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ft. Ayah Stormsong  

À Ikusa, Silésie tombe  gravement malade. Achroma piétine dans ses recherches et Linis appelle désespérément à l'aide. Ayah serait la réponse au problème de ce trio unique.

Le serment d'Hippocrate inclut aussi les araignées.




Ikusa. L'Indigne ne trainait que rarement son Indigne fessier jusqu'a cette ville. Silésie n'y posait ses huit également que rarement, mais les choses étaient différentes aujourd'hui. Après avoir acheté un bâtiment et ses deux magasins au rez de chaussé de celui-ci, et après avoir passé plus d'un mois à faire retaper et à préparer cette rare bâtisse à étages, voici que celle-ci était finalement fin prête. Aujourd'hui était enfin le grand jour de l'Inauguration du magasin que L'Indigne homme d'affaire avait développé. Sa première succursale à Ikusa, ceci était une toute nouvelle émotion pour Linis mais aussi pour l'araignée qui voyait ses œuvres de Tisserande s'étendre dans le pays et enfin, enfin gagner la capitale du Royaume. Silésie était heureuse, d'autant plus que l’Arachnide n'était pas la cible de tous les regards, pour une fois. En effet, la Drider était accompagnée du vieux Grypaire, le vieux Naga achromatique remplissant habituellement la fonction d'archiviste au domaine Leyon, quand il n'y joue pas les docteurs. Le cobra aux multiples casquettes était présent aujourd'hui dans cette succursale pour y remplir son rôle d'archiviste, certes, mais également pour seconder Linis et Silésie dans leur entreprise en tant qu'expert-comptable. Il fallait bien que cette petite aventure commerciale soit rentable, après tout et le Naga avait bon espoir que celle-ci soit, au-delà de rentable, une véritable seconde mine d'or, bien que celle-ci soit métaphorique et non littérale.

Tout, absolument tout avait été prévu et organisé en grandes pompes, dans la démesure habituelle des hommes riches. Des articles gratuits et particuliers fusaient. Des échantillons de cuisines avec les produits exotiques comestibles vendus en boutique étaient donnée dans une quantité stupidement exagérée. Aujourd'hui, il était possible de se remplir la panse gratuitement d'une omelette d'œufs de harpies, de boire un lait frais de minotaure et de repartir avec une bague ou une autre breloque faite par une sirène. L'art de la Tisserande était également à l'honneur. Exposé comme si elle était dans un musée temporaire à l'exception que les prix des œuvres étaient affichés. Il avait même quelques spectacles de rues ici et là, autour de la boutique et le peuple Ikusien semblait apprécier cette petite mise en scène au point d'en oublier qu'ils étaient entre une araignée géante et un Naga achromatique. Ce fut donc une journée festive, une journée agitée et une journée riche en consommation d'énergie qui attendait le petit personnel de cette nouvelle boutique de curiosités et d'exotismes, mais aussi pour ses dirigeants qui n'allaient pas échapper au mal de crâne dut à l'excès d'activité dans un endroit trop restreint.

Est-ce ce mal de crâne ? Est-ce un manque d'énergie lié a une nourriture inadaptée ? À moins que Silésie n'ait tout simplement trop tirée sur la corde ces derniers jours à parfaire ses œuvres pour l'ouverture ? Quoiqu'il en soit, ce qui devait arriver arriva et dans un moment d'effroi, un moment d'une horreur implacable, Linis pu voir quelque chose d'horrible en Silésie. L'Indigne pu voir sa meilleure amie sombrer au sol. L'être la plus chère à ses yeux dans cet univers et l'être pour qui il tuerait sans hésiter, venait d'avoir les yeux vitreux l'espace d'un instant, perdant la joie euphorique dans son regard pour la troquer contrer un regard vide juste avant que l'Arachnide ne s'effondre sur elle-même.  Ne sachant si elle est sans vie ou inconsciente, ce fut un Linis prit de panique qui s'élançait vers la femme inconsciente dont il refuserait la mort. Poussant les gens devant lui sans aucun ménagement, l'Indigne avançait résolument vers l'arachnide évanoui alors qu'une troupe de curieux semblaient déjà l'entouré. Linis vociférait à grand coup de "barrez-vous, bande de cons" tandis qu'Achroma et la Garde présente sur les lieux essayaient tant bien que mal d'éloigner les curieux de l'arachnide, usant parfois de la très fameuse technique du coup de queue/bouclier dans la gueule pour faire comprendre que l'araignée faisait un malaise et qu'elle avait besoin d'oxygènes.

Une fois à leur niveau, ce fut un Linis passablement enragé qui se joignait aux gardes et au Naga. Joignant ses mains et par excès de colère due à la panique sans nom que l'Indigne représentant, Linis allait employer sa magie non sans balancer un bon gros "J'vais t'les disperser, moi, ces abrutis". Ils veulent des émotions fortes ? Eh bien ils vont être servis ! Un petit mouvement de panique au point d'en développer une belle ochlophobie, ça vous dit ? Non ? Tant pis pour votre gueule alors. Par vagues consécutives, Linis envoyait tout ce qu'il pouvait pour éloigner la foule jusqu'a ce que celle-ci fuie les lieux dans un mouvement de panique injustifié. Oh, voici, un nouvel acte qui allait faire parler de lui. Une nouvelle "horreur" à mettre sur l'Indigne réputation de cet Indigne représentant mais, pour être honnête, Linis n'en avait rien à faire de sa réputation en cet instant. En fait, si le Roi Tensai se trouvait là et gênerait Linis dans son approche vers Silésie et bien nous aurions eu un roi avec un nez cassé et un bourgeois arrêté pour crime de lèse-majesté. L'esprit de l'Indigne était retourné au plus simple lors de cet instant de panique. Simple, instinctif et animal, le comportement de Linis se résumait en trois mots : Silésie, Danger, Sauver. Le reste était secondaire, sans importance, ridiculement insignifiant...

Une fois au niveau de l'araignée, Linis prit Silésie dans ses bras, prenant son poul sur son cou. Un poul était présent et une respiration régulière se faisait. L’araignée était en vie. Ce sentiment de soulagement, melée à la chute de la pression ressentie juste avant, faisaient que des larmes coulaient le long des joues de l'Indigne. Mixé entre inquiétude et soulagement, Linis laissait sa place à Achroma pour qu'il endosse sa casquette de Docteur et ne s'essaie aux premiers soins tandis que l'humain faisait les cents pas à côté en se sentant inutile. Pire sentiment au monde dans cette situation. L'arachnide fut emmené dans l'entrepôt de la boutique une fois celui-ci réaménagé en urgence en une chambre pouvant l'accueillir. Ce fut ainsi que, pendant toute une journée durant, Achroma essaya de ranimer Silésie tandis qu'il était secondé par Linis. Bien que toujours en vie et dans un état stable, l'araignée ne se réveillait pas. Ce fut donc la mort dans l'âme qu'Achroma passait ses journées et ses nuits à rechercher l'origine du mal de l'arachnide tandis que Linis affichait de partout en ville les affiches appelant à l'aide auprès de toute personne ayant des dons en médecine ou en guérison magique. Le Serpent piétinait dans ses recherches et avait grandement besoin d'aide pour sauver cette araignée.

Seulement, répondre à cette annonce, c’était répondre aux besoins de l'Indigne sur qui les rumeurs allaient bon train. L'une d'elles disait que Linis avait empoisonné Silésie pour récupérer sa partie du domaine et que la soigner serait, en réalité, se mettre l'Indigne à dos et risquer un sort pire que celui qu'il fait subir à ses esclaves. Une rumeur totalement infondée et absolument illogique pour qui connait un tant soit peu Linis, mais les rumeurs n'ont pas besoin d'avoir un fondement logique pour se propager...

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Le serment d'Hippocrate inclue aussi les araignées



Ikusa… La capitale du royaume du Reike se dressait : toujours plus haute, toujours plus impressionnante et toujours plus écrasante, tandis que le navire approchait, fendant les flots.
 
La traversée ne serait pas bien longue, une demi-journée tout au plus pour atteindre le port commercial de la cité royale depuis celui de Mael.
 
Pas peu fière d’avoir réussi à mener quelques négociations, Ayah avait trouvé une place sur une imposante embarcation, tenue par un équipage shoumeien.

Le bateau, en plus d’acheminer des marchandises entre les deux territoires, faisait aussi office de navette pour des voyageurs qui auraient les moyens de payer une traversée.
 
Le prix, sans être absolument scandaleux, n’était pas pour autant à la portée de toutes les bourses et Ayah parvint à négocier pour ne se retrouver délestée que de deux pièces d’or.

Elle avait quelques économies grâce à son travail de guérisseuse à l’hospice de Mael, et sans être avare elle prenait gare à ne pas se faire plumer trop facilement.
 
Ainsi, était-elle partie avant les premières lueurs de l’aube, et s’était tenue à tribord durant tout le voyage, observant sa destination se rapprocher, la tête pleine de rêves, le cœur plein d’appréhension : qu’allait-elle trouver là-bas ?
 
***
 
L’hydromancienne mit pied à terre en début d’après-midi et, hormis un matelot un peu insistant avec elle, la bleue n’eut n’avait rencontré aucune difficulté particulière durant sa traversée.
 
Le port d’Ikusa était, à peu près, tel qu’elle l’avait imaginé : un endroit fourmillant d’une vie effervescente à en donner le tournis. Nul besoin de tendre l’oreille pour apprécier les cris rauques de nombreux vendeurs vantant les qualités exceptionnelles de leur marchandise : pour attirer les clients et convaincre des transporteurs.
 
Chemin faisant, la jeune femme passa discrètement à proximité d’un type qui cherchait à recruter « des gars » pour une expédition en mer apparemment plus ou moins légale.
 
Oui, il y avait vraiment de tout ici. Bien sûr, il y avait à peu près les mêmes sur le port de Mael, mais il y avait quelque chose de plus… Assumé, sur celui de la capitale du Reike.
 
Tandis qu’elle se frayait précautionneusement un chemin à travers la foule des badauds, lançant autour d’elle des regards curieux, Ayah parvint à atteindre une petite ruelle adjacente.
 
C’était un lieu un peu moins fréquenté, beaucoup plus respirable, elle en profita pour marquer un temps d’arrêt, observant les passants. Elle s’était renseignée au préalable sur le royaume du Reike, son régime politique, ses lois, son histoire… Mais elle se demandait si ce qu’elle avait pu lire était bien la réalité.
 
Très vite, une ombre s’était greffée au sombre tableau des soupçons qu’elle nourrissait : des esclaves.
 
Elle avait refusé d’y croire en le lisant dans ses livres, et pourtant, ils étaient bien là, bien asservis… Certains portaient des chaînes, d’autres des traces de coups, si ce n’était les deux.
 
Ils étaient plutôt nombreux, et étaient manifestement de races diverses : la jeune femme ne pouvait pas toutes les nommer, mais certaines caractéristiques physiques mettaient bien en évidence qu’il ne s’agissait pas que d’êtres humains.
 
Comment était-ce possible ? Ayah n’arrivait absolument pas à comprendre le principe de l’esclavage. Une personne avec un esprit et un cœur pouvait-elle vraiment être rétrogradée au grade d’objet ? Absolument inconcevable pour elle.
 
C’est donc habitée de ces sombres pensées que la guérisseuse continuait son chemin dans les rues de la capitale : observait parfois avec tristesse certains esclaves humiliés en public par leur maître dans l’indifférence la plus totale.
 
Dans ces conditions, elle brûlait d’intervenir… Mais qui était-elle pour s’insurger d’une culture qui lui était encore totalement inconnue ?
Mais était-il là question d’ouverture d’esprit ?
 
D’ailleurs, elle savait qu’il valait mieux ne pas causer trop de grabuge ici : la ville était particulièrement militarisée et des patrouilles de gardes passaient à intervalle régulier, assurant l’ordre public. Mieux valait se tenir à carreau, avait-elle seulement le droit d’être ici ?
 
Aussi, ce fut un autre aspect de la ville, mais auquel elle ne s’attendait pas vraiment, qui la marqua dans son exploration sommaire. En comparaison avec Mael, les habitants d’Ikusa semblaient… Plutôt respectablement armés.
Que ce soient les vendeurs, les ouvriers, les paysans, les pêcheurs ou les dignitaires : l’écrasante majorité des gens était militarisée... y compris les enfants.
 
Ayah était d’ailleurs elle-même armée, mais elle l’était comme le serait n’importe quelle personne saine d’esprit décidée à partir à l’aventure.
 
Dans sa vie de tous les jours à Mael elle ne prenait que rarement son épée légère avec elle, ne l’emportant que pour les entraînements.
 
La guérisseuse observait donc pensivement une patrouille de gardes s’éloigner d’un pas vif quand un son humide et bref attira son attention. Se retournant, elle vit qu’un homme était en train de placarder une petite affiche sur un mur, tirant une tête un peu dépitée.
 
Intriguée et curieuse, Ayah s’approcha tandis qu’il faisait mine de s’éloigner.
 
Il était manifestement question d’une urgence : le commanditaire recherchait un guérisseur pour identifier et guérir une personne d’un mal inconnu. Le gros de l’annonce était clair : recherche d’un médecin qualifié, bonne prime à la clé.
 
En lisant le détail de l’annonce, elle apprit qu’il était question d’un malaise manifesté par une perte de connaissance brutale et inexplicable. Le patient ne se serait pas réveillé depuis quelques jours déjà. En revanche, il n’y avait pas plus d’informations que cela concernant l’identité dev la victime en elle-même.
 
La bleue était plutôt intéressée par l’annonce : ne serait-ce pas là le meilleur moyen d’entrer en contact avec un ou une représentante du peuple reikoi ?
 
Au-delà de ça, une personne avait manifestement besoin d’aide, et la jeune femme ne se sentait décemment pas d’ignorer cette demande… Mais comment trouver les lieux ?
 
Il y avait bien sur l’annonce une indication qui se voulait précise, mais qui fit se remettre en question la confiance d’Ayah en son sens de l’orientation. Elle réalisa à quel point elle se perdrait facilement dans cette ville.
 
Réalisant qu’elle aurait du mal à s’en sortir, elle voulut interpeller la personne qui venait de coller l’annonce, mais il n’était pas parti très loin, et ce fut même lui qui lui adressa la parole en premier :
 
« Toubib, hein ? Si j’étais vous je n’irais pas trop me frotter à ce sale type. C’est pas vraiment le genre de personne auquel vous auriez envie d’être associée. »
 
« Guérisseuse… » Corrigea-t-elle, sans animosité. « Pourquoi ne devrais-je pas répondre à cette annonce ? »
 
« Z’êtes pas du coin, pas vrai ? Pourtant ce type est plutôt connu dans l’royaume. »
 
« Oh heu… Eh bien, je suis shoumeienne. Je viens d’arriver en ville… »
 
« Ah ouais… J’comprends mieux. Bon, si vous voulez le topo… Hm… En bref… C’t’un enfoiré de la pire espèce. Ouais, c’est un bon résumé. Ça lui va très bien. »
 
C’était simple, gratuit, efficace, cinglant : la guérisseuse fut un peu surprise par cette langue acérée, mais le laissa poursuivre.

Son interlocuteur s’interrompit quelques instants, prenant le temps de savourer l’effet de sa prose délicate avant de s’expliquer plus en détail.
 
« Y a de nombreuses rumeurs sur lui dans le royaume, il maltraite ses esclaves, et il aime ça, le bougre. En plus d’être un foutu fétichiste d’hybrides. Et là, par-dessus le marché, il y a une sale histoire de possession de terre : en fait ce salaud n’a surtout pas envie de trouver un guérisseur et prie ses grands dieux pour que sa chose crève prestement. Alors si vous allez là-bas j’espère que vous avez de quoi assurer vos arrières. »
 
Ayah le considéra avec étonnement, pourquoi faire tout ce cinéma pour chercher un guérisseur si le commanditaire n’avait pas réellement envie de sauver la mise de quelqu’un ? Tout ceci lui paraissait un peu gros : à commencer par le placardeur d’affiches :
 
« Je comprends… Mais dites… Pourquoi placardez-vous ces affiches si vous-même vous déconseillez d’y aller ? »
 
« L’argent, bleusaille. C’est un connard, mais c’pas un mauvais payeur. Et les bonnes intentions ça n’a jamais mis de beurre dans mes épinards. Alors si vous tenez à y aller pour les deniers, faites juste gaffe à pas aller contre ses plans, et au pire demandez-lui cash ce qu’il veut. Il pourrait acheter votre silence à bon prix si ça lui retire une foutue épine du pied. Ça m’ferait chier qu’on ait des soucis avec Shoumei à cause de ses conneries si vous faites un truc qui n’lui plait pas. »
 
Le discours n’était pas très valorisant, mais toute cette histoire paraissait tirée d’une mauvaise scène de théâtre. Ce Linis était-il si malfaisant ? Il n’y avait qu’une seule manière de différencier les ragots des faits après tout :
 
« J’ai besoin d’argent aussi. » Mentit-elle, à contrecœur, mais ne souhaitant pas épiloguer davantage sur la question. « Mais je ne sais pas comment me rendre sur place. Pourriez-vous m’indiquer le chemin ? »
 
Fort heureusement, son interlocuteur sembla disposé à l’aider et entreprit de lui expliquer comment se jeter dans la gueule du loup.
 
***
 
« Ah et ! J’espère que vous n’avez rien contre les monstres ! Allez salut, bleusaille ! »
 
Ce furent sur ces belles paroles que l’homme retourna à sa tâche après avoir briefé Ayah sur son itinéraire, laissant derrière lui une jeune femme interrogative.
 
* Rien contre les monstres ? Que voulait-il dire ? *
 
 « Monstre » était-il un nouveau qualificatif pour désigner Linis ou bien parlait-il d’autre chose ?
 
Il fallait bien avouer que sa prose à l’encontre du commanditaire n’était pas des plus flatteuses, alors ce ne serait pas vraiment étonnant qu’il lui trouve de nouveaux noms d’oiseaux.
Mais comment justifier l’animosité de ces propos ?
Elle était très perplexe.
 
Elle ne put le lui demander, il s’éloignait trop rapidement. Résignée, elle se mit en route de son coté, tant que les informations qu’il venait de lui donner étaient encore fraîches dans sa tête.
 
S’il était plutôt contradictoire, le colleur d’affiche était plutôt efficace pour indiquer comment se rendre quelque part. La « bleusaille », comme il semblait décidé à la surnommer, trouva sans trop de problème le bâtiment où elle devait se rendre.
 
***
Était-elle arrivée à bon port ?
Ayah venait de s’engager dans une rue plus déserte que la moyenne. On pouvait voir dans quelques coins de petits groupes de personnes qui parlaient entre elles à voix basse, leur attention semblait tournée dans la même direction : une bâtisse sur plusieurs étages un peu plus loin.
 
