« Madame, même si nous en avions, nous aurions quand même eut besoin de charrettes et de bateaux pour le transport. »
« Mais c’est lent … Si lent … Trop lent … »
Ikusa … Jamais été. Et elle s’en fichait. Elle qui a grandit en Shoumei et gravité autour de Sancta toute sa vie, elle ne faisait pas attention aux autres factions. Pas son problème. La politique ? Elle n’influe en rien sur le royaume des morts, les gardiens et la balance entre tout ça et le monde des vivants. La lumière, les ombres, c’est tout ce qui importait pour elle. Les paroles d’une haute prêtresse respectable, n’est-ce pas ? Mais peut-être pas d’un être vivant très compatissant …
« … Je porterais à bout d’ailes les rouleaux de soie moi-même s’il l’aurait fallut. Vous auriez pu faire de même. »
« Mais au final, ça serait encore plus lent et vous vous épuiserait beaucoup … Juste … Un peu de patience, haute-prêtresse. »
Isuka était sa destination du jour pour une raison simple. La soie. De la soie. D’araignée, spécifiquement. De la soie de qualité. De la soie … Soyeuse. Oui … C’était important. En tant que nouvelle haute-prêtresse, un de ses devoirs, et le principal à ses yeux, est de trouver des moyens d’améliorer les rites et apaiser de mieux en mieux les âmes tourmentées pour les guider jusqu’au royaume des morts. Et malgré tout ses défauts, Rasha était extrêmement bien qualifié en termes de mort, d’âme, de passage … Merci à sa capacité innée à lire les rêves. Les rêves. Ces visions qui apparaissaient lorsque l’on dormait. Après tout, dormir, c’est exister entre la vie et la mort. Un état qui nous rapproche des gardiens, sans nous arracher aux titans. Le secret de la compréhension de l’univers se trouvait dans les rêves …
« … Et vous allez me dire aussi qu’on n’aurait pas pu ouvrir des portails pour aller jusqu’à Isuka ? »
« Ikusa, madame. Et malheureusement, le culte des ombres ne va pas mettre de tels moyens en œuvre pour une simple livraison. Vous le savez, n’est-ce pas ? »
« Hrrrrr … Les humains sont si compliqué. Nous avons les solutions à tout et personne ne les utilise … »
Enfin soit, c’était avec cette logique qu’elle s’autoproclamait experte dans le domaine. Enfin, ce n’était pas tant une autoproclamassions lorsqu’un culte entier a accepté de lui donné un poste relativement haut dans la hiérarchie, n’est-ce pas ? Donc, cette soie d’araignée allait être utilisée pour confectionner de nouvelles robes. Quel intérêt de porter des robes après tout ? C’était la tradition, oui, mais dans les rites ... Cela n’avait AUCUNE IMPORTANCE. On aurait pu sacrifier des animaux sous la pleine lune en GUENILLES que les âmes seraient apaisées de la même façon. Par contre, des robes faites en soie d’araignées, enchantées et traitée avec de la poudre d’os et de l’encens fait à partir de fragment d’insectes nécrophage ? Là … Là ça aiderait. Cela aiderait les cultistes à être des phares. Des guides attirant les âmes pour mieux les influencer avec des rituels. Des lumières visible parmis les habitants du monde piégé entre la vie et la mort, les âmes en peine … Là, c’est de l’aide réelle aux morts
« ... D’accord. J’en ai mare. Ikasu, c’est à l’Est, n’est-ce pas ? »
« Uhm … Ikusa, madame. Et oui mais pourqu- »
« On se rejoint sur le marcher. »
Et c’est ainsi qu’alors que Rasha voyageait sur une charrette vers la capitale, dans un décor légèrement aride, l’hybride papillon dégagea ses ailes de sa tenue, les déployant en grand avant de s’envoler en ignorant royalement les oppositions de sa cohorte. Les 4-5 disciples du culte dans la charrette regardèrent le papillon s’envoler, impuissant et forcé de suivre le chemin au lieu de la rattraper.
L’hybride battait de ses grandes ailes noire et violette, presque rose, survolant la stérilité de la terre rouge, portée par les vents chaud. Rasha était loin d’être une fainéante et si parfois, elle donnait l’image contraire avec ses manies un peu étrange et ses absences, elle ne pouvait pas rester en place à ne rien faire. C’est pourquoi elle préféra s’envoler, plutôt qu’attendre des heures, des heures et des heures, presque une journée peut-être encore assise à l’avant d’un véhicule.
Durant son vol matinal, la cultiste apperçu un campement mais n’y prêta pas grand attention au début … Jusqu’à ce que son regard se pose sur de grandes pilles de tapis, de tissus, etc etc. Rasha … Avait un problème. Lorsqu’elle était focalisée sur quelque chose, elle ne voyait plus que cette chose et oubliait toute autre choses. Autres choses comme … L’environnement. Les personnes qui lui parlent. Les codes de conduites ou même la loi ! Et la confection des robes enchantées ? C’était pour le bien du royaumme des morts et des gardiens. C’était important, très important ! Donc cette soie était son obsession IMMEDIATE. Donc … De la soie. De la Soie ! De la Soie, possiblement là en bas.
Lorsqu’elle atterrit derrière une tente, elle observa les rouleaux, les tapis, tout le bric-à-brac ésotérique d’un marchand en plein voyage visiblement. En cet instant, Rasha n’en avait STRICTEMENT RIEN A FAIRE qu’on l’ait vu atterrir ici, ou qu’on la voit toucher le tissu sans permission. On aurait pu lui crier dessus que ça ne tomberait même pas dans son oreille. Retirant un gant de son armure, elle effleura le tissu, se murmurant à elle-même.
« Hrrrmmmm… Soie … Soie … C’est pas de la soie, ça … Hmm… Tapis. Tapis vraiment moche. Lin ? Ou coton ? Non … Soie … Soie d’araignée ? Aaarrhh… Jamais touché de la soie d’araignée… Est-ce que … ? »
Elle trouva un rouleau suspicieux dans la masse et sans réfléchir, elle voulu tirer dessus pour l’examiner. Une magnifique idée. Si bien qu’elle réussit à avoir ce qu’elle voulait : le gros rouleau dans ses bras. Mais ce qui s’en suit ne fut que déroulement logique puisque l’objet retiré était en bas d’une pile. Des tapis, du tissu, des sacs, tout un tas de choses se mirent à tomber sur elle, la prenait par surprise.
« GNHAAARGHN- KFFFFFHHHH »
Ces bruits délicats et raffinées furent suivit de gros « Bomf » alors que rouleaux après rouleaux s’empilaient sur le papillon désormais au sol. Une chance que ses ailes se firent plaquer au sol correctement et n’ont pas été croquées, mais le résultat final fut … Un bras et une jambe qui sortait d’un tas de marchandise. Le chapeau de Rasha était tombé un peu plus loin, laissant ses attributs de papillons encore plus visible. Du moins lorsqu’on aura déblayé le terrain. Ses oreilles qui étaient des ailes, le haut de son visage dont la peau était complétement noire … Et des petits bruits sourds.
« ghrblbg… ossecour… »