Le second hocha doucement de la tête et commença à avancer.

- Voyons voir ta performance.

Le moins âgé commença à son tour à traverser la salle. Après plusieurs mètres, tous deux se postèrent alors devant une figure immobile.

Cette silhouette était étrange, bien trop de membres pour n'être qu'un bête mannequin de bois, de longs cheveux attachés coulants en liasse, une queue dépassant d'un bas déchiré à cet effet, une absence de haut pour couvrir une peau mate plutôt lumineuse et surtout deux cornes claires qui dépassaient d'une coupe brune et auburn. Plus singulier encore, la jeune femme qui semblait se tenir là portait une étrange médaille large qui lui couvrait le poitrail au niveau du coeur, ainsi qu'un genre de plat de cuisine sur le visage. Difficile de dire ce qui était le plus interpellant, les innombrables marques de coupure qui ornaient sa peau, ou bien le sourire patient qui lui élevait les coins de ses lèvres.

Le maître de maison, Odilon, retira le plat sans même regarder les yeux qui se trouvaient derrière, comme s'il enlevait sa veste du porte-manteau. Plutôt que cela, il se concentra avec Rahìm sur la partie ventrale gauche de la jeune fille. Un couteau de bonne facture y était planté, celui que le magicien avait présumément invoqué et lancé. Il n'était pas enfoncé très profondément, mais assez pour que plusieurs perles sanguines ne glissent sur le fil d'acier. Le doigt du maître écarta la plaie qu'avait creusée le couteau.

- Vois, cher confrère, tu as parfaitement réussi l'exécution et la cavité ainsi creusée pourrait aisément causer une hémorragie si tu ne t'étais pas retenu. Je ne peux que te conseiller de viser l'artère en situation réelle, bien que ton soin pour mes affaires me touche.
- Bien sûr, bien sûr.
- Enfin, vois plutôt.

Brusquement, il sortit la lame de la chair de la jeune femme qui ne fit que remuer sobrement. Pas une expression, pas un hoquet de surprise, aucune réaction. Le sang se mit cependant alors à couler à profusion hors de la plus profonde plaie qui ornait l'épiderme de la cible vivante. Odilon ne sembla pas s'en inquiéter pour autant, aussi, il commença à parler avec un ton qui ne semblait absolument pas pressé.

- Un lancer plus fort aurait certainement percé l'estomac et ce n'est jamais agréable d'avoir ses sucs se déverser en soi. Je suis assez convaincu qu'avec plus de force et une visée plus juste, ce lancer aurait été mortel. Je suis fier de toi, mon ami ... tu as très bien progressé. Félicitations.
- C'est trop d'honneur que tu me fais, Odilon. Merci.

Ils échangèrent d'amicales oeillades, tandis qu'à leur côté, la jeune femme pâlissait à vue d'oeil, perdant l'équilibre par moments tandis que son sang tâchait le sable sous ses talons. Mais elle ne dit rien. Ce fut le maître de maison qui se tourna vers elle, la regardant de haut en bas avant d'autoriser sans aucune souciance.

- Tu peux te régénérer, bouquetin.
- Merci, maître.

Elle fit de son mieux pour garder son sourire patient au visage, la perte de sang lui avait éventé l'esprit pendant quelques instants. Mais dès que l'autorisation fut donnée, chaque coupure qui décorait la peau de la jeune femme se referma en bruit rampant. Le second homme de la pièce regarda le phénomène, écartant des yeux abasourdis.

- Prodigieux !
- Ne donnez pas à une esclave l'attention qu'elle ne mérite pas, Rahìm, venez plutôt. Et remets un haut, Sahili.

Mains jointes, elle acquiesça silencieusement d'un hochement de la tête et attrapa la toile qui lui servait de vêtement, avant de l'enrouler autour de son buste. Elle s'empressa après cela de suivre le propriétaire de la maison, il ne lui avait pas encore donné l'ordre de le laisser, alors il était de son devoir de l'accompagner. Toujours pieds nus, elle le suivit jusqu'au hall, puis dans la cour et jusqu'à la porte du jardin, là où Odilon salua son invité de deux bises consécutives.

- En te souhaitant bon vent, Rahìm, mes salutations à Mavalda.
- Le Soleil et la Lune bénisse ta sagesse, mon ami. J'espère te revoir très bientôt.
- Moi aussi ... haha, moi aussi.

Voyant le sourire que son propriétaire échangea avec l'invité qui venait de partir, dans le dos de son maître, Sahili ne put s'empêcher d'esquisser une risette qui fit se soulever ses oreilles. Elle la retira immédiatement baissant les yeux lorsque Odilon se retourna, croyant attraper le reflet des yeux de l'esclave qui le fixait. Il s'approcha d'elle avec un air inquiétant. D'une voix circonspecte, il demanda.

- Est-ce que tu viens de me regarder dans les yeux, bouquetin ?
- Pardon, maître, mon regard m'a échappé, je ne-.
- Tais-toi donc !

Il ne lui donna pas de claque, il savait cela inutile. Plutôt que cela, il s'était encore rapproché, profitant de sa taille pour se pencher au-dessus du visage que l'esclave baissait. Le regard de celle-ci s'affolait, passant d'un grain de sable à l'autre, effrayée par l'éventualité d'entendre un mot sortir des lèvres de son maître.

- ... je sais que tu n'es pas insolente. Mais je ne veux pas voir ce regard qui est le tien, compris ?

Elle secoua la tête, lèvres retroussées dans sa bouche et paupières brillant d'un lit scintillant de larmes naissantes. La main d'Odilon se posa sur son épaule tandis qu'il se détourna d'elle. L'hybride n'osa pas bouger, elle demeura là tandis que le silence durait. Lorsqu'il se rompit, la cornue retint son souffle.

- Viens donc. Tu as un repas à préparer et Shereza doit être lasse de nous attendre.

Un ton rassuré s'empara du visage de Sahili tandis qu'elle reprit sa respiration. Le son des petits pas qu'elle entreprit vers l'immense maison s'éclipsèrent en échos insonores, tandis que dans le ciel pointaient les couleurs aurores du crépuscules. L'après-midi s'achevait, une journée de plus passait ... une belle journée.
Rengoku
Pieds et poings liés [ft Rengo] 60ic
Messages : 490
Crédits : 1674

Fiche du personnage
Race: Lumina
Vocation: Mage
Alignement: Neutre Bon
Rang: C
Citoyen du Reike
Rengoku
Citoyen du Reike


Ikusa, Capitale du Reike. Rengoku arpentait ses rues, se baladant en bonne touriste qu’elle était. La reconstruction de la cité battait son plein, et cette ambiance de chantier et de travaux était agréable à ses yeux. Voir tout ce monde suer pour reconstruire ce qu’ils avaient perdus, pour eux, et pour les autres, c’était un son noble que celui des travailleurs pour ses oreilles.

De temps à autre, elle s’asseyait dans la rue pour les observer à l’œuvre. Et l’œil de la Lumina fut attiré par quelque chose, dans sa vision panoramique, une petite affiche. Elle se leva lentement, d’un mouvement très flegmatique, avant d’aller voir ce qui se trouvait sur ladite annonce.

Elle arracha le parchemin jaune, et se mit à le lire.
«Blablabla, Famille Wessek, ouais… hein? Une esclave??»

Les esclaves ne sont pas interdits, au sein de la capitale ? La reine est totalement contre, si ma mémoire est bonne. Même si il y’a certaines circonstances qui pourraient l’expliquer, en faire ainsi la promotion, très étrange... 

«Ouais, donc louer ses services, Sahili, mouais... »
Le sang de Rengoku se mit à bouillir, et ses yeux laissaient désormais échapper leur lueur pourpre aux yeux de tous.
« Meuble. Réceptacle parfait à tout excès d’humeur… propriété, animal...»

Elle serra grandement le parchemin contre elle, manquant de le déchirer. Ses yeux normalement neutre et son visage avenant laissaient place à une rage froide, palpable.
Bande de raclures.

Le quartier du rubis, donc. Rengoku commença à s’y rendre, tentant de se remettre des ses émotions, et de réfléchir. Elle voulait discuter avec cette esclave et ses maîtres, potentiellement tuer ces derniers et sauver cette première. Mais c’était risqué, une vagabonde comme elle ne serait vu que comme une criminelle si elle agissait ainsi, aussi nobles ces motifs soit-ils.  En marchant, son cerveau fumant, elle arrachait toute affiche similaire en ville, souhaitant que le moindre de personnes possible puisse être intéressé.

C’est simple. Tu y va, tu te montre concernée, tu joues le jeu. Prends un peu sur toi, ils seront très désagréable, mais ne te laisse pas marcher sur les pieds devant ces pourritures. Remet les à leur place, mais sois mesurée. Tu négocies une sortie avec l’esclave, après avoir discuté, et ensuite tu avises.

Une fois dans le quartier du Rubis, Rengoku pris son esprit de détective et le manifesta, demandant à divers gardes et passants ce qu’elle pouvait apprendre sur les Wessek. Après plusieurs interrogations, ce serait une famille noble de moyenne importance, basés sur les expérimentations magiques. Il n’était pas compliqué d’imaginer Sahili comme un rat de laboratoire, lui faisant subir diverses tortures chaque jour. Les hybrides avaient une haute tolérance à la douleur, mais cela ne changeait rien. Les intentions étaient tout ce qui comptait.

Rengoku s’approcha donc finalement du manoir. Sa chemise totalement déboutonnée laissant entrevoir les quelques bandelettes cachant sa poitrine, son gros sac sur le dos avec une seule bretelle, ses longs cheveux blancs détachés, et ses yeux d’un rouge vif, lumineux. Le parchemin en main, elle s’avança d’un des gardes du manoir.

«Propriété privée. Quel est le motif de ta venue ? »
Le garde semblait intrigué par l’étrange aura lumineuse qui entourait Rengoku, mais il garda un calme et un professionnalisme complet, sans se laisser démonter par l’individu qui était plus grande que lui.

Rengoku montra le parchemin froissé au garde.
«Je viens pour m’entretenir avec Odilon, au sujet de cette esclave. »

«Je vois, vous êtes interessée ? »

«Potentiellement, et j’ai aussi beaucoup de questions quand à la présence d’une esclave au sein de la capitale. D’une visite deux coups, tu comprends.»

Le garde regarda alors son collègue, l’air circonspect. Ce dernier demanda alors, comme pour s’immiscer à la conversation.

«Vous êtes un envoyé de la famille Royale ?»

«Oh, non. Curiosité personnelle, en tant que cliente, rien d’autre. J’aimerais ne pas être celle punie pour louer une esclave si c’est illégal, ma méfiance est tout à fait justifiée.»

Sans plus attendre, un des gardes entra dans le manoir, tandis que l’autre resta à surveiller la Lumina.

«L’esclavage n’est pas interdit au sein de la capitale, étrangère. De plus, je ne sais pas ce que vous comptez accomplir, mais les lois protègent les maîtres, et toute tentative de vol ou d’appropriation de leurs possession est sévèrement répréhensible. Ne l’oublie pas.»

Rengoku fixa le garde sans mot dire.
La loi protège donc les esclavagistes. Quelle ignominie. Je n’ai malheureusement pas la force pour aller contre une nation dénuée de logique et de morale. Il va falloir jouer serré.

Après plusieurs instants, le garde finit par revenir rejoindre son partenaire, avant d’ouvrir la grille.
«Entre. Le maître va te recevoir.»

Rengoku remercia les deux gardes, avant de pénétrer dans la demeure, suivant une domestique, qui l’amenait dans une grande salle, où était supposée se trouver sire Wessek.

L'auteur de ce message est actuellement banni du forum - Voir le message

Sahili Ryssen
Pieds et poings liés [ft Rengo] Y9ad
Messages : 149
Crédits : 1282

Fiche du personnage
Race: Hybride (humain/cerf)
Vocation: Mage
Alignement: Loyal bon
Rang: C - Esclave affranchi
Citoyen du Reike
Sahili Ryssen
Citoyen du Reike
L'ambiance dans la cuisine était la même que d'ordinaire, un silence de glace pendant que monsieur lisait un livre et que madame ... lisait un livre. Les maîtres Wessek ne s'arrêtaient jamais d'accumuler de la connaissance, il est aisé de lire sans comprendre les mots, mais pour véritablement saisir le sens des écrits, Odilon disait toujours qu'il fallait lire, lire et relire, jusqu'à ce que l'on puisse réciter les lignes par coeur. C'était pour lui la seule manière de vraiment comprendre ce que les auteurs souhaitaient dire. Lorsqu'il s'agissait de textes sur la magie, le maître de maison était plus véhément encore. Risquant de lever un oeil vers lui, Sahili le voyait articuler des gestes mystiques du bout des doigts, comme des incantations que lui seul percevait. Occasionnellement, il faisait sursauter son esclave avec des craquements qui émettaient des étincelles bleutées d'hors de ses doigts. Lui riait d'à quel point il était facile d'effrayer sa servante, elle, elle baissait la tête avec un sourire mal à l'aise.

- Seigneur Wessek ?

Un domestique venait d'entrer, accompagné d'une femme plutôt grande. Les yeux des deux maîtres de maison se levèrent tandis que ceux que l'hybride avait appris à brider restèrent fixés sur le gibier cuit qu'elle coupait. Relever le regard vers les invités était très mal poli, c'étaient les propos de dame Shereza, évidemment, elle qui était toujours si respectueuse, si calme.

- Vous avez une invitée, c'est à propos de l'hybride.

Même encore, alors que l'on parlait d'elle, la jeune femme ne relevait d'aucune sorte le visage. C'étaient les affaires de maître et maîtresse Wessek, pas les siennes, son seul rôle dans cette histoire était de servir d'objet de négoce, pas d'y interférer. Odilon prit son rôle de patriarche à coeur et se leva pour aller saluer leur invitée. D'une voix qu'il voulait cordial, il accueillit.

- Soyez la bienvenue, étrangère. Pardonnez-nous notre apparat coutumier, il est inhabituel de voir des gens nous solliciter à une heure si proche du crépuscule.

L'expression sur son visage n'avait pas l'air malfaisante, peut-être un brin trop sérieuse, mais c'était dans le tempérament du despote.

- Asseyez-vous, je vous en prie. Puis-je vous offrir un thé, quelque chose pour vous mettre à l'aise ?

Bon hôte, il attendit la réponse et servit à l'étrangère ce qu'elle désirait, pourvu qu'elle formule en premier lieu si elle voulait bel et bien quelque chose. De son côté, Sahili en avait fini à la découpe de la viande et s'approchait dans ses habits délabrés, mais pas moins élégants. Il était facile de voir qu'elle était une esclave de haute stature, et non une ouvrière qui traînait gueule ouverte dans les chantiers à tirer des pierres. Doucement, docilement, elle déposa le plat sur la table. Avec un sourire, Odilon commenta.

- Vous avez faim, peut-être ? Je peux vous proposer du daim ... et plutôt deux fois qu'une. Il fit signe à l'esclave d'approcher, elle s'exécuta. Je vous présente Sahili, notre esclave depuis la conquête du Reike par le roi Ryssen.

Cette phrase annonçait le début de la démonstration que le maître Odilon adressait à chaque invité, alors l'hybride fit de son mieux pour rester sage et inexpressive. A force d'usage, elle avait appris à vider son esprit, à se laisser lobotomiser par l'apathie, à rester impassible, complètement inanimée.