Elle s’avança d’un pas un peu hésitant, une espèce de sensation bizarre sur sa nuque lui indiquait que certains la suivaient du regard tandis qu’elle arrivait devant le fameux bâtiment. L’entrée était gardée par deux gardes aux mines patibulaires.
 
Une chose était sûre, ils n’étaient pas humains, et il y avait quelque chose d’un peu douloureux dans leur regard : comme une inquiétude contenue derrière un masque sévère.
 
La guérisseuse s’arrêta quelques instants en voyant la lueur méfiante dans leurs yeux, puis se résolut à avancer, gardant une attitude respectueuse bien qu’intimidée :
 
« Bonjour, je viens pour l’annonce. » Dit-elle doucement, mais fermement, d’une voix claire et intelligible. « Je suis guérisseuse, est-ce que... Est-ce que je suis au bon endroit ? »
 
Elle étudia prudemment ses interlocuteurs, attentive à la moindre de leurs mimiques.

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ft. Ayah Stormsong  

À Ikusa, Silésie tombe  gravement malade. Achroma piétine dans ses recherches et Linis appelle désespérément à l'aide. Ayah serait la réponse au problème de ce trio unique.

Le serment d'Hippocrate inclut aussi les araignées.



La journée avait été calme, sans être joyeuse, au sein du magasin désormais clos bien que nouvellement acquis par Linis et Silésie. Achroma, le Naga Achromatique, oscillait entre la lecture de tous les livres traitant de la médecine qu'il avait pu trouver et la salle de stockage, devenue chambre d'hôte, ou l'arachnide semblait dormir d'un sommeil perpétuel et sans rêves. Sa poitrine se soulevait au rythme de ses respirations régulières et tout semblait en ordre dans cette pièce au combien silencieusement calme. Physiquement, l'arachnide n'avait pas l'air d'avoir de problèmes. Plongée dans un sommeil profond sans pouvoir en sortir, la créature couverte de chitine semblait tout simplement hiberner, chose commune chez les araignées, mais n'étant jamais arrivée chez Silésie.

Le Naga faisait les cents pas dans la pièce ou du moins autant que possible pour un être n'ayant pas de jambes, mais des anneaux. Achroma était inquiet, perdu et commençait à désespérer à trouver une solution. Linis quant à  lui, se terrait dans les appartements juste au-dessus, revenant régulièrement, le visage livide, voir si son amie allait mieux ou... Comme il le redoutait, pire. Les annonces en ville n'avaient pas vraiment porté leurs fruits. En dehors de quelques arnaqueurs avides d'argents et de curieux venu pour voir plus qu'aider, on ne peut pas dire qu'Achroma avait reçu une grande aide et c'est un air de désespoir qui prenait l'intérieur du bâtiment.

À l'extérieur, les choses n'étaient pas si différentes. Les deux gardes de la garde personnelle de Linis affectés à la surveillance de l'unique point d'accès, les deux lycanthropes aux sens aiguisés chargés de protéger le bâtiment et son contenue, particulièrement vulnérable et soumise à une maladie étrange, prenaient leur tache avec un sérieux particulièrement élevé durant cette après-midi. Après tout, les gardes, eux-mêmes savaient que l'araignée était impressionnante physiquement, mais que c'est un véritable cœur d'or meurtri par une trop grande solitude qui se cachait derrière l'impressionnante apparence arachnide. Aussi, quand une jeune femme aux couleurs azurs approcha, ce fut deux lances croisées qui fermèrent l'entrée d'un air autoritaire avant même qu'elle ne prenne, doucement, la parole.

Il faut dire que les deux gardes lycans étaient, de base, irrités par les messes basses des idiots discrètement agglutinés autour du bâtiment et que cette "courageuse" jeune femme semblait plus être aux premiers abords une curieuse de plus qu'un atout à leur cause. C'était une jeune femme, grande, svelte et affichant plus d'azur et de nacre qu'une robe de mariée. Bien qu'elle ai l'air aussi douce qu'une promise, la jeune femme semblait aussi déterminée à en juger par le regard porté par ses yeux aussi bleu que sa chevelure. Aussi, ce fut une jeune femme sûre et appuyée sur ses appuis qui s'adressait aux deux loups patibulaires. Celle-ci prétendait venir pour l'annonce et les deux loups se regardèrent un instant, d'un air interrogatif, avant de regarder de nouveau la jeune femme. Le moins bourru du duo de gardiens répondit autoritairement à la jeune femme, tandis que la croix formée par le duo de lance disparaissait.

Garde : Entrez dans le magasin. Asseyez-vous. Achroma va venir vous voir.

Une fois que la femme à la chevelure bleutée fut entrée dans la boutique, le garde referma la porte, laissant la jeune femme seule. La boutique ou elle devait attendre avait un espace client pour le moins large et rectangulaire. Sur un des pans de mur étaient adossées une rangée de chaises, sans doute posées là pour les candidats à cette fameuse annonce. En face de cette rangée de chaises temporaires, se trouvait le comptoir du magasin dont seuls les produits frais avait été retirés pour être stockés au frais et à l’abri de la lumière. Un magasin particulièrement décoré, reprenant à la fois un stand de nourriture exotique, mais aussi beaucoup de breloques et de tissus. Tous, absolument tous, étaient issus de la culture hybride ou animale. Des bijoux faits par des sirènes, des robes en soie d'arachnides et autres articles uniques peuplaient le magasin.

Malheureusement pour la femme bleutée, examiner le magasin, ou même s'assoir sur une des chaises, semblait pour le moins compromis, car ce fut quelques secondes après son entrée et la fermeture de la porte d'accès qu'un Naga achromatique fit irruption par l'autre entrée de la pièce, celle menant aux parties privées et à l'entrepôt. Magnifique, pour qui aime les serpents, absolument terrifiant pour qui les craint. La créature qui venait d'entrer dans la pièce, sans dire un mot et en toisant sévèrement la jeune femme, était un long naga, visiblement ancien même pour ceux ne connaissant pas cette espèce et dont les écailles semblaient être devenues achromatiques. Il ne s'agissait pas de certaines écailles à certains endroits devenues plus usées par le poids des ans, non. Toutes les écailles étaient achromatiques de manière uniforme, juste les écailles sur la partie ventrales étaient plus claires que celles faisant face au soleil et non au sol. Disposant d'un corps avoisinant les huit mètres de long pour une partie humanoïde de seulement un mètre, le long Naga semblait remplir à lui seul cette partie de la pièce de quatre mètres sur six.

Rapide, Le Naga fit le tour de la jeune femme, la toisant silencieusement et sévèrement tandis que ses anneaux lui coupaient toute option de sortie. Après avoir plongé ses yeux rouges dans les yeux bleu de la jeune femme, cherchant la moindre trace de peur dans celle-ci, le Naga fit siffler sa langue avant de laisser glisser ses mots d'une manière pour le moins antipathique. Le vieux serpent aux multiples surnoms, Grypaire, Achroma ou encore Evanus, n'essayait pas d'être ami avec l'intruse, mais voulait clairement tester sa propension à rester calme ainsi que ses capacités et ses connaissances.

Evanus : Issssiiiii pour l'anonssse, je présume ? Qu'est-ssse que vous sssavez de la medesssine ? Comment pensssez-vous êtres utiles ?

Sans pour autant la toucher d'aucune façon, le Naga tenait la jeune femme bleutée au piège en l'entourant de ses anneaux au sol tout autour d'elle. La dominant de sa grande taille, ce fut le visage vers le bas qu'Evanus regardait la jeune femme en posant ses questions. Le vieux Grypaire voulait connaitre les réactions au stress de la jeune femme, mais aussi sa manière d'agir fasse à quelque chose de visiblement dangereux. Le Naga achromatique ne pouvait se permettre de laisser Silésie seule avec quelqu'un ayant peur de ses mouvements ou facilement en proie à la panique.

Anonymous
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Le serment d'Hippocrate inclue aussi les araignées


Ayah ne savait pas vraiment où se mettre quand le barrage de lances se leva et qu’elle fut sommairement introduite par l’un des gardes dans l’établissement.
 
Sans être véritablement agressifs envers elle, les gardiens des lieux semblaient passablement sur les nerfs, comme si leur patience avait déjà été mise à rude épreuve avant qu’elle ne se présente à eux.
 
Quelque chose à voir avec ces badauds qui rôdaient autour des lieux ? Peut-être ? Ce n’était pas à exclure.
 
Toutefois… Il y avait autre chose dans l’air : une sorte d’ambiance de mort, une ambiance pesante qui alourdissait sensiblement le cœur de quiconque avait une once d’empathie.
 
Que se passait-il ici ? Ayah sentit l’étau douloureux se serrer sur son palpitant.
 
Était-elle seulement réellement au bon endroit ? Elle l’espéra de tout cœur, sinon la situation serait vraiment très bizarre, et potentiellement dangereuse.
 
Le garde avait évoqué un certain Achroma juste avant de refermer derrière lui la porte, l’hydromancienne était très perplexe.
 
En tout cas s’ils semblaient méfiants ils n’avaient pas poussé le vice jusqu’à lui demander de se défaire de son arme. La simple présence rassurante de la garde de sa lame à sa hanche contribuait à l’apaiser, bien qu’elle n’eût nullement l’intention de s’en servir. Du moins, l’espérait-elle ardemment.
 
Elle se retrouva seule.
 
Seule face à cette rangée de chaises désespérément vides d’occupant. La lumière, qui filtrait à travers les délicats voilages qui couvraient les grandes vitrines, caressait délicatement une myriade d’objets divers et variés. Du peu qu’elle en voyait dans l’immédiat, Ayah se fit une réflexion rapide et simple : cet endroit ressemblait à une boutique : et plutôt richement décorée.
 
Ce n’était manifestement pas la petite épicerie miteuse du coin : tout ce qui l’entourait paraissait rare et délicat.
 
Mais elle n’eut guère le temps de s’étendre plus dans son observation : car une poignée de secondes après la fermeture de la porte, une autre s’ouvrit prestement, laissant dans son encadrement une créature pour le moins étonnante.
 
Par réflexe, Ayah eut un vif mouvement de recul : un pas en arrière, avant de s’immobiliser, regardant avec une franche surprise l’être qui remplissait peu à peu la pièce de son imposante présence. Une créature reptilienne, couverte d’écailles grisâtres et blanches, dotée d’un buste, de deux bras et d’un long corps serpentin.
 
Ce n’était pas une race qu’elle connaissait, et elle n’en avait pas vu dans les bestiaires. Mais les informations du placardeur d’affiche lui revirent à l’esprit… N’avait-il pas parlé d’hybrides ?
 
Son torse et sa paire de bras, bien que couverts d’écailles, ne faisaient pas de mystère sur une origine décidemment anthropoïde. Serait-ce le fameux Achroma ?
 
Elle essaya de se détendre tandis qu’elle tentait tant bien que mal de soutenir le regard inquisiteur de l’étrange être qui commençait à l’entourer de ses anneaux : il ne la touchait pas mais l’enfermait. Pour sa taille, il se mouvait avec une rapidité et une grâce remarquable.
 
Non sans regret, l’hydromancienne vit sa retraire complètement coupée par le long corps reptilien. Cette pensée eut pour effet de lui faire détourner le regard, coupant le contact visuel tandis qu’elle jetait un regard inquiet vers la porte fermée.
 
La shoumeienne lutta pour garder son calme et se retenir de porter une main rassurante sur la garde de son arme.
 
Ayah reporta son attention sur le nouveau venu, accrochant à nouveau son regard avec le sien.
 
Achroma, si c’était bien lui, n’était pas un animal ou un quelconque monstre, elle en était sûre.
 
Avant même qu’il ne s’exprime la jeune femme avait perçu dans ses iris de rubis une intelligence certaine. La certitude n’en fut que renforcée quand il s’exprima : même si les mots roulaient et se déformaient sur sa langue fourchue, rappelant sa nature profondément reptilienne.
 
Il parlait d’une prose sifflante et aussi plutôt sèche. Avec ça et son apparence globale : il y avait de quoi être déstabilisé.
 
Néanmoins, il y eut bien une chose dans ses dures paroles qui passèrent un peu de baume sur les doutes mordants de la guérisseuse : elle était bien au bon endroit !
 
La bleue avait le visage levé vers son interlocuteur, qui la dominait de toute sa hauteur. Ses questions étaient plutôt vagues, et elle se demanda comment elle pourrait bien y répondre… Surtout qu’une de ses interrogations raviva des démons qu’elle avait grande peine à garder enfouis.
 
Comment pensait-elle être utile ?
 
* Personne ne semble avoir pu soigner le patient… Pourquoi réussirais-je ? * Songeait-elle, une mine un peu perturbée et confuse passant subtilement sur sa face.
 
Mais en même temps… Ici elle ne pouvait pas spécialement demander l’aide de pairs, alors… N’avait-elle pas à juste faire de son mieux ? S’il y avait réellement quelqu’un qui nécessitait des soins ici elle n’allait sûrement pas baisser les bras face à cette personne qui n’avait d’ailleurs même pas pris la peine de se présenter formellement.
 
Il était intimidant, et elle le reconnaîtrait sans peine à quiconque voudrait lui demanderait son avis sur la question.
 
Mais il ne lui faisait pas peur.
 
Ayah n’avait pas de problème particulier avec les reptiles, et elle voyait en cet imposant être un simple hybride. Elle ne fut pas plus apeurée que s’il eut s’agit d’un hybride chat, mais cela n’enlevait rien à sa dangerosité, elle en était bien consciente.
 
« En effet. » Commença-t-elle sur un ton calme et doux, mais ferme, tout en soutenant son regard. « J’ai trouvé votre annonce en ville. Je viens de Shoumei et je pourrais peut-être vous aider, si vous le permettez. Je m’appelle Ayah Stormsong. »
 
Toutefois, la méfiance de l’homme-serpent semblait telle que cette simple affirmation ne semblait pas de nature à le satisfaire. Du moins, c’est ce qu’elle déduisit de son silence : après tout, ne lui avait-il pas posé une question ?
 
* Mes connaissances en médecines ? Par où commencer ? *
 
Croisant les bras, elle se prit pensivement le menton, faisant mine de réfléchir.
 
Même si… Franchement…. Elle serait bien plus à l’aise sans la présence un peu trop oppressante de cet homme serpent géant !
Mais soit, on faisait avec les moyens du bord non ?
 
« Je pratique des soins depuis une bonne dizaine d’années. J’officie actuellement dans l’hospice de Mael et je suis ici… Eh bien… De passage ? »
 
Elle haussa les épaules avant de poursuivre, parler d’un tel sujet la mettait plutôt à l’aise, c’était son domaine de prédilection. Elle en était presque à oublier qu’elle était en train de converser avec ce que d’aucuns qualifierait fort aisément de monstre :
 
« Je ne prétends pas apporter une expérience immense. Mais j’ai déjà vu pas mal de choses et traité beaucoup de patients différents, même si j’ai encore énormément à apprendre. Et c’est donc humblement que je me propose. J’ai beaucoup appris des techniques traditionnelles, mais je me suis spécialisée dans la branche des soins magiques. Je sais guérir un certain nombre de maladies, neutraliser des toxines, conjurer des envoutements et refermer des plaies… » Expliqua-t-elle, le plus succinctement possible. « Je suis une manieuse d’eau, et j’ai la capacité de soigner avec. Je m’en sers pas mal pour mes diagnostics aussi… »
 
Bien sûr elle n’était pas dans les meilleures conditions pour imaginer une réponse totalement sensée et logique. Et c’est dans ces conditions qu’une idée bête, mais efficace germa dans son esprit pour prouver ses dires.
 
Mais encore fallait-il qu’elle ait le courage de la mettre à exécution.
 
Du courage… N’était-ce pas l’un des attendus de cette épreuve ? Elle n’en savait rien, mais sentait qu’il allait falloir faire preuve de cran pour gagner ses faveurs.
 
Avec des gestes lents et ne se voulant pas menaçante, Ayah porta sa main à sa gourde, faisant en sorte que son interlocuteur puisse savoir exactement ce qu’elle faisait et ainsi ne pas s’inquiéter :
 
« Je vous fais une petite démonstration toute simple. Vous permettez ? »
 
Elle retira la mitaine de cuir qui recouvrait sa main gauche, déboucha la gourde et mobilisa son mana.
 
D’un geste précis, une petite gerbe d’eau sortit du récipient et se mit à flotter dans l’air, formant une petite sphère aqueuse d’une dizaine de centimètres de diamètre.
Elle manipula quelques instant la pression à l’intérieur de l’orbe, qui se rétracta légèrement sous l’effet du mana de l’hydromancienne.
 
Cette dernière leva ensuite sa paume gauche vers le ciel, bien en vue de l’hybride. Elle n’avait jamais fait ce qu’elle était sur le point de faire, mais sentait que son interlocuteur avait besoin de preuves concrètes.
 
Elle serra les dents et fit un léger mouvement vif avec sa main droite. L’orbe très comprimé s’étira brusquement et fila vers la paume de sa main gauche, l’entaillant au passage.
 
Sur le coup, Ayah grimaça et siffla de douleur.
 
Elle ne s’était jamais, au grand jamais, mutilée de la sorte de son propre chef.
Cela faisait plus mal qu’elle ne l’avait imaginé.
 
Mais ce n’était pas comparable à des crocs de geomis dans la cuisse, elle avait déjà vécu bien pire douleur récemment. La guérisseuse tâcha de garder la face et son calme, sentant le regard juge d’Achroma, qui paraissait suivre attentivement ses actions.
 
Se décontractant quelque peu, elle leva à nouveau les yeux vers lui, une lueur de détermination ancrée sur les traits de son visage, que partageait les restes de la douleur qu’elle venait de s’infliger elle-même.
 
Un sang, aussi rouge que les yeux serpentins, coula paresseusement de la blessure ouverte, mais elle entendait se soigner avant de souiller le sol.
 
Elle resta quelques instants sans rien faire pour que son « public » puisse constater la blessure avant d’entreprendre de nouveaux mouvements avec sa main droite, reprenant le contrôle de son petit orbe d’eau.
 
Rapprochant l’orbe de la blessure, la trainée se sang se stoppa, avant de commencer doucement à faire marche arrière tandis que l’eau de l’orbe se mêlait avec.
Progressivement, Ayah posa sa main valide sur la blessure qui commençait à se refermer, accompagnant l’orbe qui se fondait lentement en elle, une légère lueur turquoise émanait du contact.
 
Ce n’était pas une blessure très complexe ni très étendue : une simple entaille bien propre et bien nette. Aussi n’eut-elle aucun mal à la refermer : le processus fut assez rapide et ne lui consomma qu’une petite partie de son énergie.
 
