- Une princesse à La République - [Flashback]

- Quand arrivons-nous ? Je suis trop fatiguée ! Ça fait plus d'une semaine que nous voyageons... Se lamenta-t-elle dans un demi-soupir d'exaspération et d'agacement certain. Mère me manque...

- Nous y sommes presque, princesse. D'ici une petite heure, nous serons devant les portes de l'Université Magic. Vous comprendrez alors que votre attente ne sera pas vaine. Cette école est l'une des meilleures au monde et un professeur tout particulier vous attend dès notre arrivée ! S'exclama le cocher d'un ton plus d'enthousiasme.

Ayshara n'avait que douze ans à son actif, et ses parents l'envoyaient déjà étudier la magie et la diplomatie au sein des grandes académies étrangères. Contrairement à de nombreuses croyances populaires, la vie de princesse n'était pas aussi simple que cela et la future souveraine du Reike vivait constamment avec une lourde pression de performance sur ses frêles épaules. Avec son frère aîné, elle représentait le futur d'un royaume entier... Des millions de vies allaient dépendre de ses compétences à elle. Le roi et la reine faisaient tout en leur pouvoir afin que la petite demoiselle bénéficie d'une éducation d'élite, ignorant bien trop souvent son état mental et son besoin de vivre des expériences de jeunesse.
Confortablement installée dans son prestigieux véhicule tiré par de magnifiques chevaux blancs, la vosdraak jeta un bref regard par une fenêtre entre-ouverte. Elle regarda avec envie et jalousie une bande d'enfants s'amuser sereinement dans les rues, non loin de là. En plus de cela, ils étaient sans garde ni escorte pour les surveiller... Ils semblaient aussi libres que le vent. Pendant un court moment, la Draknys se demandait à quoi aurait ressemblé sa vie si elle n'avait pas été une membre de la royauté reikoise.

Escorté par une véritable patrouille militaire, le convoi attirait l'attention des citoyens républicains qui n'hésitèrent point à l'acclamer lorsqu'ils virent les signes distinctifs d'une quelconque appartenance royale. Évidemment, cette région du monde prônait la démocratie et les droits humains, mais il fallait bien avouer que les histoires féériques de jolie princesse gâtée et de prince charmant richissime en faisaient encore rêver plusieurs, malheureusement. Beaucoup de personnes idéalisaient le style de vie de la famille royale, oubliant souvent de considérer toutes les restrictions et responsabilités reliées à un titre pareil.

La préadolescente en profita également pour contempler la splendeur de cette grande cité nommée Liberty. L'architecture de cette dernière était bien différente de celle de sa ville natale, Ikusa. Ça lui faisait tellement bizarre de se trouver ici. Elle se sentait si loin de sa maison et de sa famille. En tout cas, elle espérait que sa formation à l'Université Magic ne durerait pas trop longtemps, ayant déjà hâte de retrouver les siens.

Puis soudain, le carrosse s'arrêta net et on entendit des trompettes résonner à l'extérieur. Habituée à ce genre de chose, la jeune fille à la chevelure d'argent ne fut nullement impressionnée par tout cet accueil. Elle n'était qu'une petite princesse capricieuse qui n'avait nullement la maturité d'apprécier un tel instant.

- Nous sommes arrivés, Votre Altesse. Il lui fit un clin d'oeil suivi d'un sourire chaleureux.

La porte du véhicule s'ouvrit. Un garde royal lourdement armé aida Ayshara à sortir de là en s'assurant de bien la tenir par la main. Après tout, il serait regrettable qu'elle trébuche ou se blesse en étant à peine arrivée à destination.

Une fois à l'extérieur, la demoiselle leva ses deux prunelles améthyste vers l'imposant et respectable bâtiment qui se trouvait à quelques pas d'elle : l'Université Magic. Pendant quelques instants, la future reine du Reike resta bouche bée. Elle avait déjà vu des peintures ainsi que des représentations artistiques de cet établissement par le passé, mais rien de tout cela n'était comparable à sa vision actuelle. Absolument impressionnant !