- Nous l'avons bien dressée et nourrie, elle sait faire ce que chaque bon servant sait faire et l'éducation du clan du roi y fut pour quelque chose. C'est lui-même qui nous l'a offerte, un cadeau d'appréciation, en quelque sorte. Ce qu'elle a appris là-bas dépasse les capacités des simples asservis sans talent.

Le propriétaire tourna la tête vers sa propriété, ce n'était rien de plus qu'un signal que Sahili connaissait parfaitement. Conformément à l'attente de son maitre et alimentant son gargantuesque ego, elle tendit le bras et orienta sa main en direction du ciel, paume levée.

- Elle connait les bases de la médecine, sait remédier aux maladies les plus courantes, mais plus impressionnant encore ...

Une lueur se mit à danser entre les doigts de la semi-biche, si tangible qu'elle en paraissait matérielle, à terme, elle se mit à former un dôme sur lequel le maître fut capable de poser le doigt. Satisfait de la performance de son esclave, il prit son propre couteau et s'entailla le bout du doigt.

- Elle fait un très bon usage de la magie de la lumière, fait qui peut s'avérer surprenant pour une créature si sauvage.

Le scintillement du demi-orbe s'effaça pour laisser place à une onde radiante que l'hybride apposa sur la coupure de son maître, refermant avec une incomparable délicatesse la peau qu'il venait de scinder. Celui-ci adressa un sourire rempli d'orgueil à sa contrepartie qu'il fixa fermement.

- Enfin, pour finir par le clou du spectacle ...

Une fois encore réceptive au déroulement de ce scénario maintes et maintes fois vécu, Sahili tendit le bras et le découvrit de sa manche. Du même couteau qui avait coupé son pouce, le propriétaire ouvrit une longue plaie le long du bras de l'hybride, de laquelle coulait un volumineux filon de sang. Quelques gouttes vinrent tacher la blancheur des pétunias envasées sur la table, souillant la pureté de leur teint par l'affreuse nuance de la violence. Mais la peau se referma alors lentement, laissant tout le temps à l'invitée aux mèches immaculées d'admirer l'efficacité de ce don qui était le sien. Pendant ce temps, Odilon guettait tout signe d'attachement qu'aurait pu émettre l'invitée en réponse à cette mutilation gratuite.

- Une capacité de régénération hors normes, élevée à la dure, aussi consistant qu'un instinct de survie.

Il n'y avait aucun émoi sur le visage de l'hybride, elle s'était fait ouverte et s'était refermée comme un bon nounours de peluche que l'on aurait recousu. Son regard baissé n'indiquait pas la moindre souffrance, en bref, elle était devant l'étrangère tel qu'elle était tout à l'heure, objet et rien d'autre.

- Alors ? Quel sera votre prix étrangère ? Vous pouvez immédiatement l'embarquer si vous le souhaitez ... haha, ironiquement, notre biche vient de finir de cuisiner ce cerf. Dites-moi tout, mon amie.
Rengoku
Pieds et poings liés [ft Rengo] 60ic
Messages : 490
Crédits : 1674

Fiche du personnage
Race: Lumina
Vocation: Mage
Alignement: Neutre Bon
Rang: C
Citoyen du Reike
Rengoku
Citoyen du Reike


Rengoku suivit la domestique, tout en ne manquant pas d’observer l’intérieur. Une maison de riche, peu importe pensez vous, mais elle tenta d’observer tout meuble, tout instrument pouvant potentiellement servir lors d’une lutte, si cela devait arriver. Son esprit était aiguisé, et elle était totalement sur ses gardes. Un meuble près de la porte, un chandelier au plafond. Des tableaux sur les murs couleur ambre, des tapis au sol. Un très, très long couloir. Aucun gardes visible pour l’instant. Soudain, la domestique indique un virage, et une porte ouverte s’offre à Rengoku. Son guide brise alors le silence.

- Seigneur Wessek ? Vous avez une invitée, c'est à propos de l'hybride.

Rengoku approcha, balayant rapidement toute la pièce du regard. Un homme, une femme, assis à lire, en tenue ma foi, qui semblait être des vêtements de confort. Ils étaient à l’aise. Un livre dans les mains de chacun, et la pièce était pourvue de bien d'autre, disposés ça et là sur diverses étagères et bibliothèques.

Le maître, la maîtresse, visiblement. Pas d’armures, pas d’armes. Pas étonnant pour une famille de mage. Je me demande à quel point ils sont puissants, ce sont des humains après tout, ils n’ont pas d’aide innée à la maîtrise de la magie. J’aurais bien aimé discuter avec eux, de partager nos savoirs, nos connaissances… dans d’autres circonstances.
Ses yeux se posèrent sur l’esclave plus en retrait, mais sans s’y attarder pour le moment.


Souriant, gaillard, Odilon Wessek, en toute bonhomie, se leva pour souhaiter la bienvenue.
- Soyez la bienvenue, étrangère. Pardonnez-nous notre apparat coutumier, il est inhabituel de voir des gens nous solliciter à une heure si proche du crépuscule.


Le vouvoiement, donc.

Rengoku ne vouvoyait personne, car elle trouvait que ne pas le faire n’était aucunement un manque de respect, c’était une preuve qu’on s’adressait à son égal, un autre être humain. Qu’on la vouvoie ne la gênait pas dans certaines circonstances, car elle savait que certaines personnes timides usaient d’excès de politesse. Ce n’était pas le cas ici. C’était juste pour la coutume, les apparences, chose qu’elle n’appréciait pas. Tant pis, il faut savoir prendre sur soi.

- Asseyez-vous, je vous en prie. Puis-je vous offrir un thé, quelque chose pour vous mettre à l'aise ?

L’homme était courtois, mais semblait très sérieux, pas du genre à plaisanter. Au moins, on pourra aller droit au but.

«Je vous remercie de votre chaleureux accueil, et je m’excuse de ma venue à une telle heure. Du thé ira très bien.»

Le maître de maison s’exécuta de bon cœur, et Rengoku trempa ses lèvres sans pour autant avaler quoi que ce soit. Ils n’avaient pas mentionnés sa race, par dissimulation ou peut-être ne l’avaient-ils pas remarqués, mais elle était une rareté, et ce statut amenait son lot de précautions.
Soudain, l’esclave approcha. La Lumina décida cette fois de s’attarder sur l’hybride. Elle semblait être d’une apathie totale, logiquement, et avait le corps impeccable.

La régénération poussé à donc ce genre d’effets. Très intéressant, un corps qui subit des torture en effaçant lui même les preuves. Elle n’est pas mince, et surtout, elle n’a aucune chaînes. Je vois.

- Vous avez faim, peut-être ? Je peux vous proposer du daim ... et plutôt deux fois qu'une. Je vous présente Sahili, notre esclave depuis la conquête du Reike par le roi Ryssen.


Le visage de Rengoku, s’assombrit un peu, comprenant le sous entendu immédiatement.

Le genre de pervers sadique qui apprécie croupir dans sa condition sans même avoir conscience qu’il nage dedans.

- Nous l'avons bien dressée et nourrie, elle sait faire ce que chaque bon servant sait faire et l'éducation du clan du roi y fut pour quelque chose. C'est lui-même qui nous l'a offerte, un cadeau d'appréciation, en quelque sorte. Ce qu'elle a appris là-bas dépasse les capacités des simples asservis sans talent.

Cela explique son apparence, elle n’a en effet aucunement l’air d’être maltraitée. Un «cadeau» du clan… de jeunes hybrides, dont la vie est déjà si courte, offerts comme de simple présents à des gens qui n’arrivent même pas à le cheville du travail que cette jeune femme a probablement du faire pour survivre. Eux se sont simplement contentés de naître, et le nom sur leur étiquette s’occupa du reste.

La cervidé tendit le bras, sans expression aucune. Une mécanique finement huilée se mit alors en place, deux acteurs devant une spectatrice intriguée, qui laissa faire.

- Elle connait les bases de la médecine, sait remédier aux maladies les plus courantes, mais plus impressionnant encore ...  Elle fait un très bon usage de la magie de la lumière, fait qui peut s'avérer surprenant pour une créature si sauvage.

Rengoku eu un léger sourire. Pour elle, ce qui venait de se produire n’avait rien d’impressionnant. C’était de la magie d’amateur, surtout à ses yeux, mais qu’une hybride esclave sache le faire était intriguant en soit. La voir soigner la micro-blessure avec de la lumière l’amusa également.

Décidément, si ils voulaient ce rendre intéressant, ils étaient tombés sur la mauvaise personne. La magie de lumière n’avait que peu de secret pour la Lumina, et sa compagne de toujours l’avait habituée à toute magie de soins.
- Enfin, pour finir par le clou du spectacle ...

Le sourire de Rengoku s’effaça instantanément. Elle aimerait ne pas l’être, mais la Lumina était un peu trop émotive pour paraître impassible en toutes circonstances. Son visage se ternit, devenant instantanément plus sérieux, et ses yeux qui avaient un éclat tout à fait normal se mirent à luire, laissant une fine lumière rouge vif s’en échapper. Tout son corps se fit également légèrement plus lumineux, comme pour sublimer son aura, mais contrairement aux autres changements physiques, celui là était entièrement volontaire.

- Une capacité de régénération hors normes, élevée à la dure, aussi consistant qu'un instinct de survie.

Son sourire était audible. Il prenait autant de plaisir à monter ceci qu’a observer la réaction de Rengoku.
L’esclave, elle, ne disait rien, ne semblait même pas souffrir alors que la plaie avait totalement disparue. Les hybrides étaient connus pour leur grande résilience.

- Alors ? Quel sera votre prix étrangère ? Vous pouvez immédiatement l'embarquer si vous le souhaitez ... haha, ironiquement, notre biche vient de finir de cuisiner ce cerf. Dites-moi tout, mon amie.

Le porc insistait, cependant… il venait d’autoriser Rengoku à parler. Cette dernière préférait toujours laisser s’écouler les actions jusqu’à enchaîner les siennes plutôt que de faire des va-et-viens, et la situation s’y prêtait désormais.

Son visage montrait encore un grand sérieux, mais pas de colère, sa voix se voulait un peu haute, terne, proche de la neutralité mais trahissant néanmoins un agacement. Pour les gens qui se pensaient supérieurs, il n’y a meilleur traitement que de les mettre face à leur infériorité sur un domaine, et vu comment ils vendaient les mérites de l’esclave, Rengoku pris le pari qu’ils n’avaient rien d’exceptionnels dans le domaine magique, là où son ascendance et son expérience l’avait grandement aidé.


«J’ai en effet pu témoigner de ces compétences à la magie. La lumière et le soin sont cependant très rudimentaire, je ne partage pas votre fierté à ce sujet, surtout vu votre nom qui laissait imaginer mieux...»

Elle posa délicatement sa tasse avant de se lever, surplombant ses hôtes, son aura ne la quittant pas. Jouer de son ascendance et de sa force comme une guerre d’égo la répugnait, aussi elle n’insista pas dans cette direction, juste une légère pique pour les remettre à leur place.

«… quand à la régénération, vous me décevez.»
Elle s’approcha de l’esclave, lui souriant, avant de reprendre.

«Elle est très bien versée dans cette magie, je ne le nie pas, bien qu’elle est loin d’avoir compris tout ce que se pouvoir peut lui offrir, cela reste louable. Et vous l’utilisez comme un vulgaire mannequin de paille, gâchant totalement le potentiel qu’elle recèle… »

Rengoku prit la tête de l’objet de sa visite ici. Elle lui offrit un léger sourire, sincère, plein de tendresse et de compassion, qui contrastait entièrement avec la froideur pragmatique de son discours. Ceci fait, elle garda un sourire, pincé cette fois ci, se retournant envers le patriarche.

«Je ne vais pas y’aller par quatre chemin, je vous remercie sincèrement de votre hospitalité, mais je ne suis pas très douée pour garder mon masque très longtemps. Je ne vous aime pas.  Le simple fait de traiter ainsi des êtres humains est une aberration à mes yeux, et quand bien même vous le considérez comme un objet, vous n’avez même pas l’imagination de lui donner bon usage, préférant l’utiliser comme un piédestal afin de satisfaire votre égocentrisme et votre sentiment de supériorité. Le fait que vous mettiez votre nom ainsi en spectacle dans la capitale en est la preuve ; vous n’avez pas besoin de l’argent qu’elle pourrait rapporter, vous voulez juste vous exposer, vous pavaner devant le reste du peuple, dehors, qui se tue à la tâche pour faire marcher ce pays. Vous ne la méritez pas.»

Une légère pause, alors que le regard de l’hôte, figé dans un sourire surpris, semblait également légèrement amusé. Il était sans doute outré de se faire parler ainsi, mais la carapace d’orgueil qui le recouvrait le fit plutôt voir une jeune femme un peu trop colérique perdre son calme en quelques provocations. Rengoku, cependant, bien qu’échauffée, était loin d’être montée dans les tours.

«Pour en revenir à notre affaire, je compte vous emprunter Sahili pour deux jours. Je comptais proposer le prix d’une pièce d’or par jour, payées d’avance. Si cela ne suffit pas, ou si vous préférez, je sais que vous êtes en continuelle recherche de magie, et je pense que je suis assez versée dans ceci pour attirer votre attention, le temps d’une journée. Une réunion, une discussion, un duel, une démonstration… peu importe, ce qui vous convient.»

Pour appuyer son propos, Rengoku s’écarta de la triste femme à bois, et écarta les bras, les deux mains vers le plafond, dans une pose salvatrice. Elle s’incarna alors intégralement de lumière, et tout son corps brilla d’une lumière imposante, mais pas agressive, car brûler la rétine des personnes présentes n’étaient pas son intention. Pour accompagner ce propos, du feu divin se mit à brûler partout sur son corps, et ses ailes s’ouvrirent à leur maximum.
Illustration:

Elle ajouta, dévisageant chaque personne présente pour en capter la réaction :
«Ne vous en faites pas. Malgré mes propos, je ne compte pas aller contre les lois de ce pays. Deux jours. Je ne quitterai pas les abords d’Ikusa, bien qu’aucune règle ne m’empêche de l’emmener où je le veux. Et je ne vous pense pas assez cavalier pour tenter de me faire regretter promptement mes propos, mais dans ce cas là, vous me donneriez l’occasion rêvée pour me défendre.
Ma proposition te convient-elle, Odilon ?»

L'auteur de ce message est actuellement banni du forum - Voir le message

Sahili Ryssen
Pieds et poings liés [ft Rengo] Y9ad
Messages : 149
Crédits : 1282

Fiche du personnage
Race: Hybride (humain/cerf)
Vocation: Mage
Alignement: Loyal bon
Rang: C - Esclave affranchi
Citoyen du Reike
Sahili Ryssen
Citoyen du Reike
Le sourcil amusé d’Odilon qu’il baladait sur son expression contrôlée n’indiquait que très légèrement son amusement pour l’attitude de son invitée, bien moins cordiale que les autres. Oh, elle avait la langue aiguisée, c’était certain, et son courage n’avait certainement d’égal que son toupet. Il écoutait les critiques que l’on adressait à son esclave, ne s’en offensant d’aucune sorte. Après tout, ce n’était pas lui qui avait veillé à l’éveil de ce potentiel magique. Il ne comprenait pas cependant, quel potentiel pouvait-on bien voir à la magie de régénération ? C’était un pouvoir très linéaire, sur une esclave qui ne pouvait souffrir, cela n’avait rien d’un gâchis, c’était même parfait. L’humanisme de certains les aveuglaient certainement d’utopiques pensées …

Les vives émotions que lui adressaient la lumina n’atteignirent pas Sahili, qui se contentait de la regarder tandis qu’elle lui touchait la tête. Elle ne fut pas plus atteinte d’ailleurs, par la critique de ses pouvoirs, il était normal que les maîtres manifestent leur mécontentement. Aussi, lorsque l’invitée commença à déballer l’entièreté de son sac, le patriarche de la maison leva un sourcil aussi curieux que joueur. Il ne dit mot durant le long discours et l’hybride ne fit pas un signe de tête, ne remua pas un cil. Si elle le faisait, il était certain que le despote le prenne très mal. La punition serait sévère, très sévère. « Vous ne la méritez pas », ces mots qui la perdaient à chaque fois avaient pour don de la mettre mal à l’aise … était-ce de sa faute ? Ce n’était jamais celle des maîtres, alors forcément, ce devait être la sienne.