Une fois le soin achevé, elle dévoila l’endroit où se trouvait la blessure. Laissant voir qu’il ne restait plus rien, pas de cicatrice : même pas le sang qui s’en était échappé : encore frais, elle avait pu le faire revenir dans son organisme.
 
« Ce pouvoir est très utile pour guérir des plaies… Mais à vrai dire l’annonce ne précise absolument pas de quel mal souffre votre patient. » Dit-elle posément, ne regardant pas son interlocuteur dans les yeux, refermant sa gourde et réenfilant méthodiquement la mitaine de sa main gauche.
 
Elle reporta son attention sur lui, mais son visage de serpent rendait son expression indéchiffrable. Ayah eut un petit moment d’hésitation en réalisant qu’elle ne savait absolument pas ce qui pouvait bien se tramer dans les coulisses de ces iris écarlates.
 
Mais, elle secoua légèrement la tête, et reprit son air déterminé, bien que sa voix pu légèrement trahir sa confusion face à la mine de la créature.
 
« Je ne sais pas quoi vous dire d’autre… Je suis prête à mettre mes capacités à disposition, pour peu que vous m’y autorisiez. Néanmoins je comprendrais parfaitement si vous recherchez un autre profil. » Elle haussa les épaules, s’autorisant pour la première fois depuis un certain temps un léger sourire bienveillant. « A prendre ou à laisser. »
 
Essayant de garder un air affable, mais déterminé, elle guetta attentivement et avec respect le verdict d’Achroma.
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ft. Ayah Stormsong  

À Ikusa, Silésie tombe  gravement malade. Achroma piétine dans ses recherches et Linis appelle désespérément à l'aide. Ayah serait la réponse au problème de ce trio unique.

Le serment d'Hippocrate inclut aussi les araignées.



Le Naga observait la petite créature bleue entourée de ses anneaux achromatiques. Silencieusement et toujours de son air et de sa posture menaçante, le Naga notait mentalement et analysait chacune de ses réactions. Il ne s'agissait pas de noter ses paroles et d'analyser les mots de son discours, mais bien d'analyser également a gestuelle, son regard et la direction qu'il prenait au fur et à mesure de leurs mots, aussi bien à lui qu'a la jeune femme passant, sans le savoir, une audition pour le moins particulièrement exigeante.  

Déjà, même si la posture de la jeune femme indiquait que l'entrée et l'attitude du Naga avaient fait leur impression sur la jeune femme, le regard franc et la réaction de celle-ci indiquait qu'elle n'avait pas peur de lui. Ceci était un bon point, un élément positif qui indiquait au serpent géant que la jeune femme n'allait pas se mettre à hurler devant l'araignée. Ensuite virent les paroles de la jeune femme. Elle dit venir de Shoumeï, sans doute par bateau et avoir vu l'annonce en ville, comme le Naga s'en doutait. Des informations futiles pour le moment, hormis le nom de la jeune femme que le serpent allait retenir. Ainsi elle s'appelait Ayah Stromsong.

Vint ensuite la réponse à la question du Naga. La réponse la plus importante à la question la plus capitale de tout cet entretient. Visiblement de moins en moins impressionnée par le mamba noir, la jeune femme se permettait de le quitter des yeux pour réfléchir, repliée sur elle-même. Ce petit geste indiquait qu'elle n'avait visiblement pas la crainte de se faire possiblement attaquer, mais ses mots furent nettement plus importants que sa gestuelle, car ceux-ci étaient riches d'informations importantes concernant leur situation actuelle.

Une soigneuse de l'hospice de Mael ? Ceci pourrait être un atout considérable ! Soigneuse magique, cette Ayah savait traiter les maladies, les intoxications et exorciser si besoin est. Peut-être pas au niveau de la Grande Prêtresse des Ombres, mais tout de même à un niveau plus élevé que le Naga qui balbutiait sur ce dernier point. S’ensuivit une démonstration de ses pouvoirs d'hydromancienne et de soigneuse sur une blessure. Un spectacle pour le moins intéressant, captivant même et le Naga oscillait en hauteur pour voir le maniement de l'eau et la plaie de la jeune femme se refermer méthodiquement sans aucune trace et sans aucune tache de sang nulle part.

Le Naga était impressionné par une telle maitrise, cela va de soi, mais le vieux Grypaire ne perdait pas son objectif de vue pour autant. Une fois que la jeune femme avait fini sa présentation et l'exemple de ses compétences, Achroma se baissait un peu pour se mettre à hauteur de la jeune femme, histoire de discuter avec elle, les yeux dans les yeux et d'égal à égale. C'était un ton neutre, nettement moins agressif et le Naga allait expliquer son raisonnement ainsi qu'une partie du but de l'annonce. Inutile de lui mettre de la pression concernant les particularités physiques qu'elle verrait, la jeune femme bleutée avait déjà prouvé ne pas être en proie à la panique aussi facilement.

Grypaire : Ceusssi est très impresssssionant. Une maitrissssee de la guérissson élémentaire presssque parfaite. Sssssependant, sssssette maitrissse est ausssssi impressssionante qu'elle m'est inutile dans le cas presssent. Sssssela dit, vous avez prouvé être un véritable medesssssin et non un charlatant.

Libérant son étreinte autour de la jeune femme et ramenant ses anneaux vers lui pour soutenir son corps, le vieux Grypaire semblait désormais assis sur sa propre queue de serpent et sa taille se faisait équivalente au sein de la jeune femme. D'un air aussi neutre que sérieux, le vieux Naga lui annonçait la couleur des événements qui allaient se dérouler avec la jeune bleutée, si celle-ci souhaitait pouvoir franchir la porte vers leur patient.

Grypaire : Laisssez-moi vous poser quelques quessssstions médicales ssssur ce qui m'intéresssse. Que feriez-vous ssssi votre passsssient avait ssssses sssymptomes là. Apathique, fièvre et perte l’appétit. Je présssssise que votre passssient est un hybride chat.

Une simple question pour tester le savoir de la jeune médecine au teint bleu. Quelque chose de facile pour qui était entouré d'hybride, mais quelque chose de peu-être un peu plus compliqué pour qui soignait surtout de l'humain. Ce qu'avait exposé le vieux Grypaire, il s'agissait de la Borréliose féline. Cette maladie est béguine, mais peut devenir grave, voir mortelle si elle n'est jamais traitée. Elle ne nécessite qu'un traitement antibiotique, avec de préférence, des antibiotiques a large spectre comme la pénicilline. L'autre étape, toute aussi indispensable que le traitement par la pénicilline est, bien évidement, le retrait des tiques qui provoquent cette maladie. Cependant, le serpent ne laissa pas le temps de répondre et, tournant autour de la jeune femme au teint bleu, le vieux grypaire continuait ses questions. Ce coup-ci, le serpent allait servir d'exemple et s'était mit le visage en face de la jeune femme, si prêt qu'elle pourrait sentir son souffle.

Grypaire : Maintenant, votre passsient souffre de tuméfacsssions au niveau de ses lèvres. Il garde la bouche ouverte. Je préssssise que je ssssuis votre passsient.

Un sourire à la commissure des lèvres du serpent. Il serait difficile pour l'Achroma de ne pas savoir exactement de quoi il s'agit, comme maladie. Il s'agit tout simplement de la Stomatite, une infection souvent bactérienne, impressionnante et béguine, celle-ci se soigne avec de faibles antibiotiques et un traitement médicamenteux classique. Cela arrivent aux serpents et aux Nagas qui changent de région et d'alimentation. Une maladie que le vieux Grypaire ne connait que trop bien. Mais est-ce que la jeune femme allait les connaitre, les nommer et surtout... savoir comment les soigner ? Le serpent attendait le raisonnement et la réponse de la jeune femme. Si celle-ci prouvait que ses connaissances médicales sur les maladies égalait ses connaissances sur les blessures, alors Silésie avait trouvé quelqu'un de plus compétent que le vieux serpent pour la soigner.

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Le serment d'Hippocrate inclue aussi les araignées


Avait-elle réussi ?
 
Ayah étudiait avec une légère appréhension la face de son étrange interlocuteur tandis que ce dernier s’abaissait pour se mettre à son niveau.
Ce faisant, il parut un peu moins impressionnant, et quelque chose dans sa voix sifflante se fit un peu moins froid quand il reprit la parole.
 
L’hybride serpent lui donnait l’impression qu’il cherchait à sonder quelque chose dans son âme.
Elle soutint nonobstant l’intensité de ses prunelles, sa curiosité la poussant de plus en plus à réussir cet entretien et connaître le fin mot de toute cette histoire.
 
* Donc ce n’est pas une blessure… * Songeait la guérisseuse tandis que l’immense reptile s’enroulait sur lui-même, se donnant une assise plus confortable. * En tous cas il a l’air beaucoup moins sur la défensive. *
 
Si la démonstration portait sur des pouvoirs qui n’auraient manifestement aucune importance pour le cas qui l’intéressait, Achroma semblait déjà plus ouvert à discuter… Bien qu’apparemment encore bien loin d’être convaincu…
Aussi continua-t-il l’entretien, enchaînant sur des questions beaucoup moins vastes… Peut-être même… Un peu trop précises ?
 
Deux interrogations, deux demandes de diagnostic fictifs.
Un test de connaissances ?
 
La mine d’Ayah s’assombrit légèrement tandis qu’elle écoutait avec attention les informations qui lui étaient livrées en pâture pour un diagnostic sommaire.
 
Elle ne se considérait absolument pas comme une érudite et, si elle appréciait lire, il y avait de nombreuses personnes à l’hospices qui avaient bien plus de savoir qu’elle en médecine traditionnelle.
 
Peut-être que son expérience : ce qu’elle avait déjà vu et entendu lui permettrait de passer cette épreuve théorique ?
En tout cas ce ne serait pas simple pour elle.
 
* Me suis-je vraiment trop reposée sur les soins magiques ? * Se demandait-elle, dans un coin de son esprit, se remettant en question face à la difficulté que lui opposait l’homme serpent.
 
Une chose lui semblait certaine. Peu importe ce qui sortirait de cet entretien, les questions de l’homme-serpent auraient tendance à remettre en question cet aspect de sa connaissance de la médecine.
 
Et si la connaissance théorique permettait n’être plus efficace sur les techniques basées sur le mana ? C’était une piste après tout… Ne cherchait-elle pas à améliorer ses capacités après tout ?
 
Achroma posa le cadre de sa première question, mais ne laissa pas à Ayah le temps de répondre.
Il s’était remis en mouvement et entreprenait de tourner lentement autour d’elle avant d’immobiliser son visage reptilien tout proche du sien.
 
Par reflexe, la bleue recula doucement d’un pas, avant de s’immobiliser, s’efforçant de conserver une expression neutre. Mais, avouons-le, c’était très difficile pour qui n’avait pas l’habitude, et la jeune femme eut un peu de mal à faire comme si de rien n’était.
 
Elle ne paniquait pas vraiment, mais elle était quelque peu nerveuse.
Une deuxième question fut énoncée alors qu’elle n’avait même pas eu le temps de considérer la première. Les exigences d’Achroma semblaient faire peser sur ses épaules une pression qu’elle ressentait fort bien.
 
Le silence retomba entre eux : un mutisme contemplatif.
Ayah détourna les yeux pour mieux réfléchir se tenant toujours le menton. Son regard erra alentours et se perdit sur les diverses étrangères qui ornaient les murs de la pièce.
Quelles seraient les diagnostics les plus justes ? Les réponses les plus honnêtes ?
 
En tous cas une chose lui semblait évidente pour la suite : elle devrait bel et bien soigner un hybride au vu des questions fortement orientées de son interlocuteur.
Un hybride chat ? Peut-être ?
Oh… Elle était si loin de la vérité…
 
Un moment passa avant que, finalement, elle ne reporte son attention sur son interlocuteur.
Aura-t-elle les mots justes ? Un nouveau test commençait pour elle.
 
« Je vais être honnête avec vous, Achroma, c’est bien votre nom, pas vrai ? Je n’ai nul intérêt à vous mentir sur mes connaissances théoriques. La médecine autour des hybrides est un sujet très vaste qu’il me faudrait explorer bien plus longtemps que ma durée de vie actuelle. Ce qui est un peu délicat avec les hybrides est qu’ils ont la particularité de pouvoir présenter des maladies spécifiques à leurs gênes en plus des maladies humaines. »
 
Elle jouait franc jeu avec lui et elle n’éprouvait aucun intérêt à survendre ses capacités.
 
Elle voulait réussir et aider, évidemment, mais en étant elle-même.
Sans vendre de chimères quant à ses capacités et connaissances.
 
Elle fronça les sourcils, se prêtant toutefois à l’exercice :
 
 « Ce que je ferais dans les conditions de notre hybride chat… Hm… » Elle s’interrompit quelques instants, se perdant pensivement dans les iris carmin de l’hybride achromatique. « Les symptômes que vous me présentez peuvent mener à de nombreux diagnostics et habituellement je ne me prononce pas avec si peu d’éléments : l’auscultation du patient est une étape primordiale pour un traitement adapté. Ce n’est pas dans ses effets qu’on attaque un mal, c’est dans sa cause. Cela ressemble néanmoins à une infection avec de grandes chances d’être d’origine bactérienne. Je soignerais certainement la maladie directement par magie, mais si je devais recourir à la médecine traditionnelle je prescrirais des antibiotique et une surveillance sous 48 heures pour apprécier l’évolution des symptômes. C’est plutôt basique… »
 
Deuxième question, mais cette fois le reptile se posait en tant que patient.
 
Il était si près qu’elle pouvait aisément passer à la partie auscultation, contrairement au malade imaginaire précédent.
 
Laissant retomber entre eux un silence contemplation, Ayah entreprit d’examiner minutieusement l’endroit qu’il avait évoqué : les lèvres.
 
Ce faisant, une petite part d’elle-même se rendait tout à fait compte qu’à tout moment ce parfait inconnu pourrait mettre un terme à sa courte existence, mais elle prit le parti d’ignorer cette petite voix.
Un jour, pour sûr, gager avec la chance et le destin lui jouerai des tours.
Mais ce jour n’était pas arrivé.
 
 
* Des tuméfactions ? *
 
Elle n’en voyait aucune. Malgré toute l’application qu’elle y mettait.
 
Pourtant, sa vue n’était pas si mauvaise que cela au point de passer à côté de ce genre de marque : c’était tout de même plutôt visible habituellement…
 
Elle regarda d’un côté du visage d’Achroma, étudiant toute la ligne de sa mâchoire jusqu’à la commissure de ses lèvres, puis de l’autre côté. Aucun résultat.
 
* Peut-être ne faut-il pas le prendre au pied de la lettre ? *
 
« Hm... Rien à signaler à première vue. » Murmura-t-elle, autant pour elle-même que pour son malade imaginaire.
 
L’observation, c’était surfait pour elle… Le diagnostic serait beaucoup plus simple avec sa magie, alors pourquoi s’en priver ?
Elle pourrait même le soigner sans aucun médicament s’il avait réellement quelque chose, à condition que ce ne soit pas excessivement grave.
 
« Si vous permettez. »
 
Nouvelle preuve qu’elle ne le craignait pas particulièrement et qu’elle ne rechignait pas face à sa nature : Ayah leva lentement les mains de chaque côté de la tête triangulaire de l’hybride et toucha délicatement sa peau couverte d’écailles.
 
Elle baissa la tête et ferma les yeux pour se concentrer et un léger flux d’énergie passa dans ses mains.
 
Elle utilisait son pouvoir de guérison sur Achroma, ce qui lui servait également pour faire des diagnostics et détecter des infections.
Cela ne lui donnait aucune science exacte sur la nature du mal, mais ça lui donnait un ordre d’idée sur l’ampleur des dégâts internes et de la localisation de l’infestation.
 
De ce quelle en savait, les gens sur qui elle avait utilisé cette magie commentaient une sensation de fraîcheur, certains s‘en plaignaient, d’autres ne trouvaient pas le ressenti si désagréable que cela.
Une question de sensibilité, très certainement…
 
Elle ne sentit en Achroma pas d’infection en cours, du moins aucune n’était passée hors de contrôle pour son organisme.
Après tout, le corps n’était-il pas en lutte perpétuelle contre des éléments étrangers ?
 
En revanche, il y avait autre chose… Elle pouvait sentir un manque de sommeil manifeste, ainsi que des troubles digestifs. Mais ces symptômes ne semblaient pas liés à une maladie particulière, si ce n’est un mal très courant appelée « stress ».
 
C’était une sensation étrange, à peine perceptible, et elle ne pouvait absolument rien y faire, car ce n’était ni une maladie, ni une infection, ni un poison, ni un envoutement. Elle se douta donc seulement que quelque chose inquiétait l’homme serpent depuis déjà quelques jours.
Et c’était certainement en lien avec l’annonce.
 
Un peu perturbée, Ayah rompit ce contact qui n’avait duré qu’une petite dizaine de secondes :
 
« C’est terminé. Je ne détecte pas d’infection sur vous. Néanmoins, si on doit imaginer les symptômes que vous me décrivez et partir du principe que vous êtes contre les soins magiques, je prescrirais une nouvelle fois des antibiotiques et du repos. Ce genre de maux peut être d’origine bactérienne chez l’homme, et il me semble qu’il en est de même pour de nombreux reptiles.»
 
Sur ce haussa légèrement les épaules, ne sachant pas comment tourner les choses :
 
« Je n’ai rien d’une érudite, et ce n’est que l’expérience vécue qui parle ici. Mes pouvoirs me permettent de me passer des traitements traditionnels et je passe plus de temps à les affiner qu’à me plonger dans des ouvrages de médecine. Alors généralement je ne m’en prive pas. Néanmoins, je conçois parfaitement l’importance d’entretenir ses connaissances en médecine classique.»
 
Une réflexion germait peu à peu dans son esprit tandis qu’elle étudiait avec une curiosité nouvelle les traits atypiques de son interlocuteur.
Il pourrait paraître présomptueux d’essayer de lui donner un âge, mais elle était prête à parier cher qu’il était bien plus vieux qu’elle et que ce n’était pas un représentant jeune pour son espèce.
 
En tout cas, il semblait avoir quelques connaissances en médecine, sinon à quoi rimerait tout ceci ?
S’aventurerait-il si loin dans ses questions s’il était complètement profane dans le domaine ?
 
Il était tout de même plutôt étrange qu’un individu qui paraissait détenir autant de savoir dans ce domaine se mette à recruter des guérisseurs dans la rue. Et ce sans demander un domaine de compétence précis. L’annonce ne faisait pas état d’une recherche d’un spécialiste dans une discipline donnée.
Qui était-il ? Et que savait-il vraiment ?
 
« Sauf votre respect. » Commença-t-elle avec prudence, mais avec déférence. « Vous n’avez pas l’air d’être profane en matière de diagnostic, de remède et de médecine en général. En fait, vous me donnez plutôt l’impression d’être vous-même un guérisseur aguerri. »
 
A nouveau, une sorte de poids pesait sur ses épaules…
Si c’était le cas… Et qu’il n’était pas en mesure de s’aider lui-même, y avait-il vraiment une chance pour qu’elle puisse changer la donne ?
 
La mine d’Ayah pris un air grave, et la question était vraiment innocente et dénuée de sarcasme :
 
« Votre patient… Il ne doit pas être pris d’un mal très commun pour que vous demandiez une aide extérieure avec vos connaissances. »
 
La jeune femme en oublia presque la nature d’Achroma, et conversait avec lui comme elle l’eut fait avec n’importe quelle autre race.
 
De toutes manières… Aurait-elle vraiment l’opportunité d’en savoir plus sur cette étrange situation ? Avait-il d’autres épreuves à lui faire passer ? D’autres questions ?
 
Ou bien leurs échanges allaient-ils prendre prématurément fin ?
La bleue guetta les réponses de cet individu qu’elle considérait déjà presque comme un confrère médecin, au vu de sa prose plutôt typée.
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ft. Ayah Stormsong  

À Ikusa, Silésie tombe  gravement malade. Achroma piétine dans ses recherches et Linis appelle désespérément à l'aide. Ayah serait la réponse au problème de ce trio unique.

Le serment d'Hippocrate inclut aussi les araignées.



Après un long silence, contemplatif et d'un calme religieux. Après un long silence ou la tension palpable n'avait d'égale que l'intensité de la réflexion de la jeune femme, réflexion générée par l'exercice mental et l'appel à ses connaissances que lui avait soumis le serpent. La jeune femme au regard et à la chevelure azuré avait opté pour une réponse pour le moins contraignante, mais au moins, suffisamment honnête pour avoir son aspect positif malgré tout. La connaissance théorique de la femme bleutée semblait pour le moins limitée dans le champ vaste du possible que sont les hybrides et toute leur complexité.

Cependant, malgré cette lacune annoncée, la jeune humain s'était prêtée au jeu des questions et avait livré son diagnostic concernant les hybrides félidraes. Un diagnostic qui n'était pas inexact, mais qui n'était pas complet pour autant. Traiter l'infection et les bactéries par des antibiotiques à large spectre était bien la solution, mais l'action la plus primordiale est de retirer la source de l'infection. Une source particulièrement présente sous sa forme la plus parasitaire chez les hybrides au pelage apparent. Encore que les créatures à écailles ne sont pas non-plus épargnés par ce fléau que sont les Tiques mais, au moins, ils peuvent s'en débarrasser à chaque mue.

Rien qu'un examen réel n'aurait caché cela dit, mais le serpent allait tous de même faire la réflexion à l'humaine une fois que celle-ci lui aurait répondu sur la deuxième question. Ce fut d'ailleurs cette deuxième réponse qui apportait le plus de surprise, car la jeune femme semblait avoir prise au pied de la lettre l'énoncée de l'exercice que le serpent lui avait imposé. Non pas que le serpent déteste être touché, mais celui-ci ne s'attendait pas à être examiné pour autant. Amusé et curieux, le serpent laissa tout de même la jeune femme faire son œuvre. Cela permettra également au vieux reptile de voir sa méthodologie et l'efficacité de celles-ci.  

La méthode était peu orthodoxe comparée à la médecine traditionnelle. Mais celle-ci devait sans doute être tout aussi efficace, voir même un peu plus. Cependant, la sensation de froid que cette magie analytique générait pouvait être un peu dérangeante pour le commun des mortels, mais pour les hybrides à sang froid, cela pouvait avoir de vraies conséquences. Ainsi, le vieux Grypaire sentait son esprit de brouiller sous la fraicheur, essayant de rester suffisamment conscient pour l'arrêter si celle-ci devenait trop présente. Cependant, la jeune femme retirée son bras d'elle-même avant que le serpent ne le fasse lui-même et c'est un Achroma légèrement confus qui écoutait le diagnostic médical de la jeune femme.

Les péroraisons de la jeune femme la conduisaient vers un peu de faiblesse et une grande fatigue, ce qui n'était pas inexact compte tenu de l'état actuel d'Evanus. Ainsi sur les deux questions, les deux étaient exactes, mais incomplètes. La jeune femme, dans son discours aussi poli qu'humble, ne prétendait pas tout savoir et reconnaissait volontiers les faiblesses de sa méthode sans pour autant en réfuter les points forts. La femme bleutée enchainait ensuite, confiant la fin de son analyse, sur ce qu'elle pensait d'Achroma et de la situation. Un esprit fin qui semblait avoir cerné le côté discret de l'annonce, mais aussi les capacités et connaissance de soigneur traditionnel du reptile. Ayant retrouvé la pleine utilité de ses facultés cognitives, le vieux Grypaire allait commencer par répondre par sa dernière question. Toujours assis sur sa queue, le vieux serpent allait raconter un infime pan de sa vie à cette jeune inconnue. Un signe de confiance, chez les Naga, mais cela, la jeune femme ne le saura sans doute pas. Croisant les bras et toujours assis sur lui-même, Achroma posait ses yeux rubis dans les yeux saphirs de la jeune femme avant de les laisser vagabonder dans ses souvenirs plus que dans la boutique tandis qu'il se remémorait son passé.

Achroma : Je sssuis, ou plutôt j'étais, le médessssin de ma tribu autrefois. Ceux-sssi ont attaqués un peu trop de lieux de ssssstokages de resssources du Reike et nous avons été punis par quelques déssssénie d'esclavage par votre roi. Linissss m'a acheté et fait faire le travail d'archivisssste en plusss de médessssin pour ssses employés. J'ai pu avoir toute une bibliothèque pour apprendre et perfecsssssioner mon art, mais je n'arrive pas à identifier le mal dont sssssouffre mon amie et passssiente.

Achroma se laissait aller à la rêverie en pensant à son passé, sa tribu dont la peine serait terminée d’ici à un ou deux ans, et à sa vie actuelle qu'il jugeait mieux que celle passée dans les zones marécageuses du Reike. Cela dit, s'il pouvait être libre et conserver son statut d'archiviste et médecin au sein du domaine Leoyon, le vieux shaman ne dirait pas non. Concernant les diagnostics de la jeune femme, le vieux serpent devait tout de même lui porter une réponse et, abandonnant sa position assise sur ses anneaux, Achroma refaisait le tour de la jeune femme tout en montant de plus en plus haut pendant qu'il délivrait sa sentence. Celle-ci n'était pas emprunte d'agressivité comme l'avait été sa démarche au début de l'entretient, juste que le Naga se plaisait à observer son interlocutrice sous différents angles pour examiner ses réactions fasses aux erreurs commises. Allait-elle tenté de se justifier pour réfuter l'erreur ou allait-elle essayer d'en apprendre ?

Achroma : Consssernant vos deux diagnostiques. Commenssssons part l'hybride félin. Les hybrides ont la malchanssssse d'avoir à la fois la maladie des hommes et ssseelle de leur pendant animal. Sssssependant, les hybrides ont ausssssi la malchanssse d'avoir leur lot de parasites. Ausssssi, il aurait fallu, en premier lieu, retirer les parasites de leur corps. Ma maladie que je vous ai décris est provoqué par une tique on ne peut plus commune. Mais rien qu'un diagnosssstique physique ne vous aurait révélé n'est-ssssse pas ?

Continuant son ascension autour de la jeune femme, le Naga lui laissait quelques secondes pour voir sa réaction. Pas seulement celle qui sortirait de ses mots, mais également ses gestes et son regard. Le langage corporel est généralement meilleur interlocuteur et plus profond révélateur que la langue commune utilisée par les hommes. Enchainant ensuite sur son diagnostic sur la question au sujet reptilien, Achroma libérait de plus en plus les alentours de la jeune femme, se dirigeant et ondulant doucement vers la double porte au fond du magasin.

Achroma : Conssernant votre sssecond diagnosssstique. Je ne ssssuis pas malade actuellement, mais la réponsssse est la bonne pour sssse maux et celui dont je ssssouffre actuellement. Ssssependant, je vous prierais de faire attenssssion à l'utilisasssssion de votre magie ssssur les animaux et hybrides pouvant hyberner. La sssensasssion de fraicheur nous perturbe l'esssssprit et pourrait entrainer une hybernasssion involontaire chez nous.


Ouvrant doucement la porte à double battant, essayant de faire le moins de bruit possible en le faisant, le serpent dévoilait une pièce chauffée et dans une pénombre quasiment totale. Cette ancienne pièce de stockage avait été libérée de son contenue et avait été remplacée, pour la moitié gauche de celle-ci, par tout le matériel médical dont on puisse rêver. De la simple machine à pomper jusqu'aux cartons débordant de médicaments en tout genre, de l'atelier de posologie aux différents outillages d'analyse de fluides et d'échantillons. Vraiment, tout le possible et imaginaire était présent, indiquant clairement que, contrairement aux légendes sur l'Indigne représentant, celui-ci dépensait sans compter pour sauver son amie. Sur la droite de ce local se tenait quelques meubles de rangement contenant le nécessaire de toilette, d'hygiène et les vêtements, excrément raffinés et composés principalement de soie savamment tissée, d'une personne visiblement très féminine et très raffinée. Une personne de gout, mais aussi une personne d'argent à n'en point douter. Mais ce qui marquait le plus était le centre de la pièce. Des matelas empilés et cousu ensemble à la vas-vite et couvert de draps de soie. Ces matelas étaient contenu par un cadre de bois rudimentaire et ceux-ci accueillaient une masse visiblement colossale, mais impossible à identifier à cause de la pénombre ambiante et des draps la recouvrant. Cependant, le fait que les draps se levaient et rabaissaient d'une manière régulière indiquait qu'une créature vivante et malade était cachée sous les draps. Seul dépassait, à droite du lit rudimentaire, une main couverte de chitines noires et aux doigts finissant par des pointes aiguisée et chitineuse. Cette main et cet avant-bras étaient posées sur les genoux d'un homme. Un humain savamment habillé et visiblement mort d'inquiétude dont la main gauche caressait doucement, mais sans relâche l'avant-bras chitineux de la créature tandis que sa main droite lui tenait délicatement la main. 

Si le serpent avait les traits tirés, un stress élevé et besoin de repos, un coup d'œil suffisait pour se rendre compte que l'humain était dans un état de fatigue et de stress absolument catastrophique. Irritable, déconcentré, visiblement déprimé aussi bien physiquement que mentalement, il était visible que Linis n'avait pas dormi depuis des jours. Il était même probable que celui-ci n'ait pas quitté cette pièce depuis que son amie y était enfermée. Les brulures sur le bout de ses doigts et les traits tirés indiquait également que l'humain, soigneur magique particulièrement novice, avait usé de sa magie jusqu'à s'en blesser lui-même. Pourtant, toute sa concentration, toute son attention était happée par la créature endormie, sa propre santé passant au second plan. Le vieux Grypaire entra dans la pièce et se mit à hauteur de l'humain aux yeux encore gonflé de tristesse. Lui passant une main reptilienne sur l'épaule, Achroma lui lança quelques mots sur un ton compatissant. Ce ton, cette manière préventive d'agir, n'était en rien celle d'un esclave envers son maitre. Il était impossible de ne pas se rendre compte que, de part son attitude et son empathie, Achroma parlait à l'Indigne comme un être attentionné parlerait à un de ses amis les plus chers.

Achroma : Va te reposer, Linisss. Je prends le relai. Essssaie de dormir un peu, même ssssi ssse n'est que quelques minutes.

Regardant le reptile, humain lâcha à contrecœur la main de son amie arachnéenne et se leva doucement, titubant par faiblesse. Allant vers le fond de la pièce pour ouvrir la petite porte de service, l'humain allait gagner les appartements privés du magasin, laissant le serpent faire son travail. Celui-ci n'avait même pas décroché un regard vers l'humaine ni même notifié sa présence. De nouveau seul dans la pièce avec leur patiente, Achroma fit signe à la jeune bleutée d'approcher avant de baisser le drap pour révéler la nature de l'hybride en tenue d'Ève. Le travail allait commencer et il fallait que la jeune femme commence son diagnostic. Celle-ci avait, d'un geste de la main du serpent, le champ libre pour officier si elle n'était pas trop apeurée par ce qu'elle voyait.



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Le serment d'Hippocrate inclue aussi les araignées


Achroma semblait perturbé, ou alors, quelque chose ne tournait pas rond. Mais quoi ?
 
Ayah douta fortement qu’il s’agisse des explications qu’elle était en train de lui fournir.
Il ne se laisserait certainement pas embrouiller pour si peu, et pourtant.
 
Non, c’était plutôt comme si c’était son flux de magie qui provoquait cela.
Mais pourquoi ? C’était pourtant quelque chose qu’elle avait l’habitude de faire et elle ne put concevoir qui s’agisse véritablement de cela.
 
Le grand reptile parut prendre quelques instants pour se ressaisir tandis qu’elle continuait de lui parler. Elle se voulait aussi imperturbable que possible, bien qu’une grande perplexité se faisait largement ressentir dans son être.
 
C’est alors que, tandis que leurs regards si différents se croisaient à nouveau, il commença enfin à parler un peu plus de lui, de ce qu’il était : aussi bien dans le passé que dans le moment présent.
 
La guérisseuse écouta son court récit avec une attention curieuse mais empreinte de respect.
 
Il était question d’une « tribu », mais aussi de batailles, de défaites et… D’esclavage.
Eh oui… Après tout, n’était-elle pas présentement chez un esclavagiste notoire ?
 
Lui et les siens avaient manifestement payé le lourd tribut de leurs actes contre le puissant royaume du Reike au prix de leur liberté.
 
L’esclavagisme… Ayah tiqua légèrement à cette évocation.
Elle avait décidément beaucoup de mal avec cette notion, mais l’homme serpent lui dévoilait l’un des pans de ce mystère. On pouvait donc devenir esclave en étant ennemi du Reike ?
Le roi était à l’origine de cette pratique ?
Qu’en était-il avant qu’il n’arrive au pouvoir ?
 
Elle refoula ces considérations dans un coin de son esprit tandis que son interlocuteur évoquait un nom de sa voix sifflante : Linis.
 
Il lui semblait avoir lu ce nom quelque part en petit sur l’annonce de recherche de guérisseur : certainement le commanditaire.
Et d’ailleurs, où était-il ? Laissait-il ses esclaves s’occuper de toutes ses affaires ?
Était-il si peu intéressé par ce qui allait se jouer ?
 
Les mises en garde du colleur d’affiche revinrent comme un poison insidieux dans le fil de ses pensées : le commanditaire serait un tortionnaire qui collectionnait mais maltraitait les hybrides qu’il « possédait ».
 
D’un autre coté… Cela ne collait pas vraiment en y regardant bien…
Achroma n’avait pas l’air particulièrement prostré dans la servitude. Et il n’avait pas non plus l’air du genre à se laisser marcher sur les anneaux.
Non, décidément, quelque chose n’était pas cohérent quelque part, mais il admettait de son propre chef être techniquement un esclave.
 
Il parla également brièvement du patient, ou plutôt de LA patiente. Qu’il évoqua également comme une amie par ailleurs.
Cette information serra légèrement le cœur de l’humaine : ainsi donc c’était pour trouver un bon guérisseur pour sauver une amie chère que l’archiviste se montrait si impitoyable ?
Jusqu’alors, ses réticences commençaient à lui faire penser qu’il ne recherchait pas vraiment d’aide, mais elle voyait maintenant la chose sous un tout autre angle.
 
Son interlocuteur sembla se perdre dans ses pensées tandis qu’il évoquait son passé, et Ayah ne sut pas vraiment que dire ou que faire.
Se désoler ? S’offusquer ? Lui donner son avis sur la question ? Lui montrer de la sympathie ? Se taire ?
 
Ne rien dire… La dernière option lui sembla de loin être la bonne, elle ne savait pas du tout comment Achroma pouvait réagir et elle ne savait même pas quel était son ressenti réel par rapport à tout ceci.
Comme on dit, parfois le silence est d’or.
 
Une nouvelle fois, revenant à lui, l’hybride se remit en mouvement et tourna lentement autour d’elle.
C’était assez perturbant pour Ayah qui ne se mouvait pas d’un pouce et se contentait de bouger la tête pour le suivre du regard, le perdant momentanément de vue quand il passait dans son dos.
 
 
Tourner autour de gens… C’était une drôle de manie qu’il avait, mais elle ne releva pas et continua de garder un silence résolu tandis qu’il délivrait son verdict final. Elle était tendue : tendue par le stress de celle qui attend son jugement après avoir passé un examen.
 
Il parla d’abord du félidé, rappelant que les hybrides sont sensibles aux parasites et que dans le cas de ce patient la première des choses à faire aurait été de rechercher et retirer lesdits parasites car les symptômes auraient pu laisser penser à une maladie transmise par les tiques.
 
« Une simple auscultation aurait effectivement pu mettre à jour la cause de ce mal. » reconnut-t-elle, pensive, reprenant son menton dans sa main : une petite habitude qu’elle avait quand elle cherchait à se projeter.
 
Ce faisant elle détacha son regard de celui d’Achroma pour s’imaginer la situation.
Aurait-elle détecté le problème ? Difficile à dire.
Elle haussa les épaules, releva les yeux vers son confrère.
 
« De là à vous assurer formellement que je ne serais pas passée à côté... Je suppose que c’est l’une des limites à trop se reposer sur les soins magiques : parfois on passe à côté de la source du mal en se concentrant sur ses effets. »
 
Que cela plaise ou non au reptile achromatique, elle reconnaîtrait volontiers ses points faibles. N’était-ce pas ainsi que l’on évolue ?
 
Mais ce qu’elle lui disait ne sembla pas lui déplaire outre mesure, et plus le temps passait, plus il lui redonnait son espace.
La porte de sortie était dorénavant parfaitement accessible, mais la bleue n’y accorda pas un regard. C’était une tout autre porte qui incarnait maintenant son objectif : celle vers laquelle il s’approchait peu à peu.
 
Il lui parla de son second diagnostic : celui pour lequel elle avait utilisé ses pouvoirs sur la personne du serpent anthropoïde pour tenter de détecter une infection.
 
Ce fut alors qu’il lui enseigna une chose dont elle ne se serait jamais doutée : cette magie générait de la fraîcheur et pouvait causer des troubles.
Plus le flux était libre et plus la sensation était intense. C’était léger, mais effectivement cela pouvait vite devenir problématique pour des créatures à sang froid.
 
Ayah sentit le rouge de la honte lui monter au nez tandis qu’elle se rendait compte de la bourde qu’elle venait de commettre.
 