Le maigre prix que proposait cette cliente fut source d’un large rire offusqué, tant de la part du sire que de la dame. Il ne s’était pas trompé, elle avait vraiment un sacré culot … mais l’amusement de ses propriétaires provoqua la terreur de Sahili. Elle avait l’impression qu’on venait de la mettre dans un camp, un camp dressé au front des seigneurs Wessek. Sans n’avoir rien fait, déjà elle se sentait coupable de trahison.

Le vieil homme hochait doucement de la tête, digérant les mots de leur convive, cherchant la réponse adéquate à pareils propos. Il la trouva sans vraiment de peine. D’un bref geste de la main, il invita son esclave à avancer, elle s’exécuta.

- Qu’est-ce que tu en penses, bouquetin ?

Neutre, inexpressive, un ton presque désolé ... l'esclave se mit à parler d'un ton discret.

- Je vous remercie de votre sollicitude, madame … mais sachez qu’elle est gâchée sur moi. Je suis née pour servir et ce ne sont pas des chaînes qui me retiennent ici, mais l’amour pour mes maîtres.

- Il faut que vous compreniez, lumina, que je n’ai rien à voir avec cela. Nous ne possédons Sahili que depuis la conquête d’Ikusa par le clan Ryssen. Personne ne nous a expliqué pourquoi cette esclave est si fidèle, mais je ne m’en soucie d’aucune sorte.

Il n’avait pas à se justifier, mais il fallait bien que leur conviée comprenne que ses paroles étaient vaines. Personne ici ne pouvait être convaincu. En fait, Odilon en était si persuadé qu’il finit même par se détendre, s’appuyant sur le dossier de son fauteuil de tout son poids.

- A vrai dire, j’ai tant confiance en sa soumission que je vous la prête volontiers au prix que vous m’avez indiqué. Vous pourrez de par-vous-même constater qu’il y a bel et bien des choses figées dans ce monde. En contrepartie, vous lui apprendrez à faire meilleur usage de cette magie que vous semblez tant aimer. Avons-nous une affaire, lumina ?

Elle n’avait aucune raison de refuser, il s’était plié à toutes ses obligeances, tout ça juste pour prouver que son esclave n’était pas servile que de titre. C’était dans son âme, sa conviction. Il y avait une raison pour laquelle elle s’était laissée toucher comme un animal par une parfaite étrangère, cette biche n’avait aucune âme propre. Odilon était fermement convaincue que si elle n’avait personne à servir, alors cette hybride là préfèrerait mourir plutôt que de continuer à vivre dans son inutile solitude. D’un ton grave, il se permit tout de même d’insister.

- Deux jours. Au-delà, je préviendrai la garde qu’une esclave a été enlevée contre son gré. Car tant qu'elle le pourra, elle reviendra toujours … mais je vous laisse le loisir de le découvrir vous-même.
Rengoku
Pieds et poings liés [ft Rengo] 60ic
Messages : 490
Crédits : 1674

Fiche du personnage
Race: Lumina
Vocation: Mage
Alignement: Neutre Bon
Rang: C
Citoyen du Reike
Rengoku
Citoyen du Reike
Le maître, sans perdre son sourire, écouta Rengoku parler tout du long, sans l’interrompre. Elle l’amusait, c’était évident, il ne sembla pas une seule seconde sembler touché, blessé dans son orgueil, ou quoi que ce soit de la sorte. Il se mit juste à rire quand la Lumina proposa son prix, lui indiquant à quel point elle était à côté de la plaque, ce qui était la vérité, Rengoku n’avait pas la moindre idée des tarifs habituels de location d’être humains, et elle n’avait que peu de moyens de toute façon.

Soudain, l’esclave fut invité à s’exprimer.
- Je vous remercie de votre sollicitude, madame … mais sachez qu’elle est gâchée sur moi. Je suis née pour servir et ce ne sont pas des chaînes qui me retiennent ici, mais l’amour pour mes maîtres.

Ces mots intriguaient grandement la luciole, mais elle ne parlerait plus tard, ce n’était pas le moment ou l’endroit, elle aurait tout le temps d’en discuter une fois seule avec elle.


- Il faut que vous compreniez, lumina, que je n’ai rien à voir avec cela. Nous ne possédons Sahili que depuis la conquête d’Ikusa par le clan Ryssen. Personne ne nous a expliqué pourquoi cette esclave est si fidèle, mais je ne m’en soucie d’aucune sorte.
A vrai dire, j’ai tant confiance en sa soumission que je vous la prête volontiers au prix que vous m’avez indiqué. Vous pourrez de par-vous-même constater qu’il y a bel et bien des choses figées dans ce monde. En contrepartie, vous lui apprendrez à faire meilleur usage de cette magie que vous semblez tant aimer. Avons-nous une affaire, lumina ?


Odilon indiquait qu’il était totalement conscient de la race de Rengoku, ce qui la surpris brièvement. Il s’était totalement mis à l’aise, plein de confiance en lui et en la soumission de son bien. Cependant, il acceptait, et c’était tout ce qui comptait.

« Tu dis ne rien à voir avec cela, mais tu n’as rien fait pour l’empêcher, ou pour l’annuler, donc si, tu es tout aussi responsable dans cette affaire, reconnais-le. Mais trêve de mondanités, nous avons effectivement une affaire.»

Elle posa alors calmement les deux pièces d’or sur la petite table avant de s’approcher de l’esclave. Juste avant, d’un ton grave, le patriarche Wessek lui rappela:

- Deux jours. Au-delà, je préviendrai la garde qu’une esclave a été enlevée contre son gré. Car tant qu'elle le pourra, elle reviendra toujours … mais je vous laisse le loisir de le découvrir vous-même.

«Je n’y manquerai pas, c’est pour ça que je suis là, après tout. Mais si il s’avère qu’elle ne désire plus être sous votre joug dans le futur, cela serait très intéressant à mes yeux. Certaines choses sont figées, je te l’accorde, mais rien n’est éternel, tout est transitoire.»


Prenant délicatement la main de Sahili, Rengoku finit par saluer les personnes présentes, avant de ressortir dans la ville.


Une fois les deux femmes dehors, Rengoku soupira profondément afin de reprendre son calme, la tension venait de retomber après tout. Elle se retourna vers la petite femme dont elle tenait encore la main, et d’un sourire franc, lui indiquait de la suivre, ce qui ne posa aucun problème vu son obéissance.

Une fois un peu à l’écart des autres regards, Rengoku finit par parler.

« Du coup, Sahili, je me présente. Rengoku, aventurière, je suis une Lumina et je ne viens pas du Reike, mais d’une île très loin à l’ouest, du côté de la fédération de Shoumei. Je ne sais pas si tu en a déjà entendu parler. »


Elle parlait lentement, calmement, se voulant le plus possible rassurante et posée.

« Désolée de m’être un petit peu emportée à l’intérieur, je ne supporte pas les esclavagistes. Quoi qu’il en soit, je ne compte ni te faire de mal, ni te punir, ni quoi que ce soit qui s’approche d’un châtiment. Tu ne m’appartiens pas. Si tu as quoi que ce soit que tu veux faire, ou dire, ou la moindre question, s’il te plaît, pose la moi, ou indique moi ton envie. »


Une petite pause.

« Et déjà, si cela ne te dérange pas… tu as dit que tu étais née pour servir, pourquoi cela ? Peux tu me parler de ton passé, et de ce qui t’a poussé à penser de la sorte ? »

L'auteur de ce message est actuellement banni du forum - Voir le message

Sahili Ryssen
Pieds et poings liés [ft Rengo] Y9ad
Messages : 149
Crédits : 1282

Fiche du personnage
Race: Hybride (humain/cerf)
Vocation: Mage
Alignement: Loyal bon
Rang: C - Esclave affranchi
Citoyen du Reike
Sahili Ryssen
Citoyen du Reike
Sur les mots qu’Odilon ne prit pas en compte et que Sahili ne comprit pas, la lumina prit cette dernière par la main saluant les personnes qui l’observaient encore dont ses deux maîtres. Cela surprit l’hybride qui avait plus l’habitude de voir ce genre de client mécontent s’en aller en claquer la porte. Peut-être était-elle trop gentille pour ça, mais la manière dont elle s’était adressée au maître ne la décrivaient pourtant pas de la sorte. Etrange paradoxe que cette dame, impossible de savoir ce qu’elle lui voulait vraiment … la liberté, peut-être ? Ce concept ne lui disait rien. Il était vague, abstrait, l’hybride y pensait comme l’on réfléchit aux mythes et légendes, avec un recul très très lointain.

L’étrangère se présenta, s’introduisant sous le nom de Rengoku et se présentant comme une … une … lumina ? Jamais l’esclave n’en avait entendu parler, pas plus qu’elle n’avait entendu parler de cette île qu’elle lui décrivait. Lentement, elle secoua la tête pour lui signaler que rien de tout cela ne lui était familier, le mot fédération ou « Choumey » étaient un véritable charabia pour elle. Leur sens lui étaient complètement inconnus. Mais même dans cette honnêteté, Sahili n’osa pas la regarder dans les yeux qu’elle gardait baissés. Elle ne voulait pas l’offenser de son regard.

Désolée ? Pourquoi une maîtresse s’excusait-elle ? La question était légitime, normalement, les locataires ne se dérangeaient jamais en excuses, ils comprenaient bien qu’aucunement ils ne heurtaient cet objet. Mais le regard de cette personne-ci était différente, elle voulait la voir en tant qu’individu et pour cette raison, elle n’arrivait tout simplement pas à voir le meuble. Mais lorsqu’elle invoqua le mot « envie », la lumina parvint bel et bien à tirer une forte réaction de la part de l’hybride. Ses yeux confus se redirigèrent vers le sol, ne sachant que répondre. Heureusement, Rengoku décida d’enchaîner sur une question à laquelle il était bien plus facile de trouver une réponse et la semi-biche ne se fit pas prier pour expliquer ses origines.

- Ce serait mon plaisir, madame ! dit-elle tout enjouée. Je suis née bien plus au Sud d’ici, à la frontière du Royaume du Reike. Je n’ai pas connu mes parents, ma mère a été égorgée à ma naissance et mon père est un cerf. Les gens qui m’ont élevée m’ont dit que ma vie n’avait qu’un but, celui de les aider et de prendre soin d’eux. Alors c’est ce que j’ai fait, et quand ils se sont faits tuer je me suis sentie coupable de ne pas les avoir assez bien servis. Les guerriers du Roi Ryssen m’ont recueillie il y a sept ans et m’ont appris à mieux servir et soigner.

Il n’y avait pas une once de tristesse dans sa voix, il était très facile de deviner qu’elle était extrêmement déconnectée de toute notion normale de sentiments. Elle parlait avec une aisance parfaite de sa mère décédée car elle ne l’avait pas connue et que les brigands avaient fait bien attention à enlever toute valeur qui vient avec la famille. La seule véritable valeur qu’ils lui aient inculqués étaient l’importance de les servir en premier lieu, et l’importance de survivre en second. Cette mentalité l’avait suivie toute sa vie et elle était convaincue que, comme à l’époque, elle serait incapable de survivre s’il n’y avait personne qui la protégeait. Et la seule manière d’être protégée, c’était de servir.

Puis, elle haussa des épaules, joignant ses mains dans une posture de patience inaltérable, avant d’expliquer sans plus de retenue ou tabou.

- De fait, je vous appartiens, madame, vous avez payé pour que ce soit le cas. Si vous voulez me faire mal, me punir ou quoi que ce soit, cela relève de vous. N’ayez pas peur pour moi, c’est pour la satisfaction de mes supérieurs que j’existe. Avec ses yeux de biche, elle conclut avec une simple phrase. Je désire aller là où vous voulez aller, voir ce que vous voulez voir et dire ce que vous voulez entendre.
Rengoku
Pieds et poings liés [ft Rengo] 60ic
Messages : 490
Crédits : 1674

Fiche du personnage
Race: Lumina
Vocation: Mage
Alignement: Neutre Bon
Rang: C
Citoyen du Reike
Rengoku
Citoyen du Reike
Les présentations de Rengoku ne semblèrent pas très efficace, la seule chose qu’elle apprit, c’était que rien ne semblait parler à Sahili, sans doute qu’elle ne connaissait que très peu des termes utilisés, peu importe pour le moment. Mais elle n’osait pas la regarder… par peur, ou par habitude, un des deux.

La question sur ces envies eut a peu près la même réaction, balayée instantanément par un ton plus heureux sur son passé, auquel elle répondit instantanément.  Quelle tristesse dans ses propos… sans famille, esclave dès la naissance, et un lavage de cerveau conséquent. Rengoku eu enfin là l’explication de la soumission de Sahili… ce ne serait pas chose aisée d’inverser ça sur le long terme, et cela sûrement impossible en deux jours.

Mais à défaut de lui faire changer d’avis, simplement faire germer une conscience de sa condition serait suffisant à ses yeux.
Ensuite… quand à ses désirs, elle les calquait immédiatement sur ceux de son maître, et pour deux jours, la Lumina serait vue comme telle, chose qui agaçait cette dernière. La cervidé n’y est pour rien, mais elle devait mettre les choses au clair.

«Premièrement, Sahili. Je ne suis pas ton maître. Et ce que je vais dire va te paraître contradictoire… mais je te demande de me dire ce que tu ressens quand je fais une action. Si cela te plaît, que cela ne te plaît pas, que tu t’en fiches, que telle chose t’intéresse, peu importe l’envie, parle en moi, s’il te plaît.
J’ai certes payé pour cela, car le monde est malheureusement ainsi fait, mais je ne compte pas faire de toi ma chose. D’accord?»


Elle caressa ses cheveux en finissant ces phrases, observant une réaction. Elle s’attendait à n’en voir aucune, mais si elle semblait apprécier, elle continuerait, et si à l’inverse cela la mettait mal à l’aise, elle se stopperait immédiatement.

«Deuxièmement. Pour réexpliquer, ce monde est vaste, et il est pour faire simple divisé en trois pays. Celui dont je viens, Shoumei, celui dont tu viens toi même, Reike, et un troisième, la République.
L’esclavagisme, n’est autorisé qu’au Reike. C’est un crime dans les deux autres pays, et même au sein du Reike, il est réservé comme une punition, pour les criminels par exemple. C’est notamment un sort qui aurait pu être réservé aux bandits qui t’ont recueillie.»


Léger arrêt, ce qu’elle allait dire… pouvait potentiellement faire mal, mais Sahili n’avait pas l’air d’être de ce genre.

«Je vais être très honnête, Sahili. Ton éducation est un mensonge. Personne ne vit pour un but. Les gens vivent, c’est tout, et le but, c’est celui que l’on se fixe soi même pour avancer dans une direction. Si ils t’ont dit que tu n’existais que pour ça, ils voulaient uniquement te manipuler. Sache que ce que tu fais chez les Wessek est normalement un métier: celui de servante, ou de domestique. Sauf que toi, en plus de le faire gratuitement, tu le fais en acceptant un traitement immonde et totalement illégal… si tu n’étais pas un esclave. Hors, tu n’as rien fait pour mériter un tel statut. Tu n’a jamais causé de tort a quiconque. Quand les bandits se sont fait tués, tu n’y étais pour rien, les meurtriers sont les seuls responsable. Tu comprends ? Ce que tu considères comme normal, ne l’est pas. Il n’y a rien de normal là dedans. Encore une fois, si je ce que je te dis soulève en toi des questions, ou autre chose que tu as envie de dire, n’hésite pas. Je ne te punirais pas.»

Elle repris tendrement sa main pour la guider.
«Viens, tu me répondras en marchant. On va s’écarter un peu de la ville pour que je t’entraîne à la magie de lumière. Et appelle moi Rengoku, d'accord?»

L'auteur de ce message est actuellement banni du forum - Voir le message

Sahili Ryssen
Pieds et poings liés [ft Rengo] Y9ad
Messages : 149
Crédits : 1282

Fiche du personnage
Race: Hybride (humain/cerf)
Vocation: Mage
Alignement: Loyal bon
Rang: C - Esclave affranchi
Citoyen du Reike
Sahili Ryssen
Citoyen du Reike
Pas son maître ? Voilà des propos que l’esclave n’avait pas l’habitude d’entendre et qui, vraiment, la laissaient visiblement confuse. L’avait-elle louée pour quelqu’un d’autre ? Il y avait une véritable incohérence dans les actions de la lumineuse dame et ce qu’elle disait. Sahili n’y comprenait rien et ça se voyait, elle haussait des sourcils curieux qui surlignaient son regard rond d’incompréhension. Elle réfléchissait, en tout cas, elle essayait. Les propos qui suivirent la mirent quelque peu sur la voie. En résumé, essayait-elle de lui faire comprendre de ne pas la traiter comme une détentrice ? Comment devait la considérer, alors ?

Avec honte, elle baissa alors la tête à la suite des instructions … ou plutôt des explications. N’était-ce pas un peu des deux ? Que cela lui plaise, ou non, l’inconnue était bien libre de faire ce qu’elle voulait et le seul rôle de Sahili était de l’accompagner et d’obéir. Penser d’elle-même … on ne lui avait jamais demandé ça et elle ne l’avait jamais fait. Il y avait une grande route et un chemin escarpé à chaque instant de la vie de l’hybride, la première s’appelait « servitude », le second, « survie ». Jamais « opinion » n’avait fait partie de cet itinéraire.
Et pourquoi « malheureusement » ? Si le monde était ainsi fait, cela ne signifiait-il donc pas qu’il était parfait ? Rien ne saurait être autrement, alors le meilleur est toujours ce que l’on et quand bien même ce raisonnement échappait à moitié à la semi-biche, elle se disait qu’il n’y aurait pas de meilleure manière d’exister. Il suffisait de cela, il suffisait d’être une chose.

- Mais …

Commença-t-elle à doucement interroger, mais une main sur le haut de son crâne lui fit ravaler la singulière syllabe. Son visage s’inclina sous la légère pression qui longeait ses mèches aux couleurs de l’automne et alors que ses yeux se fermèrent, on aurait pu jurer qu’elle piaillait de ravissement, comme l’aurait fait un vulgaire animal de compagnie.

Elle connaissait le Reike, le maître Odilon en parlait souvent en se plaignant de ses politiciens sans manières ou tact. Cela mettait beaucoup plus de sens dans les propos du despote, Sahili ignorait qu’il parlait des gens de ces terres. Seuls gens, qui, selon les propos de la dame lumineuse, pratiquaient l’esclavagisme … un sort, qui, selon ses propos, n’étaient réservés qu’à ceux coupables d’actes malfaisants. Quelque chose commença à tiquer dans l’esprit de l’asservie, un fait bien simple, une idiotie à laquelle elle n’avait, ou plutôt, à laquelle elle n’aurait jamais pu penser. Il ne s’agissait que d’une question, une simple question niaise que l’on attendrait plus d’un enfant. « Qu’est-ce que j’ai fait de mal ? ».

Tout s’enchaîna alors très vite, trop vite. Un mensonge ? Pourquoi ? Sans but, à quoi bon vivre ? Chacun a un motif pour vivre, sinon personne ne voudrait rester, il doit forcément y avoir une raison à la survie ou autant se laisser mourir. Mais à cette pensée vint un autre argument, on aurait voulu la manipuler ? Ne … ne s’en serait-elle pas rendue compte ? Ce qu’elle faisait était aussi un métier, Sahili n’avait pas d’intérêt pour l’argent ! Elle ne saurait pas quoi en faire, de toute manière, elle ne savait même pas comment l’utiliser !

« Ce que tu considères comme normal ne l’est pas ». Mais qu’est-ce qui était normal alors, à part ce qu’elle pouvait voir ? Qu’est-ce qui était normal à part ce qu’elle vivait au quotidien ? Qu’est-ce qui était normal à part la routine de la vie qu’elle n’avait jamais trahie ? Des questions, elle en avait, la force de les formuler … moins. La punition ne l’effrayait pas, jamais elle n’avait eu besoin d’être punie et jamais elle n’avait ressenti la moindre douleur. Entre intimidation, sens du devoir et respect, ses interrogations restaient coincées au fond de sa gorge. Alors pour la seconde, Sahili se contenta de répondre à la plus simple élocution de toute cette explication.

- Oui, Rengoku.

Et elle la suivit, l’air sur son visage montrait qu’elle essayait d’assembler les informations qu’on venait de lui fournir. De temps à autre, ses sourcils se fronçaient lui faisant mal à la tête alors qu’elle ne faisait qu’essayer de réfléchir. Il y avait beaucoup de choses qu’elle voulait dire, aucune ne prenait bonne forme pour l’énoncer. Néanmoins, il y eut bien quelques paroles.

- Vous … comment vous … est-ce que … je … Elle cherchait tant ses mots que le moindre déterminant paraissait être un véritable tour de force. Vous … devriez savoir que je suis très bien traitée par mes maîtres, eux ne m’écorchent pas, au moins. Et aussi … je ne … sais pas ce que je ferais si je n’étais pas avec eux, avec quelqu’un. Ce n’est peut-être pas normal pour vous, et je ne vous pas vous offenser Rengoku, pas du tout ! Mais j’aime ce que je fais pour eux et je suis toujours très contente de servir ceux qui ont besoin de moi. elle baissa encore les yeux vers le sable. Lorsque les gens n’ont pas besoin de moi, que je ne leur suis pas utile, c’est comme si je n’existais pas et ça me fait mal. Et aussi … j’ai … j’ai l’impression que vous n’avez pas vraiment besoin de moi, Rengoku. ses épaules se recroquevillèrent. Si ?
Rengoku
Pieds et poings liés [ft Rengo] 60ic
Messages : 490
Crédits : 1674

Fiche du personnage
Race: Lumina
Vocation: Mage
Alignement: Neutre Bon
Rang: C
Citoyen du Reike
Rengoku
Citoyen du Reike
Les deux femmes marchèrent, et Rengoku observait la seconde, qui semblait en profonde réflexion. Cela n’était pas étonnant… la Lumina avait conscience que, même pour des personnes instruites, elle parlait vraiment beaucoup, et assez vite, bien qu’elle eut ralentit son rythme en s’adressant à Sahili. Le nombre d’information devait être un peu trop pour une esclave qui, visiblement, n’avait même pas considéré des concepts tel que «libre arbitre» comme pouvant exister pour elle.

Elle semblait cependant vouloir dire des choses… ce petit «mais» étranglé par la caresse de ses cheveux, son air confus, pensif. Elle ne semblait pas détester le contact, mais dur de dire si elle en éprouvait un quelconque réconfort.

Très très difficile d’imaginer ce qu’il se passe à l’intérieur de cette tête.

Puis vinrent les pensées de Rengoku sur son état, sa vie. Et là encore… c’était beaucoup. Non seulement les propos tenus étaient très dur, ils étaient également loin d’être évident, avec pas mal de philosophie dans le tas. Décidément, la pauvre Sahili avait forte à faire avec le flux d’informations qu’elle recevait à pareille vitesse.
Elle répondit alors, un oui machinal, comme pour ne pas considérer cela plus longtemps. Néanmoins, elle semblait profondément y réfléchir.

Elle réussit à prononcer quelques mots. Des phrases un peu en vrac, que Rengoku décortiqua dans sa cervelle. Les maîtres mots : elle appréciait servir, elle existait pour ça, et elle pensait que Rengoku n’avait pas besoin d’elle. De la compassion se forma alors dans le coeur de la Lumina : Sahili avait vraiment l’air blessé à cette idée. Mais Rengoku pouvait se montrer… non pas cruelle, mais ferme. Si cela devait faire mal, tant pis, mais elle comptait moins la brusquer.

«Je vois. Le fait que tu aimes servir n’est pas un problème, Sahili. Personnellement, tes maîtres ne te traitent pas bien selon moi, car ils te traitent comme un objet, mais ce n’est que mon ressenti. Qu’entends tu par «ils ne m’écorchent pas, eux » ? Les bandits te faisaient subir ça?»

Une pause pour la laisser répondre. Elle marchait toujours aussi vite, mais sa voix était plus lente, et articulait plus. Sans se sentir supérieur, elle sentait que Sahili de par son manque d’éducation n’était pas la plus rapide.

«Il ne faut pas que tu aies mal si les gens n’ont pas besoin de toi, Sahili, d’accord ? Ça arrive, surtout que la plupart du temps, leurs besoins de sont pas vitaux, ils vivront même sans toi, bien que tu les aides d’une manière ou d’une autre, je ne le nie pas.»


En la voyant se recroqueviller de plus en plus sur elle même, Rengoku s’arrêta et se pencha un peu pour arriver à sa hauteur, mettant un genou à terre. Elle saisit doucement ses épaules pour la faire regarder devant elle, là où se trouvait son visage qui arborait un grand sourire, et un regard empli de tendresse.

«Ne sois pas triste. J’ai besoin de toi, mais pas en temps qu’esclave, c’est tout. Et si tout ce que je te dis, tu ne le comprends pas, ou tu à des doutes dessus.. et bien, ce n’est pas grave. Prends le temps qu’il faut, mais essaie de t’en souvenir, même après que je sois parti. Je pense qu’ils pourraient t’être utile dans ta vie, si tu leurs donne un sens, et si un jour tu décides qu’ils ne valent rien, oublie les.»


Petite caresse dans les cheveux avant de reprendre.

«J’aimerais faire disparaître l’esclavage, Sahili. Du moins, le plus possible, je ne suis pas très puissante et je n’ai pas d’importance, et c’est pour ça que j’ai besoin de toi, dans un sens. Même si arrêtes d’être esclave, tu pourras servir des gens, tu sais ? Rien ne t’en empêchera, mais tu auras juste plus d’options. Le fait de pouvoir arrêter si tu le désires, le fait d’avoir de meilleurs traitements, d’être payé pour t’offrir des choses, matérielles ou intellectuelles, comme des cours, ce genre de chose. Ou tout simplement, tu pourrais choisir qui tu sers, n’est-ce pas quelque chose qui se présente déjà comme une amélioration, à tes yeux?»


Elle continua de lui caresser un peu la tête avant de reprendre la marche, et de lui faire une petite démonstration de lumière en même temps.

«Es tu intéressée par la magie de lumière?»

L'auteur de ce message est actuellement banni du forum - Voir le message

Sahili Ryssen
Pieds et poings liés [ft Rengo] Y9ad
Messages : 149
Crédits : 1282

Fiche du personnage
Race: Hybride (humain/cerf)
Vocation: Mage
Alignement: Loyal bon
Rang: C - Esclave affranchi
Citoyen du Reike
Sahili Ryssen
Citoyen du Reike
La tête qui hocha l’affirmation apporta une première réponse à la lumina. Si cela n’avait été qu’écorchée, elle s’en serait tirée à bon compte, mais ils l’avaient brûlée, coupée, gelée et tant d’autres traitements dont elle risquait de ne jamais récupérer. Ils avaient même essayé de la noyer pour voir si elle pouvait filtrer l’eau depuis l’intérieur de ses poumons. L’inconscience qui avait suivi avait montré à sa première famille les limites de son pouvoir. Se régénérer, ce n’est pas dur, ne pas sentir la douleur, c’est un privilège, ne pas voir venir la mort, c’est une épée qui pend au-dessus du cou.

Sahili aurait bien voulu ne plus avoir mal dans la solitude, l’inutilité, mais elle en était incapable … aider sans être essentielle, elle pouvait le comprendre. Cette réplique lui fit tout de mal un mal de chien, une douleur poignante au milieu de la poitrine qui lui fit soudainement monter les larmes aux yeux. L’ascendance ne parvint pas à s’échapper de ses paupières, les mains qui la firent relever ses pupilles d’argent arrêtèrent le flot avant qu’il ne s’écoule. Elle, elle regardait droit devant comme une enfant avec ses lunes brillantes inondées d’un sentiment innocent d’inutilité. Elle regardait droit devant comme une fillette qui se faisait gronder par sa mère … bien que la situation soit totalement différente.

Evidemment, la docile esclave n’avait rien compris à ce qui suivit, puisqu’elle ne comprit simplement pas la base des propos. Si Rengoku n’avait pas besoin d’une asservie, alors à quoi bon l’avoir louée ? La réponse revenait toujours à la base du problème, ces propos étaient bien trop compliqués pour elle. Mais ce n’était pas grave ! Puisque la lumina elle-même l’avait dit, que ce n’était pas grave si elle ne comprenait pas. Alors, Sahili arrêta de s’en faire et recommença à offrir un doux sourire.

Il s’évanouit aussitôt. « Faire disparaître l’esclavage » … pourquoi ? Elle qui ne souffrait pas de son traitement, qui ne gardait de marques de ces « tortures » que l’on attribuait souvent à ses maîtres, elle ne percevait pas l’intérêt de pareille entreprise. Son petit cœur bien fragile pu pourtant trouver un maigre réconfort qu’elle garda pour elle … s’il était véritablement possible de servir sans être esclave, alors il y avait peut-être un espoir pour elle. Elle ne voyait pas la différence, mais c’était pour le mieux. Il y eut pourtant bien quelques mots qui résonnèrent.

Choisir qui elle servait … ça avait l’air marrant. Lorsque la main de la lumina vint caresser le haut de son crâne, l’hybride sentit un long frisson le long de son dos qui la fit trembler jusqu’à sa membrane alezane. Ce genre de contact était étrangement agréable, en plus de lui faire l’effet d’un baume au cœur. Calmement, lentement, à son habitude, elle prononça les seuls mots qu’elle trouvait pertinents à répondre. Il y avait bien quelque chose qu’elle avait relevé dans ces explications, mais ça n’était évidemment en aucun l’une de ces technicités qu’elle essayait de comprendre malgré tout. Non, c’était bien plus simple.

- Je ne sais pas si ça peut vous rassurer, mais je suis certainement bien moins puissante et importante que vous, et malgré cela, mes maîtres me trouvent généralement utile.