« Oh… Je n’imaginais pas que ça puisse être nuisible pour certaines personnes. » Elle hésita quelques instants. « La température dépend du mana dépensé. Moins je consomme d’énergie, moins je contrôle le flux et plus la température peut être basse… Bien que jamais trop basse pour un organisme classique. J’opèrerai en ce sens si besoin, merci pour cet enseignement. C’est une leçon que je n’oublierai pas. »
 
L’affaire semblait maintenant entendue, et l’homme serpent entrouvrit avec mille précautions la grande porte à double battants qu’il gardait jusqu’alors farouchement.
Il ne parla plus, et Ayah l’imita, tâchant de rester le plus silencieuse possible.
 
La pièce était plongée dans une obscurité prenante que berçait une douce chaleur.
Ils pénétrèrent respectueusement les lieux, mais il fallut à la jeune femme un certain temps pour que ses yeux humains puissent s’adapter pleinement à la pénombre ambiante.
 
Pendant ce temps-là, l’hybride s’avançait doucement vers une forme imposante vers le centre de la pièce. La jeune femme n’y voyait pas encore grand-chose, mais elle distingua tout de même cette masse indistincte qui semblait très légèrement se gonfler de s’affaisser à intervalles réguliers.
 
Et à coté de cette masse, une seconde forme, prostrée, de laquelle s’approcha gentiment Achroma.
La shoumeienne s’arrêta au bout de quelque pas, parfaitement silencieuse, laissant son confrère médecin prendre les devants. Si sa vision était encore plutôt limitée, elle pouvait néanmoins ressentir cette drôle d’ambiance pesante qui hâtait ces lieux.
 
*Cet homme… Serait-ce le commanditaire ? Ou un autre esclave ? *
 
De ce qu’elle parvenait à percevoir, il paraissait bien trop richement vêtu pour la seconde solution, et l’hydromancienne était persuadée qu’on tendait plutôt vers la première option.
Un nom, dans la bouche d’Achroma dissipa définitivement ses doutes : Linis. Aucun doute, ce type était bien le commanditaire.
Mais… Pourquoi était-il dans un état pareil ?
 
Elle commençait peu à peu à distinguer du matériel médical à proximité : une panoplie bien plus fournie que celle qui appartenait à l’hospice dans lequel elle avait officié toutes ces années. Tout ceci devait valoir une petite fortune…
Aussi riche était-il, il n’aurait jamais dépensé autant si son objectif était de porter préjudice à la malade.
 
Et que dire de ces rangées d’armoires couvertes de riches effets en tous genre, appartenant certainement à une personne distinguée et plutôt du genre féminin ?
Et on ne parlait pas ici de Linis…. Mais qui alors ?
 
* La patiente ? *
 
Ayah s’écarta pour laisser passer un homme abattu.
Un homme qui n’allait pas bien et qui manquait très visiblement de sommeil en plus d’être en proie à un stress intense.
 
Il tirait une tête d’enterrement, titubait comme un ivrogne et arborait de grandes valises sous les yeux. Si à cet instant précis la jeune femme devait donner une représentation physique au désespoir il serait très certainement incarné par cet homme.
 
* Il a l’air si abattu… C’est lui le fameux esclavagiste sans cœur ? *
 
Il ne lui adressa même pas un regard, mais elle ne put s’empêcher de ressentir une profonde empathie à son égard. Cette personne était véritablement marquée par ce qui arrivait à son ami, aucun comédien ne pourrait feindre un état pareil.
C’était une peine réelle, douloureusement authentique.
 
La bleue ne lui dit rien, mais perçut du coin de l’œil le geste d’Achroma qui l’invita à s’approcher… Elle s’exécuta en silence, retenant son souffle tandis qu’elle s’approchait du chevet de la patiente.
 
Plus ses yeux parvenaient à capter la rare lumière, et plus elle réalisait à quoi elle avait affaire.
L’hybride serpent avait doucement relevé un drap pour révéler une silhouette de femme : certaines parties de son corps, et notamment ses bras, son buste et ses mains étaient couverte d’une substance noire, manifestement dure.
Comme des morceaux de carapace.
 
Si la luminosité avait été plus importante, Achroma aurait très certainement perçu la pâleur soudaine qui avait pris place sur le visage d’Ayah tandis que les yeux de cette dernière s’attardaient sur les longues pattes noires et l’imposant abdomen de ce qu’on lui dévoilait.
Peut-être l’avait-il perçu d’ailleurs, mais elle ne pouvait pas vraiment le savoir.
 
Une hybride araignée… Pourquoi fallait-il que ce soit une hybride araignée ?
Si l’homme reptile lui avait paru imposant et intimidant : la vue de cette créature provoquait chez elle une sensation bien différente. La jeune femme se sentait comme paralysée : pétrifiée d’horreur et de peur, bien que cette dernière ne la fasse point fuir en hurlant.
 
En avait-elle peur ? Oh oui, très certainement.
Peut-être que les choses auraient pu être un peu différentes, mais l’hydromancienne ne se souvenait que trop bien de sa dernière rencontre avec des arachnides géants.
Elle frissonna en se remémorant cette geomis monstrueuse : un monstre de quatre mètres…
Sans compter les plus petites : elle se rappela douloureusement cette horrible sensation de croc s’enfonçant dans la chair de sa jambe.
 
La bleue sentit une boule se former dans sa gorge et une espèce de sensation de froid l’envahir. Le tout accompagné d’une légère nausée, elle porta par réflexe une main devant sa bouche.
La peur, elle ne la ressentait que trop rarement ainsi. Celle-ci était profonde et prenait aux tripes.
 
Et pourtant… Elle savait au plus profond d’elle-même qu’elle n’avait rien à craindre. Cette hybride n’était pas une geomi, et ce n’était certainement pas un animal dénué de sens humain. La peur était parfois simplement incohérente, incontrôlable : un système d’alarme à revoir…
 
Incapable de faire le moindre mouvement, elle resta là, debout à coté d’Achroma, au chevet de la drider. Elle ne faisait aucun bruit, ne perturbait en rien le repos de cette dernière, et luttait contre elle-même pour reprendre le dessus sur ces émotions.
 
« Veuillez m’excuser un instant. » Dit-elle sans trop hausser la voix, à l’adresse du vieux chaman.
 
Elle s’éclaircit la gorge et se concentra sur sa respiration, cherchant à retrouver son calme et remettre de l’ordre et de la constructivité dans ses pensées.
 
Cette personne était une hybride, comme Achroma. Elle n’était ni plus ni moins qu’une personne qui nécessitait des soins, et Ayah refusait formellement qu’une peur irraisonnée l’empêche de lui venir en aide.
 
Après une longue inspiration, elle prit place sur la chaise qu’avait laissé Linis en partant : une chaise au chevet de la demoiselle arachnide.
 
« Quel est son nom ? J’imagine bien que tout ceci a déjà été fait, mais si vous permettez j’aimerais procéder moi-même à quelques vérifications d’usage. »
 
Elle préférait ausculter elle-même sa patiente, et c’était un excellent prétexte pour avoir un premier contact avec cette personne qui la perturbait tant.
 
Avec douceur et précaution, elle prit entre ses mains celle de sa patiente. C’était une main délicate, couverte de chitines, mais aux extrémités manifestement tranchantes. Toutefois, cela restait une main très humanoïde, qui ne semblait pas appartenir à une créature assoiffée de sang.
 
Cependant, la guérisseuse réalisa bien vite qu’il pourrait s’avérer difficile de prendre un pouls à cet endroit, et que cela pouvait être un peu moins précis.

Ayah se ravisa elle avança lentement une main vers la carotide de la femme araignée. Ayant retrouvé son calme, elle effectua ceci avec des mouvements précis, bien qu’elle utilisât beaucoup ses pouvoir, cela faisait partie des choses qu’elle faisait tous les jours.
 
Une minute passa dans le silence le plus total.
 
« Son pouls me paraît normal pour une personne endormie… Même s’il me semble vraiment très lent. En tout cas je ne détecte pas d’arythmie ou de fréquence cardiaque trop élevée. »
 
Cela pouvait potentiellement écarter une infection, elle observa la table d’un rapide coup d’œil, et estima qu’il valait peut-être mieux demander directement. Achroma était forcément au courant de ce genre de détail, aussi, il pouvait lui donner plus d’informations sur ce qui était arrivé.
 
« A-t-elle de la fièvre ? Depuis combien de temps est-elle dans cet état ? S’est-elle déjà réveillée ? Il me faudrait quelques informations sur les évènements qui auraient pu l’amener dans cet état »
 
Ayah leva les yeux vers lui, résolue. La peur qui l’avait initialement paralysée était encore présente, mais elle l’avait refoulée au plus profond d’elle-même. Le simple contact avec cette femme araignée avait contribué à lui rappeler qu’un cœur humanoïde battait derrière cette apparence intimidante.
 
« Aussi, j’aimerais faire un test basique sur la réactivité de ses pupilles. Auriez vu de la lumithrite ? Un infime échantillon suffira. Je voudrais juste produire un faisceau lumineux. »

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ft. Ayah Stormsong  

À Ikusa, Silésie tombe  gravement malade. Achroma piétine dans ses recherches et Linis appelle désespérément à l'aide. Ayah serait la réponse au problème de ce trio unique.

Le serment d'Hippocrate inclut aussi les araignées.



Le serpent avait posé ses yeux carmin sur l'Indigne attristé tandis que celui-ci quittait la pièce, croisant l'humaine bleue sans lui dire un mot ni même lui décroché un regard. L'achromatique reptile avait également observé la réaction de la jeune femme suite à cette absence d'échange entre le commanditaire et la soigneuse. Ceci serait une information utilise sur l'état d'esprit de la soigneuse vis-à-vis de l'attitude agressive lié au stress de Linis. Information utile, mais absolument pas capitale. Non, c’était l'information à venir qui allait être importante et Achroma allait y porter toute son attention.

Le serpent avait confiance. Après tout, la soigneuse azurée n'avait pas montré de signe d'effroi face à son apparence et son attitude pour le moins menaçante. Si celle-ci pouvait encaisser un serpent conscient et une situation de stress intense, alors la soigneuse magique devrait pouvoir encaisser la vision d'une araignée évanouie. Cependant, Achroma allait se montrer prudent malgré tout. Il ne faudrait pas que l'apparence de Silésie ne nuise au diagnostique de peur d'examiner la présence de parasite dans les articulations d'une patte d'araignées ou une possible infection proche de la filaire.

Visiblement, la femme en bleu avait bien plus peur des araignées que des serpents. Ne pouvant voir son teint avec précision, Achroma avait tout de même remarquer certains signes distinctifs qui ne trompent pas. Un immobilisme certain tandis qu'elle observait sa patiente, mais aussi quelques tremblements involontaires, une dilatation des pupilles et une respiration qui n'est plus aussi parfaite qu'avant d'avoir vu la jeune drider. Continuant d'observer la soigneuse, le reptile se préparait à intervenir si un geste maladroit ou inconsidéré venait à se produire. Cependant, la jeune femme ayant porté la main devant sa bouche semblait plutôt chercher à combattre cette peur déraisonné et le vieux serpent ne put s'empêcher d'essayer de l'aider en quelques mots tandis qu'elle essayait de reprendre le dessus sur ses craintes. La phrase du vieux Grypaire prenait place au moment où la jeune femme se raclait le fond de gorge et le serpent faisait attention de ne pas porter sa voix trop fort.

Grypaire : Ne craignez rien. Ssssette jeune femme a un cœur d'or et elle n'est pas du genre à blesssssser les autres. Elle ne vous fera aucun mal.

La jeune femme avait prise place sur la chaise ou se trouvait celui qualifié d'Indigne par ses propres pairs. A portée de l'araignée, la jeune femme pouvait l'ausculter comme bon lui semblait et, de nouveau assis sur ses propres anneaux, le vieil Evanus répondait à la question et à la requête de la jeune shoumeïenne. Une simple question d'usage et une simple demande pour faire son travail. La voix du vieux Grypaire était douce et affirmative. Le Serpent observait tout en donnant les éléments de réponses et indications.

Grypaire : Elle sss'appelle Sssilessssie. Vous avez tout le matériel de sssette piesssse à votre entière dissssposissssion. Ssssssi vous chercher quelque chose de préssssis alors ditent-le-moi. Nous l'aurons ssssurement à côté ou nous iront le chercher. Je ssssuis ausssssi disssponible ssssi vous avez besoin d'aides.

Silencieux et assis sur ses anneaux, le serpent achromatique observait avec attention la jeune femme opérer dans la pénombre ambiante. L'arythmie et la tachycardie semblaient hors de cause, au premier diagnostique, et beaucoup d'infections passaient par ces symptômes. Cependant, la soigneuse semblait également friande d'informations environnementales et des résultats des examens déjà passés. Le vieux serpent observait la jeune femme lever ses yeux saphir vers les deux rubis du reptile. Visiblement, celle-ci avait abandonné sa crainte et commençait à voir sa patiente comme une femme en détresse et non une quelconque sorte de monstre prêt à tuer. Levant une de ses mains croisée devant son torse et levant son index vers le plafond de cette même main, le serpent donnait les réponses et éléments dont la femme bleue en bleu avait besoin. Si ces informations pouvaient lui être ne serait-ce qu'un semblant utile, alors le serpent n'allait surtout pas se gêner pour les lui donner. La rétention d'information n'était pas vraiment dans sa mentalité et encore moins quand la vie de la maitresse des lieux est en jeu.

Grypaire : Non. Elle n'a pas de fièvre. Elle est dans ssset état depuis maintenant trois jours consssecutifs. Nous essssayons de la maintenir hydratée comme nous pouvons. Et non, elle ne sss'est pas réveillée une ssseule fois. Cela faisait plusieurs jours que Ssssilessssie travaillait ssssans relâche pour l'ouverture du magasin. Elle sss'est effondrée ssssoudainement sssur le sol alors qu'elle regardait ssssa sssérémonie d'ouverture. J'ai d'abord pensssé à une agressssion, un empoisonnement ou une intoxicasssssion mais elle ne porte aucune trassse de piqure et sssson sssssang est propre. J'ai également vérifié sssses chélissssères* et ils ne ssssont pas perssssé ni même perturbés. Ssssson corps montre une grande fatigue, mais elle ne ssssemble pas être la cause de sssson inconsssscience. Sssilésie sssemble en parfaite ssssantée et pourtant...

Sur ces mots, le serpent regardait l'arachnide d'un air désolé. Achroma s'en voulait de ne pouvoir en faire plus mais, tout bon médecin qu'il soit, le serpent n'avait pas cette dimension magique qu'ont les plus grands soigneurs et une partie essentielle du diagnostic lui manquait cruellement. La seconde requête de la femme en bleu était plus d'ordre pratique. Visiblement la jeune femme avait encore quelques tests de nature physiques à faire passer à l'arachnide inconsciente avant de délivrer ses premières impressions. Il lui fallait de la lumithrite. Une roche réputée d'être d'un blanc étincelant. Bien sûr qu'Achroma en possédait, ou plutôt que Linis en possédait. Cette pierre était littéralement l'outil le plus utile de toute sa panoplie de consultation et le serpent cherchait dans les tiroirs de sa table servant au diagnostique. Sans dire un mot, Evanus prit une boite faite de merisier et posa celle-ci à côté de la jeune femme.

Il était évident qu'à l'intérieur de cette boite se trouvait ce qu'elle avait demandé. Un fragment de lumithrite grand comme un pouce, soigneusement enveloppé d'un mouchoir en soie d'araignée d'une couleur si noire qu'elle frôlait avec le Vantablack. Une mauvaise idée dans un environnement aussi sombre, aussi le serpent jugea utile d'ajouter cette information quand la jeune femme ouvrit la boite qui lui était proposée.

Grypaire : Il y a un tisssssssu noir dans la boite, la pierre est dedans.




* = chélicères => Glandes contenant le poison d'une araignée.
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Le serment d'Hippocrate inclue aussi les araignées



Un cœur d’or dans une apparence si intimidante ?
En tout cas, tels étaient les mots du vieux Grypaire pour décrire Silesie.

Ayah ne remettait absolument pas en doute ses mots, et laissa la curiosité qu’elle éprouvait pour la personnalité de sa patiente prendre le dessus sur la peur qu’elle avait ressentie.
 
La façon de parler du reptile quelque peu anthropoïde avait également bien évolué : sa voix restait sifflante, mais elle était clairement moins chargée de méfiance que leurs précédents échanges. La shoumeienne partit donc du principe qu’il avait plus ou moins fini par l’accepter.
 
Eh bien, il était temps de faire ses preuves.
 
Ayah était plus motivée que jamais à mettre ses connaissances au service de cette cause.
Elle était bien équipée, d’ailleurs son interlocuteur lui indiqua une nouvelle fois que tout le matériel médical qu’elle pouvait distinguer dans la pénombre était à son entière disposition.
 
En observant Silesie, la guérisseuse ne perçut pas d’urgence de nature à menacer la vie de la femme araignée dans un futur immédiat. Ils avaient donc le temps de l’étudier pour essayer de définir le meilleur diagnostique pour elle.
 
Mais quelque chose continuait de chiffonner la jeune femme.
 
Comme elle s’en doutait, Achroma avait cherché par lui-même la cause du mal qui plongeait son ami dans cet étrange état comateux. Et si lui n’avait rien trouvé malgré ses grandes connaissances en médecine, que pourrait-elle bien apporter ?
 
Mais l’heure n’était pas à se dégonfler. Parfois, en croisant des analyses, on peut arriver à des conclusions inattendues. Peut-être pouvait-elle simplement apporter un regard neuf sur la situation ?
 
Nous avions donc une absence de fièvre, pas d’arythmie, pas de tachycardie. Il semblait à Ayah qu’il y avait vraiment très peu de chance que le corps de Silesie soit en train de combattre une quelconque infection.
 
En soi, cela pouvait exclure la piste de la plaie infectée, celle de la maladie grave ou aussi celle de l’invasion parasitaire. Le corps de la patiente montrerait des signes de résistance dans ce cas, mais la bleue n’en vit aucun : elle était paisible, comme simplement endormie.
 
* Mais alors quoi ?  Un œdème quelque part ? Pour la rendre inconsciente il aurait fallu qu’elle prenne un sacré coup à la tête… * Ayah fronçait les sourcils en écoutant Achroma lui conter les derniers évènements autour de la patiente.
 
La piste d’un œdème aurait pu être viable, puisque ça n’induit pas nécessairement de la fièvre, mais c’était hautement improbable… D’une part parce que le choc serait certainement visible, et d’autre part parce que ça ne collait pas vraiment avec ce que racontait le naga.
 
* Depuis trois jours dans cet état ? Ce n’est pas une perte de connaissance ponctuelle… On peut vraiment parler de coma à ce stade… *
 
De ce qu’en disait l’homme reptile, Silesie n’avait pas manifesté de problèmes de santé qui pourrait justifier cette soudaine perte de connaissance. Aucune trace d’injection et un sang qui ne paraissait pas anormal… Il était peu probable qu’elle ait subi un empoisonnement direct.
 