Et lorsqu’elle lui demanda si la magie de la lumière l’attirait, alors que le monde autour d’eux se faisait de plus en plus restrictif, les yeux opalins de l’hybride s’écartèrent avec une hâte certaine. Elle était passionnée de ce don qu’elle avait, de cette affinité avec la source de la chaleur, de la vision et dans une mesure plus abstraite, du réconfort. C’était personnel, mais les ténèbres la terrifiaient, alors lorsque la Lune brillait haut dans le ciel, Sahili priait en espérant qu’elle ait la gentillesse de rester pour la regarder dormir. Elle était sa gardienne contre la peur, sa propre veilleuse astrale à qui elle confiait ses envies secrètes … sortir de sa cage et briser ses chaînes n’en faisaient pas parti.

- Oui !! J’aime beaucoup la magie ! Je vois souvent les maîtres lorsqu’ils s’exercent sur moi ! Ils font de très jolis sortilèges très colorés ! J’ai presque honte parfois de salir la glace du seigneur Odilon avec mon sang tant elle brille !

L’aspect sinistre, violent de ses paroles, ne se retrouvait aucunement dans son ton enjoué et excité. Elle ne mesurait aucunement la gravité de ce genre d’actions, c’était naturel après tout, de toute manière elle n’en souffrait pas.

- Je sais surtout soigner avec la lumière, mais je fais aussi très bien les boucliers ! Si vous voulez voir, Rengoku …

Elle fit se matérialiser une petite sphère de lumière tangible qui se forma autour des poings que liait l’hybride. Avec un regard fier, elle ajouta.

- Je sais aussi les lancer !

Et ses mains propulsèrent la forme vers le haut qui s’évanouit au-dessus de leurs têtes en une impulsion qui aurait pu se confondre avec une explosion muette. L’ennui, c’était que déjà l’hybride soupirait un souffle de fatigue.

- Pardon, je me laisse aller … voulez-vous bien me montrer ce que vous savez faire, madame ?

Rengoku
Pieds et poings liés [ft Rengo] 60ic
Messages : 490
Crédits : 1674

Fiche du personnage
Race: Lumina
Vocation: Mage
Alignement: Neutre Bon
Rang: C
Citoyen du Reike
Rengoku
Citoyen du Reike
L’esclave acquiesça quand sa maîtresse de circonstance lui demanda si elle avait déjà été écorchée. Et sûrement plus, c’était à peu près facile à deviner. Une esclave hybride avec un haut degré de régénération, on a forcément du, pour commencer, établir ce qu’elle pouvait et ne pouvait pas subir.
Cela fit un peu frissoner Rengoku, de faire subir ça à quelqu’un de sang froid, avec un glacial but analytique… la torture lui était déjà impardonnable, mais si la vie de plusieurs personnes en dépendait, la fin pouvait justifier les moyens, pas là cependant.

Les larmes vinrent aux yeux de la jeune femme alors que Rengoku, elle même assez cruelle, lui indiquait qu’elle n’était pas indispensable à ses maîtres, mais elle ne pleura pas. La Lumina la voyait un peu comme une enfant, sur certains points, ce côté très innocent, très pur. Et la réaction quand à ses caresses confirmaient un peu ces vues, et voyant que cela lui semblait agréable, elle sourit en continuant.

«Je sais que c’est triste de penser que l’on est pas indispensable, mais c’est parfois vrai. Pas tout le temps… il y’a bien une personne que je qualifierai ainsi dans ma vie, par exemple, mais il faut en être sûr de l’avoir trouvé. En fait… essaie de penser aux gens que tu as rencontrés et que tu as appréciés comme des étoiles dans le ciel, la nuit. Regarde les, et quand bien même tu ne peux plus les atteindre de là où tu es, tu auras toujours les souvenirs que tu a partagé avec eux.»

Sahili tenta alors de rassurer Rengoku ce qui fit élargir son sourire. C’était mignon, elle ne répondit pas, mais elle releva la tentative néanmoins.
Parler de la magie, cependant, avait un très grand effet, et la cervidé eu ses yeux qui s’illuminèrent, tout enthousiaste. Elle fit également des démonstrations, le tout accompagné d’une sordide précision sur ce qu’elle avait à vivre avec les Wessek, mais Rengoku l’encaissa, elle commençait doucement à s’y faire, et si elle faisait un commentaire à chaque fois, elles n’en auraient jamais fini.

Après avoir bien observé ce qu’elle pouvait faire, la luciole remarqua que cela n’avait pas été sans fatiguer Sahili, preuve qu’elle n’avait pas une énorme expérience dans la magie.

«Merci pour ta démonstration ! Tu as de très bonnes bases, surtout que si j’ai bien compris, tu as appris toute seule ? Félicitations, tu peux être fière de toi.»
Et pour appuyer le propos, de nouvelles papouilles, à moitié pour la récompenser, et à moitié parce que Rengoku aimait bien faire cela.

Vint ensuite la requête de Sahili d’observer ce que la lumina savait faire, elle pouvait donc bien demander des choses.

«Je ne vais pas tout montrer, pour ne pas causer de dégâts dans la ville, mais voici ce que je peux faire, je vais essayer de rendre ça joli. Repose toi et observe du mieux que tu peux en attendant!»

Ainsi, Rengoku, s’illuminant, commença comme dans une danse à manipuler sa magie autour d’elle, son corps accompagnant lentement les mouvements.  Elle se mit à briller,à faire de même sur la magie autour d’elle, en se concentrant sur l’aspect spectaculaire et non pas pratique, bien qu’elle montra chaque aspect que la magie pouvait faire. L’aspect offensif, très léger, qu’elle utilisa sur un morceau de pierre qui se mit à fondre. L’aspect défensif, en créant de puissantes barrières. L’aspect utilitaire, en créant assez de lumière (et ce, en volant un peu) pour ressembler à un petit soleil. Et enfin, l’aspect visuel, en créant un grand phoenix de lumière au dessus d’elle, ses multiples queues l’entourant, dans une lumière rouge et jaune.
Une fois cette démonstration terminée, Rengoku elle même semblait un peu plus fatigué, après tout, elle venait d’utiliser sa magie à son plus haut niveau, en en utilisant plusieurs aspects à court intervalles, mais heureusement, c’était de courte durée.

«Ah, et aussi...»

Sortant sa machette de son gros sac, Rengoku tendis le bras et se l’entailla, ce qui la fit légèrement grimacer. Avant que Sahili ne puisse trop s’inquiéter, des flammes apparurent sur la plaie, comme si elles brûlaient à même la blessure, avant de disparaître. Elle essuya le sang sur sa lame, et sur son bras, sans la moindre trace.

«Je ne suis qu’au début de la maîtrise de cette magie, mais je sais me régénérer, moi aussi.»

Après l’avoir laisser réagir, elle commença à lui enseigner pour le reste de la journée, ni une ni deux, en la guidant, avec pour objectif qu’elle arrive à mieux canaliser sa magie : la première étape, c’est de ne pas être essoufflé au bout de cinq minutes.

«Non, là, tu y va trop fort… plus lentement, prends ton temps..»

Elle accompagna ses mouvements, en lui remontrant quand elle n’y arrivait pas. A chaque echec, Rengoku, patiemment, lui expliqua tout en faisant une démonstration, et à chaque réussite, elle la félicitait.

«Voila, là, c’est très bien, bravo Sahili.»  

Suivi d’une pause et de quelques caresses. Elle n’oubliait également pas de lui dire de boire, la magie de lumière pouvant donner chaud et faire transpirer c’était important.
Après que Rengoku ait décrété l’entraînement comme terminé (selon l’état de Sahili), Rengoku y coupa court.

«Tu as bien travaillée Sahili, mais continuer ne serait pas rentable, le repos est une phase essentielle de l’apprentissage.»

Elle la laissa respirer quelques instants, avant de finir par présenter le programme.
«Allons manger, puis on ira aux bains et enfin, on ira dormir, as tu autre chose que tu aimerais faire, ceci dit ?»

L'auteur de ce message est actuellement banni du forum - Voir le message

Sahili Ryssen
Pieds et poings liés [ft Rengo] Y9ad
Messages : 149
Crédits : 1282

Fiche du personnage
Race: Hybride (humain/cerf)
Vocation: Mage
Alignement: Loyal bon
Rang: C - Esclave affranchi
Citoyen du Reike
Sahili Ryssen
Citoyen du Reike
Sahili n’avait pas vraiment tout à fait apprise toute seule cet art … on l’avait un peu aidé, mais aussi bien qu’une chamane avec des bases rudimentaires de magie de la forêt peut porter conseil. Donc oui, la lumina avait raison, mais s’accorder autant de mérite n’était pas un privilège qu’une esclave pouvait s’accorder. Elle se contenta de rougir et sourire en baissant la tête. Elle était fière, elle ne savait pas trop que faire de cette magie à part soigner mais c’était déjà mieux que rien ? Se positionner vis-à-vis de ses propres performances était … très présomptueux, surtout si l’on venait de lui dire qu’elle pouvait être fière. Elle ne préférait pas.

De toute manière, elle vit bien assez vite qu’elle n’avait pas de quoi se vanter, par rapport aux prestations de Rengoku … en fait, elle se sentit très promptement … inadéquate. Elle était un soleil, un véritable astre qui brillait à même le sol, c’était superbe, même si toute cette scintillance lui faisait mal aux yeux. Ses mains en vinrent même à se les couvrir, l’obligeant à ne regarder qu’entre les fins doigts qu’elle serrait occasionnellement. Il y avait le temps d’atteindre une pareille maîtrise, d’ici là, elle ne pouvait que continuer à servir et pratiquer. Elle rougit même presque d’envie lorsque ses petits yeux mirèrent la démonstration d’un pouvoir de soin presque similaire au sien. Même ça, la lumina savait le faire ?

Au final, la semi-biche se sentait honteuse d’être si incompétente dans le domaine, alors sa réaction ne se fit pas attendre. Son visage était tout à fait transparent, d’ailleurs, alors la vagabonde pouvait facilement lire un mélange de motivation et de déception dans son air.

- Vous … vous m’impressionnez … je ne sais pas vraiment que dire, à part bravo ! Le maître est vraiment généreux de m’avoir laissée m’entraîner avec vous … vraiment.

Elle n’oublierait pas de le remercier comme elle se le devait, un cadeau serait de mise, mais de la part d’une moins que rien sans stature, ce ne pouvait être apprécié. Avec toute la jalousie que pouvait lui inspirer la maîtrise de son aînée, l’hybride ne fut pas moins hardie à s’entraîner. Forgée par la dureté du clan Ryssen, s’il fallait reconnaître quelque chose à cette esclave, c’était qu’elle savait durer. Son corps était svelte et son souffle était bon, plus qu’endurante, Sahili était tenace. Et ironiquement, elle était toujours si sage, si posée, si obéissante que le contraste qui se formait semblait faire d’elle une véritable petite soldate aux airs d’innocente jouvencelle.

Mais même les petites machines à énergie comme elle finissent par ralentir et lorsque son souffle se perdit trop de temps durant, la lumina décréta la levée de l’entraînement. La Lune était haute dans le ciel, une vision qui ravissait la semi-biche qui se rassurait à la simple vision de sa déesse bien-aimée. Tout paraissait plus beau lorsque baigné de sa douce lueur argentée. Si seulement elle pouvait assimiler sa lumière à la sienne … peut-être qu’il ne fallait pas trop rêver. Heureusement, ou peut-être malheureusement, la bonne humeur qui la remplissait après tant d’attentions bienveillantes de la part de la Lumina, l’hybride avait le cœur idyllique, fondant. En bref, elle se sentait sur un petit nuage, à quelques pas à peine de son astre préféré.

Manger … aller aux bains … tout paraissait un peu trop paradisiaque. Se laisser aller à ce genre de vices est la route la plus rapide vers l’insolence, c’était ce que lui répétaient la plupart de ses maîtres.  Mais pas la lumineuse dame, elle ne savait pas si c’était mieux que ses autres locations que de faire ce qu’elle avait envie de faire. Ce n’était pas désagréable, mais quelque part, elle se sentait coupable d’être aussi heureuse. Etait-elle censée être tant en joie ? Il y avait quelque chose de déplacé … et la dernière question de Rengoku ne fut pas pour l’arranger.

- Oh non ! Il n’y a vraiment rien que j’aimerais faire de particulier, je … je ne saurais même pas quoi choisir. Et ce n’est pas mon rôle, vous savez, je n’ai pas l’habitude de ce genre de décision … enfin, peut-être que si … il y a bien une chose .. peut-être.

La question était sur le bout de ses lèvres, et elle était vraiment simpliste, pourtant, elle semblait ne pas vouloir sortir. A la place, ses épaules remuaient, ses mains s’enfonçaient l’une dans l’autre et les coins de sa bouche tremblaient.

- Est-ce que … vous sauriez faire de la lumière comme celle qui brille là-haut ? Son doigt désigna le croissant lumineux dans les cieux. J’aimerais beaucoup vous voir faire, ce serait très impressionnant si vous le pouviez et j’apprécierais énormément ! Vous qui êtes si douée, vous devez certainement savoir comment faire, non ?!

Remarquant son emportement et l’air éhonté qu’elle prenait à poser autant de questions, l’hybride se calma, rabaissant son visage et levant à nouveau ses épaules pour se lover dedans. Ses yeux s’abaissèrent et timidement, elle rajouta.

- C’est que … je suis une fervente dévouée des Astres et j’ai toujours eu peur du noir … la Lune a toujours été là pour moi pour … illuminer les steppes. Vous … vous comprenez ?
Rengoku
Pieds et poings liés [ft Rengo] 60ic
Messages : 490
Crédits : 1674

Fiche du personnage
Race: Lumina
Vocation: Mage
Alignement: Neutre Bon
Rang: C
Citoyen du Reike
Rengoku
Citoyen du Reike


La démonstration assez éprouvante que Rengoku venait d’effectuer avait certes motivé Sahili, et cette dernière redoubla d’efforts et d’entrain pour s’entraîner, mais elle avait senti… une sorte de déprime quand elle l’avait complimenté pour ses pouvoirs. Peut-être, se dit-elle, que l’écart de maîtrise était trop important pour être encourageant? Elle rectifiera à la fin de l’entraînement, qui arriva. Elle remarqua cependant le grand sérieux et la discipline de l’esclave. Pas très étonnant vu sa condition, mais le contraste avait définitivement quelque chose d’irréel, et de légèrement préoccupant.

«Bravo Sahili… et ne t’en fais pas. Je suis peut-être plus douée que toi sur certains aspects, mais je suis aussi plus âgée, avec en plus une habilité raciale à la magie. Toi, par exemple, tu es plus douée en régénération. Tout simplement, nous avons nos différences, et bien que certaines personnes peuvent objectivement paraître meilleures, selon moi, nous avons tous nos points forts, et personne n’est simplement un modèle mieux qu’un autre. Et tes compliments me vont droit au coeur.»

Sur ces mots, elle lui caressa encore la tête. Elle y avait pris goût, c’était agréable, à vrai dire, et sa taille lui rappelait Tengaku, alors elle ne se privait pas d’autant plus que la cervidé elle même semblait apprécier.  Et enfin, surprenamment, Sahili exprimait un désir. Rengoku écarquilla les yeux en attendant la suite. Elle voulait bien quelque chose de sa part !

Et alors que la requête et l’explication la justifiant tombait… Rengoku se mit à rire. Un petit rire, qu’elle ne voulait en aucun cas moqueur. Elle trouvait juste ça honnêtement pur et innocent, une sorte de vœu sincère qui fut perdu dans un océan de résignation. Devenir la Lune… elle se pensait capable de reproduire un ersatz de soleil… mais elle n’avait pas essayé de faire la lune. Pouvait elle seulement réaliser son souhait ? Le seul moyen de le savoir, c’était d’essayer.

Alors qu’elle riait, elle pris tendrement Sahili entre ses bras, instinctivement, par pure mignonnerie. Rengoku était assez peu tactile, en règle générale, mais la petite esclave appréciait le contact, alors autant lui en donner… elle n’avait sûrement pas eu de rapports aussi tendres depuis qu’elle existe, et ce n’était que deux jours.

«Et bien… je vais essayer, je ne promet rien, mais je pense. Et désolé d’avoir rigolé… mais moi aussi, j’ai un peu peur du noir… depuis que je suis apparue sur ce monde, j’ai néanmoins la chance d’être naturellement luisante pour me sentir bien.»
Elle commença a s’étirer.


«Je vais devoir monter un peu dans le ciel, et une fois que j’aurais fini, on va passer la nuit à l’auberge après les bains, car je suis plutôt fatiguée, d’accord? Attends moi ici.»

La laissant répondre, Rengoku déploya ses ailes de phoenix, avant de s’envoler doucement. Elle n’alla pas au plus haut, mais au moins une vingtaine de mètres en hauteur, surplombant les habitations, fixant la lune, afin d’essayer de l’imiter. Elle se concentra une bonne minute avant de fermer les yeux, bougeant les bras très lentement comme pour capter l’air ambiant, les doigts pianotant dans le vide, tandis qu’elle respirait longuement, alors que tout son corps s’illuminant crescendo d’une lueur blanche quoique légèrement argentée. Cela consommait pas mal d’énergie car elle n’était pas habituée à ainsi précisément répliquer une lumière précise… mais d’un coup, d’un geste vif, elle écarta entièrement les bras, les paumes vers le ciel, les yeux toujours fermés… et elle relâcha la magie hors de son corps, et elle devint la Lune.

Le sort dura une, deux, trois minutes peut-être. Elle sentait instinctivement que ce n’était pas parfait, le contraire aurait été bienheureux, mais quoi qu’il arrive, elle était satisfaite, car le résultat était agréable.

Elle redescendit lentement au sol après avoir éteint sa magie, et Rengoku était visiblement fatiguée.

«Ah… et bien, j’espère que cela t’a plu… j’ai fait du mieux que je pouvais, mais ce n’est pas un exercice auquel je suis habitué.»

Après une courte discussion, la Lumina prit tendrement la main de Sahili.

«Allez, allons aux bains maintenant Sahili.»

Elle la guida alors dans la ville de nuit jusqu’à l’établissement qui, par chance pour elles, était ouvert (bien que le tenancier somnolait sur sa chaise), et vide de clients. Rengoku paya alors pour deux et invita Sahili à se rendre dans les vestiaires. Elle lui expliqua comment les bains publics fonctionnaient (bien que c’était la première fois que Rengoku allait aux bains au Reike de sa vie, aussi se trompait-elle peut-être). L’eau chaude fut une délivrance pour les muscles fatigués de Rengoku, aussi se prélassait t’elle entièrement, sans mots dire pendant plusieurs instants. Elle finit par briser le silence, cependant.

«Il ne nous restera plus qu’a aller manger, puis dormir Sahili, en espérant que tu as passée une bonne journée en ma compagnie. Pour ma part, je suis très satisfaite, tu n’as pas à te soucier de ça.»

Rengoku, laissant cependant sa part d’enfant prendre le dessus, finit par s’approcher pour légèrement toucher les bois de l’hybride. Elle était très curieuse de ce genre de choses, aussi demanda t’elle:

«Si tu ne veux pas, dis le moi sincèrement Sahili, mais m’autorise-tu à toucher ta queue?»

Il n’y avait aucune arrière pensée dans la tête de Rengoku, elle n’était même pas au courant des possibles sous entendus. Elle le faisait juste par simple désir de voir ce que ça faisait, la matière, etc.
Si un refus se présentait, ou une gêne, elle ne le ferait pas. Autrement, elle la caresserait doucement.

Une fois les bains pris et les femmes séchées, elles allèrent à l’auberge, où Rengoku acheta de quoi manger pour le diner, et Sahili pouvait potentiellement être surprise du grand appétit que la vagabonde avait. Elle ne roulait pas sur l’or, mais la nourriture était sa principale source de dépense.
«Tiens, essaie ça, tu pourrais aimer. Et si tu veux quelque chose en particulier, n’hésite pas. Nous ne sommes ensemble que deux jours, alors essaie d’en profiter un peu.»

Une fois le repas fini et une bière dans le ventre, Rengoku s’étira longuement.
«Allez, allons nous coucher maintenant. Demain, on ira retourner s’entraîner, et enfin, je te ramènerai chez les Wessek. C’est malheureusement tout ce que je peux faire pour toi pour l’instant.»

Elle alla voir l’aubergiste, mais alors qu’elle demandait une chambre… elle s’arrêta pour demander à Sahili:

«Au fait, pour cette nuit, préfère tu dormir seule, ou avec moi ? Vu que tu as peur du noir, je préfère demander.»

Tenant une dizaine de pièces d’argent en main, Rengoku attendait d’un ton neutre, souriante, la réponse de son «esclave»… ou plutôt, pour deux jours, de son apprentie de circonstance.

L'auteur de ce message est actuellement banni du forum - Voir le message

Sahili Ryssen
Pieds et poings liés [ft Rengo] Y9ad
Messages : 149
Crédits : 1282

Fiche du personnage
Race: Hybride (humain/cerf)
Vocation: Mage
Alignement: Loyal bon
Rang: C - Esclave affranchi
Citoyen du Reike
Sahili Ryssen
Citoyen du Reike
Sahili pensait comprendre la pensée que Rengoku tentait de lui expliquer, elle présumait qu’elle voulait certainement dire que tout le monde est beau, malgré les qualités et les défauts. Mais elle, esclave qu’elle était, elle n’était pas du tout d’accord. Si sa valeur équivalait à celle de son maître, aux gens qu’elle croisait dans la rue, ou à n’importe qui d’autre qu’elle, alors ce ne serait pas logique qu’elle ait des fers autour du cou. Alors, elle n’y croyait pas vraiment … mais elle ne dit rien, se contentant de sourire devant le ravissement de la lumina qui semblait apprécier l’admiration de sa pupille.

Quant à sa question … difficilement exprimée, la réaction ne fut pas vraiment celle qu’attendait l’hybride, ni celle qu’elle aurait pu prévoir. Pourquoi riait-elle ? Etait-ce une requête ridicule ? La cervidé commençait à se sentir un peu honteuse et vexée, quand bien même ce n’était pas une émotion qui lui était accordée. Elle apportait cependant une grande importance à sa foi et se moquer d’elle sur ce sujet était la meilleure manière de la froisser. Alors qu’elle avait commencé à baisser le visage avec un rictus déprimé, les bras de la lumina l’encerclèrent d’une embrassade non pas malvenue, mais une fois encore surprenante.

Evidemment, Sahili ne put réagir autrement qu’en devenant plus blême au niveau du front et plus rouge au niveau des pommettes. Ce n’était pas vraiment approprié pour une esclave de se voir montrer autant d’affection, et malgré l’insolite de cette situation, elle ne pouvait qu’admettre que c’était agréable. Seul bémol, elle n’osait pas bouger le moindre doigt, ce n’était pas tant qu’elle était réservée, mais bel et bien tétanisée. La vérité était qu’on ne l’avait jamais enlacée et lorsque s’arrêta l’étreinte, ses paupières manquèrent de manifester toute la tristesse de ne jamais avoir connu cela au travers de grandes trombes larmoyantes. A la place, ses lèvres se mirent à frénétiquement trembler.

Jusqu’à ce que la lumina n’avoue qu’elle aussi partageait sa peur idiote, ce qui fit s’esclaffer la semi-biche, libérant au passage les deux larmes qu’elle retenait en otage. Les côtés de ses mains vinrent aussitôt les sécher, elle n’avait pas envie qu’on la pense triste, ce n’était vraiment pas le cas. C’était avec de l’espoir sous les pupilles qu’elle regarda s’envoler la lumina.

Le silence. Une lumière d’argent. Un frisson. Les larmes s’effusèrent alors hors de Sahili comme de l’eau dévastant un barrage. Ses chevilles esquissèrent quelques pas en arrière, avant qu’elle ne se laisse tomber fesses contre terre, son regard toujours rivé haut dans les cieux. Elle était là, juste devant elle, l’avatar incarné de son illustre déesse, semblant si proche qu’elle aurait juré pouvoir la toucher du doigt. Une expiration joyeuse sortit alors de son expression ébahie, fendant son visage d’un radieux et large sourire qu’elle couvrit aussitôt. Le brillement de ses yeux seul décrivait l’aspect d’une jeune fille contemplant ses rêves qu’elle savait impossible à atteindre … et que quelqu’un venait pourtant de réaliser devant elle. Se rapprocher de la déesse au point d’en devenir son parfait portrait … quel honneur.

Lorsque Rengoku redescendit, l’hybride était toujours là à la fixer main sur la bouche et larmes sous les yeux. L’air fatigué de la lumina lui échappa complètement, tout ce qu’elle pouvait voir, elle, c’était l’incarnation de sa divinité bien-aimée. Toute tremblante, elle prit la main qui lui fut donnée, retirant celle qui couvrait ses lèvres en joie. Elle ne se laissa pas relever jusqu’au bout, préférant laisser ses genoux tomber au sol et s’incliner en répétant d’une voix émue aux larmes.

- Merci ! Merci infiniment ! C’était … superbe, vraiment superbe, merci !

Elle avait gravé la vision dans sa mémoire, jamais elle ne la laisserait partir. Même sur le chemin des bains, ses yeux n’arrêtaient pas de très vite fixer la lumina et d’immédiatement les détourner, comme si elle posait le regard sur une relique si précieuse qu’elle aurait pu s’abîmer d’un simple contact visuel.

Quant aux bains en eux-mêmes … eh bien Sahili avait été destituée de toute notion de pudeur depuis bien longtemps, faute aux traitements parfois cruels que certains maîtres avaient pu lui infliger. Sa nudité partielle ne la dérangea d’aucune sorte, mais laissait transparaître de plus belle ses attributs animaliers, sa queue en particulier dont le poil s’enchevêtrait en plein de petits nœuds. Celle-ci remuait doucement, se dandinant comme sur une mélodie qu’elle seule entendait … alors, peu étonnant que la lumina ne la remarque. Mais en entendant sa question …

- Non !

L’air terrifié sur son visage en dit plus long que n’importe quelle explication. Certains de ses locataires s’étaient parfois faits une fixette sur la membrane animale plutôt longue qui dépassait du bas de son dos … la plupart en avaient fait un très mauvais usage. Se rendant compte de sa réaction, la biche baissa les yeux et rapprocha sa queue qui s’était relevée dès qu’elle avait entendu la remarque … heureusement, la lumina avait respecté son souhait.

- Pardon, pardon ! J-je déteste vraiment ça. Vous pouvez toucher si … si vous le voulez vraiment.

En plus d’être extrêmement sensible, c’était l’un des seuls endroits qui était assez nerveux pour ne pas pouvoir ignorer la douleur, sa nature d’hybride n’y changeant rien. Elle passa le reste du temps au bain à tenir son épaule avec son autre main, à essayer de ne pas se remémorer des instants qui ont fini par la traumatiser.

Elle suivit la lumina jusqu’à l’auberge et malgré les indications de celle-ci, Sahili ne put se résoudre à prendre autre chose qu’une simple feuille de salade, tirée de l’assiette de sa maîtresse. Malheureusement pour elle, les goûts des Reikois étaient plus à la viande et il y avait peu de légumes qui poussaient … sa nature de cervidé l’empêchait tout simplement de se résoudre à un régime carnivore, elle aurait l’impression de manger l’un des siens. C’était finalement à croire qu’elle était assez imperméable aux petits plaisirs de la vie. Pourtant, ses lèvres s’essayèrent à la bière, avant de lourdement grimacer et ne plus jamais y goûter.

Rengoku eut alors une attitude confuse, désolée lorsqu’elle parla de la renvoyer aux Wessek. Ce n’était pas un mal, Sahili ne comprenait pas pourquoi elle avait l’air de la plaindre. En réfléchissant à ce qu’elle pourrait dire pour ne pas qu’elle se sente mal, la semi-biche ne vit pas le trajet passer et déjà la lumineuse dame lui demandait si elle voulait dormir seule ou avec elle. L’hybride fit le tour de ses pensées et répondit en pointant l’interrogatrice du doigt avec une moue timide. Deux chambres étaient plus chères qu’une … et elle n’avait jamais dormi dans la même pièce que quelqu’un d’autre.

Une fois entrée, la semi-biche vit les deux lits qui étaient à côté l’un de l’autre et laissa sa locatrice s’installer avant elle, question de procéd… d’habitude. Mais lorsqu’elle essayait de dormir, elle ne pouvait s’empêcher d’ouvrir les yeux. Les ténèbres autour d’elle étaient un peu trop envahissantes, seulement percées par la lumière lunaire qui perçait la fenêtre. Alors discrètement, à pas de louve, elle prit son matelas et son oreiller et elle alla s’allonger doucement juste au pied de la vitre, là où sa déesse pouvait briller de mille lueurs d’argent sur son teint mat. Lovée dans son cocon improvisé, jamais l’hybride n’avait aussi bien dormi … sous l’œil bienveillant de la Lune.
Rengoku
Pieds et poings liés [ft Rengo] 60ic
Messages : 490
Crédits : 1674

Fiche du personnage
Race: Lumina
Vocation: Mage
Alignement: Neutre Bon
Rang: C
Citoyen du Reike
Rengoku
Citoyen du Reike
Sahili avait été beaucoup plus émotive que prévue… et ce avant même que Rengoku ne commence à se transformer en Lune. Le câlin semblait ne pas avoir fait que du bien. Elle s’en souviendrait.

Après le petit spectacle aérien, alors qu’elle se posa sur le sol, elle fut accueillie par un déluge d’émotions et de compliments, alors que Sahili était en larmes, visiblement très touchée. Cela emplit la Lumina de joie, d’une pointe de fierté, mais également de tristesse. Ce souhait de représenter la lune était si enfantin, si inconséquent sur le papier, mais dans les faits, cela semblait la submerger de bonheur.
Elle n’a clairement pas du recevoir beaucoup de bonnes intentions dans sa vie.

Les bains se déroulèrent sans incident, si ce n’est la réaction de l’esclave quand Rengoku voulait toucher sa queue. Une vive peur, suivit d’une explication, sans pour autant l’interdire. Logique, quel droit avait un esclave, si ce n’est celui de subir? Heureusement, la vagabonde n’était pas de ceux qui abusent de leur position. Elle restait très curieuse de la sensation que l’appendice pouvait procurer au toucher, et se questionnait sur le pourquoi cela suscitait une telle défense de la cervidé. Un jour, peut être.

Quand à la taverne… Sahili mangeait peu. Trop peu. Visiblement, elle était végétarienne. Sa réaction adorable quand à la bière fit sourire Rengoku, cependant. Elle avait vraiment des aspects enfantins.
Demain, j’irais acheter des herbes, des légumes et des fruits. Se dit-elle.

Et enfin, Sahili avait timidement indiqué une préférence au fait de dormir dans la même pièce. Ainsi soit-il, et sans qu’elle ne l’avoue, Rengoku préférait également dormir avec quelqu’un d’autre que toute seule, la solitude n’était pas son fort. Elle prit donc place en premier dans le lit (pas trop le choix étant donné que Sahili ne bougeait pas, elle se contenait de la regarder de temps en temps), et Sahili vint rejoindre le second.