La soigneuse surprit le regard que l’hybride lança vers son amie : elle vit pour la première fois une espèce d’impuissance désolée dans ses yeux rubis.

Ayah ne les connaissait pas, mais elle ressentait de la compassion pour eux : il fallait vraiment que tout ceci rentre dans l’ordre…

Sa peur initiale n’était déjà plus qu’un lointain souvenir tandis qu’elle s’impliquait de plus en plus personnellement dans cette histoire.
 
Elle venait de demander la lumithrite et, après avoir farfouillé quelques instants dans les nombreux équipements, Achroma déposa prêt d’elle une petite boite noire : aucune lumière n’en échappait.
 
« Entendu. Merci. » Fit-elle en prenant soigneusement le boitier de bois finement ouvragé.
 
La jeune médecin se tourna pour présenter son dos à sa patiente tandis qu’elle ouvrait précautionneusement le coffret. Elle ne souhaitait pas qu’une luminosité trop importante ne la touche et soit de nature à altérer le diagnostic.
 
Le doux tissu noir qui enveloppait le petit éclat était d’un noir profond et intense, il contenait parfaitement la luminosité de la pierre. Parfait, ce matériel était idéal pour produire le faisceau lumineux qui servirait à tester la réactivité des pupilles de Silésie.
 
Ayah referma fermement sa main sur la pierre, s’arrangeant pour n’en dévoiler qu’une infime partie.

La lumithrite brillait comme une petite étoile dans les ténèbres relatives de cette chambre improvisée. Munie de son instrument, la jeune femme se retourna vers la femme araignée et se pencha doucement vers elle pour pouvoir bien voir son visage.
 
Elle paraissait toujours endormie, bercée d’une profonde sérénité, inconsciente de toute l’angoisse qu’elle générait bien malgré elle dans le cœur de ses amis.
Elle n’avait rien d’un monstre.
 
La shoumeienne passa précautionneusement sa main sur le visage paisible et écarta délicatement les paupières pour observer l’aspect initial des pupilles. Elles étaient un peu dilatées, mais vu l’absence de lumière ce n’était pas un facteur déterminant.
 
Elle passa ensuite le vif rayon lumineux que produisait la lumithrite en direction de l’œil de la patiente. La pupille réagit à peine… Ce n’était pas bon signe. Ayah cacha la lumière, attendit un petit moment puis réitéra le test : même constat.

Elle prit le temps de faire l’examen de l’autre côté et dut se résoudre : si une chose était anormale dans le cas de Silésie, mise à part son inconscience, c’était bien son manque apparent de réaction nerveuse.
 
Achroma avait peut être déjà effectué ce test, mais n’avait dû en tirer aucune conclusion logique. Vraiment, son état était assez inexplicable au vu du diagnostic de médecine classique.
 
« Mydriase apparente. » Lâcha -t-elle simplement, rangeant soigneusement le cristal dans son écrin de ténèbres, pensive. « La réaction de ses pupilles est assez anormale à la lumière… Voyons… »
 
Elle se rassit, affichant à nouveau une mine préoccupée tandis qu’elle se tenait une nouvelle fois le menton.

Elle réfléchissait à tous les éléments qu’elle avait juste là…
Hormis une analyse plus poussée des fluides corporels elle ne voyait pas vraiment d’autres examens de médecine classique qui pourrait avoir du sens.

Une idée assez sombre passa par l’esprit tourmenté de la guérisseuse :
 
« Pas d’infection, mais si elle n’a pas reçu de gros choc à la tête… Pour moi il n’est pas complètement exclu qu’elle soit victime d’un empoisonnement. Pas d’une toxine qu’on lui aurait injectée, mais plutôt quelque chose qu’elle aurait pu ingérer et qui agirait bien après. » Sa mine s’assombrit quelque peu. « J’entends bien que vous avez vérifié son sang, mais certaines substances sont difficilement détectables. Certains poisons ne génèrent pas de fièvre, même les médicaments peuvent être des poisons en certaines quantités… C’est ce que font généralement les assassins pour faire passer une mort comme naturelle… »
 
Elle marqua une pause et leva un regard inquiet vers son interlocuteur :
 
« Ou alors… Tout ceci n’a absolument rien de naturel. Certaines personnes mal intentionnées peuvent lancer des effets magiques néfastes sur les gens. Mais ça… Impossible de le détecter avec la médecine traditionnelle. Je pense que ça pourrait être une piste sérieuse, mais ça impliquerait l’usage de mon pouvoir… »
 
La jeune femme se souvint des mises en garde du serpent concernant l’usage de sa magie aquatique sur certaines personnes. Et le contact de Silésie ressemblait beaucoup à celui qu’elle avait eut avec Achroma.

Elle estimait donc que la femme araignée était probablement une créature à sang-froid et donc sensible aux changements de températures.
 
Mais… Dans l’état actuel des choses, Ayah sentait que c’était la meilleure chose à faire.

Comme elle l’avait exprimé à son confrère, elle pouvait limiter la fraîcheur de son flux magique en se concentrant davantage. Cela prendrait un peu plus de temps et d’énergie que ce qu’elle faisait habituellement, mais le jeu en valait la chandelle.
 
Elle manquait juste un peu de pratique, mais sur le papier elle savait comment s’y prendre.
 
« Il faut qu’on essaie, si elle est vraiment sous le coup d’un envoutement, c’est la seule façon de le savoir et de la soigner. » Ajouta-t-elle, il fallait absolument le convaincre et elle ne connaissait pas son degré de méfiance envers la médecine magique.
 
Elle haussa légèrement les épaules, reportant son attention sur sa patiente.
 
« J'accepterais volontiers votre aide. Suivez son rythme cardiaque et indiquez-moi s’il baisse un peu trop, je pourrais adapter mon flux. » Proposa la jeune femme, malaxant déjà son mana. « Je ne pourrais pas rester concentrée sur ce point, alors je compte sur vous. »
 
Simple mesure de sécurité supplémentaire.

Quand Ayah avait utilisé son pouvoir sur Achroma elle n’avait absolument pas cherché à contrôler son flux et le reptile n’en avait pas gardé de séquelle particulièrement grave.

Le cas de Silésie était un peu différent, mais, consciente de cet état de fait, la guérisseuse comptait bien y porter une attention toute particulière.
 
Laissant le temps à Achroma de prendre place s’il le souhaitait, la shoumeienne ne porta pas à l’hybride serpent plus d’attention.

Elle ferma les yeux et respira profondément, laissant l’énergie circuler dans son être : elle se concentrait sur le flux, cherchant à le contenir, à le dompter, à le soumettre…
 
Elle leva lentement les mains vers la main inerte de sa patiente et la pris.

Une légère lueur bleutée émana du point de contact tandis qu’Ayah instillait très progressivement son énergie magique dans le corps de Silésie.
 
Le moment de l’exploration était toujours un moment un peu étrange.

La bleue avait le don de détecter des empoisonnements, des maladies et des charmes sans pour autant toujours être en mesure de savoir exactement de quoi il retournait.
 
Elle sentait les choses.

Une conviction acquise qui n’avait rien de naturel mais qui lui permettait d’identifier des maux et de les traiter efficacement. Cette médecine-là, c’était vraiment son dada, et elle avait officié ainsi pendant des années durant.
 
Même si finalement, elle s’en rendait compte, elle avait aussi pas mal délaissé la médecine traditionnelle…
Mais elle pourrait se rattraper avec le temps.
 
Une drôle de sensation familière l’assaillit tandis qu’elle dirigeait son flux, attentive aux indications que lui donnait Achroma sur la patiente.

Ayah faisait vraiment attention avec ce qu’elle faisait, même si parfois son flux pouvait se montrer un peu capricieux.

Des écarts minimes, qui n’avaient eut aucun effet néfaste sur la femme araignée.
 
« Un envoutement… » Murmura-t-elle, les paupières toujours closes, tandis qu’elle sentait son énergie tourner autour d’une autre magie : une magie néfaste et très active.
 
C’était surement ça qui tenait Silésie dans cet état !

Ayah espérait de tout cœur que ça ne cache rien de plus grave, mais ce sortilège avait déjà quelque chose de profondément malveillant. Quelqu’un en voulait activement à l’hybride…
 
Se concentrant encore davantage, l’hydromancienne lança son énergie à l’assaut de cet étrange mal qui rongeait la femme araignée. Un combat interne qui s’annonçait simple, mais… Le sort opposait une résistance tout à fait anormale…
 
Les deux forces éthérées se confrontaient dans le corps de la pauvre femme araignée qui n’en demandait pas tant quand cette dernière se mit soudain à se crisper, sa main couverte de chitine se referma fermement, douloureusement, sur celles d’Ayah et cette dernière, prise de surprise, stoppa le flux de mana.
 
Elle avait une sacrée poignée et ses ongles tranchant s’étaient très légèrement plantés dans sa peau, mais elle sembla se détendre immédiatement quand Ayah arrêta de combattre l’envoutement.
 
La shoumeienne n’en fit rien et se contenta d’observer, un peu anxieuse, le visage toujours endormi de sa patiente.

Il fallait donner des explications à Achroma.

Mais ensuite il faudrait s’y remettre.
La jeune médecin avait été surprise par la réaction inattendue d’une Silésie toujours inconsciente, mais ce n’était pas une malédiction aussi moyenne qui allait la contrarier.
 
« Elle est sous l’effet d’une sorte de poison magique… C’est pour ça que vous n’avez rien vu… Quelqu’un est en train de saper son énergie vitale : lentement, mais sûrement. C’est très progressif. J’imagine que l’auteur fait ça pour ne pas être trop facilement repéré… Ou pour augmenter son rayon d’action, c’est difficile à dire… » Réalisant que tout ceci pouvait être un peu abstrait pour le médecin traditionnel qu’était le naga, elle s’exprima autrement. « Quelqu’un maintient activement ce sort, il est en train de la tuer à petit feu. Je peux la débarrasser de la malédiction mais il faudra que vous identifiiez l’auteur… »
 
Cette magie noire… Elle dégoutait Ayah au plus profond de son être.
Les malédictions arrivaient de temps en temps, il lui arrivait d’en traiter des bénignes. Des histoires de jalousie, de filtre d’amour…

Mais elle avait rarement été confrontée à une magie aussi néfaste que celle qui frappait Silésie, bien que le sort en lui-même ne soit pas particulièrement puissant.
 
« Il va falloir que je poursuive le traitement avec le pouvoir… Mais il est possible que je sois obligée d’y aller un peu plus fort. Elle risque de se contracter à nouveau, mais c’est normal… L’exorcisme, comme on l’appelle dans notre hospice, peut susciter des réactions nerveuses qui peuvent être un peu douloureuses dans certains cas, mais rien d’insurmontable. » Prévint-elle. « Par ailleurs... Si vous voulez prévenir vos hommes de main de la situation pour éventuellement détecter un comportement étrange de quelqu'un dans les rues alentours c'est peut-être le moment... »

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ft. Ayah Stormsong  

À Ikusa, Silésie tombe  gravement malade. Achroma piétine dans ses recherches et Linis appelle désespérément à l'aide. Ayah serait la réponse au problème de ce trio unique.

Le serment d'Hippocrate inclut aussi les araignées.



Le serpent observait le médecin dans son coin. Achroma, Grypaire ou encore Evanus, en bref Quel que soit le nom que vous souhaitez donner au serpent en cet instant, était actuellement dans une observation intense des moindres faits et gestes de la jeune femme bleutée. Il y avait, certes, l'aspect surveillance dans son geste, histoire de s'assurer qu'aucun mal ne soit fait à Silésie, mais il y avait aussi dans le regard du mamba noir une certaine curiosité envers les actions médicales de la jeune femme bleue. Le Naga est un médecin traditionnel et voir une confrère dont la méthodologie est axées sur sa magie est une expérience pour le moins unique. Cependant, la magie de la bleue est froide et risque d'être désagréable pour Silésie, voir de la faire entrer en hibernation sans toutes les préparations obligatoire à un jeun aussi long. Une hibernation mortelle en somme et cela, le serpent doit l'éviter à tout prix. Ce fut pour cela que la queue du serpent fut doucement glissée tout autour du lit de l'araignée, histoire de pouvoir contenir les huit lances de Silésie en cas de mouvement brusque et soudain, mais pour pouvoir repousser la bleue en cas d'examen trop intrusifs pour la santé de l'araignée.

Cependant l'analyse de la jeune bleutée n'était en rien magique pour le moment et les réactions de l'immense Arachnide étaient proche du néant. Un simple examens des pupilles, une simple analyse des réactions oculaires de l'araignée était pratiquée par la jeune femme. Une expérience qui allait s'achever sur le même constat que celui du serpent, une absence quasi totale de réaction à la lumière de la part de Silésie. Comme-ci le cerveau ne commandait plus aux yeux, ni aux membres, si bien que le vieux Grypaire craignait énormément une rupture d'anévrisme chez la jeune femme. Un anévrisme cérébral suite à une rupture d’un vaisseau dans l'espace entre le cerveau et les tissus couvrant celui-ci. En général, une telle rupture dans les méninges entraine la mort, mais une constitution aussi solide que celle de l'araignée pourrait entrainer un état de mort uniquement cérébrale ce qui signifiait ainsi la mort prématurée de tout ce qu'est la Tisserande.

Le serpent restait silencieux tandis que la jeune femme au teint bleu livrait son premier pronostique. Celui-ci était d'ailleurs similaire à celui d'Achroma. La Tisserande n'avait aucun mal physique analysable et pourtant, celle-ci n'était clairement pas dans un état de santé normale. Qu'est-ce qui pourrait pousser au coma une personne en parfaite santé et surtout, surtout... Qu'est-ce qui pourrait l'en faire sortir ? Car c'était là, l'élément principal de la réflexion du serpent, le réveil de l'araignée. Une Silésie consciente, même partiellement, serait tellement plus à-même de leur donner des indications capitales pour être soignée. Le serpent réfléchissait, analysant les nouvelles données en même temps que la bleue et l'accompagnant dans sa réflexion alors que ces anneaux entouraient toujours la couche de l'arachnide. Écoutant silencieusement la bleue, le serpent l'entendait énoncer son idée. Une toxine, un poison ou un excès médicamenteux. Quelque chose de difficilement détectable, mais pas impossible pour un être d'expérience. Ceci ne collait pas avec les analyses du vieux Grypaire, le serpent ayant déjà fait ses tests et connaissant sur le bout des griffes tous les principes de posologie. Tandis que la jeune humaine aux cheveux d'azur marquait une pause, le serpent répondit à son allocution. De sa voix serpentine, soufflée, Achroma écartait la thèse de l'intoxication ou de l'empoisonnement.

Achroma : Je connais la posologie des médicaments et comment détecter les poisons les plus fins. Je n'en ai trouvé aucun dans sssson sssang. Aucun malgré de trop nombreuses analyses beaucoup trop poussssées. Ssson ssssang est parfaitement propre, aucune trassse de médicaments, ni de poisons d'aucune sssortes. Même les taux de globules et d'oxssssygène dans le ssssang sssont corrects. Ssssi elle combattait un corps étranger ou une neurotixssine, j'y verrais des variasssions. Il n'y en a aucune isssi.

La thèse de l'intoxication via un poison ou une neurotoxine était à écarter. Même l'usage d'un bêtabloquant visant à sous-irriguer le cerveau en ralentissant le cœur avait été recherché et pourtant, ceci était également une piste infructueuse. Le serpent piétinait dans son diagnostic, ne trouvant que ce que sa patiente n'avait pas, sans mettre le doigt sur ce qu'elle avait. Ce fut à ce moment que la jeune femme bleutée révéla son idée. Une idée comme seule une personne soignant par magie pouvait avoir. Puisqu'il n'y avait rien de physique, de biologique, il fallait désormais explorer les voies magiques. Une voie que le serpent ne connaissait pas, une voie où il devrait faire une confiance aveugle à la jeune inconnue. Cependant, le serpent goutait fort peu cette méthode à cause du froid qu'elle génère et de la possible hypothermie entrainant l'hibernation chez lui comme chez elle. Ce fut sans doute pour cette raison que la bleue proposait au serpent de superviser l’examen pour la prévenir en cas de rythme cardiaque ralenti, signe d'hypothermie.

Bien que réticent à cette méthode, le serpent accepta l'offre de la bleutée et se positionna à la hauteur des poumons de l'araignée pour regarder ceux-ci se gonfler et se dégonfler à intervalle régulier. Posant l'extrémité de sa queue sur le cœur de la patiente, Achroma sentait son cœur battre, guettant le moindre ralentissement pour éloigner la soignante de la patiente. Il semblerait que l’examen magique de la bleue soit légèrement différent avec l'arachnide qu'elle ne l'avait été avec le serpent, car le flux semblait plus doux, moins froid et plus contrôlé. Indiquant l'état de leur patiente en temps réel à la soigneuse de Shoumeï, le serpent guettait le moindre incident pour la sécurité de Silésie. Lorsque cet examen fut terminé, il n'y avait rien à déploré, hormis quelques tressaillements contenus par les anneaux du serpent et quelques écarts léger de température sans conséquences.

Un simple mot de la soigneuse usant de sa magie fit sursauter le serpent tout en délivrant son diagnostic. Un simple mot qui fit réagir instantanément Achroma mais celui-ci n'avait pas le temps de prendre la parole que la pauvre Silésie se crispa, non pas à cause du froid, mais d'une douleur intense. Les pattes de Silésie, les huit lances de chitines s'enfonçaient dans les anneaux du serpent, simple précaution qui le fit serrer des dents sans le blesser gravement, mais au moins l'arachnide n'avait embroché personne par réflexe. Cependant, ses mains s'étaient crispées et avaient occasionnées certaines coupures aussi bien chez le serpent que chez la bleue. Ayant réussi à contenir l'arachnide pendant cette crise et relâchant son étreinte pour regarder l'état de ses anneaux blessés, impressionnant, mais sans gravité. Achroma regardait maintenant la jeune femme. Elle avait trouvé l'origine du problème, mais il fallait maintenant trouver la solution pour y remédier.

Les explications de la bleue furent exactement ce qu'Achroma craignait. Il fallait qu'elle combatte grâce à sa magie cette magie néfaste et bien sur il fallait que ça se passe au plus profond de l'arachnide. Ceci annonçait une nouvelle crise de convulsion, une magie glaciale appelant à l'hibernation et une possible multitude de blessures. Achroma pouvait contenir Silésie pendant un temps, mais cela ne pouvait pas durer toute la journée. Le serpent jugea utile d'en informer la bleutée, avant de refermer ses plaies, légères, mais présentes. Il fallait soigner Silésie, mais aussi se débarrasser de celui qui avait osé l'attaquer. Une parfaite occasion pour Linis de mériter son titre.

Achroma :  Sssilésie a un cœur d'or, mais la nature lui a conféré de véritables couperets à la plassse de ssses membres. Je pourrais la contenir pendant un temps et limiter ssses coupures en l'enveloppant dans des couvertures, mais il faudra faire très vite. Je ne tiendrais pas éternellement et vous risquez de vous retrouver avec deux corps au lieu d'un.

Se dirigeant vers l'entrée du bâtiment, le vieux Grypaire ouvrit la porte et parla aux gardes à l'entrée, lui indiquant le diagnostic et comment soigner l'arachnide. Un soin basique qu'un soldat pourrait appliquer, un soin consistant à obliger l'envouteur à arrêter. Un soin que Linis pourrait appliquer bien que le serpent sache pertinemment comment l'Indigne allait appliquer ce traitement. Le serpent n'allait certainement pas privé Linis du soulagement de savoir ce qui rongeait Silésie et encore moins du plaisir de l'arrêter.

Achroma : Ssssiléssssie est actuellement possssédée par un mage qui maintient le sssort actif. Pour la ssssauver, il faut le débussssquer et l'obliger à arrêter. Allez avertir Linissss et enfermez-nous. Allez à ssssa recherche tous les trois et sssstoppez-le coute que coute.

Aucune illusion dans l'esprit du serpent sur la manière dont Linis allait stopper ce mage ayant osé toucher Silésie. Celui qu'on appelle l'Indigne brille habituellement de part son indifférence et son flegme qui frôle avec le je-m’en-foutisme primaire, mais dès que quelqu'un touche aux personnes se situant dans son cœur, Linis avait ce don pour sortir de ses gonds et d'user d'une violence rare envers ceux menaçant les siens. Nul doute que la bleue le sentira à travers le flux de son adversaire. Lorsque celui-ci commencera à subir ses premières fractures, son flux devrait être nettement moins stable et moins puissant. Quoiqu'il en soit, le serpent devait contenir l'arachnide pour le moment, et vu les contractions de Silésie et leurs violences, Achroma allait d'abord chercher des draps, des tissus épais et tout ce qui pouvait être matelassé dans le bâtiment. Ce faisant, le serpent tendait l'oreille. Achroma guettait les bruits du voisinage tandis qu'il enveloppait l'araignée dans un cocon protecteur qui devrait la tenir au chaud et l'empêcher de se blesser ou de se briser quelque chose,  même si cela devrait leur offrir une protection somme toute relative, mais temporairement suffisantes contre les armes naturelles de l'araignée. Tandis que les premiers bruits de portes défoncées et de voisinage interrogé sans une once de ménagement se faisait entendre, Achroma se positionna autour de l'araignée afin de la maintenir la plus immobile possible au creux de ses anneaux et le serpent fit signe à la bleue de commencer son intervention. Il fallait que le vieux serpent tienne bon, le temps que la bleutée ne combatte le mage à l'intérieur de Silésie et le temps que Linis et ses deux gardes ne le débusquent en explorant le voisinage à grand coup de détection des mensonges et de manipulation des émotions.


Anonymous
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Le serment d'Hippocrate inclue aussi les araignées

Il tombait dorénavant sous le coup de l’évidence même que Silésie ne souffrait d’aucun mal détectable par la médecine traditionnelle. Ce qui expliquait parfaitement pourquoi un médecin aussi expérimenté qu’Achroma avait échoué à poser un diagnostic définitif.
 
Tout ceci n’avait rien de naturel. Les causes se trouvaient dans une énergie magique néfaste et non dans une quelconque cause biologique.
 
Ce mal si particulier… Cela pouvait avoir différents noms : une malédiction, un envoutement, un sort, un maléfice… En fait il y avait à peu près autant d’afflictions possibles que de profils de sorciers. Mais généralement chaque sort pouvait se classer dans une grande famille.
 
Dans le cas de la femme araignée, le premier examen avait abouti vers une affliction de type continue, qui était certainement activement maintenue par le lanceur du maléfice.
 
Dans le cas de cette affliction, la bleue avait détecté une l’aspiration progressive de force vitale et il y avait plusieurs manières d’arrêter cette lente hémorragie d’énergie.
 
Ayah pouvait tenter de purger le mana du sorcier du corps de Silésie, mais cela impliquait une confrontation magique indirecte avec ce dernier.
Cela n’effrayait d’habitude pas la guérisseuse. Mais : d’une part elle n’avait pas l’habitude d’être confrontée à un autre sorcier, et d’autre part sa patiente était sensible au froid et l’usage de son pouvoir pouvait donc poser des problèmes en ce sens.
 
Une autre manière était de trouver et de neutraliser le lanceur du sort. L’assommer serait largement suffisant pour stopper le flux. En partant du principe qu’il n’y avait qu’un seul lanceur… Toutefois, il n’était pas exclu qu’ils soient deux et qu’ils se relaient.
 
Enfin, la dernière issue à tout ceci, si le malfaiteur n’arrêtait pas de lui-même, était la mort de Silésie… Ce qui n’était absolument pas envisageable.
 
Mais qui ? Pourquoi ?
 
Il était encore beaucoup trop tôt pour répondre à cette question.
 
La shoumeienne se renfrogna légèrement tandis qu’elle écoutait Achroma réagir sur sa proposition de combattre le feu par le feu.
 
Son regard azur errait douloureusement sur les anneaux griffés de l’hybride reptile.
Des blessures plutôt superficielles mais qui ne faisaient aucun mystère de la force et de la dangerosité du corps de la patiente.
 
Tout cœur d’or eut-elle possédé, sa morphologie restait et resterait indéfiniment celle d’une créature plus que parée pour le combat.
 
Comme semblait le souligner le vieux chaman, les réactions nerveuses de la pauvre Silésie pourraient compliquer le bon déroulement du traitement. Mais c’était un risque à prendre…
 
En soi, l’hydromancienne avait bien remarqué que les crispations de Silésie avait eut lieu dans tout son corps, y compris dans sa partie arachnide. Ses pattes étaient impressionnantes, même si la bleue ne pouvait les distinguer très clairement dans la pénombre feutrée de la pièce.
 
La jeune femme se contenta d’hausser les épaules tandis que son confrère se dirigeait vers la sortie, manifestement dans le but de parler aux gardes, comme elle le lui avait suggéré.
 
La shoumeienne resta donc immobile, seule avec cette étrange patiente qu’elle ne connaissait pas encore, et qui pourrait pourtant la tuer très facilement, sans le vouloir, d’un coup de patte bien placé.
 
Certes, Ayah restait une simple femme, avec ses faiblesses très humaines : et elle avait un peu d’appréhension à cette idée. Elle ne désirait pas mourir.
Mais sa résolution à sauver Silésie était plus forte que sa peur. D’autant plus que maintenant elle savait qu’elle seule dans cette pièce pouvait offrir le traitement dont elle avait besoin.
 
Distraitement, et comme par réflexe, elle soigna rapidement les blessures superficielles que l’hybride araignée venait de lui infliger aux mains en attendant le retour d’Achroma.
 
Sans la douleur, elle pourrait plus facilement se concentrer : simple question de confort, car elle n’avait vraiment rien subi de grave comparé à l’homme serpent. Ce dernier était fort heureusement d’une consistance autrement plus robuste qu’elle.
 
Il revint prestement et Ayah le considéra en silence tandis qu’il rassemblait divers draps, couettes, rideaux, tissus et couvertures en tous genres pour envelopper Silésie, dont la conscience était toujours murée derrière les barreaux infranchissables de son enveloppe charnelle.
 
C’était une manœuvre plutôt habile pour se protéger des crises de la femme-araignée tout en limitant au maximum les déperditions de chaleur. Il était regrettable qu’aucune bouillotte d’eau chaude ne soit déjà prête pour les glisser entre les tissus pour apporter un peu de chaleur, mais il ne valait mieux pas tarder à commencer le traitement.
 
La soignante de Mael se concentrait, rassemblant quelques instants son énergie et sa concentration avant de répartir à l’assaut du mal qui rongeait sa patiente.
 
Il fallait être précis et rapide tout en gardant le flux magique sous contrôle pour éviter une baisse de température trop brutale.
 
Ayah ne pourrait rien faire contre les crises de Silésie, et serait probablement trop absorbée par les soins pour réagir suffisamment rapidement pour se protéger elle-même.
Aussi remettait-elle totalement sa propre sécurité entre les mains d’Achroma, avait-elle d’autre choix si elle voulait les aider ?
Non vraiment, elle n’avait jamais eu à opérer dans des conditions aussi dangereuses pour sa propre sécurité.
 
Les bruits et le vacarme des portes défoncées aux alentours résonnaient dans la pièce : on pouvait aisément deviner l’entrain des gardes de l’Indigne à cette tâche. Après tout, ces derniers semblaient autant affectés par l’état de Silésie que le vieux chaman.
 
Néanmoins, tout ceci perturbait et stressait la jeune femme. Cette dernière était peu habituée à ce genre de démonstration militaire dans les rues calmes et tranquille de la cité immaculée de Mael.
 
Son visage resta quelque peu tendu tandis que le reptile anthropoïde s’installait autour de la patiente, se positionnant de sorte à être en mesure de la contenir en cas de problème, mais sans la blesser. La partie arachnide de son être était tellement emmitouflée dans un cocon de tissu que le tout formait une imposante forme : il fallait espérer que ça la contienne suffisamment pour éviter de nouvelles blessures.
 
Elle guetta un signe du médecin émérite, ce qu’elle obtint assez rapidement.
 
* C’est parti. * Elle soupira et prit une grande inspiration avant de replacer doucement ses mains sur l’épaule de Silésie, un air déterminé profondément ancré dans ses traits.
 
La bleue et son homologue achromatique travaillaient maintenant de concert, et la jeune femme avait besoin des compétences de l’homme serpent pour la guider et ne pas risquer de faire basculer la patiente en hypothermie.
 
L’exercice était très complexe et coûteux en énergie. Ayah manipulait et contrôlait fermement son flux pour réduire au maximum l’effet secondaire indésirable qu’il produisait quand elle n’y prêtait pas attention.
 
Mais, malgré son manque d’entraînement en la matière, elle était en forme et dans un milieu plutôt sécurisé, hormis Silésie elle-même. Et elle pouvait donc se livrer à une débauche d’énergie qui permettrait de combattre le mage en face tout en conservant au maximum la chaleur de l’hybride.
 
Bientôt, son flux réparateur et bienveillant se confronta à nouveau à celui, plus destructeur et malsain, de l’auteur du sort. Deux présences bien différentes côtoyaient l’esprit endormi de Silésie : celle d’Ayah et celle d’un ennemi inconnu.
 
Comme ça, il était impossible de dire s’il y avait un seul ou deux auteurs, mais la jeune femme douta fortement qu’il y en ait plus de deux.
 
Au vu de la forte présence du mana néfaste dans le corps de Silésie, on ne pouvait qu’admirer la résilience de la victime face à cet assaut. Finalement… Son coma était surement la seule façon que son corps avait trouvé pour tenter de se protéger de cette intrusion.
 
Il y avait fort à parier qu’une autre personne aurait déjà rendu l’âme, mais, aussi affaiblie était-elle, la drider continuait de tenir bon.
 
Ayah serra les dents tandis qu’elle tentait à nouveau de chasser la présence magique indésirable.
 
Qui que fut la personne en face d’elle, c’était apparemment quelqu’un qui avait l’habitude de ce genre de sort.
 
Un poison pratiquement indétectable et difficile à exorciser : son seul point faible était probablement qu’il prenait trop de temps à tuer Silésie. Mais il n’était pas loin d’atteindre son but.
 
Comme s’il réagissait à sa présence, le mage inconnu redoubla d’effort pour raffermir sa présence et accélérer le processus d’absorption de l’énergie vitale de l’hybride. La jeune femme poussa un léger grognement de frustration.
 
« Hmf … Il sent qu’il ne lui reste pas beaucoup de temps, il essaie d’en finir. » Fit-elle à l’adresse d’Achroma. « C’est mauvais, Achroma, je dois renforcer le flux pour le combattre. Attention il risque d’y avoir une nouvelle crise ! »
 
Elle ferma les yeux et redoubla d’effort pour se confronter au maléficieur ennemi : une chose était maintenant bien certaine elle ne s’était malheureusement pas trompée, et ce sort n’était pas passif.
Quelqu’un le maintenait activement !
 
La jeune femme ne se laissait pas distraire, mais elle sentit que Silésie commença à nouveau à s’agiter malgré elle.
 
Achroma semblait pour le moment avoir la situation en main. Elle ajusta son flux plusieurs fois, quand son confrère lui indiquait une baisse trop dangereuse de température : mais il n’y eut pas de situation critique liée à cet aspect…
 
C’était plutôt ce qu’il restait de l’énergie de la patiente qui filait progressivement qui était inquiétant : bien que la magie d’Ayah entrave très nettement les effets du sort. Elle arrivait à le contenir, mais se rendit bien vite compte que deux mages la contraient et qu’elle ne parvenait pas à les repousser tous les deux.
 
Elle y mettait tout son cœur et toute son énergie. Il fallait sauver Silésie : après tout il semblerait que le serment d’Hippocrate concerne aussi les araignées ! Mais elle se demanda comment faire, il faudrait sûrement gagner du temps pour les gardes à présent.
 
Elle crut entendre de nouveaux cris et de nouvelles exclamations, mais n’y prêta pas attention : le flux ennemi commença à vaciller, comme très perturbé par un élément externe, mais restait bien présent.
 
L’affrontement battait son plein et puis d’un coup… Plus rien… La présence néfaste venait de se volatiliser !
 
Subitement, le flux bienfaiteur d’Ayah courut de manière totalement libre, bien que contrôlée, dans tout le corps de Silésie, le purgeant des dernières traces du sortilège qui lui avait été lancé.
 
Le corps tendu de la femme araignée, qui était juste avant en proie à de violents spasmes s’était détendu : elle avait retrouvé une respiration parfaitement sereine.
 
Quelques instants après, Ayah rouvrit les yeux et leva un regard surpris, mais soulagé vers le médecin vétéran.
 
« Le sortilège s’est brusquement interrompu. Le mage a dû avoir été arrêté ! Enfin… Les mages… Je suis persuadée qu’ils étaient deux… » Fit-elle, ayant un peu de mal à le réaliser elle-même. « La situation est sous contrôle. »
 
Rompant le contact physique avec Silésie, Ayah se pencha en avant et s’appuya sur ses coudes, reprenant ses esprits. Comme d’habitude à chaque fois qu’elle utilisait sa magie de manière trop intense, une légère migraine l’assaillait.
 
L’interruption de ce flux… Cela ne pouvait vouloir dire qu’une chose : les gardes avaient brusquement mis un terme aux agissements des deux mages.
 
Ils les avaient très certainement assommés vu la rapidité à laquelle leur flux s’était tari… Ou alors, exécutés ? Non…. Il ne valait mieux pas y penser, Ayah ne croyait pas en une extrémité plus sanglante qu’une simple neutralisation.
 
« L’intervention est terminée. Silésie ne devrait pas tarder à se réveiller : elle est très affaiblie et aura très certainement besoin de beaucoup de sommeil après coup. » Estima-t-elle, perplexe, mais sûre de ce qu’elle avançait. « Il n’y a pas grand-chose de plus à faire pour elle, à par favoriser la reprise de ses forces et lui fournissant un lieu calme pour se reposer. »
 
Éreintée, elle se redressa ensuite et s’affala sur le dossier de la chaise quelques instants, reportant son attention vers le visage paisible de sa patiente. Finalement, elle n’était pas trop eue à s’inquiéter des réactions nerveuses de l’hybride, mais qu’en était-il de l’homme serpent ?
 
La fatigue et la pénombre empêchait Ayah d’y voir correctement.
 
« Est-ce que vous allez bien ? » S’enquit-elle à l’adresse de son confrère, elle était exténuée mais était encore en mesure d’utiliser ses pouvoir en cas de besoin.  « N’hésitez pas à me signaler toute blessure préoccupante que vous auriez pu subir. Je ne distingue pas grand-chose dans cette pénombre, mais je peux voir quelques lésions… »
 
Tandis qu’elle parlait, Silésie se mettait à remuer doucement, comme si elle commençait à sortir de sa longue torpeur.
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ft. Ayah Stormsong  

À Ikusa, Silésie tombe  gravement malade. Achroma piétine dans ses recherches et Linis appelle désespérément à l'aide. Ayah serait la réponse au problème de ce trio unique.

Le serment d'Hippocrate inclut aussi les araignées.



Silésie était doucement enveloppée par tout ce qui était suffisament épait et matelasser pour resister à ses lances accerées. Achroma était enroulé autour de l'araignées géante et faisait tout son posssible pour contenir l'araignée géante et restreindre ses mouvements, reflexes instinctifs à la douleur et  aussi dangereux pour elle-même que pour ses soigneurs. Essayant de garder de visu le flux magique de la bleu, le Mamba noir essayait de contenir les bras de l'arachnide ainsi que les dix véritables couperets au bout de ceux-ci. C'etait un travail en équipe qui se déroulait dans la reserve sombre du magasin, Un travail ou la mage devait gerer à la fois la defense de la patiente contre l'assaut des mages aux intentions douteuses mais aussi son propre flux pour ne pas blesser la patiente. Un travail ou le serpent devait utiliser la force de ses anneaux mais aussi son savoir en tant que medecin pour ne pas laisser Silésie se blesser ou entrer dans une hypotermie fatale. Et ces quatres fonctions devaient etre réalisées en même temps et en harmonies entre-elles. Certains diraient qu'il s'agissait d'un travail en duo demandant énormement de compétences et une excellente synergie mais ces certains auraient alors oublier l'intervention du troisième homme dont le but n'est pas d'empecher la maladie de progresser mais bien de détruire son origine. Un rappel qui se faisait à chaques portes enfoncées et à chaques fenetres brisés autour du batiment.