«Bonne nuit, Sahili, dort bien. Si tu as besoin de quoi que ce soit, tu me reveilles, d’accord ?»
Une dernière caresse sur la tête de l’hybride, avant que Rengoku ne se mette à songer à cette journée.
Elle n’avait pas envie de la ramener aux Wessek, mais l’emmener contre son gré loin d’eux ne ferait que causer des ennuis, à elle, à Sahili, à Tengaku.

Continuons juste comme ce qu’on a fait aujourd’hui : faisons lui passer deux jours très agréables, en lui faisant comprendre que cela arriverait à nouveau si elle devenait libre. C’est la meilleur chose à faire.

Elle finit donc par s’endormir, en pensant à sa journée du lendemain qui l’attendait.
Puis vint le reveil. Elle ouvrit un œil, puis les deux, avant de s’étirer. En se redressant, elle vit que le lit à ses côtés était vide mais elle n’eut pas le temps de s’en faire davantage car Sahili était là, assise sur une chaise au chevet de Rengoku. Son lit était déjà fait.

«Ah, bonjour, Sahili, j’espère que tu as réussi à bien dormir.»
Une caresse sur la tête.

«Allons au marché, puis ensuite, on s’entraîne d’accord ? Et tu me diras ce que tu veux, peux et aime manger là bas, tu n’as quasiment rien avalé hier soir, et si tu ne prends pas soin de toi, tu ne pourras pas t’améliorer efficacement. C’est très important que tu prennes soin de toi.»[/b][/color]

Après ces mots, elle se leva et fit elle même son lit avant de prendre son sac, et de sortir aux côtés de la jeune dame l’accompagnant d’abord de la chambre, puis de l’auberge. En marchant, elle sortit un peu de nourriture de son sac, en tendant des fruits secs à Sahili, l’intimant de manger.

«Si tu n’as pas faim, ne te force pas, mais c’est vraiment important de se nourrir correctement.»

Elle même picorait dans un peu de ses réserves. Elles allaient au marché, de toute façon, donc elle pouvait se le permettre.

Une fois au marché, Rengoku s’intéressa aux échoppes de fruits, d’herbes et de légumes. Les prix des produits frais étaient un peu trop élevés pour qu’elle puisse se le permettre, et certains n’étaient pas d’une excellente qualité, le climat du Reike avait fait son aride travail. À la place, elle s’intéressa déjà bien plus aux produits séchés ou qui résistaient facilement à un tel climat, comme les dattes, les abricots, divers noix et baies également.
«Ça, tu peux le manger? Et ça?»

Avant d’acheter chaque produit, elle demandait d’abord si celui-ci convenait à l’esclave. Elle finit par en prendre pour quelques pièces d’argent, avant de partir du marché. Il y’en avait assez pour plusieurs jours, aussi cela fit également des réserves pour Rengoku et Tengaku.


Elle emmena donc Sahili dans un endroit un peu vide de monde (comme hier soir) avant de commencer les exercices: l’entraînement journalier de Rengoku.
Elle lui expliqua le programme en lui montrant tout les mouvements un à un.

«Ce n’est que du maintient physique, mais c’est très important, même pour un mage, d’être en bonne condition. Un esprit sain dans un corps sain, ou quelque chose comme ça. La magie fait partie de notre être, tout comme le reste de notre corps, après tout. Après la partie physique, on fais une pause pour manger, et ensuite, on reprendra l'entraînement magique»

Et, sur ce, Rengoku ôta sa chemise avant de se mettre à l'ouvrage.

L'auteur de ce message est actuellement banni du forum - Voir le message

Sahili Ryssen
Pieds et poings liés [ft Rengo] Y9ad
Messages : 149
Crédits : 1282

Fiche du personnage
Race: Hybride (humain/cerf)
Vocation: Mage
Alignement: Loyal bon
Rang: C - Esclave affranchi
Citoyen du Reike
Sahili Ryssen
Citoyen du Reike
Réveillée à l’aurore, Sahili avait déjà rangé tout ce qui pouvait être susceptible de ressembler à une tache ménagère. Elle avait alors attendu que se lève la lumina, assise à son chevet sans un bruit, sans un mot. Lorsque celle-ci s’extirpa de ses rêves, l’esclave eut à nouveau droit à une caresse au sommet de son crâne, exactement entre ses cornes. La réponse à la question du sommeil manqua de parole, mais vint plutôt sous la forme d’un radieux sourire qui accompagna une minuscule révérence. Le marché, puis l’entraînement, un programme simple qui satisfaisait la semi-biche et qui la satisferait quand bien même cela ne lui plaisait pas. Le paradoxe de l’esprit d’une asservie n’est jamais régulée par autre chose que la satisfaction de ses propriétaires.

Une fois sorties de l’auberge, Sahili vit Rengoku sortir des fruits séchés qu’elle avait sentis depuis bien longtemps de son sac. « Se nourrir correctement » était une notion tout à fait relative, mais heureusement, les Wessek nourrissaient leur esclave suffisamment, pour ne pas devoir mentir et dire « de manière adaptée ». Ce n’était pas le strict minimum, mais ce n’était clairement pas assez. L’absence totale de graisse sous l’épiderme de l’esclave et la finesse de sa peau attestaient de l’économie réalisée sur son alimentation. C’était attendrissant de voir l’albâtre étrangère l’interroger sur ses habitudes de consommation, et alors que la semi-biche s’était résolue à ne faire qu’hocher la tête, elle se dit qu’elle aurait tout aussi bien pu le résumer.

- Je mange de tout sauf de la viande, ça me met mal à l’aise et j’ai toujours l’affreuse impression de dévorer un cadavre. Les légumes, les fruits et même les œufs ne me donnent pas cette sensation.

Cela n’avait rien de compliqué, mais apparemment, la consommation de viande était si répandue chez les gens du commun que cela pouvait paraître aberrant de ne pas vouloir en manger. Parmi les drakyns, cette problématique était plus prononcée encore. Au moins, c’était un avantage de plus pour cette esclave, elle coûtait moins en nourriture et se contentait de ce qu’on lui donnait. Certains ouvriers asservis ont besoin de viande pour subsister, certaines domestiques en souffrent, mais le métabolisme de Sahili n’étant de toute manière pas faite pour la protéine animale, cela ne lui causait aucun problème d’en être privée.

Bonne suiveuse, la semi-biche se laissa guider par la lumina sans jamais laisser partir le sourire dont elle s’était affublée. Sa posture de fille sage était toujours la même, ses mains jointes devant son bas-ventre lui donnaient un air d’ange patient et la sincérité de ses expressions était toujours aussi vive, lumineuse. Elle écouta le programme et dut bien se l’admettre, cela faisait bien longtemps qu’elle n’avait pas fait d’entraînement physique. La condition physique influençait la capacité magique ? Si c’était vrai, alors il faudrait que le maître Odilon se mette à courir.

Mais elle obéit, et tenta de suivre du mieux qu’elle le pouvait. Etait-ce véritablement de l’effort lorsqu’il s’agissait de l’action d’une esclave ? Y a-t-il seulement une volonté qui peut supporter le poids de la douleur lorsqu’on l’a étouffée toute sa vie. La réponse était simple, oui. C’était juste qu’elle ne le faisait pas pour elle-même, mais simplement pour voir cette petite nuance de fierté dans le regard de sa locataire de quelques jours. Au fond d’elle, elle avait hâte de passer à l’entraînement magique. Elle attendit patiemment que vienne ce moment, et lorsqu’enfin l’échauffement fut achevé, l’hybride bouillonnait de hâte au fond d’elle. Alors, essoufflée et pleine de sueur qui coulait le long de ses tempes, elle s’enquit avec une admiration palpable.

- Vous pensez que je réussirais à faire comme vous hier ? Avec la Lune ? Peut-être qu’il ne fait pas nuit mais … hm.

Sans écouter, ni réfléchir, Sahili, déjà épuisée se laissa inonder de sa magie, ses yeux se mirent à entièrement luire d’un éclat doré à leur habitude, lorsqu’elle utilisait son petit don pour la lumière. Elle parvint bien à briller entièrement, comme une petite déesse toute couverte d’or, rien de comparable avec la majesté de l’éclat de Rengoku, mais assez pour l’entourer d’un halo qui brillait faiblement sous le soleil. Elle regarda ses mains cerclées de leur parure scintillante avec un rire innocent, presque enfantin. Naquit en son cœur la volonté de pousser l’effort …

Un battement de trop, peut-être de moins, un souffle coupé ou le sang qui avait tourné dans ses veines. Rien n’aurait pu décrire le blocage qu’elle ressentit alors, comme si des barreaux pointus venaient de la cloîtrer à l’intérieur d’une boîte qui chauffait et chauffait, encore et encore. De l’extérieur, la lumina ne put que voir la silhouette de la semi-biche progressivement se courber, regardant sa peau comme si elle y cherchait un parasite qui s’y dissimulait. Progressivement, sa bouche entrouverte s’écarta lentement, laissant passant à chaque seconde un cri qui devenait de plus en plus strident.

Ses jambes faillirent et ses doigts se crispèrent tandis qu’un grésillement commençait à émaner d’elle, craquelant, déchirant. Ce n’est qu’alors que le halo autour de l’hybride se mit à briller plus intensément encore. L’épiderme qu’il entourait se mettait à carboniser par endroits, se volatilisant en des traînées de lumière, laissant à la place un détour informe coloré d’or. Déjà rendue à l’étape des larmes, Sahili prit sa tête entre ses mains … elle n’avait pas mal de l’extérieur, mais quelque chose semblait lui compresser le crâne, comme une immense migraine qui lui écrasait lentement mais sûrement les tempes l’une contre l’autre. Hurlant à pleins poumons, paupières forçant pour rester fermées, elle se mit à supplier.

- Rengoku !! Qu’est-ce qui m’arrive ?! J’ai … ça fait … mal ! Ai … aidez-moi par pitié ! AIDEZ-MOI !
Rengoku
Pieds et poings liés [ft Rengo] 60ic
Messages : 490
Crédits : 1674

Fiche du personnage
Race: Lumina
Vocation: Mage
Alignement: Neutre Bon
Rang: C
Citoyen du Reike
Rengoku
Citoyen du Reike
La visite au marché permis d’apprendre à Rengoku que Sahili ne mangeait donc pas de viande, du moins, rien qui ne provienne d’animaux morts. Les œufs faisaient visiblement exception, peut-être le lait également.  Elle achetait donc tout ce que l’hybride pouvait manger, elle n’était pas maigre, mais manger un petit plus ne lui ferait aucunement du mal.

L’entraînement physique se passa sans encombre, Rengoku ayant adapté ses exercices pour Sahili, son corps étant moins habitué à ce genre d’efforts que le sien. Elle remarqua aussi que la cervidé attendait patiemment, mais avec anticipation le fait de pouvoir passer à la pratique de la magie, ce qui la fit sourire, mais elle s’assura que le premier entraînement se passe bien avant d’avancer.

Sahili lui demanda si elle était capable de se transformer comme elle même l’avait fait. Après avoir légèrement réfléchit, elle répondit:

«Hm, tu pourrais peut-être faire un début ou quelque chose s’en rapprochant, mais je crois que tu auras besoin de plus de puissance à l’heure actuelle. Cependant, avec un peu d’exercice, tu pourrais t’habituer à répliquer cette lumière, et plus tard, tu pourras même me surpasser!»

Et Sahili se mit à essayer, Rengoku l’observant tout du long. Elle aurait elle même préféré lui montrer des choses un peu plus basiques, mais elle n’allait pas tuer dans l’œuf une des seules initiatives de l’esclave. Elle semblait totalement animée… une concentration très importante est une bonne chose, sans aller dans l’excès.

Mais soudain, Sahili sembla comme se figer. Rengoku y fit attention, mais ne réagit pas… cependant, l’esclave commença à se recroqueviller sur elle même, comme si elle se pliait de douleur.

Que- Que se passe t’il ?

La Lumina accourut à ses côtés, très inquiète, et sans avoir la moindre idée de ce qu’il se passait.

«Sahili ! Sahili !»

Et elle se mit à hurler, un cri affreux, qui vrilla les tympans de Rengoku qui grimaça de douleur, tout en étant étourdie quelques instants. Sahili prit sa tête entre ses mains, toujours en gueulant toute la souffrance hors de son corps.
Rengoku, instinctivement, tenta de la toucher, mais elle retira sa main.
Elle est brûlante, tout son corps, c’est quoi cette histoire ??

«Sahili ! Reprends toi ! Qu’est ce qui se passe ??»

- Rengoku !! Qu’est-ce qui m’arrive ?! J’ai … ça fait … mal ! Ai … aidez-moi par pitié ! AIDEZ-MOI !

C’était la seule réponse qu’elle eut, d’une voix qui montrait l’infâme peur qui rongeait l’esprit de la jeune femme aux bois. Rengoku sentait elle même la panique monter en elle. Elle devait la protéger, mais elle ne savait pas quoi faire.

Réfléchis réfléchis réfléchis sauve là sauve là sauve là sauve là sauve là, elle brûle, elle doit se cramer l’intérieur du corps, je fais quoi, je peux pas l’empêcher d’utiliser sa magie je fais quoi!

Elle saisit instantanément le corps de Sahili, ce qui la brûla légèrement, mais sans lui provoquer de dommages. Elle réalisa alors vraiment que Sahili avait, inconsciemment, utilisée sa magie de lumière tangible dans son propre corps, et dans la panique, elle ne savait pas comment l’arrêter.
Elle eut la réalisation de comment arrêter cela, mais la méthode la répugnait. Mais entre ça et la laisser mourir, il n’y eu pas la moindre hésitation.

«Désolée, Sahili, désolée, mais tu vas t’en sortir»

Son visage anticipait déjà ce qu’elle allait faire, se tordant de dégoût. Alors que la jeune femme qu’elle tenait dans ses bras continuait de hurler… Rengoku la prit par la racine des cheveux et par l’arrière du crâne d’une main, tout en s’approchant d’un des bâtiment le plus proche. Elle ignorait si on pouvait la voir, et elle s’en foutait royalement.

«Pardonne moi.»

Et d’un geste fort, elle balança la tête de Sahili, le front en avant, contre le mur de pierre lui faisant face. Le bruit de l’impact était atroce, et le visage de l’esclave était déjà recouvert de sang, le front ouvert, et elle ne se régénérait pas. Elle n’avait plus le contrôle sur sa magie, comme prévu… mais malheureusement pour Rengoku, Sahili continuait de hurler. Moins fort, mais toujours.

Alors elle recommença. Une deuxième fois, une troisième... jusqu’à ce que finalement, elle s’arrête, dans un silence accablant. La figure de Sahili était indiscernable, sous un masque sanglant qui s’écoulait.
Elle était toujours en vie, Rengoku s’en assura en passant sa main sur son coeur, et inconsciente, elle ne pouvait plus utiliser sa magie, qu’elle la maîtrise ou non.

Il faut la soigner, vite!

Portant la jeune femme telle une princesse dans ces bras, Rengoku se mit à voler, déployant ses ailes pour ne pas perdre de temps.
Tengaku, tu es où par pitié, envoie moi un message, s’il te plait !