La confrontation interne entre les mages bien et mal intentionnés se faisait sentir dans chaques soubressaut de l'arachnides et dans chaques contrictions du serpent. Toujours plus intenses, toujours plus violents, les soubreseaut faisaient craquer les couvertures et le serpent n'arrivait qu'a grande peine à contenir la jeune drider, regardant la jeune humaine bleue en surveillant son flux et en priant interieurement que cela cesse rapidement. Les réactions violentes de Silésies s'intensifiaient, comme-ci les mages voulant sa tête avaient compris ce qui se tramait et essayaient de depecher le resultat de leur action en abandonnant toute discretion. Leur but n'était plus de tuer discretement et méthodiquement mais de tuer le plus vite possible leur cible avant de se faire reperer. Une impression qu'avait le serpent et qui fut rapidement confirmée par la mage dans deux phrases annonciatrices de mauvaises nouvelles. Le flux de Silésie était doucement enveloppée par tout ce qui était suffisamment épais et matelasser pour résister à ses lances acérées. Achroma était enroulé autour de l’araignée géante et faisait tout son possible pour contenir l'araignée géante et restreindre ses mouvements, réflexes instinctifs à la douleur et  aussi dangereux pour elle-même que pour ses soigneurs. Essayant de garder de visu le flux magique de la bleue, le Mamba noir essayait de contenir les bras de l'arachnide ainsi que les dix véritables couperets au bout de ceux-ci. C'était un travail en équipe qui se déroulait dans la réserve sombre du magasin, Un travail ou la mage devait gérer à la fois la défense de la patiente contre l'assaut des mages aux intentions douteuses, mais aussi son propre flux pour ne pas blesser la patiente. Un travail ou le serpent devait utiliser la force de ses anneaux, mais aussi son savoir en tant que médecin pour ne pas laisser Silésie se blesser ou entrer dans une hypothermie fatale. Et ces quatre fonctions devaient être réalisées en même temps et en harmonies entre-elles. Certains diraient qu'il s'agissait d'un travail en duo demandant énormément de compétences et une excellente synergie, mais ces certains auraient alors oublier l'intervention du troisième homme dont le but n'est pas d'empêcher la maladie de progresser, mais bien de détruire son origine. Un rappel qui se faisait à chaque porte enfoncée et à chaque fenêtre brisées autour du bâtiment.

La confrontation interne entre les mages bien et mal intentionnés se faisait sentir dans chaque soubresaut de l’arachnide et dans chaque contraction du serpent. Toujours plus intenses, toujours plus violents, les soubresauts faisaient craquer les couvertures et le serpent n'arrivait qu'à grande peine à contenir la jeune drider, regardant la jeune humaine bleue en surveillant son flux et en priant intérieurement que cela cesse rapidement. Les réactions violentes de Silésie s'intensifiaient, comme ci les mages voulant sa tête avaient compris ce qui se tramait et essayaient de dépêcher le résultat de leur action en abandonnant toute discrétion. Leur but n'était plus de tuer discrètement et méthodiquement, mais de tuer le plus vite possible leur cible avant de se faire repérer. Une impression qu'avait le serpent et qui fut rapidement confirmée par la mage dans deux phrases annonciatrices de mauvaises nouvelles. Le flux de la mage allait augmenter et les pulsations de l'arachnide avec aussi le vieux Grypaire hocha de la tête en direction de la jeune femme bleue avant de serrer les crocs et les anneaux comprimant l'arachnide.

La réaction, les réactions même, étaient violentes et le lit de l'arachnide semblait ne plus pouvoir supporter les mouvements et les réflexes de silésie. Le vieux Grypaire lui-même arrivait à peine à la contenir, serrant les dents à s'en disloquer la mâchoire, chose commune chez les serpents et sentant ses anneaux s'écarter doucement dans un bruit d'os qu'on craque. Si l'arachnide atteignait le point de cassure du serpent, c’en était fini de lui, mais aussi d'elle et de la jeune bleu qui ne risque pas de pouvoir résister aux lances que l'araignée agiterait alors dans tous les sens pour se débattre contre ces flux magiques glacés la faisant souffrir. Le vieux Grypaire essayait de tenir bon, il le fallait pour tout le monde et soudainement, plus rien.

Avaient-ils réussi ? Ou est-ce que l'arachnide avait perdu ses dernières forces ? Le serpent regardait la bleue pour avoir un élément de réponses et les avis de la jeune femme ne tarda pas. Le sortilège ennemi est interrompu et "tout est sous contrôle". Remettant sa mâchoire dans ses encoches, Achroma libéra l'arachnide de son étreinte avant d'essayer de la repositionner pour la laisser se reposer sous une montagne de couvertures. Il fallait que Silésie conserve le peu de chaleur qui lui restait et l'araignée allait pouvoir se reposer tandis que le duo de médecins reprenait mutuellement leurs esprits.

Le serpent, courbaturé comme jamais et avec quelques anneaux disloqués à remettre en place, écoutait sagement le compte rendu de la médecin bleutée. Silésie allait avoir besoin de repos et de calme. Linis aussi d'ailleurs au vu de son état, mais Achroma également et cette bleue aussi, très certainement. Le serpent n'allait cependant pas manquer de la féliciter, mais aussi lui indiquer son état, puisqu'elle voulait s'en enquérir et qu'il savait qu'elle était digne de confiance.

Achroma : Je tiens à vous félissssiter, vous avez fait un travail remarquable. Quelques lassérations et deux ou trois anneaux dyssssloqués, rien de bien grave ssssssi vous ssssouhaitez vous en occuper et que vous êtes ssssufisament en état. Ssssinon prenez le temps de vous reposer avant. Mersssi infiniment en tout cas.

Tandis que la porte à double battant s'ouvrait et que Silésie semblait doucement sortir de sa torpeur, tout avait cessé, les bruits s'étaient tus et le silence régnait. Un silence loin de ressembler au silence mortuaire auquel on pouvait s'attendre. Il s'agissait d'un silence de repos, celui que l'on ressent juste après sa victoire indiquant que la possession des mages sur l'arachnide avait cessé. Cependant, dans le cadre de la porte à double battant et éclairé par un soleil levant, une vision horrifique de Linis se tenait devant eux. Les mains en sang et couvertes de fragments d'os jusqu'en haut des avants-bras, l'Indigne regardait la jeune arachnide se réveiller.

Peut-être vous demandez-vous comment cette possession avait cessé ? Et bien il nous faut remonter dans le temps, quelques dizaines de minutes avant. Remontrer dans le temps et changer de point de vue, également. Ici, nous ne parlerons plus de la jeune humaine bleue et du vieux serpent achromatique. Ici, nous allons nous pencher sur un humain fatigué, psychologiquement blessé et prêt à rencontrer les tortionnaires ayant osé porter leur main éthérée dans l'esprit de celle qui comptait plus que tout pour lui. Accompagné de deux lycanthropes voyant l'Arachnide comme une part non négligeable de leur grande famille, l'humain n'allait pas résoudre ce conflit d'une manière pacifique. Connaitre leurs revendications ? Aucune importante. Connaitre leur motivation ? Une perte de temps. Connaitre leur justification ? Rien à carrer. Savoir le pourquoi du comment ne l'intéressait pas et Linis n'allait pas faire dans la demi-mesure pour s'assurer que ces cuistres comprennent ce qu'il en coute d'oser toucher à un cheveu de la tête de Silésie.

Les portes du voisinage étaient défoncées à coup de pied et les résidents interrogés sans ménagement par les deux Lycanthropes tandis que l'Indigne usait de sa magie pour détecter s'ils disaient la vérité ou non. Le quartier allait y passer et les gens, effrayaient disaient la vérité. Il n'y avait que quelques résidents ayant vu quelque chose de suspect ou connaissant vaguement une information, mais toutes convergeaient vers une petite bâtisse mitoyenne, un vieux bâtiment anciennement abandonné et récemment réaffecté, encore en travaux. Le trio avait fut jusqu'à cet endroit à portée de sort et, les travaux de réaffectation étant encore en cours, les lycans avaient l'agilité nécessaire pour y entrer discrètement avant d'ouvrir la voie à l'Indigne marchand. Descendant discrètement une cave sans éclairage, merci la nyctalopie des lycanthropes, les deux lupins purent guider l'humain dans les couloirs jusqu'a la seule pièce éclairée du sous-sol ou deux mages se relayaient à tour de rôle dans leur incantation, leur possession mortellement dangereuse. Le mage au repos tandis son bras vers le trio faisant irruption dans la pièce. Un jet de flamme en sorti, mais fut dévié sur le mur voisin grâce au lancé de javelot d'un des gardes en plein dans l'épaule du pyromancien. Le second garde sorti son épée de sa main droite et souleva le mage de son bras gauche avant de lui coller son épée dans le ventre, tandis que celui-ci protestait ses droits d'homme libre Reikois.

Mage : Ne me touchez pas ! Vous n'avez aucun droit de me lever la main dessus, esclaves ! Le Reike vous puniraaa..
Lycan : Dans quel monde penses-tu vivre assez longtemps pour ça ?

Durant ce même laps de temps, Linis avait foncé sur le mage tenant le sortilège actif, le renversant d'un revers du poing. Pas le genre de petit revers de noblion ne sachant pas se battre, mais bien cet impact porté par un mouvement partant du genou et remontant jusqu'au ciel, porté avec l'intégralité des muscles du dos et de l'épaule, et non pas juste un mouvement de bras. Le mauvais mage prit sur le fait en avait chuté sur le dos et avait vu son nez s'ouvrir sous l'impact. L'Indigne s'était posé sur le ventre de sa victime tandis que ses points lui martelait le crâne sans aucune autre forme de procès. Chaque coup était porté avec la force d'un homme désespéré. Chaque frappe était accompagnée du cri d'un homme ayant subi trop de pression pour son amie. Chaque impact était celui de la colère d'un être craignant pour la vie de ceux qu'il aime. Au bout d'un moment, Linis ne cogne plus qu'un tas d'os humides, alors il arrête. Assis sur ses genoux, l'Indigne regarde ce qui reste du mage ayant osé porté la main sur Silésie. Le sortilège est arrêté et celle qui compte plus que sa vie est sauvée. Les mains encore recouvertes de sang, l'Indigne se relevait et allait rejoindre son amie, en titubant, vidé de son énergie physique et son âme étant vidée de ses émotions.

Voyant Silésie revenir à elle, Linis accouru à son chevet avant de prendre l'arachnide en plein réveil dans ses bras. Passant ses mains dans le dos de l'araignée et la serrant fort contre lui, Linis laissait ses larmes coulées tandis que son visage se cachait dans l'épaule et la chevelure noir de jais de la Tisserande qui se retrouvée serrée contre le cœur battant la chamade de l'humain épuisé. Instinctivement, celle-ci passa ses bras autour du cou de l'Indigne et posa sa main à plat sur la tête de son acolyte, faisant attention de ne pas le blesser et le sentant s'endormir sous l'épuisement. Les yeux pleins d'incompréhensions, Silésie regardait la jeune bleu qu'elle ne connaissait pas avant de tourner la tête vers le vieux Grypaire qui lui répondit simplement à la question qu'elle n'avait pas posé.

Achroma : Tu as été très malade. Il était mort d'inquiétude.

Resté derrière dans le bâtiment des mages, le plus vieux garde regardait le mage rampant au sol, se vidant de son sang par la plaie béante laissé dans son flanc par l'épée du lupinidé. Mourant, celui-ci lançait ses dernières piques sur un ton de défi à son agresseur tandis qu'il se retournait pour lui faire face. Lui offrant une pièce du puzzle à un Linis absent et soulevant bien d'autres questions dont il n'aurait jamais la réponse.

Mage : Brigade du Tigre, hein ? Demédeuh n'était qu'un pantin. Dès qu'on se sera débarrasser de vos chers protecteurs, on s'occupera de retirer l'épine que vous représentez du pied du Reike.
Lycan : Vous avez déjà essayé par deux fois et vous avez échoué.... Par deux fois. La prochaine fois ne sera pas différente.
Sur ces mots, la tête du mage vola à travers la pièce. Un coup d'épée sec en plein milieu de la gorge. Un coup d'épée sec et envoyé avec force par le vieux Lycanthrope. Il ne fallait pas que le mage survive. Il ne fallait que Linis sache.

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Le serment d'Hippocrate inclue aussi les araignées



Un silence de mort pesait dans l’atmosphère : le vacarme des interventions musclées aux alentours s’était tût, et Silésie n’était absolument plus en proie à l’attaque magique.
Les fauteurs de troubles avaient été neutralisés, ils seraient probablement livrés à la Justice reikoise, n’est-ce pas ?
 
Ayah avait déjà consommé une grande partie de son mana, mais elle se sentait encore opérationnelle pour soulager quelques plaies.

La jeune femme avait bien du mal à apprécier la force physique de Silésie : n’y ayant pas été directement confrontée, mais, quand elle apposa ses mains sur l’un des anneaux blessés du reptile anthropoïde elle put rapidement apprécier l’étendue des dégâts.
 
Se concentrant pour contrôler la fraicheur de son flux magique et ne pas le « blesser », la guérisseuse fit donc à nouveau courir dans le corps de l’hybride son pouvoir réparateur.
 
Elle entreprenait avec douceur de refermer les blessures d’Achroma quand elle entendit la porte de ce qu’elle pensait être une boutique s’ouvrir, puis la seconde porte suivit le mouvement, inondant la pièce d’une lumière solaire fort bienvenue après tout ce temps dans les ténèbres.
 
La shoumeienne s’efforça de poursuivre sa tâche sans discontinuer et sans perdre le contrôle de son flux tandis que l’homme physiquement et psychologiquement abattu, qu’elle avait rapidement aperçu en arrivant sur les lieux, se tenait dans l’encadrement de la porte. Il ne semblait pas lui-même…
 
Il était en contrejour, elle ne le regarda pas directement, continuant de s’occuper des quelques blessures d’Achroma. Une partie de son attention était aussi plutôt tournée vers l’étrange patiente qui, comme prévu, semblait peu à peu sortir de son « sommeil ».
 
Quelques instants passèrent avant que le réveil de la jeune drider ne se fasse encore plus évident : celui qu’on appelait l’indigne sembla alors comme tiré de ses pensées quand il accourut au chevet de celle qui était certainement une amie précieuse.
 
La scène de cet homme serrant contre lui un être cher aurait pu emplir Ayah d’une douce satisfaction, mais son sentiment fut tout autre.
 
Était-ce cette odeur de sang si familière ou la vision des avant-bras ensanglantés ? Un peu des deux, très certainement : Ayah le regarda quelques instants avec un effarement total avant de réprimer un haut le cœur, portant sa main à sa bouche.
 
* Non… Il n’aurait tout de même pas… * Se demandait-elle, estomaquée, se mettant un peu en retrait de la scène.
 
Mais aussi horrible fut cette vision, le soulagement de Linis était palpable : elle ne fit aucun commentaire sur la situation, et elle se donnait bien que ce fût très certainement le cadet des soucis de cet homme qui semblait, une heure auparavant, plus mort que vif.
 
Perturbée par le film qui se jouait dans sa tête pour expliquer cette abondante présence de sang, Ayah finit par croiser le regard de Silésie qui semblait l’étudier d’un air un peu perdu. La guérisseuse haussa légèrement la tête et s’efforça de lui offrir un sourire simple avant qu’elle ne reporte son attention sur l’hybride reptile, l’interrogeant silencieusement.
 
Ce dernier sembla fort bien comprendre la question muette et lui expliqua le plus simplement du monde qu’elle était malade. Bon, ce n’était pas tout à fait exact, mais il fallait bien lui laisser le temps d’émerger avant de lui expliquer exactement ce qu’il en était.
 
La bleue resta là, silencieuse, laissant Linis et Achroma retrouver une amie qui avait frôlé la mort. Elle en profita pour reprendre elle-même des forces et s’appliquer à ne plus trop prêter attention aux marques de violences qui marquait l’indigne.
 
Quand elle sentit qu’elle n’était plus vraiment à sa place, elle se leva précautionneusement et s’avança vers le chevet de Silésie, adressant à l’hybride un regard bienveillant. Linis était toujours prostré, sans doute était-il littéralement lessivé : il était manifestement en manque de sommeil et la médecin se demanda s’il était encore bien conscient où si le relâchement de la pression l’avait fait s’assoupir, elle ne saurait dire.
 
« Silésie, je suis soulagée de voir que vous allez mieux. Votre état était des plus préoccupants… Le problème, étant que… Eh bien, vous n’étiez pas malade à proprement parler. » Elle s’interrompit quelques instants, ne souhaitant pas la bombarder d’informations, mais il fallait bien qu’elle sache. « Vous avez été prise pour cible dans une malédiction : des gens vous faisaient activement du mal. Je ne sais pas bien pourquoi, mais ces gens avaient une dent contre vous… »
 
Elle se tut, Silésie semblait encore faible, et elle aurait besoin de repos pour s’en remettre. Le regard d’Ayah tomba sur les traces ensanglantées qui couvraient Linis et se voila d’une désolation mortuaire.
 
« La source du problème semble avoir été… Définitivement neutralisée. Néanmoins, je vous conseille de rester cachée quelques jours le temps de reprendre des forces. Evitez les contacts non nécessaires avec des inconnus. Ce genre de maléfice est posé avec un minimum de proximité : au minimum un contact visuel avec la victime… Même si pour être tout à fait honnête je ne suis pas vraiment experte en la matière. » Ayah leva les yeux vers Achroma avant de reporter son attention sur les deux amis entrelacés. « Vous êtes entre de bonnes mains. »
 
Ces gens avaient certainement besoin de leur cocon et la jeune femme ne souhaitait pas rester comme une présence étrangère au milieu de leurs réjouissances calmes. Sa mission ici était terminée, et, après avoir échangé quelques mots avec sa patiente, elle considéra qu’il était temps pour elle de les laisser tranquilles.
 
Ce n’était pas vraiment le meilleur moment pour faire connaissance, mais il ne faisait pour elle aucun doute qu’elle était très curieuse de connaître quel cœur d’or se cachait sous cette effrayante carapace de chitine. Les contacts avec la femme-araignée avait été brefs, mais Ayah sentait bien qu’elle était telle qu’Achroma le prétendait.
 
Pour ce qui est de l’Indigne, ou Linis, elle n’avait littéralement eu aucun contact avec lui : mais elle comprenait parfaitement qu’il était dans un état second.
 
Que pensait-elle de lui ? Elle ne saurait pas vraiment dire : d’un coté elle admirait la dévotion qu’il vouait à ses proches, et de l’autre coté elle répugnait l’extrême violence dont il semblait capable.
 
Était-il un esclavagiste sans-cœur qui maltraitait des esclaves ? Manifestement non. Fallait-il s’en méfier ? Difficile à dire… Ces gens là avait l’air plutôt renfermer sur eux-mêmes : certainement à raison vu ce dont Silésie avait été victime.
 
Une aventure pour plus tard !
Achroma la raccompagna à la sortie, lui offrant la récompense prévue par la recherche de guérisseur : au début, la bleue pensa refuser, mais son interlocuteur semblait préférer être quitte et elle se rappela qu’elle aurait fortement besoin de cet argent pour continuer son voyage.
 
C’est ainsi que se conclut cette première mission hors des frontières de Shoumei, démarrée sur le dos de la mer, terminée dans un bain de sang.
 
Enfin seule, devant la boutique de l’idigne, Ayah soupira de soulagement et entreprit de trouver un petit coin dans lequel elle pourrait prendre un peu de repos quelques heures avant de repartir à l’assaut de ce que le monde avait à offrir.

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