Rengoku vit finalement, par chance, une fontaine. Il y’avait des passants autour, mais qu’importe. Elle piqua avant d’atterrir à côté, et elle plongea le corps inconscient dans l’eau. Cela devrait apaiser un minimum les brûlures et la refroidir un peu, et en même temps, la vagabonde sortit sa gourde et en versa le contenu dans la gorge de Sahili, lui tenant la bouche ouverte d’une main, en faisant attention à ce qu’elle ne s’étouffe pas.

Il lui faut des soins, ou qu’elle se réveille, dépêche toi!

Reprenant la jeune femme dans ses bras, trempée, elle chercha dans la ville pendant de nombreuses minutes, elle ne trouva rien, et surtout pas sa compagne. Elle ne désespéra pas, malgré les nombreux regards circonspects des habitants.

Finalement, elle finit par trouver un soigneur. Deux Pièces d’or pour des soins mineurs, une fortune pour elle, et bien évidemment bien trop cher pour ce que cela valait, le sourire narquois de l’Homme moyennant ses services montrait bien qu’il avait conscience que l’urgence était source d’inflation, en se tenant devant sa porte entre ouverte, laissant sa demeure un peu visible.


Mais Rengoku n’avait pas deux pièces d’or. Seulement une. Elle voyait le lit au fond de la pièce, elle observa l’intérieur. Il n’était pas un menteur, et il n’y avait pas le temps pour ça, il devait accepter.

«Tes prix sont bien trop cher, et tu le sais, alors prends au moins ça, c’est déjà plus que ce que ça vaut!»

Sans lâcher son sourire, l’homme commença à répondre: «Les prix sont ceux que je fixe, rien d’autre, minable. Si cela ne te plaît pas, tu es libre d’aller enterrer ton esclave ailleurs.»

Mais il n’y avait vraiment plus une seconde à perdre.

Si tu veux, on va faire comme ça, alors.

Rengoku asséna alors, sans sommation, un coup de pied de toutes ses forces dans les parties génitales de l’homme en face de lui, le pliant en deux. Elle balança sa jambe en arrière, puis elle l’envoya sur son torse, pour le pousser à l’intérieur de chez lui. Elle entra, ferma la porte, posa Sahili sur le lit délicatement, et ferma les rideaux, avant de retourner devant le médecin encore au sol.

«Désolé, elle est blessée, et je ne compte pas la laisser mourir, alors que tu le veuilles ou non, tu va la soigner. Je te paierai une pièce d’or, ce qui est déjà largement assez, pour le dédommagement. Tu as juste besoin de la maintenir en vie jusqu’à son réveil, et j’ai déjà vu des médecins en action, donc n’essaie pas de mal faire ton travail.»

Rengoku était répugnée de son propre comportement, elle n’aimait pas utiliser l’intimidation ou la force pour obtenir ce qu’elle voulait, mais sa morale pouvait bien être ternie si cela sauvait une innocente, surtout si la cause était l’avarice d’un opportuniste.

«Tch, sale pute...»

Le médecin, se releva, plus tôt que prévu, bien qu’il tenait son entrejambe d’une main. Il fallait lui reconnaître une bonne endurance, contrairement à son sourire qui avait disparu. Il ne semblait pas agressif, la lumière que dégageait le corps de la vagabonde laissait transparaître que l'affronter ne serait pas la meilleur des idées.
Rengoku ne lui adressa guère qu’un visage sérieux qui ne réagit pas à l’insulte.

«Insulte moi autant que tu veux si ça te fait plaisir, je m’en moque.»

Et l’homme se mit à soigner l’esclave. C’était des soins magiques assez sommaire, mais cela devrait suffire à apaiser son corps de l’intérieur… quand à son front, en plus de la magie, le médecin nettoya la plaie avant de la couvrir d’une compresse humide, bien serré par des bandages autour de sa tête.

Rengoku, au chevet de Sahili, observa toute la scène. Elle coupa une bonne quantité de nourriture en tout petits morceaux, qu’elle lui fit avaler, lentement, l’un après l’autre en accompagnant le mouvement. Elle la fit également boire.

«J’ai fini, elle se repose maintenant, puis tu dégages dès que l’ouvre l’oeil, sale traînée, sinon c’est pas toi que je tente de buter, c’est elle.»

Cracha le Reikois, déjà la pièce d’or en poche. Il commençait à aller à l'autre bout de la grande pièce afin de nettoyer ses outils.

«J’y compte bien, et merci des soins.»

Son visage était un peu apaisé, mais la lueur des ses émotions qui émanait de ses yeux était toujours présente. C'était l'inquiétude qui allumait cette flamme.

Et Rengoku attendit, la main inconsciente de Sahili dans la sienne, qu’elle se réveille, en espérant que sa régénération puisse achever le travail une fois debout.

L'auteur de ce message est actuellement banni du forum - Voir le message

Sahili Ryssen
Pieds et poings liés [ft Rengo] Y9ad
Messages : 149
Crédits : 1282

Fiche du personnage
Race: Hybride (humain/cerf)
Vocation: Mage
Alignement: Loyal bon
Rang: C - Esclave affranchi
Citoyen du Reike
Sahili Ryssen
Citoyen du Reike
La douleur fulgurait, s’évaporant sur un plafond de chair comme un feu de bois confiné entre quatre murs. Sa lumière s’accumulait, elle brillait si intensément que son reflet traversait la peau d’or qui la contenait, comme un coffre cache un trésor. Sahili était là, plus puissante que jamais, mais ce pouvoir idiot qu’elle ne savait pas maîtriser la brûlait de l’intérieur. A quoi bon posséder un pouvoir s’il n’était bon qu’à la faire se consumer de par sa propre inconscience. Alors, elle brûlait, sa peau se fendant par endroit de fissures calcinées, dorées, carbonisées par ce qui grandissait en elle. Le regard fou d’angoisse et de souffrance, l’hybride sentait qu’à tout instant, elle pourrait éclater et se briser aussi facilement que du verre.

Sans ne rien voir, aveuglée par le soleil qui rampe derrière son regard, l’esclave sent qu’on la soulève. Un choc. Même sans ressentir la douleur de celui-ci, l’hybride en devine la violence, la seconde qui suit, tout a l’air plus … distant, ou peut-être était-ce sa propre présence qui s’effaçait ? Elle ne s’entend plus hurler, elle ne sait plus si elle continue, elle ne se sent pas saigner, elle n’a pas la moindre idée de son état. Son visage bascule d’avant en arrière et à chaque retour, son esprit s’écarte d’elle. Jusqu’au noir complet.

Dans le silence, elle croit entendre des murmures, ses oreilles ne comprennent pas ce qu’elles disent. Elle ne sait pas qu’elle est réveillée, elle ne l’est même pas, pas vraiment en tout cas. Tout s’est brouillée lorsque son visage fut écrasé contre le mur et rien ne fut limpide pendant ce sommeil qui lui fut imposée. Tout ce qu’elle pouvait ressentir, ou plutôt ne pas ressentir, c’était la douleur qui s’était arrêtée. Elle se sentit flotter, mais aussi froide, dans l’eau dans laquelle Rengoku l’avait trempée, quelques fragments de sa peau, notamment autour des fissures creusées, s’étalaient désormais sur la surface vitreuse de la fontaine.

Ses sourcils froncèrent lorsque l’hybride crut percevoir des propos agressifs, comme un sifflement mauvais, le sifflement d’un serpent, peut-être … lorsque suivirent des bruits d’assaut, elle trembla même là où elle se tenait. C’étaient là les seules mémoires qui lui revinrent lorsque sa conscience lui revint.

Les brûlures qui demeuraient sur sa peau commencèrent à se refermer toutes seules avec un bruit craquelant, la chair se refermait sur la chair. Les hématomes qui restaient sur son visage, l’arrête de son nez qui s’était déplacée et les quelques éraflures parsemées un peu partout sur ses joues s’effacèrent. C’était beaucoup d’effort inconscient, pour un réveil bien désagréable, pour cela, lorsque les paupières de Sahili se rouvrirent, elles se refermèrent presque immédiatement après. Elle voulait dormir … mais un bruit de pas familier dans les oreilles la garda éveillée.

Tout sonnait encore dans le creux de ses oreilles, elle ne parvint qu’à seulement identifier les nouveaux arrivants. La cervidé releva faiblement le visage, sentant sa main logée dans la paume de la lumina qui était restée à ses côtés. Dans le pan de la porte, une ombre se dessinait et l’odorat de l’esclave sentait l’odeur de son maître qui glissait sous la porte jusqu’à elle. Cela ne manqua pas, car la seconde d’après, Odilon poussa la porte avec un regard oscillant entre mépris arrogant et froide pitié.

- Quelques petits oiseaux m’avaient bien dit qu’une lumina portait une hybride au travers de la ville. J’imagine qu’elle ne vous a pas posé problème. Elle n’en pose jamais … d’ordinaire.

Le chef de famille claqua des doigts et de derrière la porte, un immense drakyn à la silhouette aussi large que l’entrée entra, décala poliment la lumina avant de soulever Sahili comme si elle n’était qu’un sac de riz. A cet instant seulement, sa main glissa de celle de Rengoku.

- Vous en avez assez fait, chère lumina. Je vous remercie pour cette tentative d’insuffler une âme à mon objet, de plus, vous avez réussi un exploit que moi-même n’ait jamais accompli … vous lui avez appris la douleur. Je tiens à sincèrement vous remercier pour cela, on n’oublie jamais la première fois que l’on se blesse, et chacun en fait une leçon.

Odilon plongea son regard vitreux dans celui de la lumineuse vagabonde.

- Grâce à vous, elle associera à jamais l’idée de liberté avec la notion de douleur. Soyez bénie, ma chère. J’espère que nos routes ne se croiseront pas de sitôt.

Et le maître se retourna, traversant la porte, l’esclave drakyn à sa suite. Sur son épaule, l’hybride rouvrit les yeux vers Rengoku, avec un regard fatigué mais tout de même avec un sourire. Faiblement, elle leva sa main et ses doigts en une vague de salutations. Dans sa tête, malgré la volonté du maître, il était clair que cela n’était jamais rien d’autre qu’un au revoir. Elle s’écroula aussitôt après sur l’épaule de son collègue, complètement vidée de sa mana après sa régénération impulsive.
Rengoku
Pieds et poings liés [ft Rengo] 60ic
Messages : 490
Crédits : 1674

Fiche du personnage
Race: Lumina
Vocation: Mage
Alignement: Neutre Bon
Rang: C
Citoyen du Reike
Rengoku
Citoyen du Reike
Rengoku attendait alors, sans rien dire, en sentant le regard perçant du médecin sur elle. Elle ne pouvait rien faire de plus. Attendre, et songer. Est-ce que ses méthodes étaient responsables ? Sûrement, mais elle n’avait jamais entendu parler d’un tel phénomène. Sa propre magie qui s’est manifestée contre son gré, contre elle, à l’intérieur de son corps ? Terrifiant.

Vraiment terrifiant.

Cependant, après une longue attente… les blessures se mirent à guérir. La régénération venait de reprendre effet sur le corps de Sahili. Cela fit sourire Rengoku de soulagement, quand bien même la jeune hybride n’ouvrait pas les yeux, elle était en vie, et au moins assez consciente pour se soigner.
La bonne humeur que cette vue insufflait à la Lumina fut plus qu’éphémère. Elle entendit d’autres personnes entrer, et elle tourna la tête.

Odilon.

Il s’approcha d’elle et commença à parler, avant qu’un énorme homme, sûrement un Drakyn de par ses cornes,  se mit à porter Sahili. Rengoku fixait le maître, tandis que ses mots de déversaient sans ses oreilles. Le regard de la vagabonde, bien qu’aussi rouge qu’un rubis, était plus froid que la partie d’ombre de son île natale. Et en même temps, elle sentit la petite main quitter la sienne, alors que le père Wessek continuait, d’un ton que Rengoku ne pouvait qualifier que de pervers et de sadique, qu’il espérait ne pas la revoir, avant de partir.

Rengoku se leva alors, et ses yeux brillaient. Ils brillaient très fort. Elle voulait détestait cet homme. Elle voulait lui faire comprendre que son comportement n’était pas tolérable, et elle savait que ce genre d’individus ne pouvait avoir de réalisations que par le fait de subir.
Tu l’as dit toi même, Odilon. La douleur est une leçon.

Alors, sans un mot, elle se leva, et se mit à foncer vers Odilon à toute vitesse, et tout en ce faisant, elle chargea des flammes dans ses mains. Des flammes blanches. Alors que le Reikois se retournait en l’entendant courir, il fut aspergé de haut en bas par du feu divin, avant de trébucher et de tomber au sol. Rengoku, elle, esquiva grâce à sa magie un coup de l’esclave Drakyn, qui agit plus par réflexe et pour protéger son maître que par ordre. Rengoku prit alors la parole.

«Feu divin, Odilon. Tu n’as pas mal pour l’instant, mais tu sais ce que cette magie implique.»

En effet, ce feu ne brûlait que si son utilisateur le désirait. Et Rengoku pris soin de laisser le feu recouvrir tout le corps, mais sans le brûler. Pour l’instant.
Elle adressa un petit regard au Drakyn.

«Je ne vais pas le tuer, mais si tu m’attaques, il brûlera. Je compte juste lui expliquer quelque chose .»

Odilon allait hurler quelque chose, mais plus rapide encore, la Lumina se pencha d’un coup vers lui pour lui maintenir la bouche fermée de force avec sa main droite, avant de plonger son regard dans le sien. L’érudit était fier, mais il y’avait forcément une pointe de peur dans ses yeux.
Puis la vagabonde prit la parole.




«Vous, les Reikois, vous avez beaucoup de fierté dans la force de votre nation. La loi du plus fort. Même toi, tu utilises ton statut et ta force à ton avantage au dépit des plus faibles. Les esclaves sont la preuve de cela. Mais tu vois ? Ça, cette situation, là, c’est la limite de ton système. Au moment où quelqu’un de plus fort que toi impose sa loi sur toi, il n’y a rien pour t’en protéger.

Mais heureusement pour toi, je n’aime pas tuer. Je vais juste te dire cela. Je compte revoir Sahili dans le futur, et si je dois passer par toi, je le ferais, que tu le veuilles ou non. Et tu peux la considérer comme un objet, comme une chose, sans âme ni conscience, si tu en a envies… mais avant de la maltraiter.. de la faire souffrir, d’une quelconque manière que ce soit… un coup de fouet ? Lui faire préparer de la viande de cervidé à manger ? Ce genre de choses… pense que je suis là. Que j’observe. Que j’écoute. Que je sais. Après tout, je suis une vagabonde, personne ne sait vraiment où je me trouve, à qui je pose des questions, à part moi. Et si jamais j’apprends qu’elle souffre en ta possession… ça ne sera pas ce genre de flammes qui te serviront de vêtements. Donc là, je vais te lâcher la bouche, je vais aller dire deux mots à Sahili que tu pourras entendre, et je partirais en retirant tes flammes.»


Elle mis ses paroles à exécution en s’approchant du colosse, qui semblait ne pas savoir quoi faire, mais elle s’en fichait. L’hybride dormait, cependant. Mais cela n’empêcha pas Rengoku de lui dire, d’une voix tendre et douce malgré la situation.

«Au revoir, Sahili. Fais attention à toi.» Et elle déposa un court baiser sur sa tête, imitant le comportement d’autres gens avant elle, sans trop comprendre ce que cela signifiait.

Elle déploya ses ailes. Et, en s’envolant, fit disparaître la magie qui avait rendu Odilon prisonnier, avant de partir.
Contenu sponsorisé
Réponse rapide